VIENT DE PARAÎTRE
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Note : Guy Ruffino

SOUVENIR de CONSTANTINE
De Guy RUFFINO
MULLER Edition
3 Rue de l’Arrivée Tour CIT 75015 PARIS – 59e

Quel beau livre nous donne là Guy Ruffino ! Il nous dit tout sur Constantine, cette ville tant aimée, ce miracle suspendu entre ciel et roc ! De son histoire tourmentée, de son expansion et de son urbanisation durant les années françaises, des hommes qui l’ont faite et de ceux qui l’ont gouvernée, à travers ses quartiers et ses faubourgs. C’est la mémoire de cette cité attachante et secrète que l’auteur nous restitue à travers texte et illustrations en couleurs et en noir et blanc.
Et puis, il nous emmène dans le Constantinois. Il nous invite à le suivre le long de la magnifique côte de Kabylie, et dans les villes : Bougie, Bône, La Calle, Souk-Arras, Djidelli, Philippeville, Collo, Guelma, Sétif, Tébessa Lambèse et Timgad et plus au sud, El Oued, Touggourt, Ouargla...
Suivez-le, vous saurez tout sur la flore et la faune si particulières de ces terres aux quelles l’auteur consacre des pages magnifiques issues davantage de son cœur que de sa plume. Car c’est l’hymne d’amour à sa terre perdue que nous lisons dans ce beau livre.

Geneviève de Ternant
Février 2016

 
 
NOTE Marcel

Mon bien cher Marcel
Collectif l’Arba

Les lettres de constance Ducrocq à son fils aîné, Marcel, pendant la guerre d’Algérie de 1954 à 1962, constituent une mémoire presque au jour le jour des événements qui ont constitué le quotidien d’une famille de l’Arba passant de la paix à l’inquiétude, puis à l’horreur des assassinats, décrivant le trouble de gens modestes qui avaient toujours vécus an bonne intelligence avec les voisins musulmans se trouvant confrontés à cette haine importée, ces menaces dirigées aussi bien envers les Européens que les Indigènes.
Ainsi s’insinue la défiance, ainsi se construit le mur de peur : A qui faire confiance ? A l’ami d’enfance soudain mué en ennemi ? Au voisin lui-même menacé ?

Ces lettres n’étaient pas destinées à être publiées mais seulement à demeurer dans le cercle familial. Elles apportent cependant ce supplément de témoignages à l’accent de vérité puisqu’écrites dans l’immédiat du quotidien.

Une petite pierre de plus à l’édifice de notre triste histoire.
Geneviève de Ternant
Février 2016

 
 
Note de lecture
2084 La fin du monde De Boualem SANSAL
Editions Gallimard

Roman ? Quand s’organise la fin du monde, on ne la voit pas venir. Doucereuse, elle s’insinue, murmure avant de gagner tout le terrain, avant d’installer le monde de « l’Abistan ».
Boualem Sansal nous disait, lors de la signature de son livre à Nice le mardi 29 septembre 2015 à la Librairie Masséna combien fut insidieuse la pénétration islamique qui engendra la guerre civile en Algérie dans les années 1990 : « Tu vois un barbu, cela te fait rire et puis demain, il y a des barbus partout ! » Et cette guerre civile qui dura quatre ans fit plus de morts que la guerre d’indépendance de 1954 à 1962.
Avec son humour décapant, sa joviale faconde, l’auteur dans ce livre montre comment fonctionne le Système fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique, « au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties. »
Ne sommes-nous pas déjà dans cette dérive lorsqu’on ostracise ceux qui mettent en doute le politiquement correct ?
Le miracle est que ce livre qui se lit comme le roman qu’il prétend être, ce livre terrible et drôle soit de toutes les listes des Prix littéraires de cet automne ! Ce pourrait-il que nos élites commencent à ouvrir les yeux ? Ce serait bien la première fois qu’en France on ne clouerait pas au pilori le pompier en encensant le pyromane !
Que l’esprit des Goncourt protège Boualem Sansal !
Geneviève de Ternant
6 octobre 2015

 
 
Note 10-07-15

CLAP... de FIN !
De Robert Charles PUIG
Edilivre 175 Bd Anatole France 93200 Saint Denis (21e)

On retrouve dans les 17 nouvelles qui composent ce livre, le style particulier d’un auteur qui nous a donné de nombreuses œuvres de qualité. Et son inspiration très noire. « La vie est pour lui un théâtre de marionnettes où il « balade » ses personnages » nous dit la quatrième de couverture. Il ne me semble pas ! Ses personnages, loin d’être des stéréotypes, ont vie et couleur mais ils sont, cela est vrai, pris dans une logique qui les entraîne vers un dénouement douloureux et tragique. N’est-ce pas la vie même ? Les choix décidés en vertu de la liberté de l’individu ont des conséquences imprévisibles mais inéluctables car dictées par les sentiments : jalousie, haine ou vengeance entraînent les personnages dans une spirale qui les broie. Mais, n’est-ce pas le sort commun ? Ici, une fois les prémisses posées, tout s’enchaîne en parfaite et terrible logique vers la conclusion en un syllogisme destructeur.
L’Histoire fait irruption dans nombre de ces nouvelles et le lecteur retrouve les thèmes abordés dans des ouvrages précédents, mais traités de nouvelle manière. Ce n’est pas un des moindres intérêts de cet excellent livre. « Nihil vitam Aeternam », ce sous titre en forme de conclusion signifie : « Il n’y a pas de vie éternelle... pour les assassins », Y en a-t-il une pour les victimes ? A écouter ce que Dieu dit à l’auteur, il semble qu’il en doute...

Geneviève de Ternant
10 juillet 2015

 
 
Note 11-11-14

LES INDESIRABLES
Sous les cendres du Paradis
De Georges CLEMENT
Acadamiaedition
www.yvelinedition.fr
En librairie et sur Amazon et autres sites

Anne-France Pérez, un nom qui résume une femme symbole. La métropole aimée à en mourir, l’origine espagnole et plus encore méditerranéenne ; fille de cette terre d’Algérie, pétrie de ses cultures, incapable de s’imaginer ailleurs que dans cette ville d’Alger, l’Alger française et prête à tous les sacrifices pour la garder à la France qui ne veut plus d’elle, Anne-France vivra les espoirs et les désillusions, les bonheurs sensuels et les souffrances de l’âme, du cœur et du corps ; mais elle est une femme libre et forte. Lorsqu’elle s’alanguie dans la tendresse craintive d’une famille unie, elle se reprend pour lutter pour ses amours, son amour, dénoncer les lâchetés, les trahisons que son regard pur dévoile. Capable, lorsque tout est perdu, de gagner l’horizon pour sauver l’essentiel, son fils, celui qui prolongera, celui qui justifie. Encore faut-il qu’il sache et Anne-France s’est tue si longtemps.

1962 Alger. Une jeune femme de 32 ans, Anne-France Pérez, journaliste à l’Echo d’Alger, fuit l’Algérie su le point d’être indépendante. Rescapée, elle s’exile d’Europe et atterri, en 1963, à New York avec son fils.
2001. A 71 ans, elle se décide à parler pour la première fois à sa belle-fille Sharon puis à son fils, René de sa vie et des péripéties qui l’ont conduite en Amérique.
Dans le même temps, 19 terroristes, saoudiens pour la plupart, préparent activement un terrible attentat.
L’histoire de cette femme est la traversée des épreuves de la guerre d’Algérie et du sens du combat pour ceux qui vivent les événements. Elle dit l’aveuglement coupable de ceux qui, à des milliers de Kilomètres, n’en comprennent ni la pugnacité ni la cause. C’est le roman vrai d’une femme de cette époque qui draine ses conséquences néfastes aujourd’hui car l’histoire court toujours pour l’Europe, les Etats-Unis, le monde. La liberté est au prix de la vigilance et de la connaissance de soi et des autres.
Le style est fluide, prenant, poétique souvent, acre et dur aussi, pour dire l’indicible. Le lecteur passe sans heurt de 1962 à 2011, avide de suivre les protagonistes dans leur vie contemporaine et dans les souvenirs palpitants. Un roman et plus qu’un roman.
Puisse ce livre faire comprendre cela aux aveugles et aux sourds qui gouvernent si mal notre terre.
Geneviève de Ternant
Novembre 2014

 
 
Note 14-10-14

L’ACHEVEMENT
deRobert-Charles PUIG
Edilivre-Editions à Paris 175 Bd Anatole France, 93200 Saint- Denis
www.edilivre.com (20,50e)

Est-ce un roman ou bien plutôt la vengeance imaginaire de l’auteur qui se rebelle contre le mensonge entretenu depuis plus de cinquante ans sur la réalité de l’histoire de l’Algérie de l’époque française, sur les silences gênés, les repentances hypocrites et l’abaissement d’un pays qui fut grand, qui rayonnait lorsqu’il s’aimait, un pays auquel ON a appris à se détester.
Le héros, cet homme malade, ce journaliste intransigeant, voit enfin l’occasion d’accomplir le serment de sang prêté lors de l’assassinat de son père en 1962.
Reconnaissant l’assassin, il sait qu’il payera de sa vie le geste meurtrier et l’amour rencontré n’arrête pas son bras.
Par cet amour et par le lien fortuit avec celle qui, jadis, le sauva, le serment est tenu et la vie peut reprendre, continuer, s’achever.
Un très beau livre.
Geneviève de Ternant
Octobre 2014

 
 
Note 4-7-14

LES RIZIERES DE LA SOUFFRANCE
De Raphaël DELPARD
Edition De Borée témoignage

Au temps de la plus grande France, ce que l’on appelait l’Indochine était constituée de cinq territoires différents les uns des autres par la géographie, l’histoire et, partant, le peuplement : La Cochinchine, le Cambodge, l’Annam, le Tonkin et le Laos.
Ces terres furent de tout temps convoitées par la Chine et le Japon. La colonisation française s’y implanta non commercialement ni politiquement mais religieusement. C’est un des grands mérites de l’auteur de rappeler ce que fut l’Indochine avant que la France s’y établisse. Mais, en enquêteur scrupuleux, Raphaël Delpard se renseigne, interroge et, ainsi, le lecteur est-il amené à comprendre la grandeur et le sacrifice de ces « combattants Français en Indochine de 1945-1954 », car tel est le sous titre de ce livre de mémoire et de combat.
Mémoire des années d’après la guerre de 1939-1945 où une France exsangue doit faire face en ces lointaines contrées à l’expansion communiste chinoise sans argent, sans moyens militaires et avec peu de troupes alors que l’opinion publique française est lasse de la guerre et ne songe qu’à se refaire une santé grâce au plan Marchal. De plus, elle est sous l’emprise du communisme auréolé de sa plus ou moins réelle étiquette résistante. Paradoxe !
Mais ce n’est pas simplement l’épopée courageuse des maigres troupes françaises au pays des rizières que relate l’auteur, c’est la cruauté du Viet Minh envers son propre peuple,c’est l’horreur des camps où sévira l’abominable Boudarel, qui, revenu en France, deviendra professeur à l’Université Paris VII, c’est l’impéritie de la classe politique, la même qui continuera à sévir durant les « événements d’Algérie », c’est la responsabilité de De Gaulle et de ses successeurs, c’est Dien Bien Phu, mais aussi le courage des hommes, le sens de l’honneur et la lumineuse figure de Geneviève de Galard, archétype de ces femmes que rien ne rebute, dont la force de caractère et l’abnégation aux côté des blessés, sous la mitraille et dans le quotidien danger feront l’admiration de tous.
Tous ces témoignages poignants, Raphaël Delpard est allé les recueillir de la bouche des survivants, ces témoins qui s’éteignent dans l’indifférence d’une nation qui, avec la perte de l’Indochine et de l’Algérie semble avoir oublié le sens de l’honneur et l’amour de la patrie.

Geneviève de Ternant
4 juillet 2014

 
 
Notes 11-06-2014
EXPATRIES
De Paule Brissey-Pelissié
Paule.pelissie@orange.fr Tel : 04 93 59 37 39 (17e+frais d’envoi : 3,50)

Livre de témoignage pour que la mémoire de notre vie heureuse puis de nos malheurs ne se perde pas, il s’ouvre de façon originale par 750 vers alexandrins, se poursuit en prose par l’évocation souvent chiffrée, précise, intitulée: “Notre Histoire Ignorée”.
« Faire confiance et acclamer un homme
Qui par le passé et depuis ses débuts
Avait souvent montré toute sa duplicité
Et nourri sa légende avec déloyauté
C’était prendre le risque d’être sacrifiés !!! »

On ne saurait mieux dire.
Geneviève de Ternant

VOYAGE en PIEDNOIRIE
De Claude Nal
Claude.nal.roman@numericable.fr

Après le roman autobiographique « Un jeune homme d’honneur » et la pièce « Le serment de l’Orane » qui remporte un grand succès, l’auteur nous donne un charmant aperçu de ce qui aurait pu arriver si les Pieds- Noirs, au lieu de se disperser, lors de l’exode, s’étaient réunis dans une île pour y refonder leur patrie : la Piednoirie. Et voici un jeune journaliste envoyé par sa rédaction étudier cet OPNI (objet politique non identifié). Les filles y sont belles, les gens sympathiques, les souvenirs restent brûlants et notre investigateur est conquis.
Belle et douce utopie !
Geneviève de Ternant

 
 
GOUVERNER AU NOM D’ALLAH
Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe
De BOUALEM SANSAL
(Gallimard. 19 € 50)

Le livre de notre ami Boualem SANSAL explique à la fois les origines des divisions du monde arabe et les motifs et les moyens mis en oeuvre pour étendre leur gouvernance au monde entier.
Il montre comment les « islamistes folkloriques » ont subrepticement pris le pouvoir : « Quelques années plus tard, nous découvrîmes presque à l’improviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement insignifiant s’était répandu dans tout le pays. »
Il s’agit de l’Algérie, mais on peut dire de même ! Il n’est plus à nos portes, mais bien chez nous, en France ! Comme le prouve le problème de ces enfants partis faire le djihad et dont on ne sait plus que faire...
Ainsi Boualem Sansal questionne l’échec de l’intégration dans les pays d’accueil des émigrés. Pouvait-il en être autrement dans une France où les mosquées sont pleines et les églises vides ? Où les gouvernements, à l’esprit attardé en 1905 et au petit père Combes, subventionnent les édifices musulmans culturels et cultuels et refuse de réparer les chapelles  qui tombent en ruine ? Une France où les « lois sociétales » ne se contentent pas de bafouer la famille mais arrêtent ceux qui s’y opposent ? Car, après tout, chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend en hétéro, en homo, en ce qui lui chante, mais apparemment pas en chrétien ; le paradoxe est donc bien qu’elles ne s’attaquent pas à l’Islam, bien plus intolérant en matière sociétale que le Christianisme et je parle de l’Islam normal, non de l’extrémisme islamique, par peur d’effaroucher les « modérés » (Il leur faut bien du courage pour l’être !) Le résultat est que les familles musulmanes mettent leurs enfants dans les écoles chrétiennes, les espérant ainsi à l’abri des folies de ce que l’on a peine à appeler encore « éducation nationale ! »
Dans ce livre clair émanant du cœur même de l’Islam, Boualem Sansal prouve qu’il est une grande voix de la littérature algérienne, une voix humaniste, intransigeante.
Sera-t-il lu, écouté, compris ? C’est son espoir et le notre.
Geneviève de Ternant
Mai 2014

 
 
 
Albert Camus, fils d’Alger
D’Alain Vircondelet aux éditions Librairie Arthéme Fayard Pluriel

La biographie de Camus rééditée en 2013 avec une préface nouvelle a reçu, lors de sa parution, le prix Méditerranée Essai 2010. Ecrit par un enfant d’Alger, ancien élève du lycée Bugeaud qui y récitait déjà des passages de « Noces », cet ouvrage fait la part belle à l’enchantement de cette terre d’Algérie qui distillait son charme si prenant que ses fils exilés n’ont jamais pu s’en défaire.
C’est sans nul doute la plus proche de ce qui fut la force et la faiblesse de Camus qui y est ici touché de la pointe du cœur.
On y trouve la candeur roublarde des gens de cette terre imprégnée des caractères des marchands phéniciens, des législateurs romains, des violences vandales, des mystiques arabes et juifs, des langueurs et des fureurs de cette méditerranée autant que des immensités sahariennes sous le vent du sable qui efface les pas mais garde l’empreinte au profond des dunes et des plages.
Cette dimension de l’œuvre de Camus autant que de sa vie même est parfaitement rendue par l’analyse de l’auteur. Elle devait être incomprise de nombreux lecteurs et surtout des « élites » germanopratines imbues du seul privilège d’être du bon côté de la Seine, leur conférant droit de vie et de mort intellectuelle, gens à œillères au quolibet grinçant dont Camus souffrit en espérant désespérément leur amitié condescendante.
Sa vie privée chaotique tient une grande part dans cette biographie ce qui est nécessaire car ce fut une quête exaltante et douloureuse dans laquelle il eut pourtant la chance de rencontrer, outre la délicieuse Francine Faure, des femmes d’une rare qualité comme Blanche Balain, Maria Casarès, Catherine Sellers, tant d’autres ; mais son attachement pérenne, le seul durable est son amour pour sa mère, icône presque muette chargée du même silence habité que Tipasa, celles qui, sans mot, disent tout de l’amour.
La maladie, cette tuberculose qui le mine est un protagoniste de la légende camusienne. Sans le sentiment de précarité qu’elle induit peut-être n’aurait-il pas mené avec tant de volonté farouche sa quête de vérité dans sa vie, dans son œuvre et dans le drame algérien.
Là est, à mon sens, la faille de l’analyse de Camus et de son biographe. Certes, la misère des masses musulmanes est une terrible réalité qu’ils serait fou de nier, mais jamais on ne trouve dans ce qui devient réquisitoire l’effort surhumain de la France, exangue au sortir de la guerre, pour scolariser le plus d’enfants possible comme en témoigne Augustin Ibazizen, effort digne du mythe de Sisyphe quand les flots d’enfants submergent les moyens d’une Education Nationale où les instituteurs et les institutrices font de chaque jour un miracle de survie et de savoir. Ce que le FLN craint si fort qu’il commencera par tuer les enseignants et brûler les écoles.
Effort aussi des institutions charitables largement payées par ces « colons » voués aux gémonies, ces « riches » européens, avocats, médecins, pharmaciens, magistrats qui permettaient les campagnes de vaccinations jusqu’au fond des douars et des oasis sahariennes complétant les chiches subventions venues de France... qui souvent ne pouvait pas faire mieux et laissait des villages de la province française dans des locaux moyenâgeux. Ces abandonnés là n’ont pas manqué de le faire douloureusement et injustement sentir aux « rapatriés » !
Camus qui avait des amis arabes fort instruits ne pouvait l’ignorer...mais il ne l’a pas écrit !
Ce qu’il n’a pu voir, puisque la mort l’a fauché trop tôt, c’est la fuite de cette élite arabe éduquée, diplômée, dés l’indépendance de l’Algérie, vers la France qu’ils avaient aidé à combattre, vers la Suisse et vers les Etats-Unis, achevant ainsi de priver l’Algérie, « leur   jeune patrie », de ceux qui auraient, peut-être, pu lui éviter le marasme, la guerre civile, et la décrépitude qu’elle connaît depuis un demi siècle...
Geneviève de Ternant

 
 
Notes de lecture 11-2013

NOUR (Récit)
De Evelyne SELLES-FISCHER
Editions l’Harmattan (18e)
Une enfance en Algérie dans laquelle nous nous reconnaissons, un peu ville, un peu campagne ou plage, riches et pauvres nous gardons dans nos yeux, nos nez, nos oreilles les mêmes couleurs, les mêmes odeurs, les mêmes bruits. Nous gardons sur notre peau la douceur des troncs d’arbres caressés et des écorces d’oranges, la subtile fluidité du sable entre nos doigts et la chaleur insupportable et désirée du soleil.
C’est cette enfance de la petite fille de Philippeville que nous restitue, avec ses mots qui suggèrent les images, les sons, Evelyne Selles-Fischer. Mais aussi la terrible odeur de la mort de ses proches. Et puis le départ, l’exil forcé, loin des siens, loin de son pays arraché d’elle.
Un livre de sourires et de larmes qui devient notre au fil des pages, qui est notre par les mêmes étapes, les mêmes petites joies, les mêmes grandes souffrances. Un livre d’écrivain mais plus encore de femme sensible, attentive, musicienne des mots, des rythmes, et donc ne nous étonnons pas, à lire sa notice biographique, de la trouver violoniste, soliste d’un groupe de Gospel, et comédienne de comédies musicales et puis encore critique de théâtre, de télévision et d’autres choses encore qui remplissent une vie mais n’effacent pas les souvenirs.

ENFIN TU ES REVENUE AU PAYS
De Evelyne SELLES-FISCHER
Préface de Raphaël Dray
Edition des cygnes (editionlescygnes@gmail.com et www.lescygnes.fr – 20e)
Les années ont passé. On s’est demandé longtemps, j’y vais, j’y vais pas, comme nous tous, ou presque, non ? Et puis, elle y est allée : « Comment guérir de l’Algérie sinon en Algérie ? » Mais je ne crois pas qu’elle en soit revenue guérie. Seulement encore plus « dé-patriée »,  comme elle dit.
Elle y a retrouvé des amis et des enfants d’amis, tous chaleureux, et tenté de remettre ses pas d’adulte dans ses pas d’enfant. Pas évident du tout. Triste de voir tant de belles choses abîmées par le temps, le laisser aller, des choses, des bâtiments, des rues, des places. Il semble, ce qu’elle ne dit pas, que les gens qui les hantent n’en perçoivent pas la dégradation, ou bien s’en accommodent. Ou alors, quoi ?
Quand elle écrit : « Vous passez dans un endroit que vous aviez oublié et une voix, au fond de vous, vous dit que là, autrefois, vous avez vécu quelque chose, rencontré quelqu’un... (...) vous voila précipité dans cet autre vous-même que vous avez été... »
C’est bien cela : En quittant, bien forcés, notre nous de là-bas, nous nous sommes forgés un autre nous d’ici, qui ne colle à rien, ni à lui, ni à l’autre.
Et c’est un livre magnifique. Ce n’est pas pour rien qu’il a été couronné du Prix Algérianiste spécial du jury 2013 lors du 40éme congrès du Cercle Algérianiste à Perpignan.
Evelyne Selles-Fischer est un grand écrivain. Ne laissez pas passer son œuvre.
Geneviève de Ternant
Novembre 2013

 
 

ALGERIE, le vrai état des lieux

 

Je viens de lire avec beaucoup d’attention le livre remarquable de Frédéric Pons qui porte ce titre. (Editions Calmann-Lévy. 20,90e) C’est une enquête sérieuse sur notre pays natal depuis l’indépendance qui s’appuie sur une connaissance du terrain et sur des documents irréfutables.
« Qu’avons-nous fait de ces cinquante ans ? » telle est la question que se posent les Algériens. » J’avais, j’ai toujours, un amour immense pour ce terrible et beau pays. Au point d’avoir parfois choqué mes amis en leur disant qu’en dépit de tout le mal qui nous a été fait, des horreurs que nous avons subies, j’ai même souhaité que nous nous soyons trompé, que l’Algérie sans nous réussisse à devenir un grand pays, un pays heureux. Comme une épouse délaissée qui s’efface et souhaite à l’infidèle d’être heureux avec une autre. Mais ce ne fut pas le cas et j’enrage !
L’auteur raconte les purges qui ont affaibli les gouvernements, les privant des personnalités les plus aptes à remplacer les cadres européens et musulmans partis ou assassinés. Car on nous a reproché de n’avoir pas créé de cadres musulmans ce qui était faux mais ils ont préféré mettre de la distance entre eux et les caciques de la rébellion. Le calamiteux règne de Ben Bella et surtout celui marxisant de Boumediene sont passés au crible et la relation de l’assassinat de Kasdi Merbah, « l’homme le mieux informé en Algérie », le 21 août 1993 est un exemple frappant des rivalités qui ont détruit tout espoir d’évolution du pays.
En évoquant l’enlèvement et l’assassinat des sept moines de Tibhiirine au printemps 1996, Frédérique Pons souligne qu’il « résume l’horreur et les manipulations de la décennie sanglante ». Il ajoute : « Ce dossier est sans doute l’un des plus opaques dans une collection pourtant riche en coups fourrés et en énigmes de toutes sortes. »
Le gâchis n’est pas seulement d’hommes il est aussi économique. La Mitidja a encore de beaux restes mais à Boufarik où est né « Orangina », vous vous souvenez de cette orange qui sur la route vendait le jus de fruit ? Vous vous souvenez de ces magnifiques vergers ? Belkacem Belfar et son frère ont fondé une usine de fabrication et distribution de jus de fruits frais qui vend dans tout le pays...mais dans l’usine, il n’y a pas un seul agrume ! Les concentrés d’orange, de pamplemousse, de citron et de raisin sont achetés au Brésil par les Allemands qui les revendent aux Algériens. Comment ne pas pleurer de rage ?
Les exemples abondent, avec les moutons et le sable importés oui, du sable ! et tout à l’avenant.
L’Algérie, riche du pétrole, est un pays de gens pauvres, de chômeurs, de diplômés sans travail, d’une jeunesse démotivée et qui ne pense qu’à partir : « Des visas » demandaient les Algériens à Chirac... Un pays où les Islamistes ont beau jeu d’enrégimenter des jeunes dégoûtés de la corruption et du népotisme. Oui, vraiment, j’enrage !
Et voyant tout cela, je m’inquiète encore davantage pour la France qui a perdu le sens des valeurs familiales et de travail dans une société d’assistés.
Je souhaite que le livre de Frédéric Pons soit lu par beaucoup car il éclaire d’un jour cru ce qui arrive à une société dont les repères sont faussés et où les dirigeants ne pensent qu’à court terme et n’ont en ligne de mire que leur réélection...
Il y a encore beaucoup à dire sur le travail de Frédéric Pons extrêmement riche et documenté. Alors, lisez-le.

Geneviève de Ternant

 
 
Notes 3-7-13

LA FRANCE CONFISQUEE
Et MANIFESTE D’UN FILS DE FIER DE HARKI FIER DE L’ETRE

De Kader HAMICHE
Editions ASFOTELL
E-mail : kader-hamiche@hotmail.fr tel : 06-05-28-05-60

Deux ouvrages qui se complètent. Dans le Manifeste, Kader Hamiche a beaucoup expliqué la situation des Harkis et de leurs enfants. Il s’est indigné des conditions qui ont présidé à leur installation en France hexagonale après l’indépendance de l’Algérie, il s’est plaint de la solitude morale et matérielle dans laquelle ils ont vécu et tenté, avec succès souvent, de sortir d’une condition d’assistés qui leur fut imposée, afin de se réaliser pleinement Français avec un plus : Le courage du choix et non un moins, qu’essayèrent de leur appliquer des politiciens sans honneur et, pire que sans mémoire, sans culture.
Il souhaite l’implication des Pieds-Noirs dans la reconnaissance qui leur est due, les croyant mieux organisés et mieux intégrés, ce en quoi, je le crains, il se trompe. Tous les efforts des particuliers comme des associations ont été entravés à un point inimaginable. J’en peux témoigner personnellement.
Dans la France confisquée, qu’il signe « Brutus », en fils adoptif mais pleinement légal, c’est un état navrant de la France dans laquelle nous sommes obligés de vivre, une France dénaturée où « règnent la confusion des valeurs, le mélange des genres, le conflit d’intérêts ». Il écrit : « L’esprit public a déserté les consciences d’un peuple peureux, désillusionné, atone.. »
Constat de désespoir que nous partageons, mais aussi appel au réveil des meilleures qualités de ce peuple français attaché à ses valeurs traditionnelles non par immobilisme mais au contraire pour prendre un nouvel élan d’autant plus grand qu’il sera bien enraciné.

Geneviève de Ternant
3 juillet 2013

 
 
Notes lecture 15.06.13

QUE DIEU SAUVE LA France
De Roger HOLEINDRE
Editions d’Héligoland, B.P. 2 Pont-Authou 27290 France

« Livre sans concession au « politiquement correct » (...) Roger Holeindre pousse dans ce livre un cri de colère contre les mensonges de l’histoire, c’est le cri d’un soldat et d’un chrétien qui, en témoin honnête peut et doit parler » écrit l’Abbé Beauvais dans la préface de ce livre que Véritas s’honore de distinguer par son Prix annuel.
Auteur de nombreux ouvrages depuis 1963, Roger Holeindre n’a cessé de dénoncer les mensonges, les calomnies qui sont aujourd’hui répétés dans le but de faire accroire que ce qui est rabâché finira par être la vérité. Mais non, il faut sans arrêt combattre et ce livre est un combat. Pas de fleuret moucheté, c’est sabre au clair qu’il charge ! Il n’a pas l’habitude d’économiser ni sa personne, ni son discours !

