VIENT DE PARAÎTRE
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Note : Guy Ruffino
SOUVENIR de CONSTANTINE
De Guy RUFFINO
MULLER Edition
3 Rue de lArrivée Tour CIT 75015 PARIS 59e
Quel beau livre nous donne là Guy Ruffino ! Il nous
dit tout sur Constantine, cette ville tant aimée, ce miracle
suspendu entre ciel et roc ! De son histoire tourmentée,
de son expansion et de son urbanisation durant les années
françaises, des hommes qui lont faite et de ceux qui
lont gouvernée, à travers ses quartiers et ses
faubourgs. Cest la mémoire de cette cité attachante
et secrète que lauteur nous restitue à travers
texte et illustrations en couleurs et en noir et blanc.
Et puis, il nous emmène dans le Constantinois. Il nous invite
à le suivre le long de la magnifique côte de Kabylie,
et dans les villes : Bougie, Bône, La Calle, Souk-Arras,
Djidelli, Philippeville, Collo, Guelma, Sétif, Tébessa
Lambèse et Timgad et plus au sud, El Oued, Touggourt, Ouargla...
Suivez-le, vous saurez tout sur la flore et la faune si particulières
de ces terres aux quelles lauteur consacre des pages magnifiques
issues davantage de son cur que de sa plume. Car cest
lhymne damour à sa terre perdue que nous lisons
dans ce beau livre.
Geneviève de Ternant
Février 2016
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NOTE Marcel
Mon bien cher Marcel
Collectif lArba
Les lettres de constance Ducrocq à son fils aîné,
Marcel, pendant la guerre dAlgérie de 1954 à
1962, constituent une mémoire presque au jour le jour des
événements qui ont constitué le quotidien dune
famille de lArba passant de la paix à linquiétude,
puis à lhorreur des assassinats, décrivant le
trouble de gens modestes qui avaient toujours vécus an bonne
intelligence avec les voisins musulmans se trouvant confrontés
à cette haine importée, ces menaces dirigées
aussi bien envers les Européens que les Indigènes.
Ainsi sinsinue la défiance, ainsi se construit le mur
de peur : A qui faire confiance ? A lami denfance
soudain mué en ennemi ? Au voisin lui-même menacé ?
Ces lettres nétaient pas destinées à
être publiées mais seulement à demeurer dans
le cercle familial. Elles apportent cependant ce supplément
de témoignages à laccent de vérité
puisquécrites dans limmédiat du quotidien.
Une petite pierre de plus à lédifice de
notre triste histoire.
Geneviève de Ternant
Février 2016
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Note de lecture
2084 La fin du monde De Boualem SANSAL
Editions Gallimard
Roman ? Quand sorganise la fin du monde, on ne la
voit pas venir. Doucereuse, elle sinsinue, murmure avant de
gagner tout le terrain, avant dinstaller le monde de « lAbistan ».
Boualem Sansal nous disait, lors de la signature de son livre à
Nice le mardi 29 septembre 2015 à la Librairie Masséna
combien fut insidieuse la pénétration islamique qui
engendra la guerre civile en Algérie dans les années
1990 : « Tu vois un barbu, cela te fait rire et
puis demain, il y a des barbus partout ! » Et cette
guerre civile qui dura quatre ans fit plus de morts que la guerre
dindépendance de 1954 à 1962.
Avec son humour décapant, sa joviale faconde, lauteur
dans ce livre montre comment fonctionne le Système fondé
sur lamnésie et la soumission au dieu unique, « au
fil dun récit débridé, plein dinnocence
goguenarde, dinventions cocasses ou inquiétantes, il
sinscrit dans la filiation dOrwell pour brocarder les
dérives et lhypocrisie du radicalisme religieux qui
menace les démocraties. »
Ne sommes-nous pas déjà dans cette dérive lorsquon
ostracise ceux qui mettent en doute le politiquement correct ?
Le miracle est que ce livre qui se lit comme le roman quil
prétend être, ce livre terrible et drôle soit
de toutes les listes des Prix littéraires de cet automne !
Ce pourrait-il que nos élites commencent à ouvrir
les yeux ? Ce serait bien la première fois quen
France on ne clouerait pas au pilori le pompier en encensant le
pyromane !
Que lesprit des Goncourt protège Boualem Sansal !
Geneviève de Ternant
6 octobre 2015
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Note 10-07-15
CLAP... de FIN !
De Robert Charles PUIG
Edilivre 175 Bd Anatole France 93200 Saint Denis (21e)
On retrouve dans les 17 nouvelles qui composent ce livre, le
style particulier dun auteur qui nous a donné de nombreuses
uvres de qualité. Et son inspiration très noire.
« La vie est pour lui un théâtre de marionnettes
où il « balade » ses personnages »
nous dit la quatrième de couverture. Il ne me semble pas !
Ses personnages, loin dêtre des stéréotypes,
ont vie et couleur mais ils sont, cela est vrai, pris dans une logique
qui les entraîne vers un dénouement douloureux et tragique.
