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LIBRES PROPOS
La chronique de Geneviève de Ternant |
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LA FRANCE EST EN ETAT DE PÉCHÉ MORTEL.
ELLE CONNAITRA, UN JOUR, LE CHATIMENT. |
Maréchal JUIN, avril1962. |
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RÉCAPITULATIF:
Janvier 2007: Le soleil radieux de la liberté et de l'indépendance.
A propos de la bataille d' Alger.
Février 2007: Enfin Malherbe vint !
Je m'interroge...
Mars 2007:Les manchots ont froid aux pieds
Avril 2007: La Charia est parmi nous.
Mai 2007: Identité nationale.
Août 2007: Le fond du fonds
Septembre 2007: Le secret de Pierre Mesmer
Piqure de rappel
Novembre 2007: Racisme anti Pied-Noir
Mur des Disparus en Algérie
Décembre 2007: Injustice ?
Janvier 2008: Politique et civilisation
Amère liberté
Février 2008: Marocains sous douanes
Un prêtre condamné en Algérie
Mars 2008:
Mai 2008 : Délit de chrétienté
Aout 2008: Trou de mémoire
Septembre 2008: Néron, le retour...
Octobre 2008: Quelle Histoire? Quelle histoire?
Novembre 2008: Pour dire encore d'Albert Camus
Tabou
Décembre 2008: Marcel Petitjean
Janvier 2009: Droits de l' Homme
Fevrier 2009: Mauvais esprit
Fou celui qui...
Mars 2009: La révolution des casseroles
Mentor
Charité bien ordonnée...
Avril 2009: Par ici la bonne soupe.
Nom d'une pipe éteinte
Juin 2009: Pékin sur Seine
Juillet 2009: Secrets d' Etats, des tas d' secrets!
Légalistes et coup d' Etat
Août 2009: Le chat, la belette et le petit lapin .
Septembre 2009: Sous le masque ou la Burqua.
Octobre 2009: La dérive des incontinents
Lettre à Jo
Novembre 2009: Victimisation
Décembre 2009: Des lois et de leurs applications
Janvier 2010: Voile
Février 2010: Eclipses
Barricades
Mars 2010: Accords déviants
Avril 2010: Chapeau
Mai 2010: Devoir de mémoire ou droit à l'oubli ?
Juillet 2010: Souvenirs, souvenirs...
Août 2010: Nouvelle saison
Septembre 2010: Panache!
Octobre 2010: Une Histoire intéressante
Il était une fois dans l'Ouest
Novembre 2010: De l'honneur
Honte
Décembre 2010: FRANCO et le Maghreb
Treize? Cela porte malheur!
Janvier 2011: La Porte Dorée de l'Immigration
Mars 2011: Ces Colons là...
Chaos
Avril 2011: Démocratie essorée
Marchons! Marchons!
Mai 2011: Bonnes consciences
Les voies du Seigneur sont bien tortueuses !
Juin 2011: Prémonition
Juillet 2011: Une communauté réduite aux caquets
Août 2011: Toutes les choses...
Septembre 2011: Je ne sais pas...
Octobre 2011: Le veau d'or est toujours debout
Novembre 2011: 24 décembre 1961
Le diable porte pierre
Décembre 2011: Stupéfiant!
Janvier 2012: Et s'il ne s'était pas rendu ?
Février 2012: Idéologies
Avril 2012: Accords ou désaccords ?
Engagement
Juillet 2012: Déprédations.
Août 2012: Tours de passe de la mémoire
Arrogance.
Encan.
Septembre 2012: Gaullistes?
Novembre 2012: Ravages
Janvier 2013: Les bonobos sont parmi nous.
Février 2013: Voter.
Mars 2013: La Presse.
Avril 2013: Le mur du son
Juin 2013: Est-ce trop d'éspérer?
Juillet 2013: Enfin!
La politique du coul cousit
Septembre 2013: A propos d'Albert CAMUS
Octobre 2013: Que sont mes amis devenus...
Décembre 2013: Prêtez-nous Angela!
Janvier 2014: Mort pour la France.
Mars 2014: Arbres ambulants.
Une Oranaise à Honk-Kong.
Mai 2014: Christeros
Juillet 2014: Pierrot lunaire
Octobre 2014: Ces colons-là...
Novembre 2014: 24 décembre 1961
Décembre 2014: Lien ou pas lien?
Janvier 2015: Impressions et préjugés
Février 2015: Un Islam tolérant, enfin?
Croisade des enfants
Avril 2015: Antériorité
Mai 2015: Cimetières communaux?
Serpent à sornettes?
Juin 2015: raisons de vivres et de mourir.
Musée à la trappe.
17 juin: Cadeau
27 juin: Fondamentaux
Juillet 2015: Le portrait maudit.
Août 2015: Rien de nouveau sous le soleil
Décembre 2015: Pauvre Clio
Janvier 2016: PEUR!
Juillet 2016: Attentat de Nice
Ce 14 juillet 2016 Nice
Janvier 2017: Voeux
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Vœux...
Mes amis, pardon ! Je suis fatiguée.
Fatiguée de dire encore et toujours que la colonisation de l’Algérie ne fut pas un génocide, qu’elle a apporté un développement magnifique à une terre alors stérile en grande partie et couverte de marécages, que la population d’environ un million et demi d’habitants autochtones a été multipliée par plus de huit, que jamais les Français d’Algérie ne furent des esclavagistes, que les villes haussmanniennes qu’ils ont édifiées n’ont pas été des apartheids et que les campagnes ont été assainies, cultivées de façon moderne pour donner plus d’aisance à tous les enfants de ce pays. Que les indigènes ont été accueillis dans les écoles, les lycées, les universités où ils ont brillé, que les médecins, les pharmaciens, les avocats, les professeurs issus des familles autochtones avaient le même niveau que tous leurs condisciples...
Mais d’où vient alors ce sentiment d’être des victimes ? Et de quoi ? D’où vient qu’après une période de résistance à la modernité, et après que la génération suivante se soit montrée presque dans son ensemble euphorique et avide de culture, ce soit la troisième génération (en gros) qui se soit insurgée ? Nul ne me l’a expliqué. Mais...
Que voit-on en France ? Une génération « d’immigrés français » d’origine maghrébine venue travailler et fort durement et envoyant une grande partie de son salaire en Algérie –ou au Maroc et en Tunisie- pour faire vivre tout un douar, disons « la famille élargie », puis une deuxième génération faisant venir la dite famille soit par choix personnel et à ses frais, soit au titre de ce calamiteux « regroupement familial » de politiques qui croyaient sans doute qu’une famille maghrébine c’est un père, une mère et deux enfants... Funeste imbécillité ! Et donc, une troisième génération, bien implantée, bien grassouillette, qui crie à la victimisation !
Je suis bien obligée de croire à la malédiction de la troisième génération !
Tout cela nous l’avons écrit cent fois, nous l’avons crié et re crié en pure perte ! Alors oui, je suis fatiguée.
Mes vœux pour 2017 ? Déboucher les oreilles des sourds, ouvrir les yeux des aveugles et renvoyer à leurs chères études les « idiots utiles » et les imbéciles heureux.
Mais cela n’est pas pour aujourd’hui, ni pour demain !
Alors, Oui, mes amis, je suis fatiguée.
Geneviève de Ternant
Janvier 2017 |
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CE 14 JUILLET 2016 NICE
Ce silence ! Il y avait la foule, les gens qui riaient, qui chantaient, qui se poussaient par blague... Les GENS...
Un bruit, une explosion ? Et ce silence... Non, là, c’était à Oran, ma ville, mon amour...Reviens à toi ! Ce n’est plus ta ville, c’est l’autre, si belle... C’est Nice d’épreuves, de joies, de pleurs C’est Nice la Belle-Aimée. Nice de sourires, de joies, de la mer... du mauvais côté. Je ne m’y suis jamais habituée, la mer n’est pas du bon côté, mais c’est beau, si beau, si insouciant...
Non, pas d’explosion, même pas de bruit, un camion fou que conduit un homme qui n’est pas fou ; Une haine de 19 tonnes... Ce silence.
Et puis, les cris, inarticulés, partout le même Ô Munch ! Et puis, le cri primal : Maman !
Des voix qui s’éteignent en murmurant « Maman »...
Ô Seigneur ! N’ai-je pas vu assez de cadavres ? N’ai-je pas enjambé assez de morts dans ma ville pour continuer, continuer, continuer... VIVRE !
Ô Seigneur, Fallait-il encore donner des vies au Moloch ? Fallait-il encore dans la ville de rire, d’insouciance, la ville du feu d’artifice qui s’éteint dans une dernière étincelle, fallait-il donc CELA ? CELA que je ne peux plus nommer...
Oui, CELA, ces pauvres morts après tant de pauvres morts par la volonté d’un fou ? Non, il n’était pas fou. Il était guidé par la Malin, Satan au masque...
C’était une nuit de 14 juillet. Pour quelle Bastille sont morts ces pauvres morts de la Promenade ?
Geneviève de Ternant |
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ATTENTAT de Nice 14 juillet 2016
Il est bien difficile décrire sans laisser éclater
sa colère sur ce soir de fête devenu soir de deuil. Lune
des plus belles anses de Méditerranée en cette soirée
dété venait de permettre de revoir les étoiles.
Elles avaient été éclipsées par un feu dartifice
permis par la Municipalité en dépit dun vent violent.
Tous les autres avaient été annulés.
La foule se pressait contre les rambardes et les parapets, rieuse, heureuse,
insouciante.
Lhomme sest tapi dans lénorme camion de 19
tonnes, loué quatre jours plus tôt. Il a pris ses repères
par trois fois les jours précédents sur les lieux de son
forfait.
Il sait que les rues perpendiculaires seront fermées par des barrières
dérisoires, gardées par quelques policiers nationaux et
municipaux. Que peuvent ces hommes, si courageux soient-ils, contre 19
tonnes de force brute ? Que peuvent des barrières disposées
sur la chaussée pour empêcher le passage de voitures légères
contre un camion lancé à pleine vitesse ? De plus,
il a choisi un trottoir assez large pour les contourner afin de ne pas
faire éclater ses pneus. Et même, que lui importe, à
lhomme prisonnier de sa folie, que lui importent les obstacles sur
sa route insensée ? Il a choisit le plus gros camion, la plus
belle nuit, la plus merveilleuse anse sur cette mer paisible, la plus
grande foule de braves gens, des hommes, femmes et surtout des enfants
aux yeux encore éblouis des myriades détincelles multicolores
dans le ciel dété...
Il a choisit la mort... Les traits hideux de la mort donnée...
84 morts écrasés sous ses roues. Plus de 200 blessés
dont plusieurs en danger de mort.
Et lui ! Lui qui se prend pour Dieu ! Le donneur de mort
au Moloch insatiable. Lui qui croit peut-être quil sera accueilli
en martyr par 72 vierges...
Nous qui avons subi plus de 8 années les crimes abominables
de ces soi disant « fous de Dieu » qui ne sont que
des fous dorgueil, nous ne savons que trop quil est possible
de faire un carnage « à petit prix ». Nul
besoin dun logiciel compliqué, nul besoin dun armement
coûteux, et nous connaissons aussi limplacable logique qui
entraîne dautres esprits tordus à imiter celui qui
a « osé » !
Comment arrêter la contagion de folie meurtrière ?
Les douces paroles de paix et damour ne larrêteront
pas plus que les fleurs et les bougies et les pauvres nounours aux yeux
tristes déposés sur le bitume...
Ils nont pas arrêté les tueurs du FLN dans notre pauvre
pays perdu. Le tueur de Nice est leur héritier et fous ont été
les politiques qui ont laissé monter cette idéologie malgré
nos avertissements restés lettre morte.
Et dans nos souvenirs remontent les visages des morts niés par
la mémoire à éclipse des Français anesthésiés.
El-Halia, Le Casino de la corniche, les cafétérias dAlger,
les 800 (au moins) assassinés dOran le 5 juillet 1962 et
sans oublier les morts du 26 mars 1962 à Alger, sacrifiés
sur lautel du Moloch par ordre du chef détat sanguinaire,
De Gaulle.
Les morts de la Promenade des Anglais ne manqueront pas dêtre
accueillis au Paradis des martyrs par nos morts dAlgérie
qui leur diront : « Nous vous lavions bien dit ! »
Geneviève de Ternant
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Sauvetage
Lorsque la fin de lAlgérie Française devint une
réalité aussi absurde quinéluctable, mon beau-père,
Monsieur André VINCENT, attaché de préfecture à
Oran et nommé préfet de Tlemcen fut chargé douvrir
un consulat de France avec Mademoiselle Cruck, à Oran.
Avant de quitter la préfecture, il prit plusieurs cartes didentité
vierges, prévoyant quil aurait à sauver quelques vies...
Il navait pas pensé au problème qui allait se poser.
Au moment de lindépendance du Maroc, en 1956, certaines populations
juives de la vallée du Draa dans le sud marocain se trouvèrent
menacées par des groupes musulmans fanatisés, échappant
à lautorité du Roi. Il ny a pas de frontières
réelles dans le grand sud et le Sahara est continu de part et dautre
dune frontière fictive.
Ces populations qui vivaient dans cette vallée sans doute depuis
la fuite dEgypte ne possédaient aucun papier didentité.
Elles empruntèrent le chemin des confins algériens et, prises
en charge par la communauté juive de Tlemcen, elles se fondirent
dans cette communauté, toujours sans aucun papier didentité.
Les hommes portaient encore le costume traditionnel des juifs du bled
davant la conquête et les femmes le châle et la perruque
de coton. Ils durent shabituer à la modernité.
Les juifs de Tlemcen suivirent les Européens dans lexode
de juin 1962 mais il nétait pas possible dembarquer
sur les navires pour la France sans carte didentité. Quallait-on
faire de ces gens sans papier ?
Le rabbin vint trouver André Vincent au consulat et lui exposa
le problème. Ce Juste allait trouver la solution fort peu orthodoxe,
en vérité. Il établit avec les cartes vierges dérobées
des cartes didentité valables 15 jours. Cest moi qui
fus chargée dimiter la signature du préfet qui avait
quitté Oran. Je men acquittais du mieux possible. Jen
avais déjà pris lhabitude en falsifiant des cartes
pour les combattants OAS dOran.
Cest ainsi que, mêlés à leurs coreligionnaires
en partance, les juifs après avoir fui le Maroc se retrouvèrent
à Marseille: Personne à lembarquement, ne sétait
aperçu que leurs papiers portaient une date de péremption
bizarre ! Jignore comment ils obtinrent par la suite des papiers
didentité normaux ou si, étant donné leur âge,
ils se fondirent tranquillement dans la société marseillaise
pour y couler leurs derniers jours en paix, sans papier...
Je nai jamais conté cette histoire quà mes
enfants mais je crois quil est normal, aujourdhui, de faire
connaître la manière dont des hommes de bonne volonté
permirent de sauver des gens que la barbarie des nouveaux maîtres
de lAlgérie menaçait.
Geneviève de Ternant
4 février 2016 |
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PEUR !
Cest joli, les petits cartons : « Même
pas peur ! » Ils sont beaux, les jeunes et les
moins jeunes qui brandissent leur courage et sourient à
lavenir, Ils sont si terriblement attendrissants. Ils sont à
mille lieux de connaître la force terrible de ce mot : « PEUR ! »
La Peur est une stratégie. En Algérie elle fut méthodiquement
organisée. Il fallait faire peur, non pas aux Européens,
ou presque pas ; Il fallait terroriser les Indigènes, ceux
des douars isolés, ceux qui seraient obligés de prêter
main forte aux terroristes, leur donneraient de gré ou de force,
le vivre et labri. Ce serait ensuite le tour des ouvriers des fermes
et puis des citadins.
En France, la technique est un peu différente. Il est plus facile
pour les terroristes de se dissimuler dans les villes, de cultiver le
terreau fertile des frustrations réelles ou inventées. Mais
le tour des villages et des campagnes est en train darriver. Ces
villages où, autrefois, tout le monde connaissait tout le monde
depuis des générations, sont devenus des déserts
mais ils offrent des opportunités sous dinnocentes apparences
de réunions dendoctrinement Quoi de plus innocent quune
salle de sport ? Il faut bien occuper les enfants... et accessoirement
leur fourrer dans le crâne lobsessionnelle antienne :
Ils sont des victimes !
En Algérie, le FLN coupait les lèvres et le nez des
indigènes coupables de fumer et donc dalimenter le commerce
des Français. Je pense que si, dans les hôpitaux de France
arrivaient ce genre de mutilations, cela se saurait... Quoique... Mais
il nen est même pas besoin. La peur sest déjà
installée dans les quartiers où les caïds font la loi,
commençant pas être de petits truands, et se convertissant
sincèrement ou pas. Il y a plus de facilité à se
faire obéir et entretenir quand on est un imam autoproclamé
qui ne connaît rien à sa propre religion et puis, on se lasse
de deeler dans les entrées dimmeubles... Mais cest
un autre moyen dinspirer la peur.
Y a-t-il un remède contre cette stratégie de la peur ?
Ce nest certainement pas dans larsenal pénal de nos
lois que sera cherché ce remède qui sy trouve pourtant.
Encore faut-il que lon ose lexhumer, lappliquer et résister
aux sirènes des droits de lhommistes qui préfèrent
les coupables aux victimes.
Les attentats de janvier, de novembre et ceux qui surviennent quotidiennement,
et ceux qui sont, nous dit-on, déjoués, ne sont que le prélude
des jours sombres que nous, qui avons connu tout cela dans lindifférence
générale, savons inéluctables. Nous lavons
dit, écrit, publié quand nous le pouvions. La machine de
peur est en marche. Puisse ceux qui peuvent agir le faire enfin. Cest
mon vu pour cette année qui commence.
Geneviève de Ternant
4 janvier 2016 |
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PAUVRE CLIO
Bernard Plouvier, dans un délicieux article du Métamag
au 1er décembre 2015, a bien raison de plaindre la muse de lHistoire,
la plus infortunée des Muses, « violentée dès
son jeune âge » et qui « accoucha dune
ahurissante quantité de monstres ! »
Aussi, nos ancêtres différenciaientils sagement, écrit
Bernard Plouvier, « les faits historiques tels quils
sétaient réellement passés des divagations
des amants de Clio. Ils nommèrent les faits « Res gestae »
et Historia la narration ».
Ainsi le travail minutieux et patient de lHistorien est-il destiné
à débusquer les faits réels, constamment remis en
question par de nouvelles découvertes, des documents jusque là
inconnus. Mais lHistoria a-t-elle quelque chose à voir avec
le travail des spécialistes ? Fort peu. Mais elle a une importance
politique considérable.
Du temps de notre enfance, le Mallet et Isaac était la seule source
à laquelle sabreuvaient des millions de petits écoliers :
Nos ancêtres le Gaulois, bien sûr, et puis les rois qui ont
fait la France (mais qui ne valaient pas tripette) les Lumières
quon révérait mais quon effleurait, la Révolution,
grande et noble (malgré quelques petites erreurs sanglantes), destinée
à illuminer lhumanité par La LIBERTE. En ce temps,
on la mettait au singulier, cette liberté, mais ça ne devait
pas durer. On na jamais eu si peu de liberté que depuis quon
nous la fichue au pluriel.
Nimporte quel esprit moyen est capable de comprendre que sa liberté
nest pas celle de son voisin et que LES LIBERTES, sannulent
comme deux signes moins dans une équation.
Nous subissions ensuite lexaltation obligatoire de Napoléon,
le triste retour des Bourbons « dans les fourgons de lennemi »
et, prudemment, on arrivait à la guerre de 14, sans nous avoir
jamais parlé de la crise antichrétienne, de linstabilité
parlementaire, ni dautres fariboles que les jeunes esprits navaient
pas à connaître. Tout juste, en Algérie, si on nous
racontait la conquête (et le coup déventail) du territoire
où nous étions nés, après déjà
trois ou quatre générations, où nous résidions
et « qui était la France ».
Il fallait avoir une sacrée curiosité pour aller plus loin,
essayer de comprendre notre petite patrie, lAlgérie, notre
grande patrie, la France et si possible, le monde.
Ce monde qui, avec la 2ième guerre mondiale faisait irruption avec
brutalité dans nos petites vies si minuscules.
Et alors, lHistoire sest vengée. Elle a cessé
dêtre « iconique », réconfortante.
Elle sest fabriquée de toutes pièces, pas plus réelle
que lancienne, mais accusatrice, redondante, pleine de sang et de
larmes (que nous aurions fait couler), victimisant à tout va des
populations qui jusque là nen demandaient pas tant et, par
le mépris et lironie, détruisant cette « identité
française » après laquelle nos gouvernants inconséquents
courent comme des lapins après lavoir niée...
Et maintenant quoi ? Quelle histoire ?
Ce qui a été nest plus et ne sera plus jamais. Bernard
Plouvier cite Confucius : « Lexpérience est
une lanterne que lon porte accrochée dans le dos et qui ne
sert quà éclairer le chemin parcouru. »
Cela nest que trop vrai. Notre cruelle expérience na
servi de rien pour protéger nos enfants. Nous avons parlé,
écrit, publié. Et la même cruelle expérience
que vivent nos gosses de vingt ans ne servira de rien car leur esprit
a été formaté à la démission.
A moins quenfin, par un rétablissement complet, se lève
un ferment de renouveau, de résistance à labandon
moral. Quil ne soit pas anéanti par la routine peureuse,
la langue de bois, la méchanceté et lincapacité
des clercs et des responsables politiques...
Au secours, Clio, vieille prostituée en lambeaux, refais-toi une
jeune virginité !
Geneviève de Ternant
2 décembre 2015
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Rien de nouveau sous le soleil...
« Et lEspagne inventa la guérilla »,
le titre de cet article dAdrien Jaulmes dans le figaro du lundi
10 août 2015 raconte les victoires et les déboires de Napoléon
en Espagne ; Comment une armée invincible, partout victorieuse
est pourtant vaincue par les piqûres dépingle de la
guérilla, telle quelle se fit ensuite en Indochine, en Algérie,
en Irak ou en Afghanistan et ce nest pas pour le bonheur des peuples...
La guérilla favorise les extrémistes les plus radicaux et
les plus violents. « Les intellectuels espagnols, favorables
aux idées modernes furent traités de collabo, pourchassés,
assassinés » l cite Arturo Perez Reverte : « La
guerre dindépendance a pour effet de discréditer la
modernité en Espagne. Linvasion française a forcé
les élites espagnoles à choisir entre trahir leurs concitoyens
en se ralliant aux envahisseurs ou trahir leurs idéaux démocratiques
et progressistes (...) la plupart des malheurs de lEspagne moderne
trouvent leur origine dans et épisode. »
Cest malheureusement ce qui sest passé en Algérie
où les indigènes diplômés, évolués
qui se voulaient et se sentaient français par lesprit ont
été les victimes des plus violents et des plus obscurantistes
de leurs compatriotes. Ceux-ci, de surcroît, imbibés de communisme
et arrosés à la sauce religieuse dévoyée pour
influencer les foules, se sont révélés incapables
daccélérer le progrès social en Algérie
mais même lont délibérément freiné,
entraînant notre pauvre pays bien-aimé dans la pauvreté,
lassistanat et la dépendance aux seuls revenus du pétrole.
Alors ceux qui lont pu sont partis. Et ceux qui sont restés
ont fait profil bas.
Les nouveaux maîtres se sont-ils dit : « Demain,
du pétrole, il ny en aura plus ; Demain il y aura encore
plus de bouches à nourrir ; Demain nous, les apparatchiks,
nous seront morts ou partis, gavés des fruits volés ;
Demain nous seront tous en France. La France na pas de pétrole
mais elle est riche et sotte. On mettra un peu de temps à la ruiner
complètement ; Demain, on sen fout, tant pis. Mektoub... »
Nous assistons, impuissants, à cette dégringolade. Après
avoir perdu notre Algérie, nous perdons notre France. Ceux qui
essaient de réveiller le pays sont politiquement incorrects, donc
motus ! On a oublié les attentats de la rue des Rosiers et
depuis tous les autres jusquà ceux de janvier 2015 qui déjà
sombrent dans loubli, le Thalys ? Voyons, pas damalgame...
Rien à voir avec la guérilla !
Non, décidément, rien de nouveau sous le soleil...
Geneviève de Ternant
25 août 2015
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LE PORTRAIT MAUDIT
En ce 13 juillet 2015, je lis larticle dEric Bietry-Rivière
en page culture du Figaro. Il rappelle lhistoire baroque du portrait
de Staline par Picasso.
En deux mots, rappelons les faits : Nous sommes au 5 mars 1953, la
nouvelle de la mort du Petit Père des Peuples se répand.
Stupeur et tremblement !
Le poète Aragon dirige lhebdomadaire communiste « Les
Lettres Française ». Il se doit de frapper un grand
coup ! Sen sera un mais pas celui quil croit...
Il envoie à Picasso un télégramme : « envoie
ce que tu voudras ». Picasso est membre du Parti Communiste
depuis 1944. Il a peint limmense tableau symbolique Guernica, et
inventé la colombe de la paix. Ignore-t-il les crimes de Staline ?
Cest peu probable mais cela ne remet pas en cause son engagement...
En trois coups de bâton gras, le Maître croque un Staline
jeune, moustache en croc, parfaitement ressemblant mais...
Le supplément culturel de lHumanité, ravi de recevoir
une uvre du plus grand peinte alors au fait de sa gloire publie
en Une le dessin. Tollé général ! On sattendait
à un Staline conforme aux portraits officiels, « vieillard
chenu et bienveillant » écrit Pierre Daix, rédacteur
en chef du magazine, un maréchal en uniforme et casquette militaire,
bardé de décorations...
Ce portrait ? « Une tête de bille. Un uf permanenté
et à belles bacchantes, sans lombre dune faucille ou
dun marteau... »
Bref, le dessin qui fit scandale au point que la vie dAragon fut
menacée, quElsa Triolet dû monter au créneau
pour le défendre et quil fallut attendre le retour de Maurice
Thorez alors soigné en U.R.S.S. pour un A.V.C. pour calmer les
Saint Just dopérette, donc le dessin a disparu ! Nul
nen a retrouvé la trace...
Mais pourquoi vous parler de cette histoire ? Dabord parce
quelle est drôle, ensuite et cela lest beaucoup moins,
pour rappeler que Picasso na jamais rompu avec le Parti Communiste,
quil accepta le Prix Lénine en 1962 et que, aussi bien durant
la guerre dAlgérie que jusquà sa mort, il alimenta
les caisses du Parti de valises de billets. Alors, en admirant (ou pas)
Les Demoiselles dAvignon, pensez que son auteur, pacifiste, a permis
aux compagnons de route du F.L.N. dacheter des armes pour tuer les
soldats dune France qui lui avait ouvert les bras et donné
gloire et richesse. Lui, lexilé, aidait ainsi à chasser
les Pieds-Noirs de leur terre natale...
Geneviève de Ternant
13 juillet 2015 |
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FONDAMENTAUX
On assiste en ce moment à un phénomène curieux :
Les éditeurs qui ont à prendre le vent, rééditent
les auteurs dont il fut de bon ton de se gausser.
Maurras que les lecteurs « éclairés »
lisaient presque sous le manteau, vouaient aux gémonies, lui et
ses thuriféraires ! Nous avons tous pu lire avec quel dégoût
furent traités les « maurassiens ».
Léon Daudet, limprécateur (écrit Bruno de Cessole,
Valeurs Actuelles 11/6/ 2015) vient de refaire surface avec « Souvenirs
et polémiques » édition établie par Bernard
Oudin, chez Robert Laffont collection « Bouquins ».
Et voici Péguy, que signale Eric Zemmour (Figaro jeudi 25 juin
2015) dont la « Mystique Républicaine » est
rééditée chez LHerne. Péguy ! Sest-on
assez moqué de son style, de sa foi, de son patriotisme !
Ouf ! Un grand vent dair pur !
De Maurras, les analyses nont pas pris une ride. Il semble quon
puisse les calquer sur notre époque, en pire.
Léon Daudet : « Ma plume hait la tartufferie et
les détours ». Pamphlétaire « torrentiel
et truculent », que dirait-il aujourdhui, quand la République
numéro 5 savère la plus hypocrite, la plus perverse,
la plus dédaigneuse des lois les plus naturelles, les plus sacrées ?
Quel Léon Daudet de notre temps oserait publier des « souvenirs »
de cette hauteur de vue dans un langage « truculent, insolent,
irrésistible de férocité et de drôlerie » ?
Mais il serait ostracisé, jeté dans la fosse aux lions !
Il est vrai que Léon Daudet tâta de la prison, mais ses 14
duels, ça a tout de même un certain panache !
Et Péguy ! Qui « nous parle dun temps
que les moins de cent ans ne peuvent pas connaître »,
et Zemmour de citer cette terrible phrase, plus que jamais dactualité :
« Pour la première fois dans lhistoire du monde
largent est seul face à lesprit ».
Hélas ! Largent est roi plus que jamais et lesprit ?
Sans doute la-t-on caché sous le tapis.
De temps en temps, il tente de ressortir mais on lui frappe sur la tête :
« Esprit es-tu là ? Va te cacher ! »
Alors, lorsque des livres anciens mais très actuels ressortent,
ne boudons pas notre plaisir. Il ne faudrait pas désespérer
les éditeurs courageux : Achetez, lisez, commentez la bonne
parole ! Un bon livre est celui qui rend le lecteur intelligent,
vous qui lêtes, ne seraient pas déçus.
Geneviève de Ternant
27 juin 2015
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Cadeau
La télévision, hier soir, ma offert un cadeau :
Revoir mon pays. Oh ! Je sais ! Beaucoup auront pensé
que cela ferait mal, et cest vrai. Que cela donnerait lieu à
des propos désagréables pour nous. Il ny en eut pas
beaucoup et trop stupides comme celui-là : « Les
colons obligeaient les indigènes à travailler les terres
quils leur avait prises. » Non seulement les colons nobligeaient
personne à travailler Comment lauraient-ils pu ?-
Mais encore les colons en question étaient sollicités par
des quadrillas de Marocains beaucoup plus fiables quand louvrier
algérien, après avoir travaillé 3 jours estimait
quil en avait fait assez pour la semaine ! Ne vous offusquez
pas, ce nest pas là mensonge affreux, cétait
ainsi et les chefs de chantier sarrachaient les cheveux !
Il semble que cela nait pas changé puisque le documentaire
montre la construction de la grande mosquée dAlger et précise :
« entièrement construite par des ouvrier chinois » !
Eh ! Oui ! Les ouvriers algériens préfèrent
sans doute « tenir les murs » et toucher le chômage...
ou venir en France, si généreuse France...
Si vous avez, comme moi, regardé avec attention les personnages
qui saluent lavion qui les filme avec leur beau sourire que nous
connaissions si bien, vous aurez noté une majorité de femmes,
dans les villes mais aussi dans les champs. Où sont les hommes ?
Qui travaille ?
Du temps colonial, les femmes étaient au travail dès laurore,
soccupaient de la nourriture, des enfants, daller au puits
dans le bled. En ville soit elles étaient cloîtrées
soit elles travaillaient comme femmes de ménage soit, si elles
avaient fait des études, elles travaillaient dans les bureaux,
les hôpitaux, les magasins. Mais on ne les voyait jamais dans les
cafés où tant dhommes passaient de longues heures
à siroter café ou thé à la menthe en jouant
aux dominos.
Naturellement beaucoup dhommes travaillaient aussi, dans les usines,
les champs, à la pêche, aux marchés. Ils rêvaient
davoir leur propre magasin, leur bateau de pêche, ils y arrivaient
à force de courage. Ils avaient les mêmes rêves que
le petit peuple européen.
Je ne parle pas là des gros propriétaires arabes, ni des
diplômés, médecins, pharmaciens, dentistes, avocats...
Membres ou agents du FLN, ceux-là ont été vite dégoûtés
de leur « patrie libérée » tombée
dans les pattes de larabisation à outrance de plus en plus
anarchique jusquà la décennie noire de 90... Ceux-là
qui se voyaient tous pour le moins ministres sont rapidement venus chez
labominable oppresseur, la France, la généreuse France.
Mais le petit peuple indigène- qui tentait et tente encore de fuir-
a subi toutes les lubies du pouvoir « benbelliste »
puis « boumedieniste » et suivants sans jamais voir
son sort amélioré, bien au contraire. Cest triste,
infiniment triste. Oui, je lai écrit naguère :
Jaimais tant mon pays que jaurais aimé mêtre
trompé, jaurai voulu quaprès notre départ
désespéré, mon pays soit heureux sans nous. Amis,
ne criez pas...
Je lis, en ce moment le livre : « Paris Alger, une
histoire passionnelle » (Stock édition) de Christophe
Dubois et Marie-Christine Tabet. Il me fait parfois grincer des dents
mais dévoile quelques très croustillantes histoires, le
dessous des cartes. Enfin lorsque les témoins veulent bien parler.
Je vous en reparlerai.
Mais pour en revenir au documentaire dhier soir, oui, jai
eu un immense et douloureux plaisir à contempler les paysages de
ce pays que je mobstine à considérer comme mon pays.
Ne me parlez pas de « nostalgérie » ni même
de nostalgie. Mon pays est vivant, il vit toujours en moi. On ne regrette
pas ce qui vit. Un cadeau ? Cétait mon anniversaire.
Geneviève de Ternant
17 juin 2015 |
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Musée à la trappe
Le musée de la France et de lAlgérie devait être
installé dans la magnifique demeure du centre-ville de Montpellier,
lHôtel Montcalm. Mais « les braises de la présence
française au Maghreb sont encore chaudes dans le Midi... »
écrit Guillaume Mollaret (Figaro 26 mai 2015)
Polémique après polémiques, le projet porté
par lancien Maire, Georges Frèche, sombre avec le nouveau,
Philippe Saurel.
Cet ambitieux projet laisse la place à un projet aussi ambitieux
sinon plus : Un centre dart contemporain décidé
par la nouvelle municipalité. Ceci, en tant que pied-noir, ne nous
concerne plus, sauf comme contribuable, puisque 12 millions deuros
ont déjà été engloutis par la rénovation
du bâtiment et 3 millions duvres collectées pour
le Musée de la France et de lAlgérie « iront
dormir dans les réserves du MUCEM à Marseille. »
Enterrement de première classe !
Je ne sais pas de quelle nature sont ces uvres, sans doute des tableaux,
des sculptures et peut-être des documents historiques. Tout cela
deviendra inaccessible. Alors quil existe à Aix-en-Provence
et à Perpignan des lieux de mémoire où ce patrimoine
pourrait revenir à ceux qui sont directement concernés par
ces richesses et reprendre vie.
Mais sans doute ne faut-il pas rêver...
Geneviève de Ternant
Juin 2015
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Raisons de vivre et de mourir
Peut-être vais-je, une fois de plus choquer, ne pas être
comprise. Ce nest pas grave. Comme souvent, mes amis verront que
ce que je dis est juste même si ce nest pas agréable.
On sétonne ou feint de sétonner que tant de
jeunes, garçons et filles, se convertissent à lIslam
et sengagent pour combattre dans des pays où ils savent quils
risquent leur vie. Je métonne plutôt quil ny
en ait pas davantage.
Souvenez-vous, durant la guerre dEspagne qui fut sanglante guerre
civile, nombre de jeunes sengagèrent dans les brigades internationales
sans rien connaître des véritables enjeux, sans savoir ce
qui était bon pour lEspagne mais parce quils pensaient
se dévouer à une cause juste. Hors, en politique, il ny
a pas de causes justes. Ces jeunes, issus des années folles, ne
trouvaient plus en France ce quils cherchaient en réalité :
un dépassement. Lorsque la défaite les mit en présence
des envahisseurs, la plupart rejoignirent les rangs des résistants
soit de droite soit communistes : Dépassement !
Lorsque les premiers soldats du contingent vinrent en Algérie,
ils se conduisirent avec courage parce quon leur avait dit que leur
sacrifice sinscrivait dans la défense de la France. Ils découvrirent
une réalité bien différente des paisibles bocages
dans les djebels et des populations auxquelles ils sattachèrent.
Lorsquils en parlent aujourdhui, cest avec nostalgie
mais aussi colère pour le gâchis engendré par une
politique insensée, pour leurs années perdues pour rien.
Si vous avez lu leurs témoignages dans lEcho de lOranie
ou dans des journaux militaires, cela ne vous étonnera pas. Mais
lorsque la propagande a tout faussé, lorsquon leur a raconté
quils allaient défendre des « gros colons »,
des esclavagistes, comment voulez-vous quils naient pas réagi
comme ils lont fait, lors du putch des généraux ?
Et pourtant, la plupart ont fait leur devoir de soldat avec courage mais
sans enthousiasme, encore, entre 1958 et 1962. La jeunesse a besoin quon
lui donne des raisons de vivre et de mourir, de se dépasser. Personne
ne mourra pour le Cac 40 a dit je ne sais quel homme politique de bon
sens.
Lorsque le chant des Partisans résonne : « Ami,
entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine », on frissonne.
Lorsquil dit : « Ohé ! Compagnons, ouvrier
et paysans, cest lalarme » les hommes se sont levé
pour défendre leur patrie. Imaginez-vous quon chante aujourdhui :
« Ohé ! Les chômeurs, fonctionnaires, intermittents... »
Qui voulez-vous motiver quand les jeunes pensent à leur retraite
à vingt ans, quand ils ne descendent dans la rue que pour « des
avantages acquis », quand ils travaillent 35 heures avec un
compte pénibilité ! Est-ce que nous trouvions pénible
de travailler ? On naurait jamais pensé à un
truc pareil !
Alors, des jeunes simaginent trouver un sens à leur vie dans
une religion dont ils ne connaissent rien, dans un sacrifice dont ils
ne savent pas linutilité et pire la nocivité.
LEglise catholique na pas su remplir ce rôle qui était
pourtant le sien avec un message damour, hélas !
Les dirigeants français, en retard dun siècle, ont
continué à percevoir le catholicisme comme un danger pour
la République alors quil ne représente plus grand-chose
dans la vie des jeunes. Et comme la nature a horreur du vide, lIslam
est venu remplir cette soif de sacrifice. Ce besoin de directives de vie.
Et on sétonne ?
Comme ces jeunes sont nourris de la violence que nous sert la télévision
à longueur de programmes, le cocktail devient détonnant.
Sans compter la facilité de se procurer des armes à des
prix ridicules grâce au trafic de drogue...
Je ne sais pas sil est encore possible de sauver la France de la
catastrophe que lui a si bien mijotée la classe politique depuis
50 ans. Sil se levait une Jeanne dArc, elle (la classe politique)
ne la brûlerait pas mais lenfermerait dans un asile de fous...
Qui saura donner à la jeunesse française un motif dêtre
fier de sa Patrie ? De vivre et de mourir pour elle ?
Geneviève de Ternant Juin 2015
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Serpent à « sornettes »
Lécole de notre enfance nous apprenait les grandes dates
de lhistoire de France puisque nous étions des petits Français
dans des départements français dAlgérie, comme
en métropole et dans toutes les écoles françaises
dAsie, dAfrique et dailleurs.
Ces dates étaient illustrées par des personnages qui avaient
marqué lévolution de notre patrie, pour, à
travers heurts et malheurs, lamener à ce qui nous était
enseigné comme la plus belle, la meilleure et la plus intelligente
nation qui fut au monde, sur son socle grec et latin.
Notre curiosité, ensuite, nous amenait vers des connaissances diversifiées
soit pour approfondir les notions déjà assimilées
soit pour découvrir les civilisations musulmanes, chinoises, scandinaves
à peine effleurées durant le cursus scolaire soit pour situer
plus précisément dans le cadre européen, méditerranéen,
atlantique, notre place de Français.
Il nous fallait dabord apprendre, puis apprendre à réfléchir,
puis apprendre à transmettre à nos enfants ou à nos
élèves. Ce faisant, et sans heurts, nous apprenions à
vivre, à relativiser.
Vieilles lunes que cela. Lenfant sait tout de lui et des autres
par génération spontanée. Orgueil luciférien
qui ne fait que des aigris ou des rescapés par miracle !
Je ne dis pas quavant cétait parfait, mais enfin, ce
nétait pas si mal. De plus, lécole de notre
enfance nétait pas mixte. Elle était même carrément
misogyne. Mais on sest aperçu à lusage que les
garçons et les filles nont pas le même rythme de développement.
La mixité des classes primaires entraînait souvent une grande
timidité des garçons et une suprématie des filles.
On ne sy attendait pas du tout, au contraire. Mais on ne sattendait
pas non plus à un constat redoutable : Les garçons
ont appris depuis tout petits à avoir peur des filles doù
un certain replis ou au contraire une affirmation de violence physique
et un phénomène de groupe. Lécole se pacifie
peu à peu mais elle na pas encore digéré sa
mue au bout de trois générations. Et les établissements
confessionnels demeurent pour la plupart non mixtes. En particulier les
écoles musulmanes et quelques rares établissements catholiques.
Or, leurs résultats sont parmi les meilleurs daprès
un classement publié lan dernier mais rapidement mis sous
le boisseau. Cela pourrait faire réfléchir nos Trissotins
du ministère.
Notre jeune et ravissante ministre de lEducation nationale se proclame
marocaine avant dêtre française. Les écoles
marocaines sont parmi les meilleures du monde arabe, elles ne font pas
la sottise denseigner aux enfants les aspects sombres de leur histoire
mais au contraire, elles élèvent de leur mieux les jeunes
dans lamour de leur pays. Elles savent doser ce qui vient de leurs
traditions et ce qui a été bénéfique de prendre
aux enseignements étrangers.
Je connais mal létendue de la culture du Roi actuel du Maroc
mais je me souviens que son père, Hassan II et son grand-père,
Mohamed V étaient des lettrés, imprégnés des
cultures, méditerranéennes surtout, ce qui ne les a pas
empêché de gouverner leur pays avec autorité. Trop
parfois, leur a-t-on reproché mais de quel droit juger ?
En revanche, nous avons le droit de juger que notre ministre plutôt
marocaine par choix dit-elle, na pas à rabaisser lhistoire
de notre pays à ses seules pages déplaisantes. Cest
une vraie forfaiture que dapprendre à des enfants à
mépriser leur patrie. Aucun ministre de lenseignement marocain
ne se risquerait à pareille chose !
Ce qui ne veut pas dire quon soit en droit de mépriser celle
des autres. Qui sait, en France, que la plus ancienne université
du patrimoine mondial est marocaine ? La qaraouyine a été
créée au IXiéme siècle, plus de 300 ans avant
celles de Bologne, Oxford, Cambridge ou La Sorbonne.
A Casablanca, le Lycée français Lyautey a toujours enseigné
lamour de la France et lattachement affectueux au Maroc. Comment
les professeurs de ce prestigieux lycée peuvent-ils enseigner les
élucubrations de nos ministres de léducation nationale
qui conduisent à détester ce même enseignement ?
Jignore ce que le prénom Najat signifie en arabe, mais, dépourvu
de T, cest un naja tripidians, serpent de la famille des Elapidae.
En français, Cobra indien ou à lunette. Son venin neurotoxique
est extrêmement dangereux. Le sourire charmant de notre serpent
à sornette réussira-t-il à endormir les nouveaux
rebelles, les « pseudo intellectuels » qui ont fait,
si jose dire, le lit des folies najanesques depuis cinquante ans ?
Cest vrai, avant, les enfants de CM1 et CM2 savaient lire, écrire
et compter. Cest bête, non ?
Geneviève de TERNANT
20 mai 2015 |
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CIMETIERES COMMUNAUX ?
Le décompte des déprédations dans les cimetières
a fait lobjet dune étrange polémique. Les cimetières
dénommés primitivement « Chrétiens »
ont été débaptisés pour être dits « Communaux »
alors que les cimetières juifs et musulmans conservaient leur désignation
confessionnelle.
Justement intriguée, les cimetières musulmans et juifs ne
seraient-ils donc pas « communaux », je me suis
renseignée.
Jaime bien savoir de quoi lactualité nous oblige à
parler et je préfère ne pas écrire trop de bêtises.
Jusquà la Révolution Française en 1789, tous
les cimetières étaient confessionnels mais en 1804, la création
du Monopole Communal décrète la réintégration
des carrés confessionnels dans les cimetières communaux ;
ART L 2223-1 du CGCT.
Ils peuvent être regroupés mais non séparés
par un obstacle matériel. Abrogeant larticle 15 du décret
loi du 23 Prairial An XII, la loi du 15novembre 1887 renforce celle du
14 novembre 1881 interdisant toute attitude discriminatoire fondée
sur la croyance ou labsence de croyance religieuse. Elle garantit
lobservation de la volonté du défunt pour régler
les conditions des funérailles civiles ou religieuses. Cest
le principe du libre choix.
La Constitution de 1958 légitime la laïcité et la neutralité
des cimetières mais permet les signes religieux sur les sépultures.
Depuis ors, la création despaces confessionnels ne peut plus
être légalement autorisé par le Maire mais la circulaire
du 19 février 2008 permet le regroupement des défunts dune
même confession en prenant soin de respecter le principe de neutralité
des parties communes du cimetière ainsi que le principe de liberté
des croyances individuelles. Ils ne doivent pas être isolés
des autres parties par une séparation matérielle. Ces espaces
ne peuvent pas se voir reconnaître un statut légal.
Autrement dit, cest au Maire de se débrouiller avec les familles
et les autorités religieuses. On peut lui souhaiter Bon courage !
Madame Barbara Charbonnier, Maître en Droit, Consultante et
Formatrice en Droit Funéraire, conclut : « Lexpérience
sur le terrain fait apparaître que le problème reste entier. »
Pour en revenir au fameux décompte des déprédations,
il est absolument faux de les séparer en Communaux, Juifs et Musulmans
puisquils sont tous communaux.
Il est légitime de parler de sépultures Chrétiennes,
Juives et Musulmanes vandalisées lorsque les objets pieusement
déposés sur les tombes sont jetés à terre
ou détruits.
Cela ne préjuge en rien de la foi ou de lathéisme
des personnes enterrées. Je conclurai avec Victor Hugo que nous
pleurons tous « nos morts, nos pauvres morts qui gisent sous
la pierre » et que nous voudrions bien que les vandales leur
fichent la paix.
Geneviève de Tenant
14 mai 2015
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ANTERIORITE
« Et quand ce serait un royaume,
Je ne vois pas, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait loctroi
À Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt quà Paul, plutôt quà moi... »
La loi du premier occupant dont se prévaut, bizarrement, Dame Belette
pour semparer du logis du petit lapin dans la célèbre
fable de La Fontaine, est bien dactualité.
Telle fut lambition des humains pour se disputer les morceaux de
terre émergée et souvent ce fut le chat qui triompha.
Dans la stupide censure de la RATP sur les affiches du concert des Prêtres
au profit des Chrétiens dOrient, lindignation des internautes
a fait pencher la balance, ce qui est heureux. Mais pour une cause légitime
du moins aux yeux de la majorité des Français, combien de
causes importantes ne mobilisent personne ?
Sil faut remonter aux débuts des choses, certes, la Chrétienté
existe dans lOrient depuis deux mille ans, puis sétendit
au Moyen-Orient, les Balkans et lOccident. Les Chrétiens
qui étaient majoritaires au commencement de la prédication
de Mahomet sont, au cours des siècles devenus minoritaires par
conquête ou conversion forcée ou pas. Rares furent les indignations
des chrétiens éloignés des zones de conflit. Rares
furent les mobilisations prêchées par les ecclésiastiques
ou les Papes. La première croisade, prêchée par Urbain
II en 1095 voulait délivrer lEspagne des Maures, puis les
croisades furent entreprises pour « délivrer les lieux
saints », ce qui sous entend quils avaient été
pris par les Musulmans. Or les pèlerins y accédaient sans
problèmes, moyennant finances, jusquà ce que Saladin
sempare de Jérusalem le 2 octobre 1187, et décide
de les empêcher daller sy recueillir. (Ceci est un raccourci,
naturellement.) Mais ce sont bien les Musulmans qui ont envahi des terres
chrétiennes et non linverse pour la simple raison que le
Christianisme est né sept siècles avant lIslam :
élémentaire, mon cher Watson !
En ce qui concerne lAfrique du Nord, elle était Chrétienne
bien que fort divisée. Ariens, Manichéens, Catholiques Romains
etc... se tiraient dans les pattes si bien que les Musulmans neurent
pas beaucoup de peine à sunir aux uns pour battre les autres
et ensuite se retourner contre leurs alliés doccasion qui
avaient tiré pour eux les marrons du feu.
Les lieux ont une longue mémoire. Les Français établis
en Algérie par la grâce dun Roi très Chrétien,
Charles X qui ne fit pas long feu, et qui étaient pour la plupart
fort peu catholiques furent toujours perçus par les Musulmans comme
des « Roumis » descendants des Romains de Saint
Augustin de Tagasthe- Ô ironie ! et surtout comme des
« Nazaréens » adeptes du Christ.
Le nettoyage ethnique de la guerre dAlgérie fut encouragé
et finalisé par De Gaulle qui se voulait catholique fervent. Cest
donc encore une fois à un Chrétien que lon doit léradication
de la religion chrétienne sur la terre antérieurement chrétienne
dAlgérie. Même si lanimal était fort peu
catholique dans son orgueil luciférien...
Lorsque les Ottomans étendirent leur empire sur lEurope jusquaux
portes de Vienne, ce fut au détriment des peuples chrétiens
asservis et en partie convertis. Si bien que lorsque les Serbes catholiques
sopposèrent aux prétentions démographiquement
appuyées des Albanais musulmans, loccident pris massivement
parti pour les musulmans, bombardèrent les Serbes et les contraignirent
à se contenter dune patrie amputée des lieux les plus
sacrés pour eux. Quelle logique dans cette politique ? Sinon
laveuglement des Occidentaux. Bien rares furent alors les voix qui
sélevèrent pour signaler ce déni de justice...
Jen fus. Ma pauvre voix ne fut guère écoutée
ni comprise.
Aujourdhui, je lis Pierre Vermeren, professeur dhistoire du
monde arabe contemporain à lUniversité ParisI Panthéon
Sorbonne qui seffare du nettoyage ethnique qui dévaste le
Moyen-Orient et menace notre pays et tout lOccident, ou Pascal Bruckner,
de retour dErbil et des camps qui écrit : « Les
Chrétiens dOrient ne sont pas des bonnes victimes, ils nont
pas la cote. Au kilomètre sentimental, la vie dun Chrétien
dOrient, arabe lui aussi, vaut mille fois moins que celle dun
Palestinien de Gaza. Cette hémiplégie du regard est stupéfiante. »
Je leur dis, nous, Français : Catholiques, Protestants, Juifs,
libres-penseurs, athées, nous avons connu cet ostracisme, mesuré
lincroyable stupidité des journalistes et des « penseurs »
de Saint Germain des Près. Nous avons subi labominable abandon
du Chef de lEtat dalors que vous vénérez encore.
Ce qui se passe aujourdhui en France, nous lavons prévu,
écrit, publié quand cela nous fut possible. Nous nétions
pas de bonnes victimes.
Vox clamans in deserto... Le désert de limbécillité
cest maintenant. Il est bien tard pour crier.
Geneviève de Ternant
Avril 2015
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Croisade des enfants
Les enfants, les jeunes, les personnes peu éduquées
ou influençables furent de tout temps victimes des faux prophètes,
des illuminés, des marchands despoir.
Aujourdhui, ce sont des jeunes dorigine musulmane ou néo
convertis qui sont envoyés sous le masque humanitaire et religieux
vers des groupes qui les convertissent en chair à canon, en fous
dun Dieu travesti en Kronos, en bombes à retardement. Et
les mères pleurent et pleureront.
Que le XXI° siècle engendre des monstruosités, ne peut
étonner que ceux dont la mémoire sarrête au
XX° siècle qui fut prodigue sur ce chapitre et qui se sont
écriés en toute bonne foi : « Plus jamais
ça ! »
Pour moi qui suis férue dhistoire plus lointaine, cette mobilisation
contre nature évoque des aventures similaires qui ont frappé
la jeunesse occidentale dans ces époques que lon appela « millénaristes »
En fait, un peu plus tard que le millénaire où les prédicateurs
affirmaient que la fin du monde était proche, ce qui se reproduisit
pour lan 2000 et se reproduira, nen doutons pas.
En ces temps là, en France, vers 1212, un jeune berger nommé
Étienne allait prêchant quil fallait que la jeunesse
occidentale pauvre se substitue à la noblesse dont les croisades
navaient pas réussi à délivrer les Lieux Saints.
Il fallait donc partir dans le plus grand dénuement car Dieu pourvoirait
au nécessaire pour ceux qui quittaient tout pour lui.
Dans ce même temps, en Allemagne, le Cortège Germanique se
mit en route sous les exhortations dun certain Nicolas âgé
de 12 ou 14 ans selon les sources. Ce cortège se serait dispersé
à Genève mais la légende dit quil serait arrivé
en Terre Sainte au prix de 13 000 morts. On ne sait rien des éventuels
survivants.
Le cortège français conduit par Étienne se rendit
à Paris où il fut reçu par le roi Philippe- Auguste.
Celui-ci leur donna lordre de se disperser. Il est à peu
près certain que cest ce quils firent. Mais là
aussi la légende sempare du fait historique. Elle raconte
que les plus obstinés continuèrent leur route et parvinrent
à Marseille où ils furent fort bien reçus. Mais comme
Etienne leur avait affirmé que la mer souvrirait pour leur
permettre de traverser sans bateaux, ils furent bien déçus
de la voir sy refuser et sen retournèrent. Dautres
légendes prennent le relais : Elles disent que des pêcheurs
marseillais leur offrirent des places sur leurs bateaux puis les vendirent
comme esclaves. On ne peut croire à tant de vilénie...
Il y eut encore dautres tentatives de croisades populaires telles
celle des Pastoureaux en 1231 et 1320. Elle neut pas meilleurs succès.
Était-ce vraiment des enfants, ceux qui partirent ainsi sur les
chemins ? Nombre dhistoriens pensent que le terme « Pueri »
qui est employé dans les récits et signifie en latin « enfants »
serait pris ici dans le sens biblique d « enfants
de Dieu » ce que sont tous les hommes. Difficile en ce cas
de donner un âge à ces malheureux croisés populaires.
On ne sait que celui de leurs chefs ou plutôt des petits prophètes
improvisés, Étienne et Nicolas.
Ce qui est sûr, en revanche, cest quil y eut de tous
temps des « prêcheurs de lune » et des gens
de tous âges, diplômés ou non, pour les suivre et sen
aller mourir non pour leur patrie, non pour leur dieu mais pour une mortelle
illusion.
De tous temps, les larmes des mères ont gonflé la mer. La
mer qui depuis Moïse ne sest jamais ouverte.
Geneviève de Ternant
21 février 2015 |
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Un Islam tolérant, enfin ?
Appelé de tous leurs vux depuis bien des années
par de nombreux Musulmans à lesprit éclairé,
une révision des Hadith serait-elle enfin envisagée par
les plus hautes autorités de lIslam ?
Nous savons combien cet examen critique se heurte à des difficultés
jusquici insurmontables. Il nest pas question de modifier
le coran pas plus que les Chrétiens nont modifié la
Bible, ni les évangiles, pas plus que les Juifs nont modifié
la Thora. Les écritures saintes doivent être étudiées
comme elles ont été écrites dans les époques
où elles lont été mais les règles de
vie qui en découlent sont ou devraient être adaptables à
un monde en constante évolution.
Cest pourquoi il est intéressant de connaître le travail
queffectue actuellement la Sénatrice centriste Joëlle
Garriaud-Maylam en Egypte auprès du Grand Imam de la Mosquée
al-Azhar, le cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb.
Cette dame dont jentends parler pour la première fois,
est rapporteur général de lAssemblée parlementaire
de lOtan. Elle est mandatée pour un travail sur la lutte
contre le terrorisme et tente, auprès de ce grand dignitaire musulman,
dapprofondir les questions liées à la promotion dun
Islam tolérant.
Est-ce enfin un espoir qui se lève pour apaiser les luttes entre
loccident déboussolé et lorient intolérant ?
Entre sunnites et chiites ? Entre violence et acceptation des différences
apaisée ?
Les interventions maladroites de lAmérique suivie par lEurope
nont provoqué que chaos. Les tentatives dimposer une
démocratie basée sur la laïcité à des
peuples qui nen veulent pas ont échoué partout.
Même les Monarchies du Moyen-Orient se sont enfin rendu compte du
péril pour elles de cette violence extrémiste, bien quelle
continuent en sous main à la financer. La cruelle réalité
est en train de les obliger à un choix assumé.
Il est temps, il me semble, dessayer enfin quelque chaos de
différent, une parole échange, comprise, une vraie parole
de paix. Ce sera sans doute long et difficile mais peut-être a-t-on
le droit despérer. Ou suis-je encore trop optimiste ?
Geneviève de Ternant
3 février 2015 |
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Impressions et préjugés
Lorsque nous voyons un tableau pour la première fois, est-ce
que nous pensons à la réalité que ce tableau représente,
est-ce que nous apprécions le travail du peintre à travers
ce que nous savons ou ignorons de lui, est-ce que notre culture nous influence
ou bien nous laissons-nous aller à limpression sur notre
rétine, au frisson qui nous saisit de quelque chose de plus intérieur
qui nous fait plonger dans luvre ou, au contraire, nous en
détourne comme dune agression. Sommes-nous assez « primaire »
pour juger sans préjuger ?
Ceci est-il valable pour les êtres et pour les lieux ? Jim
Harrison écrit : « Quand on voit le désert
pour la première fois, ce nest quun désert,
la somme de toutes les bribes dinformation que lon a entendu
sur le désert. Puis, on se met à marcher, à létudier,
à camper dans le désert (...) alors, il devient insondable,
mystérieux, stupéfiant, plein de fantômes et de mirages
(...) il faut ensuite laisser le désert redevenir désert
sinon, cest laveuglement qui nous guette... »
Sans doute est-il impossible et injuste de sen tenir devant un lieu,
un être, un tableau, à la première impression. Pourtant
nest-ce pas Guitry qui disait : « Méfiez
vous de la première impression, cest la bonne ! »
Mais non, on veut en savoir davantage sur lhistoire du lieu, du
peintre, de luvre. Curiosité nécessaire, enrichissante.
Mais avons-nous assez de cur pour en revenir, après inventaire,
à la nature propre de ce qui fut étudié ? Pourquoi
ce tableau là nous parle-t-il ? Alors que le peintre est méprisable
et le reste de ses uvres inerte pour nous ?
Pourquoi tel lieu nous retient-il comme une main accrochée à
notre manteau ? Pourquoi cet inconnu nous semble-t-il fraternel ?
Il faut savoir écouter son corps qui dit plus de choses souvent
que nous nen entendons de lui.
Aveuglés par tout ce que nous savons, bourrés de préjugés,
nous sommes trop souvent enfermés dans de petites cases dont il
est difficile de sortir. Pourtant, aller vers lautre, ne pas préjuger
de ce quil est, aller vers des lieux dont on apprend ce que nous
sommes, nest-ce pas le plus beau des voyages ?
Pourquoi ces réflexions alors que lactualité nous
plonge dans une horreur que nous avions espéré, sans y croire,
dépassée ? Parce que, une fois de plus, sous une apparence
consensuelle, ce sont les petites cases qui se referment, ce sont les
mots qui nont pas le même sens, ce sont les préjugés
qui font la loi.
Alors, jen reviens à mon expérience, la notre, celle
que nous avons vécue.
Lorsque les Européens dAlgérie sont arrivés
en foule et en désarroi dans cette métropole lâcheuse
et lâche, ils avaient à peu près tous un double préjugé
contradictoire.
Dabord limage enseignée dés lenfance dune
France grande, généreuse, vaillante, celle de Jeanne dArc
et du Chevalier Bayard (et accessoirement, celle du Maréchal Pétain,
vieillard tutélaire : Travail, Famille, Patrie, sauf votre
respect...), en même temps que celle de jeunes du contingent qui
pour la plupart ont fait leur devoir de soldats, ceux que nous avions
reçu dans nos maisons, nos fermes, à nos tables.
Et lautre, celle des fraternisations contre nature des C.R.S. et
autres godillots de De Gaulle avec le F.L.N., celle de labandon
dune France marâtre, celle de laccueil pour le moins
rugueux dans les ports, les aéroports et dans les villes où
on atterrissait. Les deux images se superposaient dans les esprits. Il
fallut du temps pour que la vraie nature du Français moyen rencontré
se forme : Dur et pourtant généreux, méfiant
et accueillant, laxiste et travailleur : Un Français de contrastes.
Etait-il si différent de nous ?
Et nous, quel préjugé avait-il de nous ? Des nantis,
sans le sou, des « sueurs de burnous » travailleurs
acharnés, des incultes, sûrement... parlaient-ils seulement
français, ces gens là ? Ils allaient mettre la France
à feu et à sang... En même temps, des gens bourrés
de diplômes ou dexpérience qui allaient prendre leurs
emplois et manger leur pain...Et puis le temps a fait son uvre,
les préjugés même sils sont solidement ancrés
ont laissé un peu de place à un jugement plus nuancé.