Mais qui est Roger Holeindre ? Né en Corse en 1929, dans une famille paysanne et ouvrière, il sera le plus jeune résistant de France, s’engage à 17 ans dans la Marine en falsifiant ses papiers et sert en Indochine. Blessé au Tonkin, il se porte volontaire pour sauter à Dien Bien Phu. Il participe aux derniers combats sur les Hauts Plateaux où le GM 100 est anéanti.
Puis c’est l’Algérie au commando du 8ème régiment Para. Grièvement blessé, il réalise que l’armée française gagnera la guerre et que De Gaulle la lui fera perdre politiquement. Il quitte alors l’armée et s’installe à Tébessa où il anime une troupe scoute et une Maison des jeunes : On y comptera 1% de petits chrétiens, 1% de petits juifs et 98% de petits musulmans.
Il prend le maquis pour garder l’Algérie et le Sahara à la France. Arrêté, emprisonné à la prison de Bône, il organise une évasion rocambolesque et s’enfuit avec tous les détenus « Algérie Française » et forme le deuxième maquis Bonaparte. Fait prisonnier, il est condamné mais, dès sa libération, il reprend le combat politique pour lutter contre la désinformation dans tous les domaines, pour que la France reste la France.
Livre majeur, il doit être lu dans tous les foyers afin que nos enfants dégagent leur esprit de la gangue du « prêt à penser » distillé par les journaux, les télévisions et tous les moyens d’un appareil d’état omnipotent. Remarquablement écrit, facile à lire et profond, il fera le régal des lecteurs et leur donnera tous les arguments pour contrer les interlocuteurs portés sur le consensus mou.

Geneviève de Ternant
15 juin 2013


J’ACCUSE DE GAULLE
De Manuel GOMEZ
Editions Mago
Manuel.gomez2000@hotmail.fr (19e)

L’auteur se proposait de dénoncer les mensonges de De Gaulle mais comme il y en avait trop, il lui fallut bien commencer par le début, c'est-à-dire toute la calamiteuse carrière de son sujet !
On en apprend de belles ! Même nous qui connaissons bien le bonhomme pour en avoir subit la vindicte, nous touchons du doigt une telle collection d’ignominies que nous ne pouvons que nous étonner que la vérité ne saute pas aux yeux de ses thuriféraires, tous ces gaullistes de pacotille qui n’étaient pas nés quand il perpétrait ses crimes mais croient ou font semblant de croire à « sa grandeur » !

Né à Alger, Manuel Gomez est engagé par Albert Camus comme pigiste à « Alger Républicain » à l’âge de 15 ans. Il deviendra chef de rubrique à « La Dépêche d’Algérie » Puis, emporté par le vent mauvais de l’histoire gaullienne, il poursuivra sa carrière en France à la rédaction des quotidiens « L’Aurore », « Le Méridional » et « Paris-Turf ».
Il est l’auteur de nombreux ouvrages inspirés par la véritable histoire de la guerre d’Algérie et par les personnages qu’il a rencontrés et admirés comme Camus et Ahmed Rafa.

Ici, il nous donne le résultat de ses recherches sur de Gaulle et écrit :
J’accuse De Gaulle d’imposture, de forfaiture, de crimes et notamment :
-de l’agression contre des soldats français à Dakar, -Du massacre de soldats français en Syrie,- d’avoir déclanché la guerre d’Indochine,- de la répression incontrôlée après la tuerie de Sétif en 1945, - de complot contre l’Etat en mai 1958, - d’avoir trompé l’Armée française et de l’avoir sacrifiée à un objectif mensonger, - d’avoir organisé la torture en Algérie, - D’être le complice de tous les massacres qui ont suivi le 19 mars 1962, - d’avoir programmé le massacre des Harkis, - de complicité dans l’assassinat des Européens le 26 mars 1962 à Alger, - de complicité dans les enlèvements et les assassinats le 5 juillet à Oran...
Voila un livre parfaitement documenté qui n’accuse pas à la légère mais donne les sources et développe les arguments irréfutables. Un excellent ouvrage nécessaire pour la mémoire et pour l’histoire véritable.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013

ON NAVAIT RIEN et ON A TOUT PERDU
De Gisèle GOMIS-WERMUTH
Centre littéraire d’impression provençal (16e)

C’est un livre émouvant que nous donne cette oranaise qui jamais ne s’apitoie sur son sort et qui nous livre son témoignage des derniers jours de l’Algérie française dans notre ville bouleversée, en proie à l’anarchie la plus totale, aux mains des égorgeurs lâchés sur les malheureux européens qui ont pensé pouvoir rester sur la terre où ils sont nés, et leurs parents avant eux... le 3 juillet 1962, elle a 25 ans et doit fuir. Deux jours plus tard, se sera le massacre tandis que les soldats français sur ordre de De Gaulle restent l’arme au pied.
Cinquante ans plus tard, les souvenirs remontent à la surface de sa vie en France, elle sent qu’il lui faut traduire sur le papier l’histoire de son enfance insouciante tellement pareille à mille autres vies mais le récit est plein de spontanéité, vif et coloré, si bien qu’on est pris et que l’on se sent en complète communion avec elle.
Il lui faut expliquer, pour ses enfants et ses petits enfants comment on vivait là-bas, comment elle a dû quitter sa ville, alors qu’elle est toute jeune mariée et qu’elle a un petit enfant, comment, il a fallu batailler en France pour se faire une place au soleil, travailler et encore travailler et se taire quand les attaques des sots font si mal et aussi apprendre à défendre contre les mensonges les siens, les pieds-noirs, les harkis, ceux qu’on aimait là-bas et qu’on aime toujours, malgré tout... Livre courageux, sincère, vrai roman et roman vrai, un très beau livre.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013

RESISTANCE6

De Robert-Charles PUIG
Editions EDILIVRE, 175 boulevard Anatole France, 93200 Saint Denis
Ou chez l’auteur : puig.robert@wanadoo.fr (20,50e)

L’auteur se fait un devoir de défendre sa terre natale, c’et pour cela qu’il écrit. Il est né à Alger et après ses études entre à l’ORTF puis est lui aussi emporté par le vent mauvais en 1962. Il tissera sa vie en Afrique noir et en France mais, indigné de constater les mensonges proférés à longueur de médias, il prend une plume vengeresse et ses chroniques sont régulièrement publiées sur les sites amis. Dans cet ouvrage, il réunit les chroniques pieds-noirs d’un quinquennat : 2007-2012. Et chacun pourra vérifier l’acuité de ses analyses et le choix des sujets qui ne laisseront pas indifférents les lecteurs car ils auront encore à la mémoire les faits, les incidents, les articles de presse qui s’y rapportent.

Robert-Charles Puig a publié de nombreux autres ouvrages, romans, nouvelles et poèmes. Il a aussi un très bon coup de crayon et ses dessins ont souvent pour thème sa ville natale qu’il croque avec gourmandise.

Geneviève de Ternant
15 juin 2013


 
 

LU POUR VOUS, dans l'algérianiste n° 143 - Mars 2013:

Page 116: Madame de TERNANT a rassemblé les textes qu'elle a, sans se lasser, donnés à l'Echo de l'Oranie (tome 1: 20 ans d'éditoriaux...

 
 

LA SAISON DES CAROUBES
De Robert SAUCOURT


Atelier Fol'fer, B.P. 20047 - 28260 Anet (21euro)
06 74 68 24 40 atelier-folfer.com
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders

Ce livre n'est pas autobiographique, affirme l'auteur. Comment le croire ? Certes, il délègue à deux de ses protagonistes, Marie et Christian, le soin d'exprimer ses propres souvenirs et ceux de quelques personnes proches, mais c'est pour mieux laisser aller sa plume au gré de sa mémoire.
J'ai lu beaucoup d'ouvrages au long de trente années et plus, de travail pour que perdure notre histoire ; jamais je n'ai autant adhéré aux sentiments, aux circonstances décrites, jamais rien d'aussi complètement vivant n'est venu raviver mes propres souvenirs.
Oui ! C'est bien ainsi que cela s'est passé ! Oui, C'est bien cette peur et cette inconscience mêlées que nous ressentions pour porter des tracts ou cacher nos camarades menacés. Oui ! C'est aussi cet appétit de vivre quand même " normalement " notre jeunesse dans la complète anormalité de l'époque. Oui ! C'est ce désespoir après tant d'espoirs déçus. Oui ! C'est cela, tout à fait cela....
Car nous avons vécu à Oran, à peine différemment les mêmes événements...
Je connais peu Robert Saucourt, rencontré au hasard des salons de livres pieds-noirs, mais c'est avec émotion que je lui dis merci ! Merci d'avoir rendu vie à toute notre génération sacrifiée, courageuse ; merci d'avoir écrit ce livre que nos enfants pourront lire... comme un roman.
Geneviève de Ternant
Décembre 2012

 
 

DE GAULLE, le général-président


de Michel de CROUSNILHON
Editions Les Presses du Midi, 121 avenue d'Orient - 83100 Toulon
lespressesdumidi@free.fr Tel : 04 94 16 90 20 FAX :04 94 16 90 29 (22 euro+4e de port)

L'auteur trace un portrait au vitriol de cet "homme providentiel". Reprenant tous les écrits qui le concernent, épluchant toutes les archives disponibles, remettant chaque fait dans sa perspective historique, Michel Crousnilhon offre au lecteur même le moins averti le véritable mémorandum des actes néfastes de De Gaulle. Il ne s'en tient pas à ce qui s'est passé en France ni même en Algérie, mais brosse un tableau exhaustif de l'état du monde durant la Guerre de 39-45, et le mal fait à l'image de la France par les impostures de la Libération.
Tout ce qui est ici raconté est appuyé par des documents, des témoignages et ne saurait être contesté.
Les assassinats qu'il a ordonnés ou laissé faire à dessein, les entorses à la loi, les forfaitures, tout est ici analysé et démontré. Il me semble que tout chercheur qui désire éclairer un moment, un fait, doit trouver dans ces pages l'explication qu'il recherche. Que ce soit sur la carrière de De Gaulle avant et pendant la guerre de 14-18, ensuite dans ses rapports avec le Maréchal Pétain, puis les circonstances de son départ à Londres et les mensonges assénés pour discréditer le Gouvernement légal et les Français dans leur malheur, tout ce qui concerne les conditions plus que troubles de sa main mise sur l'Armée d'Afrique, enfin il est inutile de davantage énumérer puisque tous les événements sont décortiqués et expliqués à la lumière d'un esprit logique et sans parti pris.
Un livre qui doit figurer dans toutes les bibliothèques de nos associations et de nos historiens.

Geneviève de Ternant
15 décembre 2012

 
 
 
En avant-premiére, voici une info sur mon livre á paraitre á la mi-décembre "JOURNAL DE L'APOCALYPSE - Algérie 1962"
aux éditions Atlantis, en version bilingue.

Chroniques du carnet de bord écrit á 15 ans dans la tourmente des "Derniers Jours de l'Algérie francaise", avril - juin 1962.

Préface de Boualem Sansal.
Épilogue de Gérard Lehmann.


http://www.editionatlantis.de

Cliquer sur la page du livre.

 
 
 
 
Janine MONTUPET

J'apprends en ce jour, 20 novembre 2012, le décès de Janine Montupet, le 18, à Halley (Idaho, Etats-Unis).
La saga, " Dans un grand vent de fleurs " diffusé à la télévision lui valu une notoriété internationale.
Née à Oran en 1919, d'une famille installée en Algérie depuis 3 générations, elle reste pour nous l'immortelle narratrice de la saga : " La fontaine rouge " qui, en trois tomes, raconte l'histoire d'une famille de colons sur trois générations ; Elle me fit verser bien des larmes !
" La jeune fille et la citadelle " conte la fascination d'une jeune épouse de pêcheur dont le bateau est ancré dans le port d'Oran au temps de l'occupation espagnole. Elle rêve de la " corte chica " et lorsqu'elle se décide à aller vers le Palais, la terre tremble et englouti ces splendeurs en détruisant les trois quarts de la ville...
Janine Montupet a écrit de nombreux ouvrages remarquables dont " La dentellière d'Alençon ".
Elle vient de s'éteindre à 93 ans et, bien que je ne l'aie jamais rencontrée, j'ai l'impression de perdre une amie.
Geneviève de Ternant

 
 
Un livre pour défendre la langue française

Pendant deux ans, Maurice Calmein a publié dans un hebdomadaire régional, sous le pseudonyme de Cicéron, une chronique destinée à attirer l'attention des lecteurs sur les menaces qui pèsent sur la langue française, notamment par la multiplication des anglicismes. La centaine de billets composant cette chronique a été regroupée dans un livre de 183 pages, sous le titre " Les maux pour le dire ", qui vient de paraître aux Editions Atlantis.
Traité avec humour et en collant à l'actualité, agréable à lire sans forcément respecter l'ordre de la pagination, cet ouvrage constitue un excellent outil de sensibilisation à la défense de notre langue et à ses dérives inquiétantes.

Les maux pour le dire, de M. Calmein, Ed. Atlantis, oct. 2012, 12 €.

 
 
Note 15-10-12

ORAN la Radieuse
Le Roman d'une ville
D'Emile SERNA
Editions du Losange, 17 Bd. de la Madeleine 06000 Nice
www.editionsdulosange.fr (25euros)

L'histoire d'Oran, comme dirait Vialatte, remonte à la plus haute antiquité. L'imagination des hommes, leur goût du fantastique traversent les siècles, accompagnant les méandres des circonstances politiques. Passent les conquérants, passent les batailles. On les oublie. Mais la légende perpétue, anoblie, choisit l'un pour enfouir l'autre dans les abysses. Qui sait quelle main trie dans la passoire des mémoires ?
Ce sont les légendes que l'auteur est allé cueillir et qu'il déroule en parallèle de l'Histoire réelle de sa ville, de notre ville. Cueillette et pêche fructueuses qui ramènent dans ses filets, dans ses paniers, les premiers découvreurs du site béni des Dieux : Un abri où l'eau coule en abondance.
Négroïdes de type Hottentot, Ibères, Crétois, Grecs, Carthaginois, Romains, Arabes, Espagnols, Français.... Litanie du temps, litanie du rire et des larmes, exils recommencés...Et pourtant ! En dépit de cette histoire tourmentée, où l'auteur introduit son humour, il faisait bon vivre à Oran. N'est-ce pas pour cela qu'elle fut tellement convoitée ? Conquise, mais non asservie. Car la plus jolie fleur cueillie par Emile Serna, n'est-ce pas le rire ?
La plaisanterie y était reine et si la joie y fut mêlée de larmes, c'est cet aspect riant que l'on en veut garder à travers l'œuvre superbe de cet enfant du pays.
Né dans le quartier de La Marine, à Oran, il fit carrière dans l'Education Nationale (Agrégé, Inspecteur Général), passionné d'Histoire et se dévouant à Nice au service des enfants handicapés, c'est " un grand Monsieur " qui nous offre sa ville, son amour : Ouarhan el Bahia, Oran, la radieuse.
Geneviève de Ternant
15 octobre 2012

 
 
Note 2-10-12

Chronologie d'une tragédie gaullienne
Alger 13 mai 1958- 5 juillet 1962

De Henri-Christian GIRAUD
Editions Michalon
110 rue des poissonniers 75018 PARIS (22 euros)
www.michalon.fr

Ce n'est pas sans émotion que je lis ce livre écrit par le petit-fils du Général Giraud qui fut le véritable espoir de la France en Algérie alors capitale de la France libre, la vraie. Cet homme de courage et d'honneur échappa par miracle aux sbires de De Gaulle, blessé mais vivant, en 1942. Darlan eut moins de chance.
Qui connaît, parmi la jeunesse française, cet épisode qui devait changer le cours de l'Histoire et amener les événements de Sétif puis ceux de la Toussaint Rouge en 1954 et conduire à la folle aventure du 13 mai 1958 ? Et au retour du maître traître et en définitive à l'abandon de l'Algérie et au déshonneur de la France gaullienne.
Henri-Christian Giraud s'est attaché à suivre presque au jour le jour la litanie de l'abandon, la chronologie du mensonge. Ainsi se dessine la tragédie qui emporta un pays vers un totalitarisme encore en place 50 ans plus tard, après avoir traîné dans le désespoir et le sang les enfants fidèles de la plus grande France : Ceux qui furent alors nommé Pieds-Noirs et les Harkis, provoquant, par ricochet, en Algérie une guerre intestine de 10 ans qui fit plus de morts que les 8 ans de guerre dite d'indépendance et en France une immigration désordonnée dans l'aveulissement des gouvernements sans honneur et partant, sans autorité. Cruel bilan 50 ans plus tard !
Un livre à lire pour remettre les idées à l'endroit.


Geneviève de Ternant

 
 
 
Note 27/8/12

La Crise de Conscience de l'Europe
De Christian LETRAM
Editions du Parthénon, 12 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
Tel : 01 43 71 14 72 - www.edition-parthenon.fr - (12e)

"Le terme même de racisme est devenu objet de rejet et de politiquement incorrect depuis la seconde moitié du XX°siècle. (...) Aujourd'hui, s'il est une manifestation violente et quotidienne c'est bien celle d'un racisme virulent de certains immigrés à l'encontre des Européens. "
L'auteur explique combien la tolérance (qui est déjà une forme de racisme) a inversé cette notion et permis à certaines associations d'exercer une véritable dictature de ce qui est permis de dire et de ce qui est condamnable : En bref, un immigré a le droit de tout dire et d'insulter le Blanc, la religion catholique, la France. Le Blanc n'a que le droit de se taire, d'encaisser les injures et de se frapper la poitrine en marque de repentance.
L'auteur recense textes et faits divers pour illustrer son propos et la mise en évidence de ces documents frappe le lecteur et devrait lui faire prendre conscience des dégâts. Peut-être l'encourager à essayer de réagir... Internet est fait pour cela, puisque nos gouvernements de droite et de gauche sont la cause de ce gâchis et tremblent de peur depuis plus de cinquante ans !

Geneviève de Ternant
Août 2012

 
 
Notes 8-7-12

L'ALGERIE QUE J'AI CONNUE, C'ETAIT LA France
De René FIORE
Nouvelles Presses du Languedoc, 18 Impasse Goffinel 34200 Sète (19e)
www.npl-editeur.fr Tel : 04.67.51.60.80

Fils de cheminot, né en Algérie, René Fiore écrit un témoignage plein de fougue et de véracité sur ce pays resté dans son cœur, comme dans le nôtre, une épine plantée depuis cinquante ans. Son enfance à Tébessa et à Biskra, ses 20 ans à Philippeville puis Constantine et ses débuts d'instituteur au bled, près de Sétif sont contés comme une histoire personnelle mais insérée dans la grande histoire. Quand vient le moment de servir sous les drapeaux, en même temps que débutent les " événements ", il est officier des Affaires Indigènes et Chef de SAS à Djemila. Le voici partagé entre ses devoirs d'aide à la population locale et son goût à faire partager son admiration pour le merveilleux site archéologique hérité des Romains. Ses pas dans les pas des anciens invitent à relativiser la pérennité des civilisations mais rien ne peux atténuer sa rage et son amertume devant la mauvaise foi qui dénature l'œuvre courageuse des Européens d'Algérie entreprise 130 ans auparavant et terminée dans le sang, le mensonge et le déshonneur : Sang des habitants de toutes ethnies, mensonge d'Etat et déshonneur d'avoir abandonné sur ordre du chef de l'état, De Gaulle, ses propres compatriotes militaires et civils européens et indigènes et Harkis fidèles à la vindicte barbare des vainqueurs de papier.
Oui, l'Algérie que nous avons connue, ce n'est pas celle décrite depuis 50 ans.
Maurice Calmein qui signe une belle préface, écrit : " Ce qu'il nous propose, c'est une histoire incarnée, une immersion dans une vraie famille pied-noire de l'est algérien, des scènes de la vie quotidienne de ce petit peuple rude mais joyeux, des images authentiques des villes et villages de cette exo-France en création. "
Souvenirs d'enfance et d'adolescence, anecdotes savoureuses, nombreuses photos personnelles et documents : Un livre riche et vivant !
Pas morte, l'Algérie Française, tant qu'elle subsiste dans nos mots !

Geneviève de Ternant
8 juillet 2012


Le BERGER de MOSTAGANEM
D'André TRIVES
Les Presses du Midi, éditeur/diffuseur ; 121 Avenue d'Orient, 83100 Toulon.
Tel : 04 94 16 90 20 lespressesdumidi@free.fr (19e+2e de port)
Ou à la Librairie Périclès, 2 Avenue Joseph Gasquet, Toulon.

Roman historique dit la couverture et certainement très autobiographique car nul ne pourrait inventer les péripéties d'une vie commencée en gardant les moutons sur les collines de Mostaganem, poursuivie à Alger dans différents métiers, avec les bonheurs et les épreuves d'une vie pour se terminer à Marseille sous une pierre tombale dont les gerbes de fleurs disent : " Amitié du Club de boules " ou " souvenir des voisins ", une vie conclue " sous une avalanche de bons sentiments "...
Mais Jean a laissé à ses enfants la plus émouvantes des surprises : Un récit de sa vie, qu'ils n'ont pas eu le temps de lui entendre raconter. C'est là qu'Adrien découvre la personnalité attachante de son père, là qu'il rencontre l'ami d'enfance, le petit berger du douar qui partageait l'enfance et le casse-croûte sous le figuier d'un Jean de 10 ans, là qu'il suivra pas à pas l'existence de travail et de courage de ses parents, de sa mère partie trop jeune et l'évocation de ces existences mêlées aux bouleversements de l'histoire, aux méandres de la politique, aux sacrifices quotidiens mais aussi aux joies simples, à l'amour fou pour ce pays magnifique.
Non, ce n'est pas un livre de plus, une histoire banale, c'est un bel et beau récit, un roman vrai mais aussi un vrai roman.
Geneviève de Ternant
8 Juillet 2012


 
 
Note 22-06-12

ILS ONT VECU DANS L'ALGERIE EN GUERRE
De Raphaël DELPARD
Editions l'Archipel, 34 rue des Bourdonnais 75001 Paris (19,95 € franco)

 

L'auteur se penche à nouveau sur le drame de l'Algérie Française, lui qui n'est pas originaire de notre pays natal, notre " paradis perdu ", écrit-il en sous titre, comme si cette incompréhensible tragédie l'obsédait comme elle nous obsède. Il reprend les événements qui ont mené cette terre en paix vers le cahot, ses habitants européens vers l'exil et indigènes vers un gouvernement totalitaire, une guerre civile de 10 ans en 1992 et quand cela leur est possible, le départ vers l'ancienne puissance colonisatrice : Un incroyable gâchis !
Dans cet ouvrage, à travers les témoignages écrits ou contés, ce sont les jours d'espoir, de désespoir, de colère, de résignation que Raphaël Delpard fait revivre et qui me poignent, ravivant en moi tous ces sentiments demeurés dans mon corps plus que dans mon cerveau, comme les strates archéologiques de ma jeunesse, de ma maturité. Chaque page évoque pour moi un paysage, un ciel, une odeur, un bruit. Le bruit des concerts de casseroles, celui d'une arme qui nous tirait dessus, celui des explosions des bombes, des grenades. Oui, mon corps n'a rien oublié, comme, certainement, celui de tous les pieds-noirs, et nous en vivons, et nous en mourons.
Et même en ayant tout lu de ce qui fut publié, nous apprenons encore, au détours d'une phrase, d'un récit, une trahison de plus, une turpitude supplémentaire. Mais pour que rien ne soit oublié, il faut lire et faire lire ce livre. Il faut remercier notre ami de se pencher sur notre malheur, de la faire connaître au-delà de notre communauté puisqu'il est journaliste et cinéaste.
Geneviève de Ternant
22 juin 2012

 
 
 
Note 20-06-12

L'HOMME de MALTE
De Pierre DIMECH
Atelier Fol'Fer éditions. B.P. 20047 - 28260 Anet
Tel : 06 74 68 24 40 FAX : 09 58 28 28 56 http://.atelier-folfer.com (24e franco)

Cet ouvrage est sous-titré: "Récit d'une quête d'identité " et c'est bien de ce retour aux sources maltaises d'un enfant d'Alger qu'il s'agit. Source maltaise d'une famille de même origine paternelle et maternelle, ce qui, dans le melting pot de l'Algérie, est extrêmement rare. Source maltaise riche d'un passé historique bousculé mais demeuré présent en cette île protégée par son insularité même et par le caractère de ses habitants, attachés à leurs racines par la singularité de leur histoire et de leur langue.
Pierre reste l' " Européen d'Algérie " expatrié, le Français " de Paris " par sa culture mais aussi et surtout l'enfant maltais des tournants Rovigo, revenant tel le fils prodigue au sein de sa famille maltaise où son visage s'inscrit comme le reflet fidèle du " Padre Angelo ".
Pierre Dimech fait une analyse fine des préjugés, des castes sociales de l'Alger de son enfance, des menues égratignures, des vraies cicatrices laissées dans une âme sensible et observatrice par les stupides mépris voulus ou inconscients. Ce sont défauts inhérents à toute société humaine, partout. Nous l'avons tous observé chez nous et plus encore en France après l'exode. On en a ri ou on en a souffert, c'est selon...
Ce qui importe, dans le cas de l'auteur, est que ces situations l'aient conduit, guidé par la main de l'ange, vers ce chemin de reconquête de lui-même, jalonné de rencontres dont la Providence est généreuse pour peu qu'on la laisse nous conduire.
A votre tour, lecteur, laissez-vous conduire, portés par le talent de Pierre Dimech qui sait voir et faire voir. Dans le double cheminement maltais et Algérianiste, c'est un homme attachant qui se dévoile avec sincérité et pudeur.
C'est aussi un livre d'amitié comme en témoignent la préface de Son Excellence l'Ambassadeur de Malte en France, Monsieur Miggiani et l'Avant-propos d'Alain Sanders, l'ami fidèle. Un bel et bon livre.
Geneviève de Ternant
20 juin 2012

 
 
 
Note 17/06/12

SUR L'AUTRE RIVE... en 1962
De Jean-Pax MEFRET
Editions Pygmalion, 87 Quai Panhard-et-Levassor, 75647 Paris cedex 13 (20,90 e)

Le roman vrai d'une jeunesse brisée... Après " L'Été du malheur ", Jean-Pax Méfret raconte sa libération de la prison (à 18 ans pour cause d'Algérie Française), le dénuement dans lequel il découvre sa famille, cette ville de Rouen où la neige et le verglas ne sont pas les seules froidures. Il dit, avec ce demi sourire un peu triste, un peu ironique, beaucoup complice que nous lui connaissons, les aides maladroites, les blessures infligées par méconnaissance, par maladresse, par mégarde ou au contraire, volontaires. Il dit le courage de la mère, les recherches du père, le mutisme du petit frère, le froid dans les coeurs et dans les corps. Il dit la révolte qu'il faut maîtriser pour ne pas accroître les épreuves de la famille et l'incroyable adresse de " l'homme à la casquette " l'Oranais au coeur" gros comme ça ", l'as de la débrouille pour venir en aide aux compatriotes démunis de tout, en complet désarroi...
Il dit la sécheresse des politiques, des administratifs, l'abominable méchanceté gratuite pour empêcher ce garçon si jeune de sortir de son malheur. Il dit la frousse de ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir, De Gaulle régnante. Il dit tout et tant de choses encore avec la vigueur des mots qui font mouche mais jamais la moindre jérémiade, oh ! Non ! Si je devais résumer oeuvre de Jean-Pax Méfret ce serait en deux mots : Honneur et dignité. Qui ne s'honorerait de l'estime d'un tel homme ?
Geneviève de Ternant
Juin 2012

 
 
Derniers livres de Geneviève de TERNANT
   
 
Note 9.5.12

LA GUERRE D'ALGERIE
Chroniques de sang et d'or
De Georges CLEMENT
Academiae edition (e)
Et Yvelinédition 1 Place Charles de Gaulle 78180 Montigny-le-Bretonneux
www.yvelinedition.fr

D'abord, le choc : Cet homme aux cheveux gris qui pleure. Les rides des joues, des yeux, du cou, disent la morsure ardente du soleil du bled, du travail aux champs. Cet homme au pudique désespoir, c'est nous ! C'est tout notre désarroi dans l'abandon, c'est la dignité quand tout est devenu indigne. Avant même d'ouvrir le livre, tout est dit...
Au jour le jour, heure par heure parfois, les événements se déroulent, s'enchaînent pour " former cette descente aux enfers d'une province plutôt prospère, jusqu'à cette apocalypse des derniers jours de l'Algérie française ".
Œuvre littéraire puisqu'elle met en scène gens et événements et " fait aimer le pays qui fut le théâtre de cette tragédie ".
Chaque étape relatée par les journaux de l'époque, chaque déclaration, chaque prise de position, tout est là des causes et des effets et les responsabilités sont mises à la grande lumière de la vérité historique, chronologique du naufrage scellant le destin de l'Algérie mais aussi de la France et par delà celui du bassin méditerranéen.
Georges Clément est né à Oran en 1944. Il a construit une œuvre littéraire alliant poésie, romans et essais dont je vous ai parlé au fil des années. Une œuvre solide et profondément attachante dont cet ouvrage terrible et nécessaire est un nouveau maillon.


Geneviève de Ternant
9 mai 2012



 
 
Note 4.5.12

LES MENSONGES DE LA GUERRE D'ALGERIE
De Jacques DEMOULIN
Editions France-Loisirs
123 Bd. de Grenelle Paris

" A un demi siècle de la Toussaint Rouge ", l'historien pense être à la bonne distance pour " effectuer la meilleure mise au point sur l'événement ". Il s'emploie donc à débusquer les mensonges qui ont été proférés et le sont encore trop souvent à propos du conflit qui a ensanglanté l'Algérie durant 8 années, en dépit de l'abondance des sources, des témoignages, des enquêtes, ou peut-être à cause de cette abondance tant on y trouve de contradictions. C'est une analyse précise qui n'épargne rien ni personne que nous livre l'auteur. Lecture salutaire !


