POURQUOI CE SITE ?
Il y a déjà de nombreuses années, des amis
qui défendaient avec dévouement la mémoire
de notre communauté m'ont demandé avec insistance
de fonder une association du 5 juillet 1962. Certains, présidents
ou membres actifs d'associations, dont celles qui maintiennent avec
efficacité le souvenir de la fusillade du 26 mars 1962, rue
d'Isly, à Alger, ont travaillé et travaillent encore
avec persévérance pour que ne soient pas oubliées
les victimes de tous les drames entraînés par la criminelle
volte face du gouvernement de l'époque et de son chef, De
Gaulle.
J'ai refusé après avoir mûrement réfléchi,
et pour trois raisons. En premier lieu, il ne m'apparaissait pas
indispensable de créer une association supplémentaire
alors que nous croulions, et croulons encore, sous le nombre. En
deuxième lieu, ma situation de directrice de l'Écho
de l'Oranie me semblait imposer une neutralité entre les
différents courants de notre communauté et l'obligation
morale, éthique, de donner la parole dans nos colonnes, à
toutes les tendances, à toutes les associations qui se manifestaient
à nous, à condition que ce fut sans polémiques
stériles et sans mises en causes de personnalités
de façon diffamatoire. Ce souci permanent m'a valu, il est
vrai, des incompréhensions et même des hostilités,
en petit nombre toutefois. La majorité de mes correspondants
admettant, après discussion ouverte et franche, ma propre
bonne foi et le bien fondé d'une attitude qui préservait
l'essentiel pour le meilleur de notre revendication de vérité
et la pérennité du journal, moyen d'expression privilégié.
Enfin, en troisième lieu et c'est, je crois le plus important,
il me semblait que ce terrible drame, vécu par tant d'innocents,
victimes ou familles de victimes, ou rescapés marqués
à jamais par ces souvenirs douloureux, n'appartenaient à
quiconque et en particulier pas à ma modeste personne mais
dépassait et de loin, les individus pour interpeller l'humanité.
Comment un pareil massacre avait pu être envisagé,
organisé, exécuté et occulté me semblait
et me semble toujours relever de l'aberration et doit être
traité avec rigueur, conscience et humilité. A la
place où je me trouvais, en quelque sorte par hasard, les
informations me sont parvenues de toutes parts; je crois fermement
que près de vingt ans après cette journée tragique,
s'ouvrait lentement, douloureusement, le clapet qui obstruait les
bouches, enfermant les témoins dans une terrible solitude.
Mon unique mérite est d'avoir écouté, transcrit,
donné vie sur le papier à ce qui n'étaient
encore que souvenirs dépareillés.
Je ne crois pas qu'une association aurait été plus
efficace. Se seraient posés des problèmes de présidence,
de susceptibilité comme je le vois, hélas! autour
de moi. Comme je ne prétendais à rien, ni honneurs,
ni prébendes, on ne s'est avisé de discuter ou d'approuver
mon travail que lorsqu'il fut terminé. C'est fait. Le reste
pour moi est sans importance.
Alors pourquoi ce site? D'abord qu'il soit bien précisé
que je ne connais rien à Internet, que je ne possède
pas cette machine qui, comme la langue d'Esope, est la meilleure
et la pire des choses. Et que seul le dévouement extraordinaire
de deux amis me permet de publier ainsi ce que je pense devoir encore
dire. Si, en souvenir du travail que j'ai effectué si longtemps,
mon nom peut donner, comme ils l'affirment, une
espèce de caution morale à ce qui est diffusé,
je sers encore un peu et cela est utile à la vérité.
Un point, c'est tout.
Geneviève
de Ternant
Août 2003
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Site créé
le 13 mai 2003, actualisé le 17 août 2006.
grave;, les petits, les sans-grade, les sans-nom,
les oubliés de l'histoire ! Ceux dont les noms ne figureront
jamais sur un monument aux morts ! Ceux qui montent à l'assaut
sans hésitation, ceux qui se battent la peur au ventre, mais
le courage dans le cur, et ceux qui sont tombés sa
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