Disons que dans la masse, rien na changé mais sur lindividu
le regard sest fait plus clairvoyant. La première impression
sest nuancée, plus ou moins. Nous avons appris deux
ce que nous sommes. Ont-ils appris de nous ce quils sont ?
Je nen jurerai pas. Car, fondamentalement, ni eux ni nous navons
changé.
Sur le « Français de France », sur le « Français
dAlgérie », le regard est devenu celui que Jim
Harrison porte sur le désert, lisons-le encore :
« Chaque fois que nous demandons aux lieux (et aux êtres)
dêtre autre chose queux-mêmes, nous manifestons
le mépris que nous avons pour eux. Nous les enterrons sous des
couches successives de sentiments, puis, dune manière ou
dune autre, nous les étouffons jusquà ce que
mort sensuive... »
En nous regardant, les uns les autres, nétouffons pas ce
qui nous étonne jusquà ce que mort sen suive,
mais défendons ensemble ce qui demeure de notre commune identité,
ce qui ne doit pas disparaître sous les assauts dune civilisation
étrangère à considérer sans préjugés
mais avec lucidité. Rendons au tableau France, si cela est encore
possible, limpression première, prégnante... Pour
ne pas létouffer jusquà ce que mort sensuive.
Geneviève de Ternant
Janvier 2015 |
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Lien ou pas lien ?
En France la politique est devenue tellement dingue quon appelle
dérapage le fait de rester sur la bonne route ! La route de
lhistoire réelle. Lorsque Éric Zemmour dit la vérité,
on laccuse des pires projets, on lui impute des mots quil
na jamais dits, et, de là, le procès inquisitorial
peut commencer, senvoler sur les ailes de la rumeur !
Mais quand des « jeunes » imbibés des plus
sanglantes idées tuent, violent, alors ce ne sont même pas
des dérapages, les pauvres choux, ils sont seulement un peu malades.
Et « il ny a aucun lien entre ces événements ! »
A Tours, à Dijon, à Nantes, aucun lien voyons, des déséquilibrés,
et certes, ils le sont, mais « fous de Dieu », ou
fous tout court ?
Comme lécrit Natacha Polony (Figaro samedi 27-dimanche 28
décembre 2014) « Si les schizophrènes décompensent
désormais leur psychose en assassinant les gens au cri d « Allah
akbar », cela nous raconte quelque chose de lépoque »...
Et pour nous dune autre époque, pas si lointaine...
Qui oserait évoquer les vidéos de lÉtat islamique
appelant les fanatiques de France et dEurope à frapper les
« infidèles » en se jetant sur eux avec leur
voiture ? Ou à les tuer au hasard, dans la rue, avec un couteau ?
Qui oserait rappeler que les « événements »
dAlgérie ont commencé en frappant au hasard sur ordre
les Européens, les « Roumis », les Musulmans
attachés à la France ; Anciens Combattants puis Harkis,
puis leurs familles, leurs douars... Des fous ? Mais derrière
les fous, des pas si fous que ça...
Il me semble que les Maîtres de lOmbre ont compris que les
vocations suicidaires de ceux qui se font sauter avec leur charge de mort
en tuant le maximum de personnes innocentes ne sont pas aussi nombreuses
que les déséquilibrés qui avec leur voiture peuvent
faire beaucoup de victimes mais ont une chance déchapper
à la mort. Sil survivent à laccident provoqué,
ils peuvent être simplement internés et une fois réputés
guéris, reprendre leur vie davant mais avec lauréole
du héros islamique. Si ils sont emprisonnés, les lois de
la République leur permettront de sortir rapidement et de reprendre
leur travail de mort. Cest un peu une sorte de pari. Le Musulman
est joueur, nous le savons, nous dAlgérie. Pile ou face avec
la mort, mais avec une chance den sortir.
Aucun lien entre ces dramatiques « faits divers » ?
Oui, la propagande démentielle des vidéos et des appels
au Djihad que ces gens, déséquilibrés ou pas mais
décérébrés à coup sûr, ingurgitent
chaque jour, chaque nuit, jusquà ne plus distinguer quune
seule « logique » de mort. Ceux qui partent en Syrie
ou ailleurs vont au bout de leur rêve, de leur cauchemar, au moins
en ont-ils le courage, mais ceux qui tuent ici sont des lâches.
Et ceux qui leur trouvent des excuses sont aussi lâches queux.
Ils abdiquent devant « lunité langagière,
le plus puissant anxiolytique qui soit : la langue : Il ny
a aucun lien entre ces événements » La phrase
répétée à lenvie par les dirigeants,
les politiques, les journalistes, devient un mantra quon ne saurait
remettre en cause, remarque Natacha Polony qui ajoute drôlement,
« kit de survie pour repas de famille à discussion politique ».
Nous sommes en dictature, dictature du langage, dictature des idées,
dictatures des média aux ordres ou même qui nont plus
besoin de recevoir des ordres car le processus danalyse mentale
ne fait plus partie de leur « kit de survie ». Trop
dangereux !
Ne demandez pas pourquoi Éric Zémmour est ostracisé !
IL PENSE !
Geneviève de Ternant
Décembre 2014
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24 décembre 1961
Cétait notre dernier Noël en Oran Française,
mais nous ne le savions pas. Oran la travailleuse étincelait de
toutes ses vitrines illuminées, la foule déambulait rue
Général Leclerc, que tout le monde nommait toujours Rue
dArzew, le magasin ne désemplissait pas. Je dirigeais alors
une boutique pour Homme appelée Adam. Mon premier vendeur, Monsieur
Candel saffairait tout en surveillant les trois vendeuses, sassurait
quelles étaient attentives aux desiderata des clients et
surtout des clientes venues choisir le cadeau destiné au mari,
au père, au fils, au frères. Cravates et chemises, gilets
et pyjamas, saccumulaient sur les comptoirs. La retoucheuse, Madame
Salcédo, perchée dans la mezzanine, faisait ronfler sa machine
à coudre car il importait que les retouches soient terminées
pour les clients impatients détrenner le costume neuf pour
le réveillon. Tandis que le tailleur vérifier le tombé
dune veste ou dun pantalon dans les cabines dessayage.
Habituellement je ne moccupais que de la comptabilité, des
stocks et des commandes, mais, les veilles de fêtes, tout le monde
mettait la main à la pâte. Je suis devenue experte en paquet
cadeau ! Notre papier gris-bleu et le bolduc bleu-roi étaient
notre marque bien reconnaissable.
Pour cette nuit sacrée, le couvre-feu avait été reporté
à minuit et la messe avancée à 22 heures. Oran la
joyeuse en proie depuis des mois aux perquisitions, aux arrestations arbitraires,
aux attentas et aux nuits bleues respirait comme elle ne lavait
pas fait depuis que la bestialité du gauleiter Katz sétait
jointe à celle du FLN.
Les oranais, enclins à faire la fête, à glaner le
moindre prétexte à rire, sen donnaient à cur
joie.
Oh ! Personne noubliait la guerre et les deuils, personne noubliait
les amis chassés du bled et réfugiés dans ville protégée
par les commandos OAS. Les réseaux Bonaparte et Rinbold ainsi que
les hommes des collines veillaient car tous craignaient que les hordes
fanatiques ne tentent une attaque en force. Ce ne fut pas le cas.
Chacun voulait espérer que la France resterait en Algérie,
que « quelque chose allait se produire », que « ce
nétait pas possible »... On se le redisait pour
se donner courage, pour parer nos illusions des étoiles de la nativité.
Le croyions-nous vraiment ? Pensions-nous vraiment à un sursaut
dhonneur de larmée ? A un revirement de la métropole ?
Je pense que nous ne raisonnions plus, seul un instinct de survie nous
animait et cet optimisme que lon peut qualifier de stupide mais
qui fut notre sauvegarde des mois durant.
A 22 heures, les cloches de toutes les églises de la ville sonnèrent
à la volée, de longues minutes. Nous reconnaissions celles
de Saint-Esprit, celles de la cathédrale. Ce fut comme un grand
souffle de bonheur.
Hélas ! Lorsque les cloches se sont tues, du village nègre
et de la ville nouvelle, montèrent les you-you des femmes arabes.
Non, les you-you de joie des mariages et des naissances, mais les lugubres
you-you prémisses des massacres.
Nous allions les entendre les six derniers mois de lAlgérie
Française, jusquau jour sanglant du 5 juillet 1962.
Alors nous avons compris quen dépit des lumières,
des magasins pleins de marchandises, dun port où les bateaux
déchargeaient des richesses dont peu ou prou tout le monde profitait,
en dépit des hommes et des femmes travailleurs, limbécillité
du fanatisme porteur de misère aurait le dessus et que la belle
histoire dune terre où cohabitaient les 3 religions finissait
dans le sang...
Geneviève de Ternant.
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Ces Colons là
Je retrouve dans mes archives une lettre du Général
René Laure dont javais publié une critique de son
livre : « De Salan à Boumediene » signée
de Robert Parienté en Juillet-Août 1980. Il y avait joint
une lettre extrêmement émouvante que je retranscris ci-après
tant elle exprime avec noblesse et simplicité ce que les « Français
de France », comme nous disions, auraient certainement pensé
et compris sils sétaient donné la peine de voir
les choses sans arrières pensées idéologiques :
Reims 14 mai 1980, Général,
Jai lu votre très grand livre avec le cur serré
et une totale adhésion à tous vos jugements.
Je ne peux mempêcher de vous lécrire et aussi
de vous expliquer pourquoi je ressens cette guerre dAlgérie
avec encore tant de violence.
Une de mes filles, à la suite dune jaunisse, a dû faire
une cure à Vichy, emmenée par sa grand-mère en juin
47. La Providence a voulu quun colon algérien de 32 ans soit
dans le même hôtel et tombe amoureux delle au premier
regard. Manuvres pour lapprocher. Et au bout de 3 semaines,
il avait bien pris sa décision. Cela ne nous paraissait pas très
sérieux. Elle navait que 20 ans et était très
enfant, encore. Enfin, je suis partie avec elle pour Alger afin de me
rendre compte sur place. Larrivée sur Alger fut un éblouissement.
Le colon nous attendait. Promenade des Crêtes, puis départ
pour le bled par Boufarik, Blida, les gorges de la Chiffa, Médéa,
la route de montagne jusquà Loverdo où nous attendait
Madame Richard, veuve, vivant là avec ses deux fils, son gendre
veuf et les deux enfants de celui-ci.
Simplicité de la maison, mais une remarquable bibliothèque,
une collection de disques classiques, des revues littéraires. Ceci
en disait long sur la mentalité des habitants. Et quelle vue sur
la Mouzaïa !
A 5h du matin, les 3 hommes partaient aux champs avec leurs ouvriers.
Jai pu voir de près ce quétait laffection,
la confiance qui existaient entre eux. Et jai compris la chance
quavait ma fille de faire sa vie dans ce pays avec un homme dune
telle valeur.
Ils se sont mariés à la Trappe de Tibarinne, bénis
par le Père abbé alsacien qui lui aussi travaillait aux
champs avec ses Pères pour aider les ouvriers, les soigner, les
aider de toutes façons sans faire de prosélytisme, suivant
les directives de Mgr Lavigerie.
Pierre Richard et sa femme habitèrent aux Mérachdas où
le père de Pierre avait acheté quelques hectares de brousse
mise petit à petit en valeur. 35 Km de Loverdo, 13 de Berrouaghia,
le plein bled. Vue sur le Djurdjura. Seul voisin, un marabout à
10 Kms. Et lorsque ma fille était seule, la maison était
gardée par un ancien sergent arabe muni dun fusil.
Pendant 7 ans, ce fut une vie merveilleuse puis, en septembre 54, Cécile
vint à Alger avec ses filles pour quelles puissent faire
des études régulières. 1 mois après, aux vacances
de Toussaint ce fut le drame. Tablat, Palestro.
Pierre Richard faisait la navette tous les 10 jours pour venir voir sa
famille à Hydra.
Pendant les 8 ans de guerre que mon gendre a passé seul aux Mérachdas,
ses ouvriers lui ont témoigné une affection, un dévouement
total. Son contremaître était cependant affilié au
FLN. Mais tout à fait loyal envers son patron et le prévenant
toujours du danger. Un soir, il lui dit ne rentre pas coucher chez toi.
Les fells te guettent. Couche à la ferme avec les militaires à
150m de sa maison. Le détachement qui cantonnait là était
commandé par le propre neveu de De Gaulle, désespéré
de limperméabilité de son oncle qui ne voulait rien
entendre.
Et toute cette loyauté, cette amitié, ont été
gâchées.
Pierre, après lindépendance, a essayé dentrer
comme conducteur et moniteur de machines agricoles à la coopérative
de Berrouaghia. Refus des autorités supérieures. Sa ferme
brûlée, sa maison démolie, les puits comblés.
En 58, le jeune frère de Pierre (30 ans, 4 enfants) qui servait
de guide la nuit aux militaires, a été attiré dans
un guet-apens, sous prétexte de servir dinterprète
entre les ouvriers carriers et les militaires qui les accompagnaient.
Il a été massacré et 13 soldats aussi.
Le beau-frère fut arrêté à Alger, puis transféré
à La Santé pendant 10 mois pour avoir caché le Colonel
Gardes chez lui.
Pierre Richard et sa mère ont voulu rester en Algérie à
Loverdo où la population les protégeait. Une nuit, à
2h, un des ouvriers est venu les prévenir de partir de suite parce
que les Fells devaient arrêter Pierre à laube. Ils
sont restés à Alger jusquau jour où, ayant
petit à petit, vendu leurs meubles à vil prix pour acheter
de quoi vivre il ne leur est resté que 2.000 FR. Alors ils sont
revenus, et Pierre a recommencé à défricher une terre
à vigne que la SAFER lavait autorisé à acheter
avec le prêt du gouvernement. Il a très mal supporté
le climat de Libourne quoique travaillant très dur. Il est mort
en quelques heures en 1976 et ma fille a repris le manche et sa belle-mère,
90 ans, reste moralement comme un roc et se console, si on peut dire,
avec Soljenitsyne.
Je suis confuse de vous avoir écrit une si longue lettre personnelle.
Dautant plus que je ne vous ai pas dit combien javais été
captivée par la 1ere partie de votre livre sur le Sahara. Cest
un grand livre dun bout à lautre. Je le fais lire maintenant
à lun de mes petits-fils de 14 ans qui est passionné
par lArmée.
Quant à tout ce que vous dites de De Gaulle, mon mari et moi étions
tout à fait daccord avec vous. Ma cousine germaine avait
épousé le cousin germain du général et était
très liée avec Madame De Gaulle. Nous avons essayé
de lui faire passer des documents très intéressants. Mais
nous avons vite compris que sa décision était prise et quil
ne voulait écouter aucun autre avis.
Pardonnez-moi de vous avoir écrit si longuement
Jai
88 ans et je revis avec intensité votre livre.
J. Chatelin, infirmière des 2 guerres, mère de 7 enfants
dont 3 garçons engagés en 39-42-44
Il me semble que ce document est à verser à nos archives
dans sa douloureuse noblesse.
Geneviève de Ternant
Octobre 2014
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Pierrot lunaire
Jécoutais, il y a quelques jours, Pierre Perret interviewé
à la télévision. Nous avons presque le même
âge et ce nest pas sans émotion que je revivais cette
époque où lanarchisme avait le gentil visage de notre
cher Pierrot lunaire.
Cependant, je me faisais la réflexion que, parmi les airs les plus
connus, « Les jolies colonies de vacances » et « Le
zizi », ironiques et gauloises, ce ne sont pas celles-là
qui ont imprimé la marque gauchiste de ses chansons à succès.
Je me suis amusée à pasticher les deux chansons que le XXème
siècle commençant aurait qualifiées de « libertaire ».
Et ainsi sont devenues :
« Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez les senvoler cest beau
Mais quand la faim les rend sages
Ils reviennent dans leurs cages
Quand on na rien à becter
Cest amer, oui cest amer la liberté. »
Et la ptite Lili, vous vous souvenez ?
« Ces émigrés
Qui viennent tous de leur plein gré
Vider les poubelles à Paris... »
Oui, mais :
« Elle est restée, la ptite Lili
Elle a bossé dur à Paris
A fait des gosses qui sont Français
Quelle na pas su bien intégré
Qui brûlent les voitures à Paris... »
Si bien quà la fin de linterview, notre Pierrot
un peu moins lunaire
avait lair plutôt gêné ; il a botté
en touche à la dernière question sur son opinion, aujourdhui,
quant à limmigration.
Ah ! Les idées généreuses ! Que de mal
on peut faire en votre nom !
Oui, je sais, le linguiste distingué, Philippe Bartelet écrivait
que les idées ne sauraient être généreuses.
Elles induisent des actes généreux aux conséquences
bonnes ou mauvaises.
Donc, cher Pierre Perret, on ne peut pas ne pas vous aimer, mais votre
cur plein de générosité et votre joyeuse inspiration
nous entraînent dans les étoiles quand il faut bien, pourtant,
garder les pieds sur terre.
Geneviève de Ternant
Juillet 2014
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CHRISTEROS
Vous en aviez entendu parler, vous tous, des Christeros ? Les
Mexicains chrétiens qui, de 1926 à 1929 se sont révoltés
contre la politique hostile à lEglise des révolutionnaires
au pouvoir après la guerre civile de 1910 ?
Un film vient de sortir de lombre cette histoire tragique qui, une
fois encore, démontre quon nest toujours trahi par
les siens. « Les historiens, écrit Marie-Noëlle
Tranchant (Figaro 13/5/2014), sont peu nombreux à lavoir
exploré, ce qui rend dautant plus précieux les travaux
de Jean Meyer qui ont servi de base au scénario de « Christeros »
de Dean Wright. »
En cette année 1926, le Président élu deux ans auparavant,
Plutarco Elias Calles, violemment anti catholique, active les décrets
dapplication de la constitution de 1917 que ses prédécesseurs
avaient prudemment gardés sous le coude. Il sagissait, en
effet, de faire disparaître le culte de lespace public, de
limiter léducation religieuse et de bannir les prêtres
de la vie politique. Cest en somme peu différent du beau
programme du petit père Combe et de la loi de 1905 en France qui
vit fermer les couvents et les églises et vendre les objets du
culte à lencan. Mais si, en France, il y eut des protestations,
des catholiques cachèrent des prêtres et des objets sacrés,
sil y eut des échauffourées spasmodiques, le souvenirs
de la répression sauvage de la chouannerie était encore
très vif et on resta loin de la réaction de la population
mexicaine.
La « Christiada » soulève toutes les catégories
sociales, paysans, ouvriers, étudiants, bourgeois, intellectuels,
anciens révolutionnaires comme le général zapatiste,
Manuel Reyes qui sera fusillé, soldats déserteurs de larmée
fédérale, femmes qui se font « espionnes, ravitailleuses,
organisatrices et tiennent les rênes de la logistique et de la propagande ».
Il y aura même une brigade féminine sous le patronage de
Jeanne dArc de 25 000 femmes.
Une chose ma frappée : Un des chefs des Christéros
se nommait JESUS Degallado alors quun des chefs commandant les troupes
fédérales portait le prénom de JUDA Ferreira ...
Malgré le courage des rebelles et les nombreuses victoires remportées
notamment grâce au commandant en chef Gorostieta qui se disait incroyant,
la trahison devait venir de lEglise même. Ignorance ?
Naïveté ? Le Vatican va négocier avec le gouvernement
sous les bons offices des Etats-Unis, de la France et du Chili le rétablissement
de la paix civile avec promesse que les christeros ne seront pas inquiétés.
Le Pape Pie XI, influencé par les prélats se laissera convaincre
de la volonté dapaisement du gouvernement mexicain. Et, naturellement,
la répression fut sanglante, inhumaine, les chrétiens assassinés
par milliers. Laurent Dandrieu écrit (Valeurs actuelle 8/5/2014) :
« très loin du conflit, des prélats confortablement
assis prêchaient la soumission à des combattants dont les
femmes et les surs étaient quotidiennement violées
et les enfants assassinés. » La chasse à lhomme
se poursuivit jusque dans les années 1940 par les tueurs que Hugues
Kéraly qualifie « dassassins de lâme ».
Au cours de mon séjour au Mexique, jai pu mesurer la foi
profonde qui demeure le moteur du peuple et la dévotion à
la Vierge de Guadalupe me rappelait Notre Dame dAfrique et Notre
Dame de Santa Cruz. Les assassins nont pas réussi à
tuer lâme es Mexicains mais lâme chrétienne
de lAlgérie a succombé.
Chez nous, en Algérie, seul Martel tenta de réveiller chez
les Pieds-Noirs la foi combattante. Il ne fut guère suivi, et même
moqué... La foi sétait bien trop affaiblie pour soulever
des montagnes ! Et sans doute aurions-nous subit le même lâchage
puisque lEvêque dAlger, Monseigneur « Mohamed »
Duval et le clergé de France et celui de Rome- étaient
ouvertement pour le FLN et lIslam. Les dieux rendent fous ceux quils
veulent perdre.
Voila les réflexions que je me faisais en lisant les articles consacrés
à ce film et aux livres qui lont inspiré.
Saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont canonisé des dizaines
de martyrs christeros. Y aura-t-il un pape pour canoniser les martyrs
oubliés de lAlgérie Française ?
Geneviève de Ternant
25 mai 2014
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Une Oranaise à Hong-Kong
Début mars 2014, un article du Figaro attira mon attention.
Son titre : « Catherine Soulas-Baron, la « Nadine
de Rothschild des Chinois ». Et surtout la Bio-Express :
1958 Naissance à Oran (Algérie) ! Cécile de
la Guérivière racontait comment la jeune française
Collier de perles et parfaite coupe au carré accueillait
à bras ouverts « une quinzaine de Chinois se tenant
bien droits, comme au garde-à-vous. » Sur la table,
devant eux, sont disposés verres et couverts. Catherine va leur
démontrer le « maniement correct » de ces
instruments de la convivialité à la française.
En fait, ce qui a surtout excité ma curiosité, ce sont les
noms de notre compatriote. Aussitôt, -Internet soit béni-
jenvoie à lauteur de larticle un courriel qui
interroge : Est-ce que ce Baron serait, par hasard, le petit-fils
de mon vieil ami disparu Pierre Baron dOran ? Est-ce que cette
Soulas-là serait, par extraordinaire, la petite-fille de Monsieur
et Madame Gilbert Soulas qui demeuraient à Oran Rue Dutertre ?
Non, lépoux de Catherine, Guillaume Baron est originaire
de Normandie ; mais pour elle, presque bonne pioche ! Gilbert
Soulas était son grand oncle ; elle est la petite-fille de
son frère, Denis Soulas.
Comment se trouve-t-elle dans cette merveilleuse ville de Hong-Kong qui
ne dort jamais exerçant un métier hautement improbable ?
Larticle de Madame de la Guérivière raconte : Catherine
et son époux étaient bien installés à Bordeaux
avec leurs deux filles adolescentes lorsque Guillaume Baron décroche
un poste de coutier daffrètement maritime à Hong-Kong
en 2005. Elle abandonne avec « un pincement au cur son
travail de Directrice juridique dans lindustrie pharmaceutique »
pour se jeter dans linconnu dune nouvelle vie « dexpatriée ».
Lorsque ses filles quittent la maison pour suivre leurs études
supérieures en Europe, elle ressent limpérieux besoin
de trouver une nouvelle activité. Elle ne fera pas mentir le sang
pionnier de ses ancêtres pied-noirs, exploitants agricoles, mais
dans une branche bien différente. « Soucieux de limage
de sa population, Pékin lance une campagne nationale pour apprendre
aux Chinois a « bien se comporter », leur préconisant
par exemple de ne plus cracher dans les rues ou de sabstenir de
jouer des coudes dans les transports en commun. Pour Catherine,
cest le déclic, elle décide sans tarder de lancer
sa propre école de « savoir-vivre » à
Hong-Kong. » écrit Cécile de la Guérivière.
Et Catherine explique : «Après Oran, jai grandi
en Armagnac, dans le Gers, jy ai passé une enfance très
simple mais merveilleuse au contact du terroir français, jy
ai appris le goût des bonnes choses et ça, javais à
cur de le transmettre également. »
Elle-même va sinitier aux subtilités de létiquette
chinoise pour mieux comprendre ses étudiants. Elle va aussi suivre
aux Etats-Unis la formation de Protocol School of Washington afin de pouvoir
enseigner aussi les bonnes manières anglo-saxonnes. Elle na
pas oublié non plus ce quétant étudiante en
Angleterre elle a observé car, dit-elle, « à
Hong-Kong, ancienne colonie, je ne pouvais ignorer les 150 ans dinfluence
britannique, laissant le choix à mes étudiants dopter
pour létiquette quils souhaitent. »
Et voila comment, plusieurs fois par mois, Catherine propose des ateliers
de savoir-vivre ce qui lui vaut de remporter le Trophée 2014 des
Français de létranger catégorie « Art
de vivre » pour sa contribution au « rayonnement
de la France ».
Catherine se souvient de ses premières années en Algérie :
« surtout des palmiers, de la chaleur et de la beauté
de la mer. »
Elle a répondu à mon courriel transmis par laimable
journaliste : « Je suis fière de pouvoir, en quelque
sorte, dédier ce Trophée à ceux qui ont connu leur
« impatriation » difficile avec des vies de souffrance.
Une petite revanche de lhistoire. »
Merci Catherine et merci à Cécile de la Guérivière
qui mont permis de transmette à nos compatriotes cette superbe
aventure.
Geneviève de Ternant
Mars 2014 |
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Arbres ambulants
Nous vivons un temps dirresponsabilité. Boris Vian disait :
« je ne veux pas gagner ma vie ; je lai ! »
Avons-nous encore nos vies ? Oui ! Cest même à
peu près la seule réalité qui nous reste. La question
est double : Avons-nous conscience davoir nos vies ? Quen
faisons-nous ?
A moins de croire à la métempsycose, nous nen avons
quune ; et même dans ce cas là, nous nen
avons quune dont nous nous souvenons.
Elle est faite dune part de quotidien et dune part, de plus
en plus importante au fil du temps, de nos souvenirs : de ce que
nous avons fait, pensé, aimé, souffert.
Notre quotidien, outre les tâches quil faut accomplir, dépend
de cette part daccompli dont nous nous sommes construits. En somme,
le terreau où sont plantées nos racines. Notre équilibre
dépend de la solidité de ces racines, de laliment
que ce terreau nous fournit.
Larbre prend sa vie dans la profondeur de la terre et se nourrit
par ses racines. Nous ne sommes pas différents même si nous
sommes devenus des « arbres ambulants ».
Larbre transforme cette nourriture brute en sève qui sélève,
forme branches et feuilles et bourgeons et fleurs et fruits. Transcendance
épanouie en beauté, en utilité ; mieux encore,
ses feuilles par le don mystérieux de la chlorophylle purifie lair.
Nous autres, hommes, arbres ambulants, oublions-nous de transcender lapport
de nos racines de Français dAlgérie, transplantés
dans ce terreau de France qui fut la racine de nos racines (avec un compost
espagnol, italien et pas mal dautres encore, tous enrichissants).
Oublions-nous de faire des fleurs et des fruits ? Non ! Nous
avons refleuri par notre travail, par nos enfants et petits-enfants. Quarante,
cinquante, soixante ans après avoir senti notre tronc se dessécher,
nous avons réappris à faire feuilles, fleurs et fruits.
Mais lorsquon coupe un tronc, les cernes racontent lhistoire
de larbre. Dans laubier de nos corps, on trouverait les cernes
de désespoir inscrits à jamais et sans doute transmis, à
notre insu, à nos descendants.
Contrairement à ce que disait Boris Vian, nous avons à gagner
nos vies, non en terme dargent ou de puissance mais en raison dune
plus importante transcendance : gagner pour faire de nos vies le
double temple du souvenir assumé et de lavenir maîtrisé
pour lhonneur de nos pères et de nos fils.
Le philosophe, Bertrand Vergelez vient de publier un beau livre intitulé
« Deviens qui tu es ». Il en appelle à la
sagesse grecque de Platon, à léquilibre de Périclès
qui « a construit en même temps la démocratie
et le Parthénon voué à la déesse grecque Athéna ».
Serons-nous encore capables, arbres français dAlgérie,
dapporter à la France de nos aïeux, de nos rêves
et de nos désillusions, cette sève salvatrice qui vient
du peuple (démos) et sépanouit en sagesse dans la
force dAthéna, sinon nous-mêmes, du moins à
travers nos descendants ? Serons-nous capables de redonner un sens
de responsabilité dans ce temps irresponsable ?
Geneviève de Ternant
Mars 2014 |
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MORT POUR LA FRANCE
Notre amie, Marie-Claude Barbagelata-Teuma vient dobtenir un
arrêt définitif accordant à son père, Paul
Teuma, assassiné le 5 juillet 1962 à Oran, la qualification
de « Mort pour la France ». Il a fallu à
cette fille meurtrie une volonté sans faille, une détermination
et une opiniâtreté rares pour triompher du « politiquement
correct » qui fait des morts et disparus de ce jour, entre
tous tragique, des oubliés de lHistoire.
Rappelons pour commencer que lAlgérie était indépendante
depuis le 2 juillet 1962 mais les accords dEvian, signés
par les représentants de De Gaulle et un seul des envoyés
du GPRA (Gouvernement provisoire de la République Algérienne)
et aussitôt désavoués par la partie algérienne
mais respectés (quand cela les arrangeait) par les (encore) responsables
français depuis le 19 mars 1962, stipulaient que larmée
française demeurait pour garantir les droits et la vie des ressortissants
français et quelle était en droit (et même en
devoir) dintervenir pour les protéger. Il y avait 12.000
hommes intra muros, et 18.000 en comptant les soldats français
encasernés autour dOran.
Rappelons pour triste mémoire que ces hommes ont été
cantonnés dans les casernes sur ordre du Général
Katz obéissant à lordre formel de De Gaulle de laisser
assassiner les Européens dOran. Tout cela est connu et rappelé
ici pour situer les faits.
Donc, comme toutes les familles de personnes disparues en ce jour ou peu
avant ou peu après, aucune nouvelle na pu être obtenue
par Marie-Claude sur le destin de son père. Ceci jusquà
ce que la Croix- Rouge lui adresse en 2004 un document quelle détenait
depuis lété 1963 !
Depuis 40 ans ! Pendant 40 ans sa famille, comme toutes les familles
de disparus, ont pu espérer, sinon un retour, du moins des éclaircissements
de manière à permettre un deuil définitif !
40 ans !
Cest donc en 2004 par un communiqué datant du 21 août
1963 que Marie-Claude a appris que son père, Paul Teuma, directeur
des établissements Monserat distributeur de vins et boissons gazeuses
est parti avec Monsieur Manuel Hernandez en voiture, précédent
deux camions de livraisons conduits par MM. Edouard Ségura et Jean
Lenormand, vers 15h 30.
Ils se trouvent sur lautoroute Valmy-La Sénia pour livrer
leur chargement à la base française aéronavale de
Lartigue. Ils sont arrêtés par un barrage de lALN comme
il y en avait alors sur toutes les sorties dOran ce jour-là.
Ils furent abattus à la mitraillette. « On pense, poursuit
le communiqué, que les corps ont disparu au sinistre Petit-Lac »,
« On a retrouvé dix jours plus tard le camion Hotchkiss
au petit-lac, il y avait du sang sur la banquette. Le camion Berliet qui
portait peint sur ses flancs le mot « orangina »
a été vu plusieurs fois transportant des membres de lALN. »
Il est possible que le motif de la tuerie ait été le vol
des camions, on a vu cela plusieurs fois. Mais revenons à la quête
de Marie-Claude Teuma.
Lorsque la Directrice de Archives, sur son insistance, lui communique
le dossier de son père, le 27 janvier 2005, elle précise
que ces pièces ne devaient être ni reproduites ni diffusées :
Comble dhypocrisie !
Naturellement, Marie-Claude, persuadée que dautres familles
pouvaient obtenir les dossiers de leurs disparus, sest empressée
de mettre nos associations au courant. En même temps, elle demandait
à lONAC (Office National des Anciens combattants), lattribution
de la mention : « Mort pour la France » ce
qui est exceptionnel pour un civil sauf à avoir rendu des services
particuliers à la nation. A lévidence, le cas des
disparus nentrait pas, à priori, dans ces catégories,
ce qui explique que les associations ont pensé quelle navait
aucune chance dobtenir cet honneur. Mais, contre toute attente,
le 5 novembre 2009, un avis favorable est rendu par M. Georges Frankart
en raison du fait que les circonstances du décès résultent
dactes de violence constituant une suite directe de faits de guerre
et suivant les dispositions de larticle L.488 du code des pensions
militaires dinvalidité et des victimes de guerre.
La personne qui signe ce document nest pas nimporte qui :
Expert de Haut niveau auprès de la Directrice des statuts, des
pensions et de la réinsertion sociale et il signe Pour le secrétaire
dEtat à la défense et aux anciens combattants et par
délégation du Ministre de la Défense.
Il convient de se souvenir quentre temps les « événements
dAlgérie » ont été reconnus comme
une guerre et que, par conséquent, les textes qui régissent
les faits de guerre et leurs conséquences sont applicables de facto.
Mais cela ne fait pas laffaire en haut lieu ! Il faut durgence
infirmer cette reconnaissance qui contredit les désirs denfouir
ces tristes circonstances au plus profond des oubliettes gaulliennes.
Cest donc le 21 décembre 2009, soit un mois et demi plus
tard (ladministration va vite quelques fois !) que Marie-Claude
reçoit un nouveau document signé de Madame Liliane Block,
directrice des statuts, des pensions et de la réinsertion sociale,
qui précise que lavis favorable est entaché dillégalité.
Motif : Les circonstances du décès survenu après
le 2 juillet 1962, date officielle de la fin de la guerre dAlgérie
« ne résulte pas dactes de violence constituant
une suite directe de faits de guerre. » et sappuie sur
le même texte L.488 pour en donner linverse conclusion de
celle du premier expert !
« Ce qui, écrit Marie-Claude, voulait dire : A
la trappe les Harkis et tous les enlevés /disparus après
le 2 juillet 1962, doù ma révolte et mon indignation.
Cest ce qui a motivé ma décision dester en justice. »
Il est étrange que lon nait pas simplement indiqué
que la mention nétait donnée quà des
militaires ou pour services exceptionnels à larmée,
comme il est indiqué plus haut. Mais dés linstant
que laccord avait été donné, on entrait dans
un véritable imbroglio, ce qui démontre surtout la gêne
des autorités dès quil sagit de ce massacre
du 5 juillet 1962. A partir de là, tout devenait plaidable.
Passons sur les recours simultanés en avril 2010 devant le Tribunal
Administratif de Nîmes et le TGI de Nantes, ce qui implique de prendre
un avocat postulant sur place. Il sagissait de gagner du temps et
de ne pas laisser enterrer laffaire. Le Tribunal administratif de
Nîmes se déclare incompétent. Le 8 octobre 2010, lONAC
qui na jamais constitué davocat confirme sa position
par écrit au Tribunal de Nantes à savoir que le 5 juillet
1962 lAlgérie est indépendante.
Le Ministère de a Défense ne sest jamais fait représenter
par un avocat et na jamais communiqué ses arguments à
lavocat de la plaignante : Le principe de contradiction na
pas été respecté.
Le 7 mars 2011, le Parquet de Nantes donnait un avis défavorable
à la requête sans attendre de recevoir les pièces
qui justifiaient les arguments de la plainte.
Or, entre temps, Marie-Claude découvre que la mention « Mort
pour la France » a été délivrée
à des enlevés/disparus après le 5 juillet.
Elle fait donc appel au nom de légalité, principe
inscrit dans la constitution près de la Cour dAppel de Rennes,
sappuyant sur les témoignages réunis dans les trois
tomes de « LAgonie dOran » et sur les
découvertes de Jean-Jacques Jordi publiées dans son livre :
« Un silence dEtat, Les disparus civils européens
de la guerre dAlgérie » (éditions Soteca),
qui fait état darchives entre temps ouvertes.
La Cour dAppel de Rennes prononce un jugement en faveur de la plaignante
le 15 octobre 2013. Le Parquet de Rennes a suivi le 26 décembre
2013.
Cette décision est dès lors définitive et fait jurisprudence.
Nous ne signalerons que pour mémoire un « détail »
qui nétonnera que les naïfs, des pressions auraient
été exercées afin dintimider les avocates de
Nantes et de Nîmes qui avaient eu le courage de soutenir Marie-Claude
dans son combat.
Ainsi sachève une extraordinaire quête de reconnaissance
menée par une fille de chez nous, décidée à
ce que lassassinat de son père et de ses compagnons soit
inscrit au front de la nation qui a laissé perpétrer ces
crimes et a mis tant de temps et de mauvaise foi à les reconnaître.
Jespère que les familles touchées par le même
deuil et le même désir agiront elles aussi, si elles en ont
encore la force, le courage et les moyens.*
A notre amie Marie-Claude, notre admiration et notre reconnaissance.
* Marie-Claude me dit que les démarches éventuelles
d'autres familles sont gratuites car il n'est plus nécessaire de
constituer avocat dès l'instant qu'il y a une jurisprudence.
Geneviève de Ternant
Le 27 janvier 2014 |
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Prêtez-nous Angéla !
Daccord, en 1870, 1914,1940, les Allemands ont décidé
de venir en France sans être invités, mais maintenant, on
est copains ! On est dans le même bateau ! La différence,
cest que dans sa cabine, Angéla range bien toutes ses petites
affaires : Pas un mouchoir qui traîne, pas un collant en boule
dans un coin !
Alors que dans la cabine France, cest un vrai foutoir ! Des
décrets tout chiffonnés, des rapports enroulés autour
des fusées de feu dartifice, et même, même, vous
allez rire, des convocations policières pleines de poussière !
Et avec des noms dessus que vous nimaginez pas...
Et ce sont les occupants de cette cabine qui conduisent le bateau. Sûr
quils ont paumé les cartes de navigation. Peut-être
quils dansent comme le capitaine du bateau qui a rencontré
un rocher italien qui était là juste pour lembêter...
Nous, en Algérie, on est venu faire du tourisme en 1870, 1914,1940,
et puis après, on sest battu pour rester Français.
Mais dans la cabine, on nous tolère à peine, on nous fait
mille misères, on dit du mal de nous.
Angéla, elle, dit benoîtement : on a été
moche avec les Juifs, les Homos, les uns et les autres, bon, pardon. Cest
du passé. Maintenant on se retrousse les manches et on boulonne...
Dans la cabine France, cest toujours, cest pas moi, cest
lautre ! Et lautre, cest souvent nous, les Français
dAlgérie ! Alors marre, non ?
On na pas mis le foutoir dans la cabine France, on aurait pu, on
ne la pas fait. On a juste demandé un matelas gonflable dans
un coin et ils nous le dégonflent ! Cest pas juste !
Nous on a retroussé nos manches et trimé comme cest
pas possible. Alors, forcément, ça fait tache !
Les autres, dans la cabine, ils se sont assis par terre, ils se sont croisé
les bras et ils ont dit : « ceux-là, qui triment
comme ça, cest pas possible quils soient français...
Bien sûr...
Mais la cabine, elle est dans un fouillis. Après plus de cinquante
ans, cest pas possible que ça soit notre faute.
Alors, sil vous plait, Amis Allemands, pour Noël, prêtez-nous
Angéla, pas longtemps, je sais que vous en avez besoin mais quelques
jours, juste pour remettre un peu dordre dans la cabine France.
Et cest pas la peine de laccompagner, elle peut venir toute
seule, des fois que vous vous plairiez trop chez nous, faut être
prudent. Allez, soyez chics, prêtez nous Angéla !
Geneviève de Ternant
18 décembre 2013
NOTA BENE pour les puristes : Les fautes de français sont
faites exprès. |
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Petit essai de spontanéité orchestrée
Le débat qui sévit concernant lorigine
du massacre du 5 juillet 1962 à Oran me semble, pardonnez- moi
mes amis, quelque peu surréaliste.
Que les indigènes dOran aient été terrorisés
par lampleur et lorganisation des actions de lOAS dOran,
cest une certitude. Ils étaient très tranquillement
installés dans la certitude de limpunité des sept
années de terrorisme FLN et il est vrai que la population oranaise
fut longtemps relativement passive et, auparavant, relativement protégée
quand la terreur était quotidienne dans lintérieur,
sans parler dAlger et de lest algérien.
Quils aient voulu, en masse, se venger, cest loin dêtre
prouvé.
Mais la propagande FLN sévissait dans les quartiers arabes, ville
nouvelle et quartier nègre, pour cela les témoignages sont
multiples. Car il sagissait, dans la dialectique des orateurs FLN,
pour le commerçant, le fonctionnaire, louvrier de prouver
son adhésion à la rébellion ou de mourir comme traître.
Que penser de cette adhésion sous la menace ?
Il sagissait aussi pour ceux qui étaient plus ou moins connus
dans leur quartier de se dédouaner pour sauver leur famille de
la vindicte des nouveaux puissants de demain. Cela est connu.
Enfin le désir de sapproprier les biens des Roumis ne saurait
être sous-estimé. Le droit de pillage fut toujours accordé
aux vainqueurs depuis la nuit des temps et ne manquât pas dêtre
encouragé, en France, il ny a pas si longtemps lors des exactions
de la Libération après, il est vrai, les séquestres
spoliations des biens juifs. Tout cela nest pas très beau
ni très honorable. Donc, ce motif a existé en Algérie
comme ailleurs mais pourquoi plus violemment le 5 juillet à Oran ?
Il convient de rappeler que les hommes, en Algérie, ont toujours
porté un couteau sur eux, et beaucoup de femmes indigènes
aussi. Le couteau du casse-croûte ou de protection. Il nest
donc pas étonnant que tant dassassinats aient été
perpétrés par égorgement, tradition locale au surplus.
Mais encore pourquoi là ? Pourquoi en masse ?
Il est notoire que De Gaulle a misé sa politique dabandon
sur la personne de Ben Bella. Mais il a sous estimé au moins deux
paramètres :
Le premier est la volonté du GPRA de se maintenir au pouvoir après
des élections quils auraient voulu rapides et libres, c'est-à-dire
avec lappui des notables indigènes nombreux et politiquement
très formés et des katibas de lintérieur, mises
à mal par larmée française et franchement hostiles
aux armées des frontières du Maroc et de Tunisie. Mais ceux-là
navaient plus de leader influent alors que les « extérieurs »
étaient prêts et surtout voulaient se débarrasser
tout autant des gens du GPRA que des combattants exténués
de lintérieur.
Deuxièmement, le peuple se méfiait des politiques dAlger
et gardait de Ben Bella le souvenir magnifié par la légende
du braqueur de la poste dOran et du « malheureux »
prisonnier ! Double aura !
Ce sont là des arguments qui font pencher le cur des foules,
qui ignoraient que celui-ci était sous la coupe de Boumediene dont
le sectarisme et le marxisme navaient jamais été mis
en avant dans les discours de propagande.
Donc il est certain que les orateurs qui chauffaient la foule sur la Place
dArmes depuis le matin ont bien fait leur travail. On pouvait sattendre
à un déferlement sauvage dès que le signal serait
donné.
Je prétends quil y a eu signal par les deux coups de feu
sur la Place dArmes et sur la Place Kargentah mais jadmets
quon en discute.
Je prétends que les provocateurs étaient présents
dans les quartiers pour passer à lacte à lheure
prévue puisque les massacres ont commencé en même
temps dans des lieux très éloignés du centre mais,
à partir de témoignages, on ne peut pas le prouver. On ne
saurait retrouver de document écrit à moins dun miracle...
Quen est-il donc de la spontanéité ?
Un mouvement spontané, dit le Larousse, est celui qui sexécute
de son plein gré, de soi-même, sans cause apparente.
Cela ne correspond donc pas dès linstant quon détecte
des causes apparentes, que nous venons de voir.
Plus intéressante est la définition, toujours dans le Larousse,
du mot « spontanéisme » : Attitude politique
de ceux qui, à lextrême gauche, cherchent à
développer des actions révolutionnaires dans le peuple en
profitant dévénements quils jugent capables
de mobiliser des masses.
Nous sommes donc, je crois, dans un spontanéisme organisé
mais orchestré fort peu spontanément.
Ceci est-il de nature à réconcilier les tenants des deux
hypothèses ?
Geneviève de Ternant
30 octobre 3013
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Que sont mes amis devenus...
Oui, « Que sont mes amis devenus/ que javais de si
près tenus/ Et tant aimés... » La complainte
de Rutebeuf pleure dans mon cur...
Il en est de chacun ainsi, lorsquau soir de la vie on caresse
le souvenir de ce qui fut et qui passa si vite. Alors, on essaie de retenir
des bribes échappées à loubli et on interroge
ceux qui sont encore là de la génération qui nous
a fait vivre la même minuscule portion de lhistoire et on
saperçoit que les mêmes faits nont pas laissé
la même trace pour chacun.
Il est donc dautant plus important que ces tesselles disparates
soient posées, tout près les unes des autres pour refaire
la mosaïque. I y a des trous ? Tant pis ! Il y a des couleurs
discordantes ? Tant pis ! Car notre mosaïque nest
pas figée, elle est juste un moment de lhistoire millénaire,
peut-être même encore plus fragile, une simple photo déjà
jaunie.
Ceux qui viennent après nous pourront la détruire, la
déchirer ou bien la regarder avec tendresse. Ce ne sera plus à
nous de la défendre. Il suffit que nous ayons construit la mosaïque,
pris la photo...
Depuis plus de cinquante ans, des hommes et des femmes ont consacré
de lénergie pour chercher à comprendre, du temps pour
écrire, des jours et des nuits, inlassablement, alors que la vie
était prégnante, difficile. Les enfants à élever,
les parents à réconforter, le quotidien à assumer
financièrement et moralement.
La vie était là, tentante. Le soleil, la plage... Oublier !
Oublier ! Le cinéma, le théâtre, viens, oublie !
Et pire encore : Tourne la page, déchire-là, oublie !
Vis aujourdhui ! Carpe diem...
Et nous, tenaces, la tête dans nos livres, dans nos papiers,
dans nos archives familiales, puisque nous nen avions pas dautres ;
nous, avec nos questions, inlassablement, tenaces, opiniâtres, Raconte,
raconte, dis ce que tu as vu, ce que tu as vécu, dis ce que tes
parents, tes amis, tont raconté ; écris, écris...
Camus a écrit : « Un homme ça sempêche ! »
et on sest empêché, on na pas cédé
à la facilité.
Et oui, la vie a passé, vite, trop vite, et nos amis sen
sont allés avec le poids des expériences que nous voulions
leur arracher, que nous avons parfois réussi à leur arracher,
non pour décharger leurs épaules, cétait impossible,
mais pour étayer notre propre chargement, pour pouvoir dire, écrire,
encore et encore de jour et de nuit, tenaces, inlassables et fiers !
Oh ! Pas dorgueil ! Mais fiers de nous insérer
dans la lignée de ceux qui nont pas renié, pas fléchi ;
de ceux qui par delà les divergences naturelles dues à leur
enfance, à leur éducation, se sont reconnus frères.
Bien sûr, on sest disputé, on sest engueulé,
on sen est dit de toutes les couleurs. Cest comme ça
dans une famille et ce nest ni habile, ni constructif, mais cétait
inévitable.
Mais frères loyaux dans la quête de vérité,
dans la défense de notre mémoire, de notre honneur dhomme,
de notre visage dans le miroir de Dieu.
Geneviève de Ternant
Octobre 2013
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A PROPOS dAlbert CAMUS
Albert Camus a été mis à toutes les sauces ces
dernières années. Philosophes et écrivains ont donné
de cet homme, en effet complexe, des portraits parfaitement ressemblants
et absolument faux. Je ne prétends pas faire mieux mais sans doute
pire.
Suffisamment familière de luvre, ayant lu à
peu près tout ce qui a été écrit par ceux
qui lont côtoyé au long des années publiques
ou à peine secrètes, je dois avouer mon impuissance à
le cerner en totalité sauf à revenir à son absolue
simplicité. Jai donc relu pour la Nième fois « Le
Premier Homme ».
Il va falloir que je fasse relier ce livre qui est presque en lambeaux.
Cest peut-être là la meilleure image de Camus :
Un être en lambeaux.
On puise dans cette histoire denfance dont il avoue avoir eu honte
et honte davoir honte et quil revendique comme la clef de
ce quil deviendrait : Fausse clef et fausse serrure.
Il est vrai que cette solitude habitée entre une mère quasi
muette et sourde, un oncle doué dune espèce de bêtise
rusée et dominée par le regard glacé de cette grand-mère
qui laimait « à lancienne »,
a donné à son uvre cet arrière plan de silence
où le mot le plus simple résonne comme la voix dans un tunnel.
La dimension sociale que sa révolte a exprimée a les deux
pieds dans la boue gluante de la cave où il jouait avec ses camarades
de misère et de liberté ensoleillée. Mais ce nest
quun fragment de son kaléidoscope.
Lorsque des écrivains, même issus de familles modestes, « font
du social » cela sent le fabriqué. Lui, cest le
vie, cela sent la sueur, la boue et la pourriture. Cest cela quon
ne lui pardonnait pas, cétait en lui, sur lui une cicatrice
en bourrelet comme celles qui se produisent parfois chez les personnes
qui cicatrisent mal (Il me semble quon parle de cicatrices Kéloniennes,
mais je peux me tromper), fréquentes dans les brûlures. Inconsciemment,
il promenait un doigt sur cette brûlure ancienne. Jai vu des
brûlés dont la chirurgie esthétique avait réduit
ces cicatrices à un mince filet blanc, à peine visible,
et cependant, ils ne pouvaient sempêcher de toucher cet endroit
devenu indolore mais présent dans lêtre profond, en
relief à jamais.
Ainsi, devenu lhomme reconnu parmi ses pairs, adulé et honoré,
Camus a caressé sa vieille cicatrice jusquà en faire
ce monument inachevé : Le Premier Homme.
Les portraits quon a fait de lui mont fait penser à
ce portrait de Dora Maar par Picasso, où le joli visage de la photo
de cette femme est détruit et recomposé par le peintre pour
donner de son épouse une image monstrueuse et parfaite dont elle
a dû se détourner avec dégoût sans parvenir
à sempêcher de retourner les yeux vers lui, aimantée,
furieuse et satisfaite.
Je crois que cest ainsi que Camus a regardé son enfance épouvantable
et merveilleuse, et quil sest découvert dans quelques
phrases de lannexe comme sil posait à lenvers
le masque qui avait été son souci dans ladolescence
à Alger et dans la maturité parisienne. Avec orgueil conscient
et assumé.
Sans doute aurait-il voulu rejoindre Montaigne dans son désir de
« faire bien lHomme », « cherchant
des raisons de vivre, de vieillir et de mourir sans révolte »
(p. 261) mais la dispersion kaléidoscopique de son caractère
et de sa vie len empêchait longtemps. Il commençait
à se donner une cohésion. La mort ne lui en a pas laissé
le loisir...
Geneviève de Ternant
Septembre 2013
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La politique du coul cousit
Ma grand-mère cousait comme une fée ; ses raccommodages
frôlaient linvisibilité. Ce nétait pas
le cas des miens : Elle en était consternée et sécriait :
« Tu mas encore fait un coul cousit ! »
Bien que très raffinée, elle parlait cru à loccasion.
Je pense quil nest pas utile de traduire le propos. Elle lappliquait
aussi, malicieusement, aux bouches en cul de poule de certaines personnes
pincées qui gravitaient autour de nous...
Cette expression imagée me vient naturellement à lesprit
en lisant les commentaires politiques qui sappliquent aux différents
partis. On pince le bec dun air dégoûté mais
on court à la pêche aux voix, on racole et on coud ensemble
des opinions aussi diverses que carpe et lapin. Le résultat est
un truc innommable dans lequel nul électeur ne peut se reconnaître :
Un vrai coul cousit !
Mais qui a encore une opinion ? Je veux dire une pensée politique
à long terme, structurée, un projet élaboré
propre à redonner à notre pays un idéal bâti
sur des racines solides ?
La politique, aujourdhui est un attrape-tout, un gobe mouche.
La gauche est saoule de pouvoir et part dans tous les sens. La droite
nest plus à droite depuis longtemps, avec un De Gaulle fasciné
par la Russie soviétique, une culture sartrienne, une natalité
du deuxième sexe, une islamisation sacralisée par peur dans
laquelle la plupart des musulmans ne se reconnaissent pas et des religions
sacrilèges comme celle du « genre » !
Il fut un temps où la philosophie était enseignée
en expliquant à des jeunes esprits déjà rompus à
la dissertation, les différentes doctrines depuis les Grecs, les
Romains, les Allemands, les Français et, si on avait le temps,
les Scandinaves.
Cela sordonnait dans le temps et lespace et structurait les
intelligences. Au moins celles des plus appliqués, les autres étaient
larguées mais ne sen portaient pas plus mal dans la vie.
Sans doute en restait-il quelques bribes...
Foin de tout cela. On impose dès le plus jeune âge, à
la soviétique, un salmigondis indigeste qui na pour résultat
que des enfants déboussolés qui se permettent de juger leurs
parents sans le recul nécessaire, sans la bonne distance, acquise
seulement par le temps et les épreuves de la vie.
Cet état de choses déplorables est-il réversible ?
Il faudrait que les politiciens raccommodent leurs politiques effilochées
pour en boucher les trous jusquà linvisible et abandonnent
leurs rapetassages de coul cousit qui lâchent à la première
tempête...
Cest sans doute beaucoup demander...
Geneviève de Ternant
6 juillet 2013 |
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ENFIN !
« Ils lèveront les yeux vers celui quils ont
transpercé ; Ils pleureront sur lui amèrement... »
Zacharie 12-10-11a, 13, 1
En ce 4 juillet 2013, veille du 51eme anniversaire du massacre perpétré
à Oran le 5 juillet 1962, nous parvient lannonce de la proposition
de loi présentée par 10 députés visant à
reconnaître le massacre de la population française.
Ils écrivent : « Ce massacre collectif rendu possible
par une passivité coupable au plus haut niveau de lÉtat,
a volontairement été occulté par les protagonistes
qui navaient aucun intérêt à la vérité. »
Qui sont ces protagonistes coupables ? En Algérie, le FLN
de Ben Bella et Boumedienne, toujours au pouvoir avec Bouteflika et en
France le général De Gaulle.
Voila qui est clair, net et prouvé.
Les livres cités, celui du Révérend Père de
La Parre qui, avec Monseigneur Lacaste mhonoraient de leur amitié
et ceux de Jean-Jacques Jordi et de Guillaume Zeller qui, de par la notoriété
de leurs auteurs ont, enfin, atteint le grand public et ont bénéficié
de recension dans les médias ! Oui, enfin !
Tous deux font référence au travail que jai accompli
vingt années durant à lEcho de lOranie et à
mes livres témoignages : Les 3 tomes de « LAgonie
dOran ».
Je rappelle quà lépoque où jentrepris
ce travail en 1980, je ne bénéficiais daucun appui
politique, au contraire, daucun moyen financier hors (pour le premier
tome) des fonds de lÉcho et de mes propres deniers puisque
sans aucune subvention et que les archives étaient soigneusement
verrouillées.
Si je fus toujours très soutenue par la direction des Amitiés
Oraniennes et en particulier Michel Pittard, Président, et par
les Editions Gandini à partir de 1988, je fus au contraire en butte
à des obstructions multiples : Conseils susurrés davoir
à me taire par prudence, menaces de mort par téléphone
et petits cercueils anonymes et même proposition de légion
dhonneur si jarrêtais mes enquêtes...
Têtue comme une mule, jai continué ce travail qui a
servi de base et de tremplin à tous les travaux entrepris par la
suite par les historiens mieux armés et plus compétents
que moi. Entre autres : Guy Pervillé, Jean Monneret, Jean-Jacques
Jordi, Guillaume Zeller qui tous ont eu la courtoisie de mentionner mon
travail dans leurs ouvrages.
Mais je ne saurai oublier mes deux amies disparues qui furent à
la base des recherches : Jeanne Cheula et Francine Dessaigne ;
ni le travail opiniâtre de Colette Ducos-Ader et de Jean-François
Paya ni encore le rôle crucial, par Internet dHervé
Cuesta.
Si, aujourdhui, des hommes politiques osent enfin demander que cette
« nouvelle Saint Barthélemy » (Guillaume
Zeller) sorte de lombre, touche le grand public et fasse reculer
le déni historique, je voudrai que ne soit pas oublié le
lent, minutieux, obscur travail de tous ceux là qui sont mes amis
indéfectiblement.
Et quainsi les morts abandonnés dOran puissent enfin
reposer en paix.
Geneviève de Ternant
5 juillet 2013 |
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EST-CE TROP DESPERER ?
Lorsque nous nous désespérons de voir et dentendre
tant de sottises prises pour argent de bon aloi, de contre vérités
avalées toutes crues par une majorité de gogos ignares,
il est bien difficile de réagir encore et encore pour remettre
la vérité en lumière, du moins en ce qui concerne
ce dont nous fûmes les témoins et les acteurs. Il est plus
facile de se laisser glisser en pente douce vers des certitudes distillées
par les médias. Je nose même plus dire : « aux
ordres » car les esprits formatés nont pas conscience
de lêtre, leurs fausses certitudes ont si bien été
biberonnées quelles semblent faire partie de leur cerveau
reptilien au même titre que leurs besoins vitaux...
Proust écrivait dans « Le temps retrouvé » :
« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où
vivent nos croyances ». Nous pouvons déverser un tombereau
de faits précis, étalonnés sans tricherie, on vous
écoute parfois, on nassimile pas. Le fait est rejeté
comme nauséabond déchet ! Que faire ?
Nous navons pas le choix. Nous continuons et nos meilleures plumes
sévertuent à contre courant. Est-ce vain ?
Je ne le crois pas. Dabord parce que nos écrits sont la seule
arme encore à notre disposition puisque la parole nous est confisquée,
puis quon licencie les rares voix honnêtes à la radio
et à la télé qui sont aujourdhui la Bible et
les Evangiles du bon peuple.
Ensuite parce que le temps finit par donner raison à la vérité,
même si le temps y met le temps... Ainsi lorsque Stéphane
Courtois publie en 2010 son livre intitulé : « Le
bolchevisme à la française », après son
livre noir du communisme, ce fut un beau tollé ! Pourtant,
maintenant, nul noserait nier les crimes de Staline et la mémoire
de Thorez et de Duclos est prudemment glissée sous le tapis.
La mémoire du génocide vendéen ne fait plus polémique
non plus.
Viendra un temps où luvre française en Algérie
et plus généralement en Asie et en Afrique, compte tenu
de ses zones dombres et de létat des esprits de lépoque,
ne sera plus dénigrée et vilipendée et nos ancêtres
et nous-mêmes ne seront plus couvert des crachats de lopprobre.
Ce qui me donne raison despérer, ce sont ces foules pacifiques
qui demandent simplement que les lois naturelles demeurent celles que
lon enseigne à nos enfants. Ces gens qui osent demander que
lon respecte ce qui a fait depuis des millénaires leur pays,
la France. Que celle-ci ne soit ni dénaturée ni soumise
à la loi de minorités brutales qui ont fui leur pays où
elles nétaient pas heureuses pour venir établir chez
nous ces règles mêmes quelles ont fui. Quelle logique
trouver à cela ?
Est-ce que lesprit frondeur français sexercerait enfin
dans le sens de la réaction à ce « politiquement
correct » dénoncé par Jean Sévillia, Eric
Zemmour, Robert Ménard, Elisabeth Lévy, Yvan Rioufol et
quelques autres, encore trop rares, mais qui semblent avoir trouvé
lart et la manière... Il est vrai quils ne sont pas
estampillés, abominables réactionnaires pied-noirs quils
soient ou non nés là-bas, car trop jeunes il y a cinquante
ans...
Avez-vous remarqué que nos scènes parisiennes, lorsquelles
ont besoin de renflouer leur caisse, sempressent de remonter Cyrano
de Bergerac, summum et parangon de lesprit français, du courage
et du panache. Actuellement, nous navons pas moins de trois « Cyrano »
dans trois théâtres parisiens et les foules sy ruent.
Le public applaudit à paumes bruyantes et même essuie quelques
larmes aux tristes amours de Roxane et Christian, à la mort acceptée
de Cyrano et acclame les roulements de tambour des Gascons de Casteljaloux.
Y a-t-il plus esprit français que ces Français-là
que jentendis, il ny a guère, traiter de ringards et
qui maintenant, contre toute attente, remplissent les salles et bouleversent
les curs ?
Allons, France pas morte ! Osons encore espérer !