Geneviève de Ternant
Avril 2012

 
 
Note 23-04-12
LE POURQUOI DES CHOSES
De Lucienne-Grâce GEORGES
Editions Thierry SAJAT
37 rue Henri Sellier
18000 Bourges

Poèmes en prose, en vers libres, le livre que je viens de déguster avec des larmes et des sourires, c'est l'émanation de cette âme sensible et forte, c'est, ainsi que dit le titre d'un de ses poèmes : " La plainte d'un temps révolu ", mais plus que cela, c'est le constat d'un monde qui trahit sa dignité, qui, dupe de ce qu'il croit être progrès, régresse dans la barbarie.
Son " Requiem pour les Harkis " dit la douleur qui fut la leur " comme Jésus portant sa croix ", et transparaît notre douleur impuissante...
Et puis les beaux moments du temps " où il fallait si peu de choses pour être heureux "
Merveilleuse amie, merveilleux poète, c'est aussi à la femme de courage, engagée depuis si longtemps dans la défense de la mémoire mais aussi dans l'action pour secourir et aider autour d'elle et au-delà que je rends hommage et que je dis mon admiration et mon affection.
Geneviève de Ternant
23 avril 2012

 
 
Notes 2-4-12
L'Ancienne demeure turque
D'Andrée MONTERO
Editions l'Harmattan (13e)

Il 'était pas toujours facile de vivre ensemble lorsque plusieurs générations devaient cohabiter comme il était fréquent en Algérie et en métropole dans les années d'après la guerre de 39-45. Les gens de chez nous avaient souvent de forts caractères et les pères, habitués à commander sur leur domaine, ne voyaient pas d'un bon œil les fils prôner des nouveautés quelle qu'elles fussent ! Mais tous communiaient dans l'amour de leur terre, de leur petite patrie algérienne, de leur patrie lointaine, la France idéalisée.
Dans la vielle demeure turque, les conflits sont plus ou moins larvés et Claire, en bru, en épouse bien élevée, ne s'en tire plutôt pas trop mal. Mais la guerre frappe à la porte cloutée, l'époux bien-aimé disparaît, l'atroce peut s'emparer des âmes et des corps.
Claire doit quitter sa maison, sa terre et partir vers l'inconnu avec la rage au cœur et le désespoir de ne pas savoir...
Elle fera sa carrière d'enseignante puis prendra sa retraite sans cesser d'espérer qu'au moins, même loin, même peut-être oublieux, l'époux soit vivant, vivant ailleurs dans cette Amérique dont il avait gardé le souvenir.
Par petites touches, l'auteur ouvre son cœur et nous émeut par sa délicatesse en même temps que cette détermination douce qui est la marque même de cette femme d'exception.
On n'aura pas oublié son premier livre, " Rio Salado ", (Privat) prix de l'Afrique méditerranéenne, qui fut un énorme succès, ni " Les vignes rouges " (Seuil) Prix du roman de l'Académie du Languedoc, ni " Le Refus " (L'Harmattan) Prix Crevaux décerné par la Société de Géographie Humaine de Paris.
Mais, au-delà de ces distinctions méritées, c'est à l'ardente " défenseuse " de l'Algérie heureuse et à l'amie fidèle et courageuse que je rends hommage ici.
Geneviève de Ternant
2 avril 2012

 
 
Notes 8/2/12
LES FRANÇAIS d'ALGÉRIE 50 ANS APRES
De Maurice CALMEIN
Préface de Thierry ROLANDO
Editions ATLANTIS, Geltendorfer Strasse 17, 86316 Friedberg, Allemagne
editionatlantis@t-online.de (27 euros)
Tel : 00498212679831 FAX : 00498212679931

Maurice Calmein récapitule l'histoire des Pieds-Noirs en France depuis l'exode. Il pose les questions essentielles : Qui sont les Pieds-Noirs ? Pourquoi Pieds-Noirs ? Leur psychologie ? La réinstallation en métropole ? Et les Harkis ?
Il n'élude ni les difficultés ni les dissensions, ni les problèmes des relations compliquées avec l'Algérie toujours gouvernée par le FLN et par Bouteflika, plus exigeant et revendicatif que jamais face à des gouvernements français psychologiquement assis entre deux chaises.
A travers les associations, les regroupements mémoriels, se dessine un paysage du pied-noir bien vivant après 50 ans de dénigrement, et bien décidé à défendre farouchement sa mémoire refusée.
L'auteur fait le point sur ces 50 années jalonnées de promesse non tenues, d'espoirs et de désillusions avec un recul et une lucidité qui donnent à son travail le poids parfait de la vérité. C'est aussi un très bel hommage à l'association dont il fut et demeure pilier et cheville ouvrière, le Cercle Algérianiste.
Maurice Calmein est né à Oran en 1947. Il crée et anime plusieurs associations de jeunes Français d'Algérie et se consacre à une œuvre caritative auprès d'enfants chrétiens du Liban.
Il est l'auteur d'un très beau roman que je vous avais signalé à sa parution : " Le sel des andalouses ".


 
 
Note Multeau 18-1-12

EN PASSANT PAR L'ALGERIE
De Norbert MULTEAU
Editions Atelier Fol'fer, B.P. 20047 - 28260 Anet (21e franco)
Tel : 06 74 68 24 40 FAX : 09 58 28 28 56
http://www.atelier-folfer.com

Paul et Kader, que nous avions quittés en 2009, reviennent pour compléter " la " salade algérienne " où l'on pleure d'un œil et où l'on rit de l'autre ".
Ce ne sont pas, à proprement parler, des nouvelles, plutôt des anecdotes dont l'auteur nous fait part à travers ses deux héros, ces deux " voyouleds ". Et c'est toute la vie du village aux habitants si particuliers et cependant si typiques du bled algérien, entre chikayas et amours tarifés ou pas, amourettes et attaques du FLN. Cette époque folle vécue là-bas, si folle que, fous aussi que nous sommes, nous revivons avec la larme à l'œil et l'incoercible fou rire.
Le style enlevé, les dialogues savoureux... On adore le coup de patte de Norbert Multeau et on se dit qu'on a eu une adolescence bizarre, terrifiante mais, au moins, on ne s'est pas ennuyé !


Geneviève de Ternant
Janvier 2012

 
 

Un silence d'Etat
De Jean-Jacques JORDI
Editions SOTECA (25e)

" Les disparus civils européens de la guerre d'Algérie ", sujet tabou depuis 50 ans !
L'auteur, docteur en histoire et spécialiste de l'histoire des migrations en Méditerranée au XIX° et XX° siècles, de l'Algérie, des colonisations et décolonisations et de Marseille, s'est saisi à bras le corps de cette histoire mise sous le boisseau.
On s'aperçoit, en lisant cette étude remarquable, que bien du monde a su, savait et sait, à l'exception des familles concernées, soigneusement tenues dans l'ignorance, à l'exception aussi des nombreuses personnes de bonne volonté sans moyen, sans argent, sans influence, qui n'ont eu pour seul mérite que d'essayer d'apporter une petite lueur dans cette obscurité voulue.
Ce fut le cas du Capitaine Leclerc, du Commandant Bautista et de moi-même. Le résultat, brouillon, c'est vrai, fut tout de même que le sort de ces pauvres gens et le chagrin des familles remontaient à la surface du marécage, empêchaient qu'on les oubliât...
D'autres personnes, avec un dévouement qui ne se laissait pas rebuter par les interdictions, les clapets des archives qui s'ouvraient et se refermaient, les rebuffades parfois, s'attelèrent à ce travail : Colette Ducos-Ader, Jean Monneret et Le Général Maurice Faivre en particulier.
Jean-Jacques JORDI, en scientifique, repris tout ce qui avait été dit, écrit, publié et surtout obtint l'ouverture exceptionnelle d'archives secrètes.
Il y découvrit un échantillonnage sordide de lâchetés des officiels, des démissions morales des militaires et des politiques et je pense qu'il eut souvent un haut le cœur à extraire de cette tourbe la vérité des faits que nous, simples témoins et néanmoins acteurs forcés du drame nous égosillions à clamer. Les preuves écrites étaient là.
Il fallait encore, toujours scientifiquement, les exhumer, les trier, les ranger en ordre de marche et les publier de façon claire. C'est fait et bien fait.
Il faut lire et faire lire cet ouvrage courageux. Il faut que nos enfants découvrent l'étendue des crimes commis sur des civils innocents et la duplicité autant que l'aveuglement criminel du gouvernement français.
Lisez, réfléchissez et jugez !
Geneviève de Ternant
27 novembre 2011

 
 
Notes 03-11-11

Les griffes du lion
De Georges CLEMENT
Académiae Edition, Immeuble Louis Vuitton, 101 avenue des Champs-Élysées,
75001 Paris (20 euros)
Quel film ferait ce livre ! La véritable saga d'Oran du temps de la France ! L'auteur a puisé dans les racines de sa propre famille et dans celles de tous les drames de cette ville si particulière.
Quand Livie, adolescente, rend visite à sa grand-mère, un soir d'émeute à Marseille, en 2006, elle ne se doute pas qu'elle va être plongée par la magie du verbe dans l'histoire de sa famille, d'Oran, de l'Algérie. Elle découvre par hasard une aumônière ancienne qui renferme un étrange collier de griffes de lion. Ce collier a accompagné les femmes de la famille depuis que Gisèle, la charentaise, compagne du journaliste normand républicain, Bernard Giret, l'a confectionné avec les griffes du dernier lion d'Oranie. Le fauve a décapité son unique amour avant d'être tué par le Colonel d'Argemont. Le courage de l'aïeule s'est-il transmis aux femmes de la famille, toutes d'une beauté sublime, à travers ce collier ? Elles s'allieront à des gens de mer, habitant La Marine puis à ceux de la haute ville, par le sang ou par l'amitié, les Gaillardo, Pérez, Desageaux, Wladelwsky, ce creuset de races qui était la marque distinctive de notre ville. Elles porteront ce collier aux heures graves ou importantes de leur vie, mais la dernière, celle qui raconte, oubliera la vertu du collier fétiche... Nous aurait-il gardé de l'exil ? L'auteur est né à Oran en 1944, il a écrit de nombreux ouvrages politiques et poétiques et un autre roman, " Le zouave, place Pigalle " dont je vous ai entretenu.
Ce roman émouvant, remarquable tant par le sujet que par l'exactitude historique doit figurer dans toutes nos bibliothèques.

Geneviève de Ternant
3 novembre 2011

 
 
Lecture 24.6.11

-JULIETTE, 20 siècles de solitude
de Jean-Michel SANANES
Editions Chemins de Plume (15e)
156 Corniche des oliviers N° 30 - 06000 Nice
jeanmichelsananes@yahoo.fr

La petite Juliette Suissa naquit le 10 juin 1917 à Oran dans une famille juive modeste, après deux sœurs : Mira et Yvonne et un frère, Albert, tandis que son père, Emile-Haïm est mobilisé aux Dardanelles et que son oncle Ephraïm Enkaoua vient d'y être tué. Une naissance donc mi-joie, mi-pleurs. L'auteur évoque l'Oran d'alors entre la " Calère " et le Murdjajo où " la ville ancienne étendait des rues moyenâgeuses ", la Place d'Armes, la maison de la rue de la Mosquée, puis de la rue Philippe. La grand-mère Simhra pleure son fils et la mère Djohar son époux volage. Et la misère s'installe. Petite Juliette fera l'apprentissage de la vie dans la rue où elle promène sa curiosité insatiable, repoussée ou admise suivant l'humeur du voisinage. Il faut suivre les pas de l'enfant puis de la jeune femme dans les innombrables difficultés familiales et politiques jusqu'en 1942. La suite nous est promise.
J'ai le privilège de connaître Juliette devenue une charmante vieille dame, toujours jolie, soignée et souriante car elle est la mère de mon ami poète, l'auteur, Jean-Michel Sananes. Cette mémoire d'Oran devait être écrite car elle est un des aspects jusqu'ici peu évoqué de notre ville kaléidoscope et décrit avec quel talent !
Geneviève de Ternant

* * * * * * * * *

LES PARUTIONS DE CHEMINS DE PLUME

Notre compatriote oranais, Jean-Michel SANANES dirige une collection dédiée à la poésie qui porte le joli nom de " Chemins de plume ", 156 chemin des oliviers, n° 30, 06000 Nice.
Tel : 04 92 09 89 22 - adresse courriel : jeanmichelsananes@yahoo.fr
Dans cette collection viennent de paraître :
-Notre Dame des sept douleurs
de Geneviève de TERNANT (10e)
" ... Ce texte n'est pas le simple fait d'une belle écriture, c'est un chant qui coule comme saigne le cœur d'une mère, dans l'absolue douleur et l'Inconditionnel amour. " écrit Jean-Michel Sananes.

-Terres de vendanges
de Ile ENIGER (12e)
Textes poétiques courts comme des banderilles, qui vont loin, profond. La musique des mots d'Ile Eniger est une exigence de beauté, une souffrance de l'abimé, de la terre qui souffre des hommes et " le ciel rit ou pleure, plus ému qu'il parait. Un cerisier attend la mariée. "

-Car tout est à reconquérir suivi de Ah ! Retrouver à ma main
de Maurice LETHURGEZ (14e)
En ces textes poétiques, l'auteur poursuit sa quête de soi qui est quête du monde " et le poète éprouve, en lui, trois voix qui se parlent sans cesse ". Ecoutons-le :
" Ah ! Retrouver à ma main
le fil de ma propre démarche
enfoui
dans le labyrinthe flou de ma vie... "
Maurice Lethurgez est l'époux de notre amie oranaise, Danielle Lethurgez.

 
 
Notes 14-6-11

-Algériens nous sommes...qué !
par Maurice CALMEIN
Editions Atlantis - Geltendorfer Strasse 17 86316 Friedberg Allemagne (13 euros)
editionatlantis@t-onligne.de www.editionatlantis.de
Tel : 00498212679831 Fax : 00498212679931

Nul mieux que Maurice Calmein ne pouvait raconter l'histoire de l'Algérianisme puisqu'il fut à l'origine de son renouveau, de sa renaissance moderne.
Cette histoire qui remonte au début du XX° siècle, sous l'impulsion de Pomier et Randeau, tendait à comprendre et à exprimer tout ce qui est algérien. Cette histoire belle et généreuse fit naufrage avec l'exil de 1962 ; mais c'était sans compter avec la foi et l'amour de quelques uns non point nostalgiques, mais dynamiques, décidés à ne laisser point au fond de la Méditerranée une épave pied noire. Maurice Calmein retrouve Jean Pomier à Toulouse au sein de l'amicale universitaire P.N. dès 1963, qui sera la mère du nouvel algérianisme dix ans plus tard. Mais je vous laisse le plaisir de découvrir, sur les pas de Maurice Calmein, la belle et fructueuse histoire de ce mouvement qui " n'est pas simplement un courant littéraire, c'est un état d'esprit... "


-Algérie, Histoires à ne pas dire...
de Jean-Pierre LLEDO
Editions Atlantis (20 euros)

Lorsque j'ai vu pour la première fois le film dont est ici présenté le scénario, j'avoue avoir eu une épouvantable nausée. Depuis, ne m'a pas quittée le visage satisfait de l'homme qui a mangé les sardines de la malheureuse chrétienne qu'il venait d'assassiner. Cependant, je comprends qu'il est important d'entendre les bourreaux de notre communauté se vanter des horreurs qu'ils ont perpétrées au nom du djihad, c'est-à-dire au nom d'une religion qui, maintenant, en France, veut abolir notre civilisation millénaire et établir la loi de la Charia.
Lorsque nous racontions ces horreurs, on nous traitait de racistes, on imaginait qu'il s'agissait de la vengeance de gens auxquels nous avions fait tant de mal, bref, qu'on n'avait pas volé d'être au mieux spoliés, au pire exterminés.
Mais non, on voit bien là que lorsque " l'ordre était donné ", on tuait les proches, les voisins, les amis, sa propres nounou ! Si ce film choc, interdit en Algérie, pouvait ouvrir les yeux des " nobles âmes " imbéciles, J.P. Lledo aura fait œuvre utile... Même si, par son parcours, son but ne fut sans doute pas celui-là. Les voies de l'idéalisme sont, à l'instar de celles de Dieu, bien tortueuses. Le livre comprend le scénario, les réactions, la polémique mais surtout une préface de notre cher et courageux ami, Boualem Sansal, et un avant-propos de l'éditeur, non moins courageux, Wolf Albès.


-La Traversée de Fiora Valencourt
de Janine MONTUPET
Editions Atlantis. (27 euros)

Au printemps 1961, une vieille dame revient de Paris à Oran où se trouvent ses enfants. Elle est accompagnée de sa servante-amie, une Kabyle hiératique. Mais elle a le cœur malade. Cette traversée sera-t-elle la dernière, reverra-t-elle son pays natal en guerre ?
Sur ce bateau, hors du temps, se croisent des routes, s'entrecroisent des destins aux noms familiers.
La préface de Maurice Calmein, né à Oran, fondateur du " nouvel Algérianisme ", raconte sa première rencontre avec l'œuvre de Janine Montupet, cette saga des Pieds-Noirs : La Fontaine Rouge, suivie des deux tomes : Francisca et Olivier et puis ce livre ci, La Traversée de Fiora Valencour et il écrit : " Je me rendis compte alors que ce roman et les trois précédents résumaient parfaitement la vie, les sentiments et les pensées de chacun de nous, Pieds- Noirs, y compris tout ce que nous savons et que les autres ne peuvent ou ne veulent pas comprendre. "
Lorsque ce roman paru pour la première fois, en 1961, le destin de l'Algérie, pour sombre qu'il parût, n'était pas encore scellé. " La réédition de ce livre en 2011 ne le rend que plus authentique dans la mesure où ne s'y mêlent pas encore les considérations politiques qui allaient déchirer les Français en 1962. "
En post-face, Wolf Albès, l'éditeur, analyse finement le roman avec la rigueur du professeur de faculté, mais aussi et surtout avec l'empathie de l'héritier spirituel de notre amie trop tôt disparue, Francine Dessaigne.
Geneviève de Ternant
Juin 2011

 
 
Notes Luccioni

SOUVENIR, SOUVENIR
Suite d'une carrière atypique
De Jean-Jacques LUCCIONI
Editions Mémoire de notre temps

Ce deuxième volume de mémoire de notre secrétaire du Cercle Algérianiste de Nice retrace la carrière militaire du jeune para algérois si gravement blessé en Indochine qu'il ne pourra plus sauter. Il faudra donc organiser sa vie sur d'autres bases. Ce sera en Allemagne, en Turquie, en Grande-Bretagne puis à Paris et enfin, à la retraite, à Cagnes-sur-mer. Toujours fidèle, attentive et charmante, son épouse, Denise le suivra dans toutes ses affectations et les deux enfants qui naîtront de cette union, fille puis garçon, leur donneront les joies d'être grands parents.
Je ne chicanerai pas mon ami Jean-Jacques sur les considérations qui terminent son livre et qui me semblent bien trop indulgentes envers le liquidateur de l'Algérie : De Gaulle. Sans doute le fait de n'avoir pas prit part à la guerre d'Algérie et de n'avoir vécu que " par procuration " les horreurs et les arrachements explique ce léger " dérapage ". Il n'aurait pas été honnête de ma part de ne pas le signaler... Sans rancune...

25 €


Geneviève de Ternant
Mai 2011

 
 
Notes mai 2011

-Paul et Kader
de Norbert Multeau
Editions Télémaque, 7 rue Pérignon 75015 Paris - www.editionstelemaque.com

Il n'existait pas de village nommé Rimbaud en Algérie. Il existe pourtant définitivement dans nos mémoires. Rimbaud, c'était tous nos villages, nos quartiers, où garçons et filles, européens et indigènes, cohabitaient, faisaient ensemble mille bêtises, se disputaient comme des chiffonniers et se coalisaient contre l'autorité légale ou familiale...
L'amitié de Paul et de Kader dans la confiance de l'enfance évolue avec l'adolescence et ses rivalités, avec les événements qui tiraillent l'un et l'autre. Amitié-haine, aussi absurde qu'inévitable. Ce roman plus vrai qu'une autobiographie est bien autre chose tant le ton, l'humour, les mots restituent nos propres souvenirs, les malaxent en archétype d'une drôlerie terrible et laissent le lecteur entre rire et larmes, touché au cœur.
L'auteur, journaliste, est né à Alger. Il n'a rien oublié de notre terre où nous avons tant ri et pleuré. " Férocement drôle- désespérément tendre "... Oh ! Oui !

-De la Régence d'Alger à L'Algérie Française
De Maurice Villard
Clos de Monseigneur, 8 Impasse Foujita, 34500 Béziers
Editions A.C.E.P. Ensemble.

Le récit du débarquement des Français en terre d'Afrique, le 14 juin 1830 jusqu'au départ du Maréchal de Bourmont et l'arrivée du Général Clauzel le 2 septembre est ici restitué avec la précision et le souci d'objectivité que nous connaissons dès longtemps à l'auteur.
Tous les curieux d'Histoire y trouveront les réponses qui souvent sont disséminées dans plusieurs ouvrages différents, rendant la tâche difficile. Ici est mis en évidence, jour après jour, parfois heure après heure, la marche des troupes françaises en butte aux soldats du Dey d'Alger, véritable exploit, hérissé de difficultés dues aussi aux aléas climatiques et au terrain.
Rien n'est dissimulé des erreurs et des triomphes, des naïvetés qui coûtent en hommes et en prestige, des talents et des héroïsmes.
Bien illustré par des dessins, des photos et des tableaux, l'ouvrage donne enfin les noms des officiers responsables de l'Etat Major général, de l'administration, de l'Armée navale : Une mine d'informations, Un livre extrêmement utile.

 
 
Notes, janvier 2011

-Adieu Roumi
de Jean TAOUSSON
Atelier Fol'Fer éditions B.P. 20047 - 28260 Anet (franco 35e)
Tel : 06.74.68.24.40 - FAX : 09.58.28.28.56 - http://www.atelier-folfer.com
Non, ce n'est ni un essai ni un roman, c'est un récit et la précision importe.
En ce 30 juin 1930, l'Algérie commémore avec faste le centenaire du débarquement français à Sidi Ferruch. Le même jour deux enfants naissent dans deux familles voisines de palier, deux garçons dont le destin restera uni jusqu'au grand chambardement. Marc et Mathias deviendront journalistes à l'Echo d'Alger, l'un assurera les reportages, l'autre les photos. Ils seront de tous les " événements ", tant comme civils que comme militaires durant leur service. Les personnages, souvent inspirés de la propre histoire de l'auteur vivent la vie des " pieds-noirs ", terme qu'il récuse, lui préférant celui de " Roumi " que les Algériens utilisent. Il n'élude rien de l'insouciance de l'enfance, de l'adolescence jusqu'aux choix imposés par l'Histoire depuis la Toussaint rouge jusqu'à l'Exode. Livre vivant, souvent drôle et aussi souvent tragique, c'est, je crois, pour la première fois que l'on pénètre les arcanes du pouvoir et de l'OAS de l'intérieur, tel que l'ont vécu les journalistes sur le terrain. Un livre important par le regard de vérité cruelle et tendre qu'il porte sur ce peuple décrié, incompris et stigmatisé, le nôtre.
Jean Taousson est né ce même jour. Reporter à l'Echo d'Alger de 1950 à 1961, lorsque le pouvoir discrétionnaire de De Gaulle fit taire de Sérigny et son journal, correspondant particulier de Paris Presse, de l'Intran de 1955 à 1960, Grand Reporter à Paris Match de 1963 à 1978, collaborateur d'Historia (1970). C'est donc un observateur posté aux premières loges qui écrit et son livre éclaire quelques zones d'ombre. Son style aisé, facile à lire devrait rencontrer un succès mérité.

- Autres voix Autres voies
Tableaux et textes de l'Algérie Française (1830-1962)
Edité par le Cercle Algérianiste d'Aix-en-Provence, sous la direction de sa présidente, Evelyne Joyaux, cet album soigné, bien illustré est destiné à " Transmettre " aux plus jeunes une histoire simple et vraie de notre épopée familiale, poursuivant ainsi la démarche du congrès du cercle de 2009 à Aix et dans la droite ligne de notre association gardienne vigilante de la mémoire et " transmeteuse ". L'ouvrage reproduit l'exposition réalisée par Evelyne Joyaux et Pierre Joux avec l'aide de toute leur vaillante équipe et présentée par le Cercle d'Aix en octobre 2009 pour le 36e Congrès. Il peut être commandé à la Maison Maréchal Juin, 29 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence.

 
 

VIVRE A ALGER
De Jean Monneret


Editions L'Harmattan (14,50 e + 4,50 e de port)
Et chez l'auteur : 28 rue Diderot, 94300 Vincennes

Emotion de revivre ces années toutes griffées d'espoir et de désespoir ; ces moments de joie pure devant un ciel si bleu qu'on voudrait s'y plonger lorsqu'une fenêtre s'ouvrait vers des horizons vastes à la démesure de notre amour charnel, spirituel de notre pays ; lorsque tout nous semblait éternel et nous-mêmes, indestructibles.
A travers les destins de trois amis et des femmes qui ancrent leurs vies ce sont ces années de " la guerre et la paix dans l'Algérie des Français 1958-1962 " (la nuance est subtile : l'Algérie des Français…) que l'auteur nous fait traverser lorsque l'Histoire s'écrivait dans nos artères, celles de nos corps et celles de nos villes, et là, singulièrement celles d'Alger.
Si l'auteur a choisi le masque de la fiction, c'est, je le crois, parce que ces destins sont les siens, autobiographie multiple, comme ils sont les nôtres.
Et si la couverture reproduit la baie d'Alger vue de la Villa Abd-el-Tif par J.-P. Blanche (1957) c'est que cette fenêtre qui s'ouvre sur un ciel céruléen montre les cubes des maisons comme un jeu d'enfant, comme un petit tas de cubes multicolores que le destin aveugle disperse d'une chiquenaude.
Récit historique précise l'auteur ; Docteur en Histoire, l'écrivain soucieux de sources et d'archives, pour une fois s'évade de sa rigueur universitaire tout en maintenant une trame historique douloureuse des faits et laisse parler sa souffrance et peut-être sa rage devant tant de gâchis.
Geneviève de Ternant
25 Août 2010


 
 
Notes septembre 2010

-Joseph Hattab-Pacha, Prince de la Casbah
Par Anne Cazal
B.P. 28- 31620 Fronton (20e)

" Dernier descendant d'Hussein Dey et grand patriote français " : Le sous titre que l'auteur donne à cette biographie explique et illumine le parcours hors du commun de cet homme qui fut son ami d'enfance, son compagnon des heures sombres, son mentor parfois, son accompagnateur toujours. Joseph Hattab-Pacha faisait partie de la famille d'Anne, de son cher époux, de ses cinq fils. Dans cette belle famille chrétienne, il était le frère, l'oncle, le guide. Et sa foi profonde de chrétien ne l'empêchait pas de comprendre l'âme musulmane et la simple grandeur de ce peuple si particulier de la Casbah où il était vénéré comme le descendant du dernier dey d'Alger. Ce peuple fidèle et sacrifié auquel il devra le deuxième miracle de sa survie. Il faut lire ce livre admirablement écrit dans la fulgurance des sentiments, dans la douleur maîtrisée d'une amitié suspendue par la mort. Anne Cazal s'est imposée de ne dire que la vie politique de Joseph, nulle indiscrétion, nulle allusion à ce qui fut des épreuves personnelles que seules les intimes connaissaient. Pourtant, rien de cela n'aurait terni l'image de ce parfait honnête homme. Le respect s'impose devant cette œuvre de mémoire, cette biographie qui doit figurer dans toute bibliothèque des Pieds-noirs, pour l'honneur.

-La désinformation autour du film Hors-la-loi.
Par Jean Monneret
Atelier Fol'Fer éditions- B.P. 20047 - 28260 Anet
Tel : 06.74.68.24.40. Fax : 09.58.28.28.56. Site : hptt://www.atelier-folfer.com (19e)

"Petit livre d'humeur"m'écrit l'auteur! Et comment ! Toutes les incohérences du film sont relevées et si ce film " bête et méchant " comme disait Hara Kiri n'était pas soutenu par un invraisemblable conglomérat de pro-FLN, d'antifrançais, de communistes (C'est un comble quand on connaît l'histoire !), de soi-disant historiens et du lourd tambour des média, on n'en parlerai plus depuis longtemps. Le malheur veut non seulement qu'on en parle mais encore que son financement paraisse normal aux bonnes âmes susdites !
Ce " petit livre " donne tous les arguments pour démolir dans les salons où l'on cause, cette insanité. Mais ce n'est pas dans les cités où le film allume l'incendie que ce livre sera lu et discuté…Hélas !
Contribuables, dont je suis, nos sous financent ce film " FLHAINE ". L'imbécillité congénitale des responsables donne une idée de l'infini.

-Passé sous silence
Par Alice Ferney
Editions Actes Sud (18e)

Roman ? Bien étrange entreprise qui dresse les portraits contrastés de deux hommes dans la tourmente du " Vieux Pays " et de la " Terre du Sud ". Est-ce le très ancien dilemme de Créon et d'Antigone ? La Raison d'Etat contre l'honneur ?
Sous le masque (laid mais réaliste) du prestigieux général de Grandberger (De Gaulle) et du jeune colonel Paul Donnadieu (Bastien-Thiry) s'affrontent deux réalités, deux parcours ; Mais surtout une formidable ambition basée sur un non moins formidable orgueil contre une âme pure qui va essayer de changer le cours de l'ignominie en acceptant le sacrifice suprême. Il n'y a dans ce livre, qu'une analyse des faits et des motivations, sans anathème, dans une émotion retenue qui porte mieux et plus loin.
On observera le choix des noms : " Grandberger " n'est-ce pas, en fait, le mauvais berger ? Et " Donnadieu " qui se donne en effet en victime expiatoire, celui qui prêche dans le désert…
" Les mémoires familiales ne pactisent pas avec l'oubli ". Non, nous n'avons rien oublié.