Nest-ce pas la vie même ? Les choix décidés
en vertu de la liberté de lindividu ont des conséquences
imprévisibles mais inéluctables car dictées
par les sentiments : jalousie, haine ou vengeance entraînent
les personnages dans une spirale qui les broie. Mais, nest-ce
pas le sort commun ? Ici, une fois les prémisses posées,
tout senchaîne en parfaite et terrible logique vers
la conclusion en un syllogisme destructeur.
LHistoire fait irruption dans nombre de ces nouvelles et le
lecteur retrouve les thèmes abordés dans des ouvrages
précédents, mais traités de nouvelle manière.
Ce nest pas un des moindres intérêts de cet excellent
livre. « Nihil vitam Aeternam », ce sous titre
en forme de conclusion signifie : « Il ny
a pas de vie éternelle... pour les assassins »,
Y en a-t-il une pour les victimes ? A écouter ce que
Dieu dit à lauteur, il semble quil en doute...
Geneviève de Ternant
10 juillet 2015
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Note 11-11-14
LES INDESIRABLES
Sous les cendres du Paradis
De Georges CLEMENT
Acadamiaedition
www.yvelinedition.fr
En librairie et sur Amazon et autres sites
Anne-France Pérez, un nom qui résume une femme
symbole. La métropole aimée à en mourir, lorigine
espagnole et plus encore méditerranéenne ; fille
de cette terre dAlgérie, pétrie de ses cultures,
incapable de simaginer ailleurs que dans cette ville dAlger,
lAlger française et prête à tous les sacrifices
pour la garder à la France qui ne veut plus delle,
Anne-France vivra les espoirs et les désillusions, les bonheurs
sensuels et les souffrances de lâme, du cur et
du corps ; mais elle est une femme libre et forte. Lorsquelle
salanguie dans la tendresse craintive dune famille unie,
elle se reprend pour lutter pour ses amours, son amour, dénoncer
les lâchetés, les trahisons que son regard pur dévoile.
Capable, lorsque tout est perdu, de gagner lhorizon pour sauver
lessentiel, son fils, celui qui prolongera, celui qui justifie.
Encore faut-il quil sache et Anne-France sest tue si
longtemps.
1962 Alger. Une jeune femme de 32 ans, Anne-France Pérez,
journaliste à lEcho dAlger, fuit lAlgérie
su le point dêtre indépendante. Rescapée,
elle sexile dEurope et atterri, en 1963, à New
York avec son fils.
2001. A 71 ans, elle se décide à parler pour la première
fois à sa belle-fille Sharon puis à son fils, René
de sa vie et des péripéties qui lont conduite
en Amérique.
Dans le même temps, 19 terroristes, saoudiens pour la plupart,
préparent activement un terrible attentat.
Lhistoire de cette femme est la traversée des épreuves
de la guerre dAlgérie et du sens du combat pour ceux
qui vivent les événements. Elle dit laveuglement
coupable de ceux qui, à des milliers de Kilomètres,
nen comprennent ni la pugnacité ni la cause. Cest
le roman vrai dune femme de cette époque qui draine
ses conséquences néfastes aujourdhui car lhistoire
court toujours pour lEurope, les Etats-Unis, le monde. La
liberté est au prix de la vigilance et de la connaissance
de soi et des autres.
Le style est fluide, prenant, poétique souvent, acre et dur
aussi, pour dire lindicible. Le lecteur passe sans heurt de
1962 à 2011, avide de suivre les protagonistes dans leur
vie contemporaine et dans les souvenirs palpitants. Un roman et
plus quun roman.
Puisse ce livre faire comprendre cela aux aveugles et aux sourds
qui gouvernent si mal notre terre.
Geneviève de Ternant
Novembre 2014
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Note 14-10-14
LACHEVEMENT
deRobert-Charles PUIG
Edilivre-Editions à Paris 175 Bd Anatole France, 93200 Saint-
Denis
www.edilivre.com (20,50e)
Est-ce un roman ou bien plutôt la vengeance imaginaire
de lauteur qui se rebelle contre le mensonge entretenu depuis
plus de cinquante ans sur la réalité de lhistoire
de lAlgérie de lépoque française,
sur les silences gênés, les repentances hypocrites
et labaissement dun pays qui fut grand, qui rayonnait
lorsquil saimait, un pays auquel ON a appris à
se détester.
Le héros, cet homme malade, ce journaliste intransigeant,
voit enfin loccasion daccomplir le serment de sang prêté
lors de lassassinat de son père en 1962.
Reconnaissant lassassin, il sait quil payera de sa vie
le geste meurtrier et lamour rencontré narrête
pas son bras.
Par cet amour et par le lien fortuit avec celle qui, jadis, le sauva,
le serment est tenu et la vie peut reprendre, continuer, sachever.
Un très beau livre.
Geneviève de Ternant
Octobre 2014
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Note 4-7-14
LES RIZIERES DE LA SOUFFRANCE
De Raphaël DELPARD
Edition De Borée témoignage
Au temps de la plus grande France, ce que lon appelait
lIndochine était constituée de cinq territoires
différents les uns des autres par la géographie, lhistoire
et, partant, le peuplement : La Cochinchine, le Cambodge, lAnnam,
le Tonkin et le Laos.