Geneviève de Ternant 15 juin 2013
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Je retrouve dans mes
archives, car, à mon âge, il est temps de trier, un article
de Monsieur Pierre Maulendi dit Tito publié dans le numéro
de « Concorde info » à Noël 2002. Lauteur
dont jignore ladresse ni même sil est encore de
ce monde, ce que jespère pour lui, me pardonnera de raconter
cette histoire puisquelle se situe en partie, dans notre pays perdu.
LE MUR DU SON
Il ny a, de nos jours, personne qui ne sache que certains avions
vont plus vite que le son, mais je peux affirmer que ce nétait
certainement pas le cas il y a de cela presque soixante ans. Pour être
plus précis, je vous prie de faire un saut en arrière dans
le temps et lespace, et de vous retrouver sur le terrain de Bône
Les Salines, en 1943, au groupe de chasse « La Fayette ».
Cest difficile, jen conviens, car nous sommes au troisième
millénaire et Bône se nomme désormais Anaba, les acteurs
sont des vieillards chenus ou bien, hélas, ne vivent que dans les
souvenirs des susdits chenus.
Or donc, ce prestigieux groupe avait quitté ses Curtis P.40 pour
toucher des Republic P.47 Thunderbolt, à verrière dite tramway
puis ensuite des P.47 dernier cri (ou réputés tels) à
verrière dite goutte deau manuvrée, sil
vous plait, électriquement.
Eh bien, mes chers amis, dans ces machines on commençait à
parler du mur du son ou, plus exactement, de compressibilité.
Je ne suis pas assez calé pour me lancer dans des explications
sur la vitesse du son dans lair, ni pour vous dire pourquoi on parle
de compressibilité, précisément quand lair
devient incompressible ! Même si je savais (ce qui nest
pas le cas) il y faudrait des dessins, des schémas, des formules
mathématiques qui nont rien à faire ici.
Toujours est-il que sur le tableau de bord de ces machines volantes se
trouvait un « bitoniau » du même format que
les autres « bitoniaux », mais tout seul avec une
étiquette que je cite de mémoire : « Dive-recovery-comressibility-flaps ».
Comme vous pouvez bien limaginer, des esprits curieux se sont hâtés
dappuyer sur ce bitard et ils ont vu se braquer sous les ailes deux
tout petits volets, situés tout près des logements des roues
et propulsés par des gros vérins.
Les commentaires sont allés leur train et lexplication en
était certainement contenue dans la notice dutilisation mais
je dois dire que je nai jamais eu ce document en mains et même
si je lavais eu, ma connaissance de langlais technique était
nulle. Jen étais resté, comme beaucoup dentre
nous, à « My Tailor is rich »... et cela
nétait pas suffisant.
Il y en avait qui savaient, bien entendu, et une sorte de consensus sest
fait jour qui disait que « si tu te mets en piqué à
la verticale (cest rare), plein gaz, (cest con), à
un certain moment tu as le manche dans du béton. Même si
tu actionne le flettner (cest tab) tu en sors pas. Alors, tu appuies
sur ce « bitoniau », et tu en sors. »
Très certainement, dans des circonstances très particulières,
on pouvait atteindre une vitesse à laquelle des ondes de choc apparaissent
en certains points de laile. Je dois dire que je ne me suis jamais
livré à cette manoeuvre mais je sais que quelquun
la fait, pour voir, et quil sest ramassé un nombre
considérable de g positifs.
Voila donc pourquoi, en 1943, nous étions quelques uns à
parler sans le savoir du mur du son ou plutôt de son approche.
Les années ont passé et, en même temps quune
certaine sagesse, elles mont appris un tas de trucs sur la vitesse
du son (que daucuns préfèrent appeler célérité),
sur sa propagation dans différents milieux, sur lair qui
devient incompressible, sur les ondes de choc droites ou obliques.
Et bien sûr, il y eu Chuck Yeager et son extraordinaire engin qui
a fait péter le mur du son. Et les Français ont travaillé
dur et ils nétaient pas ridicules quand les premiers bangs
soniques ont agressé les tympans des campagnards et des citadins.
Il me semble nécessaire de préciser que, à cette
époque, on ne pouvait être certains davoir franchi
ce fameux mur (qui heureusement nen était pas un) que si
les gens, au sol, avaient perçu le fameux bang.
En effet, les moyens de mesure, embarqués dans lappareil
lui-même, pouvaient être sujets à caution. Il y avait
bien un machmètre mais il tirait ses informations de prises dites
« statiques », pas toujours bien fidèles.
Alors que lenquête au sol pouvait donner des certitudes.
Qui se souviens des « bangs » de Rozanoff sur la
ville de Paris, qui chatouillèrent la fierté nationale,
pendant un salon du Bourget ? Mais cétait au temps où
Berthe filait... Plus tard ces émissions sonores furent sévèrement
prohibées même si elles ne sont pas plus gênantes quune
« rave party ».
Et moi, jétais pilote dessais et on mavait confié
une machine assez bizarre qui devait, théoriquement, en piqué,
dépasser ce fameux Mach 1 objet de nombreuses convoitises.
Alors, un après-midi, par un temps de curé doyen, je me
suis mis en lair et jai grimpé à 40 000
US pieds (qui par chance sont les mêmes que les Britich pieds) ce
qui fait à peu près 12 000 mètres, et je suis
parti en piqué, visant la voiture blanche et rouge dite voiture
radio. Je guettais attentivement, vous pouvez me croire, une manifestation
de cette incompressibilité, prêt à intervenir dés
lapparition de phénomènes inconnus.
Et il ne sest rien passé, si ce nest une petite oscillation
du Machmètre, et on na rien entendu au sol. Alors jai
recommencé trois ou quatre fois, avec le même résultat.
Je suis rentré chez moi, le soir, en remâchant ma déconvenue,
dautant que je savais de longue date que, dans ce métier,
on passe de demi-dieu à rigolo dans un laps de temps incroyablement
court. Et comme je navais jamais été un demi-dieu,
alors vous pensez bien que je pouvais me faire du souci...
Cest dans cette ambiance morose que jai vu arriver au portail
une voiture de sport avec Turcat au volant, qui brandissait une bouteille
de champagne (une grosse bouteille de champagne). Il ma expliqué
que quelquun de sa connaissance avait entendu, à Fos, deux
« bangs » à lheure précise où
jétais le seul en lair. Cela signifiait que si je visais
Istres et que ça pétait à Fos, je navais quà
viser Miramas pour que ça péte à Istres !
Cétait une logique toute cartésienne, de sorte que,
en lappliquant le lendemain, toutes choses égales par ailleurs,
jai gagné le coquetier, et jai, à mon tour,
passé le mur du son.
Jai caressé lencolure de mon coursier, qui avait du
roulis hollandais mais se comportait correctement dans une ambiance sonore
encore mal connue. Il mapporta, ce coursier, de grandes joies mais
aussi de belles déceptions comme cest la coutume, dans les
essais en vol.
Encore quelques mots et ce sera le troisième chapitre de cette
rencontre avec le « mur ».
Je ne me souviens plus très bien pourquoi le « Baroudeur »
et toute léquipe étions à Melun-Villaroche.
Peut-être pour une démonstration ou un salon.
Javais reçu des consignes formelles et je devais rentre à
Istres sans jamais quitter le sol des yeux, ne fut-ce quun court
instant au dessus dune formation nuageuse. Ce nest pas souvent
que ce type de temps règne sur la France et lattente fut
longue. Tous les jours, nous nous retrouvions sur le terrain de Villaroche
et, après consultation de la météo, nous remettions
le voyage à plus tard. Mon souvenir de cette période manquant
de panache est un peu flou, mais il est possible quelle dépassa
quinze jours ? Cest long, mais les ordres avaient été
tels quil ne nous est jamais venu à lidée de
les transgresser. Cétait néanmoins fastidieux.
Et, un dimanche matin, oh ! surprise, il serait bien possible que,
vers 14 heures (GMT) le vol puisse se faire dans les conditions requises.
Je suis donc parti bravement et jai entamé une approche directe
par le travers de Montélimar, attendu quil y avait un vent
nul, CAVOK et circulation aérienne nulle. Toutes choses confirmées
par un contact radio réglementaire et bref.
Je me rends bien compte, aujourdhui, quil est difficile dimaginer
ces conditions sur le terrain dIstres, mais je peux affirmer quà
14 h 45 (GMT) sur la piste de crash, moteur coupé, le silence était
total.
Est-il besoin de rappeler que le « Baroudeur »,
posé sur ses patins, devait être hissé sur un chariot
pour pouvoir se déplacer sur les pistes et taxi-ways. Cette opération
se déroulait très rapidement, avec laide dune
jeep équipée dun treuil et pilotée par un bonhomme.
Il ny avait pas de bonhomme, pas de jeep, et pas de chariot en vue.
Je suis descendu de ma machine : cétait facile puisque
javais le derrière à 50 cm du sol, un peu comme dans
un fouga « Magister » et je suis parti vers la tour
de contrôle, par chance pas très lointaine. Jai fait,
en haut, connaissance dun sergent fort sympathique que jai
dérangé dans sa sieste et qui avait en bas, une jeep et
un chauffeur. Il a bien voulu me faire conduire jusquau poste de
garde, tout content de se débarrasser dun élément
perturbateur.
Au poste de garde, jai demandé à téléphoner.
Là encore, qui peut, comme les vieux messieurs, se souvenir quil
fallait passer par un ou plusieurs centraux, où des voix féminines
pas toujours aimables, ont bien voulu me brancher sur une station de taxis.
Il y en avait un qui a répondu, ce qui me parut proprement miraculeux.
Le taxi est arrivé et je vous fais grâce des démarches
qui furent nécessaires pour retrouver la logeuse du chef de léquipe
de récupération et par celle-ci dapprendre que cette
équipe se trouvait au cinéma. Tout cela fait à crédit
car jétais à poil sous ma combinaison anti-g et que,
bien entendu, je navais pas un sou vaillant.
Tout ce qui précède naurait strictement aucun intérêt
si le film que projetait le cinéma dIstres ce jour-là
nétait pas, par quel hasard, « LE MUR DU SON » !
Jai attendu lentracte en me cachant de mon mieux mais quand
les gens sont sortis pour fumer une cigarette, jai bien été
obligé de me mettre à la recherche de mes mirontons. Jai
bien vu, en montant les escaliers, que certains spectateurs pensaient
quil sagissait dune publicité pour le film (ça
se faisait à cette époque où il y avait encore des
hommes-sandwichs ».)
Mes trois gars me connaissaient bien et leurs fauteuils fonctionnèrent
comme des sièges éjectables !
Jai pu emprunter des sous pour payer le taxi et, une heure après,
le proto était bien au chaud dans le hangar et moi, toujours en
habit vert bouteille, je suis rentré chez moi.
Voila comment le mur du son est entré dans mes souvenirs. Plus
tard, il ne sera plus jamais question de mur. On nentendra plus
dans nos campagnes, les fameux « Bangs » ou même
les « bangs-bangs », prouvant, cocorico, que nos
techniques valent bien celles des voisins.
On trouvera le moyen de faire (presque) autant de bruit, et bien plus
longtemps, avec la musique techno... Mais cest une autre histoire.
Note : Pierre « Tito » Maulandi ancien
chasseur de lescadrille « La Fayette » et
pilote dessai après la guerre de 1939-1945. Son nom reste
associé au prototype « Baroudeur » qui décollait
sur un chariot largable et se posait sur patins, ce qui évitait
des pistes sophistiquées.
André Turcat, célèbre pilote dessai, né
en 1921, était aux commandes du premier prototype du Concorde lorsquil
a décollé pour la première fois de Toulouse, le 2
mars 1969. Il était aussi aux commandes lorsque le Concorde a dépassé
pour la première fois le mur du son, le 1er octobre 1969.
Je pense que cette anecdote amusera nos amis aviateurs amateurs ou
de métier qui se passionnaient pour leurs drôles de machines,
dans notre pays perdu.
Geneviève de Ternant
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La Presse
Dans un numéro de lIllustration de 1938 Georges Duhamel
sexprime sur « les devoirs de lintelligence »
ainsi :
« Quand un peuple vivant sous le régime démocratique
désire changer de route, il dispose, exactement, de trois méthodes.
La première est constitutionnelle. Elle consiste à gagner
des voix aux élections et des sièges dans les parlements,
puis à prendre légalement le pouvoir. Cest ce qua
fait M. Adolf Hitler, aprés léchec de son putsch en
1923 à Munich. Cette méthode est lente et demande huit ou
dix ans pour aboutir, quand elle aboutit.
La seconde méthode est celle de linsurrection, du coup de
main. Aucun Français raisonnable ny peut songer sérieusement.
La troisième, enfin, sadresse à lopinion quelle
sefforce de transformer, danimer de créer.
Constitution, Insurrection, Opinion, voila donc les trois mots, voila
donc les trois idées qui se présentent à lesprit
du philosophe.
Lopinion, en France, est formatée depuis longtemps par
des écrivains spécialistes. Nombre dentre eux ont
du talent et du mérite. Ils appartiennent le plus souvent à
des partis, a des factions dont ils sont naturellement les inspirateurs
ou les serviteurs mais dont ils ne peuvent guère se désolidariser.
Jai toujours pensé que les écrivains indépendants,
ceux qui se consacrent à la création littéraire,
aux uvres dimagination, à la peinture des moeurs, à
la philosophie, à la critique devaient se dérober à
la discipline des partis politiques et demeurer dans la position de libres
observateurs, dans cette position si profitable au juste accomplissement
de leur tâche.
Je pense encore ainsi, mais, dans les circonstances exceptionnellement
graves où se trouve notre pays, je suis sûr que les hommes
consacrés aux travaux de lintelligence doivent prendre sentiment
de leur pouvoir et de leur devoir. Ils doivent servir. »
On était à la veille de la guerre. Mais cest peu dire
que de constater que les écrivains ont tellement bien pris conscience
de leur pouvoir que chacun sérige en mentor de tout... Mais
quen même temps la liberté de la presse sest
réduite comme peau de chagrin.
En 1914, quatre-vingt seize villes en France avaient des journaux et dans
soixante-douze il y avait concurrence dopinions ; en 1980 soixante
villes avaient des journaux et dans vingt dentre elles seulement
des opinions concurrentes étaient exprimées. En 1914 il
y avait à Paris 48 quotidiens non spécialisés ;
il nen restait que 12 en 1980.
Depuis, la machine à formater les esprits est passé par
là : la télévision. Nous avons pléthore
de journaux surtout hebdomadaires qui tirent tous ou presque dans le même
sens. En réalité ultra concentrés dans les même
mains. Où se trouve la liberté du lecteur ? On a pu
voir des journalistes de talent brusquement ostracisés pour un
mot trop libre, une pensée non politiquement correcte. Le journaliste
est dépendant du Parlementaire et le Parlementaire de sa communication,
donc du journaliste. Doù PRUDENCE et bouche cousue.
Monsieur L. Nicolas-Ferran écrit dans larticle dont je tire
ces renseignements : « A la cadence de sa concentration
actuelle, quelques lustres suffiront pour faire du parlementaire le porte-serviette
impuissant des vrais Princes qui gouverneront en coulisse le Veau dOr. »
Nous y sommes. Le beau mot de démocratie qui devrait exalter
les esprits libres et éclairés est devenu selon Coluche
« le gouvernement des cons plus un » ! Trois
fois hélas !
Geneviève de Ternant.
Mars 2013
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VOTER
Le Conclave a voté assez rapidement pour élire notre
nouveau Pape. Espérons que lEsprit-Saint les a inspiré
pour le bonheur des Chrétiens et même des Hommes de bonne
volonté quels quils soient. Le linguiste Philippe Barthelet,
dans une de ses chroniques écrivait que « Voter
est inconnu de Furetière mais que Richelet, amateur de lexiques
spéciaux, sinon techniques, donne comme un verbe du vocabulaire
ecclésiastique. « Voter : terme qui est en usage
parmi quelques moines, et qui signifie donner sa voix pour quelque affaire
qui regarde le couvent ou la religion. » Pour Littré,
cest « donner sa voix au chapitre » c'est-à-dire
la communauté. Et poursuit Littré « Plus tard,
quelques historiens sen servirent en parlant des affaires dAngleterre,
pour signifier donner sa voix dans une assemblée. »
Philippe Barthelet ajoute : « Le nom de votants, si usuel
de nos jours et si banal en ces temps électoraux, a une hérédité
politique plutôt honteuse : il désignait sous la Restauration
les députés de la Convention qui avaient pris part au vote
de la mort du Roi ce qui équivalait à peu près
pour eux à un arrêt dostracisme. Cest aujourdhui
un brevet de civisme. Décidément lhistoire nest
guère une discipline sérieuse : elle passe son temps
à changer de repères. »
Nest-ce pas délicieux ?
Geneviève de Ternant |
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Les bonobos sont parmi nous
Les esprits quelque peu tatillons se posent la question de savoir
pour quelle raison les politiques privilégient les étrangers
par mille et une exonérations, rentes ou subventions, tout en pressurant
comme des citrons pour faire le créponé les malheureux citoyens
français. Enfin ceux qui ne sont ni assez pauvres pour échapper
à l'impôt ni assez riche pour s'enfuir. Et surtout ceux qui
ont le malheur de travailler et de donner du travail autour d'eux.
La zoologie comportementaliste nous donne une réponse scientifique
irréfutable : Les politiques se comportent comme des bonobos !
(Attention ! pas de crime de lèse politicien ! Je n'ai pas dit
qu'ils sont des bonobos !)
Cette assertion vous étonne ? Voici la démonstration : Le
revue PLOS ONE, spécialisée dans la zoologie comportementaliste
suggère que les bonobos préfèrent partager en priorité
leur nourriture avec d'autre bonobos qui leur sont totalement étrangers
plutôt qu'avec un membre de leur groupe. Comme ils ne sont pas fous,
eux, ils partagent tant que cela leur permet de nouer une relation avec
les étrangers. Ils arrêtent s'il n'y a pas de retour bénéfique
pour eux.
L'étude conclue : " Ces résultats démontrent
l'intérêt d'étudier des comportements des bonobos
pour mieux comprendre l'origine des comportements humains. "
Ainsi nos politiques se comportent en bonobos, privilégiant les
étrangers dans tous les domaines, espérant en retour être
appréciés et obtenir des avantages, des investissements
ou ... des votes !
Cependant on se demande quel retour peuvent espérer les élus
qui ont pondu les textes donnant droit de logements, de soins et d'allocations
à des étrangers, en dehors, évidemment, de l'aspect
humanitaire du problème. Alors qu'ils sont extrêmement radins
pour le Français moyen plus ou moins d'origine contrôlée.
Nos politiciens se conduisent donc comme des supers bonobos, et ça
ne date pas d'hier...
Geneviève de Ternant
10 janvier 2013
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RAVAGES
Hier, aux pieds des monuments aux Morts de France, hommage fut rendu aux
morts de toutes les guerres, soldats aux curs de vingt ans sacrifiés
au Moloch pour une idée plus haute qu'eux, pour l'amour d'une terre
respectée, pour un idéal de civilisation millénaire
dont ils étaient imprégnés, même s'ils n'en
avaient pas claire conscience. Ils étaient tous un peu Clovis et
un peu Mirabeau, un peu Diderot et un peu La Fayette. Ils avaient tous
en mémoire les livres d'histoire où la France était
exaltée, la géographie aux larges espaces roses...
Sans doute étaient-ils malheureux de quitter leur ferme ou leur
ville, leurs parents et leur promise. Mais du moins, à l'ultime
moment, pouvaient-ils être sans remords sinon sans regrets.
14-18,39-45, l'Indochine, l'Algérie, l'Afghanistan, ailleurs encore,
dans les Balkans, les Dolomites, dans les marais putrides ou sous un soleil
de plomb, oui, ils étaient fiers et solides, gouailleurs, insolents,
et courageux dans les pires difficultés.
Et puis souffla le mauvais vent venu des " esprits libres "
germanopratins, démolisseurs nihilistes, admirateurs des utopies
mortifères communistes : L'U.R.S.S. de Staline, 100 millions de
morts, merveille ! Ou la Chine de Mao, combien de millions de morts ?
Le vrai bonheur d'un Sartre et compagnie...
Certes, il y eut toujours des chanteurs anarchistes, des bardes antimilitaristes,
délicieux, à la Brassens. Ils suffisaient à satisfaire
l'esprit frondeur du Français mais aux accents du " Marché
de Brive-la-Gaillarde ", jamais les " cognes " ne furent
cognés !
Tout a changé et les ravages se sont étendus comme une vague
d'abord puis comme un tsunami.
Quand on nie toute appartenance à une Patrie, comment vouloir la
défendre ? Quand on refuse toute autorité, comment établir
une vie en société ?
L'Eglise et l'Armée étaient la colonne vertébrale
de la France d'autrefois. Les ersatz qui ont voulu les remplacer se sont
effondrés comme château de sable. Elles n'étaient
pas sans défauts mais du moins existait quelque chose à
quoi la foule pouvait s'accrocher. Depuis que ni l'une ni l'autre ne remplit
son rôle de guide, la nature ayant horreur du vide, de nouvelles
fois s'installent. L'Islam donne des règles de vie, faciles au
début, puis de plus en plus contraignantes et cela aboutit à
des " Islamismes " consternants pour les Musulmans eux-mêmes.
Cela aboutit à un déni de la vérité historique,
au mépris de l'autre, à l'inversion des valeurs qui ont
sous-tendu l'Europe depuis des millénaires.
On peut noter que ces bouleversements succèdent, après la
tempête de mai 68, à un mouvement appelé " French
Théory " qui s'est épanoui à partir des années
1970. Il développait l'idée que " l'être social
serait mû par des forces psychologiques et sociales agissant à
son insu. Le bon sens et le sens commun ne seraient que des tissus d'illusion
" décrypte Raymond Bourdon, sociologue auteur de " Croire
et savoir " (PUF). Il ajoute que " ces " French Théoristes
" s'inspirent des maîtres du soupçon comme Foucault
de Nietzsche, Lacan de Freud et Bourdieu de Marx. "
Pistes intellectuelles séduisantes mais destructrices lorsqu'elles
tentent de s'appliquer au " monde concret " si on veut bien
me passer l'expression.
Ce qui est extrêmement dommageable c'est que la crise économique
se moque bien des théories et que les idées simples sont
souvent des remèdes efficaces dans les conjonctures compliquées.
Pour que les Gouvernants s'en rendent compte, il faudrait, avant tout,
qu'ils se débarrassent d'une pensée marxiste solidement
implantée dans leur cerveau, à leur insu, bien sûr
!
Ainsi tout se tient : délitement du patriotisme, églises
égarées, bon sens moqué, ego sur dimensionné...
J'en passe. Mais alors quelle hypocrisie d'aller s'incliner devant des
monuments à des morts dont on méprise les valeurs !
Que de raisons de s'indigner ! Mais point comme Stéphane Hessel
et même pour des raisons diamétralement opposées.
Devant tant de ravages, peut-on encore redresser la barre ?
Geneviève de Ternant
12 novembre 2012
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Gaullistes ? Qu'est ce que c'est que ça ?
Tous les politiques, maintenant, se réclament du gaullisme.
Il semble que leurs interprétations se rapportent à tel
ou tel segment de discours de cet imposteur du verbe puisqu'il a dit tout
et le contraire de tout.
Si le gaullisme, tel qu'on le chante, c'est la grandeur de la France,
comment ne pas en être d'accord ? Mais ce ne fut pas ce qu'il fit.
Si c'est l'indépendance de la France, on voit combien elle est
compromise depuis le Traité de Maastricht et cela de plus en plus.
Dans le maelstrom où l'Europe est entraînée, nous
ne pouvons plus savoir si cela est nécessaire ou devenu inéluctable
depuis l'avènement de l'Euro, mais le fait est là. Quel
gaullisme là dedans ?
Si c'est l'admission d'une immigration incontrôlée, résultat
obligé des indépendances africaines que le " grand
homme " mit en uvre, on sait quel mépris il pratiquait
envers " ces gens " !
Bref De Gaulle a trahi tout le monde et depuis tout le monde le trahi
à qui mieux mieux, du moins dans le sens des convictions qu'on
lui prête. Car en fait, lui-même ne fut en rien gaulliste
à ce sens là.
C'est en somme ce que dit Soustelle dès juillet 1958 : " Si
nous n'avons pas admis par le passé le gaullisme sans De Gaulle,
nous verrions d'un très mauvais il De Gaulle sans le gaullisme
".
Mais ce gaullisme rêvé, grandeur de la France, indépendance
politique et monétaire, immigration motivée et régulée,
travail pour tous, n'est-ce pas tout simplement ce que les gouvernements
ont toujours essayé de réaliser, avec plus ou moins de réussite
depuis les monarques, les empereurs, les chefs de gouvernement de tout
poil, (Et si j'écris bêtement : Travail, famille, patrie,
je vais me faire assassiner). C'est idiot, non de se dire gaulliste, pour
ce pont aux ânes !
Geneviève de Ternant
22 septembre 2012
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Arrogance
Dans un article publié dans l'Opinion Indépendante du
Sud-Ouest le vendredi 2 mai 1980, et intitulé : ET SALAN ? ET JOUHAUD
? André Figuéras écrivait :
Sous le sigle C.D.S. se rassemblent surtout, si je ne m'abuse, des
transfuges du M.R.P. - en particulier ceux qui, naguère, se conduisirent
d'une façon si notablement indigne à l'égard de Georges
Bidault.
Monsieur Jean-Pierre Abelin est vice-président de ce machin, ce
qui constitue évidemment, un titre de gloire sans pareil, et fournit
une autorité que bien peu égalent ! Ce qui lui donne le
droit, pense-t-il, de se mêler des affaires d'autrui.
Ainsi vient-il de rappeler à l'ordre le président de l'Uruguay
qui s'est permis, sans solliciter l'exeat de M. Abelin, de mettre en prison
un général. Il faut voir le ton de la remontrance. Comme
dirait Hugo :
" Jamais marquis voyant son carrosse broncher
N'a plus superbement tutoyé son cocher. "
Pour ma part, peu au fait des événements d'Amérique
Latine, qui m'ont toujours paru assez compliqués, je me garderai
d'avoir un avis en cette affaire.
En revanche, je connais assez bien les événements français.
Et me rappelant qu'il y a quelques années des généraux
français furent traités abominablement, je ne puis me défendre
de poser -avec le respect craintif que mérite une personnalité
si éminente... !- de poser à cet Abelin là trois
questions :
1) Le général Jouhaud est resté plus de 80 jours
dans la cellule des condamnés à mort, lumières allumées
24 heures sur 24. Tous les matins, réveillé avant l'aube,
il épiait les pas dans le fatal corridor, se demandant chaque fois
si le moment décisif était arrivé.
Quelles démarches M. Abelin a-t-il accomplies auprès du
chef de l'Etat, non point uruguayen, mais français, en faveur de
ce général parfaitement honnête et honorable, qui
avait eu le tort de respecter, lui, la parole française ?
2) Si un vague politicien uruguayen, par exemple du style et du niveau
de J.P.A. avait alors interpellé De Gaulle, et lui avait rappelé
les droits de l'homme, quelle aurait été la réaction
de J.P.A. ?
3) Lorsque le général Salan était à Madrid,
s'il y avait joui des mêmes facilités qu'eut à Neauphle-le
Château l'abominable ayatollah ; si Salan avait eu à ses
ordres, la télévision et la radio madrilène, et des
escadrons de gendarmes et des véhicules à sa disposition,
et des lignes téléphoniques pour organiser la révolution
en France avec le relais de l'Ambassadeur d'Espagne à Paris, comment
J.P.A. aurait-il pris la chose ?
Or, on ne souvient pas que ce dérisoire personnage ait protesté
contre l'invraisemblable carnaval de Neauphle.
C'est que J.P.A. a été, comme disait le fabuliste, créé
besacier de diverse manière. Ce qui se passe au fond d'un état
minuscule le passionne et le mobilise. Quant aux choses de France, il
ne veut pas les connaître.
Pour notre part, nous pensons que ces consciences à rétroviseurs,
qui ne voient que ce qui est loin derrière, et point ce qu'elles
ont sous le nez, ne peuvent appartenir qu'à de bien mauvais et
dangereux conducteurs de peuples
André Figuéras
(Médaillé de la Résistance)
(Décret du 14 juin 1946)
Nous avons pu nous rendre compte que, depuis ces mots qui datent de
plus de 30 ans, les gouvernements et les parlementaires n'ont jamais cessé
de donner des leçons au monde entier, ce qui serait, paraît-il
conforme à son génie, mais serait beaucoup plus logique
si eux-mêmes n'avaient pas amené la France au niveau de déclin
où nous la voyons...
Geneviève de Ternant
Août 2012
N.B. : Peut-être les jeunes générations qui auraient
le courage de me lire seront-elles désarçonnées par
le rappel de faits et de personnages dont l'histoire politiquement correcte
ne parle guère. Que leur curiosité soit aiguisée
suffisamment pour aller chercher dans nos livres les réponses car
nous avons tout écrit sans le moindre appui des médias.
Elles y trouveront matière à s'indigner plus justement qu'elles
n'ont coutume de le faire contre le temps qu'il fait...
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ENCAN
Le Figaro m'apprend que l'Université d'été des
Socialistes s'est tenue le samedi 25 août 2012 à l'Encan...
Comme je n'ignore pas qu'être vendu à l'encan n'est guère
synonyme de grande valeur, cela m'a fait sursauter.
Ainsi Reignier écrit : " Ce malheur est venu de quelques jeunes
veaux qui mettent à l'encan l'honneur... "
L'espace Encan, à La Rochelle, est une vaste et belle salle où
se tiennent des expositions, colloques et autres respectables réunions
; je n'aurais certainement pas le mauvais esprit d'assimiler les honorables
membres de l'Université d'été des Socialistes aux
jeunes veaux de Reignier, mais, tout de même, cela m'a fait sourire...
G. de Ternant
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Tours de passe-passe de la mémoire
Dans un récent article du Figaro, Chantal Delsol, que je lis
toujours avec intérêt car elle est pleine de bon sens, écrivait
à propos de l'élection présidentielle au suffrage
universel qu'elle fut très souvent le prélude à une
tyrannie. Elle illustrait son propos par de nombreux exemples dans le
temps et dans l'espace, ajoutant que " L'Homme du peuple ",
l'Elu providentiel, est en quelque sorte plébiscité pour
exercer le pouvoir absolu.
Ainsi Napoléon III, après avoir été élu
Président de la République, se fit Empereur par un "
coup d'Etat légitime " deux ans plus tard. Elle écrivait
aussi que De Gaulle résista à cette tentation. C'est oublier
que cet homme particulièrement retors et très au fait de
l'Histoire, se garda bien de se déclarer tyran et même proclama
qu'il n'allait pas, à son âge, le devenir !
Or, il agit beaucoup plus sournoisement, grâce à cet article
scélérat qu'il avait fait glisser par Michel Debré
dans la Constitution de 1958 : Cet article 16 qui ne devait servir qu'à
certaines conditions très précises et limité dans
le temps. Il s'assit là-dessus avec sa désinvolture coutumière.
Cet article 16 lui permit contre toute légitimité d'instaurer
des tribunaux d'exception et de gouverner à sa guise non pas quelques
semaines mais pratiquement durant tout son gouvernera ! Tyrannie ? Quel
mauvais esprit !
Seuls quelques députés osèrent, à leurs risques
et périls, faire remarquer cette entorse à la loi républicaine.
Le " grand homme " n'en eu cure ! Que risquait-il ? Lui qui
aurait dû passer en Haute Cour dès 1916 et sa honteuse reddition
! Toute sa vie il se moqua comme d'une guigne de la loi en se prenant
pour la France...
Non, Charles De gaulle ne fut pas l'exception que croit, sûrement
sincèrement, Chantal Delsol. La mémoire joue des tours aux
meilleurs !
Geneviève de Ternant
Août 2012
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Déprédations
Les islamistes s'en prennent à l'héritage millénaire
de l'Islam à Tombouctou. Tombouctou, où René Caillé
pénétra au péril de sa vie, premier chrétien
dans la ville sacrée de l'Islam ! Ils détruisent les tombeaux
des " Saints " sous le prétexte que l'on n'adore que
Dieu et qu'il est impie d'adorer des humains, fussent-ils des Saints...
Outre le saccage de témoins très anciens de leur propre
religion, ceci témoigne de l'ignorance totale de ces barbares.
Le Saint, en Islam, est un sage même si la ferveur populaire leur
attribue parfois le pouvoir de faire des miracles, mais le " Saint
" musulman est ancré dans l'humain, il est sage par son expérience,
par sa parole de soumission au destin : Mektoub !
Le Saint chrétien est en général un rebelle. Rebelle
au monde, il est en spiritualité plus qu'en humanité. Une
chose leur est commune : Ils sont les vecteurs vers Dieu. On ne les adore
pas en tant qu'eux-mêmes mais on les vénère, on les
implore comme intermédiaires entre l'homme et la puissance divine.
C'est pourquoi les démolisseurs de Tombouctou sont aussi sots que
les iconoclastes du VIII° siècle à Byzance.
La " bêtise au front de taureau " est pire qu'un virus.
On trouve déjà en France et ailleurs en Europe, les premiers
signes de l'épidémie qui se manifestent dans la destruction
des tombes chrétiennes, juives, musulmanes et même récemment,
allemandes !
C'est le même virus qui envoie des imbéciles piller des églises,
des synagogues, des mosquées, jeter à terre d'innocentes
statues, témoins naïfs d'une très ancienne piété
ou profaner tabernacles et Thora. Ces déprédations encore
plus ou moins inorganisées sont de plus en plus fréquentes,
jamais punies : Elles sont les symptômes de la maladie qui se répand,
touche de plus en plus de cerveaux déficients et s'incruste comme
un cancer dans différentes couches de la société,
incapable d'annihiler le chancre mortel.
Les esprits s'accoutument, excusent ; bientôt, on trouvera normal
que des " jeunes " s'amusent à casser ce dont nous avons
hérité de nos ancêtres comme des dépôts
sacrés. Tout est " relativisé " ! L'horrible mot
que j'assimile à " compromission " !
Quand on s'en prend à des chapelles, nul ne s'en indigne, alors,
pourquoi se priver ? Pourquoi ne pas aller plus loin, pourquoi ne pas
s'en prendre aux Cathédrales ? Aux Grands Temples ? A la Sainte
Chapelle ? A la cathédrale de Chartres ? De Reims ?
Ces joyaux que les guerres ont meurtris et que la foi a rebâtis
seront bientôt la proie des barbares, si vous n'y prenez garde.
L'Art et la Piété pleurent à Tombouctou, ils pleurent
au pied des calvaires saccagés, des chapelles profanées.
Verrons-nous encore longtemps sourire l'Ange de Reims ?
Geneviève de Ternant
10 juillet 2012
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ENGAGEMENT
La langue française évolue parfois bizarrement. Ainsi
du verbe " engager ". On s'engage à faire quelque chose,
on s'engage envers quelqu'un, on est engagé pour effectuer un travail.
Foin de cela pour nos modernes trissotins. Maintenant on est un chanteur,
un artiste, un homme ou une femme engagé. Engagé à
quoi ? Engagé à gauche ! Ce n'est même pas la peine
de le préciser, si on est engagé, c'est à gauche
! Evidence !
Il fut un temps, pas si lointain, où c'était l'inverse
qui était compris, lorsqu'il s'agissait d'engagement, c'était
du temps de Maurras et, alors, on précisait dans quoi on s'engageait.
Puis il y eu les " Hussards ", Blondin, Laurent, avec talent,
esprit, et cette inimitable désinvolture qui fait rager les bobos...
Aujourd'hui, Robert Ménard l'a fait remarquer lors du colloque
du Cercle Algérianiste en janvier dernier, il y a une multitude
de journalistes et d'écrivains, dans la presse écrite ou
parlée engagés, à gauche naturellement et une poignée
seulement qui se revendiquent ou que l'on classe à droite : Jean
Sévillia, Elisabeth Lévy, Yvan Rioufol, Frédéric
Pons, Eric Zemmour, Robert Ménard... Quelques autres encore, une
poignée, mais qui font chacun du bruit comme quatre, qui suffisent
à faire peur : S'ils allaient ramener la peste noire, ou brune
? Décidément, le bon sens ne fait pas recette dans cette
France déboussolée ! Pourtant cette petite cohorte est bourrée
de talent, d'esprit et de courage mais tellement individualiste. D'accord
sur le principal et divisée sur tant de points, ils ne peuvent
constituer une véritable force face aux " engagés "...
Mais faut-il vraiment s'engager ? A droite, à gauche, à
qui, à quoi ?
Solon, l'Athénien, fut nommé Archonte et édicta
un code de lois valables pour tous les citoyens. Parmi ces lois, l'une
provoqua la curiosité de Plutarque (cité dans sa "
Vie des hommes illustres ") et d'Aristote (dans sa " Constitutions
d'Athènes), cette loi " prive de ses droits de citoyen celui
qui, en cas de guerre civile, ne s'est engagé dans aucun des deux
camps. "
Ainsi il est illégal de ne pas choisir, alors que très souvent
les tièdes, les indécis sont la majorité soit qu'ils
ne se sentent nullement impliqués dans le conflit, qu'ils aient
des amis, de la famille dans les deux camps ou encore qu'une trouille
salutaire les incite à une neutralité difficilement maintenue.
Ainsi dans le conflit algérien, la population civile se trouva
longtemps neutre ou neutralisée, soit que les " événements
" aient lieu loin de leur ville ou de leur bled, soit que les difficultés
à prendre parti lui aient semblé infranchissable.
Si des personnalités fortes et clairvoyantes prennent très
tôt les armes pour combattre les rebelles à Alger, lorsque
des bombes tuaient des civils dans les bars, les réverbères
et les autobus, la plus grande partie de la population demeura dans l'expectative
par méconnaissance du danger, par confiance en une armée
qu'elle croyait patriote et qui le fut longtemps, et aussi parce qu'il
fallait bien que la vie continue, les usines, les cultures et le pain
quotidien...
Le problème fut d'emblée beaucoup plus crucial dans
le bled tant pour les agriculteurs isolés dans les fermes que pour
les indigènes des douars, visés par la terreur FLN. Dans
l'urgence, chacun dut choisir son camp et en payer le prix fort.
L'insouciance consubstantielle au caractère méditerranéen
empêcha de prendre assez tôt la mesure du danger et en même
temps, elle permit à la population non directement visée
de supporter plus ou moins bien les longues années noires, les
deuils, les promesses non tenues, les désillusions. Sans doute,
si la loi de Solon avait fait obligation à chacun de s'engager
dans le camp de son choix non pas dans la clandestinité mais au
contraire en pleine lumière, l'OAS aurait compté nombre
d'hommes et de femmes de courage non dans les derniers mois de l'Algérie
en guerre civile mais dés le début des troubles ou, au moins,
dès 1956...
Cela aurait-il changé la face de l'histoire ? On peut le penser.
Geneviève de Ternant
16 avril 2012
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Accords ou désaccords ?
L'actualité nous plonge parfois dans le passé pour l'éclairer
d'une lumière nouvelle. Ainsi, au sujet de la crise actuelle au
Mali, Mathieu Pellerin, chercheur à l'Institut Français
des Relations Internationales (IFRI), écrit dans le Figaro de ce
jour : " Le MNLA (Mouvement national de libération de l'AZAWAD)
a toujours refusé d'engager des négociations avec un régime
non reconnu par la communauté internationale, au risque que les
accords deviennent rapidement caducs. "
C'est ce qui s'est passé lors des fameux accords d'Evian dont se
sont gargarisés les beaux esprits de France.
De Gaulle a en effet signé des " projets d'accords "
avec un seul représentant sur trois du GPRA (Gouvernement provisoire
de la république algérienne), laquelle République
n'existait pas et lequel gouvernement extrêmement provisoire fut
en effet balayé par le FLN qui dès leur signature les considéra
comme " un chiffon de papier ", ne tint aucun compte des "
garanties " illusoires qui n'étaient destinées qu'à
donner une apparence de légalité à une dépossession
illégale d'un territoire français.
Un accord est, par définition, signé entre deux personnes
ou deux entités. Là, il y avait d'un côté l'entité
bien réelle, la France et son chef De Gaulle, mais de l'autre une
formation rebelle non reconnue internationalement, le FLN, et un nuage
de fumée, le GPRA. De Gaulle était-il vraiment stupide au
point de croire à la réalité pérenne du GPRA,
comme semble le croire l'historien Guy Pervillé ? Ce GPRA dont
un seul des trois représentants, Krim Belkacem, signa ce texte,
les deux autres se dérobant devant cette mascarade...
Au final, le général félon s'abrita derrière
ce paravent de papier pour sacrifier ses propres ressortissants, les poursuivre,
les tuer et pas seulement le 26 mars 1962, à Alger mais aussi dans
les geôles barbouzes, les laisser assassiner le 5 juillet à
Oran et pour finir, abandonner les Harkis, soldats français, les
militaires et les civils disparus, bref commettre les pires crimes "
d'un cur tranquille " comme il le dit lui-même !
Et voila comment la crise malienne nous replonge dans ce passé
toujours douloureusement présent.
Geneviève de Ternant
15 avril 2012
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Idéologies
Qu'est-ce qu'une idéologie ? Littré nous dit : Science des
idées considérées en elles-mêmes. Phénomène
de l'esprit humain.
Paul Jorion, diplômé en sociologie et en anthropologie sociale,
dénonce " l'effet catéchisme des idéologie :
elles ramènent immanquablement toute velléité de
correction à leurs vérités simplifiées. "
Or, une velléité simplifiée devient immanquablement
un mensonge.
Le XX° siècle fut généreux en idéologies
mortifères. Les Etats-Unis ont édicté un catéchisme
idéologique dont on a vu les exploits en Algérie : Pour
le Président Kennedy, colonisation égalait esclavage : on
abolit l'esclavage donc on abolit la colonisation, c'est clair et net
! Et en plus au nom de l'amour du Christ ; la plus grande partie des chefs
religieux catholiques d'applaudir à ce grand dessein, pour la plus
grande gloire de l'Islam : peu importe le résultat l'idéologie
est sauve ! Mais pas rassasiée.
Au Kosovo, on sacrifie les Serbes catholiques au profit des albanais musulmans.
Peu importe que le territoire soit serbe depuis plus de mille ans, les
envahisseurs albanais ont réussi à expulser par la démographie,
la force ou l'intimidation la plus grande partie des Serbes qui ne sont
plus que quelques enclaves de résistance au milieu de 94% d'Albanais.
Ceci s'est fait sur ordre des Etats-Unis dont l'ambassadeur, Christopher
Delle a délibérément, sur un coup de fil,nommé
la nouvelle présidente du Kosovo, Atifete Jahjaga, musulmane, naturellement,
au mépris de toute consultation ou élection, le 6 avril
2011. Les exactions sont continues et les familles serbes n'ont plus qu'à
abandonner leur terre ancestrale et rejoindre la Serbie amputée,
sans doute encore tolérée par l'Oncle Sam avant d'être
avalée à son tour.
Je suppose qu'il se trouvera bien un adepte de Pierre Daum pour prétendre
que ces gens sont partis de leur plein gré, qu'il n'y a "
ni valise ni cercueil " comme il le prétend pour l'Algérie.
Si je vous ai rappelé ces extension récentes de l'Ouma,
le territoire musulman c'est pour prouver que la marche des colonisateurs
de l'Islam ne s'est pas arrêtée au Maghreb mais qu'elle continue
sans qu'une véritable résistance s'organise et que les Etas-Unis
sont non seulement complices de cet envahissement mais qu'ils l'ont avalisé
dans leur schéma géopolitique. Et je ne parlerai que pour
mémoire de l'Irak et de l'Afghanistan où la lourde main
américaine a entraîné dans l'esprit des autochtones
une réprobation unanime contre l'occident satanique.
Nous assistons à un renversement historique que j'exprimerai familièrement
par la formule du serpent qui se mord la queue.
L'équilibre du monde s'est fondé durant des siècles
par les religions contenues dans leur sphère natale, initiale.
En Europe, on était chrétien : Catholique, Orthodoxe, Protestant,
Slavon etc...
Au Moyen-Orient, on était Musulman : Sunnite, Chiite, Alaouite
etc...
En Asie, on était Bouddhiste, Zoroastrien etc...
Et en Afrique noire, on était animiste avec mille variantes.
Naturellement on s'entretuait, on se battait entre soi.
Dans ce schéma global très simplifié, voire simpliste,
les envahisseurs se coulaient et imposaient leur religion par la persuasion
ou par le glaive. Le vainqueur en tirait profit et influence. Le vainqueur
jamais ne doutait de lui, ni de son bon droit.
Le XVIII° siècle et ses " Lumières " allaient
introduire le ver dans le fruit. Un mot résume l'énorme
mutation : Le Doute.
Et le ver progressera en Europe sans jamais contaminer les autres continents,
sans jamais pousser la porte des autres religions, sans jamais influencer
les peuples autres que Chrétiens.
Or, en matière de religion, quelle qu'elle soit, seules comptent
les notions de mystère, de confiance, de certitude, au-delà
de la raison.
Même le " doute raisonnable " le fameux pari de Pascal
est pernicieux.
Mais l'Animisme peut s'accommoder de cohabiter avec le Christianisme ou
l'Islam et plus encore le Bouddhisme. Seules deux religions sont fondamentalement
dissemblables qui furent, l'une et l'autre, au fil du temps, conquérantes
: Le Christianisme et l'Islam.
Je ne dis pas que Chrétiens et Musulmans ne puissent cohabiter,
s'estimer ou même s'aimer, mais c'est là affaire d'individu
non de politique, hélas !
Voila pourquoi les guerres du XX° siècle furent religieuses
sous un masque économique. Voila pourquoi, le Christianisme d'Etat
ayant abandonné la partie, seul l'Islam demeure en lice et montre,
en ce début de XXI° siècle un visage d'intolérance
dans nombre de pays où le non musulman est traité en dhimi
ou forcé de quitter la terre qu'il habitait avant même que
Mahomet soit venu au monde
Et là le problème économique revient à la
surface : les communautés chrétiennes du Moyen-Orient, d'Egypte
et d'ailleurs sont souvent les moteurs économiques de ces pays
; quand elles partent, quand leurs enfants s'exilent en Europe, et plus
souvent aux Etats-Unis, au Canada ou au Brésil, que se passe-t-il
? Des jeunes musulmans devenus chômeurs tentent de gagner ces faux
paradis que leur montrent Internet ou la Télévision. Immigration
de peuplement qui appauvrit tout le monde dans un sauve-qui-peut mortel.
Et le serpent se mord la queue...
En Algérie, avec le départ forcé, n'en déplaise
à Pierre Daum et comparses, des Européens et des élites
musulmanes formées par la France, en bien plus grand nombre qu'on
l'a dit, avec l'arabisation de Boumediene et la dictature FLN, un pays
qui avait tout pour devenir le plus beau fleuron de l'Afrique se retrouve
accroché à sa seule ligne de vie : le pétrole ! Quel
gâchis !
On aura remarqué que je n'ai pas parlé de la religion juive.
Elle est pourtant une des clefs des problèmes géopolitiques
de la planète. Voici un peuple dispersé, doté d'une
religion ni hégémonique ni missionnaire, qui ne pratique
aucun prosélytisme et ne fut jamais colonisateur soudain accusé
de colonialisme : Ce n'est pas le moindre des paradoxes du temps. On ne
comprendrait pas l'attitude des U.S.A. si on n'y faisait entrer le paramètre
de l'Etat d'Israël. Est-ce naïvement que les dirigeants U.S.
favorisent les mouvements musulmans dans l'espoir toujours déçu
de faire oublier son soutien politique et financier à l'Etat Hébreu
?
Il faudrait bien plus qu'un simple article pour traiter l'ensemble de
ces sujets.
Il me semble que le serpent ne se mord plus la queue, le rond a cédé
la place à la spirale et nul ne peut savoir où elle entraînera
la France, l'Europe, le monde...
Je suis très loin d'un anti américanisme primaire, et j'admire
le dynamisme de ce pays mais la responsabilité des dirigeants américains
est énorme car leur idéologie ne fut qu'économique
et elle a fait faillite en laissant des continents à la dérive,
des civilisations blessées et des hommes déboussolés.
Des hommes qui se raccrochent à une religion qui leur semble simple
car elle régente leur vie.
ESPOIR, sur le sable de nos plages abandonnées, j'écris
ton nom...
Geneviève de Ternant
Février 2012
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Et s'il ne s'était pas rendu ?
J'ai été émue, comme, je crois, tous les rapatriés
de voir Hélie Denoix de Saint-Marc recevoir ce grade prestigieux
dans la Légion d'Honneur avec une modestie qui signe les nobles
caractères. Cet homme qui arrive à un grand âge après
de terribles épreuves méritait plus que tout autre de voir
son courage exalté et son exemple donné aux générations.
Pourtant, un terme est fréquemment revenu dans les articles qui
relataient cet hommage : On décore le " rebelle " !
Il me semble que ce qualificatif ne saurait en aucun cas s'appliquer à
cet homme et à son parcours.
Il me semble que dès ses 16 ans et son engagement dans la résistance,
Hélie Denoix de Saint-Marc fut toujours attaché à
l'ordre établi et s'est insurgé contre ce qui troublait
cet ordre, soit par une invasion étrangère, les Allemands
vainqueurs en 1940, soit parce que l'ordre précédent : Un
Viêt-Nam possession française, une Algérie département
français, était soudain bouleversé, et ce qui était
blanc devenait subitement noir. Ce que cet homme de fidélité
ne pouvait avaliser, alors que tant d'autres retournaient leur veste sans
état d'âme.
Son engagement dans le putsch des généraux d'avril 1961
a été, il l'a reconnu, déclanché par sa confiance
et sa fidélité au Général Challe. Ce qui sous-entend
qu'il ne se serait sans doute pas engagé dans la simple défense
de l'Algérie Française sous les ordres des trois autres
généraux.
Or, le Général Challe, à ses yeux, représentait
l'ordre antérieur, la guerre contre le FLN.
Il n'était donc pas un rebelle mais au contraire fidèle
à cet ordre malmené par la volte face de De Gaulle.
Or, il appert de l'Histoire que le Général Challe se sentait,
de très loin, le moins impliqué dans la défense des
européens d'Algérie, des Harkis et des Moghasnis ou des
simples fellahs d'auto défense de leur douar. Le fait qu'il ait
refusé jusqu'au bout et contre toute évidence de faire participer
les civils à l'action le prouve et il est infiniment regrettable
qu'il ait convaincu les trois autres protagonistes du soulèvement
: Le Général Salan, fin politique et homme de foi, le Général
Zeller partisan convaincu de l'Algérie Française à
modifier toutefois, et le Général Jouhaud, concerné
au premier chef en tant que pied-noir.
Or, Hélie de Saint-Marc, après avoir entraîné
le 1er REP à suivre Challe dans l'aventure, a pensé que
son devoir était de le suivre encore dans la reddition. Fidélité
encore. Jamais un rebelle n'aurait eu ce réflexe là.
Personne ne peut porter le moindre jugement sur l'opportunité de
ces décisions. Il faut être dans l'action pour juger de ce
qui est bien ou mal, tout en sachant que l'on peut se tromper.
En fait, cette reddition entraînait la fin du sursaut de folie et
d'honneur que fut le 21 avril 1961.
Mais on peut se prendre à rêver. Si Hélie de Saint-Marc
avait rejoint Sidi-Bel-Abbès, aurait-il dans le sillage prestigieux
du 1er REP, fait basculer la Légion hésitante ? S'il avait
pris le chemin de la région où le Bachaga Bouallem résistait
vaillamment et désespérément au FLN ? S'il était
venu avec armes et bagages étoffer le maquis de Monpeyroux ? Si
au lieu d'être neutralisé, cet instrument de guerre qui avait
fait ses preuves et l'aurait suivi les yeux fermés, comme il venait
de le faire, le 1er REP avait encadré les civils désemparés
pour en faire une véritable force avec laquelle il eut fallu compter
? Si, si, si, et oui, on peut rêver... S'il ne s'était pas
rendu...
Geneviève de Ternant
Janvier 2012
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Stupéfiant !
J'en écarquille les yeux ! Le Figaro du lundi 12 décembre
sous la plume d'Yves Thréard publie une note dans sa rubrique de
la Bibliothèque des essais : La revue " Les temps modernes
" de novembre -décembre 2011 consacre son numéro aux
Harkis ! Vous avez bien lu ! Est-ce possible ? Et pas pour les dénigrer,
à son habitude, non, enfin presque. Donc " Les Harkis, 1962-2012,
les mythes et les faits ".
" Les temps modernes " est la revue dirigée par Claude
Lanzmann depuis la mort de Simone de Beauvoir qui la fonda avec Jean-Paul
Sartre.
C'est ce Claude Lanzmann là qui écrit en introduction :
" Il est nécessaire d'affiner l'histoire des Harkis, de la
comprendre, de la complexifier pour épouser la réalité
et d'en finir avec les simplifications grossières de la doxa du
FLN et de la nôtre (Celle des Temps modernes) qui n'a pas contribué
à la recherche et à l'établissement de la vérité.
" C'est en effet le moins que l'on puisse dire !
Plus de 300 pages écrites par des écrivains, des historiens
français, algériens et américains, retracent le passé
de ces malheureux depuis leur engagement aux côtés de la
France durant la guerre d'Algérie puis de leurs conditions dramatiques
d'hébergement dans les camps de Rivesaltes et de Saint-Maurice
l'Ardoise. Voila qui me laisse pantoise...
Car, enfin, qui est ce Claude Lanzmann ? Sa biographie sur Internet raconte
sa naissance le 27 novembre 1925 à Bois-Colombes, dans une famille
juive implantée en France depuis trois générations,
son engagement à 18 ans dans la Résistance à Clermont-Ferrand
où il est membre des jeunesses communistes en 1943. Ses études
en Hypokhâgne à Louis le Grand l'amènent à
rencontrer en 1952 Simone de Beauvoir dont il devient l'amant et Jean-Paul
Sartre. Ils viennent de fonder la revue " Les temps modernes ".
Anticolonialiste militant, il signe en 1960 le trop fameux manifeste des
121. Il sera l'un des dix inculpés mais on connaît la mansuétude
de De Gaulle, alors régnant, pour les communistes.
Le manifeste des 121 sera une arme terrible contre les Français
d'Algérie et les Harkis, entraînant l'intelligentsia stupide
de France et de Navarre vers un abandon honteux et sanglant.
Claude Lanzmann qui se dit athée et juif est un inconditionnel
de l'Etat Hébreu et son film, " Shoah " qui dure plus
de 9 heures ne peut que bouleverser le spectateur. Ce n'est pas une raison
pour défigurer la vérité historique en Algérie
comme il l'a fait au point de se rendre en partie responsable des drames
qui ont endeuillé cette malheureuse terre.
Bizarrement, le défenseur farouche du FLN durant toutes ces années
sanglantes devient un contempteur des " Arabes " lorsqu'ils
attaquent Israël, au point d'oser écrire que le témoignage
d'un " journaliste arabe " ne saurait être pris en considération,
au point d'accuser Raymond Barre (que je ne porte guère dans mon
cur en raison de sa position contre l'amnistie des Généraux)
d'être antisémite !
J'ai lu avec attention son livre autobiographique, " Le lièvre
de Patagonie " et constaté combien sous une fausse moustache
de rebelle, ses goûts, ses prises de positions sont en phase avec
ce politiquement correct qui a régit et imprègne encore
les artistes, les écrivains qui font la loi parisienne, si loin
des préoccupations du Français moyen, les pieds sur terre
et les mains dans le cambouis.
Par conséquent, voir cet homme là écrire à
propos des Harkis : " Il n'est pas tolérable que cette communauté
soit marquée à jamais d'un stigmate de honte et que sa tragique
histoire reste comme ensevelie, ignorée de la majorité des
Français. "
Cette histoire que nous, Pieds-Noirs, avons toujours mise au cur
de nos revendications depuis le retour douloureux de 1962, cette histoire
que nos écrivains ont tenté de montrer dans toute son horreur
par leurs livres historiques ou romancés, systématiquement
occultés par les médias aux ordres.
Dans ce travail contre l'oubli, Jeune Pied-Noir, avec Bernard Coll et
Taoues Titraoui, a été sans cesse sur la brèche.
Nos journaux, nos associations n'ont jamais cessé d'associer le
drame des Harkis au drame des Européens d'Algérie. Est-il
possible que tout ce travail, cette obstination porte enfin ses fruits
?
Verrons-nous, Ô stupeur ! Claude Lanzmann lancer une campagne médiatique
pour que le cimetière de Pujol-de-Bosc soit rendu aux famille harkis,
vous savez, ce cimetière pour lequel Véritas se bat depuis
des années et en souvenir duquel nous avons érigé
une stèle inaugurée lors de notre dernier congrès.
Verrons-nous Claude Lanzmann, ayant lu le livre de Jean-Jacques Jordi,
les yeux soudain dessillés, faire repentance auprès des
Pieds-Noirs pour tout le mal qu'il a causé ? Humour noir !
Il me semble que je ne vous ai pas précisé que cette revue
des " Temps Modernes " porte le numéro 666, le chiffre
de la bête de l'Apocalypse... Clin d'il et signe ! J'avais
bien raison quand je vous disais que " le diable porte pierre ! "
Bon Noël et Bonne Année !
Geneviève de Ternant
Décembre 2011
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Le diable porte pierre
Nos anciens, pas bêtes, employaient cette expression pour dire
que l'oeuvre de Dieu passe parfois par l'entremise du malin.
C'est ce que je me disais en lisant le livre de Jean-Jacques Jordi : "
Un silence d'état ".
Je ne sais si en défendant la mémoire des tués et
disparus de l'Algérie Française, depuis quelques trente
années, j'ai fait avec bien d'autres, uvre plus ou moins
divine, en tous cas uvre pour la vérité sinon uvre
de vérité.
Je connais le travail appliqué, sourcilleux de Jean-Jacques Jordi
et, je l'avoue, sa façon d'envisager la colonisation et la décolonisation
ne fut pas toujours ma tasse de thé. Non que je croie que l'une
fut tout miel et l'autre tout fiel, mais enfin toute une gamme de nuances
me semblent de mise en cette matière. Sans doute le poète
que je suis pratique l'octave du cur plus que l'aride solfège
et la rude chromatique. On ne se refait pas.
Or, Jean-Jacques Jordi navigue en professionnel dans les cartons d'archives,
en extrait la substantifique moelle, et, j'en suis sûre, à
sa profonde surprise, il y découvre les preuves formelles de ce
que nous disons, écrivons et crions à longueur d'années
depuis cinquante ans.
Evidemment le reproche qu'on nous fait toujours est l'inflation des chiffres.
Etait-ce évitable ? Non, naturellement. La rumeur enfle les chiffres
de tout temps et en toutes circonstances, et le secret imposé favorise
le gonflement de la bulle.
Fut-ce nocif ? Eh ! Bien, je ne le crois pas. Evidemment les chiffres
assénés sans preuve ont fait se récrier : Vous exagérez
! Bon, d'accord, alors dites-nous la vérité, ouvrez les
archives, croisez les témoignages. Ce ne sera peut-être pas
autant, mais au moins ce sera vrai.
Mais justement, on ne voulait pas que ce fût vrai, incontestable.
Un flou artistique permettait de nier, de qualifier de fantasmes les récits.
C'était un voile opaque, une burqua posée sur l'Histoire.
Lorsque j'écrivais qu'au lendemain du massacre du 5 juillet 1962
à Oran, le Père De la Parre racontait qu'on parlait de 3000
morts et disparus, on me disait : ce n'est pas possible ! Et je répondais
: " alors, dites moi combien ! " Mais nul ne prenait le risque
de donner un chiffre précis. C'est fait, enfin. Du moins peut-on
estimer correcte l'évaluation de Jordi : 50 ans après, c'est
tout de même temps, non ?
Il a fallu que cette approche scientifique soit faite non par une réac
dans mon genre (Je n'en eu pas les moyens, d'ailleurs, ni la capacité)
ni par un membre connu de l'OAS qu'on suspecterait aussitôt, ni
même par une personne directement concernée par ce drame,
mais par un homme dont les idées de gauche sont connues, qui n'en
fit jamais mystère et que cette sensibilité lui ait permis
d'accéder à la marmite du diable, les archives fermées,
c'est signe, n'est-ce pas, que lorsque la vérité veut bien
sortir toute nue de son puits, elle se sert de l'instrument adéquat.
La Comtesse de Ségur parlait d'un bon petit diable, notre compatriote
est un grand gentil diable ! Merci à lui.