* * * * * * * * * * *

PRIX CLARA LANZI à HELIE de SAINT-MARC

Le Prix Clara Lanzi a été décerné par Secours de France à Hélie de Saint-Marc pour ses ouvrages d'une hauteur d'âme et pour " Garder la force de l'Espérance "
" L'espérance, écrit Bernanos, est un risque à courir ". Il faut beaucoup de force dans le monde que nous voyons chaque jour sombrer pour garder l'Espérance. Sans doute est-il nécessaire de rappeler sans cesse que " l'espoir des hommes, c'est leur raison de vivre ou de mourir ", écrit Saint-Marc dans une très belle lettre à Secours de France. Il ajoute : " Nous avons à entretenir cette lumière qui transperce la brume, devant laquelle s'évanouit la terreur de la mort… "
Et il offre cette récompense à tous ceux qui " dans le passé ont partagé nos combats, résistants de la première heure, déportés squelettiques, combattants désespérés d'Indochine, ou héros trahis d'Algérie… "
Quand plastronnent tous les reniements, il est difficile d'empêcher de s'éteindre la minuscule lumière qui clignote dans le vent mauvais : " Gardons l'Espérance, s'il n'y a pas de chemin, il faut marcher ; c'est en marchant que se fait le chemin. "
Jésus disait : " Je suis le chemin… "


 
 
Belles lectures

Amis, voici l'été : Il fait une chaleur à ne point s'activer au-delà du nécessaire.
L'actualité est déprimante. Un bon livre redonne du tonus : Des romans, bien sûr ! Mais peut-être est-ce le bon moment pour s'ouvrir l'esprit à des idées moins terre à erre, écrites dans une belle langue, publiées sur un beau papier et illustrées par des artistes de talent.
Je suis gâtée ! Trois auteurs, trois poètes qui sont mes amis me proposent leurs ouvrages nouveaux. Je me trouve très privilégiée mais je ne suis pas égoïste et je vais vous faire partager ma récolte : Embarquez-vous en poésie ! Bon voyage !

-PAR LA FACE NORD (Poèmes) de Georges CLEMENT
Yveline éditions - www.yvelinedition.fr (15e)
Chez l'auteur : 3 Avenue de Madrid, 92200 Neuilly sur Seine.

Dans ce temps de décadence où l'on semble se complaire au ras des pâquerettes, un ouvrage qui vous enlève plus haut, toujours plus haut : Quel bonheur !
Tantôt rimé, ou assonancé, ou libre, les mots sont choisis pour leur plus noble expression, la musique du verbe ne se donne qu'à l'inspiration du poète, rien d'inutile, rien de superflu. Une poésie dégraissée parfaitement belle.
Appel et reconnaissance à la beauté du monde en contrepoint des se horreurs assumées qui
" Dans un silence de feu
disent l'outrage de Dieu. "
Poèmes de l'action aussi : " Agir pour abolir
Le temps qui cherche à fuir ".
De l'art qui console : " L'art est là qui étreint la grâce… "
Et de l'amour donné et reçu, amour humain, amour divin :
" Béni soit le nom du Seigneur attaché à la beauté du monde… "
Auteur de nombreux recueils de poèmes, de romans, Georges Clément est oranais, en deuil pour toujours du pays perdu.

-ECRIT DANS LES MARGES DU SILENCE de Maurice LETHURGEZ
Editions Chemin de plume - chemindeplume@yahoo.fr (12e)

C'est encore un très vertigineux voyage poétique que nous offre Maurice Lethurgez :
" Je " hante l'écriture
-ce lit secret où me parlent les ombres-
qu'une chute infinie
suspend au dessus de l'abîme… "
L'écriture est l'accomplissement nécessaire, l'échappatoire : " Au matin de ma vie
Se sont posés les scellés du silence
Où le corps tient ses alarmes secrètes "
Il fallait briser les scellés pour accomplir une vie d'homme, une œuvre libératoire qui pourtant est constant questionnement
" et portant l'enjeu de mes aveux
sur l'ardoise effacée des années
le silence inclusif
dans un désert de bruits
anime mon présent qui s'écrit à la craie "
Maurice Lethurgez a construit une œuvre importante de prose poétique constamment inspirée et traduite dans une banque de parfaite limpidité ; il a aussi rendu un vibrant hommage à Marcello Fabri dans un ouvrage collectif : " Passeur entre deux rives " avec Annie Krieger-Krinicki et Simone Rinaudo.
Epoux d'une oranaise, Maurice Lethurgez est profondément attaché à la culture de notre pays perdu.

- LA ROUILLE DES JOURS de Victor VARJAC
Editions Mélis, 46 avenue du train des Pignes F 06670 Colomars (21e)
Melis.editions@wanadoo.fr

Cet ouvrage achève la cycle poétique de la trilogie : " Le périlleux voyage ", et, certes, la quête métaphysique insatiable de l'auteur invite à le suivre afin que " la réalité cruelle de ce temps qui nous traverse " ne devienne pas inutile, que nous ne le laissions pas " filer dans la gouttière des jours " sans y laisser notre marque, une partie de notre cœur.
Amoureuse d'une poésie haute mais non désincarnée, j'ai suivi l'œuvre de Victor Varjac à travers ses nombreux ouvrages et tout particulièrement dans le cycle qui comprend : " L'Homme Imaginaire ", " Le Dragon de Poussière " et enfin, " La Rouille des Jours " qui justement refuse de voir tomber nos vies, rouillées, abandonnées, inutiles ! Et comme toute poésie, c'est à travers l'amour humain, l'amour de l'art et l'approche de ce qui dépasse l'entendement humain mais qu'il faut sans cesse chercher, avec espoir, avec confiance…
" Tu es cette confiance
bien au-delà des drames
qui déchirent la peau
de notre quotidien…
Tu es cette réponse
Aux yeux grands ouverts
De l'aube éternelle
Qui brûle dans ton être
Et qui fait de l'amour
La première parole !... "

Ainsi s'achève notre voyage au pays de poésie. Nous voyons entre ces trois poètes très différents dans la réalité achevée de l'œuvre, la même approche, le même dépassement, la même soif de l'ineffable. Bon été, intelligent !

Geneviève de TERNANT
Juillet 2010

 
 

Notes de lecture Mai 2010

-26 Mars 1962 - L'ordre règne sur Alger
De Guy FORZY
Editions Elzèvir, 11 rue Martel 75010 Paris 01.40.20.09.10. wwww.editions-elzevir.fr (22e)

Dans Varsovie écrasée par les Russe, Sébastiani faisait savoir à Napoléon 1°: "L'ordre règne à Varsovie". Le titre de ce livre est aussi cruellement concis ! Soulignant qu'Alger fut "capitale de la France " de 1942 à 1944, l'auteur s'attache à démontrer la duplicité et la lâcheté de De Gaulle tout au long de sa carrière si peu militaire et tout à fait politique.
Témoignages et citations à l'appui, c'est un portrait singulier de l'homme qui, " pour arriver à ses fins, aurait favorisé l'opposition à son pouvoir afin de " justifier " sa collaboration avec un adversaire qu'il n'a cessé de dénoncer. " Ce double jeu fut en effet sa marque de fabrique allié à un mépris total de la vie et de l'opinion de ceux qui, avec courage pour les uns, avec une coupable timidité pour la plupart des autres, osaient mettre en doute son omniscience. Dans ce livre terrible et nécessaire est publié aussi le témoignage de José Arnau qui se trouvait dans Bab-el-Oued encerclé, affamé, bombardé, mitraillé, mis à sac, et qui dénonce le piège sanglant organisé par " les forces de l'ordre ".
Guy Forzy qui fut délégué interministériel aux rapatriés dans le gouvernement d'Alain Juppé, n'a cessé de se dévouer à la cause de ses compatriotes et à la recherche de la vérité. Son livre précédent, publié aux éditions Dualpha en 1999 : " Ca aussi, c'était De Gaulle " a reçu le Prix Véritas en 2003.

-ORAN de tous les jours (1831-1962)
De Edgard ATTIAS
Editions Mémoire de notre temps, Le Belvédère F1 -81 av. Marius Carrieu 34080 Montpellier
04.67.63.28.93.
Cet ouvrage est le troisième de la grande histoire de la ville d'Oran à travers la vie quotidienne. Le premier est " La saga de l'Eau ", le deuxième : " Oran au temps de l'Abbé Lambert ". L'auteur écrit que son histoire " hors des sentiers académiques " est inspirée des journaux de la ville, principalement l'Echo d'Oran et occasionnellement Oran Républicain. C'est une mine de renseignements sur l'évolution de notre cité natale, d'anecdotes qui parfois prêtent à rire ou à questionner, mais aussi de nos drames. Un travail remarquable.

-AU GRE des FLOTS (Poèmes)
De Jocelyne MAS
Editions de la Fournière, 182 chemin des Vallières 06610 La Gaude.
Tel de l'auteur : 06.20.78.74.53. (17e)
Pêle-mêle d'ici et de là-bas, écrit l'auteur. Dans ce livre que j'ai préfacé, j'ai trouvé les thèmes chers à Jocelyne Mas, de sa propre enfance à celle de ses enfants et petits-enfants, de la glycine de là-bas à celle de sa maison d'ici, de l'amour de la nature à celle des animaux, tout est musique douce très personnelle et par là, universelle.
La photo de couverture peut être aussi de l'une et l'autre rive, elle est due à Véronique Saissi ainsi que la mise en page aérée et judicieuse et les illustrations de Sabine Biazot ajoutent au charme de l'ouvrage.

-MISCELLANEES
De John FRANKLIN
Editions Mémoire de notre temps. Le Belvédère F1, 81 av. Marius Carrieu 34080 Montpellier. 04.67.63.28.93. memoire-hollender@orange.fr
" Curiosité, vérités, billevesées d'Algérie 1830-1962 " : c'est dans une bien étrange aventure que l'auteur s'est jeté : réunir des renseignements épars, les ordonner (enfin à peu près !) donner aux chercheurs et aux curieux une pâture inépuisable !
Vous y trouverez le menu du dîner offert à Mitterrand à Alger le 19 octobre 1954, la liste des films tournés en Algérie, la caravane de J.6M. Le Pen en août 1957 à travers la France pour l'Algérie Française, les peintres de l'Algérie, nés sur place ou pas, la biographie d'Albert Camus, et de bien d'autres personnages… Bref, vous y trouverez tout et ce qui manque sera dans le 2° tome prévu. Ce travail à peu de chose près invraisemblable fera passer des moments fabuleux à " nous ot' de là-bas " qui ont parfois des trous de mémoire…

-LA CALLE et Le Bastion de France
Par l'Amicale des Callois
Editions Jacques Gandini, 7 Rue de Roquebillière 06359 Nice cedex 4
Collection " De ma jeunesse " (45e)

Bien peu connaissent Le Bastion de France, le plus ancien des comptoirs français puisqu'il date de 1560 et set consacré à la pêche au corail. Cet endroit nommé Mars-el-Kharaz, devenu Massacares, donnera naissance à La Calle. Ce livre superbe tant par la qualité des photos que par l'intérêt historique s'attache aussi à raconter la vie quotidienne des habitants européens et autochtones et constitue un apport de grande valeur à la reconstitution de notre mémoire. IL semble que l'initiative du lancement de ce livre revienne à notre ami, Hubert Cataldo, auteur de " Bône de ma jeunesse " dans la même collection.

Ceci est ma moisson lors de la réunion annuelle du Salon des Rapatriés d'Antibes qui a eu lieu les 30 avril, 1° et 2 mai, sous la houlette de Jean Cépi. Vous voyez que je n'ai pas chômé car j'ai soigneusement lu tous ces livres… et quelques autres. Vous le savez, je ne parle jamais d'un ouvrage que je n'ai pas lu de la première à la dernière ligne.

Geneviève de Ternant

 
 

Notes 21-04-10

Consuelo de Saint-Exupéry
Une mariée vêtue de noir
De Marie-Hélène CARBONEL et Martine FRANSIOLI MARTINEZ
Editions du Rocher (24e)

La personnalité complexe de Consuelo Sucin Sandoval, la petite salvadorienne née au pays des volcans et des tremblements de terre a été éclipsée par les grandes ombres de ses deux maris et surtout le dernier, le Petit Prince mythique, l'aviateur passionné de l'aéronavale, le disparu en mer.
Le second époux de Consuelo reprend toute sa place dans ce livre : Enrique Gomez Carillo est un très grand écrivain et philosophe guatémaltèque et … diplomate argentin ! Il est très célèbre en Amérique hispanophone et lusophone.
Cette biographie très complète, prés de 600 pages, n'occulte rien des relations souvent difficiles de Consuelo et d'Antoine. Les auteurs ont eu accès à des sources inédites et ont effectué un travail de recherche extrêmement fouillé dans des archives jusque là très peu exploitées.
Elles rendent aussi sa juste place à l'activité artistique de Consuelo elle-même. Peintre et sculpteur, ses œuvres sont fort bien cotées, et ont fait l'objet de nombreuses expositions dans l'Ancien et le Nouveau Monde et son livre, Oppède, montre son talent de conteuse et d'écrivain.
Il n'est pas possible, dans cette brève analyse, de rendre la richesse du travail de Marie-Hélène Carbonel et de Martine Fransioli Martinez, mais tous ceux qui s'intéressent à cette époque foisonnante du XX° siècle rencontreront, au fil des pages, tous les artistes, les hommes politiques qui furent les familiers du couple infernal puis de Consuelo seule, pour le meilleur et trop souvent pour le pire.
Justice est rendue à José Martinez Fructuoso, celui qui fut pour Consuelo le fils qu'elle n'avait pas eu, et qui continue à Grasse à cultiver le souvenir fervent de la Rose du Petit Prince.
Geneviève de Ternant
Avril 2010


 
 
Notes 11avril 2010

FRAGMENTS
De Patricia THURIET
Editions Persée, 67 Cours Mirabeau 13100 Aix-en-Provence (10e)

Une amie m'offre ce petit livre sous titré : " Etats d'âme d'une ancienne colonialiste " Et je veux vous faire partager mon émotion. L'auteur avait 8 ans quand commence la guerre d'Algérie, en 1954 et 16 ans quand elle se termine par le chaos, l'exil et l'apprentissage de l'incompréhension.
Quelques phrases par page pour dire l' " avant " pour dire l' " après ". Il n'y a pas un mot que je n'aurais pu écrire, pas un sentiment que je n'ai ressenti. Un très grand petit livre.
Geneviève de Ternant

 
 

Lecture 17/02/10
-Commando " Georges " et l'Algérie d'après
Par le Lieutenant-colonel (e.r.) Armand BENESIS de ROTROU
Editions Dualpha - B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex
01.42.17.00.48 info@dualpha.com (38e)

La passionnante épopée du légendaire " commando Georges " nous est contée par celui qui en fut l'adjoint opérationnel. " De l'espoir à la désespérance ", l'homme, l'officier, héritier d'une famille de tradition militaire, a traversé les moments exaltants, les grands vides du doute et le drame de la désillusion.
Crée avec des rebelles ralliés en 1959 par le colonel Marcel Bigeard dans la région de Saïda, entraîné par des chefs exceptionnels, le commando entrera dans l'épopée sous le nom de " Georges ", prénom et nom de code du lieutenant Georges Grillot.
Les militaires et ceux qui connaissent les arcanes de l'armée suivront avec passion les exploits racontés par l'auteur et certainement, n'auront aucune peine à mettre des noms sur certains protagonistes qui ne sont cités que par leur grade. Le lecteur lambda sera saisi par le courage admirable de tous ces hommes engagés au service de la France pour faire reculer la misère.
Tous les drames : Barricades, 26 mars, 5 juillet sont ressentis par les combattants, incapables de soupçonner la duplicité de De Gaulle et de ses séides. De nombreux documents appuient le récit. Préfacé par le Général Maurice Faivre dont on connaît le travail d'historien au service de la vérité, ce livre est un élément capital qui éclaire la face militaire de notre drame humain.
Geneviève de Ternant
17 février 2010

 
 

Marcello-Fabri, Passeur entre deux rives.
Par Annie Krieger-Krynicki, Maurice Lethurgez et Simone Rinaudo
Commande et renseignements : Gazelle, 01 Bd. Paul Doumer, 06110 Le Cannet
04.92.18.66.06. courrier@agencegazelle.com

Admirable travail d'amitié et d'amour de l'art. Les auteurs font revivre l'écrivain, le poète, le visionnaire, Marcello-Fabri et donnent un coup de chapeau à son fils, Mario Faivre, compositeur de grand talent.
Marcello-Fabri, né le 17 juin 1889 à Miliana, en Algérie, écrivit des romans, des essais, de merveilleux poèmes. Journaliste, il créa par ses journaux un véritable pont littéraire entre Paris et Alger où il résidait alternativement. Visionnaire, il entreprit de réaliser ce qu'il nommait : " Le Grand Plan ". Il pensait que le monde culturel devait être réglé par des principes d'échanges et de rencontres avec le plus large public possible. Il rejetait tout esprit commercial et tenta, bien avant Malraux, d'installer des Maisons de la Culture, mais qu'il appela, alors, en 1937 "Instituts de formation sociale".


Cet ouvrage magnifique réalisé par nos trois auteurs n'était pas commercialisé et seulement destiné aux " Amis de Marcello-Fabri " réunis en association. Cependant, devant le succès de ce livre magnifique, les auteurs ont décidé qu'il pourrait être commandé à l'adresse indiquée ci dessus en échange d'un don de 15 euros ou plus à l'Association. Merci de répondre nombreux et généreux à cet appel.
Geneviève de Ternant
9 février 2010

 
 
 

« Au Gré des Flots »
Recueil de poèmes illustrés


Ces poèmes forment un arc-en-ciel, d'une rive à l'autre par delà la Méditerranée, peines et joies mêlées. La poésie c'est l'art d'éclairer la vie, c'est le point sur le i, le parfum des roses après la pluie ou le chant du rossignol. Le poète met des couleurs sur ses émotions. Son coeur vibre à toutes sortes de sensations. Il transforme les choses réelles, les transcendent, leur donne une couleur et une légèreté diffuse. Ses joies sont immenses tout comme ses douleurs. Son chagrin pénètre son coeur comme un poignard, ses larmes sont lourdes, son coeur est douloureux, il bât plus vite, s'affole ou s'arrête quelques secondes. Le poète ressent ses émotions dans sa chair, ses jambes se dérobent, son pouls s'accélère.
Tout en lui est exagération. Ce livre vient d'obtenir, dans la Catégorie Recueils : le Prix Henri TROYAT, avec Mention d'Excellence, ainsi que la Médaille d'Argent du Mérite Littéraire et Artistique au 12° Concours Littéraire International du Centre Européen pour la Promotion des Arts et Lettres, palmarès Juillet 2009.


Préface pour Jocelyne Mas
Ecoute !
C’est toujours un honneur de présenter un poète. Je connais, par l’amitié et par ses livres son coeur tendre et sa main tendue. La poésie est une autre petite musique, celle qui danse, sautant sans cesse du quotidien à la mémoire. Un quotidien de tendresse et de bonheur dans sa Thébaïde où la glycine s’épanche en ombre soyeuse, où rient les petits enfants. Ah ! Les adorables frimousses, comme elles sont évoquées avec des mots choisis au plus profond du coeur ! Comme leurs prénoms rythment la farandole de l’amour ! Poèmes qui semblent comptines…
Les amis ne sont pas oubliés, ni les animaux. En particulier l’amour des animaux, l’indignation devant le sort qui parfois leur est fait, donnent à Jocelyne
Mas des accents émouvants. Mais la mémoire est là, prégnante. Le Pays perdu, la mer toujours aimée, la glycine du passé nouée à celle du présent, les trésors du grenier et les jours qui furent difficiles. Tout cela sans aucune amertume, sans la moindre connotation même de rancoeur. Ce sont ces pages là qui tissent une passerelle de mots entre ceux qui ont du partir et ceux qui, restés là-bas, doivent comprendre et saisir cette main tendue.
J’ai apprécié l’évocation du grand père qui, à l’instar du Frère Clément de Misserghin, a fait pousser sur son arbre-miracle trois agrumes différents.
Mais il y a aussi dans ces pages l’amoureuse qui donne et prend des « caresses de miel enroulées sur (son) cou » ! La chrétienne un peu Panthéiste qui dit « Merci mon Dieu » et implore la Madone mais se noie dans un ciel où « une étoile est tombée ce soir » !
Oui ! Chaque poète possède sa propre petite musique. Alors, amis de la poésie, lisez ce livre où la musique de l’auteur s’inspire de celle des plus grands
ou plutôt, je vous dirai comme elle : Es’ma, écoute


Geneviève de Ternant
Ecrivain Lauréate de l'Académie Française.
Novembre 2009

 
 
Note février 2010

Extirpation 62
De Robert-Charles PUIG
Edilivre - Editions APARIS, 56 rue de Londres 75008 Paris (19e+ 3,70 de frais)
Tel : 01.44.90.91.10 Courriel : auteur@edilivre .com

Dans ce troisième ouvrage publié, l'auteur nous emmène à travers des nouvelles tantôt vers le passé du pays perdu, tantôt vers un futur imaginaire… aussi terrible que malheureusement possible.
Des personnages fictifs empruntent leurs traits à des personnes plus ou moins reconnaissables, évoluant dans l'époque tragique que nous avons tous vécue. Ces nouvelles là ont un contexte historique. D'autres sont dépaysantes au sens propre puisque Robert-Charles Puig, né à Alger, exilé en 62 a fait une carrière commerciale entre la France et l'Afrique noire. Maintenant à la retraite, à Nice, il se consacre à l'écriture : " C'est son démon du midi ! "


Geneviève de Ternant

 
 
Note lecture 22-12-09

La Résistance de la jeunesse française (1940-1944)
De Raphaël Delpard
Editions Pygmalion 87 Quai Panhard Levassor 75647 Paris cedex 13

La débâcle de l'armée française en 1940 et la pagaille sur les routes d'une population civile bien peu préparée à cette épreuve surprennent et indignent la jeunesse française. Avec le courage et souvent l'inconscience de leur âge, beaucoup d'étudiants, de lycéens de Paris vont imaginer une manifestation de protestation en même temps que de fierté nationale : Aller à l'Arc de Triomphe ranimer la flamme sur la tombe du soldat inconnu, le 11 novembre 1940.
Cette initiative réunira, contre vents et marées plus de 2.500 lycéens et étudiants ainsi que des professeurs. Il faut imaginer les difficultés rencontrées par une poignée de jeunes pour faire passer le mot d'ordre à la barbe de l'occupant et parvenir, par petits groupes, avec des fleurs et même une gigantesque gerbe jusque sur les Champs Elysées…
Beaucoup furent arrêtés et certains payèrent de leur vie cet acte qui donna le coup d'envoi de la résistance de la jeunesse française dans tout le pays.
La Résistance, en France, contrairement à la légende communiste, fut organisée et dirigée par des personnes étiquetées " de droite ", dans un tel secret que beaucoup de jeunes ignoraient l'activité de leurs parents. N'oublions pas que les communistes, à l'époque, obéissaient à Moscou et donc au pacte germano-soviétique, ni que les ouvriers communistes ont saboté les armes et les munitions envoyées à nos soldats. Mais nous savons aussi aujourd'hui que parmi eux, certains se rebellent contre ces ordres. Ils rejoindront la résistance, leur histoire est connue.
Mais l'enquête de Raphaël Delpard concerne non pas les adultes partagés, il est vrai, entre révolte et soumission, mais des enfants. Une résistance qui n'avait pas, jusqu'ici, fait l'objet d'un traitement spécifique.
Bien sûr, il est normal de comprendre que pour ces jeunes le nom de De Gaulle ait retenti comme un espoir sur lequel cristallisera leur immense courage.
Cet homme, dont " ils ne savaient rien ", dont " ils ignoraient même le nom et l'existence " allait insuffler cet espoir qui paraissait insensé.
Sans doute valait-il mieux, en effet, qu'ils n'en sussent rien ! Passons !
Parmi leurs aînés, beaucoup, eux, connaissaient le passé sans gloire de l'homme " providentiel " et s'en méfiaient, à juste titre…
Cependant, étant donné le caractère des jeunes d'Algérie, on peut être à peu prés certains qu'ils auraient fait eux aussi partie de cette résistance, et d'ailleurs il y en eut pour rallier l'Angleterre. Le drame de Mers el-Kébir allait refroidir leur élan…
Les choses ne sont pas souvent simples !
En tous cas, ce livre comble un vide historique et il était temps que la parole soit donnée à des gens courageux… un demi-siècle après leurs actes…
Geneviève de Ternant
Le 22 décembre 2009

 
 
Notes lecture 12-09

Trois livres ont retenu mon attention ces derniers jours, le premier dont je vous ai parlé dans un billet récent :
-LE VRAI VISAGE DE L'ISLAM
de M. ALCADER
Editions Kyrollos, 98 bis rue Saint Pierre, 49430 Durtal (20e)

Préfacé par le Général Gallois, cet ouvrage a été écrit par un chrétien aux origines arabo- musulmanes. On peut comprendre qu'il sait de quoi il parle, d'autant qu'il est licencié d'Etat en théologie et que son expérience de plusieurs années en terre d'islam lui permet de présenter des éléments objectifs corroborés par des témoignages vécus. Sa maîtrise de la langue arabe lui donne accès aux subtilités linguistiques indispensables à une véritable compréhension de la doctrine islamique basée essentiellement sur la peur : Peur du croyant devant une doctrine basée sur l'interdit, sur l'impossibilité du pardon, sur l'absolue obéissance même aux ordres les plus inhumains. Contrairement aux doctrines Judaïque et Chrétienne, où le pardon est au centre de la croyance : Grand Pardon chez les Juifs, et confession chez les Chrétiens, le Musulman n'a aucune échappatoire, il est condamné, inexorablement.
Par l'étude systématique de l'Islam, ses fondements idéologiques, ses conséquences socio-politiques et psychologiques, l'auteur montre clairement les motivations des " Kamikazes Talibans ", le conflit irakien ou la question palestinienne. A lire, et à faire lire pour comprendre, de l'intérieur ces questions qui rejaillissent douloureusement dans tout l'occident.

- KHOMEYNI EN FRANCE
De Houchang Navahandi
Editions Godefroy de Bouillon (25e)

Cet ouvrage sous-titré : Révélations sur cet étrange hôte de Neauphle-Le-Château est une mine de renseignements sur la façon dont les occidentaux et au premier chef, les Etats-Unis et la France ont fabriqué de toute pièce un " ayatollah " qu'ils croyaient sur mesure, pour renverser le Shah devenu un peu trop indépendant à leur goût ! " Ainsi, plus tard, un analyste franco-américain pourra écrire : " L'Occident mettait en place officieusement le régime de la République Islamique ".
L'auteur qui fut ministre du Shah ne masque pas les erreurs que celui-ci a commises tant par désir de promouvoir l'indépendance pétrolière de son pays que par la faute d'un entourage qui lui cachait la vérité et l'impatience de son peuple ; mais l'aveuglement des services spéciaux des nations occidentales, leur imbécillité et leur méconnaissance de la véritable nature de l'homme qu'ils mettaient en place ainsi que de la doctrine de l'islam ont préparé le malheur de l'Iran, la radicalisation des peuples arabes, la misère et l'envahissement de l'Europe ! Beau travail !
Il faut saluer le courage de l'auteur qui dénonce cet état de choses alors qu'il sait encourir une fatwa et risque sa vie. Invité par l'Association l'AGRIF à Nice, il fut très écouté et très apprécié.


- UNE FIN DES TEMPS
De Monseigneur Pierre BOZ
Editions Desclée de Brouwer
47 rue de Charenton 75012 Paris (20e)

Cet ouvrage sous-titré : Fragments d'histoire des chrétiens en Algérie, fait un retour sur les " événements " que nous avons vécus de 1954 à 1962 et plus tard, ce qui s'est déroulé et se déroule encore pour ceux qui osent se proclamer chrétiens en Algérie. L'auteur écrit dans sa préface : " Le temps qui passe, loin d'apporter l'oubli, purifie et simplifie le vécu, le dégage de sa gangue passionnelle pour laisser place à la salutaire nudité des faits, à la réflexion et à la découverte de la relativité, en même temps qu'à la complexité de toutes choses au regard de l'Histoire. "
Si j'admets volontiers que les choses étaient fort complexes, je n'ai nullement l'impression que nous allions vers une purification et une simplification du vécu, bien au contraire. Cet ouvrage tente d'apporter un éclairage sur les motivations de ces hommes d'Eglise qui ont délibérément abandonné leurs ouailles chrétiennes pour soutenir le FLN. Très intéressantes sont les archives que l'auteur dévoile et qui montrent l'implication au plus haut niveau de l'Eglise de France dans cette position. Nous pouvons rapprocher ces documents ce ceux que l'auteur du livre dont je vous parle plus haut sur Khomeyni. L'imbécillité n'est pas l'apanage de quelques uns mais bien de pratiquement tous les acteurs de ce maudit XX° siècle.
Les documents que Monseigneur Boz apporte aussi sur le massacre des Pères Blancs et sur bien d'autres questions sont du plus haut intérêt. Ce livre est à lire avec la plus grande attention.

