Anne CAZAL dans la Lettre de Véritas N° 129 de janvier 2009, écrit:

De Gaulle sait ce qu'il veut, il a un but secret, encore inavoué, et il sait que pour le réaliser, il devra vaincre beaucoup de réticences. Le 3 octobre 1958, à Constantine, il va annoncer un plan qui devrait lui assurer la réussite finale. Sur la place de la Brèche, la voix de stentor de Charles De Gaulle s'élève :
« Il s'agit que ce pays, si vivant et si courageux, mais si difficile et souffrant, soit profondément transformé, que les conditions de vie de chacune et de chacun deviennent constamment meilleures, que les ressources du sol, le travail des habitants, la valeur des élites, y soient mis au jour et développés, que les enfants y soient instruit, bref, que l'Algérie tout entière prenne sa part de ce que la civilisation moderne peut, et doit, procurer aux hommes de bien-être et de dignité. »

Ce plan de Constantine annonce la distribution de 250.000 hectares de terre, la construction de 200.000 logements, la création de 400.000 emplois, la parité des salaires avec ceux de la métropole, etc., etc.
Ce plan restera en rade, mais De Gaulle aura gagné sur trois points essentiels: il confortait les partisans de l' Algérie française qui pensaient que 1 'Etat ne dépenserait jamais de telles sommes pour un pays qu'il aurait l'intention de lâcher, il rassurait l'Armée qui voyait dans ses propos la meilleure preuve que l'Algérie resterait française, mais, surtout, il attirait à De Gaulle l'adhésion des musulmans du bled qui, en majeure partie, dans l'espoir d'une vie meilleure, étaient prêts à devenir ses adeptes inconditionnels.

Le succès-au référendum a engendré une formtaion gaulliste, l'U.N.R. (Union pour la Nouvelle République) qui s'active à préparer les élections législatives du 30 novembre...
Les candidatures sont nombreuses, et l'on voit fleurir, comme les coquelicots au printemps,attaques personnelles, marchandages, combinaisons sordides, polémiques, calomnies, dissensions, ce qui est parfaitement ridicule alors que tous, ou presque, se réclament de la même politique. ..
Lors de ces éleçtions, on décomptera en Algérie 36% d'abstention... Les musulmans, surtout, sont déçus par l'appel à « la paix des braves », alors que le 28 septembre ils avaient manifesté, à une écrasante majorité, leur désir de rester français, en disant « oui » à la France !
Pour lire la suite, voir la lettre de Véritas n° 129 de janvier 2009.

Le 25 avril 1958 trois soldats français, René Decourtex du 23ème R.I., Robert Richomme du 23ème R.I. Jacques Feuillebois du 18ème Dragon furent condamnés à mort par le tribunal de l’ ALN ; ils furent exécutés en Tunisie le 11 mai 1958.
A l’annonce de cette terrible nouvelle, la population d’ Alger est invitée par Pierre Lagaillarde et Joseph Ortiz ainsi que Robert Martel et les U.T. sous la direction du Commandant Sapin-Lignières et du Capitaine Ronda, à manifester son indignation au Monument aux Morts . Les Forces de l’ordre sont vite débordées par une marée humaine ; les grilles qui protégeaient le GG cèdent sous sa pression. C’était le 13 mai 1958…
La IV° République vacillait… Le 15 mai, le Général Raoul Salan du balcon du GG et sous la pression de Léon Delbecque, lançait du bout des lèvres, pour le plus grand malheur de l’ Algérie Française : « vive De Gaulle «
Après le discours du 4 juin à Alger et celui de Mostaganem le 7, où pour la première fois De Gaulle crie à la foule enthousiaste « Vive l’ Algérie Française » nul ne songeait que nous puissions être trahis… En vérité quelques uns plus éclairés avaient essayé de se faire entendre, en vain. Le discours du 16 septembre 1959 allait leur donner raison, mais c’était trop tard ; les sursauts du 24 janvier 1960 et du 22 avril 1961 ne purent empêcher le « vent de l’Histoire » et le plus grand déplacement humain (1.200.000 personnes)

page 57 du livre "Alger-Les Tournants Rovigo" d'Hervé CUESTA tome II Alan Sutton éditeur.

De Gaulle, 4 juin 1958 à Alger:

"Eh bien, de tout cela, je prends acte au nom de la France! Et je déclare qu'a partir d'aujourd'hui la France considère que dans toute l'Algérie il n'y a qu'une seule catégorie d"habitants: il n'y a que des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs!"

Deux jours plus tard à Oran:
"L'Algérie est une terre française, organiquement et pour toujours!"

De Gaulle, 16 septembre 1959: ".....il va de soi que ceux des Algériens de toutes origines qui voudraient rester français le resteraient. La France réaliserait si c'était nécessaire, leur regroupement et leur établissement, et toutes les dispositions seraient prises pour que l'exploitation, l'acheminement, l'embarquement du pétrole saharien qui sont oeuvre de la France et qui intéressent tout l'Occident soient assurés quoiqu'il arrive..."
"L'indépendance entraînerait une misère épouvantable, un affreux chaos politique, l'égorgement généralisé, la dictature des extrémistes."(Page 121)

De Gaulle, 3 mars 1960:

"Moi vivant, jamais le drapeau F.L.N. ne flottera sur Alger."

"Qu'on ne se raconte pas d'histoires! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardé avec leur turbans et leurs djellabas, vous voyez bien que ce ne sont pas des Français! Ceux qui prônent l'intégration ont une cervelle de colibri, même s'ils sont très intelligents. Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans, qui demain seront 20 millions et après-demain 40?"

Alain Peyrefitte, "C'était de Gaulle" éditions de Falois/Fayard, 1995 (Propos tenus le 5 mars 1959.)

"Les journaux parlent d'un flot de réfugiés lamentables et miséreux, de sans-abris. Rien de tout cela n'est vrai... Quand aux moyens de transport, il y en a plus qu'il n'en faut: 20 bateaux par semaine. Les avions permettent 4.800 départs journaliers. Nous avons de quoi de transporter 3 fois plus de monde qu'il ne s'en présente..."

"Ce ne sont pas des rapatriés, ce sont des vacanciers"

" Ce sont bien des vacanciers, jusqu'à ce que la preuve du contraire soit apportée" (27 juin 1962)

Robert Boulin mai 1962

"Les rapatriés refusent les H.L.M., ils réclament des châteaux" écrivait la presse d'extrème gauche en juin 1962.
L'entreprise d'intoxication, voire de crétinisation, des masses a-t-elle tellement régressé en France depuis 45 ans?

Pierre Catin
(recueilles dans la lettre de Véritas n° 119, janvier 2008