Geneviève de Ternant 28 novembre 2011 |
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24 décembre 1961
C'était notre dernier Noël en Oran Française, mais
nous ne le savions pas. Oran la travailleuse étincelait de toutes
ses vitrines illuminées, la foule déambulait rue Général
Leclerc, que tout le monde nommait toujours Rue d'Arzew, le magasin ne
désemplissait pas. Je dirigeais alors une boutique pour Homme appelée
Adam. Mon premier vendeur, Monsieur Candel s'affairait tout en surveillant
les trois vendeuses, s'assurait qu'elles étaient attentives aux
desiderata des clients et surtout des clientes venues choisir le cadeau
destiné au mari, au père, au fils, au frères. Cravates
et chemises, gilets et pyjamas, s'accumulaient sur les comptoirs. La retoucheuse,
Madame Salcédo, perchée dans la mezzanine, faisait ronfler
sa machine à coudre car il importait que les retouches soient terminées
pour les clients impatients d'étrenner le costume neuf pour le
réveillon. Tandis que le tailleur vérifier le tombé
d'une veste ou d'un pantalon dans les cabines d'essayage.
Habituellement je ne m'occupais que de la comptabilité, des stocks
et des commandes, mais, les veilles de fêtes, tout le monde mettait
la main à la pâte. Je suis devenue experte en paquet cadeau
! Notre papier gris-bleu et le bolduc bleu-roi étaient notre marque
bien reconnaissable.
Pour cette nuit sacrée, le couvre-feu avait été reporté
à minuit et la messe avancée à 22 heures. Oran la
joyeuse en proie depuis des mois aux perquisitions, aux arrestations arbitraires,
aux attentas et aux nuits bleues respirait comme elle ne l'avait pas fait
depuis que la bestialité du gauleiter Katz s'était jointe
à celle du FLN.
Les oranais, enclins à faire la fête, à glaner le
moindre prétexte à rire, s'en donnaient à cur
joie.
Oh ! Personne n'oubliait la guerre et les deuils, personne n'oubliait
les amis chassés du bled et réfugiés dans ville protégée
par les commandos OAS. Les réseaux Bonaparte et Rinbold ainsi que
les hommes des collines veillaient car tous craignaient que les hordes
fanatiques ne tentent une attaque en force. Ce ne fut pas le cas.
Chacun voulait espérer que la France resterait en Algérie,
que " quelque chose allait se produire ", que " ce n'était
pas possible "... On se le redisait pour se donner courage, pour
parer nos illusions des étoiles de la nativité.
Le croyions-nous vraiment ? Pensions-nous vraiment à un sursaut
d'honneur de l'armée ? A un revirement de la métropole ?
Je pense que nous ne raisonnions plus, seul un instinct de survie nous
animait et cet optimisme que l'on peut qualifier de stupide mais qui fut
notre sauvegarde des mois durant.
A 22 heures, les cloches de toutes les églises de la ville sonnèrent
à la volée, de longues minutes. Nous reconnaissions celles
de Saint-Esprit, celles de la cathédrale. Ce fut comme un grand
souffle de bonheur.
Hélas ! Lorsque les cloches se sont tues, du village négre
et de la ville nouvelle, montèrent les you-you des femmes arabes.
Non, les you-you de joie des mariages et des naissances, mais les lugubres
you-you prémisses des massacres.
Nous allions les entendre les six derniers mois de l'Algérie Française,
jusqu'au jour sanglant du 5 juillet 1962.
Alors nous avons compris qu'en dépit des lumières, des magasins
pleins de marchandises, d'un port où les bateaux déchargeaient
des richesses dont peu ou prou tout le monde profitait, en dépit
des hommes et des femmes travailleurs, l'imbécillité du
fanatisme porteur de misère aurait le dessus et que la belle histoire
d'une terre où cohabitaient les 3 religions finissait dans le sang...
Geneviève de Ternant.
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Le Veau d'or est toujours debout...
Il a même pris du galon puisque ce n'est plus un veau mais un
buf, un buf d'une tonne en or de 35 millions d'euros. Cet
objet trône dans un " village " chinois, Huaxi, province
de Jingsu qui compte tout de même 50.000 habitants. Il fête
ses 50 ans en inaugurant aussi une tour de 328 mètres de haut,
soit 4 de plus que la tour Eiffel.
Nous, nous allons commémorer nos 50 ans d'exil avec des trous !
Des trous aussi profonds que la tour chinoise est haute: Trous de la sécurité
sociale, trou abyssal de la dette française et trou du puits où
la mémoire à éclipse a enfoui les faits et méfaits
de la France gaullienne.
Jean-Jacques Jordi s'escrime à en extirper morceaux par morceaux
les preuves contenues dans les archives tenues jusqu'ici soigneusement
fermées. C'est pure merveille et combien inattendue.
Comme je ne crois pas une seule seconde à une bonne volonté
soudaine des princes qui nous gouvernent et que j'ai très mauvais
esprit, je me pose des questions.
Pourquoi Jean-Jacques Jordi ? On le sait plutôt de gauche. Rien
d'étonnant. Avant de virer soi-disant fasciste, l'Algérie
et en particulier l'Oranie était plus que rose à l'arête.
Revenus vers leur famille politique, après la débâcle.
J'ai souvenance de sa défense de Benjamin Stora il y a de nombreuses
années, lors d'un congrès Algérianiste à Avignon.
Mais un historien n'a pas à être de droite ou de gauche :
il a à sortir des archives et à les commenter le moins possible.
C'est son honneur. On sait qu'on peut faire dire à des textes tout
et son contraire par le choix. Ce serait lui faire injure que d'imaginer
qu'il ait orienté ses recherches. D'autres l'ont fait. A lui, je
fais confiance.
Mais lui a-t-on tout laissé voir ? Je crains que cette tâche
soit au dessus des forces d'un homme seul. L'essentiel est que ce qu'il
écrit corrobore dans l'ensemble la forfaiture gaullienne et les
témoignages dont nous avons fait état depuis 50 ans.
Car toute la classe politique des années 50 et 60 est éclaboussée
par ce qui nous est aujourd'hui prouvé. La collusion des barbouzes
avec le FLN sur ordre de De Gaulle, les massacres organisés et
les crimes du SAC de Pasqua et ceux de " la main rouge ", les
tortures infligées à ceux qui défendaient leur terre
natale et aussi à ceux qui n'ont rien fait du tout que se trouver
au mauvais moment au mauvais endroit.
Et donc, deuxième question : Pourquoi cette permission ? Les gaullistes
aux petits pieds, deuxième génération, ont-ils soudain
envie de secouer l'ombre jusqu'ici tutélaire devenue encombrante
? Les textes dévoilés sont écrasants pour la mémoire
de De Gaulle (qui n'avait déjà pas besoin de ça après
les témoignages de Peyrefitte) mais enfin, c'est le peloton d'exécution
que mérite un chef d'état allié aux ennemis qu'il
est censé combattre : Cela s'appelle FORFAITURE !
Comment des politiques, quels qu'ils soient, peuvent-ils en appeler à
un traître ? Comment les familles des soldats et des civils qu'il
a fait tuer sciemment ne portent-elles pas plainte contre l'utilisation
de sa mémoire ? Comment peut-on encore se déclarer gaulliste
? Aller se recueillir devant cette Croix de Lorraine que cet homme sans
honneur a ainsi détournée, profanée ? Comment ne
pas s'indigner en constatant la brèche, le fossé la faille
abyssale entre ses écrits et ses actes ? Comment ne pas pleurer
des larmes de sang en constatant le gâchis que sa politique a causé
en Afrique comme en Europe ? Les archives pestilentielles permettront-elles
que se lève le vent puissant et purificateur de la vérité
?
Donc, pourquoi les gaullistes au pouvoir ont-ils permis l'ouverture de
ces archives ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Quel intérêt se cache derrière les réponses
à ces questions ? Quel veau d'or moins voyant et moins pittoresque
que le buf d'or chinois ? Le saurons-nous jamais ?
Geneviève de Ternant octobre 2011
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JE NE SAIS PAS...
Cette petite phrase si simple semble bien difficile à prononcer.
Chacun se croit donc capable de tout connaître ? De trancher de
tout ? Bien risible prétention alors que le monde présente
une infinie complexité. Pense-t-on que tout est à notre
portée d'un simple clic sur Internet ?
Oui, les informations s'y trouvent, en grand nombre. Sommes-nous capables
de faire le tri entre vérité et propagande ? Sommes-nous
surtout capables d'assimiler ce qu'on nous dégorge, d'y réfléchir,
de confronter à notre expérience, à notre culture
?
Culture, le grand mot qui recouvre tant de diversité. La culture
est-ce aller au fond des choses ? On peut connaître et aimer Claude
Monet sans tout savoir des liens de Georges Clemenceau et des nymphéas...
Arrivée à un âge... certain, j'ai beaucoup lu, beaucoup
écouté, beaucoup regardé autour de moi, et autour
du monde, je me suis émerveillée et j'ai pleuré d'horreur
et je ne peux dire que : " Ce que je sais le mieux, c'est que je
ne sais rien " à l'instar de Socrate et de Bourdaloue.
Je me souviens d'une dame, charmante par ailleurs, mais affligée
d'un défaut : Digne émule de Madame Verdurin, elle se flattait
de tout savoir. Un jour, dans un salon, on parla de mots croisés
en rébus. Aussitôt, elle de s'écrier : " J'aime
beaucoup les mots croisés d'Henri Bus ! " Il y eut un moment
de flottement. Mais la malheureuse, persuadée d'avoir bien entendu
ce nom qui, et pour cause, lui était inconnu, s'enferrait : "
Ses définitions sont pleine de sel ! Quel homme d'esprit ! "
Il y eut quelqu'un pour répondre : " C'est le frère
d'Otto Bus ! " Imaginez le fou rire !
Souvent cette anecdote me revient à l'esprit lorsque j'entends
certains trancher de questions que, manifestement, ils ne maîtrisent
pas.
Il m'arrive même parfois, concernant des matières que je
connais un peu, de dire simplement : Je ne sais pas...
Je n'ignore pas que l'on peut, de bonne fois, se tromper. Cela m'arriva
souvent. N'est-il pas très simple, alors, de le reconnaître
?
Nul n'est en mesure de se souvenir des choses anciennes avec exactitude
car le temps gomme, ou reconstruit. Je lisais, dernièrement dans
un livre fort inquiétant que certains psychologues fabriquaient
à des patients de faux souvenirs, dans le but de remplacer des
souvenirs horribles qui remontaient à la surface pour les empêcher
de vivre. Mais enfin ? Des faux souvenirs ? Quelle affreuse et dangereuse
entreprise ! C'est le monde d'Orwell !
Et pourtant, avez-vous quelques fois confronté les images retenues
d'une période précise avec les souvenirs d'autres personnes
ayant vécu la même chose, au même endroit, au même
moment ?Neuf fois sur dix, ils ne coïncident pas ! Et pourtant chacun
est parfaitement sincère. De même pour un film, un livre,
un tableau, on n'est pas frappé par la même scène,
la même situation, la même représentation picturale.
Et on ose parler de certitude ?
Nous qui témoignons depuis cinquante ans de notre vie en Algérie
Française, des événements dont nous avons été
témoins, sachons ne nous appuyer que sur des notes prises sur le
champ, des textes irréfutables, des témoignages recoupés
afin d'être crédibles et honnêtes. Et sachons parfois
dire humblement : Je ne sais pas...
Geneviève de Ternant
Septembre 2011
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TOUTES LES CHOSES...
Toutes les choses que nous avons perdues... je me souviens de cette
lettre que Rilke écrivit en 1921 à Balthus, cette lettre
que cite Pascal Quignard dans " Sur le jadis " : " Toujours,
à minuit, il se fait une fente minuscule entre le jour qui finit
et celui qui commence. Une personne très adroite qui parviendrait
à s'y glisser sortirait du temps et trouverait un royaume indépendant
de tous les changements que nous subissons. A cet endroit sont amassées
toutes les choses que nous avons perdues. "
Je ne crois pas que ces choses soient des objets, ou simplement des objets.
Ces choses qui meublaient nos vies avaient l'âme des anciennes jeunesses,
les parfums d'un monde lié à l'enfance, aux bras tendres
des mères qui étaient belles et vigoureuses. A la voix des
pères qui parfois grondaient et souvent expliquaient, ouvraient
les portes de la vie à nos années d'apprentissage. Ces choses
perdues... Un berceau calciné dans la maison brûlée,
un bureau sur lequel tant de bras d'honnêtes hommes se sont appuyés.
Une poêle qui ne servait que pour les migas, l'autre, la grande,
pour les pællas. Ces choses perdues, c'était un grand vent
pur aux odeurs d'épices ou de jasmin ou, le soir venu, du galant
de nuit qui ne sollicitaient pas seulement l'odorat mais nous faisaient
glisser par une fente minuscule entre le jour qui meurt et celui qui va
naître dans un empire au-delà du réel, dans l'infini
de l'inconnaissable.
Il me semble parfois que certains d'entre nous, ceux qui se taisent et
marchent en tenant la main des disparus, en tenant la main de ceux qui
souffrent, en ne lâchant pas celle des proches devenus fragiles,
oui, il me semble parfois que ceux là savent se glisser dans cette
fente minuscule et qu'ils retrouvent dans ce royaume au-delà des
mots, au-delà des rêves,
la force magnifique et réelle des choses perdues...
Geneviève de Ternant
Août 2011
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Une communauté réduite aux caquets
Une communauté réduite aux caquets ! Le mot cruel de
Philippe Bouvard ne nous était pas destiné mais il ne s'applique
que trop bien à nous...
Parvenus, après beaucoup de travail et d'épreuves, à
un âge où raison et indulgence devraient régler les
comportements, nous voyons, au contraire, avec consternation, les hommes
et les femmes, les Français d'Algérie, se déchirer,
s'insulter, se traiter de tous les noms d'oiseaux, bref ! Caqueter comme
poules en poulailler : Et cot, cot, cot... celui-ci est un salaud ! Et
cot, cot, cot... Celle-là est une traîtresse... Mais enfin
! Où allons-nous ainsi ?
Aux temps heureux d'avant Internet, ces querelles vaines se seraient soldées
par un " tape-cinq ", entre " quat'zyeux ", autour
d'une anisette. Hélas ! Internet est arrivé !
Il semble que chaque matin, ouvrant sa boite courriel, chacun et chacune
n'ont qu'une hâte : Voir qui épingler de sa vindicte, quel
compatriote sera, aujourd'hui, la victime expiatoire d'un mot malheureux,
d'une circonstance imprévue...
Nos Saint-Just et nos Robespierre octogénaires semblent regretter
de ne pas disposer d'une Roche Tarpéienne ou d'une guillotine en
bon état de marche pour faire choir dans le panier la tête
chenue de tel ou telle qui a osé dire... qui a osé faire...
Et déjà se délecter d'invectiver l'imprudent, la
téméraire. Et non pas entre " amis ", non pas
par un petit mot personnel, un coup de téléphone qui auraient
réglé le différent sans heurt. Non pas, il faut en
informer la terre entière : courriels vengeurs à tous les
" récipients ", blogs fielleux !
Petites susceptibilités deviennent haines imprescriptibles. Mais
enfin ! Oui, où va-t-on ?
On blogue et on débloque à tout va parce qu'on n'a rien
de mieux à faire, parce qu'on se croit intéressant. Et ce
qui n'aurait jamais dû sortir d'un petit cercle devient affaire
d'état. On se traite de vendu, de traître, d'escroc, on se
menace des tribunaux ! C'est l'horreur et c'est le plus souvent, surtout
ridicule.
Le pire est que chacun de ces tribuns d'occasion prône... Vous savez
quoi ? L'UNITE !
Oui, Amis, c'est comme je vous le dis : L'UNITE !
Poules caquetantes, coqs, dressés sur vos ergots, allez-vous enfin
prendre la mesure du mal que vous faites ? Naïve que je suis, pauvre
poète, J'ai dit la vérité, je dois être exécutée...
Geneviève de Ternant
1 Juillet 2011
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Prémonition
" Un jour, des millions d'hommes et de femmes à la recherche
de leur propre survie quitteront les rivages du Sud de la Méditerranée
pour faire irruption dans les riches territoires du Nord. " Savez-vous
qui a dit cela ? C'est Houari Boumediene dans les années 1970.
C'est beaucoup de culot pour un type qui a engrangé les bénéfices
pétroliers abandonnés par un De Gaulle aveugle et sourd
et qui a organisé par une industrialisation démentielle
la pénurie en Algérie. Mais on entend, en écho, la
voix de Raspail et de son " Camp des saints "...
La liberté prétendument promise par la " Révolution
de jasmin " et un " Printemps arabe " porteur de bien des
interrogations n'a favorisé qu'une émigration sans frein
de la Tunisie surtout mais aussi d'Egypte et de Libye.
Ne nous en prenons qu'à nous-même. Non, les pays du Nord
de la Méditerranée ne sont pas des eldorados pour immigrés
sans qualification, sans papiers et sans espoir.
Mais comment ne le croiraient-ils pas en voyant sur Internet et à
la télévision une Europe clinquante et déjantée
? Une Europe où les filles sont offertes dans les publicités
ou la téléréalité à l'image des houris
promises par Allah... Moins la virginité toutefois.
Comment ne convoiteraient-ils pas les marchandises étalées
sur les marchés et dans les vitrines éblouissantes des Grands
Boulevards, de la Croisette ou des bijoutiers célèbres ?
Comment ne se sentiraient-ils pas humiliés lorsque tant de splendeurs
qu'ils se croyaient naïvement promises se transforment en une triste
réalité, sous les ponts et dans des squats sordides ?
Oui, l'occident étale une richesse pourtant bien inégalement
partagée, mais comment le sauraient-ils ? Une richesse, une abondance
que ces pauvres gens croyaient partager, qu'ils pensaient accessible...
Leur parle-t-on jamais du travail nécessaire pour bâtir cette
richesse ? Des générations d'obscurs artisans qui ont travaillé
sans cesse pour perfectionner leur art ? En Algérie, ils voyaient
le travail des colons, des ouvriers et pourtant qu'ont-ils fait ? Massacre
et gabegie...
Ce qu'ils voient, ce sont des gens, peu scrupuleux sans doute, accéder
à des postes éminents et soudain victimes de leurs turpitudes
dégringoler du Capitole à la Roche Tarpéienne...
Ne se disent-ils pas alors qu'ils seront plus malins et qu'ils accrocheront
leurs pauvres vies aux wagons de la réussite, à n'importe
quel prix, par n'importe quel moyen...
Notre occident et tout particulièrement la France parisienne ont
perdu la boule. Ce sens commun et cette mesure qui firent jadis son rayonnement
- bien sûr, non sans contre exemples notables- ont-ils disparu complètement
de notre pays ? Je ne peux le croire.
Mais il faut que le vrai peuple de bon sens se réveille, lui aussi,
de son éblouissement médiatique pour comprendre que les
avertissements étaient prémonitoires et qu'il convient enfin
d'en tenir compte.
Malgré le temps et les déceptions, j'ai toujours mal à
ma patrie, la France, celle qui était dans nos curs, tellement
aimée, tellement admirée lorsque nous la chantions dans
notre pays perdu, l'Algérie Française.
Geneviève de Ternant
Juin 2011
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Les voies du Seigneur sont bien tortueuses !
Eric Orsena fait remarquer combien la division des différents
ministères a retardé la connaissance des courants et combien
la réunion sous l'effet de l'urgence des océanographes et
des astrophysiciens permit des avancées considérables des
sciences.
Cela me fit penser qu'au moment de la conquête de l'Algérie,
quatre ministères se partageaient, le couteau entre les dents,
le devenir de ce pays. Il est infiniment probable que, s'ils s'étaient
entendus, ils auraient conclu à l'impossibilité de faire
de ce pays hostile par sa nature aride et la fâcheuse tendance de
ses habitants à s'entretuer, quoi que ce soit de civilisé
; disons de " moderne " pour ne froisser personne.
Et je ne serais pas l'improbable fruit d'ancêtres normands et audois,
qui eux se connaissaient et d'autres venus du Nivernais dont ils n'auraient
sans doute jamais bougé. Et je ne compte point les apports italiens,
espagnols et polonais qui doivent faire de mon ADN un puzzle européen.
N'étant pas un phénomène rare ni remarquable, je
conclus que la race pied-noir est issue des rivalités intestines
des ministères parisiens. Car les documents nous apprennent, pour
peu qu'on les lise sans préjuger, que cette histoire fut en effet
la plus folle et la plus généreuse des utopies du XIX°
siècle.
Geneviève de Ternant
Mai 20011
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Bonnes consciences
J'ignore si vous êtes nombreux ou nombreuses à lire le
magazine féminin " Grazia ". J'ignorais son existence
jusqu'à ce qu'un article signé Anne Fulda, dans le Figaro
du 2 mai signale à mon attention la fatwa émise sous le
titre explicite : " Faites-les taire ! " contre deux journalistes
" qui ont en commun de dire tout haut ce que certains pensent tout
bas, de poser des questions qui dérangent, quitte à heurter
les bonnes consciences. " Vous ne serez pas étonné
qu'il s'agisse d'Ivan Rioufol et d'Eric Zemmour ! Et quand je dis fatwa,
le mot s'impose en synonyme d'Inquisition : " Des photos des "
accusés " dévorées par les flammes ". Ouah
! Le bûcher de Torquemada ! Et " Pas de liberté pour
les ennemis de la liberté ! " Cela ne vous rappelle rien ?
J'imagine que si les signataires de ces anathèmes avaient connaissance
de Présent, de Véritas et de quelques autres publications
pourtant moins confidentielles que le magazine en question, nous serions
nombreux à être voués aux flammes du politiquement
correct, n'est-ce pas, Jean Sévillia ?
* * * * * * * * * * * * *
Ce sont encore les " bonnes consciences " qui s'expriment
dans un autre genre pour victimiser l'Islam, soi-disant en butte aux méchants
chrétiens. Ce sont pourtant les Chrétiens qui sont assassinés
comme le 2 mars dernier le Ministre des Minorités Religieuses de
Pakistan, le catholique Shahbaz Bhatti ! Saluons le courage de son frère,
le Docteur Paul Bhatti qui a laissé sa blouse de chirurgien et
sa vie paisible en Italie pour prendre la place de son frère et
défendre les 3% des Pakistanais non musulmans : Chrétiens,
Hindous, Sikh etc... au péril de sa vie et peut-être encore
davantage maintenant après la mort de Ben Laden.
A-t-on entendu beaucoup de voix s'élever contre une telle violence
?
Les crimes commis au nom de l'Islam sont systématiquement minimisés
quand ils ne sont pas niés. Ainsi en va-t-il du génocide
perpétré par les Turcs contre les Arméniens. La Turquie
reste, en cela du moins, un état négationnistes puisque
toute personne qui l'évoque est passible de poursuites judiciaires
pour atteinte à la dignité turque ". Cette horreur
fut, en son temps condamnée officiellement le 24 mai 1915 : "
La France, la Grande-Bretagne et la Russie ont écrit à la
Turquie qu'elle devra " rendre des comptes à la fin du conflit
pour les crimes commis contre les Arméniens. " et le 10 août
1920, le Traité de Sèvres mentionne le principe de "
crime contre l'humanité commis par l'Etat Ottoman contre les Arméniens.
" Ce terme sera repris par la convention de 1948.
Partout, en pays musulman, les violences anti chrétiennes se sont
multipliées au cours de l'année 2010 et continuent malgré
la solidarité dont certains musulmans ont fait preuve envers des
familles chrétiennes menacées, et cela au péril de
leur vie. Nous avons connu cela aussi en Algérie.
Après le pogrom de Gojra, le 28 août 2009 ou onze personnes
dont deux enfants ont été brûlés vifs et l'incroyable
déni de justice lorsque Shaziah Shaheen, jeune domestique chrétienne
de 12 ans, morte en janvier 2010, violée, os cassés, traces
de fer à repasser dans le dos, ongles arrachés, les médecins
légistes pakistanais ont conclu à une mort par MALNUTRITION.
Et Asia Bibi, mère de famille chrétienne, accusée
à tort de blasphème...
Indigné au-delà de toute espérance, l'Evêque
de Faisalabad, Mgr John Joseph s'était suicidé devant la
cour de justice le 6 mai 1998. Peut-être ce sacrifice et tant de
sang innocent versé a-t-il pu porter fruit : La commission des
droits de l'homme du Pakistan et le réseau récent "
Citoyens pour la démocratie " comprend des groupes musulmans
et la commission justice et paix des Evêques pakistanais. Devant
tous ces drames, nous n'avons guère entendu " les bonnes consciences
"
A l'heure où les " printemps arabes " tentent de donner
un peu de liberté aux peuples, espérons que les leçons
seront tirées des abominations commises au nom d'un Islam dévoyé
et qu'une Histoire véritablement honnête, connue de tous
dans ses ombres et ses lumières, dans son humanité et sa
spiritualité, fasse enfin leur juste place aux hommes de bonne
volonté.
Geneviève de Ternant
6 mai 2011
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Marchons ! Marchons !
A Toulouse, une expérience est en cours qui me ravie : En marchant
sur certains trottoirs de certaines rues, les passants fabriquent de l'énergie
qui sert à éclairer des lampes LED. Merveille ! J'espère
que cette lumineuse invention va se généraliser. Les trottoirs
de nos villes vont rendre obsolètes les énergies nucléaires
que séismes et tsunamis rendent suspects et les si laides éoliennes.
Bien mieux, les manifestations seront encouragées en haut lieu
et canalisées sur les trottoirs de part et d'autre des rues où
elles circulent habituellement. Les travaux d'utilité générale,
généreusement distribués par les magistrats, obligeront
les délinquants à arpenter telle ou telle rue, théâtres
de leurs douteux exploits, afin qu'elles soient brillamment éclairées,
décourageant du même coup la concurrence voyoucratique.
Nos péripatéticiennes obtiendraient le Mérite civique
en fonction du rendement des lampadaires.
Les footballeurs et les rugbymen, au lieu de s'aligner en rang d'oignons,
chanteraient la Marseillaise en arpentant le tour du stade : Marchons
! Marchons !
Ah ! Si cette invention sublime avait été déjà
en usage du temps où tout Alger, tout Oran, toutes les villes d'Algérie
piétinaient l'asphalte en mai 1958, en Janvier 1960 ou en avril
1961, l'énergie de nos pieds (noirs, naturellement) aurait neutralisé
l'intérêt pour le pétrole, le gaz et nous serions
peut-être encore dans notre pays bien aimé
Geneviève de Ternant
Avril 2011
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Démocratie essorée
On nous a assommés depuis des jours et des jours de "
front républicain ", de " morale républicaine
", de " démocratie républicaine "
Le " front républicain " ? Il est tout plein de rides
profondes, pardon, de courants contraires. La " démocratie
républicaine ", si j'ai bien compris, c'est ôtes-toi
de là que je m'y mette. Mais la " morale républicaine
" qu'est-ce que c'est ? Voyons donc ce qui n'est pas cette morale
là. La famille ? Un père, une mère, des enfants ?
C'est ringard : A exclure ! La religion ? Ah ! Là, il faut faire
le tri. Je n'oserai m'y aventurer. L'amour du prochain ? Quel prochain
? Son voisin de palier ? Sûrement pas ! Donc, un nouveau voisin
qui n'a pas notre vieille culture (A exclure, naturellement !) ni nos
bonnes vieilles habitudes (choucroute, quiche Lorraine, cassoulet : Du
cochon ? Horreur !) Donc, un prochain à trier aussi.
Difficile à définir, cette " morale républicaine
", même par son contraire
Je crois comprendre : La "
Morale Républicaine " (avec des majuscules, s'il vous plait
!) c'est accuser les autres, tous les autres, de racisme et de vouloir
la mort de la démocratie.
Pauvre démocratie ! Où est-elle lorsque la moitié
du pays ne va pas voter, par dégoût, par fatalisme. Elle
est essorée comme une vieille serpillière. Elle a trop servi,
et à de bas usages. La " morale républicaine "
ce serait aussi de donner des moyens. Des " moyens " c'est de
l'argent et de préférence, celui que l'on n'a pas. Et pourquoi
faire ? Pour le jeter dans des puits sans fonds, véritables tonneaux
des Danaïdes. Ce serait aussi de voter des lois et ne pas les appliquer.
La " morale républicaine " ne veut pas la punition du
pêcheur, elle préfère la mort de sa victime. Une victime
morte ne grève pas le budget des retraites. Un pécheur punit,
cela coûte en prison, en réinsertion, en récidive
Donc, on ne s'y résout qu'en dernière extrémité.
Les autres, les " petits délinquants " qui empoisonnent
la vie des honnêtes gens, ceux-là plastronnent dans les cités.
C'est là, la " morale républicaine " en France.
Mais à l'étranger, il en va différemment : Pas question
de laisser des chefs d'état faire joujou avec leurs sujets. Là,
on nage dans les bons sentiments, ceux qui provoquent les plus grandes
catastrophes : Afghanistan, Iran du Shah, Irak de Saddam, Kosovo (Pour
les Serbes, ils n'avaient qu'à ne pas naître là, après
tout, ils n'y étaient que depuis un bon millier d'années
!) et la liste est longue.
Et la Libye et la Côte d'Ivoire
Mais Kadhafi et Gagbo ne sont
pas faits du même métal que Moubarak ou Ben Ali. Loin de
là ! Ils finiront par partir ou être tués, et ce sera
sans doute fait lorsque ces lignes paraîtront. Mais à quel
prix ! Et quid des autres potentats d'Afrique et du Moyen-Orient. Pour
peu que Bernard-Henri Lévy y mette son grain de sel, on n'a pas
fini d'en voir
Denis Tillinac, expose avec son humour habituel le problème des
pauvres tyrans qui n'ont plus d'asile politique dans ce monde de "
morale républicaine " à part, peut-être, chez
Hugo Chavez et Omar Bongo, et encore, si BHL ne s'en mêle pas
L'humour british a fait de Sainte Hélène le petit royaume
de Napoléon. Ce ne serait peut-être pas mal d'y envoyer les
chefs d'état déchus. Ils y couleraient des jours paisibles
en philosophant sur la Roche Tarpéienne et en jouant à la
pétanque. Il est même possible qu'ils en fassent un paradis
fiscal. Ces gens là sont capables de tout.
Geneviève de Ternant
Avril 2011
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Chaos
Chaos sur le monde par les hommes et par la terre. Comment ne pas
avoir une pensée attristée pour les Japonais frappés
par une épreuve atroce ? Habitués à sentir la terre
trembler sous leurs pieds, ils ont du faire face, en plus, à la
colère de la mer ! Le serpent sur lequel, dit la légende,
est posé l'archipel a secoué ses anneaux provoquant séisme
et tsunami. Puisse-t-il se rendormir pour longtemps et permettre à
ce peuple admirable de dignité et de courage de reconstruire son
pays et de panser ses plaies.
C'est un séisme politique sans précédent qui emporte
l'Afrique. Les peuples éduqués, liés à la
terre entière par les moyens techniques de communication n'ont
pourtant point abandonné les vieux réflexes tribaux qui
ont fait leur force depuis la nuit des temps. Ils tentent d'inventer une
nouvelle forme de liberté dans la douleur et trop souvent dans
la violence.
Je suis abasourdie d'entendre les partis politiques français applaudir
à une ingérence dépassée. Nous, Français
d'Algérie, savons bien que les tribus s'entretuent mais retrouvent
leur unité dans la guerre de religion, la guerre contre l'occident
" chrétien " ou demeuré tel dans l'esprit des
soumis à l' "oumma " Que va faire la France dans cette
galère ? Même avec les précautions de langage les
plus tarabiscotées, l'intervention de l'Europe et de l'Amérique
ne peut être ressentie que comme un outrage ; la supériorité
technologique, comme une humiliation. Le courage de nos aviateurs, de
nos marins, de nos soldats ne devrait pas, me semble-t-il, être
engagé dans cette aventure qui ne peut, à terme, et même
en cas de succès, qu'être assimilée par les peuples
d'Afrique à un relent de " colonialisme " qu'on leur
a appris à haïr. Peuples et Chefs d'Etat Moyen-orientaux ont
besoin de temps et de compréhension. Tous sont déstabilisés
par la révolution Twitter et Facebook. Il aurait fallu, il faudrait
peut-être encore, que l'Europe les accompagne avec délicatesse
et compréhension, avec respect
ou ne s'en mêle pas
du tout, elle qui gère si mal ses propres habitants, anciens et
nouveaux.
Les frontières factices héritées de la colonisation
ont groupé des tribus sans cohésion, en ont séparé
d'autres, véritable chaos ethnique. Il faut beaucoup de temps pour
qu'un pays devienne une nation. C'est ce qui se passe dans la douleur
en Afrique, mis à part les vieux pays comme le Maroc, unifié
depuis longtemps, la Tunisie depuis Carthage et Rome ou l'Egypte depuis
les Pharaons et d'autres encore
Mais il faut moins de temps pour
détruire une nation et je pense à Soljenitsyne qui écrivait
en 1975 quand paru " L'Archipel du Goulag " :
" O vous, penseurs de gauche de l'Occident, amants de la liberté,
Vous, travailleurs de gauche,
Vous, étudiants progressistes d'Amérique, d'Allemagne et
de France,
Pour vous, mes révélations comptent bien peu.
Pour vous, mon livre tout entier ne vaut rien. Vous ne le comprendrez
Que lorsqu'ils vous crieront : " Les mains dans le dos ! "
Et quand vous prendrez vous-même, le chemin de notre archipel. "
L'archipel a-t-il tellement changé ?
Est-ce que la France profonde, enfin, se réveille ?
Geneviève de Ternant
Mars 2011
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Ces Colons là
Je retrouve dans mes archives une lettre du Général
René Laure dont j'avais publié une critique de son livre
: " De Salan à Boumediene " signée de Robert Parienté
en Juillet-Août 1980. Il y avait joint une lettre extrêmement
émouvante que je retranscris ci-après tant elle exprime
avec noblesse et simplicité ce que les " Français de
France ", comme nous disions, auraient certainement pensé
et compris s'ils s'étaient donné la peine de voir les choses
sans arrières pensées idéologiques :
Reims 14 mai 1980, Général,
J'ai lu votre très grand livre avec le cur serré et
une totale adhésion à tous vos jugements.
Je ne peux m'empêcher de vous l'écrire et aussi de vous expliquer
pourquoi je ressens cette guerre d'Algérie avec encore tant de
violence.
Une de mes filles, à la suite d'une jaunisse, a dû faire
une cure à Vichy, emmenée par sa grand-mère en juin
47. La Providence a voulu qu'un colon algérien de 32 ans soit dans
le même hôtel et tombe amoureux d'elle au premier regard.
Manuvres pour l'approcher. Et au bout de 3 semaines, il avait bien
pris sa décision. Cela ne nous paraissait pas très sérieux.
Elle n'avait que 20 ans et était très enfant, encore. Enfin,
je suis partie avec elle pour Alger afin de me rendre compte sur place.
L'arrivée sur Alger fut un éblouissement. Le colon nous
attendait. Promenade des Crêtes, puis départ pour le bled
par Boufarik, Blida, les gorges de la Chiffa, Médéa, la
route de montagne jusqu'à Loverdo où nous attendait Madame
Richard, veuve, vivant là avec ses deux fils, son gendre veuf et
les deux enfants de celui-ci.
Simplicité de la maison, mais une remarquable bibliothèque,
une collection de disques classiques, des revues littéraires. Ceci
en disait long sur la mentalité des habitants. Et quelle vue sur
la Mouzaïa !
A 5h du matin, les 3 hommes partaient aux champs avec leurs ouvriers.
J'ai pu voir de près ce qu'était l'affection, la confiance
qui existaient entre eux. Et j'ai compris la chance qu'avait ma fille
de faire sa vie dans ce pays avec un homme d'une telle valeur.
Ils se sont mariés à la Trappe de Tibarinne, bénis
par le Père abbé alsacien qui lui aussi travaillait aux
champs avec ses Pères pour aider les ouvriers, les soigner, les
aider de toutes façons sans faire de prosélytisme, suivant
les directives de Mgr Lavigerie.
Pierre Richard et sa femme habitèrent aux Mérachdas où
le père de Pierre avait acheté quelques hectares de brousse
mise petit à petit en valeur. 35 Km de Loverdo, 13 de Berrouaghia,
le plein bled. Vue sur le Djurdjura. Seul voisin, un marabout à
10 Kms. Et lorsque ma fille était seule, la maison était
gardée par un ancien sergent arabe muni d'un fusil.
Pendant 7 ans, ce fut une vie merveilleuse puis, en septembre 54, Cécile
vint à Alger avec ses filles pour qu'elles puissent faire des études
régulières. 1 mois après, aux vacances de Toussaint
ce fut le drame. Tablat, Palestro.
Pierre Richard faisait la navette tous les 10 jours pour venir voir sa
famille à Hydra.
Pendant les 8 ans de guerre que mon gendre a passé seul aux Mérachdas,
ses ouvriers lui ont témoigné une affection, un dévouement
total. Son contremaître était cependant affilié au
FLN. Mais tout à fait loyal envers son patron et le prévenant
toujours du danger. Un soir, il lui dit ne rentre pas coucher chez toi.
Les fells te guettent. Couche à la ferme avec les militaires à
150m de sa maison. Le détachement qui cantonnait là était
commandé par le propre neveu de De Gaulle, désespéré
de l'imperméabilité de son oncle qui ne voulait rien entendre.
Et toute cette loyauté, cette amitié, ont été
gâchées.
Pierre, après l'indépendance, a essayé d'entrer comme
conducteur et moniteur de machines agricoles à la coopérative
de Berrouaghia. Refus des autorités supérieures. Sa ferme
brûlée, sa maison démolie, les puits comblés.
En 58, le jeune frère de Pierre (30 ans, 4 enfants) qui servait
de guide la nuit aux militaires, a été attiré dans
un guet-apens, sous prétexte de servir d'interprète entre
les ouvriers carriers et les militaires qui les accompagnaient. Il a été
massacré et 13 soldats aussi.
Le beau-frère fut arrêté à Alger, puis transféré
à La Santé pendant 10 mois pour avoir caché le Colonel
Gardes chez lui.
Pierre Richard et sa mère ont voulu rester en Algérie à
Loverdo où la population les protégeait. Une nuit, à
2h, un des ouvriers est venu les prévenir de partir de suite parce
que les Fells devaient arrêter Pierre à l'aube. Ils sont
restés à Alger jusqu'au jour où, ayant petit à
petit, vendu leurs meubles à vil prix pour acheter de quoi vivre
il ne leur est resté que 2.000 FR. Alors ils sont revenus, et Pierre
a recommencé à défricher une terre à vigne
que la SAFER l'avait autorisé à acheter avec le prêt
du gouvernement. Il a très mal supporté le climat de Libourne
quoique travaillant très dur. Il est mort en quelques heures en
1976 et ma fille a repris le manche et sa belle-mère, 90 ans, reste
moralement comme un roc et se console, si on peut dire, avec Soljenitsyne.
Je suis confuse de vous avoir écrit une si longue lettre personnelle.
D'autant plus que je ne vous ai pas dit combien j'avais été
captivée par la 1ere partie de votre livre sur le Sahara. C'est
un grand livre d'un bout à l'autre. Je le fais lire maintenant
à l'un de mes petits-fils de 14 ans qui est passionné par
l'Armée.
Quant à tout ce que vous dites de De Gaulle, mon mari et moi étions
tout à fait d'accord avec vous. Ma cousine germaine avait épousé
le cousin germain du général et était très
liée avec Madame De Gaulle. Nous avons essayé de lui faire
passer des documents très intéressants. Mais nous avons
vite compris que sa décision était prise et qu'il ne voulait
écouter aucun autre avis.
Pardonnez-moi de vous avoir écrit si longuement
J'ai 88 ans
et je revis avec intensité votre livre.
J. Chatelin, infirmière des 2 guerres, mère de 7 enfants
dont 3 garçons engagés en 39-42-44
Il me semble que ce document est à verser à nos archives
dans sa douloureuse noblesse.
Geneviève de Ternant
Mars 2011
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La Porte Dorée de l'Immigration
La Cité de l'immigration, le Palais de la Porte Dorée
vient d'être - temporairement ? - fermée par la Préfecture
de Paris. Située dans le XII° arrondissement, sur le Périph'
non loin de la porte de Charenton -N'y voyez pas une allusion perfide
à l'hôpital du même nom, mauvais esprits que vous êtes
! - cette institution voulue par Raffarin, confiée à Jacques
Toubon et dirigée par Luc Gruson fut conçue en 2003 et ouverte
en 2007 avec l'idée de montrer que la France s'est bâtie
en partie grâce aux étrangers accueillis dés la fin
du XIX°siècle.
C'est enfoncer des portes ouvertes. Mais enfin, les Belges, les Italiens,
les Portugais, les Russes se sont établis sur le sol français
soit pour des raisons économiques soit pour des motifs politiques.
Ils n'ont jamais essayé de modifier la culture française
et se sont adaptés à nos lois. Le fait qu'ils étaient
Européens, de culture gréco-romaine ou slave et de religion
catholique, romaine ou orthodoxe leur a permis de prendre progressivement
et courageusement leur place dans la société française
et principalement urbaine. Tous avaient le sens du travail et le désir
de donner un sens à leur vie pour que leurs enfants, tout en gardant
le souvenir de leur passé familial deviennent des Français
par l'école, le service militaire et le travail en commun. Malgré
tout ces points communs entre ces immigrés et les autochtones,
l'intégration ne fut pas facile ni facilement admise par les Français
de souche que nul n'aurait eu l'idée d'appeler des " souchiens
" !
Rappeler leur histoire au sein de ce musée de l'immigration ne
me semblait déjà pas tellement indispensable. Pourquoi gratter
de vieilles cicatrices ? Mais enfin, historiquement, c'était défendable.
Comme il fallait s'y attendre, les grandes vagues de la période
post coloniale n'ont pas tardé à submerger la malheureuse
cité, car, constate Jacques Toubon : " L'immigration n'est
pas vue comme un terme positif "
Et Luc Gruson dans un bel
euphémisme : " La Cité souffre d'une image brouillée
"
Les bons apôtres !
Si nous remontons dans le passé, les choses ne manquent pas de
sel : Les locaux avaient été construits pour l'Exposition
coloniale de 1931. Ils sont très beaux et très grands. On
y abrita d'abord le musée national des Arts d'Afrique et d'Océanie.
Mais ces collections émigrent au Quai Branly. Le public vient,
peu nombreux et passablement déboussolé. Le but qui était
d'en faire un lieu de découverte, d'expositions, de musique et
d'art vivant devient si nébuleux que deux membres du conseil scientifique
démissionnent et que La Cité ne fut jamais inaugurée
officiellement. Et là-dessus, patatras ! Le 2 octobre 2010, 500
sans papiers soutenus par la C.G.T. envahissent le Palais. On imagine
les dégâts lorsque la situation perdure et que plus de 300
personnes dorment sur place ! Le gouvernement ne veut pas d'une expulsion
manu militari et donc, on négocie. Pendant des semaines le rare
public, les scolaires déambulent parmi les sans papiers qui déploient
deux banderoles sur la façade : Le gouvernement ne réagit
pas, les responsables du Palais non plus, journaux et télé
n'en parlent pas. Le public déserte et vendredi 28 janvier, après
presque quatre mois d'occupation, la préfecture ordonne la fermeture
sur demande du directeur, Luc Gruson. L'entreprise à vocation culturelle
avouée et officieusement politique est un immense gâchis.
Preuve est faite que l'immigration postcoloniale ne saurait être
évoquée sereinement. La Porte Dorée de l'Europe ne
s'ouvre pas toujours sur un avenir du même métal. A chacun
d'en tirer les conclusions qu'il voudra
J'oubliais : Sur la porte de ce bel édifice était inscrit
: " Palais de la Porte dorée - Cité Nationale de l'Histoire
de l'Immigration - Aquarium ". Dans cet aquarium combien d'idéologues
ont sombré corps et bien ? Combien de piranhas ont nagé
en eau trouble ?
Geneviève de Ternant
31 janvier 2011
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Treize ? Cela porte malheur !
Treize généraux et officiers chiliens actifs durant
la dictature de Pinochet ont été condamnés, par défaut,
à Paris, à des peines allant de 15 ans à la perpétuité
pour la disparition de quatre Français. Le Procureur général
de Paris, François Falleti, de proclamer fièrement : "
La France n'oublie pas ses ressortissants victimes de faits d'une gravité
aussi exceptionnelle. " Et l'avocat général, Pierre
Kramer, note " qu'on se situe dans un contexte qui se rapproche du
crime contre l'humanité ". Que cela est bien dit, juste et
nécessaire. Jamais, vraiment ? Pas le moindre doute ? Aïe
! Ce procureur, cet avocat général n'ont-ils pas la plus
petite mémoire historique ? Nos assassinés, nos disparus,
n'étaient-ils donc pas des " ressortissants français
" ? Victimes de " faits d'une gravité exceptionnelle
" ? La chasse au roumi du 5 juillet 1962 ne se situe-t-elle pas dans
un " contexte qui se rapproche du crime contre l'humanité
" ? Lorsque Roberto Pesle, fils d'un disparu chilien, Etienne, s'écrit
avec toute sa douleur toujours vive après 37 ans : " Mon père
n'est pas officiellement mort, ma mère n'est pas officiellement
veuve ! " ne reconnaissons-nous pas le cri de désespoir des
familles des disparus d'Algérie, tout au long de l'année
1962 et aussi avant et après ? Pourquoi notre cri n'est-il jamais
recueilli par un procureur, par un avocat général ?
Pourquoi les responsables du gouvernement d'alors, De Gaulle en tête,
ne sont-ils pas stigmatisés aussi vertement que ces officiers chiliens
? Pourquoi les tortionnaires du SAC et leur chef, Monsieur Pasqua, toujours
vivant, lui, ne sont-ils pas accusés de ces crimes abominables
sur des " ressortissants français " ?
Pourquoi les responsables FLN, toujours au pouvoir en Algérie ne
sont-ils pas cloués au pilori de la vindicte publique ? Pourquoi
nos écrits, nos recherches historiques sont-elles systématiquement
étouffées ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, des " ressortissants
français " qui demandent justice ?
Ce ne sont même pas des " déserteurs du prétoire
" comme le dit Maître Kramer, puisqu'ils ne sont cités
devant aucun prétoire, puisque la parole des victimes n'est nullement
prise en compte et ce ne sont pas les textes ridicules qui déclarent
juridiquement morts les disparus d'Algérie qui peuvent apporter
le moindre apaisement aux familles réduites au silence.
Lorsque la sur d'un disparu chilien, Alphonse Chamfreau, s'écrit,
bouleversante : " J'ai l'espoir qu'aucun peuple du monde ne souffrira
comme ont souffert les Chiliens, " ! nous savons que le calvaire
des peuples est sans cesse recommencé, mais qu'il arrive que passe
la justice. Nous l'attendons encore, 50 ans après
Geneviève de Ternant
Décembre 2010
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FRANCO et le Maghreb
Je viens de lire un livre fort intéressant, écrit par
Bartolome Bennassar et sobrement intitulé : FRANCO (Editions Perrin
1995). Je me suis particulièrement intéressée aux
chapitres où sont évoqués les rapports du Caudillo
avec le Maghreb.
On sait que Franco, frais émoulu de l'Ecole Militaire, fut envoyé
au Maroc dans sa partie nord soumise à l'Espagne. Il n'est peut-être
pas inutile de rappeler certains faits historiques peu ou pas connus des
Français des deux rives à l'époque.
Après l'offensive allemande et sa spectaculaire victoire sur la
France en 1940, Mussolini, convaincu de l'hégémonie définitive
de l'Allemagne en Europe, s'empressa de déclarer la guerre à
la Grande Bretagne et à la France. Qu'allait faire Franco ? La
tentation d'intervenir dans le conflit était forte et l'occasion
se présentait de s'emparer des positions en Afrique du Nord dont
la France avait, dans le passé, frustré l'Espagne, et de
récupérer Gibraltar.
Mais l'Espagne sortait à peine de la terrible guerre civile qui,
de 1936 à 1939, l'avait ensanglantée.
Franco offrit donc à Hitler d'entrer en guerre moyennant des avantages
en terre coloniale mais aussi des compensations considérables en
carburant, matières premières et aide alimentaire qui furent
jugées très exagérées par Ribbentrop. Cette
offre fut réitérée plusieurs fois sans plus de succès
: Le Caudillo exigeait outre l'ensemble du Maroc et Gibraltar, l'Oranie
et les territoires d'Afrique occidentale avec l'enclave d'Ifni et naturellement
des livraisons conséquentes de blé, d'orge, de pétrole,
d'armes. Les récoltes de blé, d'avoine, d'orge et de seigle
avaient en effet été catastrophiques dans les années
1939-1940. D'immenses zones, ravagées par la guerre civile, restaient
en jachère et le pays s'enfonçait dans lé pénurie.
Les Espagnols souffraient de famine. Les généraux franquistes,
même ceux qui étaient les plus favorables à l'Axe,
considéraient que l'Espagne n'était pas en mesure de se
lancer dans une guerre.
Hitler avait, au début, traité les offres de Franco avec
désinvolture. Mais il changea d'avis lorsqu'il se trouva confronté
à la résistance de l'Angleterre. Paradoxalement, les demandes
d'aide alimentaire de Franco trouvaient un accueil favorable auprès
des Etats-Unis et même de la Grande Bretagne, toujours pragmatique
: Elles se concrétiseront ultérieurement, en 1943 et 1944.
Pearl harbor précipita le mouvement.
Un autre aspect est à considérer : Franco, profondément
catholique et viscéralement anticommuniste, fut choqué par
le pacte germano-soviétique et l'envahissement de la Pologne, pays
catholique. Luis Carrero Blanco, bras droit de Franco écrira :
" Qui sait si Dieu ne confit pas à L'Espagne, une fois de
plus, de sauver la civilisation chrétienne ? "
Cependant Franco n'était pas à l'abri d'actions contre sa
toute puissance de l'intérieur et de l'extérieur. L'auteur
fait état à partir de novembre 1943 de " débarquements
sporadiques de guérilleros sur les plages andalouses (Malaga, Nerja)
en provenance d'Oranie où Santiago Carillo avait préparé
et entraîné une soixantaine d'hommes. "
Le PCE, parti formé de républicains espagnols réfugiés
en France " contrôlait plusieurs milliers de guérilleros
espagnols sous la direction de Jean Monzon, naguère procureur d'un
tribunal populaire et gouverneur civil d'Alicante dans les derniers mois
de la République. "
Celui-ci ordonna l'invasion de l'Espagne à partir du Val d'Aran,
contre l'avis des anarchistes et des socialistes espagnols exilés
qui savaient cette initiative vouée à l'échec. Cette
invasion manquée renforça Franco en Espagne mais sonna le
glas des ses prétentions sur le Maghreb occidental.
Beaucoup de républicains espagnols avaient fui l'avance des troupes
franquistes dans les années 1938 et 1939. Ils avaient débarqué
sur les plages oranaises et s'étaient intégrés à
la population déjà fortement marquée de la présence
espagnole depuis la conquête française de 1830. Les enfants
étaient scolarisés et les familles se souciaient peu, pour
la plupart, de renoncer à la paix française dans une province
qui n'avait pas connu l'oppression allemande ni italienne. Les Français
furent mobilisés, qu'ils fussent Français de souche ou naturalisés
et tous firent vaillamment leur devoir. Mais les Espagnols fraîchement
débarqués ne pouvaient l'être. Certains s'engagèrent
mais les autres trouvèrent facilement du travail dans les villes
comme dans le bled où ils contribuèrent à faire marcher
le pays coupé de la métropole.
La religion catholique qui était commune fit office de lien car
on oublie souvent que si les hommes républicains se montrèrent
farouches anticléricaux durant la guerre civile, ils s'opposaient
souvent dans leur propre foyer aux femmes espagnoles, (à l'exception
des pasionarias) demeurées très pieuses et qui vécurent
la défaite et l'exil comme une punition divine. J'en ai entendu,
dans mon enfance oranaise, bien des récits. Elles prirent le pouvoir
domestique sans états d'âme mais dès que les hommes
furent en mesure de voter, ils votèrent à gauche : Elles
n'avaient pas de bulletin de vote ! L'Oranie était rouge en majorité
bien que des municipalités de diverses couleurs se soient succédées.
Dans les années 1940-1955, Franco incarna pour l'Espagne l'homme
providentiel qui rétablit la paix et une certaine aisance : Ce
fut un véritable culte de la personnalité. D'autant plus
que les nations occidentales le tenaient à l'index et les Espagnols
étaient mal tenu au fait de leurs progrès matériels.
La main mise soviétique sur l'Europe de l'Est en 1947 et le coup
de Prague en 1948 déclanchèrent la guerre froide et Franco
qui avait toujours prédit ce retournement d'alliance se trouvait
conforté et bientôt reconnu tout d'abord par les Américains
avec lesquels il négocia les bases pour les Etats-Unis puis par
l'Angleterre suivie par la France en traînant les pieds : L'épine
du Maroc demeurait douloureuse.
La France en conflit avec le roi du Maroc Mohamed V tenta un coup de force
en l'assignant à résidence et en le remplaçant par
Le Glaoui. L'Espagne manifesta sa réprobation et l'échec
de la manuvre affaiblit la France si bien que l'indépendance
du Maroc devenait inéluctable et eut lieu en effet aussitôt.
Cependant la situation du protectorat espagnol sur le nord du royaume
chérifien devenait intenable. Toujours réaliste, Franco
le comprit : Il conclut un accord avec Mohamed V qui sanctionnait l'indépendance
de la zone espagnole dans le cadre du royaume chérifien tout en
conservant Melilla et Ceuta. Bartolomé Bennassar écrit à
ce sujet : " Franco eût préféré de beaucoup
retarder l'échéance de l'indépendance marocaine mais,
face à l'urgence, il sut agir avec célérité
pour éviter des incidents graves. " En 1958, Franco déclara
: " Des erreurs qui nous sont étrangères ont produit
une commotion dans la conscience du peuple marocain et stimulé
un sentiment naturel d'indépendance qui a précipité
le processus. Celui-ci aurait eu lieu de toute façon. " Manière
à peine diplomatique de prendre ses distances avec la politique,
il est vrai incohérente, de la France
Mais la position de
la France en Algérie en proie depuis novembre 1954 à la
révolte FLN en fut politiquement très fragilisée,
tandis que les armes pour le FLN transitaient à travers les frontières
poreuses. Cet aspect du conflit a été étudié
par nombre d'historiens qui ont démontré, archives à
l'appui, la connivence passive des douaniers espagnols. On a même
avancé que l'aide du Caudillo aux terroristes algériens
était le fruit de leur promesse de rétablir à Oran
le preasidio espagnol du temps du Cardinal Ximenes. Fantasme ? C'est probable
On peut s'étonner de cette connivence d'un chrétien convaincu
avec des terroristes musulmans qui préconisaient le djihad. Un
texte explique cette contradiction : En 1937, Franco déclarait
à l'Echo de Paris : " Nous autres, tous ceux qui combattons,
chrétiens et musulmans, sommes des soldats de Dieu et nous ne luttons
pas contre d'autres hommes mais contre l'athéisme et le matérialisme.
" (Franco, de Bartolomé Bennassar. P. 283, en note cité
par Enrique Salgado, Radiographia de Franco. P. 112)
Belle profession de foi, tandis que tombaient bel et bien " d'autres
hommes " !
Dans ce livre, l'auteur ne fait nulle part mention de la fondation de
l'O.A.S. à Madrid en février 1961 ni d'ailleurs de l'attitude
de Franco pendant les huit ans de la guerre d'Algérie. Peut-être
a-t-il étudié cette époque dans un autre ouvrage
puis qu'il en a publié plusieurs. Aucune mention non plus des nombreux
Français qui, durant les années 1942-1944, ont traversé
le Pyrénées pour rejoindre l'Algérie et prendre part
au combat de reconquête de la France occupée. On sait que
beaucoup furent emprisonnés quelques temps dans des camps d'où
ils s'échappèrent ou furent libérés pour reprendre
leur voyage. Franco, pourtant allié de l'Axe, ferma les yeux ou
même facilita leur périple On sait que sa police était
fort bien faite et qu'il n'ignorait rien. Pourtant, lorsque la zone libre
fut envahie après le débarquement des Américains
en Algérie, il pouvait craindre la colère d'Hitler et l'envahissement
de l'Espagne. Mais, en fin politique, il su manuvrer pour éviter
ce danger, jugeant qu'Hitler ne pouvait être sur tous les fronts,
est et ouest. Il gagnait ainsi la mansuétude des Alliés
Pour les membres fondateurs de l'O.A.S., sa cécité de circonstance
n'est explicable que par sa foi chrétienne, car, entre sa perception
de l'Islam de 1937 que nous avons vue, et celle qu'il découvrait
dans le djihad au Maghreb, il y avait un gouffre. Franco l'a compris,
mais ni De Gaulle, ni les Français
Il est curieux de voir la façon dont Franco a amusé et abusé
l'héritier légitime du trône d'Espagne, Don Juan.
Cela rappelle les faux espoirs donnés par De Gaulle au Comte de
Paris en 1942. Mais Franco fut bien moins machiavélique. Il organisa
sa succession en douceur et prépara Juan Carlos à son rôle
en mettant la condition de rester lui-même tout puissant jusqu'à
sa mort. Don Juan s'y résigna pour le bien de son pays, non sans
noblesse. De Gaulle, lui, laissa le Comte de Paris s'embourber dans le
complot fomenté pour assassiner l'Amiral Darlan, faisant ainsi
d'une pierre deux coups : Eliminer deux rivaux, l'un par la mort, l'autre
par disqualification. Aussi habile qu'abominable !
Franco s'identifiait au chevaliers anciens désignés par
Dieu pour sauver l'Espagne ; il ne s'identifiait pas à l'Espagne.
De Gaulle qui disait et pensait non pas qu'il servait la France mais qu'il
était la France croyait certainement à chacun de ses départs
spectaculaires que les Français, apeurés et repentants,
allaient le supplier de revenir rapidement. Espoir déçu
par deux fois et qui serait resté lettre morte sans l'innocence
stupide des Européens d'Algérie
Regrets éternels
!
Ainsi Franco fut en somme plus habile : Il ne lâcha jamais le pouvoir
et mourut tout puissant.
Geneviève de Ternant
Décembre 2010
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HONTE
Depuis quelques années, sous l'impulsion d'une gauche moralisatrice
et oublieuse, la France s'est fait une spécialité de la
honte.
Honte de son passé, de son présent et de son futur.
Honte personnalisée ou collective.
Honte traduite dans les livres, les films, les discours : Tout est contaminé
par ce sentiment devenu poison mortel.
" C'est, écrit Boris Cyrulnik, l'arme du conformisme par excellence.
" (Mourir de dire : la honte, Editions Odile Jacob). Le Professeur
Antoine Pelissolo, psychiatre à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière
écrit dans son livre : " Ne plus rougir et accepter le regard
de l'autre (Editions Odile Jacob 2009) : " La honte est une émotion
activée par une image négative de soi. Elle est aussi liée
au fait de se comparer à une norme sociale " (
) "
C'est une émotion terriblement commune mais ce n'est pas une maladie
pour autant. Simplement, chez certains, elle est ressentie trop intensément
ou revient trop souvent. " Bref, on peut avoir honte mais pas trop
n'en faut !
Et c'est bien là que le bât blesse !
Nous, Français, devrions avoir honte et battre éternellement
notre coulpe pour les Croisades mais les Arabes ne témoignent d'aucune
honte pour la prise des Lieux Saints et les massacres qu'ils y ont perpétrés.
Nous devrions avoir honte pour l'esclavage que nous avons pratiqué
mais ni les autres nations européennes ni surtout les nations musulmanes
du Moyen Orient ne paraissent disposées à rougir des mêmes
faits que ces dernières d'ailleurs ont continué de pratiquer
jusqu'à des temps fort récents.
Nous devrions avoir honte d'avoir coupé la tête de notre
Roi -ce qui fut inique et regrettable- mais les Anglais avaient raccourci
le leur bien avant nous et combien de Chefs d'Etat du monde actuel ont
assassiné leur prédécesseur et ne semblent nullement
incommodés par le remord.
Nous devrions avoir honte d'avoir colonisé l'Asie et l'Afrique
dans un but purement lucratif -ce qui est faux- mais les nations européennes
ainsi que la Chine et le Japon ont agi de même dans leur sphère
d'influence et ne parlons pas de l'URSS depuis la nuit des temps et après
Yalta. Mais celles-ci s'accommodent fort bien de leur passé tumultueux.
Seuls, les Français se couvrent la tête de cendre et battent
leur coulpe
Nous devrions avoir honte d'en avoir voulu à l'Angleterre pour
l'assassinat des marins de Mers-el-Kébir : Vénérée
Albion ! Quel gâchis !