Geneviève de Ternant
2 décembre 2009

 
 
Lecture 10-2009

Les écrivains algérianistes et leurs modèles
De Pierre DIMECH
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer, 147 rue Bel-Air, B.P. 20047, 28260 Anet
Tel : 04.74.68.24.40 http://www.atelier-folfer.com (18e)

Pierre Dimech a réuni des écrits d'auteurs célèbres ou moins connus qui écrivirent des pages émouvantes, drôles, sarcastiques, caricaturales ou admiratives sur notre Algérie entre 1890 et 1930.
On y retrouvera avec plaisir Paul Achard et Louis Bertrand, Edmond Brua et Albert Camus, Emmanuel Robles, Lucienne Fabre et Louis Lecoq et, bien sûr, Jean Pomier et Robert Randau. D'autres encore que le lecteur découvrira avec bonheur, peut-être étonné de la vitalité de cette culture proprement " Algérienne ", de sa modernité.
Sans doute la curiosité poussera beaucoup à rechercher dans leur bibliothèque ou dans celles des cercles algérianistes ces ouvrages que les épreuves et la vie quotidienne ont éloignés de leur esprit et qui portent leur poids de souvenirs vivants, truculents, à l'image du peuple qui naissait, victime expiatoire de l'I.V.G. gaullienne.
L'avant-propos est de notre éminent ami, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz qui avoue joliment n'avoir pas eu " l'honneur -ni a malchance- d'être né pied-noir " mais il est, depuis longtemps pied-noir d'honneur ! Tant pis pour lui ! Croyait-il nous échapper ? Pas question !
J'ose signaler que j'ai réalisé avec Anne-Marie Briat et Paulette Dechavanne une petite anthologie en deux volumes dans la même veine pour l'U.A.A.L.A. (Union des anciens et anciennes des lycées d'Algérie) sous la présidence de Jean-Louis Siben. Le premier tome comprend des textes sur l'Algérie écrits par des auteurs nés ailleurs et on y retrouve les mêmes écrivains que dans le livre de Pierre Dimech, et quelques autres) et le second tome est consacré à des auteurs nés en Algérie qui parlent de leur terre natale. Ces deux ouvrages très subjectifs, évidemment, ne sont pas commercialisés et seulement réservés aux membres de l'association.
Cette idée était donc dans l'air et nous pouvons remercier Pierre Dimech de lui donner des ailes.
Geneviève de Ternant
31 octobre 2009

 
 
Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes)
Plan de la ville et nomenclature des voies avec notes explicatives

Le Commandant Jean-Jacques Luccioni est notre secrétaire du bureau du Cercle Algérianiste de Nice mais aussi président du Souvenir Français. A ce titre, il a procédé à la réédition d'une plaquette éditée en 1995 et devenue introuvable. Cependant, en quelques années, bien des choses ont changé. Le présent opuscule est donc plus qu'une simple réédition, une vraie mise à jour. Nos compatriotes nombreux dans cette jolie petite ville seront heureux d'y retrouver, parmi peintres, sculpteurs, écrivains et politiques, les noms familiers d'Albert Camus et du Maréchal Juin. Ils se souviendront que celui d'esplanade Edmond Jouhaud fut donné à cette contre-allée où résidait celui qui fut un éminent président des Amitiés Oraniennes : Michel Pittard et où demeure toujours son épouse, notre chère et dévouée amie, Yvette Pittard, qui consacra bien des années au service social de ces Amitiés Oraniennes. On y trouvera aussi le nom d'un enfant de cette ville qui rencontra la mort en Algérie en octobre 1956, à 21 ans et celui bien connu des Oranais du Commandant Cahuzac qui dirigea une clinique dans notre ville. Ainsi allons-nous dans l'histoire des deux rives de la Méditerranée…
Geneviève de Ternant
Octobre 2009

 
 
Note Dillinger 10-09

Notre Algérie
Du sacré à la révolution 1830-1962
De Georges Dillinger
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer B.P. 20047 - 28260 Anet. Tel : 06.74.68.24.40
http://wwwatelier-folfer.com (21e franco)

Le nouveau livre de Georges Dillinger est consacré à l'évolution historique des relations entre la France et l'Algérie sous l'angle de la prégnance puis de la lente disparition du sacré animant les habitants de ces contrées.
Il ne s'agit pas ici des réalisations matérielles des Européens et des autochtones qui sont rappelés évidemment à l'occasion, mais de l'évolution des sentiments religieux dans les différentes communautés. L'auteur rappelle combien la foi et la charité de nombreux prélats et des congrégations religieuses ont été appréciées des indigènes ainsi que les œuvres laïques des civils inspirées par cette foi sous jacente. Il montre comment la République profondément anti cléricale a combattu ce sentiment religieux chrétien. Il cite les paroles bien connues du Père de Foucault mais aussi celles non moins prophétiques de Jules Tournier en 1930 : " Si la France républicaine n'a pas la haute sagesse de patronner ouvertement et pleinement le christianisme dans l'Afrique du Nord, afin d'emmener les populations musulmanes à l'Evangile, il n'est pas nécessaire d'être de la lignée des prophètes pour annoncer que, malgré la somme impressionnante de capitaux qui ont été versés depuis un siècle sur cette terre et les immenses travaux qu'elle y a accomplis, malgré l'instruction qu'elle a distribué largement aux tribus berbères et arabes, malgré un peuplement français plus étendu, elle n'est pas certaine de conserver définitivement les empires chérifiens, tunisiens et algériens. Si politiquement elle dirige ces pays, l'islam demeure le maître de ces pays du Maghreb. Or, la religion est toujours plus forte que la politique et les intérêts matériels. "
Livre fort, sans concession au politiquement correct, l'auteur avoue son pessimisme devant l'abandon de toute valeur sacrée en France et puise sa démonstration aux sources les plus certaines. A lire absolument.
Geneviève de Ternant
13 octobre 2009

 
 
Note de lecture 8-10-09

Le sel des Andalouses
De Maurice Calmein
Edition Atlantis- Geltendorfer Strasse 17 - 86316 Friedberg - Allemagne
Site : www.editionatlantis@t-online.de
Courriel : editionatlantis@t-online.de
Tel : 00498212679831 Fax : 00498212679931 (20 euro)

J'ai été frappée par la photo de couverture, toute de ciel et de mer, symbole des Pieds-Noirs, enfants de deux terres qui n'en ont plus aucune. Perdus dans l'écume de l'eau, du nuage, des jours…
Préfacé par notre ami, Boualem Sansal, le roman que nous présente Maurice Calmein met en scène un homme qui pourrait être le fils de beaucoup d'entre nous : Un enfant de Pied-noir qui n'a prêté ni l'oreille ni le cœur à ce qu'auraient pu lui raconter ses parents, gavé de mensonges et plein de préjugés " politiquement corrects ". Confronté à la réalité dans des circonstances exceptionnelles, il connaitra le pays perdu, abîme et en proie à la haine mais aussi et surtout, à l'amitié et à l'amour. Ce beau roman est l'œuvre d'un oranais qui fut à l'origine du mouvement Algérianiste et l'éditorialiste de cette remarquable revue.
On ne peut qu'être ému par l'amour indéfectible de notre pays natal qui s'exprime dans ce livre et dans la préface pleine de délicatesse de Boualem Sansal.
L'amitié, l'amour sont -ils encore possibles entre nos deux rives, portés par des âmes de bonne volonté ?
Geneviève de Ternant
8 octobre 2009

 
 
Note de lecture

Au pied de la Tour
D'Andrée Montéro
Editions L'Harmattan, 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris

Comme elles sont douées, les femmes, pour la souffrance, pour se donner mille et une raisons, bonnes ou mauvaises, pour passer d'un esclavage à l'autre, psychologique ou physique… Françoise, le personnage scruté par la plume légère et incisive d'Andrée Montéro parlera au cœur de bien des femmes tandis qu'au pied de cette Tour, symbole d'un Paris désiré et craint, d'une France fantasmée, elle enroule ses rêves, ses doutes, ses espoirs et ses craintes, comme une glycine fragile et opiniâtre. Comment exprimer l'indicible ? Comment habiller de mots ce que l'on n'ose même pas se dire, à soi même ?
Refuge dans les souvenirs d'un autrefois qui danse, dans les paysages d'enfance. La nostalgie des vignes, ici Languedociennes, n'est pas loin de celle des vignes de Rio-Salado et je peux m'empêcher d'y retrouver ce charme libératoire de notre nostalgérie. On me pardonnera d'évoquer ce premier livre d'Andrée Montéro qui, avec " L'escalier de Béni-Saf " d'Henriette Georges me semble avoir ouvert le chemin du souvenir à bien des auteurs Français d'Algérie. La petite fille pleine de rêves de Rio-Salado est devenue, au fil du temps une romancière au talent affirmé. Andrée sculpte, dans chacun de ses romans la matière délicate des caractères féminins (et masculins) en butte aux difficultés des couples, à l'impossible solitude. Elle exprime à la fois la tendresse que lui inspirent ses personnages et la nécessité de découvrir leurs failles. De livre en livre, Le Cri retenu, Les Persiennes, Les Vignes Rouges, tous les autres, l'œuvre d'Andrée Montéro témoigne d'une profondeur, une lucidité qui sont la marque même d'un écrivain de classe.
Geneviève de Ternant
4 Septembre 2009

 
 
Note de lecture

1962, l'été du malheur
de Jean-Pax MEFRET
Editions Pygmalion, 87 quai Panhard et Levassor, 75647 Paris, cedex 13 (19e)
Un adolescent de 15 ans plongé dans le chaos des dernières années de l'Algérie Française ; dans Alger des barricades, Alger de l'espoir et des désillusions, Alger du putch, du martyr de Bab-el-Oued, du massacre du 26 mars ; Alger du soleil, de l'enfance auprès d'un père respecté, d'une mère admirable, complice de son fils par force et par amour et tremblant jour et nuit, d'un petit frère aimé, l'adolescent mûri trop vite, courageux à la folie mais organisé, lucide, voyant tout et n'oubliant rien, Jean-Pax au nom de paix !
Tout est dit des interrogatoires musclés, des lieux de détention sordides, des gardiens sadiques, mais aussi des amitiés viriles, des mains tendues, de cet orgueil magnifique et précieux qui s'appelle honneur, définitivement au singulier !
Jean-Pax Méfret est l'auteur de " Jusqu'au bout de l'Algérie Française : Bastien-Thiry " et de " Une sale affaire : Markovic, Marcantoni, Delon, Pompidou et les autres… "
Journaliste depuis 1970, il a été grand reporter puis rédacteur en chef du Figaro Magazine dont il a publié les grands dossiers.
Geneviève de Ternant

 
 
Notes bis 05-09

Cinq sens et un crime :
L'affaire des sports nautiques
De Bertrand CONSTANTIN
Editions du Petit Pavé, B.P.17 Brissac-Quincé, 49320 Saint Jean des Mauvrets.
www.petitpave.fr (18e)
Un roman policier plus humoristique que noir qui se passe dans l'Algérie française, parfumée de grillades, où débarque un commissaire de police francaoui vite naturalisé Pied-noir, par des Philippevillois proches de Musette ! C'est drôle, sympathique et les rebondissements policiers ou amoureux sont pertinents… Mais on n'en dira pas plus : Allez-y voir !
Ce roman écrit par un médecin qui se cache à peine sous ce pseudonyme, est l'œuvre d'un P.N. né en 1950 en Algérie dont il a voulu raconter le quotidien avant qu'il ne sombre dans l'oubli.
Il fut publié en feuilleton dans plusieurs numéros de l'Algérianiste.
Geneviève de Ternant

 
 
Notes de lecture et CD

-Un CD Timbres et Peintres d'Algérie
1830-1962
Réalisé par Roland DAPORTA
4 rue Champs Rochas, 38240 Meylan. (20e)
04.76.90.31.93. - 06.72.73.10.69. Email : roland.daporta@sfr.fr
L'histoire de l'Algérie française à travers les timbres et les œuvres peintes. Les timbres sont le reflet d'événements politiques, historiques souvent tragiques qui ont marqué cette province.
Les œuvres peintes sont reproduites avec l'aimable autorisation de Madame Marion Vidal-Bué dont on a pu apprécier les très beaux livres qu'elle a publiés.
Paysages et personnages typiques de la province perdue se complètent en une nostalgique évocation dans ce CD de 58 minutes.

-Les silences d'Arachné
de Jacques ARENA, Hameau du Puissanton, 38 allée des Albizzias. 06.68.88.04.51.
ape.happy.e@free.fr
Editions TDB 13 rue Saint Honoré, 78000 Versailles. (20e) Tome 1 :Eté
Ce n'est certainement pas un livre facile que nous soumet l'auteur. Dans Alger, Pierre, Diane, Alain, Hector et leurs amis-ennemis, se parlent, se taisent, s'attirent et se déchirent dans l'Hybris inspiré des métamorphoses d'Ovide. Peu à peu, la toile de fond des " événements ", floue, se précise et les protagonistes, entre confidences et non-dits, s'engluent dans l'évidence du destin tissé par l'assourdissant silence d'Arachné.
Geneviève de Ternant
15 mai 2009

 
 
Note de lecture avril 09

EUROPE
De l'irrespect du Décalogue à L'Islam
De Louis Le Fatinat
Edition Godefroy de Bouillon (24e)

Sur l'intervention de notre amie poète, très active au sein de l'ANFANOMA, Lucienne-Grâce Georges-Guitter, l'auteur m'envoie ce livre dont je vais essayer de dire toute l'importance. Louis Le Fatinat s'est donné pour tâche de glorifier la Vérité ce qui est déjà un grand courage dans notre époque de faux-semblants.
Il rend d'abord un hommage respectueux à ses compagnons d'armes de la guerre de 39-45 oeuvrant " pour libérer la France et réhabiliter les principes de la civilisation occidentale dans l'Europe judéo-chrétienne. " (De ceux-ci les combattants d'Afrique du Nord ne sont pas exclus. Mais je me permets de penser qu'il serait bon de rajouter un semblable hommage à tous ceux, civils et militaires, qui se sont opposés à la barbarie, notamment en Algérie.)
L'auteur étudie l'éventuelle compatibilité entre les communautés judéo-chrétiennes et islamiques pour conclure à une parfaite incompatibilité. Mais loin de s'en tenir à des affirmations, il donne les définitions des différents courants de pensée dans les religions étudiées une à une, épluchant les concepts, éclairant l'histoire et s'appuyant sur des exemples concrets et les puissantes analyses des penseurs et des exégètes depuis l'antiquité jusqu'à nos jours et donne, par des tableaux, le nombre de fidèles de chaque religion en France et dans le monde. Il analyse le fonctionnement des institutions françaises et leur impact sur les nations occidentales pour en venir au chapitre brûlant de l'immigration, toujours étudié en France et dans le monde occidental.
Il s'interroge, à la lumière des événements mis en situation, sur la pérennité de la nation, sur l'état d'esprit de ses membres " facteur suprême de l'unité d'un pays ". Bien au-delà d'un simple constat, l'auteur analyse les comportements dictés par la connaissance, les impressions, les sensations, les passions, les émotions, les idées, toute l'activité des cerveaux, leurs localisations dans les aires corticales et n'allez pas croire que tout ce travail soit rébarbatif, pas du tout. La clarté des exposés est parfaite et accessible à tous les lecteurs.
Enfin, l'auteur présente l'actualité nationale et internationale à travers les citations prises dans la presse depuis les années 1979-1980 jusqu'en 2008.
Un tel travail ne peut étonner de la part de Louis Le Fatinat, islamologue, professeur de Psychologie à la Faculté des Sciences qui a séjourné 39 ans en terre d'Islam où il s'est imprégné des différents aspects de la civilisation islamique pour aboutir au triste constat sur l'avenir incertain de notre Union Européenne.
L'auteur est né au Télagh, à Oran et je suis très heureuse de compter parmi nos compatriotes un esprit aussi éminent.
Geneviève de Ternant
25 avril 2009

 
 

Cet ouvrage est consacré à un épisode mal connu de la Guerre d’Algérie : la fusillade du 26 mars 1962 qui fit plus de cinquante morts dans le centre d’Alger et de très nombreux blessés. L’auteur analyse ici les tenants et les aboutissants de cette sombre affaire qui eut des conséquences capitales sur l’issue du conflit en Algérie.


Jean Monneret est Docteur en Histoire. Il a écrit différents ouvrages sur la guerre d’Algérie, notamment "La Phase finale de la guerre d’Algérie" et "Oran, le 5 juillet 1962".

Il s’est spécialisé dans l’étude de ce conflit qui continue à marquer la vie politique des deux pays concernés.


Jean Monneret
Une ténébreuse affaire: la fusillade du 26 mars 1962 à Alger.

 
 
 
Notes de lecture III 02 09

-La Persécution des Chrétiens aujourd'hui dans le monde
De Raphaël DELPARD
Editions Michel Lafon, 7-13 boulevard Paul-Émile Victor, Île de la Jatte, 92521 Neuilly sur Seine Cedex - WWW.michel-lafon.com (20e)

" Sous la Rome antique, les empereurs craignaient les chrétiens et, pour s'en débarrasser, ils les jetaient dans l'arène où les lions les attendaient " Les " martyrs " de cette époque sont les lointains précurseurs des " martyrs " modernes que l'auteur a cherchés et trouvés dans le monde actuel. Cette quête courageuse et périlleuse l'a mené " en terre hostile ". Partout, les chrétiens sont malmenés, torturés, emprisonnés ou tués pour leur amour du Christ. De la Biélorussie à l'Egypte, du Liban à la Palestine, la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Kirghizistan, la Corée du Nord, les Chrétiens lui ont dit leur malheur, leur vie de sous hommes qui leur est imposée, et peut-être le pire, le viol comme arme de guerre. Et l'Algérie ! Un chapitre lui est consacré qui nous rappelle douloureusement les années terribles vécues là-bas, les années de plomb qui suivirent notre exil, la situation qui est faite actuellement à ceux qui osent déclarer leur foi ; J'y suis, naturellement particulièrement sensible et j'ai aimé les références à notre cher Véritas, au travail constant et précis de notre ami, le Docteur Catin, aussi à celui de Jean-Marc Lopez. Il est heureux que nos témoignages, mis sous le boisseau par les média aux ordres, soient repris par un journaliste dont l'intégrité ne peut être mise en doute, un écrivain de talent et de cœur. Il ne se contente pas d'un triste constat, il explique et donne des pistes pour secourir, aider et crier si fort que nos voix, la sienne et la notre ne soient plus étouffées. Mais pourquoi les chrétiens font-ils si peur, aujourd'hui ?

-Nous pouvons nous dépolluer !
De Gilles-Eric SERALINI
Editions Josette Lyon, 19 rue Saint Séverin, 75005 Paris (19e)

" Je suis optimiste et amoureux de la pulpe de la vie " L'auteur s'est depuis longtemps rendu compte que " les polluants pouvaient contaminer toutes les formes de vie " Or, ce livre " apporte les preuves que nous pouvons nous dépolluer, tant au niveau de nos organismes avec de nouveaux types de médicaments pour nous détoxifier, que de notre société ". Non, ce n'est pas un gourou qui vous chante un nouvel éden, ce n'est pas un charlatan venu de quelque œuvre au noir ! C'est un scientifique de haut niveau, professeur des universités et chercheur, spécialiste dans l'étude des polluants sur la santé, expert des OGM alimentaires. On a pu le voir dans quelques trop rares émissions à la télé, honnête, pugnace, démontrant l'évidence que les nuages du fric cherchent à cacher. Le professeur Séralini est originaire de notre Algérie mais a fait ses études à Nice. Il a publié de nombreux ouvrages couronnés par des prix prestigieux dont " Après nous le déluge " en collaboration avec Jean-Marie Pelt. Il est aussi poète et fut même quelques temps président de l'Association qui m'est chère : Art et Poésie sur la Côte d'Azur. Mais ne sait-on pas depuis longtemps que les poètes capturent l'intuition que les savants prouveront ?

 
 
Note de lecture 02 I

Le face-à-face islam-chrétienté
De Claude SICARD
Editions François-Xavier de Guibert 3 rue Jean-François Gerbillon 75006 Paris
www.fxdeguibert.com (27 €)

Voici un ouvrage considérable. L'histoire des mondes, l'occidental et l'islamique est retracée sur 13 siècles. Si nous avons tous une idée plus ou moins précise des événements qui suivirent l'établissement de l'islam et sa course victorieuse en Europe balkanique comme au Maghreb, en Espagne et en France, jusqu'à Poitiers, si nous avons un plus ou moins vague vernis d'érudition concernant les Croisades (qui découlèrent des événements précédents et non l'inverse), nous attacherons un très grand intérêt à cette Histoire resituée, ainsi débarrassée des mille à priori d'un enseignement fragmentaire ou orienté. L'auteur, spécialiste des problèmes d'économie du développement a une connaissance concrète et approfondie du monde musulman. C'est donc en partant du passé qu'il montre jusqu'à nos jours la continuité des affrontements entre la civilisation occidentale où l'homme " sorti de religion ", se donne ses propres lois et la civilisation orientale, musulmane, où les lois, dictées par Dieu à Mahomet, sont intangibles.
Il montre comment, au fil des temps, les cordons sanitaires érigés maladroitement par l'occident se sont dilacérés, sous les coups des idéologies, des illusions et surtout de l'incapacité chronique des occidentaux à comprendre l'islam.
La seconde partie de ce livre fascinant expose les politiques occidentales qui, pour préserver leurs approvisionnements en pétrole, ont concédé des avantages exorbitants aux pays musulmans, dans l'illusion tenace que le progrès matériel infléchirait les mentalités de leurs populations. Le comble est donné par la DEA (Dialogue Euro-Arabe) qui illustre l'incapacité des occidentaux à comprendre la façon de réfléchir, de penser, de sentir des musulmans. Quant à l'actuelle situation de l'Europe où vivent environ 30 millions de musulmans, la possibilité d'un futur qui chante semble bien compromise pour le malheur de tous, hélas !

Geneviève de Ternant
Février 2009

 
 
 
Daniel Tremblay. Une jeunesse à la guerre d’Algérie.

Préface du docteur Barthes. Edit. Baudelaire, 2008, 234 pages dont 27 de photos, 17 €.
Sergent appelé, l’auteur relate les neuf mois qu’il a passé au 2/10° RAC à El Affroun, en 1957. Après un passage au camp Sainte Marthe à Marseille, dont l’ambiance pourrie est connue de ceux qui transitent vers l’Afrique, il découvre l’Algérie, dont il retrace la géographie et l’histoire. Il estime que la France fait tout pour le bien des populations… El Affroun, avec son maire, son instituteur, son curé, c’est un village français en plus beau.
Son emploi de secrétaire du bataillon ne l’empêche pas d’être chef de poste et de réprimander une sentinelle endormie. Dans le mois de son arrivée, il participe à trois opérations meurtrières, et échappe à deux attentats à la grenade. Dans le secteur de Blida au pied de l’atlas tellien, les rebelles se sont renforcés et sont très actifs en 1957. Daniel perd deux amis, René et Mohamed. Témoin de familles massacrées, il a entendu parler une seule fois de la torture, exploitée médiatiquement par les porteurs de valises coupables de trahison, et que l’on peut expliquer quand il s’agit de sauver des vies innocentes. Très humain, son chef de bataillon la refuse.
Il publie de nombreux documents, tracts, notes de service, ordres d’opérations, bulletins de renseignement, PV d’interrogatoire, liste de punitions. Le rapport sur le moral de novembre 1957 fait état du déficit en cadres, des progrès réalisés dans la construction des cantonnements et dans l’esprit de corps : l’aspiration à la quille n’exclut pas un très bon état d’esprit et le moral excellent de la troupe…A la longue, chaque soldat prenait conscience du danger et devenait plus observateur et plus discipliné.
Les lettres de sa fiancée, et une permission de 21 jours pour son mariage confortent son moral et lui permettent de supporter les horreurs de la guerre. Revenu dans son village, il a tourné la page, il souhaite la réconciliation, mais déplore que l’Algérie s’enfonce dans les drames et tragédies.
Ce témoignage réconfortant confirme la disponibilité des jeunes Français, constatée par tous les cadres et mise à mal par beaucoup de ceux qui ne l’ont pas vécue. Le docteur Barthes, spécialiste des trauma tismes de guerre et président des médecins anciens combattants, confirme que Daniel Trembay a su passer… des émotions, du dégoût… à un récit linéaire, où les combattants retrouveront leurs propres images.
Maurice Faivre, le 2 février 2009.

 
 
Notes de lecture décembre 2008

-De la Côte Turquoise à la Côte d'Azur
de Jocelyne MAS
677 Avenue Maréchal Juin 06250 Mougins

En commençant ce livre j'ai eu l'impression d'un ouvrage de souvenirs et d'anecdotes léger ; une bulle de savon charmante et irisée. Mais j'ai poursuivi ma lecture. Et non, ce livre n'est pas léger, la bulle a éclaté en larmes. Il est porteur de toutes nos peines, de toutes nos désillusions, de nos espoirs déçus, mais aussi d'autres espoirs dans la solidité des liens familiaux et des fidélités. Dans une langue simple et touchante, notre compatriote algéroise, à travers les yeux innocents d'une fillette, évoque son enfance protégée puis déchirée et son retour, vingt après sur les lieux de cette enfance pour les trouver quasi déserts, dévastés, en proie à la misère dans cette Algérie meurtrie.

-Vérités pour l'Histoire - Attaques et contre-attaques
du Docteur Jean-Claude PEREZ
Editions DUALPHA . B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex. Tel : 01.42.17.00.48 - (39e)
info@dualpha.com

Ce quatrième livre est une somme que tout historien, tout curieux, doit absolument lire ; que toute famille d'Algérie doit posséder et transmette. Car on y découvre la réflexion la plus élaborée sur l'origine, le déroulement, la fin de l'Algérie française mais aussi la prédiction de l'inéluctable conséquence pour la France, pour l'Europe, pour le monde.
Il ne suffit pas d'avoir lu beaucoup de livres sur la question, et de savants traités, il convient d'accompagner l'auteur dans les conclusions provisoires puis définitives de sa quête de vérité. Il est loisible de n'y pas adhérer, il n'est pas honnête de discuter des sources et de leurs corrélations.
Certes, le docteur Pérez revendique son action à la tête de l'O.A.S. mais il explique pourquoi et comment il a donné sa vie et son âme à ce combat de la dernière chance. Jamais plaidoyer pro domo, non, plaidoyer pour la France, pour ces pieds-noirs, ses frères, avec leurs qualités et leurs défauts, ces " Français d'Algérie, aveuglés par leur amour de la France (dixit De Gaulle) et contre ses ennemis multiples " aveuglés par leur haine de la France " (toujours De Gaulle dixit). Mais non, on ne peut être d'accord avec ce dernier point : Les ennemis de la France à l'œuvre en Algérie hier, en France et dans le monde aujourd'hui, ne sont pas aveugles du tout. Ils sont parfaitement conscients de leur abominable combat et pleinement satisfaits de leurs complices de toujours, les idiots utiles…
Ce maître livre vient après " L'islamisme dans la guerre d'Algérie ", " Le sang d'Algérie ", " Debout dans ma mémoire " et " Vérités tentaculaires sur l'O.A.S. et la guerre d'Algérie I ",
et cet ouvrage : " Attaques et contre-attaques ; Vérités tentaculaires sur l'O.A.S. et la guerre d'Algérie II " tous sont édités chez le même éditeur, DUALPHA, où ils doivent être commandés.
Geneviève de Ternant
Décembre 2008

 
 
Note de lecture 4 - 16-12-08

L'OAS et ses appuis internationaux
De Jean-Bernard RAMON
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer B.P. 20047 - 28260 Anet (18e)
http://www.atelier-folfer.com 06.74.68.24.40
Au fil de nombreux ouvrages sur la fin de l'Algérie française et l'OAS, sont parfois évoquées telles ou telles accointances avec des personnalités étrangères ou même des responsables politiques, mais jamais n'avait été tenté, à ma connaissance, un rappel exhaustif de l'ensemble de ces rapports, des tentatives avortées, des complicités officielles ou occultes. Dans cet ouvrage, judicieusement sous titré : " Alliés, influences et manipulations extérieures ", l'auteur analyse ces rapports avec l'Espagne, le Portugal, l'Italie, Israël, les Etats-Unis, la Belgique, l'Allemagne ; il expose l'évolution des réactions de ces pays, de leurs dirigeants, des sympathisants, au fur et à mesure que, sous l'impulsion gaullienne, se désagrègent les possibilités de succès de cette réaction légitime et désespérée que fut l'OAS. Il analyse lucidement les espoirs démesurés et les drames qui en découlèrent… et en découlent encore, comme le montrent les écrits de Jean-Claude Pérez que je vous ai recommandés. Jean-Bernard Ramon détruit la légende noire qui diabolise l'OAS et ramène son action à ses proportions réelles, déjà fort importantes, eut égard au peu de moyens dont elle disposait et au petit nombre d'hommes armés engagés dans la lutte. Cependant, il convient, comme il est dit aussi, de concevoir que ces courageux étaient soutenus par l'ensemble des Pieds-noirs pour assurer nourriture, logements, caches etc… et aide au départ quand tout fut perdu. Il convient aussi de ramener à de justes proportions ce qu'on a appelé " la terre brûlée ". Au-delà de quelques destructions spectaculaires : cuves du port d'Oran, bibliothèque de la Fac d'Alger et quelques autres, et aussi des initiatives personnelles mais limitées, les Pieds-noirs laissèrent derrière eux un pays en bon état de marche… que les nouveaux maîtres saccagèrent rapidement. C'est eux qui ont ruiné l'Algérie indépendante et non l'OAS.
Geneviève de Ternant
16 décembre 2008

 
Notes de lecture 3

Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?
De Daniel LEFEUVRE et Michel RENARD
Collection Larousse/ à dire vrai (9,90e)
" La nation existe objectivement, c'est un patrimoine déjà là qui accueille le sujet à la naissance ou à son arrivée. " affirment les auteurs et citent Pierre Milza : " le respect des cultures ne signifie pas qu'on doive laisser à chaque groupe le soin de régler ses affaires hors des règles de la République. " Ils citent aussi le point de vue opposé de Suzanne Citron, professeur à l'Université Paris XIII (Villetaneuse) qui souhaite construire " une francité nouvelle, plurielle, métissée, généreuse " pour conclure que cette " histoire éclatée " n'a guère construite cette France là mais que " bien des faits divers, quelques uns tragiques, montrent que ni la fraternité ni la " tolérance " n'en sortent renforcées. " Au cours de ma lecture de ce livre, j'ai souligné nombre de passages dont j'aurai voulu vous faire part. C'est hélas, impossible dans le cadre étroit de cette recension, mais il est important de montrer que les auteurs en donnant la parole à des écrivains, des poètes, des historiens de tous bords, confirment combien la nation française, l'identité nationale ont résisté et résistent encore à la démolition systématique dont elles furent et sont encore l'objet. Un livre qu'il faut lire et faire connaître afin de disposer d'arguments solides dans les attaques subies et les controverses qui nous sont imposées. Jean Sévillia commente : " Sur un sujet qui fâche, un petit livre clair, signé par deux auteurs qui n'ont pas peur de leur ombre. "
Daniel Lefeuvre est professeur d'histoire contemporaine à Paris Saint Denis et l'auteur de " Pour en finir avec la repentance coloniale ". Michel Renard est professeur d'histoire au Lycée de Saint Chamond (Loire) et co auteur d' " Histoire de l'Islam et des Musulmans en France ".

 
 
Notes de lecture 09/ 2008

Sept ans de guerre en Algérie
De Jean RUIZ
Geste éditions, 11 rue Norman-Borlaug 79260 La Crèche
05.49.08.37.22 www.gestedition.com
L'auteur raconte l'histoire peu connue des Groupes mobiles de sécurité créés dans le bled algérien le 24 janvier 1955 par Roger Léonard, Gouverneur général de l'Algérie pour venir en aide aux populations rurales défavorisées. Ils étaient d'ailleurs au début dénommé : Groupes mobiles de police rurale. Ils changent de nom le 1er avril 1958 par arrêté du Gouverneur général de l'Algérie, Robert Lacoste. On se souvient que ces deux gouverneurs étaient des socialistes.
Né à Sidi-Bel-Abbès le 4 mars 1933, Jean Ruiz est le 12° enfant d'une famille modeste dont 7 survivront. Les parents sont d'origine espagnole. L'enfance se passe à Méchéria et les Hauts Plateaux restent dans le souvenir de l'auteur comme la terre de liberté et de bonheur. Jean Ruiz nous conte son existence et ses combats pour s'élever dans la hiérarchie militaire sans diplômes et sans appuis. Les années de guerre en Kabylie sont une épopée pleine de courage et d'abnégation pour les hommes … et leurs épouses !
La seconde partie se situe en métropole après l'exil et se sont les malentendus, les vexations stupides et la place qu'il faut se faire dans un environnement hostile ou simplement incrédule. A l'heure de la retraite, Jean Ruiz nous livre un témoignage précis où la nostalgie se colore d'espoir pour que les enfants vivent mieux mais qu'ils sachent et n'oublient pas.


Geneviève de Ternant
7 septembre 2008

 
 
 
 
Notes de lecture, juillet 08

-L'accord secret de Baden-Baden
d'Henri-Christian GIRAUD
Editions du Rocher- document (23e)
Le sous-titre : " Comment De Gaulle et les soviétiques ont mis fin à mai 68 ", donne le fil rouge de cet ouvrage. Au jour le jour, parfois heure par heure, l'auteur trace le récit des journées de mai 68 dont, quarante ans après, les télévisions et les journaux nous abreuvent, mais, ni les uns ni les autres n'ont abordé le vrai sujet, celui que Henri-Christian Giraud dévoile : La collusion du chef de l'Etat français avec l'URSS qui tient à ce que De gaulle demeure en place ; Jamais ils n'auront si docile instrument car leur collaboration n'est pas récente, elle date, au moins de la visite à Londres de De Gaulle à l'ambassadeur soviétique en 1941.
Replacés dans la chronologie des événements de l'époque et en particulier de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les chars soviétiques, tout s'enchaîne sans difficulté et les discours à double sens du plus grand falsificateur sont destinés à donner le change à un peuple français et à des gaullistes aveugles volontaires. Ils le sont encore et leurs descendants aussi.
Ce livre et ceux qui l'ont précédés : " De Gaulle et les communistes " tomes I et II sont des ouvrages de référence pour comprendre le monde de toute la deuxième moitié du XX° siècle et l'héritage délétère qu'il nous a légué et dont notre pays se meurt.

-Le village de l'Allemand
Ou le journal des frères Schiller de Boualem SANSAL
Gallimard (17°)

 

Se découvrir un jour fils d'un bourreau ? Comment vivre une telle découverte ? Comment ne pas se sentir coupable de vivre issu d'un tel père qui donna la mort scientifiquement ? Ce roman terrible place le lecteur au cœur du dilemme : pour survivre faut-il donc ignorer ? Les parents sont souvent experts en l'art de ne pas dire. Les secrets trop lourds, quel masochisme pousse l'aîné des frères à vouloir tout savoir tout suivre, pas à pas de l'itinéraire de mort d'un père qu'il croyait connaître et pouvoir admirer ? Quel instinct de vie pousse le plus jeune à témoigner par son journal, à vouloir sauver " La Cité " de la peste verte qui vaut bien la noire ?
Le fulgurant roman de Boualem Sansal ose poser toutes les questions, esquisser quelques réponses… Il a reçu le Grand Prix RTL Lire 2008, le Grand Prix SGDL du Roman et le Prix VERITAS lui sera remis lors du Congrès du 20 septembre à Nice.
On n'oubliera pas Rachel et Malrich, on retrouvera l'auteur sans fard du " Serment des Barbares " et l'homme en colère de " Poste restante : Alger " avec un plaisir sans cesse renouvelé. Boualem Sansal est un immense écrivain, doublé d'un homme de cœur.

Geneviève de Ternant

 
 
 
Notes de lecture, juin 08

-Témoin d'un siècle
de Michel FOÄCHE
Editions Dualpha B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex (41e)
Tel : 01.42.17.00.48 info@dualpha.com
Ce gros livre de 600 pages est le témoignage sincère et mesuré d'un humaniste qui n'a pas oublié ses humanités. Professeur de français et de latin, il commence et termine sa vie professionnelle en France métropolitaine mais consacre de longues et belles années à l'enseignement en Algérie où il épouse une Oranaise, issue d'une famille de commerçants connus : Les Ardiot. Il deviendra censeur puis proviseur dans divers établissements et je vous recommande tout particulièrement les pages consacrées au Lycée de Sidi-Bel-Abbès dans les années 1961 et 1962, jusqu'au " grand chambardement " !
Au fil des pages, les Oranais rencontreront des figures connues et des noms évocateurs : C'est une plongée dans nos souvenirs qui fixe des dates, des événements…
La préface de Jean-Pierre Rondeau, président de l'association des anciens élèves du Lycée Lamoricière est un bel hommage à ce " Pied-Noir d'Honneur ", président d'honneur de cette association que tous connaissent sous son sigle : " ALLO " ! Un siècle de souvenirs, ça ne se refuse pas !

-Albert Camus, ou l'Espagne exaltée
de Javier FIGUERO
Traduit de l'Espagnol par Marie-Hélène CARBONEL
Editions Essai- Autres temps (18e)
Jamais l'hispanité de Camus ne fut mieux analysée que dans ce livre qui complète heureusement tant d'œuvres de biographie ou d'exégèse sur cet auteur dont on ne cesse de découvrir, au fil du temps, la modernité et la profondeur. Hispanité ? Oui, par la mère, née Sintès, dans ce foyer espagnol qu'était Bab-el-Oued, cette femme, illettrée, effacée, presque muette, si peu douée pour témoigner compréhension et tendresse, oui, aussi, par la grand'mère Sintès, autoritaire et dure, vraie colonne vertébrale de ce foyer en déshérence depuis la mort du père, tué sur le front de la guerre de 14, et qui ne laissait que son nom, français ! Hispanité revendiquée comme un exorcisme pour " la honte d'avoir eu honte " d'être à demi espagnol. Mais surtout, ce livre donne les clefs de l'engagement constant, affirmé, efficace de Camus pour la cause des républicains espagnols conte le franquisme. Il démontre son attachement à nombre des compagnons de route communistes français et espagnols alors que bien des biographes n'insistent que sur le fait qu'il fut communiste puis qu'il ne le fût plus…
Engagement pour un idéal dont il savait l'utopie mais qu'il ne reniait pas et plus encore, engagement contre la misère " parce qu'il l'avait connue. "
" Tout comme il fut un Espagnol discret, il se montra un communiste discret " dit Javier Figuero, et, plus loin : " N'ayant pas encore la reconnaissance officielle dont jouissaient Nizan, Eluard, Tzara ou Aragon, notre auteur saignait comme ses grands camarades pour la patrie blessée de ses ancêtres. "
Une anecdote me revient à l'esprit à propos de ce qu'écrit Javier Figuero au sujet de Paul Bellat, auteur des " Heures héroïques ", assimilées à une " propagande fasciste ". Paul Bellat, issu d'une vieille famille de Sidi-Bel-Abbès, où il habitait " Le Rocher ", était chargé de l'attribution des bourses universitaires au Gouvernement Général à Alger. C'est lui que vint solliciter Camus. Persuadé de la valeur du jeune homme, Paul Bellat signa son accord aussitôt ; mais alors Camus lui demanda d'accorder également une bourse à un ami arabe méritant. Ce qui fut fait. Cet ami arabe se nommait Aït Ahmed qui s'illustra dans le FLN comme on sait. J'ajoute que, sincèrement ému par la misère de Camus qui lui raconta, à cette occasion, que sa mère subsistait par des travaux de couture, Madame Bellat offrit à cette digne femme une machine à coudre qui lui permit une vie un peu meilleure. Ceci me fut conté directement par Paul Bellat lui-même, que j'ai bien connu comme poète. On me pardonnera, je l'espère, cette parenthèse dans une recension d'un livre important qui apporte un éclairage particulier et bienvenu sur notre Prix Nobel de littérature algérois. Livre qui souligne les trois épines au cœur de l'homme : la misère, la maladie et l'exil, transcendés par la gloire païenne du soleil et de la mer, car " il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre. "

 
 
Notes de lecture Mai 2008

-La guerre d'Algérie en trente-cinq questions.
De Jean MONNERET
Editions l'Harmattan 5/7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris (16e)
Ou chez l'auteur : 26 rue Danton, 94270 Le Kremlin-Bicêtre. 01.46.70.75.41.
Le principe de la question-réponse permet une définition claire des événements évoqués. La concision n'épuise pas l'attention souvent limitée du lecteur. L'auteur s'en tient aux archives accessibles. Et ne recourt qu'en de très rares (trop) occasions à des témoignages. Les documents sont croisés dans le souci de la meilleure approche, mais l'auteur ne cache pas ses doutes. Beaucoup de secrets, d'Etat ou pas, restent à découvrir. Le seront-ils jamais ?


-D'une rive, l'autre ; chroniques oranaises
de Marie-Hélène CARBONEL
Editions du Compas WWW.editionsducompas.com (19e)
Ou chez l'auteur : " L'Arcadia " 126 Bd Napoléon III 06200 Nice 04.93.83.13.57.
Quel tempérament chez ces femmes espagnoles, soumises en apparence et profondément rebelles ! Si les deux jeunes gens venus d'Espagne en pionniers dés avant l'arrivée des Français en Oranie ne manquent ni d'ardeur au travail ni de cette volonté farouche qui forge les réussites, ce sont ensuite surtout des portraits de femmes ciselés dans la chair que trace l'auteur. On n'oubliera pas l'atroce histoire de Maria et les chats ! Puis, au fil de cinq générations, l'auteur nous conte une saga de joies et de peines hélas abouties dans l'exil et le naufrage de l'Algérie Française que tous croyaient éternelle parce que fraternelle… Sensuelle, tendre, émouvante, farouche, c'est le portrait gravé au burin de notre terre tant aimée et de ses habitants aux diverses origines qui étaient en train de forger un peuple. Ethnocide ?


-Federico Garcia Lorca, poète de la ligne
Editions du Compas (35e)
Traduite par Marie-Hélène Carbonel, voici la conférence donnée par le poète grenadin : " Sketch sur la Nouvelle peinture ", au centre Artistique de Grenade. Mais c'est aussi un aspect peu connu de son œuvre, ses dessins et peintures qu'il exposa " en dilettante et presque par plaisanterie " à Grenade en 1917. Ce sont ces dessins " humanissimes " que cet ouvrage reproduit, soulignés par des extraits de l'œuvre poétique judicieusement choisis par M.H. Carbonel. Un beau livre à offrir ou à s'offrir, pour le plaisir.

Geneviève de Ternant

 
 
 
 
D'une rive, l'autre ; chroniques oranaises
de Marie-Hélène CARBONEL
Editions du Compas WWW.editionsducompas.com (19e)
Ou chez l'auteur : " L'Arcadia " 126 Bd Napoléon III 06200 Nice 04.93.83.13.57.
Quel tempérament chez ces femmes espagnoles, soumises en apparence et profondément rebelles ! Si les deux jeunes gens venus d'Espagne en pionniers dés avant l'arrivée des Français en Oranie ne manquent ni d'ardeur au travail ni de cette volonté farouche qui forge les réussites, ce sont ensuite surtout des portraits de femmes ciselés dans la chair que trace l'auteur. On n'oubliera pas l'atroce histoire de Maria et les chats ! Puis, au fil de cinq générations, l'auteur nous conte une saga de joies et de peines hélas abouties dans l'exil et le naufrage de l'Algérie Française que tous croyaient éternelle parce que fraternelle… Sensuelle, tendre, émouvante, farouche, c'est le portrait gravé au burin de notre terre tant aimée et de ses habitants aux diverses origines qui étaient en train de forger un peuple. Ethnocide ?
 
 
Notes de lecture avril 2008

Le Meurtre des départements français d'Algérie
De Georges DILLINGER
Collection Xénophon -Atelier Fol'fer, 11 rue des Récollets 75010 Paris
06.74.68.24.40. FAX : 09.55.29.51.34.
Dans ces chroniques, l'auteur évoque les événements qui ont jalonné l'agonie de l'Algérie française dont le sursaut patriotique du 13 mai 1958 fut capté par les comploteurs gaullistes, favorisant ainsi le seul putsch de notre histoire contemporaine : celui de De Gaulle.

La dernière partie montre les terribles séquelles actuelles de cette mutilation de notre territoire national, séquelles que les Français commencent à entre voir malheureusement bien tard, et sans doute trop tard. L'auteur est un éminent géologue, professeur de l'enseignement supérieur dont nos amis connaissent l'œuvre littéraire toute dédiée à la proclamation de la vérité historique, bien éloignée des hystéries anti-colonialistes qui inoculent le venin mortel de la haine de soi et la culpabilisation insensée. Les écrits de Georges Dillinger sont des anti-inflammatoires destinés à restaurer les défenses immunitaires de notre pays malade.

Le livre est préfacé par André Rossfelder qui mit sa plume au service de cette même vérité dans son livre admirable : " Le XI° commandement . Il souligne l'urgence du devoir de témoigner puisque nous sommes l'ultime génération à pouvoir le faire. C'est ce que nous sommes quelques uns à faire obstinément, à " Véritas " qui donna son prix à Georges Dillinger en 1996, et au Cercle Algérianiste dont il remporta le Grand Prix en 2003.

Lisez et faite lire ces chroniques lucides et implacables.
Geneviève de Ternant
18 avril 2008

 
 
Note de lecture mars 2008
Un zouave, Place Pigalle.
De Georges Clément Collection Xénophon- Atelier Fol'fer, 11 rue des Récollet 75010 Paris
06.74.68.24.40. Fax : 09.55.29.51.34.

" Destins croisés, Oran, Varsovie, Paris ", c'est le sous titre de ce roman qui mêle les destinées de gens que l'Histoire s'est plue à broyer, de gens qui n'auraient jamais du se rencontrer en ce XIX° siècle fertile en rebondissements politiques et en affrontements philosophiques meurtriers.
Le soir tombe sur Oran, un vieil homme va s'éteindre. Il est né en 1853 dans cette Pologne dépecée où se lève l'espoir d'une indépendance sous l'égide de Napoléon III. Espoir déçu, fuite de l'adolescent vers Paris où la vie est dure et les utopies vivaces. Jusqu'à l'abomination de la guerre civile et de la Commune.
A Oran, un enfant espagnol grandit, devient patron pêcheur, se fait une vie de labeur et d'amour. Mais la guerre est là qui lui commande de devenir Français de s'engager pour cette France que, de loin, il idéalise. Le Polonais de Paris et le pécheur d'Oran s'affrontent puis s'unissent : destins étranges qui illustrent la diversité des ethnies oranaises. Deux femmes sont les cariatides virtuelles des deux mondes inconciliables qui se battent à Paris, deux caractères ciselés par le romancier, deux êtres de feu que l'histoire consume.
A travers une histoire terrible et forte, où les personnages de fiction côtoient les personnages réels de cette période clef dans l'histoire de la France et de son appendice, notre petite patrie, l'Algérie et surtout Oran, l'auteur développe une tapisserie somptueuse et sanglante, digne d'Autant en emporte le vent. Georges clément, né à Oran en 1944, poète de grand talent dont je vous ai souvent entretenus, brosse une saga dont les personnages nous deviennent familiers, et que nous souhaitons retrouver dans des œuvres ultérieures.
Geneviève de Ternant

 
 
Note de lecture février 2008

Passager du Léthé…
De Robert-Charles PUIG
Editions Thélés, 11 rue Martel, 75010 Paris- ou en librairie, ou chez l'auteur :
81 Route de Saint Pierre de Féric 06000 Nice. Tel : 06.63.28.68.69. (17, 90e)

Il a passé le fleuve où se noie la mémoire. Il a couru sa vie avec cette ombre et ses cauchemars. Il tente l'opération de la dernière chance en même temps qu'il s'offre à la NASA, à la conquête de Mars. C'est cet étrange itinéraire que le narrateur évoque afin de ressusciter son enfance algéroise, ses espoirs et sa guerre parmi les combattants désespérés d'une Algérie Française bafouée, larguée, parmi ceux qui sont morts pour une terre abandonnée. Il évoque aussi son passé en Afrique Noire et la corruption, la veulerie équitablement partagée entre Blancs et Noirs. Ces souvenirs se mêlent à des phantasmes érotiques qui ne permettent pas de mettre ce livre entre des mains innocentes. Trop ? Oui, sans doute. Mais après tout, c'est un roman. Cela peut rebuter, ou attirer, c'est selon… L'important n'est pas là, mais dans ce que l'on sent de culpabilité dans celui qui est sorti vivant de l'enfer. Pourquoi eux sont morts ? Pourquoi pas moi ? Ce sentiment tapi au fond de chacun de nous et qui nous pousse à témoigner, témoigner sans trêve… Je croyais, naïve que je suis, que nous avions exploré toutes les voies pour faire entendre la vérité de nos drames. Eh ! Non ! Nul d'entre nous n'avait pensé au témoignage historico-érotique… Voila qui est fait !

Geneviève de Ternant

 
 

Un livre TRÈS IMPORTANT qui vient d'être réédité cet été, après une mise a la cave depuis 1944 ...
Son auteur, l'un des premiers a avoir rejoint DG à Londres, a pu observer de très près les magouilles et dérives incroyables des milieux gaullistes infiltrés par la Cagoule... Il n'a pas hésité a dénoncer le FASCISME et les méthodes de GESTAPO des gaullistes, ce qui lui a valu le bannissement et l'exil aux USA des 1945, après avoir été accusé de "trahison" (?).
Il n'est jamais retourné en France ... Quand on lit ce texte, on a l'impression qu'a cette époque, tout était déjà joué. Ce qui s'est passé pour nous après 1958 en Algérie n'était que la continuation logique de ce qui avait commencé a Londres puis a Alger de 1940 a 45.
D.G. y est décrit comme un dictateur mégalomane, dévoré d'orgueil et d'ambition, totalement sous l'influence de ses "Compagnons" cagoulards et ne reculant devant aucun meurtre, aucune intrigue ... Quant a la "doctrine gaulliste", elle est analysée comme une forme nouvelle de fascisme ...!
VERITAS va présenter ce livre dans sa prochaine Lettre.

Nicole GUIRAUD

 
 
 
 
Notes de lecture décembre 2007

-Une autre histoire de l'OAS
de Pierre Descaves
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders
(Atelier Fol'fer, 11 rue des Récollets 75010 Paris. (20e) 06.74.68.24.40)
Judicieusement sous titré : " Topologie d'une désinformation ", l'ouvrage s'insère dans une collection résolument politiquement incorrecte ; je vous avais parlé, il y a peu du livre de Pierre Dimech : " La désinformation autour de la culture des pieds-noirs " ; tous les autres livres sont aussi à méditer.
En l'occurrence, l'auteur ne vise pas à donner une étude exhaustive, jour après jour de l'action de l'OAS dans les derniers mois de l'Algérie Française mais à rappeler avec précision les circonstances de la naissance de la résistance à l'abandon, de la mise en place d'une structure secrète, donc forcément éclatée qui a tenté de s'opposer à la mégalomanie d'un dictateur nommé De Gaulle, structure qui a essayé de protéger des milliers de civils et qui a effectivement permis, malgré des moyens dérisoires et le matraquage réel des barbouzes et autres gendarmes rouges et celui, virtuel, des média aux ordres, oui, qui a permis à une grande partie des Européens d'Algérie de quitter leur terre avant d'être égorgés.
Plus encore, Pierre Descaves dont on connaît les engagements courageux donne les noms des hommes entrés dans ce combat, ces officiers, ces soldats, ces civils qu'on a traîné dans la boue et devant les tribunaux et pour quatre d'entre eux devant le peloton d'exécution. Il précise pour chacun ses titres et décorations gagnées au champ d'honneur. Il est particulièrement saisissant de comparer les carrières militaires glorieuses et les parcours sans taches de ces hommes là à ceux des " à plat-ventre " qui les ont jugés et condamnés.
Pierre Descaves dont " le père fut assassiné d'une balle dans le dos par un de ces braves chers à De Gaulle " peut parler en connaissance de cause, car lui, comme ceux qu'il admire, " a mis sa peau au bout de son fusil ".
L'auteur souligne son estime pour mes amis très chers, Jean-Claude Pérez et Joseph Hatab Pacha, ce qui me va droit au cœur.
Livre de rage, roboratif, bien informé, bien écrit, livre utile, indispensable même. A consommer sans modération.

-Le regard vide
de Jean-François Mattéi
Editions Flammarion (20e)
Pour ceux qui ne craignent pas une lecture puissante, investigatrice, imprégnée de culture grecque, romaine, judéo-chrétienne, je recommande vivement cet ouvrage qui fait suite à des livres importants : " La Barbarie intérieure " (Quadrige 2004), " De l'Indignation " (La Table Ronde 2005), " L'Enigme de la pensée " (Les paradigmes 2006).
Jean-François Mattéi, notre compatriote, est membre de l'institut universitaire de France, professeur émérite de philosophie à l'université de Nice-Sophia Antipolis et à l'institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.
L'auteur se désespère de voir une modernité molle applaudie dans les cercles élitistes alors que la vraie culture n'est même plus enseignée à nos jeunes. L'épilogue est poignant : " Je regarde au moment où j'écris ce texte une eau-forte de Goya gravée entre 1810 et 1820 (…) intitulée " Los Desastres de la Guerra " (…) dont la soixante-dixième gravure " no saben el camino " représente une procession d'hommes " à la tête baissée ou les yeux vides "… Hélas ! Savons-nous encore le chemin pour l'enseigner à nos enfants ? Comme les aveugles du tableau, comme les aveugles de Baudelaire, le monde chemine, enchaîné… Pourtant j'aime la phrase qui clôt le livre : " L'Europe ne sera fidèle à elle-même que si elle réussit à accorder sa nostalgie d'un temps perdu au désir du temps retrouvé. "
Tant qu'il y aura des hommes capables de chercher le chemin, de retrouver la voix et la voie de l'Europe, l'espoir est permis : Nous n'aurons pas le regard vide.

-Assaut contre l'occident chrétien
de Georges Clément
Editions Godefroy de Bouillon (36e)
" Dix ans de combat sur Internet " (1996/2006)
Cet ouvrage réunit les articles publiés durant ces dix années qui ont vu le déclin des valeurs jusqu'ici portées par la civilisation française et européenne ; déclin venu de plus avant, mais touché du doigt, enfin, par nombre de philosophes, d'écrivains, de penseurs, d'hommes venus de toutes obédiences, affolés soudain du mal qu'ils avaient fait ou laissé faire. " Ce livre, écrit l'auteur, traite des quatre foyers où mijote le devenir historique de la France et du monde : les migrations, la trostkysation, la souveraineté et l'islamisation. "
Beaucoup ont pu lire, au fil des années, ces chroniques ciselées qui font mouche, mais, réunies ainsi, elles prennent une acuité nouvelle, une vigueur, épaulée l'une à l'autre pour un tout cohérent, volontaire, éclairant.
De démission en démission, notre monde s'est aplati ; sa substance s'est dissoute et ceux qui le regardent avec lucidité ne reconnaissent plus rien de ce qui fit sa force, sa personnalité, son rayonnement. Georges Clément fut un de ceux qui virent clair dans les premiers, qui crièrent dans le désert…
Ce livre, écrit par un oranais de haute culture est en quelque sorte complémentaire des ouvrages que je vous signale du Professeur Jean-François Mattei, Autre éclairage, même constat.
Puisse enfin ces textes réveiller les consciences européennes endormies et participer au renouveau de notre pays et de l'Europe. S'il n'est pas trop tard…


Geneviève de Ternant
Décembre 2007

 

 
 
 

Rappel: Marie Hélène CARBONEL ne nous est pas inconnue, comme on peut le lire plus bas, elle a écrit, entre autres, la bliographie de Maria Casarès. Aujourd'hui cette Oranaise de la 5° génération, nous invite à suivre le parcours sulfureux et trépidant de Suzy Solidor.

 
 

Préface de Geneviève de Ternant
 

ALGER- Les Tournants Rovigo Tome II
Par Hervé Cuesta
Editions Alan Sutton, B.P. 90600 - 37542 Saint-Cyr sur Loire cedex (19,90e)

Après un premier livre qui a rencontré un succès considérable, Hervé Cuesta nous donne un nouvel ouvrage dans lequel les photos remarquables sont très clairement expliquées afin que le lecteur, l'observateur, ne soit pas dérouté par les perspectives offertes. Les clichés sont pris de différents angles afin de donner une approche globale, complète, de ces sites d'Alger qui nous furent familiers, qui demeurent dans nos mémoires et que nous sommes heureux et émus de montrer à nos enfants, à nos amis.
Les légendes sont particulièrement soignées et, si bien souvent, percent la nostalgie, la rage aussi, jamais on n'y peut surprendre autre chose que l'amour immense que l'auteur porte à sa villa natale et qu'il sait nous faire partager.
Je suis certaine que ce deuxième tome rencontrera autant de succès que le précédent. Il le mérite.
Geneviève de Ternant
1° septembre 2007

 
 
Notes de lecture 08 - 2007.