Nous devrions avoir honte d'être demeurés pétainistes,
en Algérie, à l'instar d'ailleurs des 50 millions de Français
hexagonaux, et de ne pas, alors, condamné la Shoah, dont nous ignorions
tout Alors que les Anglais et les Américains ne protestaient pas
davantage puisque, nous dit-on, ils n'avaient pu croire les récits
hallucinants des rares rescapés à partir de 1942 et jusqu'à
la Libération
Nous devrions avoir honte de ne pas accueillir à bras ouverts les
malheureux du monde entier quand les autres pays sont bien moins généreux
et bien moins ouverts que la France.
Soulignons le fait que ces professeurs de morale n'ont, en majorité,
guère été aussi fraternels pour nous, Pieds Noirs,
arrivant désespérés à Marseille avec une valise
et la cage du canari
Mais, de cela, bizarrement, ils n'ont pas honte
La France qui fut longtemps l'emblème de la liberté aux
yeux du monde a entrepris de se rabaisser dans tous les domaines. Or,
pour être aimé et estimé, il convient de s'aimer soi-même,
sans arrogance, à sa juste valeur. Regarder l'autre avec estime
afin qu'il nous regarde de même.
Malheureusement, les Français ne faisant rien à moitié,
se distinguent dans le dénigrement comme ils se distinguèrent
naguère dans la suffisance. La honte, disions-nous, est un poison
et comme chaque Français se soucie peu de s'empoisonner, il rejette
sa culpabilité sur un autre, au choix : Les boucs émissaires
se sont succédés au cours de notre histoire : Lombard, Templiers,
religieux, nobles, extrême droite, Juifs, extrême gauche,
Pieds-Noirs
J'en passe car l'énumération serait fastidieuse.
Suis-je trop optimiste en demandant qu'enfin cessent ces anathèmes
? Qu'on regarde la vérité des circonstances, que le bon
sens fasse la part des choses. Bref, que l'on s'aime un peu
Geneviève de Ternant
Novembre 2010
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De l'honneur
Camus a écrit des merveilles et quelques horreurs. En feuilletant
distraitement le Figaro Madame du 6 novembre 2010, je tombe sur cette
phrase : " L'honneur est un luxe réservé à ceux
qui ont des calèches ", dans l'article de Marc Lambron (qui,
lui, ne cite pas sa source !) Un coup de poing en plein cur ! Cela
me rappelle la réponse abominable du Général Gambiez
au procès des Généraux " putchistes " :
" L'honneur, mon président, est une notion floue
"
Certes, au pluriel, les honneurs sont souvent réservés à
ceux qui, disait André Suarès, " mangent de la brioche
", mais, au singulier, il est " justement ", je crois,
j'espère, l'apanage des " justes ", qu'ils soient riches
ou pauvres ou ce serait à désespérer.
Encore faut-il s'entendre sur le sens du terme. Mon père, homme
d'une parfaite droiture, disait : " l'honneur c'est de pouvoir se
regarder dans une glace sans rougir ! "
Hélas, il semble que, dans notre monde tourneboulé, riches
ou pauvres aient oublié ce réflexe carminé !
De quoi rougiraient-ils ceux qui sont si contents d'eux quand ils ont
traîné dans la boue toute vérité, toute valeur
morale et assassiné en parole ou en action les malheureux attardés
mentaux qui osent parler d'honneur ? De quoi rougiraient-ils ceux qui
ont des vestes cent fois réversibles ? De quoi rougiraient-ils
ceux qui connaissent l'histoire et la laissent travestir ? Ceux qui promettent
en sachant qu'ils ne tiendront pas ? Ceux qui font sans cesse référence
à un " commandeur " que leurs pères ont été
trop heureux de renverser après tout le mal qu'il avait fait ?
De quoi rougiraient-ils ceux qui se lamentent sur le triste état
de la France après l'avoir pillée et laissée piller
?
L'Honneur ? Franchement, y a-t-il de quoi fouetter un chat ? Dansons sur
le volcan et, après nous, l'éruption ou le déluge
Et pendant ce temps, l'Honneur, ce pauvre petit dieu, est bien obligé
de se réfugier dans le cur des braves gens qui triment sans
se plaindre, dans le cur des braves Pieds-noirs qui n'ont pas brûlé
de voitures, n'ont pas mis la France à feu et à sang alors
qu'ils étaient dans le dénuement et le désespoir.
C'est pourtant ce à quoi s'attendait l'imbécile gouvernement
de l'époque et De Gaulle en tête, de la part des " braillards
" que nous sommes à ses dires
Braves gens qui ont retroussé leurs manches et donné leurs
jours et leurs nuits au travail afin d'élever correctement leurs
enfants et de permettre aux vieux parents de finir dignement leur vie
de déracinés. Pour ceux-là, l'Honneur n'est pas un
luxe ni une notion floue, ce n'est pas de la brioche, c'est leur pain
quotidien
parfois bien amer.
Geneviève de Ternant
Novembre 2010
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IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST
Il était une fois dans l'ouest
Non pas dans l'ouest de
l'Amérique, mais dans l'ouest d'un pays que l'on nomma Algérie.
Il était une fois une terre où les autochtones vivaient
pauvrement.
Les plus anciens identifiés, après une préhistoire
dont il reste peu de chose, étaient des Berbères. Puis déferlèrent
les conquérants, Phéniciens, Romains, Byzantins, Vandales,
Arabes et Turcs.
Les Phéniciens commercèrent, les Romains colonisèrent
et en firent " le grenier de Rome ", les Byzantins convertirent
au christianisme, les Vandales s'installèrent sur les côtes
et démolirent beaucoup, les Arabes achevèrent de casser
ce qui restait debout et convertirent à l'Islam par le fer et le
feu, les Turcs levèrent des impôts.
Les tribus berbères sédentaires cultivaient un peu de céréales,
un peu de cultures vivrières et élevaient un petit cheptel
que les Berbères nomades venaient régulièrement razzier,
et, sur la mer, les felouques barbaresques capturaient les navires marchands
et ramenaient des richesses et des esclaves.
Une importante colonie juive vivait en dhimmi, c'est-à-dire en
sous-citoyens et s'enrichissait en secret. Il en fut ainsi durant des
siècles jusqu'à ce que une dette impayée provoque
un mouvement brutal du chasse-mouche du Dey d'Alger. Et les Français
débarquèrent à Sidi Ferruch en 1830.
Or, les Français sont des animaux bizarres. Ils veulent qu'on les
aime. Aussi, après avoir au prix de lourdes souffrances, conquis
cette terre aride et pauvre, se mirent-ils en devoir d'en faire un pays
riche et fertile.
Il était une fois dans l'ouest des gens courageux et efficaces
qui défrichèrent cette terre ingrate, le fusil à
l'épaule, qui plantèrent, un peu au hasard, du blé,
des légumes et des arbres, parce que le soleil était trop
chaud et qu'il fallait bien pendre la gargoulette aux branches pour que
l'eau soit fraîche.
Ils tracèrent des sillons et plantèrent des oliviers, des
agrumes et puis, un peu aussi par hasard, de la vigne. Et la terre que
l'on n'avait jamais soignée, que l'on n'avait jamais travaillée,
que l'on n'avait jamais aimée, fut reconnaissante.
Elle donna des olives et de l'huile, des oranges et cette merveilleuse
découverte du Père Clément, elle donna des clémentines,
et, enfin, du raisin, un beau raisin plein de sève et de jus qui
fait un vin haut en degré, un vin incomparable. Des fermes blanches,
ombragées d'eucalyptus et parée de bougainvillées,
apparurent au milieu des sillons qui s'étendaient à l'infini.
Bien sûr, il y eut la sécheresse et l'inondation, les sauterelles
et les criquets, les années heureuses où l'on achetait du
matériel et de la terre, et les années de désespoir
où l'on empruntait à l'usurier d'abord, puis, plus tard,
dans les banques agricoles et les Maisons du Colon.
Et les villes poussaient
Il était une fois dans l'ouest,
nombre de petites villes et de gros bourgs dont les noms chantent dans
la mémoire
Relizane, la petite Cayenne, qui fit tant de morts
à la conquête, et devint un paradis, Mascara et son vin glorieux,
Aïn-Témouchent, Nemours, Saïda, Tiaret, et Tlemcen la
secrète, et Sidi-Bel-Abbès, et tant d'autres
Il était une fois dans l'ouest, une ville qui naquit dans l'anse
profonde de la Méditerranée, blottie au creux d'un ravin
où tournaient les moulins, c'était Ouahran, nous l'appelions
Oran.
Elle déborda bientôt de son Ravin Raz-el-Aïn et escalada
la falaise de Kargentah. Il y eut des soldats et des cantinières,
des cabaretiers et des artisans, des pêcheurs et des notaires, des
commerçants et des fonctionnaires, des colons et des artistes.
Elle devint une grande ville aux artères spacieuses. Les magasins
étincelaient de lumière et les néons des cinémas
clignotaient. On se promenait le long des rues et l'arbre de la Rue d'Arzew
requérait un jardinier pour lui tout seul
Il était une fois dans l'ouest, une ville où l'on aimait
chanter et rire, une ville autant espagnole que française, mais
qui s'affirmait farouchement française et l'avait prouvé
dans toutes les guerres.
Il était une fois dans l'ouest, une ville entre deux montagnes
: La Montagne des Lions qui ne faisaient peur à personne, et la
Montagne de Santa-Cruz qui, comme le Puy de Dôme pour Alexandre
Vialatte, a une hauteur morale beaucoup plus élevée que
sa hauteur physique.
Il était une fois, sur cette montagne-là, une Basilique
et une Vierge miraculeuse qui tend toujours les bras à ses enfants
déracinés
Geneviève de Ternant
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Une Histoire intéressante |
Cioran écrivait dans " Ecartèlement " : "
Seuls les peuples querelleurs, indiscrets, jaloux, rouspéteurs
ont une histoire intéressante : Celle de la France l'est au suprême
degré " et cela ne date pas d'hier puisque dans son de Bello
gallico, César faisait un constat analogue : " Dans la Gaule,
ce n'est pas seulement dans chaque ville, dans chaque bourg et dans chaque
campagne qu'il existe des factions, mais aussi dans presque chaque famille
: Ces factions ont pour chefs ceux qu'on estime, qu'on juge les plus puissants
; c'est à leur volonté et à leur jugement que sont
soumises la plupart des affaires et des résolutions. La raison
de cet antique usage paraît être d'assurer au peuple une protection
contre les grands : Car personne ne souffre que l'on opprime ou circonvienne
ses clients ; si l'on agissait autrement, on perdrait bientôt tout
son crédit. Ce même principe régit souverainement
toute la Gaule : Car toutes les cités sont divisées en deux
partis. " Ces deux textes cités par Jérôme Leroy
dans Valeurs Actuelles du 22 juillet 2010 me semblent plus que jamais
d'actualité en cette automne où non seulement la France
se coupe en deux : Celle qui travaille et celle qui exige, mais encore
chaque partie se divise en une infinité de sous partis, chacun
se croyant seul détenteur de la Vérité et du salut.
Mais il s'agit là de la Vérité et du salut pour l'avenir.
A chacun sa boule de cristal. Pour nous, à Véritas, il n'est
pas question de l'avenir qui de toutes façons nous semble bien
sombre, mais de la vérité du passé. Au fur et à
mesure que des documents font surface sur la période de l'Algérie
Française, depuis 1830 jusqu'à sa fin tragique, ce que nous
affirmions devient évidence. Nous n'avons jamais prétendu
que la conquête ait été une guerre en dentelle : Elle
fut cruelle et dure, mais elle appartenait à une époque
de colonisation de tous les pays d'Europe sur les continents africains
et asiatiques et il est impossible de porter un jugement moral du XXI°siècle
sur des hommes du XIX° à moins d'être habité par
l'idéologie moderne et non par le souci historique. Elle a été
menée par l'idéologie de l'époque qui croyait sincèrement
à la supériorité de l'Homme blanc et pensait apporter
le bonheur par le progrès matériel à des populations
que l'on croyait arriérées et sans culture. Or, que s'est-il
passé ? Les Français engagés dans cette entreprise,
pour la plupart des hommes de gauche, le plus souvent francs-maçons,
ont rencontré des indigènes lettrés et se sont pris
d'amour pour cette terre dure, de soleil et de froidure, ils y ont peu
à peu découvert un passé riche, une mosaïque
de cultures transmises par voie orale et se sont mis en devoir de la mettre
par écrit et de redonner à l'Afrique son passé. Cette
aventure intellectuelle s'est faite malheureusement sans l'appui des autorités
religieuses prépondérantes en Islam ni des autorités
religieuses chrétiennes qui furent systématiquement neutralisées.
Là encore, les dissensions inhérentes au caractère
français s'en sont données à cur joie. Et elles
continuent mais à voile retournée : Les gens réputés
de droite désirant qu'on reconnaisse le travail intellectuel de
leurs pères de gauche et ceux de gauche affirmant que ce travail
aurait détruit le patrimoine indigène. Ce serait à
n'y rien comprendre si on ne se référait au jugement de
César
Fort heureusement, certains scientifiques continuent imperturbablement
leurs recherches et découvrent enfouis dans les sables ou les tombes
les traces écrites de civilisations oubliées, s'attachent
à les décrypter et rendent à l'humanité ses
trésors méroïtiques nubiens et libyco-berbères
du VII°s avant J.C. que l'état de la science du temps de la
colonisation ne permettait pas de découvrir mais qu'elle n'a jamais
cessé de chercher, contrairement au mauvais procès qui lui
est fait.
Ne serait-il pas temps d'arrêter de jeter du sel sur les plaies,
de rabouter nos morceaux d'histoire et d'aller sereinement vers une connaissance
plus complète du passé proche et lointain sans mépris,
sans exclusives, avec un peu plus de hauteur d'âme et d'humilité
?
Geneviève de Ternant Octobre 2010
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PANACHE !
" Cette cambrure de l'âme de l'insolente nation française
" écrit Bruno de Cessole (Valeurs actuelles N° 3846 du
12 au 18/8/10) et je rêve devant l'image de Cyrano de Bergerac représenté
par Zier au début du XX° siècle.
" C'est tellement plus beau lorsque c'est inutile
" Où
donc est passée ta flamme, esprit français ? Où l'honneur
de la parole donnée ? Où la pointe fine de tes plaisanteries
?
" La panache suppose un air de légèreté qui
est gaulois et galant
"
Oh ! Combien est devenu rare dans nos journaux, dans nos émissions
de télé, cette légèreté si propre à
notre tradition nationale !
Gauloise ? Certes ! Puisque ce mot viendrait d'Henri IV à la veille
de la bataille d'Ivry : " Ralliez-vous à mon panache blanc
"Un Roi à la tête de ses soldats, un Roi qui les mènera
toujours sur le chemin de l'honneur, un Roi qui ne se cache pas derrière
un micro, qui ne fuit pas sa patrie en danger. Oui ! Là, le panache
est bien dans la " furia francese " crainte des ennemis. Elle
est dans le courage de François I° à Pavie, vaincu,
ayant tout perdu " fors l'honneur ! " Elle fut dans ces soldats
de La Grande Guerre qui ne craignaient qu'une chose : " que l'arrière
ne tienne pas
" Eux, dans la boue et le sang, ils tenaient
!
Elle fut dans les combats héroïques et sans espoir des soldats
de 1940 tenant les routes et les ponts pour permettre aux femmes et aux
enfants qui fuyaient de passer vers des refuges incertains et qui se firent
hacher en criant " Vive la France ! " et combien, parmi eux,
étaient des enfants d'Algérie, des Européens d'Algérie
avec leurs frères d'armes musulmans, combien ?
Panache ! Qui se souvient de ces jeunes d'Alger parmi lesquels notre ami
récemment décédé, Mario Faivre, le compositeur,
qui se firent parachuter derrière les lignes allemandes pour préparer,
avec la Résistance, le débarquement des troupes alliées
?
Panache ! Ceux qui, en Indochine, tinrent les routes du Nord à
un contre cent pour permettre aux réfugiés vietnamiens qui
le pouvaient de s'enfuir et qui, le cur brisé durent les
abandonner. Et je pense au Commandant Guillaume, me mythique Crabe-Tambour
qui préféra revenir en France à bord de sa jonque
pour laisser laver sa colère par le grand vent des océans
Panache ! Tant d'officiers, de soldats, de civils, hommes et femmes, qui
luttèrent en Algérie pour l'honneur de la France et le respect
de la parole donnée.
Panache ! Tous ceux qui, dans le lâche abandon, ont refusé
de s'incliner, de renier l'oeuvre de leur vie et celle de leurs ancêtres,
sans illusions et pourtant avec l'espoir au cur, presque jusqu'au
bout.
Panache ! Ceux qui, depuis un demi-siècle, sans illusions et même
sans espoir, disputent à l'oubli, à la calomnie, au mensonge,
leur visqueuse victoire.
Compagnon, quand tu tombes, un autre prend ta place.
PANACHE !
Geneviève de Ternant
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Nouvelle saison |
Septembre arrive, une nouvelle saison s'ouvre sous un ciel chargé
d'orages. Nous en avons l'habitude. Depuis près de cinquante années,
nous édifions notre barrière de vérité sans
cesse ébranlée, sans cesse ébréchée
par le mensonge et la calomnie.
Cette année, encore, il faudra réfuter, il faudra expliquer,
il faudra rappeler l'histoire, la vraie histoire de notre pays, la France,
lorsqu'elle étendait son manteau de paix jusqu'au bout de l'Afrique,
jusqu'en Asie, lorsqu'elle était respectée et aimée,
oui, aimée
Puisque nous sommes les enfants trahis de cette
France là, puisqu'il faut montrer aux ignorants qui sapent le terrain
où leurs pieds sont posés que cette France là, pour
démodée qu'elle apparaisse aujourd'hui, n'avait pas le visage
affreux que lui dessinent ses détracteurs, qu'elle ne fut jamais
ethnocidaire ni génocidaire, qu'elle a eu ses défauts et
ses fautes comme toute aventure humaine mais qu'elle portait des idéaux
qui valaient bien ceux d'aujourd'hui, qui valaient beaucoup mieux que
ceux qui ont engendré des millions de morts au cours de ce xx°
siècle sanglant.
Nous défendons, non seulement la mémoire de nos ancêtres
venus en Algérie bâtir un pays, mais aussi, solidairement,
celle de la France, cette France que nous ne reconnaissons plus, maintenant,
que les peuples du monde ne reconnaissent plus et qui leur manque.
Alors, je voudrais, en cette rentrée de septembre, rappeler combien
des nôtres, depuis près de cinquante ans, ont lutté
pour cette cause sacrée, la mémoire de nos ancêtres,
et en tout premier lieu, le Général Jouhaud et le Bachaga
Boualem. Leurs paroles sont encore dans ma mémoire, leurs écrits
devraient être les livres de chevet de nos enfants car tout y est
dit avec la noblesse de la lucidité, la noblesse de ceux qui, avec
beaucoup de compagnons d'alors, ont mis leur vie en jeu, leur liberté,
leur carrière et leur famille. Dans leurs différences et
parfois leurs discordes, tous méritent qu'on ne les oublie pas,
qu'on ne les diffame pas.
Je ne puis, ici, donner tous les noms de la chaîne des défenseurs
de la mémoire ; il faut effeuiller les pages déjà
jaunies des journaux de nos associations : Cercle Algérianiste,
ANFANOMA, Echo de l'Oranie, Echos d'Alger, ASFED, Rizières et Djebels,
Pieds-Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui, Khémia, et tant d'autres qui
toutes racontent une histoire belle et simple, une histoire d'amour pour
un pays aride et dur et pour ses habitants, qui, aujourd'hui, " libérés
" se sentent plus prisonniers mentalement que jamais.
Nos journaux et bien sûr, si cher à mon cur, notre
Véritas, levé comme un drapeau, jamais asservi, toujours
libre et fier et courageux à l'image de notre Président
disparu mais toujours vivant en nous, notre cher Joseph Hattab Pacha.
Il avait su fédérer, autour de sa personnalité éclatante,
ceux qui maintiennent haut le pavillon de Véritas : La courageuse
Eliane Salaberry, le docteur Cattin, Georges Dillinger, Georges-Emile
Paul, tous fins connaisseurs de l'histoire et plumes de talent. Bien d'autres
apportent leur pierre à l'édifice, au fil des mois et des
années.
Alain Algudo, solide, animé d'une foi ardente et capable à
la fois de lucidité et de bon sens, ce qui donne à ses paroles,
à ses écrits, cette mesure qui touche le cur et l'esprit,
qualité rare.
Notre étoile du Berger, celle qui garde le cap et montre la voie,
ma chère sur de cur, Anne Cazal, qui non seulement
oeuvre par la plume mais nous offre le plus merveilleux, le plus incroyable
des cadeaux : Deux de ses fils !
Alain Avelin porte la parole de Véritas au loin sur la terre par
Internet et permet d'atteindre les consciences qui doutent mais qui espèrent,
le semeur de vérité.
Enfin et surtout notre jeune président, Jean-Marie Avelin, fils
spirituel de Joseph Hattab Pacha, imprégné de son aura et
digne fils de celle qui, aujourd'hui, retrace dans un livre que j'attends
avec impatience de lire la vie de Joseph, cette vie toute donnée
à notre Algérie, au respect de ce qu'elle fut, au respect
de ses enfants, tous ses enfants.
La chaîne d'amour et de vérité dont nous, les vieux,
fumes les maillons, ne sera pas rompue.
Dans son premier discours de président, lors de la dernière
Assemblée Générale, j'étais à sa droite
et Alain Algudo à sa gauche, tous deux vibrant de l'émotion
profonde que nous sentions en Jean-Marie car il ne s'agissait pas seulement
de prendre la barre du navire Véritas, mais il s'agissait d'un
adoubement au sens des chevaliers d'autrefois, un adoubement dont le seigneur
invisible était Joseph Hattab Pacha entouré de tous les
serviteurs de vérité dont je n'ai pu donner ici tous les
noms mais qui restent présents à nos côtés
pour que l'uvre perdure.
Pour une nouvelle saison
Geneviève de Ternant
21 août 2010.
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Souvenirs, souvenirs... |
NOTRE DAME DES ORANAIS
En souvenir de Monseigneur Lacaste
En hommage à tous les présidents, les bénévoles,
les brillants et les humbles, les pèlerins de la fidélité.
En hommage au travail opiniâtre qui a permit de donner à
Notre Dame de Santa-Cruz une maison digne d'elle, et, en toute modestie,
digne de nous aussi, de l'image que les meilleurs d'entre nous ont su
donner de notre communauté.
" Oh ! Anna, tu ne sais pas pourquoi
Je ne regarde que la montagne,
La montagne bleue dans le soir.
Oh ! Anna, tu ne sais pas pourquoi
Cette montagne est la sur
De celle où j'ai laissé mon cur.
La montagne bleue dans le soir
Oh ! Sainte Croix,
Anna, tu ne sais pas pourquoi
"
La guitare pleurait dans le soir. Le garçon de vingt ans avait
encore comme un relent de l'accent de là-bas et sa voix était
blues. Le garçon n'était pas noir, mais tous les exils ont
même couleur.
" Oh ! Anna, tu ne sais pas pourquoi
"
La petite dame pas jeune, en jean et veste sans forme, pleine de poches,
écoutait pleurer la guitare et son cur s'emplissait comme
une coupe de souvenirs doux-amers.
" Oh ! Anna, derrière mes yeux
La montagne est bleue
Et court mon enfance,
Oh ! Anna, tu ne peux pas savoir pourquoi
"
Sur la colline, s'effaçaient la basilique à ciel ouvert,
fruit des petits sous amassés par courage et patience, et l'autel
et la Maison du Pèlerin ; Derrière les yeux de la dame en
jean, il y avait un simple autel de pierre et la statue ramenée
de là-bas, la statue du miracle ou une autre, qu'importe
Il y avait, sur la gauche, une anfractuosité, même pas une
vraie grotte, où brûlaient des dizaines et des dizaines de
cierges, et la cire coulait au sol, et tout s'enflammait, oh ! Danger
Mais non, la Vierge, ou les pompiers, ou les fidèles jetaient de
l'eau et le feu ne gagnait plus, mais les cierges continuaient de brûler,
petites flammes opiniâtres, petites flammes de la foi : Tout recommencera,
nous sommes là et Tu es là, Marie ! Tout nous a abandonné,
mais pas Toi, Marie !
Dans les H.L.M. construits à la hâte pour abriter bien
ou mal ceux qui revenaient de l'enfer, on se refaisait -bien ou mal- un
semblant de foyer quand la Vierge de là-bas est revenue et la cité,
soudain, a trouvé une âme. Bénis soient ceux qui l'ont
" rapatriée " !
" Oh ! Anna, tu ne peux pas savoir.
Mes pas ne seront plus,
Jamais plus dans mes pas,
Mais la montagne sur
Berce mon cur, berce mon cur.
Oh ! Anna, ne me console pas
"
Il n'y avait rien que la poussière et les cailloux. Comme on
riait dans le petit matin, en montant les tentes branlantes, dépliant
les tables de camping en Formica et les chaises qui pincent les doigts,
étalant nos journaux, nos livres
Comme on s'interpellait
: " Oh ! Béni-Saf, tu fais le café ? "
La petite chapelle en bois bruissait de prières et de chants :
" Chez nous soyez Reine, nous sommes à vous, Oh ! Vierge souveraine,
chez nous, chez nous
"
Et le soleil brûlait, on essuyait son front : " On se croirait
chez nous, il tape fort Kadour ! " ou bien le vent emportait les
livres, les journaux, les serviettes en papier, les gobelets de plastique
; ou bien la pluie détrempait les tentes, faisait, des fragiles
abris, des baignoires pour les oiseaux, dégringolait en rigoles,
s'insinuait et on riait encore : " Dis, la Vierge, tu nous refait
le miracle de la pluie ? Arrête, arrête un peu
"
Le dévoué Monsieur Muller recevait dans sa villa proche
les prêtres exténués et quelques amis. Depuis des
jours, son épouse, ses enfants organisaient les paellas. Pour tant
de monde, ce n'était pas une sinécure. Dans la salle à
manger fraîche, même par temps de canicule, la longue table
accueillait les prêtres venus de loin et Monseigneur Lacaste, souriant
et attentif.
Pendant ce temps, dans la poussière, dans l'odeur des brochettes
et de l'anisette, les gars râlaient : " Nous, on trime ici,
pendant qu'ils se gobergent, chez Muller ! "
C'était vrai, c'était faux. C'était pour le plaisir
de dire
Il fallait bien permettre aux prêtres, souvent âgés,
qui avaient fait un si long chemin, de se remettre un moment, et l'émotion
était forte et partagée, la même chez Muller et dans
la poussière d'en bas
C'était bon enfant, sans hiérarchie,
politique ou religieuse. Paria, mais libres.
Dans la pénombre fraîche de la maison Muller, dix, douze
prêtres et quelques rares amis autour de la longue table. Filles
et fils font le service, souriants, empressés, manifestement heureux
de voir les visages fatigués se détendre et les fourchettes
aller bon train.
L'abbé Antoine Balsamo, colosse à la voix douce, calmait
d'un mot ceux qui, oubliant la charité chrétienne, explosaient
: Tant d'injustice, tant d'incompréhension de leur hiérarchie
Et l'exil dans des paroisses hostiles qu'il fallait amadouer, sans cesse
expliquer, sans cesse défendre les nôtres bêtement
insultés, bêtement critiqués, tout en étant
soi-même en butte aux mêmes incompréhensions, aux mêmes
injustices
Monseigneur écoutait, parlait peu, souriait beaucoup.
Là, l'abbé Dhamar, cet admirable prêtre kabyle, eh
! Oui, l'abbé des barricades, contait avec humour les étonnements
de ses ouailles toulonnaises. Là, Monseigneur Lecat, infatigable
bâtisseur d'églises, et l'abbé Filliars, l'abbé
Garcia et les autres, tous les autres, avec ou sans vraie paroisse, compatissants
et colères à la fois : " Vierge Marie, donne-nous la
force
"
On se mettait à évoquer les anecdotes vécues
dans les nouvelles paroisses, souvent cruelles, souvent cocasses, parfois
presque croustillantes. Monseigneur souriait et de sa belle main marquait
la mesure : Il ne faut pas aller trop loin.
Le Père Maxime Scotto entraînait dans le rire une tablée
repue : On me demande pourquoi je ne porte pas la soutane ? A l'Ariane,
je me fais lyncher !
Monseigneur se retirait un moment dans une chambre fraîche. Il n'était
déjà plus jeune et venait de son village lointain, Accous,
mais la ferveur et l'amitié de tous lui redonnaient vingt ans.
Autour de la table, Yvette et Michel Pittard, amis de toujours des maîtres
de la maison, avaient pris par la main la petite dame intimidée
qui regardait de tous ses yeux, écoutait de toutes ses oreilles.
" Oh ! Anna, tu ne peux pas savoir
"
Toi, le garçon de vingt ans, comment peux-tu chanter notre
exil, toi qui n'as pas connu la montagne bleue ?
Le garçon a posé sa guitare, amie précieuse qu'on
ne brusque pas. Les parents, les amis applaudissent et ouvrent les cabassets.
La petite dame n'a pas bougé ; des larmes coulent sur ses joues.
C'est le garçon qui se lève et s'approche : " J'ai
trouvé ces paroles dans les papiers de mon grand père. Moi,
je voudrais tant connaître la montagne bleue
" Et il
fredonne à capella :
" Oh ! Anna, tu ne peux pas savoir
Combien mon cur est plein de souvenirs
Combien mon cur est lourd de tout le poids
De la montagne bleue,
Oh ! Anna, tu ne peux pas savoir
"
Geneviève de Ternant
Juillet 2010
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Devoir de mémoire ou droit à l'oubli
?
Châteaubriant écrivait : " Bonaparte
appartenait si fort à la domination absolue, qu'après avoir
subi le despotisme de sa personne, il nous fallait subir le despotisme
de sa mémoire. "
Cette cruelle appréciation me semble convenir fort bien à
De Gaulle et même mieux qu'à Napoléon qui s'employa,
après les horreurs de la terreur, à recomposer une France
en lambeaux. Certes, il ne fut pas sans défauts et si l'Angleterre
n'avait pas jeté de l'huile sur le feu, sans doute aurait-il réussi,
après son mariage avec Marie-Louise d'Autriche à réconcilier
la France avec le reste de l'Europe, et, peut-être vivrions-nous
sous sa descendance. Mais ne faisons pas d'Ucronie bien que cette fiction
sur le passé soit très à la mode.
De Gaulle, lui, est plus que jamais présent par les propos de ceux
qui le louanges sans le connaître et par ceux qui l'invoquent comme
la statue du Commandeur.
C'est pourquoi les ouvrages qui s'appuient sur la vérité
des faits, les citations, les témoignages sont indispensables.
Pourtant, malgré ces attaques ciblées dans les pieds d'argile
de la statue, l'imposteur est toujours debout dans l'imaginaire des Français.
Je pense que c'est par paresse, par commodité. Il est plus facile
de nager dans le sens du courant que de faire l'effort de s'informer,
de juger sur pièce et de comprendre à quel point le monde
déliquescent dans lequel nous vivons est tributaire des erreurs
de jugement, des actes haineux de ce mégalomane schizophrène.
Or, à y bien regarder, sur quoi se fonde l'admiration béate
du grand homme ? Ses écrits ! Et le bougre écrivait plutôt
pas mal. Avec enflure et redondance, mais ça fait de l'effet, surtout
pour des gens déterminés à admirer ce qu'on leur
a vanté comme admirable.
Le malheur est que les mémoires de De Gaulle, c'est de la fiction,
pas de l'histoire. Tout est faux. Il s'approprie les mérites des
autres et condamne sans nuance les malheureux qui ont eu le tort d'avoir
raison contre lui ou avant lui. Et quand je dis condamne, c'est au propre
du terme : Chaque fois qu'il l'a pu, il a fait assassiner par ses sicaires
ou trucider par juges interposés, juges à sa solde, sans
honneur, carriéristes. Il s'en trouve, hélas, de tous temps.
Tout comme des militaires prêts à écraser leur chef
pour gagner un galon, à l'image de ce chef de l'Etat de 1945 et
1958
Rien n'est plus bouffon que sa diatribe, lorsqu'il affirmait ne pas vouloir,
" à son âge ", être un tyran, un despote
alors qu'il s'était fait voter les pleins pouvoirs et usa jusqu'à
la corde (avec laquelle on aurait du le pendre) cet épouvantable
article 16 qui lui permit sous couvert de cette fausse légalité
les pires abominations !
Mais qui le sait ? Quel jeune sait même ce qu'est cet article 16
?
Les jeunes générations demandent quelque fois le "
Droit à l'oubli ". Croient-ils que c'est par plaisir que nous
ressassons nos douloureux souvenirs ? Nous ne sommes point masochistes
! Nous voudrions bien oublier mais il faut d'abord qu'on ne soit pas attaqué
par ceux qui font de la mémoire falsifiée leur brouet préféré.
Il n'est pas facile de s'élever à la hauteur de vue d'Henry
IV décrétant : " que la mémoire de toutes choses
passées (
) demeurera éteinte et assoupie comme de
choses non advenues. "
Napoléon l'a tenté en laissant revenir en France une partie
des nobles exilés, une fraction du clergé. Mais son crime
majeur reste l'assassinat du Duc d'Enghien.
De Gaulle n'a jamais rien pardonné à personne : Il s'est
même offert le luxe de s'égaler à Dieu en faisant
de Bastien Thiry un martyr, ce sont ces propres mots. Excusez du peu !
Nous pouvons, à juste raison parodier Châteaubriant : "
De Gaulle appartenait si fort à la domination absolue qu'il nous
faut encore subir le despotisme de la falsification louangeuse de sa mémoire.
"
Geneviève de Ternant
20 mai 2010
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CHAPEAU
A Marcel Ronda qui, le 1° mai 1999, m'a dit en contemplant la
statue inachevée :
" Quand le vent soufflera, la statue chantera. "
A Jo Ortiz et ceux qui sont partis sans voir leur rêve réalisé.
A Claude Rochette et son équipe qui ont donné corps à
ce rêve.
A tous mes frères, vivants ou morts, porteurs du souvenir.
Il s'appelait Adam Cano, ce qui lui valu le sobriquet d'Adamacane,
en arabe : " ça suffit " ! Mais ses concitoyens ne s'en
tinrent pas là. On disait couramment : " Adamacan
et
mon chapeau "donc, il devint " chapeau ". C'est sous ce
nom bizarre qu'il s'illustra dans une guerre qui ne consentit à
dire son nom que quarante ans après qu'elle se fut terminée.
C'était d'autant plus drôle qu'il n'avait jamais porté
que des casquettes. De son village de " l'intérieur ",
il " descendait " à Oran pour choisir, chez Lacaze, tous
les deux ou trois ans, une casquette à petits carreaux gris, toujours
la même. Pas assez chaude, l'hiver, et il frissonnait, les oreilles
rougies ; Trop chaude l'été, et son visage ruisselait, mais
rien ne l'aurait fait déroger à cette habitude. " Chapeau
" portait casquette, un point, c'est tout.
Du naufrage de sa vie dans son village déserté, de l'exode
tragique, de ses illusions perdues, rien ne demeurait sauf la casquette.
Le sobriquet avait sombré quand l'O.A.S. était devenu sujet
tabou, dans cette France si différente de celle qu'il avait connue
lors du débarquement de l'Armée d'Afrique, à Fréjus,
pour chasser l'envahisseur allemand.
En 1962, dans la débâcle d'un monde, sur le sol de cette
France qui ne pensait qu'aux vacances, Adamacan
et mon chapeau était
redevenu Monsieur Adam Cano. Mais à l'intérieur de cette
respectable enveloppe, il s'était senti vide et ne s'était
plus jamais rempli. Même la casquette n'y pouvait rien. Tant bien
que mal, sa famille a repris une vie que l'on dit " normale ".
Mais il n'y croyait pas. Au fil du temps, son épouse est morte,
ses enfants établis, ses petits-enfants poussent et souvent, il
les sent énervés, peu attentifs à ses histoires de
" là-bas ", ses souvenirs de vieil homme : La ferme et
les ouvriers arabes, marocains, le commis espagnol et sa grosse voix définitivement
tranchée par un couteau F.L.N. et les bêtes, les chevaux
peu à peu remplacés par le tracteur, les mulets tenaces
qui tiraient les grosses comportes de raisin
comment insérer
ces souvenirs-là dans le désert d'une cité bétonnée
où les gosses ne savent pas dire " bonjour, pardon, merci
" comment ? Adam referme soigneusement la porte du studio où
il vit seul, si seul. Il passe ses bras dans les courroies d'un sac à
dos qu'un de ses petits-fils a jugé trop vieux, démodé,
et qu'il a repêché, parce que, chez nous, on ne jetait rien.
Il a mis, dans des boites bien fermées de quoi se nourrir quelques
jours et une paire de chaussures de rechange. A ses pieds, les vieux godillots
qu'il mettait pour la chasse, il y a bien longtemps. Et sur sa tête,
sa chère casquette.
Sur la table de la cuisine, il a laissé une lettre pour ses enfants,
oh ! bien courte. Elle dit simplement : " Je vous aime, ne me cherchez
pas. " Et, dessus, il a posé le téléphone portable
que ses enfants ont tenu à lui offrir, et dont les touches sont
trop petites pour ses gros doigts de paysan, tordus de rhumatismes.
Il sait qu'il existe, pas tellement loin, une statue de Notre Dame d'Afrique
que des fidèles d'Algérie ont édifiée à
force de courage, d'abnégation, et de petits sous économisés.
Monsieur Adam Cano a toujours été un homme raisonnable,
travailleur, économe. Pourtant, le voici parti sur la route, à
pied, sans savoir avec précision où il va, et cela ne l'inquiète
pas. Presque sans argent et il s'en fiche complètement. Pour la
première fois de sa vie, il fait une démarche insensée,
poussé par une force qu'il ne connaît pas et à laquelle
il s'abandonne. Il faut qu'il trouve cette Vierge-là et il la trouvera.
On lui a dit : " Théoule sur Mer " alors, il va vers
la mer.
Sous son bon pas de paysan, les kilomètres défilent. C'est
le premier printemps du nouveau millénaire. Serait-ce, pour le
vieil homme, l'heure des bilans ? Pas vraiment. C'est l'heure de revivre
une éternité de souvenirs, le petit morceau d'éternité
dévolu à chacune des vies humaines.
Sur la route, les autos frôlent, à toute allure, ce piéton
obstiné qui, dans sa tête, chemine le long des routes d'autrefois
bordées d'eucalyptus, et il sent leur parfum âcre et tonique
; il traverse un petit bois, et, dans sa tête, il sent l'odeur des
genévriers et des térébinthes, des forêts de
là-bas. Il approche de la mer et il sent, comme autrefois, l'iode
et cette odeur de sable chaud des dunes de là-bas. Lorsqu'il arrive
à Théoule, et que la mer s'inscrit entre les rochers, dans
la splendeur du couchant, il est désorienté, c'est vraiment
là le mot : L'orient est du mauvais côté par rapport
à son rêve et le soleil se couche à sa droite, quand,
dans sa tête, il se couchait à sa gauche. Désorienté
mais non perdu. " Chapeau " en a vu d'autres ! Si l'âge
fait vaciller ses perceptions immédiates, cela ne l'empêche
pas de garder bien au chaud, bien lumineuse la vision de Notre Dame d'Afrique
qui l'appelle. Il lui faut simplement la trouver. " Chapeau "
ne sait à qui s'adresser lorsqu'il avise un vieil homme, comme
lui, assis sur un rocher, les yeux perdus dans l'immensité bleue.
D'instinct, il sait que cet homme est l'un de ses frères. Il va
vers lui mais ne lui adresse pas la parole abruptement. On ne trouble
pas ceux qui sont partis dans leur passé. On attend qu'ils reviennent.
" Chapeau " s'assoit à quelques mètres, sur un
rocher, sans mot dire. Quand il voit l'homme rentrer dans son propre corps,
et cela se décèle à un mouvement presque imperceptible
des épaules, aux mains qui se nouent, au soupir profond, alors,
il sait qu'il peut parler. Il dit simplement : " Vous aussi "
et ce n'est pas une question. Et l'homme tourne son regard bleu, son visage
creusé de rides où " Chapeau " voit le reflet
de son propre regard, de son propre visage. L'homme lui sourit, de ce
sourire si triste et si beau qui contient tant de larmes. Mais ce ne sont
pas des êtres qui s'apitoient. " Chapeau " demande s'il
connaît Notre Dame d'Afrique, celle de Théoule, pas celle
d'Alger. Et l'homme connaît. Il dit c'est loin, c'est dans la montagne,
au dessus de Théoule, dans un cirque solitaire. Il dit, je vous
accompagnerais bien mais ma femme va s'inquiéter. Et " Chapeau
" est heureux. Il est parti seul pour arriver seul aux pieds de Notre
Dame. Il prend le chemin indiqué. C'est vrai que c'est loin, c'est
vrai que c'est rude. Il semble que la force invisible qui l'a poussé
à quitter son studio douillet le guide et le presse. Il sent sous
ses godillots rouler les cailloux de la pente, car, après avoir
grimpé, après avoir atteint une sorte de plate-forme où
l'on est entouré de montagnes grises, il faut encore redescendre
au centre d'un cirque aride comme les djebels de la vie d'avant.
" Chapeau " a peur de tomber, de se casser " une patte
" avant de toucher le but. Il marche, les yeux rivés au sol,
attentif aux aspérités du chemin et, quand soudain, il débouche
en face du site, c'est une énorme gifle de stupéfaction
qui l'atteint. Une vague d'émotion le submerge : Elle est là
! Haute, si haute, son beau visage plein de bonté l'accueille,
ses mains sont tendues vers lui ; Il lève les yeux vers la robe
faite de larges bandes métalliques : On dirait les plis du tissu.
Tout autour, sur les murets, des plaques de céramiques disent les
noms de tant d'amis morts. Mais " Chapeau ne les voit pas. Il n'a
d'yeux que pour la statue qui lui semble s'animer. Et voici que le vent
se lève, une petite brise douce, d'abord, qui s'enfle et s'engouffre
dans les interstices de la robe, du manteau. " Chapeau " est
là, à genoux, mains ouvertes vers les mains ouvertes de
la Vierge qui l'attendait. Le vent souffle et siffle dans les plis de
la robe, s'enfle et siffle, et siffle encore et c'est comme un chant profond
et doux qui prend forme, un chant si fort, si familier qui rebondit de
sommet en sommet, la montagne chante tout autour de la statue et de l'homme
immobile, un chant qu'il a souvent hurlé avec espoir, avec désespoir,
avec rancune, avec amour, LE CHANT
" C'est nous, les Africains
"
Geneviève de Ternant |
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Les accords déviants
" Le monde au sein duquel nous nous sommes formés à
la vie et à la pensée est un monde foudroyé "
dit Paul Valéry dans son discours d'intronisation à l'Académie
Française
Un monde foudroyé, calciné
Il est instructif de lire avec attention l'exposé de René
Mayer concernant les soi-disant accords d'Evian. Ces " accords "
sans aucune validité juridiques puisque signés, comme je
l'ai publié dans le tome III de l'Agonie d'Oran par un seul envoyé
du G.P.R.A. et récusés dès leur proclamation par
ce même G.P.R.A. dont les membres qui n'avaient d'ailleurs aucune
légitimité furent renvoyés à leurs chères
études par le véritable interlocuteur caché de De
Gaulle, le FLN.
Voici ce qu'écrit René Mayer : " Si, bien qu'ils aient
été violés dès la première heure, aucun
gouvernement français n'a jamais tenté un quelconque recours
devant la Cour internationale de justice de La Haye, c'est que l'existence
des " accords " d'Evian en tant que contrat ayant une valeur
juridique internationale est des plus douteuse
"
Les raisons invoquées par l'auteur sont tellement lumineuses "
qu'une seule serait suffisante pour assurer leur nullité. "
Je ne peux, ici, que renvoyer le lecteur au texte de René Mayer
extrait de son ouvrage : " Algérie : mémoire déracinée
" (Ed. L'Harmattan 1999). Il ajoute : " Comment dès lors
soutenir valablement que les gouvernements qui se sont succédés
à Alger étaient tenus par des " accords " conclus
par un ectoplasme juridique ". Puisqu'en effet " la nature juridique
exacte (G.P.R.A. ou F.L.N.) de la personne morale qu'elle (la France)
s'était choisie comme partenaire à la négociation,
reste à définir. "
C'est donc à juste titre, comme nous l'avons toujours écrit,
que les opposants à ces " accords " se sont rebellés
contre leur application unilatérale par la force publique française
: C.R.S. et Gardes Mobiles alliés à ceux qui demeuraient
des hors-la-loi, les terroristes F.L.N. augmentés des " marsiens
" et des A.T.O.
Cela faisait beaucoup de meurtriers en puissance des malheureux Français
d'Algérie et le courage des O.A.S., et de la population qui les
aidait, les hébergeait et portait leurs documents frisait l'inconscience
ou plutôt la folie du désespoir.
René Mayer souligne que la presse de l'époque ne parlait
pas d'accords mais de " déclaration d'intention ", lesquelles
intentions ne sont en effet, tout au long des pages de ces " non
accords " que des vux pieux destinés à leurrer
le bon peuple de métropole, une manipulation abominable dont bien
peu de juristes se sont alors avisés et que seule la statue du
commandeur a pu imposer par machiavélisme.
Il était facile d'influencer des parents désireux de voir
revenir leurs enfants et sans doute pour beaucoup, imprégnés
de ces thèses communistes alors en vogue
En effet, depuis la fin de la 2° guerre mondiale, les " intellectuels
" prônaient la vie idyllique de l'U.R.S.S. ; les propos imbéciles
de Jean-Paul Sartre étaient devenus paroles d'évangile et
quiconque n'était pas converti aux merveilles soviétiques
était un " salaud " qu'il convenait de supprimer, à
commencer par ces colons sueurs de burnous !
Il est intéressant d'étudier les changements d'opinion entre
le commencement de la guerre d'Algérie et sa fin ; comment les
Français cocardiers, courageux, sont devenus, en s'imprégnant
des écrits des journaux, de la radio, ce que De gaulle appelait
avec son habituel mépris " des veaux ".
Certes, les Français étaient las des années de guerre
et de l'occupation ; beaucoup commençaient à avoir honte
d'être français puisqu'on leur affirmait que la France était
méprisable ; ils ne percevaient plus, comme leurs aïeux, la
colonisation comme une mission civilisatrice mais comme un boulet qui
leur coûtait cher.
L'énorme bêtise de faire venir en Algérie un contingent
marxisé ou simplement lâche et intoxiqué ne pouvait
qu'aggraver le malentendu bien que la plupart des conscrits et des rappelés
aient fait leur devoir de soldat avec courage. Mais comment se battre
pour ce que l'on ne comprend pas ? Dont on n'imagine pas l'enjeu ? Qu'on
vous a appris à mépriser ?
Aujourd'hui, le problème qui a amené notre exil s'est déplacé
en France et en Europe : c'est l'ignorance et le mépris de la civilisation
européenne. Or, ceci est le résultat de cette mutation intellectuelle
produite dans les années 50 et concrétisées par ces
" déclarations d'intention " promulguées le 19
mars 1962. Tout se tient !
C'est pour cela que j'estime que cette date n'est pas seulement la lettre
de cachet qui nous a jeté hors de chez nous mais la marque indélébile
d'une abdication morale de la France, ce qui justifie le titre de mon
billet : Les accords déviants.
Un monde foudroyé !
Geneviève de Ternant
16 mars 2010
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Les barricades d'Alger
L'hebdomadaire " Valeurs Actuelles " dont nous n'avons pas
oublié le numéro consacré " aux blessures des
Pieds Noirs " publie dans le numéro 3817 du 21/27 janvier
2010, sous la plume de Claude Jacquemart, un long article retraçant
la semaine des barricades du 24 janvier 1960 à Alger.
L'historique est clair et les responsabilités de part et d'autre
sont exposées sans fard.
Mais
Je remarque que lors des 3 terribles dates qui ont marqué
l'abandon : Les Barricades, le 26 mars 1962 à Alger et le 5 juillet
1962 à Oran, il est toujours fait mention d'un mystérieux
coup de feu ayant déclanché le drame. Tant de constance
dans le piège tendu aux Pieds Noirs ne peut être le fait
du hasard : Une fois, pourquoi pas ? deux fois, peut être, trois
fois, non, c'est trop
Voici ce qu'écrit Claude Jacquemart : " Les gendarmes insultés,
bombardés avec des pierres et des bouteilles arrivent au contact
de la foule. Des manifestants sont renversés, UN COUP DE FEU PART.
Un fusil-mitrailleur dissimulé dans un bosquet fait feu sur les
forces de l'ordre qui ripostent. " Ah !
Le 26 mars, un coup de feu tiré d'un balcon aurait déclanché
un feu nourri au ras du sol
Belle logique !
Le 5 juillet deux coups de feu, l'un sur la Place d'Armes, l'autre sur
la Place Karghenta tirés de terrasses auraient déclanché
le massacre au ras du sol par des Arabes bizarrement armés de couteaux
et de flingues divers : Que voila encore une drôle de fable ! Bref
Revenons à nos Barricades, ou plutôt plongeons dans nos archives
:
Pierre Montagnon écrit (Histoire de l'Algérie. Ed. Pygmalion.
P.309) : " Lagaillarde, Ortiz rallument la poudrière algérienne.
Mais les barricades ne conduisent qu'à un fiasco sanglant. L'armée
n'a pas suivi. La métropole encore moins. Le locataire de l'Elysée
a haussé le ton et a été écouté.
Cet épisode est aussi malheureux que négatif pour les tenants
de l'Algérie française. Les officiers qui ont montré
trop de sympathie pour les insurgés des barricades sont mutés
en métropole. Challe est rappelé. Les unités territoriales
sont dissoutes, enlevant aux Européens leur bras armé légal.
L'armée en pleine bataille n'apprécie pas les perturbateurs
qui ont causé des morts dans ses rangs. " En fait il y eut
14 gardes mobiles tués et 123 blessés et dans les rangs
des insurgés, 6 morts et 24 blessés. Nus verrons plus loin
l'analyse un peu plus fine mais d'ores et déjà, je ne crois
pas que l'armée qui se battait en effet ai considéré
que les Gardes Mobiles tués étaient des morts de leurs rangs
Ils n'étaient pour rien dans les ordres iniques qui leur étaient
donnés mais l'avenir montrera qu'ils ne se battront que contre
les Français. On peut considérer que Montagnon traite ce
sujet de façon un peu sommaire.
Claude Martin (Histoire de l'Algérie tome 2 Ed. L'Algérie
heureuse. P.214) donne un excellent historique de ces journées
dramatiques. Je n'en cite que le passage qui a trait à ce moment
précis : " Challe reçut Ortiz et un dialogue étrange
s'engagea entre le chef de l'Armée d'Algérie et cafetier
révolutionnaire. (
) Il n'interdit pas la manifestation en
faveur de Massu. Il était enchanté que les Algérois
criassent mais il ne leur permettait rien de plus. L'armée paraissait
donc abandonner les civils. Ceux-ci pensèrent qu'il fallait l'entraîner
en la plaçant en face du fait accompli.
(
) Cette demi complicité avait permis aux manifestants de
s'installer solidement au centre d'Alger. Brusquement, à six heures,
elles changèrent d'attitude. Les gardes mobiles massés devant
le gouvernement fédéral descendirent en rangs serrés
les escaliers qui mènent au boulevard Lafferriére où
étaient massés les civils. La disparition des commissaires
de police chargés d'adresser aux émeutiers les sommations
réglementaires avait fait donner l'ordre de charger sans avis préalable.
Les gendarmes lancèrent-ils deux grenades lacrymogènes et
le bruit de leurs détonations fit-il croire aux manifestants, dont
certains étaient armés, qu'on les attaquait ? Les émeutiers
tirèrent-ils les premiers sur la masse sombre des gendarmes mobiles
? Les Algérois soutinrent la première version, le gouvernement
la seconde. "
Le colonel Antoine Argoud (La décadence, l'imposture et la tragédie.
Ed ; Fayard P.210) donne un compte-rendu précis des contacts qu'i
eut avec les autorités et les insurgés mais je ne rapporte,
là aussi, que les lignes qui concernent le moment précis
des tirs : " 16h30. Sur mes adjurations, Broizat, Dufour et Bonnigal
vient Challe. Ils lui décrivent l'état d'esprit de leurs
officiers. Quelques instants plus tard, le téléphone sonne.
C'est Ortiz : " Mon colonel, c'est affreux, la fusillade s'est déclanchée
(j'entends en effet des coups de feu dans l'appareil) C'est une boucherie.
Faites quelque chose. "
" C'est un geste du Général Crépin qui, d'un
bureau de l'E.M.I., a donné l'ordre de dégager le bas du
Forum. Le colonel Georges de Boissieu, de la bouche duquel je tiens la
scène, est intervenu pour l'empêcher, pressentant le drame.
Trop tard.
Les paras refusent mais la gendarmerie obéit. On ne saura jamais
qui a tiré le premier. "
Je ne cite pas la remarquable analyse de notre ami le Docteur Jean-Claude
Pérez, j'espère qu'elle sera publiée in extenso mais
nous avons pu la lire et la publier grâce à Internet. Elle
figure sur mon site Oran 1962 admirablement géré grâce
au dévouement d'Hervé Cuesta.
Je n'ignore pas les dissensions que les protagonistes ont nourries à
propos de toutes ces années douloureuses. Je n'en veux pas faire
état. J'estime que chacun a agit et écrit en fonction du
lieu où il se trouvait et des connaissances forcément fragmentaires
qu'il pouvait avoir des événements.
Je verse donc au dossier le témoignage du commandant Sapin-Lignière
que je repêche dans mes archives. Il raconte la formation des Unités
territoriales : (
) Le général Challe a qui je vint
me présenter me fit bon accueil et me dit à mon départ
: " Pour gagner la guerre, je n'ai besoin de personne et je casserai
autant de katibas qu'il faudra pour y arriver, mais, tout seul, je ne
peux pas gagner la paix et là, j'ai besoin de vous. " C'était
vrai, nous seul pouvions l'aider à gagner la paix contre tout le
monde, sauf contre le général De Gaulle.
L'accueil de Monsieur Delouvrier fut beaucoup plus nuancé, quoique
correct. Je ne savais pas encore toute la duplicité dont cet homme
était capable et je le croyais seulement prudent et réservé
alors que c'est par lui que la camarilla qui entourait le général
De Gaulle prit conscience que tout processus d'abandon de l'Algérie
devait au préalable annihiler la symbiose armée/population
et pour cela créer entre ces deux éléments un choc
se transformant en une irrémédiable rancur.
Le plan conçu par l'entourage du chef de l'Etat comprenait trois
phases distinctes :
1ere phase : Exacerber la colère de la population. Elle fut confiée
au FLN et s'exerça essentiellement au pourtour d'Alger. Vous vous
souvenez combien furent sanglants les débuts de l'année
1960 à la périphérie d'Alger, là où
la surveillance était forcément moins active et les points
sensibles plus difficiles à observer.
2eme phase : Imaginer un détonateur. L'expérience prouve
que, lorsque la population de toute une ville veut manifester sa joie
ou sa colère, elle se porte toujours aux mêmes points. A
Paris, c'est à l'Arc de Triomphe, à Alger, c'est au Plateau
des Glières, et le détonateur fut le rappel de Massu. Les
Algérois le croyaient garant de l'Algérie française.
Ils ne vont pas tarder à être déçus. Muni de
très fortes recommandations et tous frais payés, le journaliste
allemand au Sud Deutche Zeitung Hans, Ulrich Kempski, ancien parachutiste,
arriva à Alger en fin 1959 pour interviewer le général
Massu. Il fallut toute l'insistance de M. Delouvrier pour que Massu accepte
de le recevoir. Il exigea de Kempski sa parole qu'aucun enregistrement
ne serait pris de cette rencontre et se laissa aller à de vives
critiques contre le chef de l'Etat.
Je me trouvais avec mon ami Jean Brune dans son bureau de rédacteur
en chef de la Dépêche quand on nous annonça l'arrivée
d'un de nos jeunes amis professeur d'allemand à Alger. Celui-ci,
encore tout ému, nous fit le récit suivant : " Je me
trouvais au consulat général de la RFA quand Kemski arriva
pour mettre en sûreté l'enregistrement de son interview avec
Massu. Il nous dit que l'armée française était le
seul obstacle à une solution correcte du problème algérien,
mais qu'elle serait rapidement brisée. "
Nous étions trop avertis, Jean Brune ou moi du vocabulaire marxiste
pour ne pas avoir noté au passage la " solution correcte "
envisagée par Kemski, mais on n'y prit pas trop garde, pensant
à une rodomontade du journaliste allemand. Ce fut pourtant la publication
de cette interview qui permit le rappel du général Massu,
la colère des Algérois et l'annonce d'une vaste manifestation
au monument aux morts d'Alger pour le dimanche suivant.
3eme phase : Elle fut l'uvre du colonel Fonde et du commandant Debrosse
de la gendarmerie. Voici comment, selon eux, devait se dérouler
ce scénario : La foule se trouvant sur le Plateau des Glières,
un provocateur allait mettre la feu aux poudres en tirant, déclanchant
une fusillade vive, mais très brève, car devaient arriver
par le tunnel des Facultés et par le Boulevard Baudin deux régiments
de parachutistes qui, agissant en tenaille sur les manifestants, prendraient
à leur compte le combat engagé parles gendarmes et en viendraient
rapidement à bout.
Pour que soit encore plus efficace cette machination destinée à
braquer définitivement l'armée et les Algérois, il
fit venir à Alger la 10° division parachutiste qui était
en opération dans l'est. C'était l'ancienne division du
général Massu, celle qui avait gagné la bataille
d'Alger et qui était particulièrement chère aux curs
des Algérois. Le 1° REP du colonel Dufour devait surgir du
tunnel des facultés, cependant que le 1° RCP du colonel Broizat
arriverait par le boulevard Baudin.
Les légionnaires sur lesquels reposait l'essentiel de ce montage
n'étant pas réputés pour avoir des états d'âme,
tout devait bien se passer et pourtant il n'en fut rien. De divers côtés
la manuvre grippa et ce furent les raisons de ce grippage que nous
devons vous exposer, ce qui ne manquera pas, j'en suis sûr, de surprendre
beaucoup d'entre vous.
Bien entendu, le 24 janvier 1960, aucun de nous n'imaginait le piège
diabolique qui allait se refermer sur les Algérois et pourtant
nous aurions dû déjà nous en méfier. Le vendredi
22, je fus convoqué au Gouvernement Général et je
me trouvais en face de Delouvrier et du général Challe qui
me demanda ce qui allait advenir de la manifestation du surlendemain.
Il me fut aisé de répondre, car cela était mon sentiment,
que, si rien ne venait troubler la manifestation, il ne se passerait rien.
Aussitôt le général Challe me rétorqua : "
Je ne suis pas un provocateur. Les gendarmes ont reçu l'ordre de
rester dans leurs casernements sauf si des manifestants voulaient s'emparer
du G.G. (Appellation courante du Gouvernement Général).
Delouvrier écouta, mais ne prit pas part à la conversation.
Quant au général Challe, il se croyait encore au 13 mai
1958.
Un autre élément plus sérieux aurait dû me
mettre la puce à l'oreille. Dans la matinée du dimanche
24 janvier on m'apporta un exemplaire d'un journal peu connu à
Alger : Juvénal. Un éditorial exhortait les Algérois
au calme et leur affirmait qu'ils courraient tête baissée
dans un piège. L'article n'était pas signé, il ne
donnait aucune précision pour étayer son avertissement.
Je négligeai donc cette information. Ce ne sera que beaucoup plus
tard que j'apprendrai que le " tuyau " provenait d'une fuite
de l'entourage élyséen.
Mon ami Auguste, dont le langage imagé nous réjouissait
toujours, vin me dire que, la veille, des " CRS frais " avaient
débarqué de Maison-Blanche et une autre source vint confirmer
que ces CRS avaient été dirigés sur Maison-Carrée
où ils avaient perçu des munitions y compris pour les fusils-mitrailleurs.
Mais, le 24 janvier, le temps était magnifique,le soleil brillait
et la foule s'entassait sur le plateau des Glières, applaudissant
les orateurs qui, du balcon de la Fédération des U.T. déversaient
des propos qui, certes, n'étaient pas destinés à
plaire au chef de l Etat. Appelé par le général Challe,
Ortiz se vit offrir de partager avec lui son sandwich et entendit les
mêmes propos qui m'avaient été tenus l'avant-veille.
A l'heure de l'anisette, la foule se clairsema et le sacro-saint repas
dominical acheva de retirer une partie des spectateurs. L'attrait des
plages en persuada beaucoup de choisir une autre distraction pour l'après-midi.