FRANCISCA
Chronique d'une vie en Algérie
De Colette COLL-SANCHEZ
Editions l'Harmattan 5/7 Rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris. (12,50 e)
Ou chez l'auteur : Camino de Tell.15 ; 03314 San Bartolome-Orieula ; Espagne
jmcoll@lobocom.es
Avec son époux, la jeune femme a quitté l'Espagne pour fuir la misère et son cœur est plein d'espoir malgré le déchirement. Elle connaîtra sur la terre d'Algérie, alors en plein essor, le travail, les joies de la maternité, les malheurs terribles qui des cinq fils qui lui sont nés ne lui en laisseront qu'un seul. Elle traverse les années 1936 où la guerre civile en Espagne divise profondément, à Alger, le petit peuple de la Marine et de Bab-el-Oued mais inscrit en elle son ardent désir d'être Française, sans reniement cependant, et la guerre de 1939-45 l'ancre encore dans cette volonté. Les " événements " sont vécus dans l'incompréhension d'un monde qui bascule, où plus aucune certitude ne demeure que l'attachement viscéral à ce cimetière où dorment ses êtres chers. Et pourtant ce sera l'exil inéluctable lorsque les injures, les pierres la forcent à comprendre que sa place, comme celle de tous les Français d'Algérie, ne peut plus être sur le sol où elle eut tant de peine à faire sa vie. Ce second exil sans espoir la mène à Lyon où le froid la glace jusqu'aux os, jusqu'au fond de l'âme.
Admirable portrait d'une aïeule écoutée et d'un pays ressenti, Colette, la petite-fille, à l'oreille et le cœur attentifs, les restitue au point qu'il semble que Francisca lui tient la main, au long des pages d'amour et de respect.
Colette Coll-Sanchez, née à Alger, professeur de lettres, chevalier des Palmes académiques, a exercé plus de trente ans dans un Lycée français d'Espagne. Les dernières pages de ce livre émouvant évoquent des souvenirs de l'enfance de l'auteur en Algérie et il semble que l'on touche là à la région la plus préservée, la plus secrète de l'écrivain.
Geneviève de Ternant
Août 2007

 
 
Notes de lecture, juillet 2007

Un long oued pas si tranquille
De Alain-Michel ZELLER
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders
A-M Zeller 17 rue René Vauthier, 92260 Fontenay aux Roses
Ou Présent, 5 Rue d'Amboise, 75002 Paris

Hélie de Saint Marc, dit, dans l'avant-propos : " Les témoins sont le sel d'un pays. De près, ils brûlent la peau, car personne n'a envie de les entendre, mais ils persistent, solitaires et tristes, accrochés à leur mémoire. Ils attendent leur heure. Ils possèdent la résistance du grain de sable. " Tout est dit et bien dit. Usés jusqu'à n'être presque rien, un grain de sable, mais capable d'entamer, à force de persistance, le rocher des certitudes commodes des faussaires de l'histoire. Alain-Michel est le fils du prestigieux Général Zeller, un de nos quatre Généraux d'avril 1961 qui paya de sa carrière d'avoir préféré l'honneur à la serve attitude. Né à Lyon en 1937, il passe son enfance en Algérie, fait ses études à Paris et à Rennes et suit une formation à l'Institut français du pétrole. Son service militaire en Algérie de 1959 à 1961, le conduit dans l'est algérien où il effectue les missions périlleuses de chasse au fells avec son commando. Son livre est le journal d'un jeune soldat parmi les autres car il ne voulut jamais être considéré, à cause du rang de son père, comme " un fils d'archevêque " ! Mais les événements se précipitent et les derniers chapitres évoquent avec pudeur et tendresse les sentiments qui l'animent lors du procès du Général : Il faut lire ces lignes pour bien comprendre combien fut grand le sacrifice de ces officiers supérieurs et celui de leur famille, leur dignité et leur grandeur dans l'épreuve. Et par contraste, mesurer la mesquinerie, la cruauté et la bassesse de De Gaule et ses sbires. Marié, père de six enfants et grand père de nombreux petits enfants, Alain-Michel Zeller ne manque pas d'humour puisqu'il avoue être fier de deux distinctions : Chevalier du Tastevin, et Vice-consul de Patagonie ! Clin d'œil à Jean Raspail…

 
 
Requiem pour une terre perdue

J'achève en cet automne plein de soleil un livre qui m'a envahie depuis près de quatre ans. Dans le ciel qui remplit l'espace, en face de mon bureau, passent de gros avions avec la tranquille assurance de notre siècle de science, avec ou sans conscience.
J'ai vécu durant ces quatre années, plus schizophrène que jamais, entre le temps présent, avec ses combats pour la vérité de l'histoire et les mille tracas quotidiens, et ce temps jadis -devrais-je dire naguère ?- où la France entreprenait sans le savoir, une geste pathétique.
Au fil de mes recherches, plongée dans les papiers de mon lointain grand oncle, Pierre, François, Xavier Sauzède, je rencontrais comme familiers, le Maréchal Clauzel, dont il fut l'ami et le secrétaire, et Bugeaud et Louis-Philippe, Roi des Français, et Abd-el-Kader et Léon Roche et Amram Darmon ; je contemplais leur écriture ou celle de leurs interprètes ; alors, j'allais revoir et revoir encore les visages de ces hommes sortis de leur légende pour me raconter l'histoire de ma ville avec des tournures parfois surannées, parfois brutales de soldat et les lettres de tendresse familiale ; trésor transmis par mon père et que je n'avais guère exploré : La vie ne fut pas facile mais elle m'a enrichie d'une expérience qui, sans doute, m'a permis de pénétrer les arcanes d'une aventure particulière, ni semblable à celle d'Alger ni celles de Bône ou de Constantine. Une histoire dynamique, émouvante et drôle parfois que j'espère ne pas avoir trahie.
J'ai le bonheur d'avoir, en mon fils aîné, un passionné d'histoire, navigateur compétant sur Internet et photographe d'archives. Doté d'une bonne plume et d'une mémoire infaillible, il est aussi un critique avisé, sévère… et très organisé. Sans son aide, je n'aurai sans doute pas réussi à donner cohérence à cette aventure que ne soupçonnent ni les " Français de France ", ni les jeunes Algériens ni, Hélas ! beaucoup de nos amis " pieds-noirs " puisque telle est notre dénomination.
Petite pierre apportée à l'édifice considérable des ouvrages écrits par beaucoup d'hommes et de femmes depuis 1830 et surtout depuis notre exode de 1962. Certains trouveront des racines lointaines aux événements qu'ils ont vécus, d'autres sans doute, liront comme un roman l'aventure étrange d'un pays dont, à travers mille tribulations, les habitants, autochtones ou importés, ont fait une nation. Enfant rebelle qui renie son A.D.N. français sans pouvoir s'en détacher.
Puisse cet ouvrage dont le seul mérite est la sincérité, contribuer à une meilleure compréhension. Puissent les hommes d'aujourd'hui aimer un peu les hommes d'hier : Ils croyaient si fort apporter du bonheur.
G. de Ternant
Septembre 2006

 
 
Article d' Alain SANDERS
 
 
 
2° roman de Jean-Jacques Bernardini: En route pour Varsovie.
 
 
NOUVELLE EDITION
 
 
Notes de lecture mars 2007

Hommes, Vignes et Vins de L'Algérie Française (1830-1962)
De Paul Birebent
Editions Gandini, 7 rue de Roquebillière, 06359 Nice cedex 4 (45e + 6e de port)

Quel beau livre nous proposent Paul Birebent et les Editions Gandini ! Un livre d'Art ? Un livre de mémoire ? Un livre d'Histoire ? Oui, tout cela à la fois.
La vigne, sang de la civilisation depuis la nuit des temps, est ici placée dans l'histoire essentiellement méditerranéenne pour se recentrer sur notre terre natale, où, à travers les rebonds des événements, elle chemine entre heurs et malheurs. L'auteur évoque les balbutiements de la colonisation, ses hésitations, ses difficultés. Il ne cache rien des problèmes liés aux politiques au fil des ans ni des barrières dues aux habitudes locales, aux incompréhensions des uns et des autres, aux maladies des plantes et des hommes.
Le caractère technique de chapitres qui feront la joie des spécialistes pourront paraître un peu rébarbatifs au profane mais, bien loin de se laisser intimider, il est nécessaire de continuer la lecture qui surprendra par les anecdotes, les réflexions personnelles pertinentes et les explications convaincantes. Et on sera ravi par les illustrations remarquables.
Ce très bel ouvrage est préfacé par Pierre Dimech qui nous dévoile un moment privilégié de son enfance auprès de son père, courtier en vins à Alger. Il écrit que Paul Birebent nous parle " avec science, compétence mais aussi l'indispensable fougue. Et les poings serrés. Peut-on parler de la vigne sans passion ? " Et Denis Boubals, Professeur émérite de viticulture à l'Ecole Nationale Agronomique de Montpellier, écrit : " Paul Birebent est un professionnel de la viticulture et de l'élaboration du vin. Son expérience étendue a été acquise en Algérie puis, lorsqu'il a quitté ce pays, en Corse et dans le monde entier. Il est reconnu dans la viticulture mondiale comme un consultant de grande valeur. "
Ainsi, Paul Birebent allie dans cet ouvrage la science de son métier et l'amour fou de notre pays perdu. Suivez ses pas au long des vignobles, vous ne le regretterez pas.
Geneviève de Ternant

 
 
Dernier ouvrage de Raphaël DELPARD chez Michel Lafon
 
Notes lecture février 2007

Les souffrances secrètes des Français d'Algérie
Histoire d'un scandale
De Raphaël DELPARD
Editions Michel Lafon, 7-13 Bd. Paul-Emile Victor, Ile de la Jatte
92521 Neuilly/Seine cedex (20 e)
Tel : 01.41.43.85.85. Fax : 01.46.24.00.95.
L'indépendance de l'Algérie est un fait acquis. Il faut à l'ogre des victimes expiatoires : On " canalise la haine sur ceux qui avaient osé venir l'habiter. (…) Après le massacre de 140.000 harkis, pour les pieds-noirs, c'est " la valise ou le cercueil ". En quelques mois, plus d'un million d'entre eux fuient vers " la métropole ". Mais en France, personne ne veut en entendre parler ". Pire, ils sont accusés de tous les maux, de toutes les turpitudes ; même les enfants sont victimes des brimades inouïes de la part des enseignants (marxistes pour la plupart), de leurs camarades de classe, montés contre eux.
Bravement, les Pieds-noirs renferment dans leur cœur leur mémoire sanglante. Courageux, ils travaillent, ils réalisent des prouesses dans un environnement hostile, ils se battent contre l'adversité, l'intolérance, la jalousie, la bêtise. ; Plus de quarante ans après le tragique exode, ils trouvent en Raphaël Delpard une oreille attentive, un cœur ami, une plume intelligente.
Ce livre est un acte de courage de l'auteur et aussi de ses témoins, tant il est difficile de mettre des mots sur l'indicible désespoir.
Depuis son ouvrage publié en 2003 chez le même éditeur : " Les oubliés de la guerre d'Algérie ", on sait que Raphaël Delpard tente de mettre un terme à " cette tragique ségrégation ", à cette " scandaleuse injustice ". Il le fait avec foi, avec talent, avec obstination. Nous lui devons un grand merci.
Geneviève de Ternant

 

Raphaël DELPARD est un personnage intéressant: acteur, réalisateur, scénariste, journaliste et écrivain (il a écrit d'autres livres sur d'autres sujets que ceux que j'aborde ce soir). Il est métropolitain, mais avait pour "particularité" d'avoir fait la "Guerre d'Algérie" comme appelé. Homme courageux, il n'a pas admis les campagnes de presse contre l'Armée, non pas parce qu'il est "fana mili" ou guerrier revanchard, mais parce qu'il est bien placé pour savoir ce qu'était la réalité de cette "Guerre" et surtout ses soldats, dont notamment les Appelés, ses camarades. C'est pourquoi, il se lança tout particulièrement dans l'écriture d'un premier livre touchant à la Guerre d'Algérie. "20 ans pendant la Guerre
d'Algérie" raconte les Appelés. Pour l'écrire, il eut à rencontrer nombre de nos compatriotes d'Algérie. Car Raphaël n'avait pas souhaité faire un livre de guerre de plus, mais bien expliquer ce qu'avait été le quotidien de ces jeunes appelés, dont leur rencontre avec le Peuple Pieds Noirs.

Ceci conduisit notre ami à nous découvrir certainement beaucoup plus que pendant son service, à nous comprendre et, j'ose le dire, à nous aimer. Son second livre consacré à notre Communauté (L'histoire des Pieds Noirs d'Algérie, 1830/1962) me plut, même si certaines petites erreurs m'agacèrent. Mais je compris son importance quand Anne-Marie, mon épouse, après l'avoir lu en une nuit, me dit, elle qui participait à mes combats et à mes réunions de famille, d'amis et d'associations depuis près de vingt ans: "J'ai plus appris sur vous que depuis que je te connais". C'est pourquoi j'aidais Raphaël à diffuser son 3ème livre : "Les oubliés de la Guerre d'Algérie". Ce fut un monument et un choc. Il dénonçait la
disparition de 600 soldats français pendant la Guerre d'Algérie, prisonniers du FLN, qui n'ont, à une ou deux dizaines près, jamais reparus, mais surtout le fait que la France ne les a jamais réclamés à l'Algérie algérienne, même pas leurs corps, ce qu'aucun pays au Monde n'a jamais fait. Choc aussi, la relation qu'il fit des massacres du 26 mars, du 5 juillet, des Harkis et de toutes les disparitions, alors que la France avait des signes, bien après 62, de survie de prisonniers Pieds noirs civils, dont des femmes, dans lescamps de concentration algériens. Choc y compris pour nous, qui étions
pourtant bien placés pour savoir. C'est le mot qui revient dans tous les commentaires faits à lépoque par nos amis sur la Toile.

Un quatrième livre vient de paraître. Il bouscule tout autant, y compris nous mêmes. Mais c'est, pour la première fois peut être, un livre qui, écrit de l'extérieur, explique à la fois quel a été notre déchirement de perdre notre sol natal et nos tombes (et je ne parle pas de la ruine) mais surtout d'être trahis jusqu'à aujourd'hui par notre Mère Patrie, celle que nous
aimions tant. Raphaël raconte aussi la Débâcle, notre débâcle, l'accueil administratif honteux qui nous fut fait, mais aussi celui d'une grande majorité de nos compatriotes et ce racisme que nous avons subi. Il démontre surtout le processus qui a conduit à faire de nous des bourreaux, alors que nous sommes des victimes. Il décrit la censure, la désinformation et la
ségrégation qui nous frappent. Elles font que l'on salit notre Histoire à longueur d'émissions, que l'on peut nous interdire nos Monuments et de célébrer nos Morts, que l'on donne la parole aux anciens terroristes et pas à leurs victimes miraculeusement survivantes, que l'on tait les douleurs des familles de disparus quand on mobilise les Français pour les disparus d'Argentine et d'ailleurs, que l'on rassemble les pauvres restes de nos familles sans nous consulter, que l'on désigne nos représentants, que l'on nous refuse Réparation et Indemnisation, que l'on nous demande de prouver que nous sommes français et que l'on trafique nos papiers d'identité. On nous dit aigris, ne regarder que le Passé. Comme chaque Homme de ce Monde, si nous ne pouvons ni oublier, ni pardonner, nous pourrions au moins être en Paix. Il faudrait pour cela que l'on nous reconnaisse les mêmes Droits qu'à tout Homme.


Dans la grisaille de cette France dans laquelle nous avons du mal à nous reconnaître, le livre de Raphaël DELPARD est peut-être un rayon de soleil. Non pas parce qu'il est facile pour nous ne le lire (je ne doute pas de beaucoup d'émotion et de larmes) mais parce qu'il est une marque d'Humanité. Un de nos compatriotes métro ou plutôt patos écrit aux autres : "Mais regardez les! Ils ne sont pas ces bourreaux, ces racistes, ces nantis, ces esclavagistes que l'on vous a décrit et que l'on vous peint encore chaque jour. Oui, vous les avez mal accueillis quand ils avaient tout perdu. Ayez cette compassion que la France accorde à tous les peuples du Monde. Ils sont ses fils, ils sont vos frères. Voilà mon enquête, on vous a menti". Oui, il faut lire ce livre, il faut le faire lire à nos enfants, car beaucoup ne savent pas qui nous sommes, et à nos compatriotes. Car il n'est pas écrit par nous. Il faut le diffuser car il n'aura pas la première place dans les rayons, si les libraires veulent bien le vendre. J'ai volé la deuxième pièce jointe à Geneviève de Ternant, sur son site: http://oran1962.free.fr.

Jean-Pierre RONDEAU

 
 
Notes de lecture Janvier 2007

-Le Plateau des Glières Alger Lundi 26 mars 1962
De Simone Gautier, 14 avenue de France 06400 Cannes. 04.93.69.42.23.
Editions Mémoire de notre temps

Avant, c'était l'enfance, l'insouciance, les racines familiales diverses ; Avant, c'était les études, Paris, un autre monde ; Avant, c'était Philippe, c'était l'amour, c'était le bonheur, trop grand, trop beau, l'amour multiplié d'être partagé, Philippe…
Après, c'est la douleur, le cri qui n'en finit pas, la douleur qui n'en finit pas, qui ne finit jamais. Après, c'est le gouffre qui aspire, et les petites mains des enfants qu, retiennent ; Après, c'est la vie quand même, la vie qui n'est plus la vie ; mais après, c'est encore, c'est toujours Philippe.
On ne sait rien de ceux qui ne sont plus. On ne sait rien de la puissance de l'amour. On ne sait rien des passerelles…
Il faut lire ce livre. Je vous défie de n'en pas pleurer.

-Les grandes dates de la mémoire " Pieds-Noirs " De Gérard Crespo et Christian Fenech
Edition : " Cap sur Image ", 38 avenue de Cassis 13470 Carnoux-en-Provence.

Voila une heureuse initiative : " Reconstituer notre mémoire par le rappel de faits historiques occultés pour permettre le rétablissement d'un savoir transmissible plus vaste et une compréhension moins subjective d'une histoire tourmentée. "
Initiative courageuse en ces temps où de jeunes bacheliers imaginent Napoléon I° contemporain de Charlemagne ! Remettre l'histoire à l'endroit et s'apercevoir qu'il y eut " 21 siècles de présence européenne en Afrique du Nord ", reconstruire l'histoire sur des dates et des faits précis, il y fallait deux hommes de probité, de courage et de science. Pari tenu, pari gagné ! Sous la houlette de l'Association " Carnoux-Racine " fondée, je devrais dire plantée - par Melchior Calendra en cette cité sortie de rien par et pour les Pieds-Noirs déracinés, les jeunes ont repris le flambeau et l'association s'est dotée de moyens à la mesure de ses ambitions : Revue, conférences, expositions, vidéothèque, site Internet : WWW.racinespiedsnoirs.com et une adresse électronique : racinespiedsnoirs@tiscali.fr!
Son adresse : Racines Pieds-Noirs, 4 rue du 14 juillet, 13470 Carnoux-en-Provence.

-De Metz à Alger de Roland Courtinat
Editions Jacques Gandini, 7 Rue de Roquebillière, 06359 Nice cedex 4.
04.97.09.80.06.

Nous avons tous, je le dis depuis longtemps, un petit morceau du puzzle de notre histoire : papiers d'époque lointaine, journaux personnels ou coupure de presse, chacun détient un morceau d'histoire et les lettres envoyées à la famille, en métropole, disent souvent de façon naïve la vérité de nos aïeux. C'est ainsi que fut confié à l'auteur un témoignage inestimable : les carnets de route de l'ancêtre du mari d'une amie, soldat lorrain en Algérie de 1845 à 1847. L'enchaînement des circonstances qui ont permis à ces carnets d'aboutir dans les mains de Roland Courtinat relève certainement de l'intercession de N.D. d'Afrique !
Ainsi avons-nous une fresque colorée d'Alger, des réflexions sur les logements, casernes et hôpitaux, des récits de l'hospitalité des Européens d'Algérie déjà installés depuis une quinzaine d'années en ces lieux dont le pittoresque n'échappe pas à l'œil observateur du jeune soldat.
Nous avons aussi, puisque le cheminement de la Lorraine à Toulon se faisait en partie à pied, la description de la France profonde d'alors et ceci ne manque pas d'intérêt. La France a trop oublié son propre passé, pas si lointain.
Un ouvrage remarquable.

 
 
Notes de lecture de Geneviève de Ternant- Novembre/décembre 2006.


-La désinformation autour de la culture des pieds-noirs de Pierre Dimech
Editions l'étoile du berger, 11 rue des Récollets 75010 Paris (16 e)
Tel : 06.74.68.24.40.


Cette collection, dirigée par Benoît Mancheron, a pour but d'informer les lecteurs sur la redoutable entreprise de désinformation dont tous les Français sont les jouets : Six ouvrages déjà publiés, cinq autres en préparation, voila un bilan probablement non exhaustif du bourrage de crâne voulu, organisé, perpétré dans le but de faire des hommes du XXI° siècle des décérébrés totaux.

Pour en venir au remarquable livre de Pierre Dimech, c'est, en une centaine de pages, tel est le challenge, l'exposé en trois grands chapitres de la désinformation concernant la culture des pieds-noirs pour aboutir à nier jusqu'à son existence : Les fondements de la désinformation historique et politique et leurs importantes conséquences dans le rôle de l'enseignement et des Eglises ;l'analyse de la déformation systématique du pied-noir et l'étouffement de ses manifestations dans les livres, le cinéma et toutes les composantes culturelles des média. L'auteur propose enfin l'antidote de la désinformation par l'exemple et par la volonté du combat avant et après 1962. Merveilleux courage et lucidité font un livre nécessaire que l'auteur conclue ainsi : " Contre cette hydre aux mille réseaux, au financement illimité, aux appuis et complices en embuscade aux postes stratégiques de notre société, nous nous battons et continuerons à nous battre à mains nues, jusqu'à notre dernier souffle. Et même au-delà. "

-La Piraterie barbaresque en Méditerranée XVI° - XIX° siècle De Roland Courtinat
Editions Jacques Gandini, 7 rue de Roquebillière 06359 Nice cedex 4
Tel : 04.97.09.80.06.

" Djihad maritime, justifié par les guerres de prééminence religieuses entre l'islam et la chrétienté ", la piraterie barbaresque en devient l'avatar commercial : rapines, traite des femmes et des esclaves, Alger devient le nœud névralgique de tous les trafics. Les nations européennes et même les Etats-Unis, tentent de mettre à la raison les Raïs d'Alger : Ces expéditions sont soit vouées à l'échec soit sans lendemain. Longtemps la France se crut à l'abri en raison des " capitulations ", mais les gouvernants durent admettre que ni les traités ni les rançons dépensées ne venaient à bout de la rapacité de ces gens de sac et de corde, excellents marins, le plus souvent renégats et dénués du moindre scrupule.
Il faut lire ce livre très bien documenté et illustré afin de se faire une juste idée des raisons qui ont amené les puissances européennes à mandater plus ou moins explicitement l'expédition française en 1830, avant de s'en mordre les doigts devant sa réussite et de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour faire échouer l'implantation française en cette Régence d'Alger… Mais ceci est une autre histoire.

-Le Docteur Jean-Claude Perez me demande de rafraîchir la mémoire de nos amis lecteurs, ce que je fais volontiers : Il a publié aux Editions Dualpha, B.P. 58, 77522 Coulommiers cedex, (tel : 01.42.17.00.48) quatre ouvrages majeurs pour qui veut comprendre, à la lumière du passé, ce qui fait notre actualité vivante et blessée :
Le sang d'Algérie,(26e), Debout dans ma mémoire (26e), Vérités tentaculaires sur l'O.A.S. et la guerre d'Algérie (26e) et l'islamisme dans la guerre d'Algérie (35e).
Les quatre ouvrages sont disponibles pour 95 €et pour deux livres au choix, une remise de 10% est accordée. Frais postaux : 6 € Son message est le suivant, tel qu'il l'écrit :
" Algérie Française, combat d'hier… combat d'aujourd'hui…
" Il n'existait aucune possibilité de garder l'Algérie Française ". Affirmation péremptoire, biblique et canonique, à laquelle on veut nous soumettre en permanence. Propos dangereux, mortel, inconscient. Car il signifierait qu'aucune solution ne peut être espérée AUJOURD'HUI au problème engendré HIER par la mort de l'Algérie Française. Problème qui met en danger, ACTUELLEMENT, le destin de la France métropolitaine, de l'Europe et de l'Occident.
L'islamisme fondamentaliste illustre, de nos jours, le fondement ethnico-religieux de la Révolution mondiale que nous sommes en train de vivre. En Algérie Française c'est ce même islamisme fondamentaliste qui définissait l'armature ethnico-religieuse, le fondement idéologique exclusif, de la Révolution algérienne.
Chercher à comprendre d'abord et à expliquer ensuite le drame de l'Algérie Française, est donc loin d'être une attitude PASSEISTE.
Mes hautes responsabilités dans le combat pour l'Algérie française, de 1955 à 1962, m'imposent de disséquer avec soin ce que nous avons vécu Hier, pour comprendre ce que nous vivons AUJOURD'HUI. Et que nous risquons de vivre DEMAIN.
Je suis libre de toute attache politique, mais il est de mon devoir de prendre une part active, volontariste, à cet effort d'éclairage.
Je mets à votre disposition dans ces livres quelques éclaircissements " négligés ". La lecture de chacun des ouvrages n'est pas soumise à un ordre chronologique. Chaque livre est indépendant des autres. "

Dr Jean-Claude PEREZ.


 
Dernier livre de Pierre DIMECH
Une des conséquences imprévues de l'Expédition d'Alger, menée en 1830 par les troupes du Roi Charles X, fut l'amorce d'un mouvement de populations venues d'un peu partout, de France et des pays méditerranéens, qui aboutit en quelques petites décennies à l'émergence d'un peuplement nouveau issu de leur fusion : les Français d'Algérie, qui se verraient, dans les soubresauts de la fin de l'aventure algérienne de la France, attribuer le sobriquet de « pieds-noirs ».

À propos de ces « pieds-noirs », on peut dire, près d'un demi-siècle après leur exode, que la désinformation fait rage. Plus que jamais. Et ce, sur le plan historique mais aussi sur le plan culturel. C'est de ce dernier point qu'il est question dans ce petit ouvrage. À seule fin de corriger un certain nombre de clichés réducteurs comme d'apriori sarcastiques et dévalorisants. Pour ne pas qu'après leur avoir ôté leur terre natale, on les prive de surcroît de leur histoire et de leur identité.

ISBN 10 : 2-9524214-7-1
ISNB 13 : 978-2-9524214-7-8


Atelier Fol'Fer Editions
Collection "L'étoile du Berger"
11 rue des Récollets
75010 Paris
Tél : 06 74 68 24 40
http://www.atelier-folfer.com

16 €

 

 
 

Notes de lecture octobre

-J'entends encore la mer de Marie-Jeanne MARTI

Editions Pharos-Jacques-Marie Laffont (18euros) http://www.pharos-im1.com
Prix du roman Livre Algérianiste 2006

Titre paradoxal puisqu'il raconte l'histoire de Vincent Balducci de Tizi-Ouzou, devenu sourd à force de plonger dans le trou du bœuf, et pourtant qui dit bien que, lorsque se sont tus les bruits du monde, reste, dans la tête, la présence inéluctable de la mer " rassurante et étale, la Méditerranée, la sienne. "
Très jeune, l'auteur suit, dans un désordre maîtrisé, l'enfance et l'adolescence algérienne de ce grand père, l'exil vers le Nord en 1962, "où les gens sont comme ça, dans la région, blancs de peau et blonds de cheveux et l'absence de soleil les rend rachitiques" " là où les chemises suspendues dans le salon ne séchaient pas. " Et puis, la retraite, à Nice, et la maladie et la petite aide-soignante, Sahlia, qui écoute le vieux ...
Entre rire et larmes, jamais geignard, jamais haineux, roman si l'on veut, roman de la dignité des gens de chez nous. Très, très beau.

-Au commencement était le mensonge de José ARNAU, Résidence Paul Riquet, 3 Rue du Languedoc. 31520 Ramonville arnau. iose@gmai1.com

et - Massacre organisé de José Arnau et J. Paterna

Deux études sans concessions établissent non seulement la duplicité de De Gaulle, ce que nous ne savions que trop, mais encore démontrent l'enchaînement de pièges tendus par cet esprit démoniaque aux pauvres naïfs habitants de l'Algérie, Européens et Indigènes.
Dés 1945, De Gaulle échange l'Algérie contre le futur plan Marshal; dés le déclanchement des journées d'espoir de 1958, il infiltre ses sbires dans tous les mouvements patriotiques (qualifiés d'activistes pour les ... disqualifier); lors de la fusillade des barricades, lors du putsch des Généraux, ce sont ces gens de l'ombre qui tirent les ficelles et l'incroyable adviendra: la fusillade du 26 mars 1962, Rue d'Isly, à Alger.
Le second texte donne une analyse encore plus pointue de ce jour de deuil: inspiré par le livre admirable de Marie-Jeanne Rey et de Francine Dessaigne : Crime sans assassin, il fait parler les témoins, des militaires et des civils et, croisant les témoignages, démontre l'enfermement dans la nasse où pas moins de 39 fusils-mitrailleurs assassineront sur ordre et à la même heure les malheureux qui défilent pacifiquement dans la rue d'Isly mais aussi les gens qui se trouvent dans les rues adjacentes et qui seraient de fâcheux témoins. Les camions avec des civières étaient préparés et garés à proximité, non pas pour porter secours aux blessés mais pour " dégager les cadavres" le plus vite possible. L'HORREUR TOTALE!

 
Poste restante: Alger De Boualem SANSAL Gallimard
Sous titré: "Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes ", ce livre est tout imprégné de l'humour corrosif qui nous avait séduits avec "Le serment des barbares ". L'auteur, interviewé par Thierry Rolando et Pierre Dimech lors du Congrès de Toulouse a su trouver des mots qui ont ému la salle. Il ne renie point ses engagements pour l'indépendance de l'Algérie mais déplore ce que les Algériens en ont fait. La révolution dévore toujours ses enfants et si on se souvient de l'adage: "Un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure ", nous pourrions légitimement le pasticher ainsi: " Un pourri trouve toujours un plus pourri qui lui pourrit la vie ". Et cela ne vaut pas seulement pour le F.L.N.

 
 
 
 
Notes de lecture octobre 2006


-Il était une fois ... Yousouf de Fernand DESTAING
Editions Bénévent. B.P. 4049.06301 Nice cedex 4
Magistrale étude que l'auteur a l'élégance de donner comme "roman ". Il est vrai que l'histoire de cet orphelin né à l'Ile d'Elbe, pris par les pirates à 10 ans et vendu comme esclave à Tunis, mamelouk devenu un des plus brillants officiers français de la conquête de l'Algérie, est digne du plus fantastique des romans; mais le livre apprend bien d'autres choses : grâce à des lettres adressées à ses proches et ses amis, en particulier à Durrieu, nous entrons dans la vie de cet homme imprégné d'Orient et d'Occident et de son épouse, Adèle. Le médecin, en Fernand Destaing effectue les recoupements qui éclairent cette vie d'homme, soumis, comme tout un chacun, aux aléas de la santé, car l'auteur s'est spécialisé en "médecine de 1 'histoire" et en "diagnostiques rétrospectifs" des maladies des hommes illustres. C'est donc un regard nouveau qui est porté sur Yousouf, et c'est d'une plume allègre que l'auteur et son épouse évoquent pour leur petit-fils, Tom, et pour le plaisir des lecteurs captivés les incroyables péripéties, pourtant réelles, de cette vie exceptionnelle.
-Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon honneur à moi. Mémoires·de Pierre GUIlLAUME


En collaboration avec Elisabeth Escalle Plon Xo Edition; ,
Le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, que j'ai eu le bonheur de connaître, est, pour les " expatriés d'Algérie" une figure de légende. Ce livre, fruit de ses entretiens avec Elisabeth Escalle est une mine de renseignements: acteur et témoin des guerres d'Indochine et d'Algérie, il tenait à rectifier des erreurs commises par "certains historiens, écrivains, romanciers ou journalistes. " Tâche considérable lorsqu'on sait les errements volontaires ou non de certains qui écrivent et jugent sans rien connaître ou à travers le prisme déformant des idéologies.
Sans jamais se départir de son humour, ou plutôt de son esprit bien français au sens où on l'entendait quand les Français avaient de l'esprit, il fait revivre des personnages que beaucoup d'entre nous ont connus ... et plus ou moins appréciés. Pierre Guillaume a payé cher le don courageux de son corps à la Patrie et le respect intransigeant de son honneur; nul ne doute que son âme est à Dieu en belle et noble compagnie.
Merci à Elisabeth Escalle et à son éditeur de nous donner cet indispensable témoignage.

   
 

Après "à la porte de l'Oued", Françoise MESQUIDA nous conte son adolescence et son intégration en Charente-Maritime, après la fusillade du 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger.

 

Un livre émouvant...

 
 
LES VIOLONCELLES

De Marcel-Henri FAIVRE

Groupes Etudes, animé par Jacques-Henri DELGAY-TROISE

Gazelle communication, Arch Trade Building, angle 100-102 Bd Carnot / 1, bd Paul Doumer, 06110 Le cannet. Tél: 04.92.18.66.06 Fax: 04.93.69.89.95 - CD: 12 €, 20

"Un éther au teint de myrte" écrit Roland Ducros. Une musique d'émotion, de sensibilité mais apaisée, radieuse. la voix angélique des violoncelles transport, "elle épouse la soie des fuites nuagères" Les musiciens qui entourent Jacques-Henri Delgay - Troïse: Chantal Favre-Lemaire, Jacques Perrone, Frédéric Audibert aux violoncelles se jouent avec virtuosité "des retoutables raffinements" d'une musique qui est "le chant d'une terre éternellement aimée des Dieux".

Christian Silène au vibraphone, Daniel Favre à la clarinette et Frédéric Ghorghiu au violon apportent parfois comme un clin d'oeil plein de douceur complice à la voix profonde des violoncelles.

Le talent du compositeur, bien servi par des interprètes parfaits, atteint une plénitude sereine qui touche profondément l'auditeur.

 

 
La tragédie dissimulée - Oran, 5 juillet 1962 - de Jean MONNERET.
 
Editions Michalon 14 rue Monsieur Leprince 75006 Paris - 01.56.81.32.37.
 
 

19,90 €

Ecrire à Editions Alan SUTTON
8, rue du docteur Ramon
37540 Saint-Cyr-sur-Loire
Tél.:02.47.40.66.00 - Fax:02.47.40.66.01
En vente également à la FNAC, CULTURA, HACHETTE, Editions GANDINI, La SORBONNE...
 

Hervé Cuesta

Alger - Les Tournants Rovigo


La vie cosmopolite qui animait les Tournants Rovigo a disparu avec l'Algérie française en 1962.

Ce quartier d'Alger surplombait le port, s'étirait jusqu'au sommet d'une colline et était connu de tous les Algérois. On disait même, en plaisantant à propos d'une ligne sinueuse : " Elle est droite comme les Tournants Rovigo ! ".
En essayant de faire revivre son quartier grâce au site Internet sur les Tournants Rovigo puis par l'intermédiaire de ce livre qui en est le reflet, Hervé Cuesta, aidé par des amis, amoureux-fous, comme lui, de ce quartier pittoresque, veut transmettre cette mémoire fragile pour mieux la conserver. Et puis il veut aussi, certainement, se guérir un peu car en 1962, le soutien psychologique n'existait pas…

Enfin, il souhaite laisser une trace de toute cette vie disparue aux enfants et petits-enfants des descendants de pionniers qui avaient construit ce beau pays. Cet ouvrage constitue, sans nul doute, un geste d'amour.

Préface de Pierre DIMECH

Alger 1961 - Jeunes du CADIX devant " la cave BARDINI" à l'angle de l'avenue Gandillot: de g. à d., sur la moto "Jawa": Jean Talbi, Hassene et Tewfik Kellouah, J.P.Ponsetti, Charles Penalba, X, Robert Mascaro sur la moto d'Hassene, Georges Roeckel, Nono Aragonès, Lounès, ...

 
 
Explorations artistiques au Sahara 1850/1975
D'Elisabeth CAZENAVE

Association Abd-el-Tif 16 rue de la Bienfaisance 75008 Paris Prix préférentiel : 40€ + 6€ de port
Dans ce monde minéral grandiose des artistes ont su rendre l'atmosphère et la lumière exceptionnelles de ce désert où vivent des peuples à forte personnalité. Beaucoup ont participé à des missions militaires, scientifiques ou civiles. Les
œuvres sont rarement exposées et les amateurs côtoient les noms célèbres : Fromentin, Brouty, Dinet, etc... Certains ont accompagné leur œuvre picturale d'écrits, véritables témoignages, de leur travail et de leur aventure. Elisabeth Cazenave poursuit son travail remarquable pour faire connaître un aspect artistique peu connu du grand public. Nous avions signalé ses ouvrages
précédents concernant l'Algérie : La Villa Abd-el-Tif, Les artistes d'Algérie, L'Afrique du Nord révélée par ses peintres et plusieurs autres ouvrages encore disponibles à la même adresse.
Celui-ci est en outre préfacé par Georges Dillinger, spécialiste du Sahara, écrivain et géologue. Nous sommes heureux de saluer en même temps nos deux amis à l'immense talent.

 
 
MARIA CASARES, L'Etrangère
De Javier FIGUERO et Marie-Hélène CARBONEL
Editions Fayard (25e)

L'inoubliable interprète des chefs d'oeuvre du théâtre durant cinquante ans est liée, à jamais, dans nos souvenirs au T.N.P. de Jean Vilar et au festival d'Avignon. Elle prêta " sa beauté fine et sauvage " aux films de Marcel Carné, de Bresson, de Cocteau mais c'est sur les planches qu'elle donnait le meilleur d'elle-même, comme " une torche embrasée ", auprès de Louis Salou, de Jean Servais et surtout Gérard Philippe. Elle mit son immense talent, sa fougue espagnole, au service des plus grands textes classiques et modernes : Médéa, En attendant Godot, Le Rhinocéros, Les Frères Karamazov, aussi bien que Phèdre, Marie Tudor ou le Triomphe de l'amour, les mouches, Antigone. Les auteurs prestigieux : Racine, Claudel, Genêt, Sartre et surtout Camus. Leur liaison est
finement contée dans ce livre plein de vérité et de pudeur. Maria Casarès est née à La Corogne en 1922, morte en son domaine d'Alloué, en Charente en 1996, Espagnole de naissance et de cœur mais Française de reconnaissance et d'amour, éternelle étrangère mais citoyenne de culture sans frontière, avec ses colères, ses enthousiasmes, ses injustices et ses amours, Maria Casarès nous
devient infiniment chère à travers cette biographie écrite par un espagnol et une oranaise. Tous deux font revivre aussi un personnage peu connu des français, le père de Maria, Santiago Casarès Piroga, un des fondateurs de l'éphémère République espagnole. La lutte des républicains et des franquistes au cours de la terrible guerre civile d'Espagne à partir de 1936 oblige la famille à s'exiler à Paris où Maria se considérera comme " Résidente privilégiée " : Ce sera le titre de son livre de mémoire.
Ses biographes signalent qu'elle fit en 1947 une tournée triomphale à Alger, Oran et dans le site romain des ruines de Timgad qui, à l'instar de celles de Tipasa ont inspiré à Camus de superbes pages.

Ce beau livre précis sans être sec, sensible sans mièvrerie est unenouvelle réussite du tandem Figuero- Carbonel qui nous avait déjà enchantés avec leur " Belle Otéro ".

Geneviève de Ternant

 
   
"PIEDS-NOIRS et COUS-ROUGES - Il était "fois" l'Amérique " . Essai historique et littéraire, paru aux Editions de Paris, 2005, 13 rue St-Honoré, 78000 Versailles. 272 pages; nombreuses illustrations. Prix : 24 €.

le 12 novembre 2005 lors du congrès national du Cercle Algérianiste à Marseille le Prix littéraire algérianiste "Jean Pommier" à été décerné à Pierre DIMECH pour son livre "Pieds-Noirs et Cous-Rouges - Il était deux fois l'Amérique".

Dans cette étude originale, tout en se gardant de comparaisons étroites, l'auteur s'est attaché à mettre en perispective 1a conquête de l'Ouest des Etats-Unis et l'aventure de la France en Algérie. L'époque et l'élan vers les terres d'éspérances étaient les mêmes. Les épreuves et les souffrances se ressemblaient. Enfin le sort infligé aux populations sudistes par leurs compatriotes après la défaite du Sud a de fortes similitudes avec celui qui échut aux Pieds-Noirs en 1962, bien que l'époque ait été plus récente. C'est la guerre de Sécession et ses combats désespérés mis en parallèle avec le combat pour l'Algérie française, c'est le traitement infligé par les nordistes aux sudistes et celui des métropolitains aux Pieds-Noirs, c'est surtout la mise en valeur de ces tempéraments de pionniers, leur courage, leur culte de l'énergie, la force de leur enracinement et leur attachement à une patrie. Enfin, l'analyse s précise des oeuvres littéraires des deux communautés avec leur remarques similaires et la quantité de citations relevées par Pierre Dimech sont un morceau de choix dans dans cette évocation.

 
 
NOTES DE LECTURES

-Qué rabia ! ou l'humeur de Dodièze de Jean BRUA

Editions Jacques Gandini, 7 rue de Roquebillière 06359 Nice cedex 4

Ce livre réjouissant réunit les chroniques publiées dans l'Algérianiste et illustrées par l'auteur. Digne descendant de l'inoublié Edmond Brua puisque, bien que parfaitement légitime, Jean Brua se reconnaît le frère de « ce bâtard de Dodièze » auquel il prête avec humour ses indignations et ses colères, à la fois homériques et cornéliennes... Ce qui fait une mahia soua-soua... (On ne va pas dire un pastis, quand même !)


-La Cité Petit D'Henri BELASCO Editions Mémoire de notre temps, Le belvédère bat. 1, Avenue Marius Carrieu, 34080 Montpellier.

Né à Oran en 1940, l'auteur a passé sa petite enfance dans ce faubourg dont il dit: «En 1942, c'était une zone abandonnée, au tiers du chemin entre le bidonville, le quartier populaire et les terrains vagues. » " nous entraîne dans une promenade au fil du temps et nous retrouvons le goût de cette liberté dont les gosses du quartier, à travers jeux et bagarres, faisaient l'apprentissage sous les yeux affairés mais vigilants des mères et des grands-mères. C'était la guerre, celle de 39-45, et les hommes valides délivraient la France (Oh! combien reconnaissante, n'est-ce pas?) tandis que les vieux, les femmes et les enfants se débrouillaient comme ils pouvaient entre misère et restrictions. Et pourtant, que de rires! Les milles petits bonheurs de notre vie, là-bas. Merci, Henri!


-Petite fille du soleil De Christine LAPEYRE-RIV AS Route de Pau, 64410 Vignes.

L'auteur, est née en 1947 à Rio-Salado, mais c'est Oran, sa ville qui lui colle à la peau, qui, illumine son cœur. Ses souvenirs, elle les écrit pour ses enfants, sa famille et ils deviennent nos souvenirs, et nous nous sentons membres de cette famille heureuse, respectueuse, parfois rebelle, toujours tendre. Cette petite fille du soleil est bien notre petite sœur, nous tous, orphelins du soleil.
Geneviève de T ernant

 
 
" Les Raisons de la Colère " Caroline CLERGEAU.
 

Nous avons le plaisir de vous proposer un ouvrage, sous le titre ci-dessus.
" Les Raisons de la Colère " est un roman historique, qui raconte le plus fidèlement possible l'épopée française depuis la conquête de l'Algérie, jusqu'à l'arrivée des Pieds-noirs et des Harkis en métropole. À travers le destin de deux familles, le lecteur suivra la vie des personnages depuis 1830 jusqu'à leur retour forcé en 1962.
Le prix de vente pour " Les Raisons de la Colère " est fixé à 19 €.
( + Participation aux frais de port 2 € ).


Résumé :

Été 2004 : " Bois Sacré " un des hauts lieux de la gastronomie française est ravagé par un incendie. Par chance, il n'y a aucune victime à déplorer.
Les fondateurs du restaurant, âgés, ne veulent pas évacuer les lieux.
La dernière fois qu'ils ont tout quitté, c'était en 1962. Jamais ils n'ont revu leur terre natale.
La jeune génération décide de relever les manches, et de tout reconstruire. Aidés d'un de leurs amis harkis, Pierre et Gabriel se mettent au travail.
Fatalité, pratiquement tout a péri ; sauf un tableau représentant la bataille d'Alger en 1830. Comme leurs ancêtres, la jeune génération va s'armer de courage, et affronter les réalités.
" Les Raisons de La Colère " suivra la chronologie de la vie de deux familles amies : l'une Pied-noire, l'autre Harkie.
Les générations traverseront les époques, et resteront liées à jamais.
Les événements historiques sont réels ; le lecteur sera invité à parta-ger la vie avec ses joies, ses peines. Quand les hommes partiront combattre pour la France, y laissant pour certains la vie, les femmes continueront à travailler, et élever les enfants.
Au cours de plus d'un siècle de vie en Algérie, certains faits relatés feront sourire, d'autres pleurer.
Il est important de se souvenir : il n'est jamais trop tard pour propager le devoir de mémoire.

Bon de commande:cliquer ici.
 

L'auteur, Jean-Paul Angelleli, Pied Noir et enseignant, fait partie des appelés lors de la guerre d'Algérie. Il sait pourquoi il combat "les fells": pour son pays, ses souvenirs, sa vie! Ce sont des aventures vraies, racontés sans fioriture ni enjolivement, par un garçon appelé au 6° Spahi qui, pendant 25 mois de 1960 à 1962, crapahuta de pitons en djebels, entre Bobors et Hodna, dans l'ouest Constantinois.

 
 

Ahmed RAFA le général Franco-Algérien de l'armée française de Manuel GOMEZ de Page après page.

Le témoignage du général Ahmed Rafa constitue un document unique, car il nous permet d'entendre la voix d'un homme exeptionel dont l'attachement à l'Algérie et à la France était fait du même amour...

-Ahmed RAFA - par Manuel GOMEZ Editions Page après Page, 9 rue de Trévise, 75009 Paris (12e)

Sous titré: «Le général Franco-algérien de l'Armée Française », ce livre n'est publié qu'après la mort du général Rafa, conformément à sa volonté. " écrit: « " met en relief mes états d'âme et les tourments de ma conscience lors des événements que l'on nomme aujourd'hui «guerre d'Algérie ». " est douloureux de constater combien cet homme de valeur a souffert de ne pas se sentir accepté en Algérie ni en France dans ses études, ses amours, sa carrière. " faut lire ce livre avec le regard sur l'histoire mais plus encore en frère de cœur et regretter de ne l'avoir pas connu de son vivant, de n'avoir pu lui dire que certains de ses griefs ne sont pas fondés, (concernant le décret Crémieux, par exemple) et que les autres, bien trop réels, hélas! sont dus à des préjugés ridicules ou à une accumulation de tragiques erreurs dont nous avons tous payé le terrible prix. Manuel Gomez, en publiant ce livre, remplit un beau devoir d'amitié.
 
Editions JEAN PICOLLEC - 25 euros dans toutes les librairies.
 
 
"Je ne suis pas Pied-Noir, mais bien de Métropole. Je ne suis pas un homme politique puisque je suis un prêtre de l'Église catholique. Je n'ai de rancœur contre personne et ne poursuis, par la publication de cet ouvrage, qu'un seul but : rappeler à tous les hommes qu'ils sont frères et très spécialement aux Français."

C'est en ces termes, simples et véridiques, que débute le journal de Michel de Laparre de Saint-Sernin, prêtre arrivé à Oran en 1961 qui, au jour le jour, avec la sincérité d'un homme de Dieu, a élaboré un document des plus précieux sur la tragédie que vivait l'Algérie française. Cet ouvrage, bouleversant d'authenticité, constitue un précieux témoignage à transmettre aux générations futures."

Le père Michel de Laparre arrive dans une ville en état de siège. Il tient le journal de cette année tragique : attentats, disparitions, exode... Jusqu'à la tuerie du 5 juillet 1962, journée la plus sanglante de cette guerre et nous livre le plus précieux des témoignages au coeur de cette population dans l'attente et le refus du coup fatal.

Plus de quarante ans après ces événements, il semble qu'on puisse maintenant regarder cette page d'histoire avec plus de justice et de vérité. Il est temps d'ouvrir les yeux et de voir que la honte n'était pas du côté des Français d'Algérie qui se défendaient la rage au coeur. Ils étaient plongés dans l'angoisse profonde et la désespérance que décrit si bien Camus dans La Peste... II faut rétablir la vérité historique sur cette époque si dramatique et admettre enfin l'immense responsabilité de la France.

Les Editions "Page après Page" viennent de procéder à la réédition de cet ouvrage très précieux qui était introuvable car épuisé.

Crédit: Luc DEMARCHI
http://www.cerclealgerianiste-lyon.org/delaparre.htm

 

 
Notes de lecture


-L'ENFANT TREFLE et DOMPTEUR D'ETOILES de Jean-Michel SANANES
Éditions Chemin de Plume, 156, Corniche des oliviers, 06000 Nice. Tel: 04.92.09 89 22 (12 euros chaque)

Deux tout petits livres d'un vrai grand poète. L'enfant Trèfle, conte poétique dit l'espoir du petit trèfle de devenir autre pour aller vers son étoile,et, "souriante, elle répondit: tu es venu à moi sans oublier d'être toi, tu as marché dans la forêt sans rien écraser, sans rien piétiner..." Le dompteur d'étoiles, biographie imaginaire du peintre Slobodan, aussi bellement illustré, dit la quête d'un ailleurs plus vrai que la terre des hommes, car le poète, le peintre, ne savent pas "que les lucioles n'habitent que dans la tête des hommes pour éclairer leurs rêves". Deux livres merveilleux dont l'auteur, originaire de Sidi-Bel- Abbès, a réussit par sa prose poétique à attraper les étoiles.

-AU DELA DES MOTS de Jean Bernard Del RIO
Éditions de la Porte-Kharavan, 49 rue Defrance, 94300 Vincennes Tel: 01.43.98.99.19

Lorsqu'un Del Rio, poète, originaire d'Algérie rencontre un éditeur-poète, originaire d'Amérique du Sud, cela donne un livre bilingue, français-espagnol où la poésie est traitée de royale façon. Le sens des images, la portée des mots vers un idéal inaccessible
et désiré, et c'est une dans où le poète et son traducteur sont tous deux comme en un ballet classique, porteur et porté. Double régal pour qui déguste les deux langues et peut s'élancer avec ces deux poètes vers l'étoile qui dans l'infini reflète
celle qui brille au coeur de chaque homme.

-BLIDA DE MA JEUNESSE - 1935/1962 de Michelle Manivit-Salles
Éditions Gandini, 7 rue de Roquebillière 06359 Nice cedex 4

Ville des rosés et des orangers, entre plaine et montagne s'élevait cette "image de la France en Algérie". Blida qui n'était rien lorsque s'y arrêta Sidi Ahmed el Kébir, le pieux; qui n'était pas grand chose lorsque les Andalous s'y installèrent en 1535; qui, après la traîtrise du Bey du Titteri en 1830, revint à la France après le traité de la Tafna signé le 30 mai 1837. Blida où mosquées, église, synagogue, temple marquaient la coexistence harmonieuse et pacifique des communautés respectueuses les unes des autres, travailleuses et heureuses.
Tout est joliment conté en ce livre souvenir à la remarquable iconographie.

- SANG DE LUNE. De Georges Clément
Editions L'Age d'Homme 5, rue Feron 75006 Paris (15 €) Ou chez l'auteur : 3 avenue de Madrid 92200 Neuilly sur Seine.

Ce très beau recueil de poèmes est préfacé par Vladimir Voikoff qui écrit : « En France, du mois, la poésie est à l'article de la mort, assassinée par
les verlibristes, les poémenprosistes, les poésipuristes et autres sauteurs et sauterelles. (...) Son recueil de poèmes, Sang de lune, est à mon sens une tentative de ressuscitation de la poésie, dont l'intérêt tient justement à ce que le poète s'applique à redonner forme à la forme qu'il utilise de manière à la faire de nouveau coter en bourse poétique. » On ne saurait mieux dire quant à la musique, l'harmonie, la splendeur des vers. Mais le fond est digne de l'admirable forme et touche au cœur le lecteur, et, plus encore, celui qui tout haut développe le poème pour s'en envelopper comme d'une douce écharpe. Et l'auteur est un oranais qui n'oublie ni ses racines ni ses épreuves.

- L'HOMME IMAGINAIRE. De Victor Varjak
Mélis Editions, 46, avenue du train des pignes, F-06670 Colomars (21€) Ou chez l'auteur : Res. Le Vauban, les edelweiss, Ch. du Puy 06600 Antibes

La trilogie de « L'Homme imaginaire » est l'épopée d'une simple vie à travers le prisme d'une pensée multiple. Il juge « le poids des songes » et leur donne une architecture :
l - « La grande fièvres de la vie »
II - « L'indicible fêlure »
III - « La mort dans un miroir »
Les mots griffent « le temps d'un ongle de mémoire » car « l'invisible retient les données du voyage. » II faudrait tant et tant citer... Prenez le temps de visiter l'âme d'un poète en doute et en questions, l'âme à fleur de peau d'un homme debout pour qui l'amitié et le courage ne se divisent pas.

Geneviève de Ternant-09/04

 


Je viens de publier "Chroniques Saïdéennes " un document de 212 pages qui retrace la vie locale de Saïda du 1er janvier 1960 à fin 1961, au travers de coupures de l'Écho d'Oran dont j'ai été le correspondant régional durant cette période. La plupart des évènements y sont relatés avec quelques réflexions personnelles sur cette période agitée .

Arthur Smet qui a été mon compagnon de route participe à cette brochure, avec le talent que l'on lui connaît, grâce aux nombreuses photos faites durant cette période. On y trouvera le commando Georges ( et notamment la cérémonie de remise des certificats définitifs de ralliement et le discours -à lire -du colonel Brunet, en cette période où l'on dénonce avec juste raison le sort réservé aux Harkis ); l'histoire du 8ème RIM, l'épopée de sa 8ème compagnie lors des moissons de Sidi-Mimoun; les originaux des discours des hommes politiques et des militaires; les activités de la MJC et des clubs ( Dynamic, Flash, Patriote, Mappemonde, Fraternel ); les conseils municipaux; la vie sociale au travers de l'action menée par les comités du Mouvement de solidarité féminine, des SAS; l'action contre le terrorisme et la rébellion; les différents aspects de la vie sociale. Et aussi le dernier 14 juillet de l'Algérie française à Saïda .

Un document qui doit montrer, je l'espère, au travers de ces dix neufs mois, que l'échéance douloureuse que tout le monde sentait venir, n'avait pas diminué la vitalité de notre petite ville et de ses habitants toujours prêts à élaborer des projets et à donner de leur temps.
Les personnes intéressées par cette brochure peuvent me le faire savoir d'urgence en m'indiquant le nombre d'exemplaires qu'ils souhaitent acquérir .

Le prix de ce document est de 13 euros + 5,25 euros pour expédition en post-livre
D'avance merci .Amitiés .Robert Jesenberger 70 rue de Ceinture 72200 LA FLECHE.
En fichier joint la couverture. Merci de le signaler aux internautes qui fréquentent votre site.

Cordialement .


 
 
 
Journal le Point - 17 juin 2004
 
L'ISLAMISME DANS LA GUERRE D'ALGERIE; 8 mai 1945 - 5 juillet 1962
Logique de la nouvelle Révolution mondiale.

Il y a un demi-siècle vivaient encore au sud de la Méditerranée, prêts à se déployer dans l'avenir, quinze départements français. Prolongés par l'immensité rayonnante du Sahara, ils illustraient une continuité charnelle entre l'Europe et l'Afrique. L'Algérie française s'identifiaient avant tout un "glacis" vigoureusement polarisé vers le sud. Un glacis générateur de progrès et de développement, créateur d'harmonisation ethnico-culturelle entre l'Occident et le monde musulman.

La nouvelle Révolution Mondiale s'est réactivée là-bas, en Kabylie, lors des émeutes dites de "Sétif", le 8 mai 1945. Elle s'est déclenchée dans sa deuxième phase, le 1° novembre 1954, lors de la Toussaint Rouge. Elle a frappé, plus récemment, dans sa phase actuelle, à Manhattan, à Washington, à Bali, à Moscou... et ailleurs. L'ère des prédateurs intégristes est désormais ouverte." N'Katlan n'sarra" "Tuez les Chrétiens!"

Le "jihad passé d'Algérie" illustre le bouleversement identitaire qui menace la France, l'Europe et l'Occident. La vérité doit être défendue. Lisez ce livre. Faites le lire. Dites à vos enfants, à nos enfants, que le combat de leurs aînés fait partie de leur héritage.

A commander directement aux Editions Dualpha BP 58 77120 Coulommiers Cedex tél. 01.64.65.50.23 35 € + 5 € de port = 40€

 

SOUVENIRS, SOUVENIRS...
tome 1 - l'Algérie de Papa

par Jean-Jacques LUCCIONI

 

L'auteur né à Hussein-dey nous raconte les vingt premières années de sa vie dans une Algérie alors française à laquelle il reste indéfectiblement attaché.
A grand renfort d'anectodes tour à tour amusantes ou émouvantes, "un homme se penche sur son passé".
Depuis son enfance jusqu'au départ pour le service militaire, en 1947, Jean-Jacques LUCCIONI mous invite à suivre un parcours parfois difficile.

Au gré de ses souvenirs, il nous fait partager, avec une grande sincérité, en sefforçant de rester objectif et sans reculer devant l'autodérision, ses joies, mais aussi ses peines et ses déceptions...

334 pages - prix: 23 Euros (+ 4 euros de frais d'envoi)

Mémoire de Notre temps
Parc du Belvédère, Bat.F1
avenue Carrieu
34080 Montpellier

 
...Ce lundi 26 mars aurait pu être un lundi comme les autres. Mieux encore : à cause des bombes, des enlèvements, des massacres, de cette guerre en somme ou de la grève - je ne sais plus - l'école était fermée. La veille au soir, je ne m'étais pas couchée avec le cafard provoqué par la perspective d'une longue et horrible semaine d'école à attaquer, dès le lendemain. La guerre m'offrait un sursis. Je l'en remerciais presque. Elle détournait l'attention paternelle de ma scolarité. Oui, je me croyais en vacances et presque libre, quasi enfermée dans notre appartement, dans ce pays en guerre…

…Ce matin-là, en place de courrier, il y avait un tract dans la boite aux lettres. Signé de l'OAS, il demandait à tous les pieds-noirs de venir, sans armes, sans cris, drapeaux en tête, porter soutien aux habitants de Bab-el-Oued qui, privés d'eau et de vivres, étaient prisonniers des forces de l'ordre… :: …Des bruits couraient sur ce tract pressenti comme un piège des parties adverses… Papa et maman hésitaient. Quand l'un disait oui, l'autre disait non. …Mes sœurs et moi espérions secrètement qu'ils y aillent. Un peu moins de tension, à cause de cette guerre, un peu plus d'espace et de liberté en leur absence. Enfin, ils tombèrent d'accord. Je les regardais se préparer tout en craignant qu'ils ne se ravisent. Toujours possible avec les parents ! J'observais mine de rien, pour ne pas trahir ce désir coupable de les voir partir. Papa venait de prendre la meilleure décision possible, pour moi. J'échappais de justesse à la dictée d'un texte rempli de pièges et dans lesquels, à coup sûr, je serais tombée. Il aurait enchaîné sur un problème de trains, d'horaires et de rencontre à me faire dérailler. Et pour m'achever, il aurait dérivé sur l'histoire du robinet qui goutte jusqu'à débordement, à cause de mon inattention. Elle, maman, partait avec lui. C'était ensemble ou rien. Alors, sans aucune alternative... ! Je l'observais se préparer. Déjà coiffée, habillée tout de blanc, elle était allée dépendre un vêtement accroché sur le fil à linge du balcon. Elle prit son sac noir, il mit sa veste, et ils sortirent. Je ne sais plus s'ils nous ont dit au revoir en partant…