17h. Debrosse, de plus en plus nerveux, craint que le complot, si
minutieusement monté ne vienne à lui échapper. Alors,
il fait regrouper les gendarmes sur l'esplanade du G.G. et, par un tirage
au sort des plus douteux, décide que chargeront en tête les
gendarmes d'Alger. Il lui reste à envoyer à la 10° DP
un ordre de mouvement précisant l'horaire et les itinéraires
d'intervention. Tout est prêt pour sa manuvre, y compris deux
fusils-mitrailleurs servis par des CRS et installés sur les murets
bordant l'esplanade du G.G. Nous en reparlerons. Il reste à Debrosse
à convoquer le commissaire Trouja et lui ordonner de faire les
sommations réglementaires précédant l'ouverture du
feu par les forces de l'ordre. Trouja est abasourdi. Il sait que la manifestation
est en train de se disloquer et qu'il est inopportun de faire des sommations
inutiles. Bien sûr, Trouja ne sait pas quelle partition on veut
lui faire jouer, mais, entrevoyant un mauvais coup, il s'éclipse.
Debrosse ne s'arrête pas à ces vétilles et, à
18h, il donne aux gendarmes l'ordre de débouler sur le plateau
des Glières par les escaliers du G.G., qui encadrent le monument
aux morts.
Moment de stupeur chez les manifestants. Silence. Puis, un coup de feu
tiré d'on ne sait où, par on ne sait qui et, instantanément,
un feu intense se déclanche auquel répond le feu des manifestants,
c'est-à-dire des U.T. puisque ces deux mots sont synonymes à
ce moment.
Les FM des CRS tirent dans le dos des gendarmes et les ventres des manifestants.
Les gendarmes refluent en désordre, ne comprenant pas ce qui arrive
et les paras n'arrivent pas
De lui-même, le feu s'arrête. Sur la place, un grand silence
; même les oiseaux se sont tus et sur les corps allongés
plane un nuage bleuté qui s'accroche aux arbres
C'est alors
que les paras arrivent sans avoir à reprendre à leur compte
un combat qui a cessé ; il n'y a plus ni gendarmes ni manifestants.
Que s'est-il passé ? Je ne tarderai pas à le savoir par
le commandant Lafargue faisant fonction de chef d'état major auprès
du général Gracieux commandant la 10°DP. Le chef d'état-major
en titre est le colonel Meyer. Il est resté à la base opérationnelle,
s'employant à résoudre les menus problèmes laissés
par les unités dans leur volte rapide vers Alger. C'est donc à
moi, me dit Lafargue, qu'on a remis le papier de Debrosse. Il ne paraissait
pas avoir d'urgence et on me rapportait que la manifestation s'étiolait.
Par contre, j'avais sur place de nombreuses questions à régler,
alors j'ai mis le papier de Debrosse dans la poche et je n'y ai plus pensé.
Quand j'ai eu un instant de répit, j'ai lu l'ordre qui nous était
donné, mais il était trop tard et ni Dufour ni Broizat ne
pourraient être à 18h sur le plateau des Glières.
Naturellement, cette affaire provoqua de violentes explications entre
Debrosse et Lafargue soit devant le général Crépin
qui a remplacé Massu au corps d'armée d'Alger, soit même
devant le tribunal militaire au " procès des barricades ".
Ce fut même la violence des propos de Debrosse qui nous donna l'idée
du complot, le vrai, celui dirigé contre les Algérois. En
effet, sans lui, on n'aurait eu qu'à se féliciter de ce
retard qui aurait pu sauver des vies.
Il serait temps maintenant d'en venir à la question des fusils-mitrailleurs
des CRS. Ce ne sera qu'au cours du vaste procès dit " des
barricades " que nous apprendrons l'existence indiscutable de ces
deux armes et leur utilisation pendant la fusillade. C'est vers la moitié
de ce si long (5 mois) procès que fut appelé à la
barre le capitaine La Bourdonnais qui, après quelques propos sans
importance, ajouta : " Au début de la fusillade, je suis sorti
du G.G. sur le forum et j'ai vu deux FM tirer en direction de la grande
poste ". L'instant fut dramatique. Nos juges, militaires pour les
deux tiers d'entre eux, bondirent de leurs sièges réclamant
au témoin d'autres détails. Le bâtonnier Charpentier
déclara solennellement : " C'est maintenant que le vrai procès
de l'Algérie française va s'ouvrir ". La Bourdonnais
continua : " C'est même moi qui ai fait cesser le feu à
l'un d'entre eux en mettant réglementairement ma main sur la ligne
de mire ; l'autre FM c'est le colonel Godard qui s'en est occupé.
"
De fait, nous nous aperçûmes qu'aucun d'entre nous n'était
poursuivi pour fusillade, sauf Ortiz, mais il était absent et seulement
jugé par contumace. Il fallut toute la dialectique habile de l'avocat
général Mongin pour convaincre le Président du tribunal
que cette question ne devait pas paraître aux débats puisqu'aucun
des inculpés présents n'était en cause. Le commandant
Debrosse put cesser d'éponger ses mains moites. Le colonel Godard
(directeur de la sûreté d'Alger) vint confirmer les dires
de son adjoint et d'autres témoins parlèrent de tirs de
mitrailleuses. La question n'était plus à l'ordre du jour
pour moi, comme pour la plupart des co inculpés., la cause était
entendue et ce d'autant plus que le colonel Godard mais aussi le général
Jacquin, avaient eu tous deux l'idée de recueillir au pas de tir
les étuis des balles. Ils provenaient tous des lots délivrés
la veille aux CRS.
Pour être complet, je dois ajouter que, le 24 janvier dans la
soirée, je fus convoqué ainsi que mon adjoint, le commandant
Grisoni, par le général Challe. Il était dans son
bureau et une crise de goutte qui l'obligeait à rester en pantoufles
ne contribuait à calmer sa fureur. Dés notre arrivée,
il éructa : " On m'a fait un enfant dans le dos. J'ai relevé
le colonel Fonde de son commandement et je l'ai expédié
en métropole. Jusqu'à nouvel ordre, c'est le colonel Meyer
qui assurera l'intérim. "
Ainsi le général Challe savait d'où venait le mauvais
coup. Ayant repris son calme, il ajouta : - Mais que veulent donc les
Algérois ?
- Mon général, ils veulent rester Français. Que le
général De Gaulle l'affirme solennellement et tout rentrera
dans l'ordre.
- Mais je vous affirme que le général De Gaulle ne veut
pas autre chose. Si je ne le croyais pas, je n'aurais qu'à poser
ma casquette sur la table et il n'y aurait plus de général
De Gaulle.
Je ne doutais pas un instant de la sincérité du général
Challe. Il était de bonne foi mais un jour, il comprendra et posera
sa casquette. Ce jour là, l'Algérie française sera
déjà morte. Il me reste à vous dire, pour conclure
cet exposé, comment elle mourut.
Le complot des barricades déjoué, - à quel prix
! - il n'en demeurait pas moins que les circonstances qui l'avait naître
persistaient, même après la dissolution de U.T. Plus que
jamais, le général De Gaulle avait toujours besoin de briser
la symbiose armée/population pour que devienne possible son mauvais
coup. Ce sera la fusillade de la Rue d'Isly. Ce jour-là, des éléments
de tirailleurs ouvriront le feu sur une foule pacifique, non armée.
Ce sera un carnage.
Alors ce jour-là, les Algérois baisseront les bras ; ce
jour-là sera tuée l'Algérie française, tuée
par des balles françaises.
Amis pieds-Noirs, n'oubliez jamais.
Michel Sapin-Lignière
Notes : 1) Le bilan de ce drame : 14 morts et cent vingt trois blessés
dans la gendarmerie, 6 morts et cent vingt quatre blessés chez
les manifestants.
2) A Alger, le 26 mars 1962 à 14h45, deux sections de la 6°
compagnie du 4° RTA ont ouvert le feu au fusil-mitrailleur sur un
cortège de Français d'Algérie bloqué sur ordre
par des barrages dans la rue d'Isly. 54 tués et 147 blessés
avoués par les autorités. (Bilan véritable plus lourd
!) Message en clair du 28 mars : Origine 4° RT - Pour action : EMT/1/4°
RT (OPS) - Texte : Général C a demandé fournir urgence
propositions témoignage satisfaction pour gradés s'étant
distingués journée 26 mars.
Le lieutenant Daoud Ouchène, qui commandait le détachement
du 4° RTA, a reçu la Légion d'Honneur en 1977. "
Ce texte a été publié dans le journal de l'Amicale
Royal Auvergne, je n'ai pas gardé mention de la date de cette publication.
On peut donc conclure de ces divers exposés non seulement la
préméditation et l'organisation du complot ourdi par De
Gaulle et ses sbires mais encore, une fois de plus, le meurtre de Français,
qu'ils soient CRS d'Alger par les CRS venus tout exprès et de manifestants,
jusqu'alors pacifiques. Et l'utilisation du " mystérieux coup
de feu " qui n'a de mystère que pour ceux qui ne veulent rien
voir. Cela ayant bien réussi, on réitérera le scénario
le 26 mars et en bons élèves de De Gaulle, le FLN le 5 juillet.
Je n'ai aucune compétence en matière militaire, je livre
donc ces documents à l'Histoire.
N'oublions pas non plus que De Gaulle s'est vanté de n'avoir jamais
fait tirer que sur des Français ! Sachant tout cela, comment peut-on
encore se déclarer gaulliste ? Cette aberration me stupéfie
!
Geneviève de Ternant
5 février 2010
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Eclipses
La mémoire des peuples est sujette à d'étranges
éclipses. Tout le monde sait que " le bon Roi Henri "
(le Quatrième) signa l'édit de tolérance religieuse
connu sous le nom d'édit de Nantes ; on sait aussi que ce fut Louis
XIV, bien mal inspiré en la matière, qui l'abolit ; mais
peu savent que ce fut Louis XVI, en 1887, soit deux ans avant la Révolution,
qui rétablit le fameux édit. Sans doute était-il
trop bon, trop sage et trop honnête : Ce ne sont pas les qualités
qui font un Roi ! On traduit par trop faible et la messe est dite !
Henri IV fit un grand nombre de guerres tant territoriales que religieuses
mais il a écrit : " Il me fâche fort du sang qui se
répand ! " à la bataille de Contras. Cela a tout de
même plus de gueule que De gaulle se targuant de n'avoir jamais
fait couler que du sang français ! Henri IV fut assassiné
par Ravaillac et De Gaulle raté par Bastien Thiry.
Et bizarrement, l'imaginaire français, plus friand de légende
que de vérité, les honore l'un et l'autre pour de mauvaises
raisons !
Et Colbert ! L'imaginaire en fait le prototype du grand serviteur de l'Etat,
un gars qui n'aurait eu que des succès
Or, il décide
d'un débarquement à Gigeri, dans ce qui sera plus tard,
l'Algérie : en 1664, ce fut un désastre ! Silence radio
! Il tente la colonisation de Madagascar, nouvel échec ; il essaie
l'installation aux Indes de comptoirs commerciaux : raté ! Ce ne
sera qu'au XVIII siècle qu'une nouvelle compagnie des Indes sera
une réussite
On vante sa probité : encore une légende ! Il touche des
pots-de-vin et meurt immensément riche. On le dépeint comme
issu du petit peuple : encore faux ! Son père était roturier
mais c'était un grand marchand de Reims, et ses accointances avec
Mazarin et Le Tellier le mènent à sa situation auprès
du Roi ! Pour en savoir plus, le livre de François d'Aubert : "
Colbert, la vertu usurpée " nous en apprend de belles.
Alors, je m'interroge sur un problème contemporain : On sait que
De Gaulle est présenté comme un modèle de désintéressement
et d'honnêteté. Je n'imagine pas, naturellement, qu'il ait
pris des sous dans quelque caisse que ce soit ; mais il ne semble pas
qu'il ait eu une fortune personnelle importante. La Boisserie lui venait
de famille mais en dehors de ce que son grade lui rapportait, comment
pouvait-il louer des bureaux à Paris, entretenir un parti, organiser
des conférences et financer des campagnes électorales ?
Il disait " l'intendance suivra ! " Je n'accuse personne et
me contente de poser la question : Qui payait ?
Geneviève de Ternant
Février 2010
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Voile
Les têtes d'ufs qui sont censées penser pour le
Français lambda se torturent les méninges non pas pour interdire
le voile plus ou moins intégral mais pour présenter les
choses de façon qu'ils estiment acceptable.
Sur le fond, tout le monde semble d'accord : Pas de burqa en France mais
c'est sur la forme que ça coince. Alors faisons un peu de pédagogie
à la pied-noir :
Souvenons-nous : Dans notre Algérie natale, alors département
français, les femmes arabes (On dira arabe pour faire court, ne
me chicanez pas avec les berbères et autres origines !) donc les
femmes arabes étaient voilées. Cela ne chiffonnait pas la
République.
A Oran, elles portaient le voile blanc, ne laissaient voir qu'un il,
et se débrouillaient comme elles pouvaient pour sortir les douros
de leur porte-monnaie en cuir rouge, en serrant le drap avec les dents.
A Alger, le voile, blanc aussi, laissait voir les deux yeux ; la bouche
et le nez couverts d'un mouchoir brodé pour les plus coquettes.
A Constantine, le voile était noir et les deux yeux découverts
aussi.
C'était la coutume et cela était admis par tous. Cependant,
elles ne faisaient pas de manières pour ôter le voile pour
les photos d'identité ni pour se faire soigner à l'hôpital
; j'en peux témoigner et tous nos toubibs le savaient, même
si, à l'époque dont je vous parle, les années cinquante,
les religieuses infirmières étaient encore nombreuses dans
les services des patientes. Ni père ni mari ne protestaient contre
la Science ou l'Administration qui, d'ailleurs, faisaient montre, à
de très rares exceptions près, du plus parfait respect.
Dans nos rues d'Oran, on chinait gentiment nos " barques à
voile "
En arrivant dans les maisons de leurs amis ou de leurs employeurs, elles
ôtaient le voile, le pliaient et ne le remettaient qu'au départ.
Les hommes européens " ne comptaient pas " !
Les filles de famille allaient à l'école sans voile, naturellement,
et si elles avaient échappé au mariage précoce arrangé,
certaines, trop rares il est vrai, poursuivaient des études supérieures
ou travaillaient dans des magasins, des bureaux, des administrations.
Tout doucement, l'évolution se faisait dans les esprits et donc
dans les murs.
Souvenons-nous aussi qu'à cette époque qui peut paraître
antédiluvienne à nos enfants, les femmes européennes
ne sortaient pas " en cheveux ", tout au moins pour les visites
importantes : Avocat, notaire, médecin ou pour " les grandes
occasions " : Mariage, baptême ou enterrement. On se chapeautait
pour la messe, et la mantille de dentelle noire ou blanche voilait joliment
les visages à l'Eglise et à la Synagogue. Quant à
la Mosquée, les femmes n'y allaient guère.
Lorsque vint mai 1958, pour la première fois, le voile devint enjeu.
Ce qui était tradition fut perçu comme servitude. Les filles
brûlèrent symboliquement leur voile sur le forum d'Alger,
et, main dans la main, Européennes et Musulmanes voulurent entrer
dans la modernité.
Comme il fallait s'y attendre, cela ne changea rien pour la Mauresque
lambda. Elles continuèrent presque toutes à déambuler
paisiblement couvertes de leur voile noir ou blanc.
Seules les filles engagées politiquement pour ou contre l'indépendance
rejetèrent massivement le voile. Les vieilles hochaient la tête
: " Ah ! Ba, ba ! "
Les Ouléma tonnaient, tout le monde s'en fichait.
Les filles rejetaient la sujétion du voile au nom de la liberté
mais les unes pour être " comme les Françaises "
(Rappelons qu'elles l'étaient !) les autres parce que dans une
Algérie indépendante la femme algérienne serait égale
aux hommes
Pauvres petites ! La réalité fut loin du
rêve
De religion, pour elles, il n'était pas question. Je l'affirme
pour avoir discuté de la chose avec nombre d'entre elles à
l'époque.
Tout allait changer et pas dans le bon sens avec les bombes des terroristes.
Il était si facile de dissimuler un engin de mort sous un voile
!
Il y eut des hommes déguisés en femmes, il y eut des employées
de maison, des malheureuses contraintes par la terreur du FLN qui n'hésitait
pas à menacer la vie de leurs enfants si elles ne transportaient
pas leurs grenades, leurs bombes en ville
Il y eut des adolescents
bourrés de hachich, qui jetèrent des grenades et furent
lynchés par la foule, il y eut l'horreur dans les cafés,
les bus, au coin des rues
Dans les Grands Magasins, dans les bureaux, il y eut l'armée ou
des vigiles ; on ouvrait son sac ; on montrait qu'on ne transportait pas
d'arme ; au début, ce fut un jeu, accepté avec le sourire
et puis ce ne fut plus drôle du tout
Alors ce fut la folie, la peur, la suspicion. Ce furent, dans les caniveaux,
les cadavres qu'on enjambait, ce fut l'habitude horrible de la mort
A Oran, nos " barques à voile " continuaient à
venir en ville européenne alors que leurs familles se repliaient
dans certains quartiers. La mixité qui s'était instaurée
naturellement ne survivait que difficilement dans des faubourgs frappés
par le crime et une séparation de fait se produisait à l'encontre
de l'évolution qui doucement s'installait, avant les " événements
".
Alors, oui, ce fut la folie : Toute forme voilée devenait danger.
Les chefs de l'OAS, souvent utopistes, il faut l'avouer, s'évertuaient
à demander que demeure la fraternité entre les communautés.
Mais les Européens mouraient depuis sept années sous les
coups du FLN, pratiquement sans réaction, fidèles à
la France, confiants en l'Armée. Là, c'en fut trop ! Des
jeunes, l'esprit échauffé, se rendaient compte qu'ils étaient
les victimes potentielles de ces êtres non identifiables. Et ce
fut l'atroce tuerie des femmes de ménage. Les malheureuses payèrent
de leur vie la folie des hommes. Celles qui venaient pour gagner la nourriture
de leur famille, celles qui aimaient les enfants qu'on leur confiait en
toute tranquillité, finirent misérablement dans cet holocauste
radical. Elles ne furent pas très nombreuses, les victimes expiatoires
mais cela frappa les esprits des deux communautés. On ne vit plus
de voile blanc en ville européenne comme on ne voyait plus, depuis
longtemps, d'Européennes en quartier arabe où depuis toujours
nous allions pourtant
Coupure terrible, définitive. Alors que dans les usines, sur le
port, à l'aéroport et dans bien des endroits encore, les
hommes des deux communautés continuaient à travailler ensemble
dans une fraternité qui devait, le 5 juillet 1962 sauver bien des
vies.
Je l'affirme pour l'avoir vécu, pour avoir protégé
des ouvriers arabes innocents, des malheureux dont j'ignore s'ils étaient
FLN, et sans doute l'étaient-ils, j'affirme que ce n'est ni la
religion, ni la politique qui ont déterminé un apartheid
de fait en 1961 à Oran, c'est la peur.
Chacune des communautés ayant peur de l'autre, identifiant au faciès
anti roumi ou anti arabe le visage même de l'ennemi
Comment une telle aberration a-t-elle pu nous devenir, à tous,
consubstantielle, nous qui avions vécu toute notre enfance ensembles
dans une merveilleuse insouciance ?
Parce que je l'ai vécu, je puis affirmer que la peur vient, qu'elle
s'empare de tout l'être et l'asservit, qu'elle est la mère
de toutes les dérives.
Et voila pourquoi je pense que le voile, intégral ou pas, ne doit
pas s'installer en France. Il peut dissimuler le danger des fous d'Allah,
il peut engendrer la suspicion envers la grande majorité des innocentes
voilées par choix ou par contrainte. Il déterminerait forcément
une réaction qui ne pourrait être que violente.
Têtes d'ufs qui nous gouvernent, vous ne savez pas ce qu'engendre
la peur. Nous, nous savons
Geneviève de Ternant
Janvier 2010
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Des lois et de leurs applications
Championne absolue de la quantité de lois, la France semble
aussi championne dans l'art de ne pas les appliquer. Les magistrats disposent
d'un arsenal étoffé au fil des ans, des modes, abondamment
pourvu par l'inventivité des élus de nation toujours friands
d'attacher leur nom à une nouvelle fantaisie législative.
Emotion dans la voix, applaudissements dans l'hémicycle, roulement
des tambours médiatiques de la République
et pan,
à la trappe ! Les décrets d'application soit se font attendre
jusqu'à ce que la mode soit passée, soit ne sont jamais
promulgués, et, s'ils le sont, ne seront jamais appliqués
: Administration qui traîne les pieds, manque de moyens financiers
ou humains, mauvaise volonté sur le terrain et, pire encore, on
s'aperçoit brusquement que la bonne idée engendre des catastrophes
: Gâchis de temps, d'argent, d'espoirs. La France législative
donne l'impression d'un navire sans boussole !
Paris est une île idéologique sans aucun rapport avec le
pays réel, les braves gens qui ont les mains dans le cambouis et
les pieds dans la gadoue !
Et voici que, soudain, parce que les Suisses ont dit qu'ils en ont par-dessus
la tête d'être colonisés -car c'est bien le sens de
leur votation - Paris s'étonne, s'indigne, stigmatise ! Mais ouvrez
donc les yeux, Princes qui nous gouvernent si mal !
Quand les voitures des gens qu travaillent brûlent dans toutes les
villes de France, dans les quartiers dits " tranquilles " aussi
bien que dans les banlieues, vous faites des statistiques toujours truquées,
vous relâchez les coupables quand vous les arrêtez, ce qui
est rare. Ne savez-vous pas qu'il existe un arsenal de lois pour mettre
hors d'état de nuire des " jeunes qui s'amusent ", ben
voyons !
On nous parle de travaux d'intérêt national
Et pourquoi
pas ? Mais sérieux alors ! Des canaux à drainer, des décharges
sauvages à nettoyer, des forêts à débroussailler,
il n'y en a donc pas en France ? Est-ce que ça les tuerait, les
pauvres chéris ? Et qu'on ne nous bassine pas avec les " petits
délinquants ". Ils sont tous récidivistes, voyez donc
les mains courantes des commissariats ! Et si pour vous les " flics
" sont suspects, interrogez les gens dans la rue, anonymement, les
chauffeurs de taxi, les commerçants, oui, je dis bien anonymement
et sans caméras, car la dictature du politiquement correct règne
sur notre pauvre pays ! Tout le monde il est beau, tout le monde il est
gentil ! Mais faites une " votation " comme en Suisse, anonyme,
vous verrez enfin le vrai visage d'une France qui n'est ni raciste, ni
fasciste, ni xénophobe mais qui en a marre, marre, marre
Savez-vous, beaux esprits, qu'il existe une loi qui permet de déchoir
un indésirable de sa citoyenneté, de sa nationalité,
oui, un délinquant récidiviste, d'en faire un apatride,
et de le ramener aux frontières de Schengen. Libre à lui
d'aller où il veut, si on veut bien l'y accueillir. Barbare ? Sans
doute. N'est-ce pas ce qui fut appliqué à des enfants de
France par De Gaulle, il n'y a pas si longtemps. ET ceux-là n'avaient
fait qu'essayer de garder leur patrie. N'est-ce pas lui, encore, qui frappa
d'indignité nationale des généraux, des amiraux,
des officiers pour avoir maintenu l'Empire dans le giron d'une France
malheureuse, battue, occupée. Ces braves ont eu le tort de ne pas
s'aplatir devant le Commandeur
Tout comme ceux qui se sont levés
en Algérie pour dire non à l'abandon. Ces lois terribles
furent alors appliquées dans toute leur rigueur. Elles existent
toujours. Il serait temps qu'elles servent enfin à la paix des
braves gens de France, quelle que soit leur origine, leur couleur de peau
ou leur religion : Ceux qui sont honnêtes et travailleurs, ceux
qui aiment vraiment leur pays, la France.
Geneviève de Ternant
8 décembre 2009
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Victimisation
L'Islam et les Musulmans se posent en victimes de discriminations,
victimes de la colonisation, victimes de l'Histoire. Il me semble important
de rechercher les sources de cette position que l'on peut constater depuis
que les historiens écrivent.
L'Islam se réclame d'une filiation spirituelle à Abraham
et affirme son adhésion exclusive au monothéisme. Juifs
et Chrétiens professent la même foi depuis bien avant lui.
Il affirme être le descendant direct d'Ismaël, patriarche ayant
vécu 2000 ans avant Jésus-Christ et revendiquent une ascendance
arabe.
Or, les descendants directs d'Ismaël et de sa mère, Agar,
la servante de Sarah, seconde femme d'Abraham sont les Ismaélites,
peuple si manifestement distinct des arabes qu'ils se sont fait souvent
la guerre. En outre, Ismaël est d'origine Chaldéenne par son
père Abraham et égyptienne par sa mère Agar, née
en Canaan (Gen.16.3), y ayant vécu toute sa vie et donc ne saurait
avoir la moindre goutte de sang arabe.
Pourquoi donc l'Islam veut-il descendre d'Ismaël ? Le Coran affirmerait
que ce n'est pas son fils Isaac qu'Abraham devait immoler mais bien Ismaël.
Ainsi Isaac, " Le Fils de la Promesse " ne serait pas le vrai
messager de Dieu mais ce serait en quelque sorte en Ismaël qu'on
devrait voir " le fils d'adoption de Dieu ". Ismaël représente
donc la victime par excellence : Victime de la jalousie de Sarah, il est
rejeté, choisi par Abraham comme victime et sauvé par l'intervention
divine pour devenir l'ancêtre des Musulmans.
De même, Mahomet aurait été rejeté par les
Juifs et les Chrétiens par jalousie et dû se réfugier
à Médine comme Agar et Ismaël ont dû fuir la
jalousie de Sarah.
En se revendiquant d'un ancêtre " rejeté ", "
mal aimé ", le peuple musulman se légitime en éternelle
victime. C'est une façon étrange de réécrire
l'histoire. En psychiatrie, la symbolique de la jalousie est très
forte. On ne doit pas sous estimer ce fondement même de la religion
musulmane.
En réalité, les événements dont les Musulmans
s'estiment victimes ont été, tout au long des siècles
des réactions à une attaque de leur part.
Pourquoi la victoire de Poitiers en 732 ? N'est-elle pas la naturelle
riposte de la chrétienté à l'invasion d'un gros rezzou
berbero-musulman au-delà des Pyrénées après
que les " arabes " aient soumis la presque totalité de
la péninsule ibérique. D'où la Reconquista. Qui étaient
les agresseurs ? Les Musulmans.
Se poser en victimes est un non-sens historique.
Pourquoi les Croisades ? Le commerce était prospère tout
au long des routes que les pèlerins chrétiens parcouraient
pour gagner les Lieux Saints. Les Musulmans ayant conquis l'Egypte, la
Syrie et la Palestine, ils devenaient, par intermittence, inaccessibles
d'où la réaction des papes Alexandre II en 1063, Urbain
II en 1095, toutes opérations de représailles et non d'attaque.
De même la prise d'Edesse par les Musulmans provoque la III°
Croisade prêchée par Saint Bernard et d'ailleurs combattue
par l'Abbé Sucher qui connaissait trop bien les rivalités
des Rois d'occidents. Mais faire des Arabes des victimes et en même
temps glorifier Soliman dit Le Magnifique, c'est pour le moins contradictoire.
L'Empire Turc a asservi une grande partie de l'Europe jusqu'à être
arrêté sous les murailles de Vienne. Ce serait donc à
l'Europe de demander aux Musulmans la repentance, et non l'inverse.
La prise de l'Algérie fut décidée pour lutter contre
la piraterie barbaresque pratiquée par des Musulmans (Renégats
chrétiens souvent, d'ailleurs) Qui était l'agresseur ?
Aujourd'hui nous voyons fleurir des livres et des films d'une extrême
mauvaise foi sur les événements du 8 mai 1945 à Sétif,
Répression brutale certes, à une agression barbare. Qui
a commencé ?
Et la guerre d'Algérie accommodée à la sauce de la
victimisation fait bon marché de la vérité abominable
des massacres perpétrés par les terroristes FLN au Maghreb
et en métropole.
Et maintenant, ces personnes qui ont fui l'Algérie et d'autres
pays musulmans se plaignent d'être discriminés en France
et veulent tout en profitant de " Madame Sécu " imposer
leur propre loi
Victimes ? Mais enfin, victimes de qui sinon de
leurs coreligionnaires ?
S'il y a victime, il y a bourreau. Au nom de quoi serions-nous considérés
comme tels alors que la France, son armée, la population européenne
d'Algérie n'ont fait que répondre et mal et tard à
la violence jusqu'à ce que la lourde main gaullienne renverse le
sablier.
Dans notre Oran, les Espagnols disaient : " El que no llora no mama
" " Celui qui ne pleure pas ne tète pas " ! Les
Musulmans ont du téter ce dicton dès le VII° siècle
; Et nous, bourricots que nous sommes -Dignité et Cocorico - on
se tait au lieu de lever le doigt comme quand nous étions gosses
: " Madame, madame, c'est lui qui a commencé ! "
Geneviève de Ternant
Novembre 2009
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Lettre à Jo
Jo, mon ami, mon frère de combat, tu as réuni autour
de toi, pour ton dernier voyage terrestre, tous ceux que ta personnalité
exceptionnelle avait conquis.
Représentants de l'Etat, présidents d'associations exprimaient
par leur présence l'hommage officiel qui t'était dû.
Mais, pleine, la nef immense de Saint Victor vibrait surtout de la peine
de ce peuple d'Algérie venu de loin pour te témoigner son
affection et son estime. Les voix étaient nouées, les yeux
étaient humides, les prières montaient vers les voûtes
vénérables, tout disait mieux que des discours la tendresse
et le respect.
Les degrés du chur disparaissaient sous les fleurs afin que
leur beauté t'accompagne, toi qui aimait les choses belles, l'harmonie
dans la nature et dans l'art.
Et ce n'est pas un hasard si l'ultime cérémonie s'est déroulée
dans cette abbaye chrétienne et guerrière, à l'image
de ton existence et sous le regard de Notre Dame de la Confession, qui
signifie, Notre Dame de la Crypte, Reine des martyrs, car tu plaçais
ta vie sous la protection de La Vierge Marie, Notre Dame d'Afrique et
Notre Dame de La Garde, Douce mère qui console, souri et pardonne.
Ton amie de Toujours, Anne Cazal, brisée de chagrin, a pourtant
réuni toutes ses forces pour parler d'une voix claire, pour dire
ton courage et tes épreuves physiques et morales que tu cachais
non par orgueil mais par pudeur, ces plaies jamais cicatrisées
que seuls tes proches connaissaient.
Denis Fadda trouva les mots fraternels qui exprimaient les sentiments
de tous ceux, connus ou anonymes, qui suivaient ton long combat depuis
tant de saisons et que tu continueras à guider, de là où
tu te trouves maintenant, pour que les courtes années qui nous
seront encore accordées poursuivent ton uvre de vérité.
La surprise vint du message apporté du Prince de Bourbon-Parme,
comme un lien renoué par l'Histoire venu d'un descendant des Rois
très chrétiens qui ont fait la France vers le dernier descendant,
grand chrétien et grand Français du Dey Turc, musulman,
d'Alger.
Et, au dessus du cercueil drapé des trois couleurs, je voyais ton
sourire attendri et complice.
A Dieu, Frère, repose enfin en paix.
Geneviève de Ternant
Nice, Lundi 26 octobre 2009
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La dérive des incontinents |
Lorsque la dérive des continents entraîne les plaques
à se bousculer, se chevaucher et provoquer tant de catastrophes
humaines, on ne peut qu'être ému et même épouvanté.
Aussi me pardonnera-t-on le jeu de mots qui sert de titre à cette
chronique.
A l'évidence, il ne s'agit pas du sens médical du mot incontinent,
lequel n'aurait aucune propension à faire sourire, mais mon merveilleux
Littré ouvre à ce jeu de mots des perspectives réjouissantes
: " Incontinence de la langue, propension à trop parler "
me dit-il et encore : " incontinence : adverbe de temps. Aussitôt,
au même instant, sur-le-champ " et là, nous trouvons
un vaste espace pour la dérive.
Du chef d'Etat au plus modeste élu de la France profonde, quel
que soit le sujet : On parle, on parle ! Déferlante de logorrhée
où tout est dit et le contraire de tout. On se contredit, on se
prend les pieds dans le tapis et on casse la porcelaine en essayant de
se rattraper en s'agrippant à la commode ! Brice Hortefeux, dans
un accès de lucidité a exprimé ce que 63% des Français
pensent d'après un récent sondage. On peut supposer que
dans les 47% restant la plupart soit appartiennent aux " minorités
visibles " concernées soit mentent par conformisme.
Disons tout de suite qu'il ne s'agit nullement de racisme mais d'incompatibilité
de voisinage, comme il en est des minorités chrétiennes
en pays musulman. Citons De Gaulle, honni, mais pour une fois apparemment
sincère : " C'est très bien qu'il y ait des Français
jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent
que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation
universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité.
Sinon, la France ne serait plus la France. " Rappelons que c'est
en vertu de cette opinion et afin pensait-il que la France ne soit pas
envahie par une majorité extérieure à son génie
qu'il a sacrifié les départements d'Algérie et nous,
malheureux Pieds-noirs, par-dessus le marché.
Citons encore le témoignage recueilli par Monsieur Philippe Aziz,
journaliste qui a publié " Le paradoxe de Roubaix ",
d'un jeune Français d'origine algérienne, étudiant
en sociologie à l'Université de Lille : " Notre "
invasion pacifique " au niveau de l'Europe n'est pas terminée.
Nous voulons agir simultanément dans tous les " pays d'accueil
". Puisque vous nous faites de la place chez vous, pourquoi nous
en priver ? Et ce que nous n'obtiendrons pas parla persuasion, nous l'obtiendrons
par la force ! Nous possédons une armée mobilisable à
tout moment de 3 millions de " soldats d'Allah ". Même
vos autorités reconnaissent 1.400 zones de non droit sur votre
territoire ! Nous vaincrons car notre cause est juste : " Allah Akbar
" ! (In " Le vrai visage de l'Islam " M. Alcader. Page
139.)
On ne peut pas dire qu'on n'est pas avertis ! Et lorsque, par inadvertance,
le Ministre laisse sa pensée guider sa langue, incontinent du verbe,
il injurie les Auvergnats, stupéfaits d'être mis à
cette sauce ! Et voici la " victime " de ce dérapage
incontrôlé, qui se marre sur la photo, soudain prise d'une
vertueuse indignation, qui porte plainte ! Yves Sainsot me signale que
cette plainte serait contre ceux qui l'injurient. Le Figaro dont je tire
cette annonce dit qu'il s'agit d'une plainte contre X. Attendons sereinement
la fin de l'histoire. Et tout ce monde parle, parle !
Notre République bananière conserve des élus qui
disent n'importe quoi, se permettent de ne pas ratifier les lois votées
par le Parlement et le chef de l'Etat qui change d'avis, dit un jour blanc,
un jour noir, tout cela repris à l'envi par les journaux, ce qui
a peu d'importance puisqu'on lit de moins en moins, mais surtout par Internet
dont les commentaires sont d'autant plus péremptoires que leurs
auteurs connaissent moins le sujet
Pauvre France !
Et on vient nous parler avec des accents martiaux d'Etat de Droit ! Quand
un ministre soutenu par le chef de l'Etat trouve ignoble d'arrêter
un criminel en fuite même si cet homme est un artiste de grand talent
dont on ne peux qu'admirer la carrière mondialement reconnue il
n'empêche qu'il a commis la même crime que d'autres violeurs
ou pédophiles et dont les mêmes hommes d'Etat s'indignent
avec les mêmes accents qu'ils soient remis en liberté ! Faut-il
rappeler que, lors de sa fuite, Roman Polanski puisque c'est de lui qu'il
s'agit, n'offrait pas plus qu'un autre la moindre garantie de ne pas récidiver
et que son cas relève de la justice des Etats-Unis, dont l'Europe
est l'alliée. Que ce cas soit examiné avec toute la bienveillance
nécessaire, justifiée par une vie sans tâche depuis
40 ans, d'accord, mais la loi devrait être la même pour tous
et les élus devraient réfléchir avant de parler
Incontinent !
Etat de Droit ? Plaisanterie de mauvais aloi pour les Pieds-noirs qui
relèvent d'une justice tout à fait spéciale : spolié,
injuriés, déboutés
Etat de Droit ? Vraiment
? Comme disait Zazie : " Tu causes, tu causes, c'est tout ce que
tu sais faire
"
La dérive des incontinents, c'est la logorrhée généralisée
et la réactivité immédiate qui fait que l'on parle
sous le coup de l'émotion sans mesurer l'impact de ses paroles.
Ce qui est admissible pour un témoin lambda ne l'est pas pour un
élu, encore moins pour un chef d'Etat.
Il faut faire attention à ce qu'on dit et à ce qu'on écrit
lorsqu'on a charge d'âme.
A propos d'écriture, un mot sur un sujet qui me tient à
cur : François de Closets ressort son antienne sur la réforme
de l'orthographe. J'implore grâce pour le nénuphar et pour
l'oignon, et pour le chariot et la charrette ! Mais voici que je dérive
! J'arrête donc
incontinent !
Geneviève de Ternant
Octobre 2009
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Sous le masque ou la burqa
Charles Péguy exaltait le blanc manteau des cathédrales
étendu sur la douce France. Dans notre Algérie, plus modestement,
nos pères, chrétiens ou pas, et le plus souvent sans aide
de l'Etat résolument laïc, un doux mantelet d'églises
; devenues au mieux bibliothèques ou mosquées, elles ne
reflètent plus le retour d'un christianisme qui fut pourtant la
religion du Maghreb bien avant l'islam et durant des siècles, il
est vrai sous des formes obliques, arianisme et autres
Non seulement
la religion chrétienne ne fut pas encouragée durant les
132 ans de présence française en Algérie mais même
elle fut combattue comme en atteste la mise au pas de Monseigneur Lavigerie
et la criminelle décision d'y faire venir en 1931 les oulémas
obscurantistes d'Egypte ainsi que le montrent les écrits pertinents
du Docteur Jean-Claude Pérez.
La situation actuelle des chrétiens en terre redevenue d'islam
par la volonté de De Gaulle est extrêmement critique. Pourtant
il y a des conversions.
Le simple fait de se convertir à une autre religion que l'islam
et surtout au christianisme entraîne automatiquement pour le musulman
la peine de mort. Les baptêmes sont donc toujours clandestins en
pays arabe mais, ce qui est encore plus choquant, ils le sont aussi dans
les pays occidentaux. Il s'agit d'éviter les représailles
des familles. Que les musulmans intolérants puissent agir en occident
et que les gouvernements ferment les yeux sur ces violations manifestes
de la liberté de conscience et de religion en pays laïc est
intolérable. Certes, nous, Pieds-Noirs, savons depuis longtemps
que la France n'est plus un pays de droit puisque nos droits sont bafoués
depuis près de cinquante ans par tous les gouvernements, de droite
ou de gauche ainsi que l'actuel en dépit de ses promesses écrites.
Peut-être convient-il d'essayer de comprendre pourquoi le musulman
s'estime en droit de faire la loi de la charia sur notre sol. Le musulman
affirme obéir au coran. Il y est écrit : " S'ils renient
leur foi (l'islam), attrapez-les et tuez- les où que vous les trouviez.
(S.4,89) et plus loin : " Ceux qui renient leur foi (musulmane) sont
des orgueilleux ; ils sont maudits ! Fais-leur la chasse et où
qu'ils se trouvent, ils seront capturés et tués impitoyablement,
car la loi d'Allah est irrémissible ". (S.33, 60-32).
Soulignons les termes : " Où qu'ils se trouvent ", donc
en pays laïc, donc en occident jadis chrétien !
En conséquence, tout musulman doit dénoncer son frère
" apostat " et s'il ne peut le faire " revenir à
la raison ", son devoir est " d'agir en conséquence "
donc, le tuer !
La délation est ainsi instituée en devoir sous peine d'être
soi-même condamné. On imagine les dégâts d'une
telle suspicion au sein des familles, auprès des voisins. Un dicton
arabe dit même : " En pays musulman, il faut se méfier
de soi-même ! "
Le Président Egyptien, Anouar El Sadate en 1981 et l'écrivain
égyptien, Faraq Foda en 1992 sont tombés sous les balles
d'assassins qui les accusaient d'apostasie.
Parmi les " penseurs " musulmans tenant de cette stricte application
de la peine de mort pour apostasie, Ibn Taymiya est un des plus connus
et ses écrits sont très répandus en pays musulmans
mais aussi en vente dans la plupart des librairies musulmanes occidentales.
La fameuse " fatwa " sur Talman Rushdie et ses " Versets
sataniques " a été considérablement médiatisée
mais bien peu de media ont parlé de l'assassinat, le 11 juillet
1995, à l'Université de Tsukuba, du professeur Hitoshi Igarashi,
l'un de ses traducteurs.
Toute critique du texte du Coran est strictement interdite. Madame Delcambre,
docteur d'Etat en droit et en civilisation islamique écrit : "
On décourage toute critique qui risquerait de remettre en question
l'héritage islamique, on cloue au pilori celui qui oserait douter,
critiquer, s'insurger. Dans les cas extrêmes, comme au Soudan, le
savant religieux moderniste est condamné à mort. Il convient
de rappeler que le théologien soudanais, Mahmoud Taha fut pendu
pour avoir voulu différencier, dans le Coran, les appels à
la guerre et les versets qui expriment les exhortations morales. "
(L'Islam des interdits, ed. DBB. P. 74)
M. Sélim Naguib, égyptien copte, docteur en droit de l'Université
de Lyon et protonotaire spécial du Palais de Justice de Montréal
au Canada, constate : " La liberté de conscience au sens où
l'entendent les constitutionnalistes du XX° siècle n'existe
pas dans l'islam. Dans la cité fondée par Mahomet, nul n'est
libre de croire ou de ne pas croire. L'islam est une doctrine d'Etat,
et à ce titre, il bénéficie d'une forte protection.
On s'expose à la peine capitale en l'abjurant ou en blasphémant.
L'exercice des autres cultes n'est pas libre mais seulement toléré.
" (Les coptes dans l'Eglise d'aujourd'hui, ed. Solidarité-Orient,
Bruxelles. P.40)
Tous les témoignages proviennent du livre de M. Alcader : "
Le vrai visage de l'islam " préfacé par le général
Gallois, (éditions Kyrielles 98bis rue Saint Pierre 49430 Durtal
20euro)
Pendu pour avoir voulu différencier, dans le coran, les appels
à la guerre et les versets qui expriment les exhortations morales.
" (L'islam des interdits, ed. DBB. P.74)
M. Sélim Naguib, égyptien copte, docteur en droit de l'Université
de Lyon et protonotaire spécial du Palais de justice de Montréal
au Canada, constate : " La liberté de conscience au sens où
l'entendent les constitutionnalistes du XX° siècle n'existe
pas dans l'islam. Dans la cité fondée par Mahomet, nul n'est
libre de croire ou de ne pas croire. L'islam est une doctrine d'Etat,
et à ce titre, il bénéficie d'une forte protection.
On s'expose à la peine capitale en l'abjurant ou en blasphémant.
L'exercice des autres cultes n'est pas libre mais seulement toléré.
" (Les coptes dans l'Eglise d'aujourd'hui. Ed. Solidarité-Orient.
Bruxelles, p. 40)
Tous les témoignages proviennent du livre de M. Alcader : "
Le vrai visage de l'islam " préfacé par le général
Gallois. (Editions Kyrollos, 98bis rue Saint Pierre 49430 Durtal 20 euros)
L'auteur a des origines arabo-musulmanes, licencié d'Etat en théologie,
son expérience en terre d'islam et sa parfaite maîtrise de
la langue arabe lui donnent accès aux subtilités linguistiques
indispensables à une véritable compréhension de la
doctrine islamique.
Pour terminer, je vous donne le témoignage d'un Kabyle converti
dès l'enfance à la religion catholique qui subit des pressions
afin de le faire revenir à la religion de sa famille : Monsieur
Mohamed-Christophe Bilek dénonce : " Je ne pouvais être
disciple du Christ sans devenir " roumi " et trahir les miens
faute de distinguer entre nationalité et religion. Le scandale
des scandales en cette période de guerre (N.B. il s'agit de la
guerre d'Algérie de 1954 à 1962) et de post indépendance.
Je n'avais que 11 ans et déjà on voulait me convaincre que
les choses étaient ainsi définitivement acquises, depuis
des siècles : Les roumis avaient leur Dieu et nous autres, Algériens,
Kabyles et Arabes confondus, avions le nôtre. Etait-il possible
en 1962 de remettre en cause cette alternative ? Oui, à condition
d'être naïf ou suffisamment téméraire. Est-ce
que la cause est définitivement entendue que Musulmans et Chrétiens
ont le même dieu ? dans ce cas j'aurai perdu mon temps. " (L'homme
nouveau, 18 mai 2002)
M. Alcader qui cite ce texte ajoute : " La naïveté dont
il parle signifie qu'il fallait, en cette période sanglante d'après
guerre, où des dizaines de milliers d'Algériens favorables
aux " roumis " (terme péjoratif pour désigner
tout occidental supposé à priori de religion chrétienne)
ont laissé leur vie. (
) De même le terme de téméraire
indique combien il fallait prendre de risques quasi démesurés,
pour oser défier l'islam qui ensanglantait alors un pays entier.
"
De ces citations, des conclusions importantes sont à tirer, ce
que malheureusement, dans le cadre d'un article, je ne peux faire. Nous
en reparlerons et en particulier de la notion de peur, peur à imposer
aux autres et peur du musulman lui-même face à sa foi.
Geneviève de Ternant
25 septembre 2009
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Le chat, la belette et le petit lapin
La fable de La Fontaine est toujours d'actualité. Dans l'Afrique
soi-disant décolonisée s'installe en douce une colonie de
peuplement.
On pouvait espérer que le continent africain, fort d'une liberté
octroyée, se construise suivant son propre génie. Il y eut
toujours des commerçants chinois, indiens, libanais se livrant
à leurs affaires licites ou pas sous le bienveillant parapluie
de la paix française, anglaise, portugaise, belge, allemande ou
italienne. La paix européenne fit taire les luttes ancestrales
entre les ethnies et, fortes d'une relative aisance, elles auraient du
trouver dans leur complémentarité la voie de la richesse
proposée par un sol riche de tant de matières premières
indispensables au monde moderne.
Il n'en fut pas ainsi ; les ethnies nomades, ennemies jurées des
ethnies sédentaires, reprirent leurs querelles fratricides au point
où les avaient saisies la colonisation du XIX° siècle.
Comme toujours, un Raminagrobis guettait. Celui-là n'avait que
faire de la toge et de l'hermine. Il avait dés longtemps compris
que la blouse blanche des médecins coloniaux n'avait aucun intérêt
pratique, au contraire. La blouse blanche pouvait servir à une
colonisation discrète en Europe.
Le Raminagrobis avait les yeux bridés mais vifs et brillants, une
notion particulière du droit des gens et un appétit féroce.
Il disposait d'une main-d'uvre innombrable et corvéable à
merci ; Il avait aussi beaucoup appris depuis un siècle et se garda
bien du coup de patte meurtrier de celui de la fable. Il avança
à petit pas de velours, glissant son armée pacifique dans
tous ces pays revenus à leurs batailles inutiles et sanglantes.
Pendant longtemps, on les vit peu, puis, un peu plus, avançant
et retirant la marée de ses ouvriers sous payés, sans exigences,
au grès des événements locaux ou mondiaux. Et, soudain,
l'Afrique s'aperçut qu'ils étaient partout, les soldats
de la nouvelle colonisation industrielle.
A Alger, un quartier entier leur appartient qu'on appelle chinatown.
Bien sûr, des Chinois tranquilles, avec femmes et enfants, vivant
entre eux mais travaillant partout
Et les chômeurs locaux
" tenaient les murs "
Alors, au milieux de l'été 2009, les Algérois se
rebellent, avec la violence méditerranéenne. Ils en tuent
quelques uns, dans le silence de la presse muselée.
Comment l'Algérie mise à sac par ses gouvernants se passerait-elle,
aujourd'hui, de cette main d'uvre pour laquelle un salaire algérien
qui semble misérable en Europe est un pactole ?
Raminagrobis a peut-être sous estimé la colère de
la belette et du petit lapin
Qui regrettent de plus en plus ouvertement
la tutelle débonnaire de la France d'alors ; car la France d'aujourd'hui,
passive et paresseuse, ne semble pas avoir la moindre parenté avec
celle qui oeuvrait du temps de notre jeunesse, de nos parents, de nos
ancêtres, ces maudits pieds-noirs, n'est-ce pas ?
Geneviève de Ternant
Août 2009
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Légalistes et coup d'Etat
" Un héroïque soldat se transforme rarement en authentique
révolutionnaire. Leurs raisons et leurs natures appartiennent à
des essences contradictoires sinon opposées. " écrit
Dominique Venner à propos d'Ernst Jünger dans son livre :
" Ernst Jünger, un autre destin européen " (Editions
du Rocher).
Pour l'avoir ignoré, nous avons remis notre destin entre les mains
de quatre Généraux courageux et désintéressés
qui n'ont su empêcher le malheur. On ne fait pas de révolution
avec des légalistes !
De Gaulle, lui, a réussi ses coups d'Etat parce qu'il n'a jamais
été un soldat, encore moins un soldat héroïque
! Donc, il n'eut aucun scrupule à réaliser le coup d'Etat
d'Alger en 1944, dégommant sans état d'âme le Général
Giraud et faisant assassiner Darlan ; puis le coup d'Etat de Paris, à
la Libération, en mettant le Maréchal Pétain en accusation,
donnant ainsi les mains libres au Parti communiste, comme il s'y était
engagé envers Staline, seule personnalité politique qu'il
ait jamais admiré : Il devait reconnaître en lui un frère
en ignominie. Il ouvrait aussi le chemin aux abominations perpétrées
par la lie des soi disant résistants, ce qui écoeura les
vrais et scinda la France en deux pour des décennies : On n'en
est pas encore remis ! Enfin le coup d'Etat de mai 1958 où il réussit
à se faire appeler au pouvoir par des gens qui ne l'aimaient pas,
qui connaissaient ses turpitudes et s'en méfiaient à juste
raison
Le diable rend fous ceux qu'il veut perdre !
Geneviève de Ternant
9 juillet 2009
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Secrets d'Etat, des tas d'secrets !
Tiens donc ! Les moines de Tibehirine ont été victimes
d'une " bavure " de l'armée algérienne. Il n'y
avait apparemment que le Président de la République, Nicolas
Sarkozy, pour l'ignorer. Les Algériens le savaient, les Pieds-noirs
le savaient. En France, ce secret de polichinelle fut recouvert du manteau
souillé du " secret d'Etat ". Au fil des révélations,
on trouve bien des noms : Jacques Toubon, ministre de la Justice, Alain
Marsaud, ancien chef du service central de lutte anti terroriste, Jean-Louis
Debré, Charles Million, Alain Juppé, alors Premier ministre,
le général Philippe Rondot, chargé de mission opérationnelle
à la DST, le préfet Jacques Dewattre, ancien directeur de
la DGSE, tous savaient et se sont tu sur ordre. En relation directe avec
ces assassinats, celui de l'évêque d'Oran, Monseigneur Claverie,
considéré par le pouvoir algérien comme un trublion
: Il était venu saluer Hervé de Charrette à Alger
et revenait à Oran " de façon inopinée : un
déplacement effectué dans un pays en guerre (civile) où
les voyages des personnalités étaient surveillés.
La technicité des auteurs de l'attentat qui avaient employé
une bombe télécommandée avait également surpris.
" (Thierry Oberlé, le Figaro, Mardi 7/7/2009). Et voici que
Nicolas Sarkozy décide de lever le secret défense sur tous
les documents pour éclaircir les zones d'ombre de ces deux affaires
dans lesquelles le gouvernement de l'époque s'est empêtré
par peur des bombes du GIA en France et pour ne pas faire de peine au
sultan d'Alger, Bouteflika : business d'abord !
Or, il ne semble pas que les observateurs et les journalistes aient constaté
une coïncidence étrange : Il se trouve qu'en Algérie
le pétrole ne suffit plus aux appétits des apparatchiks
et le mécontentement du peuple se fait de moins en moins discret.
Bouteflika qui a tiré les enseignements de la politique veule et
repentante de la France, se tourne vers des investisseurs aux dents longues
: Inde et Chine en particulier. Mauvaise perdante, la France aurait-elle
soudain décidé de livrer en pâture un Bouteflika malade,
déconsidéré dans son pays ? Et du même coup,
de jeter une pluie de pierres dans le jardin de son prédécesseur
qui aurait couvert de son silence ces turpitudes ? Qui sait ?
Au nom de la vérité, on ne peut qu'apprécier ce louable
souci de transparence. Mais, si j'ose dire : et si on allait plus loin
? Si on levait le secret des archives non encore ouvertes ? Si on osait
reconnaître que les barbouzes et le SAC de Pasqua ont été
d'abominables tortionnaires des Français d'Algérie ? Que
beaucoup de bombes, d'assassinats imputés à l'OAS ont été
l'uvre de ces polices parallèles, De Gaulle régnante
? Et remontant dans le temps, reconnaître l'implication " du
plus grand des Français " dans les attentats et les assassinats
des heures troublées de 1942 à 1944 à Alger, puis
dans ceux de la " Libération "
La litanie des "
secrets d'Etat " que nous dénonçons depuis tant d'années
risque de retentir douloureusement aux oreilles des Français soudain
déniaisés !
Rien de nouveau sous le soleil, Devinez de qui sont ces vers :
" Vérité, tu sais comme on broie
Tous les baillons entre ses dents ;
Un roi peut te fermer son Louvre ;
Ta flamme importune, on la couvre,
On la fait éteindre aux valets ;
Mais elle brûle qui la touche !
Mais on ne ferme pas ta bouche
Comme la porte d'un palais ! "
Ils sont de Victor Hugo, dans Les chants du Crépuscule, en juillet
1830
Geneviève de Ternant
8 Juillet 2009
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Pékin sur Seine
Il y a vingt ans, le 4 juin 1989, le massacre de Tienanmen anéantissait
l'espoir des jeunes chinois qui tentaient d'obtenir liberté et
vérité. Cet anniversaire a été commémoré
un peu partout dans le monde. Pas en Chine. La " vérité
officielle veut que les manifestants ne soient que des pilleurs, des casseurs
et qu'il n'y ait eu " aucun mort ". Bien mieux, pour obtenir
des indemnités, les blessés ont été contraints
de dire qu'ils avaient eu " des accidents ".
Certes, il ne nous est pas interdit de commémorer les dates sanglantes
de notre drame, nous pouvons dire des messes le 1° novembre, le 20
août, le 26 mars et le 5 juillet, nous pouvons même nous rassembler
à condition de ne pas " troubler l'ordre public " ; il
ne faut pas que nous soyons trop voyants
Mais nos lieux de mémoire
sont menacés, brisés, profanés, détruits à
la sauvette, la nuit
Notre Mur des disparus, nos stèles,
jusque dans les cimetières ! Que peut craindre le gouvernement,
héritier de De Gaulle, que l'on invoque sans cesse, de quelques
personnes d'âge avancé qui n'ont jamais, du moins depuis
longtemps, manifesté qu'en silence, recueillies et dont la seule
outrecuidance est de chanter le séditieux " C'est nous les
Africains " ? Mais non, comme les dissidents chinois, niés,
nous faisons peur non par notre force, qui n'est pas, mais par la force
invisible, invincible de la vérité.
On dit qu'en Chine la jeune génération ne s'intéresse
guère à ces faits déjà lointains et même
qu'elle peine à y croire. Bao Tong, en résidence surveillée
depuis 1996 dit : " Le nettoyage des cerveaux a bien fonctionné.
" Nous pouvons en dire autant car bien des enfants de Pieds-noirs
ne veulent pas savoir. Avons-nous le droit de les juger ? Eux qui ont
vu nos vies détruites ! C'est parfois un réflexe de survie
pour eux. A moins de laisser notre trace écrite, jouée,
chantée. A cela ils seront sensibles
un jour.
Parmi les nôtres, les plus éprouvés se trouvent nos
amies qui ont perdu un enfant ou un mari ; rien ne les lasse, rien ne
les arrête ; et je pense à ces " Mères de Tienanmen
" qui se battent inlassablement pour le souvenir de leurs enfants
morts, qui continuent d'interpeller le gouvernement, risquant leur propre
vie. Mais que vaut la vie d'une mère qui a perdu son enfant ? Une
Charte circule pourtant : la " Charte 08 " signée par
plus de 300 chinois en faveur de la démocratie sur Internet, malgré
les affirmations du ministre des affaires étrangères : "
Sur les troubles politiques de la fin des années 1980, notre Parti
et notre gouvernement ont établi une conclusion sans équivoque.
" Et pourtant, même sous cette chape de plomb, la vérité
se fait doucement jour. Chez nous, c'est un peu le contraire. L'abondance
d'opinions et contradictoires enrobe la vérité de nuages
mais notre voix, celle des vrais témoins, est étouffée
; aucun média ne la relaie et le résultat est le même.
Ce n'est pas de la politique, ce que j'écris là, non, c'est
le constat troublant que le déni de vérité qui nous
est imposé depuis un demi siècle rappelle douloureusement
la situation de la Chine encore communiste. Alors ? Pékin sur Seine
?
Geneviève de Ternant
Juin 2009
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Nom d'une pipe éteinte ! |
On nous aura donc tout volé ! Notre terre, notre soleil, notre
Histoire, et maintenant la partie de notre mémoire qu'on n'avait
pas encore attaquée : On a mis dans la bouche de M. Hulot un petit
moulin à vent à la place de la célèbre pipe
toujours dans son bec et toujours éteinte ; dans cette bouche si
bizarrement enfantine et désabusée
Un moulin à
vent !
Et dans la main de Mademoiselle Chanel, la cigarette a disparu sur des
affiches du film. Sur une autre, la cigarette a survécu : Audrey
Tautou, la main en l'air, sans cigarette, aurait eu l'air de faire de
l'auto stop ou de se préparer à faire le salut nazi ! Vous
allez voir, qu'on va lui flanquer une pâquerette
Affadissement,
affaiblissement
Soft, Zen
Où va-t-on ?
Vous allez voir, on va nous enlever la cigarette de Prévert, celle
de Bogart dans Casablanca, les nuages de fumée romantiques, évocateurs
de cette liberté toute neuve que nos mères ont conquise
! N'avons-nous pas en mémoire cette sinistre interdiction de la
cigarette par un FLN criminel qui coupait les lèvres et le nez
des malheureux indigènes qu'il fallait terroriser ? Toutes les
intolérances se valent et ne valent rien.
Et parce que l'excès d'alcool tue, va-t-on priver les gens du petit
verre convivial, interdire les affiches où l'on boit ? Horresco
referens, le vin que l'Islam prohibe, le vin heureux que chantait Saadi,
grand poète musulman dans son " Jardin des Roses " ?
Moi, qui n'ai jamais fumé et qui ne bois guère, je me sens
insultée par ces mises à l'index de ce qui fut la joie de
vivre d'un pays merveilleux, je parle de la France, la douce France où
l'on avait le droit de n'être pas " correct ", où
l'on pouvait parler de sourd ou d'aveugle, non de malvoyant ou de mal-
entendant, concepts en réalité réservés à
ceux qui entendent et voient encore un peu et que les imbéciles
plein de morgue imposent à tout va !
Ah ! Qu'on me rende Gabin fumant comme la locomotive qu'il domptait ou
titubant avec Belmondo dans ce " Singe en hiver " où
Blondin exorcisait la dive bouteille qu'il tétait volontiers
Marre, marre, marre de ces précautions qui pour vous empêcher
de mourir vous enlèvent le goût de vivre
Qu'on nous
fiche la paix, Nom d'une pipe !
* * * * * * *
On nous apprend qu'un certain Adel Smith, italien comme son nom ne
l'indique pas, âgé de 43 ans, converti à l'Islam en
1987, président de l'Union des Musulmans d'Italie qui compterait
5.300 membres, a obtenu d'un tribunal de la province de l'Aquila, dans
les Abruzzes, le retrait des crucifix des murs de l'école maternelle
de la localité d'Ofena où un de ses fils est scolarisé
Voici que la terre tremble et se rebelle ; Dans l'église effondrée
seule une petite statue de plâtre de la Sainte Vierge est intacte,
posée sur une pierre, comme un défi à cet Adel Smith
La petite vierge de plâtre, muette et provocante, proteste au nom
de son fils humilié.
Geneviève de Ternant
Mai 2009 |
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Par ici la bonne soupe
!
Nous venons d'assister, avec le G20 à une mise en scène
de haut vol ! Au double sens du terme
Haut vol théâtral
indiscutable et vol tout court des malheureux gogos qui gobent promesses
et consensus comme ufs frais ! Sans doute, comme les sénateurs
romains, les participants ne pouvaient-ils se regarder sans rire
Les chefs d'état étaient là pour ça, la poudre
aux yeux fut répandue, chacun a joué son rôle et s'en
est reparti content de lui et des autres. Parfait ! Dés le lendemain,
les économistes ont fait leurs comptes et publié quelques
articles qui mettent à mal les " résultats positifs
", mais qui les lit ? On se souviendra de la " fermeté
" de Sarkozy, de la " résignation " de Merckel,
et surtout du sourire d'Obama. On a " moralisé " la finance
: Bravo ! La bizarrerie de cet oxymore ne semble pas avoir entamé
l'optimisme affiché, et pourtant
Un minuscule entrefilet dans le Figaro de la semaine dernière a
éveillé mon mauvais esprit : L'argent caché, dit-on,
n'existe plus et les Paradis fiscaux sont priés de s'aligner dans
une transparence virginale, le petit doigt sur la couture du pantalon.
Or, tel le village d'Astérix, un petit pays fait de la résistance,
un petit pays d'Afrique se permet, subrepticement d'inscrire dans sa constitution,
devinez quoi ? Le secret bancaire !
Coup de pied au derrière des " pays riches " ? Revanche
d'anciens colonisés ? Je n'y crois guère ! Il est difficile
de penser que cette décision soit un hasard, une coïncidence.
Allons voir de plus près : Le Ghâna, puisque c'est de lui
qu'il s'agit, est un pays d'Afrique entre la Côte d'Ivoire et le
Togo, ancienne colonie britannique. Sa capitale Accra est très
belle et quoique ballotté depuis son indépendance en 1967
entre République et coup d'état militaire, ce pays est fort
riche ; Premier producteur du monde de Cacao, il possède d'importants
gisements d'or, de diamants, de manganèse et de bauxite. Il est
le troisième producteur mondial d'or et, du temps des Anglais,
on l'appelait la " Gold Coast ", la Côte de l'Or. On n'y
pratique pas le dénigrement de l'ancienne puissance coloniale :
Vive le Commonwealth !
L'Angleterre est un pays pragmatique, qui ne donne pas de leçon
des droits de l'homme : Business is business !
Qu'aurait-on dit, Grand Dieu, si une ancienne colonie française
installait chez elle le secret bancaire ? Mais là, silence ! Cela
donne à penser
Quant aux Etats-Unis, on voit mal Obama obliger les Etats dont il est
le président et le garant de leur indépendance à
unifier leurs règles juridiques et fiscales. Ainsi l'Etat du Delaware,
à peine plus grand " que le département de la Haute
Marne (écrit Yves Dugha dans le Figaro) accueille plus de 40% des
entreprises côtes à la Bourse de New York parce que les profits
que les entreprises réalisent au dehors de ses frontières
n'y sont pas taxées, il n'y a pour elles, ni impôt local
ni la " sale tax ", sorte de TVA appliquée dans les autres
Etats américains. Les habitants paient l'impôt sur le revenu
et les taxes fédérales mais " les états financiers
des sociétés enregistrées dans le Delaware n'ont
pas besoin d'être physiquement tenus sur le territoire de l'Etat
" Il ne s'agit pas là de secret bancaire, ni de centre offshore
mais c'est tout de même une entorse à l'égalité
devant la finance
On comprend dès lors, la prudence d'Obama
sur ce chapitre.
Je ne pense pas que beaucoup de rapatriés, plumés en Algérie,
aient la possibilité de domicilier leur entreprise au Delaware,
ni possèdent des fortunes à cacher au Ghâna, mais
ces possibilités n'ont sûrement pas échappé
à la sagacité des " vrais riches ", et cette coïncidence
est pour le moins étrange. Par ici la bonne soupe !
Geneviève de Ternant
Avril 2009
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La révolution
des casseroles
En Islande, la crise économique a provoqué la chute
du gouvernement à coups de casseroles. Chaque samedi - car les
Islandais travaillent la semaine et ne font pas grève - une foule
armée de casseroles et de poêles s'est réunie devant
le Parlement à Reykjavik pour protester contre l'incurie du gouvernement
si bien que Geri Haarde, chef du parti conservateur qui gouvernait l'Islande
depuis 1944 a dû quitter le pouvoir dans une limousine noire maculée
d'ufs et de fromage blanc. Ces concerts de casseroles m'ont rappelé
ces soirs où, sous la voûte scintillante de notre ciel d'Oran,
dans les nuits du couvre-feu, s'élevait la bruyante symphonie de
nos casseroles frappées avec toute la vigueur de notre rage.
Hélas ! Cela ne servit à rien, les oreilles du gouvernement
français étaient loin et d'ailleurs bouchées à
l'émeri ! Il est triste de penser que, peut-être, si nos
compatriotes parisiens avaient eu le cran d'assiéger l'Elysée
en concert de casseroles, nous aurions été moins maltraités,
moins abandonnés.
Les bombes et les plastics, en France, loin d'intimider De Gaulle, l'ont
conforté dans son obstination orgueilleuse et inhumaine et ont,
sans doute, contribué à nous faire passer aux yeux d'une
opinion versatile pour des trublions qu'il convenait de jeter aux poubelles
de l'Histoire. Souvenons-nous de l'indignation, certes justifiée,
lorsque le petite Delphine Renard fut blessée, accidentellement,
dans un attentat alors que les enfants Français d'Algérie
cloués sur les portes ne soulevaient pas la moindre compassion
Bien sûr, ce furent des hommes de courage et de conviction qui tentèrent
par ces moyens d'infléchir l'Histoire ; mon admiration et ma reconnaissance
envers eux restent inchangées, mais, avec le temps qui passe et
notre connaissance des ressorts de l'opinion publique en France, il me
semble que la seule arme qui eut été efficace, peut-être,
c'eut été le ridicule !
On dit qu'il ne tue plus, non, mais il affaiblit. Qu'en eut pensé
l'orgueilleux de l'Elysée, lui qui a fuit devant les braillards
de 1968 ?
Enfin, ceci n'est qu'une réflexion née des concerts de casseroles
islandais.
* * * * * * *
Mentor
Il semble que l'obamania se calme, quelque peu dans nos média
panurgissimes. Le pauvre homme ne peut faire qu'avec ce qu'il a et le
chemin du succès est miné, tout comme chez nous. Finalement,
il est bien obligé d'agir par compromis à l'instar de son
modèle, Abraham Lincoln, choisi par le parti républicain
de l'époque, créé en 1854 à Pittsburgh en
réaction au " compromis du Missouri " signé en
1820, qui admettait l'esclavage au Sud. Mais la guerre de sécession
devenue inévitable, le prude avocat usera de mesures plus qu'énergiques,
de procédures expéditives, d'emprisonnement de milliers
de suspects ! Semblable évolution est-elle inévitable pour
le nouveau président des U.S.A. ? Espérons que son sort
ne sera pas celui de son lointain mentor, assassiné le 14 avril
1865. Lincoln marque le triomphe d'une Amérique plus religieuse
dont les " carpetbaggers " furent une des plus déplorables
illustrations, mélange bizarre d'avidité et de foi puritaine.
Or si l'Amérique fut toujours le théâtre de multiples
églises, le renouveau religieux dans le monde, et surtout l'islamisme
extrême sèment sur la planète des germes puissants
et dangereux
On est loin d'une foi guidée par l'Amour !
* * * * * * *
Charité bien ordonnée
.
Le président chinois, Hu Jintao, élu en 2003, vient
de faire sa 4° tournée en Afrique. Le ministre adjoint des
Affaires étrangères, Zhai Jun, a fait remarquer que les
pays choisis cette année " ne possédaient pas beaucoup
de ressources énergétiques et minérales. (
)
notre relation avec les pays africains, ajoute-t-il, n'est pas seulement
basée sur l'énergie et les ressources. " Le mot "
seulement " est à souligner. Les Chinois savent fort bien
marier le commerce et la géopolitique : Partout où les anciennes
colonies de la France, de la Grande-Bretagne ou du Portugal ont laissé
la place, la Chine avance avec le même discours " anticolonisateur
" ; de plus, elle prête sans condition, ne demande aucun respect
des droits de l'homme (ce serait drôle !) et investit des millions
de dollars. Elle acquière des forêts dont le bois d'ébène
est envoyé par camions à Dakar, des terres où elle
plante le riz qu'elle importe pour pallier la hausse des prix alimentaires
alors que les Africains meurent de faim. L'or du Mali, le cuivre, les
diamants et l'Uranium de Zambi, le pétrole de Casamance, du Niger,
du Soudan, du Nigeria, du Tchad, du Congo ou d'Arabie Saoudite, partout
les Chinois achètent en échange de constructions de routes,
de complexes industriels, d'hôtels de luxe. L'Ile Maurice doit devenir
un centre dédié au commerce entre l'Afrique et l'Asie afin
de faciliter les investissements chinois. Comment n'avons-nous pas eu
l'idée de faire payer les écoles, les hôpitaux, les
routes construites par nos pères en Algérie en échange
des minerais et du pétrole que nous avions trouvé ?
La Chine se fait payer aussi par son adresse diplomatique en s'assurant
les voix des pays africains " amis " aux Nations Unies. Il est
difficile de s'en étonner puisque ce fut la politique de la France
durant plus de cinquante ans !
Une anecdote donne la mesure de la volonté chinoise de supplanter
la France en Afrique. On sait la force des symboles pour les Chinois.
Ils voulaient acheter l'Hôtel particulier occupé par le Ministère
Français de la Coopération, Rue Monsieur le Prince, à
Paris. En mai 2007, juste avant de céder la place à Nicolas
Sarkozy, Jacques Chirac, pourtant grand ami de la Chine, a bloqué
l'opération : L'humiliation eut été trop forte !
Le livre de Michel Beuret et Serge Michel, intitulé " La Chinafrique
", publié chez Grasset, est une mine d'informations sur cette
lutte d'influence. Nous avons, en Algérie, été victimes
de la sottise des gouvernements français et européens qui
aujourd'hui en payent les frais et en dégustent les fruits pourris.
Geneviève de Ternant
Mars 2009
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Mauvais esprit
Jadis, dans les salons régnait le bel esprit,
Une guerre en dentelle, on cultivait la rime
Et, vers de mirliton ou poème sublime,
Il fallait, à la Cour, de court n'être pas pris !
Il importait bien peu, au bal des épigrammes,
De se montrer profond ou de toucher les curs.
On se voulait piquant, méchant, souvent par peur
De montrer le défaut de cuirasse des âmes.
On complote en secret quelque embrouillamini
Pour abattre un puissant, toucher la favorite.
Un pamphlet de Scarron et la voici proscrite
La victime choisie et son crédit, fini.
Il est vrai la méthode était fort hypocrite.
Ce jour, un Saint Simon ne peut écrire, ni
Scarron épigrammer ! La loi Gayssot punit
Tout esprit mal pensant, et la pointe est proscrite
Il est vrai que depuis toujours, l'Histoire ment,
Construit à son profit la légende officielle,
Mais les chercheurs cherchaient la vérité partielle
Le contrat archivé, le nouveau document
L'historien scrupuleux, en pesant pour et contre,
Retrouvait le contexte et son raisonnement
Au juste trébuchet pèse l'événement,
Sans passion, sans haine, il explique et démontre.
Or, foin de tout cela, on ouvre les archives,
Ce qu'on trouve déplaît, on les ferme aussi sec.
L'historien curieux se voit clouer le bec :
Les vérités d'Etat tombent, définitives !
Dans deux cents ans, peut-être on pourra discuter
;
Tout témoin à la rive du Styx abordée.
On exhume aujourd'hui le drame de Vendée !
Pas de raison, Pied-noir, de s'impatienter !
Geneviève de Ternant
Février 2009
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Fou |
" Fou celui qui s'use les ongles contre le passé
qui est bloc de granit ". Fou celui pour qui la " nostalgérie
" n'est que larmes et malédiction. Fou celui qui condamne
son frère. Fou celui qui n'admet pas que le cheval, le mulet et
l'âne tirent la charrette à des modes différents,
mais l'essentiel est que la charrette soit tirée, et tirée
dans le même sens. Fou celui qui n'aide pas, au moins par ses mots
de tendresse, s'il ne possède plus que cela, oui, fou celui qui
n'aide pas ceux qui se battent contre les vagues déferlantes du
mensonge, de la mauvaise foi. Oui, les initiatives sont multiples et parfois
incohérentes. Et après ? Nul ne sait quel chemin creuse
l'eau, nul ne sait quel chemin creuse la vérité. Fou celui
qui dit : " celui-ci a tort, celui-ci a trahi. " Non, dites
: " celui-ci a faibli ! " Aidons-le à voir plus clair,
aidons-le à retrouver la cohérence, l'amitié, la
force du groupe. Tendons la main, expliquons sans relâche à
nos amis tentés de dissidence. Qui connaît leur fatigue ?
Qui mesure leur lassitude ? La critique est cruelle qui vient de l'intérieur.
La critique est méchante qui appuie où elle fait si mal.
Car celui qui critique, souvent, a subit la critique, juste ou injuste,
et sait ajuster la flèche blessante. Ami, ne t'abaisse pas à
bander cet arc !
Le passé est bloc de granit et nos ongles sont cassés, usés,
à gratter, gratter sans cesse.
Sur ce bloc de granit, nous monterons ensemble, amis divers, justes ou
pas, mes frères, nous monterons ensemble ou, tous, il nous écrasera.
Ecoutons Jean Brune :
" Quand tout s'effondre
Les valeurs formelles n'ont plus cours
Il faut réinventer le devoir
Et non pas nouer des intrigues dérisoires. "
(Lettre à un maudit. 1963)
Geneviève de Ternant
Février 2009
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Droits de l'Homme
La France adore les commémorations ! L'année 2008 en
a connu plusieurs dont le 50° anniversaire de la Constitution. La
pauvre ! Elle a mal vieilli malgré les nombreux liftings et opérations
de chirurgie esthétique. La dernière commémoration
en date, à moins que j'en aie loupé une, est celle du 60°
anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Il convient de signaler que notre Déclaration des Droits de l'Homme
et du Citoyen de 1789 est souvent confondue avec la Déclaration
universelle des Droits de l'Homme adoptée par une résolution
de l'Assemblée Nationale des Nations Unies le 10 décembre
1948, à l'initiative de René Cassin, comme le rappelait
récemment dans le Figaro du 12 décembre 2008 le professeur
agrégé des facultés de droit et avocat à la
Cour de Paris, Jean-Philippe Feldman (Auteur de " De la Constitution
de la V° République à la constitution de la liberté
", Institut Charles-Coquelin 2008).
" Selon le vux de Cassin, elle devait entériner les
droits " classiques " tout en accueillant de nouveaux droits,
dont la consécration ne pouvait être que progressive. "
Elle ne s'est pas contentée d'être internationale, mais se
veut " universelle " ! Fichtre ! Et nous voila avec l'obligation
de la démocratie, qui a si brillamment réussi à ce
malheureux Bush !
" Le préambule, continue Maître Feldman, adopte le principe
marxiste selon lequel les libertés ne sont pas une donnée
à respecter mais une conquête à organiser " sans
doute une exigence du délégué soviétique de
sinistre mémoire, Vychinsky, et en contradiction avec le 1°
article qui proclame que tous les hommes naissent libres et égaux
!
" La référence aux devoirs de l'individu envers la
communauté confond dangereusement droit et morale et surtout le
texte est à l'origine de " l'indivisibilité "
des droits de l'homme selon lequel tous les droits se valent ".
On a ainsi le droit au travail, aux loisirs, au repos, à un niveau
de vie suffisant (suivant quel critère?) maintenant on a le droit,
en plus opposable, à un logement et Dieu sait à quoi encore
Le juriste s'insurge et écrit : " parler de " droit à
" est absurde et dangereux, car seul le prétendu titulaire
du droit est connu et jamais celui sur qui pèserait l'obligation
corrélative. Les faux droits chassent les bons, car ils entrent
nécessairement en conflit avec eux. " En particulier avec
le droit de propriété qui est reconnu lui aussi
Prendre
aux uns pour donner aux autres, c'est Robin des Bois, ce n'est pas un
droit de l'homme.
" L'idée d'une actualisation historique n'a aucun sens puisque
l'universalité des droits tient à la nature même de
l'homme (
) le seul mérite de la Déclaration de 1948
est de mériter l'oubli " Cruelle conclusion, hélas
! trop véridique. Le malheureux René Cassin, homme de bien,
a dû se retourner plusieurs fois dans sa tombe en comprenant l'usage
fait de sa Déclaration, inconséquente, il est vrai !
Il n'avait pas pensé à y inscrire le droit sacré
aux commémorations ! En tous cas, seules les nôtres sont
frappées d'interdit, mais chacun sait que nous sommes d'épouvantables
trublions et que même nos centenaires en fauteuil roulant troublent
l'ordre public !
Je voudrais, pour finir sur une note baroque vous signaler que Barak Obama
va devoir trancher un problème crucial : Il doit débloquer
cinq milliards de dollars pour sauver l'automobile aux U.S.A. or, une
autre industrie sollicite un plan d'urgence équivalent : L'industrie
pornographique américaine, car " les gens sont trop déprimés
pour être actifs sexuellement ", il faut sauver de toute urgence
un secteur qui pourtant, admet-on, n'est pas sur le point de s'effondrer
! " Quel soulagement !
Geneviève de Ternant
Janvier 2009
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Marcel Petitjean
Marcel Petitjean est mort le 1° novembre 2008 à l'âge
de 77 ans, écrit Guy Pujalte, dans l'hommage qu'il lui rend dans
l'Echo de l'Oranie N° 320 de janvier-février 2009 qui vient
de me parvenir. Et les souvenirs remontent à ma mémoire.
Janvier 1960 : Sonne à ma porte, à Oran, Robert Werhlé
dit Bob. C'est le filleul de mon frère aîné. Nous
avons le même âge, et, nos parents étant amis, nous
avons été pratiquement élevés ensembles jusqu'au
départ de ses parents pour Alger. Son père était
militaire de carrière et je garde un merveilleux souvenir de ses
deux surs aînées, Letti et Collinette. Bob me demande
d'héberger le commando Petitjean. En effet, ce sont sept gaillards
inconnus qui sont sur mon palier, habillés en péquins, c'est-à-dire
en civil et en tenue de sport. Marcel Petitjean se présente et
je les installe dans mon bureau et la vaste pièce contiguë
où la table de ping-pong leur plait beaucoup. Je ne dispose pas
d'assez de lits mais ils ont des sacs de couchage et un impressionnant
barda. Bob, après une collation rapide, repart en voiture pour
Alger. Mon époux, prévenu par téléphone, abandonne
sa pharmacie à Madeleine, sa dévouée préparatrice,
et vient prendre les choses en main.
Nos hôtes refuseront de partager notre table et préféreront
rester entre eux, l'oreille collée à la radio. Ils apprécieront,
néanmoins, les victuailles et le vin de la ferme de Misserghin
que je leur offre. Et le lendemain, ce qu'ils attendaient se produit :
Les barricades d'Alger !
Le commando quitte ma demeure, sans discrétion je dois dire, en
uniforme et en armes et comme j'habite rue Général Leclerc
(anciennement rue d'Arzew), en face du cinéma Régent et
de la Brasserie de Paris, cela ne passe pas inaperçu !
Mon époux les accompagne ainsi qu'un ami, Jean Gomez, au P.C. improvisé,
boulevard Laurent-Fouque, si ma mémoire est bonne. Je n'y suis
jamais allée car j'avais à garder chez moi nos deux petits
garçons, de 5 ans et 5 mois.
Quelques temps auparavant, j'avais écrit les paroles d'une chanson
dont Jean Gomez avait composé la musique ; il s'agissait d'un texte
disant les regrets d'avoir vu le referendum approuver la venue au pouvoir
de De Gaulle, et il s'intitulait : " Il fallait dire non ! "
Nous en avions pressé deux 33 tours et cette chanson rythma cette
folle semaine avec La Marseillaise, Les Africains et d'autres chants militaires
Lorsqu'il fut avéré que le mouvement à Alger avait
échoué, tous ceux qui s'étaient rassemblés
dans ce P.C. improvisé furent longuement interrogés par
les autorités car, malheureusement, ils étaient inscrits
sur une liste qui ne fut pas détruite. A cette occasion, Yvan Santini
montra son courage. Tous ceux qui l'ont connu savent que son engagement
fut total, au F.A.F. et jusqu'à sa mort au sein de Véritas.
Un autre de nos amis démontra aussi sa solidarité ; Il s'appelait
Henri Vincent. Mon époux se nommait Gérard, Henri Vincent.
Tous deux figuraient sur la fameuse liste, mais Henri affirma qu'il s'agissait
d'une erreur et que lui seul était en cause, épargnant ainsi
à mon mari l'interrogatoire et l'incarcération.
Dans l'aventure, les disques furent brisés et notre chanson disparut
avec les espoirs que nous avions mis dans cette tentative désespérée
d'inverser l'histoire.
Voila les souvenirs qui me reviennent en lisant l'In Memoriam de l'Echo
qui rend un vibrant hommage à cet homme d'exception que fut Marcel
Petitjean.
Nice le 30 décembre 2008 - Geneviève de Ternant
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Tabou
Malek Sohbi, journaliste à Alger, rapporte dans Le Point du
23/10/208 qu'un député, et pas le moindre, a osé
enfreindre le tabou qu veut que la guerre d'Algérie ait provoqué
la mort d'un million et demi de personnes durant " La guerre de libération
" donc entre 1954 et 1962. Nordine Aït Hamouda est pourtant
le fils de ce fameux Amirouche, de sinistre mémoire, tué
les armes à la main en 1959.
Or, il estime cette évaluation largement surestimée et ajoute
" qu'en privé, même les anciens responsables des maquis
parlent plus volontiers de 500.000 morts ". C'est déjà
beaucoup ! Mais nul n'ignore les purges dont furent victimes tant de maquisards
de la part de leurs propres chefs, ou de leurs rivaux.
Aussitôt le député, et tous les députés
de son parti, ont été accusés de trahison par l'organisation
des anciens moudjahiddines, entonnant le refrain de la défense
du tabou : " Nous voulons que soit retirée l'immunité
parlementaire aux députés du RDC. C'est le parti de la France
qui a redressé la tête en Algérie ! " Le RDC
est le rassemblement pour la culture et la démocratie. Il est vrai
que dans ces domaines, il y a fort à faire dans notre malheureux
pays natal
. Il faut savoir que les anciens combattants du FLN-ALN
se sont multipliés (à l'image des résistants de la
dernière heure, à la libération, en France),et qu'ils
ont , avec leurs descendants, des avantages sociaux, des métiers
réservés (chauffeurs de taxis), des pensions etc
Il faut savoir aussi que le parti en question est ouvertement hostile
à la révision de la constitution qui vient d'être
votée permettant à Bouteflika d'effectuer un troisième
mandat. Sans doute ne possède-t-il pas dans sa manche un clone
de Medvedev en qui il ait suffisamment confiance pour jouer aux chaises
musicales président-premier ministre, à l'image de Poutine.
Trop de casseroles, trop de soupçons, trop de vengeances. Un mauvais
coup est vite arrivé. Tout le monde se méfie de tout le
monde. Equilibre de la peur ! Alors, vous pensez ! Laisser un quidam s'asseoir
sur son trône ! Non, Messieurs, un troisième mandat et un
million et demi de morts
Mordicus !
Geneviève de Ternant
Novembre 2008
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Pour dire encore d'Albert Camus
Ses baccalauréats en poche, Albert n'avait pas
le premier sou pour poursuivre ses études à Alger. Il lui
fallait obtenir une bourse dont le dispensateur était Paul Bellat,
délégué à la culture au Gouvernement Général.
Camus lui demanda audience, ce qui lui fut aussitôt accordé.
Paul Bellat, Maire de Sidi-Bel-Abbès, habitait en cette ville sa
propriété : Le Rocher, dont il avait fait, après
ses père et grand père un lieu idyllique et un domaine privilégié
pour ses ouvriers. Paul et son épouse y recevaient avec la même
urbanité le plus humble fellah et les célébrités
venues de métropole ou du monde des lettres et des arts. C'était
un humaniste, un patriote et un poète, lauréat de l'Académie
Française et Grand Prix de littérature de l'Algérie.
C'était un pied-noir et un colon.
Dans son bureau du G.G. il reçut Albert Camus, l'encouragea à
se confier, examina ses notes et lui octroya la bourse demandée.
C'est alors qu'Albert Camus, mis en confiance, lui exposa le cas d'un
" ami arabe ", qui sollicitait lui aussi une bourse d'études
supérieures. Il attendait dans le couloir.
Paul Bellat le reçut aussitôt, l'encouragea aussi à
se confier et lui octroya la bourse demandée. Cet " ami arabe
" c'était Aït Ahmed
Mais l'histoire ne finit pas là. Paul raconta à son épouse
les visites des deux étudiants. Emue par la détresse matérielle
de Camus, celle-ci se rendit auprès de la mère d'Albert.
Dans le quartier, on la désignait toujours sous son nom de jeune
fille, Sintes, car la grand-mère, femme de fort tempérament
écrasait de sa personnalité la quasi mutique " veuve
Camus " !
Celle-ci était couturière et ses travaux, ajoutés
à sa maigre retraite et celle de sa mère faisaient vivre
la famille. Madame Bellat constata que la pauvre femme exécutait
ses travaux à la main. Aussi alla-t-elle aussitôt lui acheter
une machine à coudre. L'ordinaire de la maison en fut grandement
amélioré.
C'est Paul Bellat qui me conta lui-même cette histoire que je verse
aujourd'hui dans la corne d'abondance des souvenirs de notre Prix Nobel
de littérature.
Geneviève de Ternant
4 novembre 2008
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Quelle Histoire ? Quelle histoire !
Richesse de la ponctuation ! Tu permets des nuances subtiles et délicieuses.
Mais venons à nos moutons
Qu'allons-nous répondre à nos enfants qui nous demanderaient
-si cela les intéressait encore- quelle Histoire de France leur
apporterait LA VERITE ? Pour ne prendre que les plus remarquées,
nous en dénombrons huit relativement récentes : Notre classique
Mallet et Isaac, qui, forma des générations de lycéens,
dont moi-même, écrite par des républicains dreyfusards,
amis d'Ernest Lavisse et de Charles Péguy, elle est laïque
(parfait) et chronologique (Horreur !). Elle ne s'étend pas outre
mesure sur les " rois qui ont fait la France " mais n'escamote
pas grand-chose. Seulement voila : Elle est démodée
" L'Histoire de France " de Jacques Bainville fait aux "
Rois très Chrétiens " la part belle. L'auteur, fondateur
de l'Action Française en 1908 avec Charles Maurras et Léon
Daudet, fait pousser des cris d'orfraie à l'intelligentsia imbécile
alors que les républicains pur jus reconnaissent à Bainville
l'esprit de synthèse, la clarté des analyses, et son amour
lucide de la France. Il montre que les mêmes causes produisent les
mêmes conséquences, ce que l'actualité brûlante
confirme
" L'Histoire de France pour les nuls " de Jean-Joseph Julaud
est pleine d'alacrité quoique plus sérieuse que son titre
voudrait le faire croire. La collection " Pour les nuls " est
presque toujours intéressante et bien faite
Une thérapie
en ce temps de morosité.
Je ne dirais que peu sur la monumentale " Points Histoire "
collectif en quarante volumes que j'avoue na pas avoir lue. Pardon ! Pardon
! Jacques de Saint Victor dit que parmi les nombreux participants de cette
histoire universitaire publiée en collection de poche figurent
quelques uns des meilleurs spécialistes des périodes concernées.
Que mes courageux lecteurs qui ont encore un peu de place dans leur bibliothèque
me renseignent éventuellement.
Je ne peux non plus parler du livre de Jean-Claude Barreau " Les
racines de la France " que je possède pas. L'auteur conseiller
politique de François Mitterand puis de Charles Pasqua " retrace
la genèse de la Nation France comme on raconterait la naissance
d'une uvre d'art " écrit Jacques de Saint Victor. Cela
me plait bien et j'y regarderai de plus près dés que possible.
" Histoire de la France des origines à nos jours " de
Georges Duby, célèbre médiéviste entouré
d'universitaires remarquables donne une synthèse érudite
des l'histoire événementielle éclairée par
une étude des mentalités dans l'évolution sociale
et économique. Travail de spécialistes qui se veulent au
dessus des contingences et le plus souvent y réussissent.
" Histoire de France " de Jules Michelet fut publiée
en 19 volumes en 1876, deux ans après la mort de l'auteur. Verbe
impétueux et plaidoyer pro domo, il est toutefois impossible de
ne pas être emporté par le charme tumultueux de ce professeur
à l'Ecole Normale et au Collège de France, républicain
sourcilleux et protestant convaincu.
J'ai un gros faible pour " L'âme de la France " de Max
Gallo. Est-ce parce qu'il est Niçois, d'origine italienne, ce qui
ne peut que m'attirer ? Oh ! Je sais bien son passé communiste
et son toujours présent " anti colonialisme " mais voila,
il parle de la France comme d'une femme aimée, douce et violente,
une France comme nous la rêvions là-bas, au pays d'avant
Et puis vient de paraître l'étonnant essai d'Alain Minc qui
affirme entre beaucoup d'autres aphorismes séduisants que "
la France a manqué son destin marchand ". Oui, sans doute,
si Louis VII et Aliénor d'Aquitaine avaient mené une longue
vie paisible, si cette province devenue anglaise avait conquis la France
morcelée d'alors, si François I° et Henri VIII avaient
eu moins d'orgueil, si Louis XIV n'avait pas aboli l'Edit de Nantes (abolition
qu'Alain Minc traite drôlement de " pivotement de notre histoire
", c'est joli, non ? Mais ce n'est pas dans le dictionnaire !) si
la France avait eu autant d'ambitions maritimes que territoriales, si
elle avait su protéger ses brevets et garder ses cerveaux
Oui, bien sur. Mais alors nous serions anglais à coup sur et non
français, cabochards, géniaux et complètement stupides
Rendons à César ce qui lui appartient : C'est un article
de Jacques de Saint Victor dans le Figaro du 25 septembre 2008 qui m'a
fait plonger dans mes bouquins ainsi que l'article de Patrice de Meritens
et Jean-René Van der Plaetsen sur Alain Minc dans le Figaro Magazine
du 20 septembre. Pourquoi cette revue de presse me direz-vous ? Parce
que l'ouvrage de Pierre Nora et Françoise Chandernagore "
Liberté pour l'histoire " revient avec détermination
sur le danger des lois mémorielles. Je m'étais insurgée,
et je crois bien que je fus la seule, contre le projet de loi du 25 février
concernant " l'uvre positive de la France en Algérie
", sachant trop bien que les scalpels allaient a nouveau fouailler
nos plaies et persuadée que les lois Gayssot et Tobira étaient
des violations de la liberté de penser, d'écrire et de confronter
les opinions quelles qu'elles soient car rien de bon ne peut sortir d'un
passé fossilisé et nous payons très cher ce qui fut
une victoire à la Pyrrhus. Bien entendu, la loi votée et
abrogée, j'ai du monter au créneau pour défendre
ce qui était une nouvelle injure. Mais je l'ai dit, on avait eu
tort
Pierre Nora conclue : " Remplacer des mensonges d'Etat
par des vérités d'Etat remplacer une vérité
officielle par une vérité légale, ne fait aujourd'hui
rien gagner " Et remplacer une vérité enfouie par un
mensonge légal ne fait pas mieux
Cela est si vrai que nous
ne pouvons plus discuter sereinement, écrasés par un mensonge
d'Etat. Les documents pourtant le fissurent sans que le bon peuple en
tienne le moindre compte et nous traite de menteurs, d'esclavagistes et
même, c'est le comble, de fascistes
A travers toutes ces Histoires de France, il nous faut nous faufiler et
recoudre avec amour et lucidité l'histoire de nos pères.
Geneviève de Ternant
Octobre 2008
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Néron, le retour
Mauvais film ! Quand la vérité est trop simple, l'opinion
publique, qui a besoin de boucs émissaires, a recours à
la calomnie. Une petite calomnie qui enfle, gonfle, devient une rumeur
puis, une vérité. Arme des faibles, armes des foules. Figaro
le chante : " La calomnie, messieurs, vous ne savez pas ce que c'est
"
Je vous parlais, il y a peu, des chrétiens emprisonnés en
Algérie. Je ne vous en ai dit que peu, les choses s'étant
encore amplifiées par la suite, mais voici qu'en Inde des chrétiens
sont en butte à des violences terribles à cause, précisément,
d'une rumeur. Un responsable du Conseil Mondial Hindou et quatre de ses
compagnons ont été assassinés dans le district d'Orissa,
à l'est de l'Inde. La police a laissé entendre qu'ils auraient
été tués par des rebelles maoïstes, mais les
hindous accusent les chrétiens et se livrent à des tueries
: Ils auraient tués ou blessés des dizaines de pauvres diables.
Quant aux dégâts matériels, ils sont considérables
: 41 églises et 500 maisons chrétiennes auraient été
détruites d'après le Père Babu Joseph, porte-parole
de la Conférence Episcopale d'Inde. Un orphelinat catholique a
été incendié où deux personnes ont trouvé
la mort. Les violences, cependant, ne sont pas nouvelles : A Noël
dernier, sans qu'aucune voix ne s'élève, 5 chrétiens
furent tués et 200 églises catholiques ou protestantes détruites.
Le conflit serait moins religieux que social et politique. Dans les mouvements
nationalistes à l'origine des violences, les personnalités
appartiennent aux castes supérieures, Brahmanes, Ksatriya ou Vaisya
qui emploient la main-d'uvre des basses castes et ne voient pas
d'un bon il ces Shudra et Dalits (hors castes) se tourner vers le
christianisme qui leur apporte une éducation et donc une élévation
de leur niveau de vie. La minorité chrétienne ne représente
pourtant que 18 millions de catholiques soit 2,3% de la population du
pays. Mais on l'accuse de tous les maux comme au temps de Néron
les chrétiens furent accusés d'avoir mis le feu à
Rome
Dans de nombreux pays d'Afrique ou d'Asie les chrétiens sont soumis
à des régimes proches de la dhimitude, traités en
sous hommes ou persécutés. Nos dirigeants n'ont-ils pas
un mot à dire pour la protection des droits de l'homme chrétien
partout dans le monde ? Pourquoi le Tibet et pas l'Inde ? Pas le Liban,
l'Egypte et même le Kosovo si arbitrairement abandonné à
l'immigration albanaise musulmane ?
Ce serait un débat philosophique à proposer : Pourquoi et
comment la rumeur choisit-elle ses victimes ?
Un remarquable article de Christian Bosio dans Valeurs Actuelles du 21
août montre comment fut monté de toute pièce le procès
posthume du Pape Pie XII. C'est bien le mot car tout est parti d'une pièce
de théâtre de l'allemand Rolf Hochhut, " Le Vicaire
" accusant le Pape d'avoir par son mutisme laissé perpétrer
les crimes nazis.
Pièce relayée au cinéma par Costa-gravas sous le
titre " Amen " Cette infamie aurait été le résultat
d'une opération montée par le général Ivan
Agayants, chef du service de désinformation du KGB. Vrai ou faux,
ce fut en tous cas l'occasion d'un lynchage médiatique étonnant
concernant ce pape dont Golda Meir, à sa mort le 9 octobre 1958
a pu dire : " Nous partageons la peine de l'humanité en apprenant
le décès de Sa Sainteté le Pape Pie XII. A une époque
troublée par les guerres et les discordes, il a maintenu les idéaux
les plus élevés de paix et de compassion. Lorsque le martyre
le plus effrayant a frappé notre peuple, durant les dix années
de terreur nazie, la voix du Pape s'est élevée en faveur
de victimes (
) Nous pleurons un grand serviteur de la paix. "
Golda Meir, un des fondateurs de l'Etat d'Israël était alors
ministre israélien des Affaires étrangères.
Mais qu'importe à la rumeur, la vérité ? N'est-il
pas plus croustillant de propager que les chrétiens sont des assassins,
les pieds-noirs des racistes et De Gaulle un saint de vitrail ! Ben Voyons
!
Geneviève de Ternant, 02 septembre2008
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Trous de mémoire |
Jamais ne fut autant exalté le " devoir de mémoire
". Jamais ne fut autant malmenée la mémoire des peuples.
Nous nous plaignons, nous, pieds-noirs, de l'indifférence de nos
enfants, de leur refus d'entendre notre histoire et, narcissiques que
nous sommes, nous pensons être les seuls en butte à cet état
de choses. Pire encore, nous pensons, avec une vraie bonne foi, que nous
sommes les seuls à en souffrir. Ouvrons les yeux, frères
et surs de malheur, et réfléchissons.
Dans un autrefois relativement proche, les générations,
trois en général, cohabitaient plus ou moins sereinement
: Les grands parents, porteurs de l'histoire familiale à transmettre
oralement et à l'aide des papiers de famille, pieusement conservés
; les parents, ceux qui travaillaient, héritiers de l'histoire
et garants de l'avenir ; les enfants, distraits, joueurs, baignant dans
l'histoire qui les imprégnait sans même que l'esprit soit
sollicité, parfois rebelles à " toutes ces vieilleries
" et parfois attentifs à la saga qu'une vieille voix déversait.
Les enfants, entourés des oncles, des tantes, des cousins plus
ou moins lointains, des parrains, des marraines, témoins blagueurs
qui " racontaient ", receleurs des blagues, des expressions,
des souvenirs, des accents, pourvoyeurs de rires qui ne faisaient rire
que la famille
Que tout cela ait disparu dans les drames du XX°siècle
ou que le " progrès " ait mangé ce monde, le résultat
est le même. La mémoire est devenue affaire de " communication
", véhiculée par les ondes, affaire d'Etat donc, affaire
de " Big Brother ".
Pour nous, les choses sont encore plus dissociées : la mémoire
d'état n'a que faire de la vérité des faits vécus
: Elle se doit d'être " correcte " et c'est tout.
La mémoire des trois générations de Français
d'Algérie actuellement encore vivantes est un mille feuilles, chaque
feuille bien étanche. Mais, est-ce si différent ailleurs
?
François Hautier, dans un article du Figaro (le 6 août 2008)
écrit : " Marquées par des expériences et des
valeurs radicalement différentes, trois générations
de chinois ne savent plus communiquer entre elles. " Trois générations
: 350 millions d'individus chacune ! Hu Xingdon, professeur d'économie
à l'Institut de technologie de Pékin l'exprime sans détour
: " La Chine se trouve dans une phase de mutation très violente
entre l'ultra conservatisme des générations âgées
et des jeunes sans aucune conscience sociale ". Pour les parents,
la valeur la plus importante demeure la responsabilité, pour leurs
enfants, c'est l'égalité. Chez les grands-parents, la tradition
primait tout et rien ne devait survenir qui fit perdre la face aux ancêtres
; pour les parents, les 35-60 ans, le collectivisme était devenu
la règle et l'enfant, l'enfant unique, est un individualiste. La
Chine compte plus de 100 millions d'enfants uniques, surnommés
" mangeurs de vieux " Ils ne savent rien des massacres de Tien
an Men en 1989, beaucoup n'ont jamais entendu parler de la Révolution
culturelle ni du " grand bond en avant " qui fit 30 millions
de morts par famine
Et ils s'en moquent complètement !
Marek Halter constate le même phénomène en Allemagne
où la douloureuse mémoire des crimes nazis n'est plus connue
que des anciens qui n'ont guère envie de la transmettre. Le fardeau
de la guerre doit être épargné aux enfants et l'Allemagne
préfère renouer avec la culture " d'avant ", quand
elle s'en souvient encore.
L'importance du souvenir pour comprendre le présent appréhender
l'avenir : " Zakhor " " souviens-toi " en hébreu
ne revient pas moins de 169 fois dans la Bible, souligne-t-il ! Pour servir
de leçon à l'humanité
Et pourtant, de retour
en Allemagne dans les années 60, il écrit : " Les hommes
de quarante à cinquante ans vous imposaient les fantaisies d'une
mémoire qui, immanquablement, avait balayé cinq années
de leur vie, à moins qu'elle ne les eut obligeamment déplacées
sur le front de l'est. Leurs enfants, eux, pleuraient au récit
de Varsovie, du ghetto, de la fuite en Union Soviétique. L'Allemagne
du boom économique peinait sous le poids de sa conscience malheureuse
". Vingt ans après, on oublie ! En 1979, il constate que "
c'est par la grâce d'un feuilleton télévisé
américain, Holocauste, qu'ils ont vu pour la première fois
la réalité de cette époque et il ajoute : "
six ans plus tard, si la jeune Allemagne évoque assez librement
le passé -le passé national-socialiste- ici on ne dit pas
nazi, c'est pour le reléguer dans la préhistoire ".
(Un homme, un cri, Marek Halter)
Comment ne pas comprendre que notre histoire, l'histoire de France pourtant,
passe à la moulinette d'une mémoire de fantaisie ?
Je ne sais si ces exemples sont probants, si notre vraie mémoire
que tant de nous ont entretenue par leurs écrits, des conférences,
des associations apparaîtra un jour. Si on reconnaîtra ces
132 ans de parenthèse sinon heureuse pour tous, du moins civilisée,
sur cette terre victime encore tous les jours de crimes, de bombes, de
douleurs, cette terre où les grands-parents qui meurent gardaient,
comme ils disent, " un bon souvenir des Français ", les
parents ne se souvenant que des années de guerre dans l'un ou l'autre
camp et les enfants se faisant difficilement une place entre deux souvenirs
déchirés, et tous soupirant : " ce n'est pas cela que
nous voulions ! "
Ô mémoire ! Pour se préserver du mal que tu nous fais,
faut-il te regarder en face ou jeter sur toi le manteau de Noé
?
Geneviève de Ternant
Août 2008
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Délit de chrétienté
Je vous avais parlé, dans Véritas, il y a peu, des problèmes
rencontrés par les Eglises chrétiennes en Algérie
et des amalgames dans la presse entre les Eglises Protestantes et Catholiques
romaines. Il semble qu'une offensive tous azimuts contre les cultes chrétiens
soit en train de s'organiser en Algérie et tout particulièrement
en Oranie. L'Islam y est religion d'état mais la constitution est
censée garantir la liberté religieuse. La vérité
est toute autre. Nos prêtres catholiques sont d'une prudence extrême
alors que les Eglises réformées n'hésitent pas à
témoigner et à faire du prosélytisme avec beaucoup
de courage, on doit le reconnaître. Aux nouveaux convertis, il faut
encore plus de courage pour affirmer leur foi au risque de leur vie :
L'Islam punit de mort l'apostasie. Ils doivent vivre leur foi dans la
clandestinité.
Depuis janvier 2008, les procès pour " délit de chrétienté
" ont été nombreux tout particulièrement dans
l'ouest algérien, l'Oranais, à Oran, Mascara et Bel-Abbes,
relate l'envoyé spécial du Figaro, Arezki Ait-Larbi, le
mercredi 21 mai 2008. Le tribunal correctionnel de Tiaret jugeait, la
veille, Habiba Kouider, chrétienne de 37 ans, éducatrice
dans une crèche, pour détention de livres religieux : bibles
et évangiles. Ce délit est passible de prison depuis l'adoption
de la loi que je vous signalais, loi de février 2006 qui réglemente
" les cultes non musulmans ". Cette femme habitait Tiaret et
a été arrêtée le 29 mars, alors qu'elle se
rendait en bus à Oran où elle fréquente l'école
biblique. Placée en garde à vue, elle fut soumise à
des interrogatoires par plusieurs officiers qui se relayaient pour confondre
la " mécréante ".
Sommée par le procureur de réintégrer l'Islam, elle
refuse de renier sa foi malgré les menaces. Méprisant, le
juge l'interpelle : " Les curés t'ont fait boire leur eau
bénite qui mène au Paradis ! " Elle ne répond
pas. Il s'en prend aux journalistes, les menace et confisque leurs carnets.
Les avocats de Tiaret ayant refusé de défendre la "
chrétienne ", c'est une avocate du barreau de Tizi-Ouzou,
rompue aux dossiers sensibles, Maître Khelloudja Khalfoum, qui défend
l'inculpée ; et s'interpose : " L'audience est publique, les
journalistes ont le droit d'être là ! " Elle plaide
la " liberté de conscience garantie par la constitution ".
Le verdict devrait tomber le 27 mai. Le même jour, devant le même
tribunal, six autres chrétiens comparaissent pour " distribution
de tracts visant à ébranler la foi des musulmans. "
Faut-il donc que la foi des Algériens soit fragile pour qu'une
poignée de chrétiens puisse l'ébranler ! Faut-il
que juges et procureur soient peu sûrs de leur droit pour s'attaquer
à une jeune femme qui n'a que sa parfaite dignité à
leur opposer !
La note aussi comique que ridicule revient au ministre des affaires religieuses
qui affirme avec le plus parfait sérieux : " La communauté
chrétienne jouit de tous les droits. Mais nous luttons contre les
sectes ! "
Faut-il en rire ou en pleurer ?
Comme j'ai très mauvais esprit, je me pose une question : Pourquoi
la région d'Oran est-elle en pointe dans ce combat anti chrétien
? Est-ce que les gouvernants souhaitent faire peur sans qu'une publicité
plus large qui n'aurait pas manqué dans Alger, la Capitale, n'alerte
les bonnes consciences si promptes à donner des leçons en
France et en Europe ? Est-ce que l'Oranais ne serait pas le laboratoire
d'une expérience que l'on pourrait étendre en l'absence
de réaction des Eglises du monde ? Je vous laisse y réfléchir
Geneviève de Ternant
Mai 2008 |
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Crime sur ordonnance
Elle s'est faufilée, presque en douce, l'ordonnance qui vaut
l'abolition de l'Edit de Nantes. Lorsque fut publiée l'ordonnance
du président Bouteflika, le 28 février 2006, bien rares
furent ceux qui, comme nous, s'attendirent au pire. Que dit-elle ? Elle
prévoit des peines de prison et des amendes pour toute personne
" qui incite, contraint, ou utilise des moyens de séduction
tendant à convertir un musulman à une autre religion, ou
à ébranler sa foi, ou qui fabrique, entrepose, distribue
du matériel imprimé, des publications audiovisuelles ou
tout autre support ou moyen visant à affaiblir la foi musulmane
". " L'exercice de cultes non musulmans est interdit en dehors
des édifices prévus à cet effet. "
C'est donc en vertu de cette ordonnance que le Père Wallez, prêtre
du diocèse d'Oran, a été condamné le 30 janvier
dernier par le tribunal de Maghnia à un an de prison avec sursis
et 2000.000 dinars d'amende. Quel crime cet homme avait-il donc commis
? Il avait prié, le lendemain de Noël, avec un petit groupe
de migrants camerounais chrétiens EN DEHORS D'UN LIEU CONNU ET
AUTORISE COMME LIEU DE CULTE. Mais y a-t-il encore une église à
Maghnia ? On remarquera qu'il n'a pas évangélisé
des musulmans ni célébré la messe, il a prié
avec des chrétiens. Sans doute de pauvres bougres qui tentaient
de gagner la France ou l'Espagne puisque l'Afrique leur refuse de pratiquer
leur religion, et les plonge dans la misère. Noël devait représenter
pour eux une halte heureuse ! Erreur, hélas !
Le médecin musulman qui accompagnait le prêtre a été,
lui aussi, condamné pour avoir soigné les migrants chrétiens.
Depuis quand un médecin demande-t-il à ses patients leur
religion ?
Monseigneur Georger, évêque d'Oran, a exprimé son
incompréhension dans un communiqué le 31 janvier et l'Eglise
d'Algérie espère que ce cas particulier sera examiné
avec indulgence et les accusés innocentés. Mais elle ne
cache plus son inquiétude. Il y a de quoi !
Selon le Ministère algérien des affaires religieuses, il
reste en Algérie 11.000 chrétiens pour 33 millions d'habitants.
Les quatre évêques d'Algérie : Mgr Henri Tessier,
archevêque d'Alger, Mgr Gabriel Piroird (Constantine), Mgr Claude
Rault (Laghouat) et Mgr Alphonse Georger (Oran) ont rencontré le
lundi 25 février le Ministre des affaires religieuses, Bouabdellah
Ghlamaleh qui leur a affirmé que l'Eglise Catholique " avait
bien sa place en Algérie ". On a dit, et c'est sans doute
exact, que la fameuse ordonnance visait surtout le prosélytisme
des Nouvelles communautés Chrétiennes dites évangéliques.
De celles-ci, Mgr Tessier tient à préciser que " ces
nouveaux chrétiens sont nos frères en tant que disciples
de Jésus, mais nous comprenons autrement qu'eux la témoignage
à rendre à l'Evangile ". Dans les faits, la presse
algérienne entretient, à dessein certainement, l'amalgame
: Les articles dénonçant le prosélytisme évangélique,
en Kabylie surtout, sont illustrés de photos de Notre-dame d'Afrique
ou de Mgr Tessier, complètement hors sujet. Le Président
du conseil de l'Eglise Protestante d'Algérie, le Pasteur Mustapha
Krim, y explique que, selon lui, " le prosélytisme en Algérie
est surtout islamiste " et qu'il " ne comprend pas comment 32
petites communautés chrétiennes peuvent faire trembler 32.000
mosquées. " Le Pasteur américain, Hugh Johson, 74 ans,
ancien président de l'Eglise protestante d'Algérie, est
sous le coup d'une mesure d'expulsion. Il attend la décision du
Conseil d'Etat.
Il ne faut pas être naïf : Les évangélistes sont
partout en Afrique et leur influence, portée par le dollar (même
faible !) grandit depuis de nombreuses années. A la différence
de l'Eglise catholique " qui se veut profondément respectueuse
et solidaire des Algériens musulmans, y compris pendant la décennie
sanglante des années 1990 " ; c'est dire que nos prélats
se font les plus discrets possibles. On peut discuter de cette façon
d'annoncer l'évangile en catimini, mais il faut les comprendre.
Et se souvenir de l'assassinat de l'Evêque d'Oran, de celui des
moines de Tiberine, les meurtres de chrétiens dans presque tous
les pays musulmans, l'enlèvement, le 1° mars 2008, suivi du
décès de l'Archevêque de Mossoul, Mgr Paulos Faras
Rahho, en Irak et ce que l'on sait moins, les enlèvements d'une
vingtaine de prêtres irakiens ces cinq dernières années
dont le pauvre Père Khalil, libéré sans doute sur
rançon, qui avait commis l'imprudence de venir chercher trois jeunes
Irakiens malades pour les faire soigner en Jordanie ; en octobre dernier,
deux prêtres du diocèse de Mossoul ont été
enlevés et séquestrés neuf jours, en juin, trois
religieuses ont été abattues devant leur église et
on est toujours sans nouvelles de deux prêtres chaldéens,
Saad Syrop et Douglas al-Bazi, enlevés à Bagdad, il y a
deux ans
Partout, l'Eglise catholique est confrontée au martyr alors que
dans le Figaro de vendredi 21 mars 2008, la plume de Stéphane Kovacs,
sonne le tocsin -si j'ose dire- avec ce titre : " L'Islam, première
religion à Bruxelles dans vingt ans ! " Aujourd'hui, un tiers
de la population de la capitale belge est musulman et " La Libre
Belgique " constate que "si les parents n'étaient guère
pratiquants " pour faciliter l'intégration dans leur pays
d'accueil, " les jeunes marquent un retour important vers le fait
religieux " et la journaliste flamande Hind Fraihi va plus loin :
" Le jeunes sont de plus en plus radicalisés, ils rejettent
les valeurs occidentales, même leurs parents s'en inquiètent.
A Bruxelles, il existe des îlots, comme Moleenbeck, où l'on
a parfois du mal à se croire en Belgique. " Olivier Servais
tempère : " L'essentiel de l'Islam belge est paisible et familial,
" pour l'instant, " mais un jour il y aura peut-être une
revendication claire d'Islam. Je n'exclus pas des explosions sociales.
" Et se profile l'ombre du Kosovo !
Les choses en sont venues à tel point que des personnalités
algériennes viennent de signer un appel " pour la tolérance
et le respect des libertés ". Ce sont l'écrivain Boualem
Sansal, l'historien Mohammed Harbi, l'universitaire Salem Chaker, le Président
de la ligue des droits de l'homme Abdennour Ali Yahia ou le caricaturiste
Ali Dilem. Ils dénoncent le harcèlement des chrétiens
pour " délit de prière " et expriment leur solidarité
" avec la communauté chrétienne d'Algérie, cible
de mesures aussi brutales qu'injustifiées. " Ils affirment
leur attachement " à la liberté de conscience, au droit
de chacun de pratiquer la religion de son choix ou de ne pas pratiquer.
" Le Recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubeker est intervenu
en faveur du Père Wallez.
Toute cette agitation anti chrétienne ne me semble pas être
prise suffisamment en considération par les Européens, chrétiens
ou pas, si prompts à dénoncer le moindre dérapage
commis par un des siens et prêts à excuser les actes les
plus barbares commis par un musulman. Etrange conception de la justice
et du droit. Tout homme a droit à même justice, tout acte
répréhensible à même punition. Mais, c'est
bien connu, le poisson pourrit par la tête et l'Europe par idéologie
délétère.
Geneviève de Ternant
Mars 2008
Sources : Figaro des 14, 19 et 21 mars 2008 ; La Croix N° 37990, Les
Nouvelles religieuses du 14 mars 2008
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L'offensive tous azimuts contre la mémoire pied-noir continue :
Libération des samedi 15 et dimanche 1- mars 2008 sous la signature
de Pierre Daum, recense deux ouvrages plus qu'orientés sous le
masque de l'objectivité : " Histoire de la colonisation, réhabilitations,
falsifications et instrumentalisation " sous la direction de Sébastien
Jahan et Alain Ruscio et " Les mots de la colonisation " sous
la direction de Sophie Dulucq, Jean-François Klein et Benjamin
Stora.
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Un Prêtre condamné en Algérie
Le Père Pierre Wallez, prêtre français du diocèse
d'Oran, a été condamné le mois dernier à 2
ans de prison dont un an ferme pour avoir régulièrement
rendu visite à Marnia, à des clandestins chrétiens
subsahariens pour y célébrer la messe. Un médecin
algérien qui l'accompagnait a été condamné
à 2 ans de prison fermes. Ces condamnations ont été
prononcées en vertu ( !) de l'ordonnance présidentielle
du 28 février 2006 qui encadre l'exercice des cultes non musulmans.
Vive la tolérance façon Bouteflika !
Notre Président Sarkozy a-t-il interpellé son cher ami à
ce sujet ? Va-t-il aller chercher un prêtre français comme
il le fit pour les infirmières bulgares ou les membres de l'Arche
de Zoé ? Quelle réciprocité lorsque, en France, on
construit des mosquées et on forme des Imams, aux frais des contribuables,
chrétiens, entre autres !
Geneviève de Ternant
Février 2008
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" Marocains sous
douane "
Sous ce titre incongru se cache un bizarre projet : Le Maroc s'apprêterait
à importer des Marocains ! L'hebdomadaire " Jeune Afrique
" n° 2446 du 25/11 au 1/12/2007 publie un billet ainsi intitulé
de Fouad Laraoui ; le corps de l'article n'est pas moins étonnant
: " exporter ses nationaux, tout le monde sait faire, mais les importer
? " Voici l'explication de cet étrange " projet "
: Dans le quartier Slotervaart, à Amsterdam, des jeunes Marocains
désoeuvrés s'amusent chaque nuit à briser des vitrines,
brûler des voitures, bref, faire ce que nos riantes banlieues connaissent
également.
Le Maire du quartier, Ahmed Marcoucwhe, qui est lui-même marocain,
a tout essayé, toujours comme chez nous, travaux d'intérêt
général, gel des allocations familiales, rien n'y fait :
" Il y a toujours un noyau d'irréductibles qui ne trouve son
bonheur qu'en emm
ant le reste du monde. "
D'où l'idée : " Pourquoi ne pas mettre ces petits crétins
dans un avion et les renvoyer temporairement dans le pays de leurs parents,
au Maroc ? " Pas les grandes villes, pas le merveilleux Maroc bien
connu des touristes, non, ces villages du bled où, " comme
il n'y a strictement rien à faire, comme on n'y a jamais entendu
parler d'allocation chômage, comme il est impossible de brûler
des voitures -Elles sont ininflammable dans le Rif, à force d'être
recarrossées, repeintes, et retapées - l'ennui, le gigantesque
ennui ne tarderait pas à se saisir des délinquants d'importation
et ceux-ci retourneraient, la queue basse, à Slotervaart, au bout
de quelques mois ayant compris la chance qu'ils ont de vivre dans un tel
paradis. "
Le plus drôle est que dans les trois zones franches du nord du Maroc,
les douaniers savent " comment traiter les marchandises " sous
douane ", c'est-à-dire celles qui entrent au pays pour y être
transformées et repartent vers l'Europe. " L'auteur de l'article,
Fouad Laroui, ne manque pas d'humour !
Cette suggestion cocasse mérite d'être étudiée
de près pour faire, peut-être, rentrer un peu de bon sens
dans " ces adolescents à tête de bois " !
Généralement l'Europe importe des Marocains et bien d'autres
immigrants légaux ou non, elle ne les mets pas " sous douane
" et les transforme à coup de millions d'euros, pour les meilleurs,
en des gens très bien, travailleurs et diplômés, pour
les médiocres en " têtes de bois " et pour les
pires, en terroristes. Ne devrions-nous pas réfléchir sérieusement
à la méthode du Maire marocain d'Amsterdam, quartier de
Slotervaart ?
Geneviève de Ternant
Février 2008
http://veritas.cybermatrice.biz/newss/pop_news.asp?id=208
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Amère Liberté |
Sous ce titre désabusé paraît dans le Figaro Magazine
du samedi 19 janvier 2008, une critique signée de Jean Sévillia
dont nous connaissons les ouvrages " démystificateurs "
: " Historiquement correct ", " La terrorisme intellectuel
" etc.. (Edition Perrin), qui tentent dans notre paysage intellectuel
déboussolé de remettre les idées et les jugements
dans le " bon sens ". Il s'agit de la recension du livre d'Hélé
Béji intitulé : " Nous, colonisés " (Arléa).
Tunisienne, ancien professeur à l'Université de Tunis, et
présidente du Collège international de Tunis, elle est "
née dans une famille anticolonialiste " et, se souvient-elle,
" l'anticolonialisme portait en lui nos rêves, tout le sens
de l'existence, le salut du monde. " Citons Jean Sévillia
: " Décrivant l'état matériel et moral des anciens
pays colonisés, l'auteur se lance dans une charge qu'un natif du
Nord de la Méditerranée craindrait d'esquisser, par peur
de déclancher les foudres antiracistes. " Elle critique un
anticolonialisme officiel qui contraste avec la soif de départ
pour l'occident de tout un pan de la population. Elle s'alarme de la poussée
fondamentaliste au Maghreb et donne " une peinture désespérante
de l'envers du décors ". Et le critique cite : " Nous
aimons les médailles et les rubans officiels, les haies d'honneur,
les cérémonies, la pompe, le lustre, les acclamations, les
cortèges, mais nous déversons nos poubelles à ciel
ouvert dans nos rues et ne daignons pas réparer nos réverbères
brisés et nos trottoirs défoncés. Cette réalité-là,
nous ne la voyons pas (
) l'homme décolonisé n'aime
pas le fastidieux travail journalier. L'effort lui répugne. (
)
Les décolonisés ne sont pas malades de la peste mais d'eux-mêmes.
"
Ce triste constat n'est pas moins souligné par cette Nadia Guendouz
qu'une infâme plaque de rue, inaugurée récemment par
la municipalité de Saint-Ouen présente comme " infirmière
et poétesse, membre du FLN " (1) lorsque dans ce qu'il est
difficile d'appeler un poème, elle écrit : " Ma ville
Alger / Ma ville aux nuages argentés/ Ma ville aux trottoirs pollués/
Ma ville aux ordures/ par les balcons jetés/ Ma ville au vocabulaire
forcé/ Ma ville désarticulée/ Ma ville ouverte/ Ma
ville vacante. "
Pour les amoureux de notre belle ville d'Alger, soignée, peignée,
adorée du temps de la France, quel crève-cur ! Et
quel aveu ! Et croyez-moi, notre chère Oran n'est guère
mieux lotie
Or, cette décrépitude constatée
par celles qui ont puissamment contribué à la mettre en
place, par ces femmes grisées par ce mot terrible de " liberté
" dont Madame Roland disait déjà en montant à
l'échafaud " que de crimes on commet en ton nom ", oui,
cet état d'abandon, ne croyez pas qu'il soit le triste apanage
du Maghreb. Ecoutons ce que dit Sarah Obama, la grand-mère kenyane
du jeune prétendant à la présidence des Etats-Unis,
Barack Hussein Obama ; cette personne de grand bon sens dont la photo
dans Paris-Match du 23 janvier 2008 montre une émouvante "
vieille femme les pieds nus et crevassés qui épluche des
épis de maïs - elle les a arrachés seule à sa
terre ", oui, cette femme là de 86 ans, amoureuse de son Kenya
natal et désespérée de ce qui s'y passe, tient à
l'envoyée spéciale, Caroline Mangez ces propos désabusés
: " Le Roi Georges se retournerait certainement (dans sa tombes)
s'il voyait ce pays, auquel il a apporté modernité et civilisation,
en si mauvais état. (Elle se souvient avec nostalgie de l'époque
prospère du colonialisme anglais) : " Avant eux on s'habillait
avec des peaux et sans eux, on n'aurait pas eu l'idée de manger
du sucre ou de conduire des voitures. (
) Autrefois, il y avait du
travail pour nos jeunes. Plus maintenant, c'est la racine du mal qui nous
arrive
Tous ces gens qui s'entretuent en ce moment sont allés
à l'école, c'est ça le pire
" Conflit
ethnique entre Luo et Kikuyu, certes, mais bien au-delà, désir
effréné de pouvoir, et, comme le dit Hélé
Béji, de " pompe, de cortèges, de décorations
" A-t-on le droit, pour ces hochets, de faire périr un continent
? A-t-on le droit d'importer en France non des travailleurs pleins de
courage et de bon sens, mais des gens qui ne sont attirés chez
nous que par notre évident côté paillettes et qui
jettent leurs ordures par les fenêtres ? Ou sur la tête des
policiers, des médecins et des pompiers
Comment faire le
tri sinon par le travail ?
Les consternants aveux de ces femmes, qu'elles soient en France, au Maghreb
ou au Kenya, devraient faire réfléchir les tenants irréalistes
des repentances à répétition, des condamnations du
" colonialisme, mal absolu ". Il faudrait instaurer un "
permis de liberté " aussi difficile à obtenir que le
permis de conduire et y soumettre aussi tous les Français de souche
ou d'importation, car les errements ne sont pas qu'exogènes, tant
s'en faut !
Geneviève de Ternant
Janvier 2008
(1) Pour manifester votre indignation, soit pour la " qualité
" de FLN, soit pour celle de sa poésie : 01.49.18.14.53 ;
contact : eco@mairiesaint-ouen.fr. Adresse postale : 6 Place de la République,
93406 Saint-Ouen cedex. 01.49.45.67.89.
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Politique et civilisation |
L'art de la conférence de presse consiste à trouver
des slogans. L'art de la dissertation n'en diffère que par la difficulté
de placer dans un devoir les citations que l'élève a pu
retenir de ses lectures souvent abstruses. Citations et slogans sont de
même veine. L'avantage de la conférence de presse est la
liberté de choisir son sujet. Et d'être hors sujet si cela
vous chante
De Gaulle, lui, avait parfaitement balisé la
chose. Marc Chevanche, chroniqueur de Nice-Matin écrit : "
Ce qui conférait un caractère proprement phénoménal
à l'exercice rhétorique gaullien était qu'aucune
place n'était laissée à l'improvisation. Ce qui était
donné - comme on donne une pièce de théâtre
- c'était un texte spectaculairement appris par cur et dit
en réponse à des questions préalablement attribuées
à des journalistes complaisants. " Souvenons-nous du bon peuple,
dont beaucoup d'entre nous furent un temps, fasciné par l'éloquence
boursouflée de ce comédien tragique dont la seule qualité
que nous pouvons lui reconnaître est une mémoire sans faille.
Cette mémoire qui lui fit ne jamais oublier la moindre vétille,
le moindre soupçon de l'ombre d'un doute émis contre son
omnipuissance. Cette abominable mémoire jointe à un orgueil
démentiel et à une capacité de nuire diabolique.
Mitterrand était trop malin et Chirac trop balourd pour se livrer
à cet exercice difficile lorsque la conférence de presse
est réellement improvisée dans sa partie question-réponse.
A notre Président actuel, coaché par Henri Guaino, on ne
refusera pas l'éloquence de l'avocat ou du bateleur, ni un certain
goût du risque, limité il est vrai : les journalistes sont
gens prudents et il est encore là pour au moins quatre ans et demi
Une politique de civilisation donc ! S'il s'agit de protéger notre
civilisation européenne et de la prôner, ce n'est rien d'autre
que l'esprit qui animait les colonisateurs, nos ancêtres : apporter
la paix et la modernité aux peuples de la terre
On voit ce
que les beaux esprits en ont fait aujourd'hui ! S'il s'agit de prôner
et protéger " toutes " les formes de civilisation, on
imagine sans peine les confrontations qui s'en suivront et nous reviendrons
dare-dare au concept de choc des civilisations, tant il est évident
que deux conceptions de la civilisation ne peuvent coexister sans drame
Enfin, il faudrait s'entendre sur le terme même de civilisation
; est-ce de la culture occidentale qu'il s'agit ? Et dans ce cas suivons
Jean-François Mattei qui la déclare en perdition. Est-ce
la civilisation matérialiste du toujours plus : de technique, de
cocooning, de protections physique, matérielle, sociale ? C'est
alors la perte du sens, le déclin de l'innovation risquée
donc du progrès. C'est le principe de précaution paralysant,
c'est le " droit de l'hommisme " dévoyé du véritable
droit de l'homme qui est liberté d'entreprendre et même liberté
de se tromper. Nos ancêtres ont accepté ce risque et certes,
nous l'avons payé cher et continuons de le payer comptant. Du moins
avons-nous les yeux ouverts. Mais même plus le droit de crier casse-cou
! C'est raciste !
* * * * * * * *
Une église serait sur le point d'être édifiée
au Qatar, l'Emirat le plus " ouvert " de cette péninsule
arabique richissime et réactionnaire. Mais sans clocher, ni croix
visible, édifiée à l'écart de la ville et
seulement accessible aux immigrés catholiques essentiellement philippins,
nous apprend le bulletin d'André Noël du 1 au 7 octobre cité
par La Griffe n°67. Les mosquées que souhaite Nicolas Sarkozy
sont-elles démunies de minaret ? Y est-il interdit au muezzin de
psalmodier dés l'aurore au risque d'incommoder les voisins ? Je
rappelle qu'une église du 9-3 comme on dit aujourd'hui, est privée
de cloches. Ce serait une provocation ! Politique de civilisation ? Franchement,
on la cherche
* * * * * * * * * *
Pendant que les média faisaient leurs choux gras des mésaventures
de l'Arche de Zoé, une toute autre histoire se produisait dans
ces mêmes Tchad et Soudan, en ce même lieu d'Abeche : Une
terrible bataille eu lieu entre les rebelles et l'armée tchadienne.
Au camp Croci d'Abeche, le service médical du Colonel Régis
Cordebar, venu du centre hospitalier de Pontivy, réserviste, médecin
anesthésiste et chef de ce service, accueillait et soignait plus
de 400 soldats tchadiens durement blessés. Aidé de son infirmier,
l'adjudant Frichitthavong et de quelques volontaires dont les Marsouins
présents, il a fallu " improviser, adapter ", évacuer
par Transall vers N'Djaména, apprendre aux volontaires " sur
le tas les gestes élémentaires ". Et pendant ce temps
aussi la force française " Epervier " et les trois "
colonels africains " : Paul Périé, Patrice Caille et
Yves Métayer, tentaient d'endiguer la barbarie d'Abeche à
Goz Beïda, en attendant que l'Allemagne et le Royaume Uni se décident
à envoyer les troupes promises et que l'Eufor se mette en place.
La France paye en hommes et en argent l'impéritie des 25 ! Mais,
vous allez voir, il va bien se trouver des " historiens " pour
jeter l'anathème sur ces gens courageux, pour stigmatiser quelque
volonté suspecte de " néo colonialisme ". On verra,
j'en mettrais ma main au feu, leur courage et leur abnégation transformés
comme le sont le courage et l'abnégation des Français d'Algérie
depuis 1830 jusqu'à l'ultime trahison de 1962. ON va nous dire
: " Voyons, ce n'est pas pareil ! " mais oui, c'est pareil ou
du moins tellement proche
Des contempteurs de salon, la race n'est
pas éteinte. Elle est même de plus en plus prolifique. Elle
crie sur les ondes, sévit dans la presse et se pavane dans les
étranges lucarnes
Monstre froid nourri de chair valeureuse
! Nous qui savons, ne pouvons que dire : Attention ! La France n'aime
pas les gens d'honneur.
Geneviève de Ternant
Janvier 2008 |
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Injustice ? |
Le Président de la République, prudent tel le serpent,
a employé ce mot pour qualifier la colonisation. On peut en effet
penser qu'il fut profondément injuste de priver les malheureux
pirates de leur juteux gagne-pain ; qu'il fut d'une injustice flagrante
d'abolir l'esclavage dans ces contrées radieuses : Tout les goûts
sont dans la nature et " s'il me plaît à moi, d'être
battue ? "
Plus sérieusement, on peut se demander s'il était judicieux
d'importer la démocratie en pays musulman ? Il semble que personne
n'ait la réponse puisque deux cents ans plus tard c'est officiellement
le but recherché par les Américains en Irak et, avec plus
ou moins d'humour noir, en Afghanistan
C'était déjà, et cela non plus ne manque pas de sel,
la justification des guerres de Napoléon en Egypte, puis en Europe
où il voulut imposer sinon la démocratie, du moins la lumineuse
liberté de la Révolution française pour arracher
les peuples ravis aux tyrans locaux : Tsar de Russie, Empereur d'Autriche
ou de Prusse, Rois des différents états d'Italie, d'Espagne,
bref, tous des abominables pressurant leurs malheureux sujets, premières
victimes des guerres en question
Bien entendu cela a mal finit pour
lui et par la suite pour eux. Mais à quel moment doit-on parler
d'injustice ?
Tout gouvernement est forcément injuste pour environ la moitié
des gens qui lui sont soumis puisqu'ils sont élus, au mieux, à
51% ; sauf évidemment dans les régimes totalitaires qui,
élus à 99,9% sont donc forcément parfaitement justes
! Fariboles !
Au moment de l'Indépendance, il y avait en Algérie environ
un million d'Européens de souche et de Juifs plus ou moins autochtones
pour neuf millions d'Arabes et de Berbères. Les impôts étaient
en majeure partie payés par le premier groupe et quelques riches
Musulmans. Injustice ? Ah ! Bon
La métropole investissait évidemment des sommes considérables
mais je pense qu'elle demandait beaucoup à ceux qui travaillaient
pour nourrir, éduquer, scolariser une démographie galopante.
Dans son livre " Chère Algérie ", Daniel Lefeuvre
souligne avec raison le peu d'investissements industriels des colons algériens
(je veux dire Européens et Arabes), Mais il aurait fallu que les
trésoreries ne soient pas sans cesse tributaires des mauvaises
récoltes ! Et puis, comment avoir confiance en une industrialisation
qui avait commencé durant la seconde guerre mondiale par obligation
pour finir en queue de poisson lorsque les firmes métropolitaines
les jugèrent non rentables et les fermèrent. Les ouvriers
déjà formés, furent forcés de s'exiler en
France. Injustice ? Envers qui ? Politique de Gribouille !
Comme toujours en France et sans doute souvent ailleurs, le bon peuple
assiste, impuissant, aux conséquences fatales des idéologies
quand elles se heurtent au mur très, très dur de la réalité
du marché. Forcément, elles se cassent la figure, mais c'est
le bon peuple susdit qui prend les bosses !
Geneviève de Ternant
7 décembre 2007
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MUR DES DISPARUS EN ALGERIE. |
Le 25 novembre 2007,
une émouvante cérémonie réunit à Perpignan
plus de 5000 personnes d'après le minuscule entrefilet du Figaro,
plus de 7000 personnes d'après les média locaux, pour rendre
hommage et donner une sépulture virtuelle aux milliers de Disparus,
civils, militaires, harkis, de toutes ethnies et religions, lors des derniers
mois tragiques de l'Algérie Française.
Tenue à bout de bras par le Cercle Algérianiste national et
son président, Thierry Rolando, magnifiquement réalisé
par l'équipe du Cercle Algérianiste de Perpignan dirigée
avec efficacité par sa présidente, Suzy Simon-Nicaise, ce
mur, dans son émouvante simplicité, égrène les
noms et prénoms de 2619 personnes dont nul n'a plus entendu parler
et qui n'ont droit à aucun cercueil.
Nous savons que cette liste, Hélas ! est encore incomplète
et les efforts de tous visent à donner à ceux dont les noms
manquent cette reconnaissance posthume.
Organiser une telle manifestation, canaliser une telle foule, n'était
pas chose aisée. Ce fut pourtant remarquablement réalisé
et toute l'équipe perpignanaise mérite les plus chaleureuses
félicitations.
Sur un mur nu, des plaques de bronze portent les noms, une sculpture de
Gérard Vié, plante un couteau dans nos curs.
Pour les 1200 personnes qui représentaient les familles des disparus,
toutes n'ayant pu faire le voyage, le moment fut particulièrement
bouleversant : Déchiffrer sur les plaques de bronze le nom de celui,
de celle dont le temps n'a pu effacer le visage dans les mémoires
arrachait à ces familles d'une dignité parfaite des larmes
de douleur mais aussi de soulagement : Un lieu existe où elles pourront
évoquer leur proche, un lieu existe où sa présence
n'est pas définitivement effacée de la mémoire des
hommes. A tous ceux qui ont uvré pour que ce lieu existe, merci.
Les discours prononcés par Thierry Rolando, président national
et Suzy Simon-Nicaise, présidente du cercle local, précédèrent
ceux du Maire de Perpignan, Monsieur Alduy qui rappela son engagement et
celui de son père au moment de l'arrivée massive des Européens
d'Algérie et des Harkis en terre catalane. Puis ce fut son adjoint,
Jean-Marc Pujol, issu de note communauté dont l'émotion transparaissait
dans la voix. Monsieur Alain Marleix, représentant de l'Etat à
cette cérémonie, rappela les engagements pris par le Président
de la République, lorsqu'il était candidat. Pour leur concrétisation,
nous attendons les faits.
Une lettre bouleversante écrite par Maurice Calmein adressée
par un enfant à son père disparu, fut lue et arracha des larmes
à plus d'un auditeur.
La présence de la musique de la Légion Etrangère donnait
une solennité particulière à la cérémonie.
Oserais-je ajouter un mot personnel ? Lorsque je participais au colloque
sur les Disparus, en cette même ville de Perpignan en 2004, je me
remémorais l'immense émotion que j'avais ressentie, à
Jérusalem, devant le mur des milliers, des millions de malheureux
disparus dans la pire horreur de notre XX° siècle, la Shoah.
Mais, bien modestement, je pensais aussi que nos morts, nos pauvres morts,
n'avaient pas, eux non plus, une pierre où reposer leur tête.
Je lançais alors cette idée de mur des disparus
Honneur
à Suzy Simon-Nicaise et son équipe qui ont réalisé
mon rêve un peu fou.
Honneur à ceux qui ont tant travaillé pour réunir ces
noms enfouis dans des archives trop longtemps inaccessibles : Colette Ducos-Ader,
Jean Monneret, Maurice Faivre. Courage pour continuer les recherches, pour
trouver des dossiers encore inexplorés. Oui ! Le travail n'est pas
fini. A l'heure qui sonne, notre âge et la mort de tant des nôtres
nous imposent de passer le relais. Nous le faisons avec confiance. L'Histoire
ne peut que nous donner justice.
Geneviève de Ternant 27 Novembre 2007
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Racisme anti Pied-Noir |
Lundi 12 novembre 2007, le tribunal correctionnel de Toulon a infligé
une amende de 1.000 € à un habitant de La Garde qui avait
traité un pied-noir " d'enc
de pied-noir ", et
ajouté : " La plus grande connerie que De Gaulle a fait c'est
de faire entrer les Pieds-Noirs ; Defferre avait raison de vouloir vous
jeter à la mer. Je suis allé en Algérie pour vous
défendre, vous, les pieds-noirs. Vous n'êtes pas des Français
! " Le tribunal lui a accordé 1 €de dommages et intérêts
et 1.OOO € au titre de l'article 475-1 du code de procédure
pénal.
La Licra s'était portée partie civile, aussi et a obtenu
la même dédommagement.
Voila qui me laisse rêveuse ! Si chacun de nous avait porté
plainte chaque fois qu'on nous a insultés, nous serions tous riches
A toutes fins utiles, je vous signale que la HALDE (Haute autorité
de lutte contre les discriminations) qu'il fallait jusqu'ici saisir à
Paris, se décentralise. Une permanence est installée à
Nice, tous les mercredi après-midi, au Palais de justice ou à
la Maison de la justice et du droit de l'Ariane. Uniquement sur rendez-vous
: Tel : 04.92.17.71.16. du lundi au vendredi de 8h 30 à 17h.
Bien entendu, il faut justifier d'une discrimination réelle liée
à l'age, le sexe, l'origine, le handicap etc
L'injure n'entre
pas dans cadre, mais
On ne sait jamais ! On en a tant vu
Geneviève de Ternant.
Novembre 2007
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En butinant la presse. |
Ce matin, mon quotidien, Nice-Matin, m'apprend deux nouvelles surprenantes.
En Libye, les 172 passagers, tous Français, d'un vol d'Air Méditerranée
en provenance de Paris n'ont pas pu débarquer à l'aéroport
de Sebha, au centre du pays, sous prétexte que leurs passeports
n'étaient pas munis d'une traduction en arabe. Ils ont été
rapatriés à Paris. Que voici une étrange histoire
! Faudrait-il que tous les passeports des voyageurs du monde entier soient
traduits en alphabet cyrillique, en idéogrammes, en lettres arabes,
grecques ? Et pourquoi pas en langues arabe, anglaise, russe, chinoise
? Et pourquoi les néerlandophones, les Ouolofs, les Ougriens n'exigeraient-ils
pas une traduction, eux aussi ? En Inde, n'y a-t-il pas, si j'ai bonne
mémoire, quatorze langues usuelles ? Le petit opuscule qui sert
aujourd'hui de sésame se transformerait en un bouquin de l'épaisseur
d'un dictionnaire !
Le nécessaire respect de l'autre ne saurait être à
sens unique et les susceptibilités nationales, lorsqu'elles sont
poussées aux extrêmes aboutissent à des situations
ubuesques. Le colonel Kadhafi qui se donne bien du mal pour revenir sur
la scène internationale comme partenaire fiable a dû faire
une grosse colère contre les autorités de Sebha qui compromettent
ses initiatives pour promouvoir le tourisme dans son pays !
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La seconde nouvelle surprenante, dans le même journal, provient
de Malaisie. Le constructeur malaisien Proton envisage de construire avec
l'Iran et la Turquie la " première voiture islamique ",
équipée d'une boussole indiquant la Mecque et d'un rangement
pour le coran. Cette voiture serait destinée à l'exportation.
Il me semble que personne n'a jamais interdit de placer Bible, Evangiles
ou Coran dans la boite à gants des voitures que l'on peut, avec
un peu de goût, tapisser de soie comme un écrin. Et pourquoi
pas un G.P.S. indiquant la direction des lieux saints de chaque religion
sauf, bien entendu, Rome, puisque chacun sait bien que tous les chemins
y mènent
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Le Figaro Magazine du 27 octobre sous la plume de Rémi Kauffer
signale l'avalanche de livres consacrés à Ernesto Guevara,
plus connu sous le nom du Ché quarante ans après sa mort
en Bolivie. Certains ne se cachent pas d'être des hagiographies,
d'autres démythifient celui que la population cubaine avait surnommé
" le petit boucher de la Cabana " prison où il avait
fait fusiller 190 personnes. La légende du " médecin
argentin " qui ne fut jamais toubib puisqu'il ne termina pas ses
études est mise à mal par Jacobo Machover, exilé
cubain en France, maître de conférence à l'université
d'Avignon. " Ce qui frappe, chez lui, c'est sa propension à
faire entrer du métal dans la chair humaine, bien plus que sa capacité
à en extraire ! " On ne s'étonnera pas de trouver la
louange, en revanche, dans un livre " plutôt laborieux d'Olivier
Besancenot et Michaël Lowy. Rémi Kauffer conclut " Homme
de deux guérillas avortées -au Congo puis en Bolivie- et
de tous les échecs économiques à Cuba, Guevara, récupéré
par le capitalisme, connaît aujourd'hui un succès posthume
en icône décorative pour tee-shirts, posters et autres objets
de consommation. Triste fin pour un révolutionnaire ! "
D'autres légendes qui concernent celui que nous nommons le plus
grand faussaire de tous les temps sont elles aussi mises à mal
par des livres courageux, comme ceux de Guy Forzi ou de Raphaël Delpart
et bien d'autres, mais curieusement, les journaux n'en parlent guère.
Bizarre non ?
Geneviève de Ternant
Novembre 2007
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Piqûre de rappel |
Lors du voyage de De gaulle en Pologne, du 6 au 12 septembre 1967,
Jean Grandmougin raconte que le problème se posa de l'endroit où
le chef de l'Etat Français irait à la messe : A l'époque,
le Cardinal Primat Wiszinski incarnait la résistance au communisme
; Il aurait célébré le culte si De Gaulle avait assisté
à la messe à la Cathédrale. Un peu de courage aurait
eu du panache. Pas du tout ! De Gaulle " se résigna "
à une messe à Dantzig
Puis, lorsqu'il fut reçu
à la Cathédrale de Cracovie, ce fut par un chanoine et non
par un certain Cardinal Wojtyla, élevé à la pourpre
en juin précédent. Et que trouva à dire notre brillant
chef d'Etat ? " Ce que je voudrais que vous sentiez, c'est que la
France a toujours voulu la Pologne ; les autres ne l'ont pas toujours
voulue
" Les autres en effet, voulaient la Pologne, mais un
morceaux chacun ! Croyez-vous que c'était là ce que les
Polonais souhaitaient entendre du représentant de la France ? Ces
propos vagues n'engageaient en rien et il se garda bien de crier : "
Vive la Pologne libre ! " On n'était pas au Québec,
pays démocratique et ami, où il ne risquait rien à
être à la fois impoli et hors sujet ! Jean Grandmougin conclue
que De Gaulle surveillait davantage ses paroles à l'Est qu'à
l'Ouest
En Fait, il restait dans la ligne politique de courbettes
inaugurée lors que sa première visite en 1945 fut pour Staline
qui lui dit : " N'oubliez pas Thorez ! " Petit conseil qui était
un ordre à peine déguisé, et Thorez, le déserteur,
le communiste saboteur des armes des soldats français, fut fait
ministre par De Gaulle
Non, en 1967, il n'avait pas changé
Sa fascination pour le communisme dont il ne pouvait pas ignorer les crimes,
éclate partout pour l'observateur attentif de ses écrits
et de ses actes. Le Docteur Catin, dans la lettre de Véritas, a
fait une étude percutante et documentée à ce sujet.
Comment ne pas voir dans cette fâcheuse propension le terrain sur
lequel devaient prospérer ses mensonges durant la guerre d'Algérie
? Les communistes alliées des terroristes FLN, (contre leur gré,
au départ) étaient de part l'influence de la Russie sur
De Gaulle les alliés objectifs du chef de l'Etat. Un comble ! Et
nous, naïfs, innocents, politiquement incultes, nous avons donné
les clefs de nos vies à cet affabulateur. C'est là, la seule
repentance qu'il nous faut bien faire !
Nous nous sommes tous indigné, à juste titre, des interdictions
subies par nos associations concernant les commémorations des dates
symboles de notre drame ou des hommages aux victimes, martyrs, dans nos
cimetières. Il est donc important que nous rendions hommage, symétriquement,
à ceux qui organisent ou autorisent ces commémorations,
sans se soucier des possibles " troubles à l'ordre public
" qui ne viennent jamais de nous mais de " contre-manifestants
" bruyants et de mauvaise foi.
Aussi, je suis heureuse de signaler l'inauguration à Toulon, à
la chapelle du Cap Falcon, entièrement réhabilitée,
du mémorial des cimetières " Algérie-Maroc-Tunisie
", sous le patronage et en présence du sénateur-maire
de Toulon, Hubert Falco, grâce au travail poursuivi sans relâche
de Ghislaine Ruvira, présidente de l'Union des Associations Varoises
des Français Rapatriés d'Outre-mer. Plusieurs centaines
de personnes ont prié ensemble la Vierge Blanche du Cap Falcon,
la vierge Pèlerine de Théoule et la vierge de Santa-Cruz,
amenées tout exprès à Toulon. Puisse notre Vierge,
Une et Multiple, inspirer les responsables politiques ou associatifs pour
une véritable union des curs et des actes.
Geneviève de Ternant
Septembre 2007 |
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Le secret de Pierre Mesmer |
Dans un article du Figaro de 4 septembre 2007, Yvon Gattaz (de l'Académie
des sciences morales et politiques) raconte que lors d'une réunion
du Bureau de l'Académie " un lundi d'octobre 1998 " Messmer
leur relata, " en leur demandant de garder provisoirement le secret
", une histoire de sa vie militaire. Lieutenant en Cyrénaïque,
il fut envoyé en mission alors que Rommel cherchait à gagner
Alexandrie ; il devait avec sa section être récupéré
en un endroit précis par des camions alliés, la mission
accomplie ; mais les camions ne vinrent jamais et le commando abandonné
effectua une retraite qui " fut un calvaire ". Finalement seuls
deux d'entre eux regagnèrent leur base. Messmer demanda à
son commandant des explications et celui-ci lui répondit : "
Je n'ai envoyé personne car j'étais persuadé que
vous seriez tous morts dans l'opération. " Messmer "
ne lui cacha pas son indignation. "
Voila qui ne manque pas de sel ! Messmer se rendit coupable d'un abandon
encore plus abominable en laissant ses harkis se faire assassiner, bouillir
ou étrangler pour complaire à son gourou, De Gaulle. Il
était alors Ministre des Armées et je vous renvoie au livre
de Georges-Marc Benamou : " Un mensonge français " :
" Pire que cet abandon, Un crime d'Etat (
) Parfois pourtant
la vérité éclate, sans fard, à travers un
simple acte administratif comme ces trois télégrammes "
secret défense " signés de Joxe et de Messmer.
" Ainsi pour contrarier l'exode des harkis, continue Georges-Marc
Benamou, Louis Joxe fit verrouiller l'armée, sanctionner les indisciplinés,
surveiller la stricte exécution des instructions restrictives et,
par exemple, proscrire les opérations de recherche de harkis dans
les douars. Averti des massacres, il fut, comme toujours, le fidèle
exécutant de De Gaulle. Et Messmer, ministre des armées
je le redis, ne protesta pas, ne démissionna pas et signa les télégrammes
!
Yvon Gattaz rend cet " hommage tardif pour sa conduite une fois de
plus héroïque, pour son désintéressement total
et pour son exceptionnelle modestie. " Quelle amertume je ressens
à cet hommage immérité car si en effet Messmer fut
un soldat courageux, il fut aussi l'instrument de la bassesse de De Gaulle
et préserva sa carrière et les honneurs au détriment
de son honneur. Pire encore, lui n'a même pas eu le courage de se
repentir de l'abandon des hommes auxquels il avait fait le serment de
les protéger et de ne jamais les laisser aux mains des plus féroces
de leurs ennemis.
Je ne connais pas le nom du commandant dont il est question, mais j'imagine
qu'il attendait de pied ferme l'arrivée de cet homme qu'il avait
abandonné pour lui dire avec ironie : " Tu quoque filii !
" (Toi aussi, mon fils ! "
Geneviève de Ternant
5 septembre 2007
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Le fond du fonds |
Le fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme a décidé,
le 20 juillet, d'accorder une indemnité à une des filles
de nationalité française de l'ex président Rwandais
Juvénal Habyarimana assassiné en avril 1994. Marie-Mercie
Habyarimana, 28 ans, demande 75.000 euros pour son " préjudice
moral ". Elle avait assisté au crash de l'avion ramenant son
père à Kigali. Elle réclame de plus 2000.000 euros
au titre de son préjudice matériel, ayant du quitter "
précipitamment " son pays. Les autres enfants n'ont pas la
nationalité française et donc n'ont pu entreprendre cette
démarche.
Cet article que me soumet notre ami Hervé Cuesta, infatigable traqueur
de tout ce qui se publie et peut nous concerner, a paru dans le journal
" Sud Ouest " le 23 août 2007. Il me plonge dans un abîme
de perplexité
et d'espoir ! Ne pouvant pas une seule seconde
imaginer que la France, pays de droit, comme chacun sait, puisse traiter
de façon différente ses ressortissants, j'imagine -allons,
ne riez pas !- que le sus dit Fonds de garantie s'occupe activement à
évaluer les indemnités qu'il se propose de verser à
chacun de nous, malheureux Français d'Algérie, contraints
de quitter Ô combien " précipitamment " notre pays
et que le pretium doloris du à la perte de notre ciel, de notre
mer, sans compter, bien sûr, nos maisons, nos métiers, va,
dans les très prochains mois, faire l'objet d'indemnités
confortables pour tous puisque enfin ces privations brutales ont concerné
le pauvre et l'ancien riche, qu'il y eut un nombre de suicides et de maladies
mortelles en quantité équivalente dans l'une et l'autre
catégorie de " rapatriés " et qu'on en compta
tout autant dans les hôpitaux psychiatriques.
On va évaluer au plus juste la douleur des mères et des
épouses de disparus civils ou militaires sans nul doute hachés
menus par les gentils copains du chef de l'Etat et peser au trébuchet
le chagrin des enfants sans père ou sans mère, champions
toutes catégories de la résilience.
Allons, mes frères en diaspora algérienne, vous voyez bien
que tout espoir n'est pas perdu. La France, nous le découvrons
quarante cinq ans après notre drame, possède un fonds de
garantie pour les victimes d'actes de terrorisme : Cette jeune femme dont
le père fut assassiné il n'y a que treize ans se révèle
notre cheval de Troie dans note combat
Si Dios quiere !
Geneviève de Ternant
Août 2007 |
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Identité nationale |
Coucou, le revoilou ! Le 99 se refait une santé sur nos cartes électorales
et, bien entendu, sur nos passeports et autres papiers d'identité.
Les diverses réponses à la protestation de Simone Gautier
ne sont guère encourageantes, (On peut les consulter sur le site
: Oran 1962 dans "actualité") mais, enfin, s'il n'est pas
nécessaire et suffisant d'être né dans un département
français pour être français et non catalogué
étranger, que fait-on de ce fameux droit du sol dont on nous à
tant chauffé les oreilles ? Notre tout neuf Président de la
République est allé déposer une gerbe à ce haut
lieu de l'identité nationale qu'est le Plateau des Glières.
Geste fort et Ô combien symbolique. Malraux, de sa voix étrange,
disait : " L'histoire des Glières est une grande et simple histoire.
Pourtant il faut que ceux qui n'étaient pas nés alors sachent
qu'elle n'est pas d'abord une histoire de combats. Le premier écho
des Glières ne fut pas celui des explosions. Si tant des nôtres
l'entendirent sur les ondes brouillées, c'est qu'ils y trouvèrent
l'un des plus vieux langages des hommes, celui de la volonté, du
sacrifice du sang. "
Il est vrai et nous ne pouvons que souscrire à ces propos. Tous ceux
qui se sont levés contre le lâche abandon de notre terre natale
ont fait aussi le sacrifice du sang, ont parlé aussi ce même
vieux langage des hommes qui ne plient pas dans l'adversité, qui
oublient carrière, prudence, et même famille, lorsque l'honneur
demande de se lever et de contrer par tous les moyens les reniements et
le déshonneur. Notre cur, aujourd'hui, se serre lorsque les
fossoyeurs de la vérité crient au scandale devant les stèles
de nos pauvres morts, lorsqu'on empêche nos défilés,
nos réunions dignes. Ceux qui ont combattu en uniforme ou en secret
l'abandon à un FLN égorgeur de nos paisibles cités,
de nos campagnes prospères méritent, tout autant que les résistants
glorieux du Plateau des Glières l'hommage des consciences pures,
des patriotes sincères.
Il appartient, maintenant, à ce Président de la République
qui se présente comme celui de tous les Français de réconcilier
enfin dans une histoire limpide et sans tabous les Français d'Algérie,
de toutes ethnies, avec une France digne de celle qu'ils ont aimée
et servie, une France digne de Tom Morel, enterré par ses hommes
sur ce Plateau des Glières, une France qui, comme l'écrivait
le Duc d'Orléans, était si belle quand on la voyait de loin.
Courage, Monsieur le Président de la République, rendez-nous
notre identité nationale.
Geneviève de Ternant Mai 2007
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La Charia est parmi nous.
Haro sur les miniatures persanes ! Cet art délicat est une
injure grave contre l'Islam puisqu'il ose représenter le visage
de Mahomet. Les Editions Bellin l'ont si bien compris que la reproduction
dans un manuel scolaire d'un de ces chefs-d'uvre qui y était
présenté montre maintenant le visage flouté du Prophète.
Une telle décision ne légitime-t-elle pas la destruction
des Bouddhas Banians ? Et partant, la destruction de toutes les statues
et tableaux qui osent représenter le visage humain, ce que prônèrent
les islamistes et bien plus tôt, les iconoclastes ? Et vive la loi
islamique en France et dans nos écoles
On avait déjà supprimé les arbres de Noël pour
tous les écoliers de certains établissements pour ne pas
choquer les élèves musulmans. On enseigne tout et n'importe
quoi sous couvert de l'Histoire redécouplée à la
mode islamique. Certains juges n'appliquent plus le droit français
dans nos palais de justice ! Vous ne me croyez pas ? Le Tribunal Administratif
de Lyon vient de rendre une décision au nom de la Kafala. Si vous
ne savez pas ce que c'est, vous avez intérêt à apprendre
rapidement les lois de la Charia : Une Algérienne voulait adopter
son neveu au titre du regroupement familial. Le juge algérien avait
permis ce transfert au nom de la Kafala, l'adoption coranique. Le préfet
du Rhône avait tranché en faveur du retour de l'enfant auprès
de ses parents biologiques, en Algérie. Le Tribunal Administratif
aurait pu, sans doute, permettre non l'adoption, mais le séjour
de l'enfant auprès de sa tante pour diverses raisons (santé,
éducation ou autres choses logiques) mais non, c'est au nom du
respect d'une loi coranique, donc étrangère à notre
code, que ce tribunal a justifié sa position. La loi française
? Quelle importance ?
Nous ne sommes pas le seul pays dans ce cas : Une jeune femme marocaine
se faisant tabasser régulièrement par son époux,
marocain également, a osé demander le divorce à un
juge allemand. Il l'a refusé au motif que " le Coran ne condamne
pas ce genre de pratique " ! En fait, il la prône ! Si la femme
meurt sous les coups, ce juge sera-t-il poursuivi pour non assistance
à personne en danger ?
On avait déjà les horaires aménagés dans les
piscines pour séparer hommes et femmes et les cantines sans charcuterie
: Est-il laïque, demandais-je déjà, à l'époque,
de priver nos enfants de quiche lorraine et de choucroute alsacienne ?
Non, nous ne sommes pas les seuls en matière d'absurdité
: Au Canada, un jeune Sikh a intenté un procès à
son école pour avoir le droit de porter en classe son Kirpan, c'est-à-dire
son poignard. Et la justice l'a permis, à condition que le poignard
soit dans un fourreau !
Le Directeur général des élections a autorisé
les Musulmanes à voter sans soulever leur voile, leur burka ! Elles
ne peuvent être fouillées que par des policières,
" ou, si c'est un policier, mais à tâtons ! " Ils
ne connaissent pas nos glorieuses poseuses de bombes d'Alger, ça
va venir !
Dans une " Cabane à sucre ", restaurant typiquement québécois,
des musulmans ont demandé des " fèves au lard, sans
lard " et ont même exigé de faire sortir d'autres personnes
pour avoir la place pour prier
Les demandes de dérogations
se multiplient au bureau, à l'hôpital, à l'école
pour raisons religieuses. C'est au point que Rachida Azdouz, Vice-doyenne
de l'Université de Montréal, a déclaré : "
Nous sommes frappés de plein fouet, nous qui nous disons si tolérants,
par des demandes qui viennent heurter nos valeurs de modernité,
laïques et féminines. "
Il ne faut pas croire d'ailleurs que les demandes viennent exclusivement
de musulmans fanatiques ; des dérogations sont ainsi exigées
par des groupes protestants, adventistes et pentecôtistes dit Robert
Sylvestre, de la commission des Droits de la personne et des Juifs Hassidiques
ont obligé un club de sport de Montréal à givrer
ses vitres pour que les élèves de l'école hassidique
d'en face ne lorgnent pas les filles en short ! Que n'ont-ils givré
leurs propres vitres ?
Il semble bien que les grands absents de toutes revendications soient
les catholiques romains qui acceptent toutes celles des autres et supportent
les injures en tendant la joue gauche. Mais on nous parle d'identité
nationale
" Accommodements raisonnables " disaient les Canadiens, et maintenant,
ils disent : " ça commence à faire, là ! "
Ils en ont même fait une chanson : " Nous sommes-nous fracturé
la raison / Pour les caprices de chaque religion ?/ Vos accommodements
raisonnables/ on est pu capable ! "
On a lâché l'Algérie à cause du Djihad, lequel
se réveille, une fois de plus à Alger, au Maroc, en Tunisie
et, sans doute, on ne sait quand, on ne sait où, on ne sait comment,
dans notre pauvre vieille Europe déboussolée. La triste
constatation -révérence gardée- de nos cousins canadien
s'impose, hélas ! " On est dans marde pas à peu prés,
mon tit gars ! "
Sources : le Figaro du 27 mars 2007, Valeurs Actuelles 23/29 mars
2007, La Voix des Français, Reconquête mars 2007 etc
Geneviève de Ternant
Avril 2007
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Les manchots ont froid aux pieds |
Je vous entends déjà rigoler, iconoclastes que vous
êtes : " Ils ne risquent pas d'avoir froid aux mains ! "
Mais non, sans curs, il s'agit de ce sympathique animal, vedette
involontaire et gratuite d'un film célèbre.
Il paraît que ce champion toutes catégories de la survie
en milieu polaire possède un système performant de petits
radiateurs sanguins qui maintiennent la température de ses petons
à un ou deux degrés au dessus de zéro, ce qui leur
permet de ne pas geler.
Petit pied-noir devait avoir, à son insu, le même genre de
radiateurs internes pour survivre dans l'atmosphère glaciale qui
l'attendait sur l'accueillant sol français en 1962. Faute de pouvoir
aller se faire rapatrier ailleurs comme le lui suggérait gentiment
Deferre, Maire de Marseille à l'époque ; nullement découragé
par le chur sartrien : gauche hurlante et soi-disant droite muette
au mieux, imprécatoire au pire, petit pied-noir gelé s'inspira,
sans le savoir, bien sûr, du manchot qui pour ne pas avoir trop
froid bascule sur ses pattes afin de ne reposer que sur les talons et
la queue. Bon, c'est une figure de rhétorique, hein ! Je veux dire
que, ne sachant plus sur quel pied danser, il s'efforça de se faire
le plus petit possible, de minimiser, à l'instar de la dite bébête,
le contact avec le sol
Et pourtant, gros manchot et petit pied noir
ont vraiment froid et pas seulement aux pieds.
Je puise ma science toute neuve (concernant les manchots) dans un article
de Jean-Luc Nathias (Figaro du mercredi 28 février 2007) intitulé
: " Pourquoi les animaux polaires ne gèlent-ils pas ? "
Il m'a entraîné vers ces considérations peu orthodoxes
sur la faculté d'adaptation du pied-noir en milieu glacial. La
suite n'est pas moins instructive : " Dernière stratégie,
continue l'auteur de l'article, la formation en tortue. Les manchots se
regroupent et se serrent les uns contre les autres par groupe de quelques
milliers d'individus à raison de 8 à 10 manchots au mètre
carré. Ils changent constamment de place
" Tout comme
nous, on s'est construit une carapace de tortue et on n'a pas arrêté
de bouger. Et voila pourquoi il y eut une infinité de petites associations
de Pieds-Noirs, grelottant mais bien serrés dans leur besoin commun
de se réchauffer. Faire l'unité aurait sans nul doute été
plus productif mais ce n'était pas conforme à l'instinct
de survie qui nous a permis de tenir le coup. Il nous fallait retrouver
nos voisins du village ou de la rue, de l'école ou du lycée
; et si beaucoup d'entre nous ont adhéré et soutenu, heureusement,
les grandes associations que je qualifierais de thématiques : la
MAFA, l'ANFANOMA, le GNPI et quelques autres, c'était par raison
mais le cur battait en petits groupes. On peut le regretter mais,
peut-être les manchots vous inclineront-ils à plus de compréhension,
plus de tendresse pour ceux qui se sont, dés le début, dévoués,
comme ils ont pu. Cela nous a aidé à vivre, à retrousser
nos manches et à prouver que les Pieds-noirs, même s'ils
ont froid aux pieds, ne sont pas des manchots.
Geneviève de Ternant
Février 2007
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Je m'interroge
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Le 25 février sont distribués les " Oscars " à
Los Angeles. Le film " Indigènes " est sélectionné
au titre de film algérien, alors qu'il a été primé
comme film français à Cannes et, je crois aussi, aux "
Césars ". Ce serait en raison de la double nationalité
de son réalisateur, Rachid Bouchared. C'est une co-production franco-algéro-maroco-belge,
ce qui justifie de le présenter sous n'importe quelle étiquette.
Mais, au-delà de l'anecdote -Nous sommes habitués aux incohérences
de notre " Culture "- Il est tout de même paradoxal que
l'Algérie se targue, aujourd'hui, du sacrifice très réel
des soldats musulmans français d'Algérie, alors que, depuis
l'indépendance, les dirigeants du FLN toujours au pouvoir n'ont
cessé de vilipender ceux qui ont servi la France en 132 ans, au
point d'avoir tué dans d'affreuses tortures les anciens combattants
aux quels ils ont fait avaler leurs décorations ! Je m'interroge
Selon l'Ifop, c'est l'album de la rappeuse Diam's, " Dans ma bulle
", qui s'est le mieux vendu l'an dernier. De son vrai nom Mélanie
Georgiades, ce qui fait vaguement grec, la rappeuse chante dans "
Ma France à moi ", extrait du dit album ces paroles poétiques
: " Ma France à moi, c'est pas la leur, celle qui vote extrême
(
) celle qui vénère Sarko, intolérante et gênante/
celle qui regarde Julie Lescaut et regrette le temps des Choristes/ qui
laisse crever les pauvres et mets ses propres parents à l'hospice/
Non, ma France à moi c'est pas la leur qui fête le beaujolais/et
qui prétend s'être fait baiser par l'arrivée des immigrés/
celle qui pense que la police a toujours bien fait son travail/ celle
qui se gratte les couilles à table en regardant Laurent Gerra/
non, c'est pas ma France à moi, cette France profonde/ Ma France
à moi leur tiendra tête jusqu'à ce qu'ils nous respectent.
" Et la Fnac de conclure : " C'est une artiste sincère,
qui ne mâche pas ses mots. " Amis, jugez sur pièce,
pour moi, je m'interroge
Le dimanche, à Présence Protestante et au Jour du Seigneur,
France 2 encourage à contrecarrer les lois qui limiteraient l'accès
à la France généreuse afin de soulager sans frein
et sans contrôle tous les êtres humains qui entrent sans même
frapper à la porte. Or, le Catéchisme de l'Eglise Catholique
imprimé sous l'autorité de Jean-Paul II en 1992 stipule
page 463 " qu'on est tenu de veiller à sa propre vie, plus
qu'à celle d'autrui. " et page 469 : " L'émigré
est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine naturel et spirituel
de son pays d'accueil, obéir à ses lois et contribuer à
ses charges. " et plus loin : " Préserver le bien commun
de la société exige la mise hors d'état de nuire
de l'agresseur. A ce titre, l'enseignement traditionnel de l'Eglise a
reconnu le bien-fondé du droit et du devoir de l'autorité
publique légitime de sévir par des peines proportionnées
à la gravité du délit sans exclure, dans des cas
d'une extrême gravité, la peine de mort. " Au moment
où les politiques envisagent d'inscrire dans la Constitution l'abolition
absolue de la peine de mort, on ne peut qu'être interpellés
par ces positions contradictoires. Notre bon pape défunt était-il
un abominable fasciste ? Je m'interroge
Denis Tillinac écrit : " Sous la plage de la compassion, il
y a des pavés d'une discrimination aussi pernicieuse que le racisme
ordinaire ", ce qui est déjà une réponse. Le
Président U.M.P. du Sénat, Christian Poncelet a proposé
à Catherine Tasca, sénatrice P.S. des Yvelines et ex ministre
de Mitterand de succéder au Conseil Constitutionnel à Simone
Veil en fin de mandat en février. Celle-ci a refusé et Poncelet
doit choisir un nouveau nom
De droite cette fois ? Je m'interroge
Peut-être ne savez-vous pas qui est Rémy Mauduit ? De son
vrai nom, Madoui, il fut un fellagha dés 1954, puis, suspecté
par ses petits camarades de complicité avec l'armée française,
il fut emprisonné et torturé. Il réussit à
s'échapper et à rejoindre les forces françaises où
il devint lieutenant à la tête d'un commando anti FLN. Après
l'indépendance, il refait sa vie aux Etat-Unis et vient d'être
recruté par l'armée américaine pour son expérience
contre révolutionnaire. Il a publié un livre : " J'ai
été fellagha, officier français et déserteur
" en 2004 aux éditions du Seuil. En effet, la Rand Corporation,
l'un des centres de recherche américains en matière militaire
vient de rééditer en anglais " La contre-insurrection,
théorie et pratique " du colonel David Galula publié
initialement en 1964. David Galula est, avec le lieutenant colonel Roger
Trinquier et le britannique Franck Kitson, un des auteurs militaires les
plus importants de la guerre contre-révolutionnaire. L'islamologue
John W. Kiser publie dans la revue des troupes d'élites américaines
: Marine Corps Gazette, un article intitulé : " De l'Algérie
à l'Irak " et l'on étudie avec soin le film "
La bataille d'Alger " non sous l'angle bêlant des intellectuels
parisiens, mais pour l'efficacité des méthodes employées.
Hasard de l'histoire, elle se déroula il y a exactement 50 ans.
Enfin, depuis l'an dernier, l'Air end Space Power journal périodique
de l'armée de l'air américaine publie une édition
en français (après celle en arabe) dont le rédacteur
en chef est justement ce Rémy Mauduit dont je vous entretenais.
Le général Lorenz en dit : " Originaire d'Algérie,
il a une expérience considérable de la contre-insurrection
lors de la guerre d'Algérie de 1954 à 1962. " On voit
par ces différentes publications combien l'armée américaine,
embourbée en Irak, cherche à s'inspirer des méthodes
qui en Algérie ont permis quelques années de relatives paix
entre 1957 et 1959. N'est-ce pas étrange alors que ces " Frenchies
" sont, en France, voués aux gémonies par cette intelligentsia
toujours aussi bête. Alors, bien sûr, je m'interroge
Geneviève de Ternant
Février 2007
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Enfin Malherbe vint ! |
Le professeur Alain Bentolila estime que les enfants vivent en "
insécurité linguistique " ; l'école ne leur
donne pas une bonne maîtrise de la langue (Le verbe contre la barbarie,
édition Odile Jacob). Je crains que la chose ne perdure depuis
fort longtemps. Ne viens-je pas d'entendre notre présidentiable
en jupon dire, à propos du " bon mot " de son porte-parole,
Arnaud Montebourg, rendu muet un ou deux mois, je crois, par ordre, qu'il
a fait une plaisanterie car il a de la " spiritualité "
! Elle a du confondre l'esprit français et le Saint Esprit ! Et
vive la bravitude dans la linguistitude !
Comment voulons-nous que les gens comprennent ce qu'on leur dit si on
emploie un mot pour un autre ? Cette maladie langagière sévit
de plus en plus. Il est devenu courant d'entendre " expertise "
pour " expérience " et combien d'autres approximations
plus ou moins franglaises ! Maîtriser le langage c'est maîtriser
le monde qui nous entoure et il n'est pas étonnant que les voyous
ne disposent, paraît-il, que de quelques soixantaines de mots. "
Celui qui parle avec sa bouche ne parle pas avec ses poings ". Il
devient urgent de distribuer, dans les stades, les chroniques du cher
Blondin ou, à défaut, le dernier petit livre délicieux
de Philippe Delerm : " La tranchée d'Arenberg et autres voluptés
sportives ", mais sans doute nos sauvages de tribunes croiraient-ils
que c'est du chinois
Nous voila loin de notre Algérie, penserez-vous ? Point du tout.
L'école de notre terre natale fut une pépinière d'excellents
francophones et les élites arabes et berbères se faisaient
fort de s'exprimer avec la plus grande précision dans un français
impeccable et je me souviens des joutes d'esprit français entre
mon père et son ami d'enfance, Ali Chekal, tous deux avocats :
Un régal !
Or, dans les élites ainsi formées par la débonnaire
éducation nationale en Algérie, certains prirent le parti
de la révolution, d'autres celui de la légalité douce
de la France. Ceux-là furent les premières cibles des terroristes
et Ali Chékal mourut sous les balles du FLN, à Paris, dans
le stade où il assistait à un match de football au côté
du Président de la République.
Et comme la révolution dévore ses enfants, ceux qui avaient
choisi le parti des terroristes furent à leur tour assassinés
par les durs les plus sanguinaires quand ils ne réussirent pas
à mettre la Méditerranée entre eux et leurs petits
camarades
Or, tel le culbuto, l'actuel président de la République
d'Algérie ressurgit toujours malgré les embûches et
la maladie. Il faut croire qu'il détient en lieu sûr des
dossiers accablants pour beaucoup de gens
Cependant, s'il venait
à perdre son pouvoir, il pourrait utilement se recycler pour apprendre
à Dame Royal à s'exprimer en bon français. Avouez
que c'est un comble !
En tous cas, je recommande le livre d'Alain Bentolila " à
ceux qui briguent de hautes et prochaines responsabilités "
(dixit Damien Le Garay in Le Figaro n° 19442 du 3/2/2007) ; Croyez
bien que la pub est gratuite et spontanée !
Geneviève de Ternant
Février 2007
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A propos de la bataille d'Alger
Etait-il bien utile de rouvrir les plaies mal cicatrisées
en rediffusant le film d'Yves Boisset ? Sans doute la chaîne France
2 a t-elle voulu contrebalancer l'effet des films de Gilles Pérez
et de Karine Bonjour sur la 3, puisqu'il faut à tout prix et surtout
au prix de la vérité que l'armée française
soit coupable, que les pieds-noirs soient coupables. Pourtant, Yves Boisset
lui-même, dans le Figaro du 11 janvier 2007 revient sur son uvre
et sur cette époque avec " un regard nouveau à l'aune,
notamment, des attentats de 2001 du World Trade Center. " Passons
sur le fait (raciste et discriminatoire ?) que les morts américains
semblent peser bien plus lourd que les malheureux morts et mutilés
européens et arabes d'Algérie. Il dit donc que " son
regard est plus juste, plus détaché, plus historique, moins
manichéen, moins clément envers les terroristes, comme le
politiquement correct le voulait jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001
qui ont modifié la façon de penser. " Et la journaliste
qui l'interviewe, Isabelle Nataf, de continuer : " On peut à
présent, comme le souligne Yves Boisset, commencer à insinuer
le doute sur " la blancheur de certains héros de la résistance
algérienne. "
Effectivement, quand on voit Yassef Saadi, avec son bon visage de faux
jeton dire qu'il a pleuré au spectacle des jeunes mutilés
par la bombe qu'il a fait placer au Casino de la Corniche, cela me rappelle
furieusement cet officier SS, adjoint de Goebbels affirmant qu'il avait
à regret envoyé les juifs d'Auschwitz au crématoire,
mais " il fallait que quelqu'un le fasse ! " Monstrueux ! Indécent
! Je boue !
Mais continuons à écouter Yves Boisset ou du moins les propos
que lui prête la journaliste : " Ce sont les Algériens
qui, les premiers, ont inventé le terrorisme contre les civils,
remarque-t-il, ils avaient coutume de se revendiquer de la Résistance
française quand ils commettaient des attentats, mais jamais la
Résistance ne s'est attaquée à des civils. "
Propos qui méritent d'être nuancés, mais continuons
: " Les militaires ont fait le sale boulot, eux avaient les mains
dans le cambouis, alors que la responsabilité venait des politiques.
" Tient, tiens ! On y vient. " Avant de condamner, il ne faut
pas oublier que des civils sautaient tous les jours et la tentation était
grande d'interroger brutalement les terroristes pour faire cesser le massacre.
Mais cette question est très compliquée. Insoluble même.
"
Encore une fois, il ne s'agit pour moi ni d'excuser ni d'accabler qui
que ce soit mais la question que je pose est : Monsieur Boisset, qu'auriez-vous
fait si votre fille ou votre femme avait eu la jambe arrachée pour
avoir commis l'abominable crime d'aller danser au Casino de la Corniche
ou d'aller manger une glace au Milk-Bar ? Cette question, vous auriez
du vous la poser en 1973, quand vous avez fait ce film qui a pesé
lourdement pour stigmatiser les malheureux pieds-noirs qui n'y étaient
pour rien et que beaucoup de Français rejetaient déjà
pour mille et un préjugés stupides. Enfin, le film se termine
sur une belle ânerie : La bataille d'Alger aurait soudé la
population algérienne " dans sa lutte historique " !
C'est faire bon marché de l'extraordinaire élan des journées
de mai 1968 où la population arabe, lasse des exactions des terroristes
FLN, s'est montrée beaucoup plus soudée mais pour affirmer
sa fidélité à la France. Hélas, trahie, comme
nous tous, par De Gaulle, le félon !
Geneviève de Ternant
Janvier 2007
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Le soleil radieux de la liberté et de l'indépendance
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L'avocat et historien algérien, Rachid Benblal écrit
dans El Watan du 9 janvier 2007 : " En novembre 1954, le peuple algérien,
sous l'impulsion d'une moisson de résistants animés par
la sève brute du patriotisme, mis sur pied ses forces et sa volonté
et chassa après une guerre de huit années l'ouragan (Note
personnelle : La France accusée de tous les maux.) qui laissa place
au soleil radieux de la liberté et de l'indépendance. "
Je ne reviendrai pas sur l'incohérence des propos et le racisme
délibéré de l'auteur envers les Français et
les Juifs : Il y faudrait un traité complet. Je m'interroge sur
l'expression concernant les soldats arabes qui auraient séduit
Napoléon III par " le charnue chevaleresque de nos guerriers
"
Mais là n'est pas mon propos. Je me contenterai de
citer quelques articles : Un journaliste qui signe F. Boumediene écrit
le 4 janvier 2007 (Merci à Jean-Pierre Rondeau qui a transmis l'article
sur le Web) : " Oran a presque des allures d'un douar par endroits
par la présence de chiens errants, particulièrement en plein
centre-ville. (
) Les zoonoses, les maladies transmissibles à
l'homme par les animaux, ne sont plus depuis longtemps l'apanage des pathologies
des campagnes. (
) La situation épidémiologique dans
la wilaya d'Oran livre des chiffres inquiétants : Ainsi en 2006,
il y a eu 2.622 cas de morsures d'animaux dont 65,71 % de chiens, 19,23
de chats et 11,25 de rats. " Tout l'article est à lire et
il figure sur le site http:// oran1962free.fr géré avec
efficacité et dévouement par Hervé Cuesta.
Est-ce donc là le soleil radieux de l'indépendance ?
Faut-il rappeler l'uvre admirable, bienfaisante et positive des
médecins du temps abominable de la colonisation ? Je retrouve dans
mes archives un article toujours d'El Watan, le 28 juin 2000 intitulé
: Bouteflika historien et signé A.C. " Voila qu'on le découvre
féru d'histoire. Devant un parterre de la société
parisienne, il affiche une connaissance bien maîtrisée de
l'histoire de France " de la Gaulle de Vercingétorix jusqu'aux
temps modernes " ; il s'autorise même de lancer une pique aux
français coupables de ne pas avoir enseigné aux enfants
colonisés la véritable histoire d'Algérie (Note de
moi, ce n'est pas vrai !) Sait-il seulement que quarante ans après
le départ des derniers colons, les petits Algériens dorénavant
décolonisés, ignorent tout de l'Algérie antique.
La Kahéna, Koceïla, par exemple, restent bannis des manuels
d'histoire. Sans parler de bien d'autres personnages historiques. Qui
est derrière cette mise à l'écart ? On aimerait bien
voir notre président lancer des piques en direction de ces "
falsificateurs " et ordonner de sa voix chaude de " rendre à
l'histoire ce qui appartient à l'histoire ".
Il est certain que si les historiens, de part et d'autre de la Méditerranée,
se mettent à dire la vérité, les politiques, des
deux côtés aussi, auraient chaud, très chaud !
Mais les journalistes algériens, pour ne pas aller en prison, se
censurent prudemment et les journalistes français, pour la plupart,
cultivent la langue de bois du politiquement correct, surtout quand il
s'agit de l'Algérie
Soleil radieux de la liberté et
de l'indépendance ?
Et je ne parle pas des innombrables articles que je détiens concernant
les exactions en tous genres, les expulsions de familles arabes par leur
" propriétaire " sans autre titre que " bien vacant
" de 1962, c'est-à-dire spoliés à leur légitime
propriétaire " rapatrié " en urgence qui, lui,
n'aurait jamais viré des locataires qui payent rubis sur l'ongle
leur loyer
Je ne parle pas de la guerre civile qui a ensanglanté
la malheureuse Algérie durant près de dix ans, ni des attentats
qui sévissent encore tuant de pauvres civils arabes sous les coups
des djihadistes. Je ne parle pas de cette peste terroriste qui se répand
à partir de l'Algérie en Tunisie, au Maroc, en Egypte et
menacé d'envahir l'Europe sous l'étendard radieux de la
liberté (religieuse sans doute !) et de l'indépendance des
nations
Je vous livrerai seulement la lettre de Mourad, combattant du FLN, publiée
dans le Monde du mercredi 31 décembre 1997 et datée du 8
octobre 1994 : " Vieux Frère, encore une lettre sans signature.
Ca déborde de courage. Pour la simple raison que les salauds sont
au tri postal et dans beaucoup de bureaux de poste. Alger se vide. Alger
est vide. Que de salauds ont pris la poudre d'escampette. Hier, ils se
pavanaient dans les couloirs du pouvoir, se baladaient de par le monde
au frais du peuple, au nom du pouvoir et pour le pouvoir, et aujourd'hui,
ils quittent le bateau en feu, comme des rats, les premiers et je suis
sûr qu'ils jouent les démocrates à l'ombre de la Tour
Eiffel !
La peur. Le mot ignoble. La mort ! Et puis après ? J'ai peur de
mourir égorgé ; peur de mourir la tête éclatée.
J'ai peur pour mon fils, pour ma fille, pour ma femme, pour moi, pour
mes frères et leurs enfants. J'ai peur de mon ombre, d'un regard
inconnu, d'une présence étrangère, de la sonnerie
du téléphone, des coups à la porte de la maison,
des barrages, des voitures qui suivent derrière moi, ou qui me
croisent, au marché, chez le marchand de tabac, dans la rue ! Et
la nuit ! C'est le cirque. Insomnies ! Au moindre bruit, debout. Avec
le couvre-feu, le silence total. Une voiture s'arrête prés
de la maison ? On fait l'obscurité totale. On guette. Même
avec cette peur, il y a les " nouvelles ". Au portail des écoles,
des profs égorgés et accrochés. Dans la cour des
écoles, des têtes sans corps. Jeudi, au centre-ville, cinq
policiers mitraillés dans leur voiture, devant la porte du lycée.
Morts sur le coup. Avant-hier, un enseignant à Notre-Dame d'Afrique,
abattu. Il y a quinze jours, un voisin égorgé avec trois
autres et une jeune fille. Je ne parle pas des familles égorgées,
des vieux abattus, des filles et des femmes enlevées et violées,
de ce qui brûle, des écoles fermées ainsi que des
lycée etc
L'HORREUR ! (
) J'ai longtemps hésité
pour t'écrire. Te raconter notre merde, c'est tout ce que je sais.
Toute mon affection à Nathalie et à Christine. Mourad. "
Ainsi les malheureux civils algériens souffraient et souffrent
encore les mêmes horreurs que le FLN nous a infligées. C'est
avec désespoir que je raconte tout cela. J'aurai tant voulu m'être
trompée, en prévoyant le pire pour l'Algérie après
le départ des Français. Oui ! J'aurai aimé que ce
pauvre et merveilleux pays soit heureux, sans nous, comme il l'avait été
avec nous. Hélas ! Le cycle infernal recommence avec les djihadistes
que Bouteflika a libérés
Pouvait-il en être
autrement ?
Ah ! Oui, saluons avec Rachid Benblal le soleil radieux de la liberté
et de l'indépendance et craignons qu'il se lève aussi sur
notre terre de France où la barbarie s'installe avec la bénédiction
des imbéciles.
Geneviève de Ternant
Janvier 2007
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