Ces terres furent de tout temps convoitées par la Chine et
le Japon. La colonisation française sy implanta non
commercialement ni politiquement mais religieusement. Cest
un des grands mérites de lauteur de rappeler ce que
fut lIndochine avant que la France sy établisse.
Mais, en enquêteur scrupuleux, Raphaël Delpard se renseigne,
interroge et, ainsi, le lecteur est-il amené à comprendre
la grandeur et le sacrifice de ces « combattants Français
en Indochine de 1945-1954 », car tel est le sous titre
de ce livre de mémoire et de combat.
Mémoire des années daprès la guerre de
1939-1945 où une France exsangue doit faire face en ces lointaines
contrées à lexpansion communiste chinoise sans
argent, sans moyens militaires et avec peu de troupes alors que
lopinion publique française est lasse de la guerre
et ne songe quà se refaire une santé grâce
au plan Marchal. De plus, elle est sous lemprise du communisme
auréolé de sa plus ou moins réelle étiquette
résistante. Paradoxe !
Mais ce nest pas simplement lépopée courageuse
des maigres troupes françaises au pays des rizières
que relate lauteur, cest la cruauté du Viet Minh
envers son propre peuple,cest lhorreur des camps où
sévira labominable Boudarel, qui, revenu en France,
deviendra professeur à lUniversité Paris VII,
cest limpéritie de la classe politique, la même
qui continuera à sévir durant les « événements
dAlgérie », cest la responsabilité
de De Gaulle et de ses successeurs, cest Dien Bien Phu, mais
aussi le courage des hommes, le sens de lhonneur et la lumineuse
figure de Geneviève de Galard, archétype de ces femmes
que rien ne rebute, dont la force de caractère et labnégation
aux côté des blessés, sous la mitraille et dans
le quotidien danger feront ladmiration de tous.
Tous ces témoignages poignants, Raphaël Delpard est
allé les recueillir de la bouche des survivants, ces témoins
qui séteignent dans lindifférence dune
nation qui, avec la perte de lIndochine et de lAlgérie
semble avoir oublié le sens de lhonneur et lamour
de la patrie.
Geneviève de Ternant
4 juillet 2014
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Notes 11-06-2014
EXPATRIES
De Paule Brissey-Pelissié
Paule.pelissie@orange.fr Tel : 04 93 59 37 39 (17e+frais denvoi :
3,50)
Livre de témoignage pour que la mémoire de notre
vie heureuse puis de nos malheurs ne se perde pas, il souvre
de façon originale par 750 vers alexandrins, se poursuit
en prose par lévocation souvent chiffrée, précise,
intitulée: Notre Histoire Ignorée.
« Faire confiance et acclamer un homme
Qui par le passé et depuis ses débuts
Avait souvent montré toute sa duplicité
Et nourri sa légende avec déloyauté
Cétait prendre le risque dêtre sacrifiés !!! »
On ne saurait mieux dire.
Geneviève de Ternant
VOYAGE en PIEDNOIRIE
De Claude Nal
Claude.nal.roman@numericable.fr
Après le roman autobiographique « Un jeune
homme dhonneur » et la pièce « Le
serment de lOrane » qui remporte un grand succès,
lauteur nous donne un charmant aperçu de ce qui aurait
pu arriver si les Pieds- Noirs, au lieu de se disperser, lors de
lexode, sétaient réunis dans une île
pour y refonder leur patrie : la Piednoirie. Et voici un jeune
journaliste envoyé par sa rédaction étudier
cet OPNI (objet politique non identifié). Les filles y sont
belles, les gens sympathiques, les souvenirs restent brûlants
et notre investigateur est conquis.
Belle et douce utopie !
Geneviève de Ternant
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GOUVERNER AU NOM DALLAH
Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe
De BOUALEM SANSAL
(Gallimard. 19 € 50)
Le livre de notre ami Boualem SANSAL explique à la fois
les origines des divisions du monde arabe et les motifs et les moyens
mis en oeuvre pour étendre leur gouvernance au monde entier.
Il montre comment les « islamistes folkloriques »
ont subrepticement pris le pouvoir : « Quelques
années plus tard, nous découvrîmes presque à
limproviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement
insignifiant sétait répandu dans tout le pays. »
Il sagit de lAlgérie, mais on peut dire de même !
Il nest plus à nos portes, mais bien chez nous, en
France ! Comme le prouve le problème de ces enfants
partis faire le djihad et dont on ne sait plus que faire...
Ainsi Boualem Sansal questionne léchec de lintégration
dans les pays daccueil des émigrés. Pouvait-il
en être autrement dans une France où les mosquées
sont pleines et les églises vides ? Où les gouvernements,
à lesprit attardé en 1905 et au petit père
Combes, subventionnent les édifices musulmans culturels et
cultuels et refuse de réparer les chapelles qui tombent
en ruine ? Une France où les « lois sociétales »
ne se contentent pas de bafouer la famille mais arrêtent ceux
qui sy opposent ? Car, après tout, chacun est
libre de vivre sa vie comme il lentend en hétéro,
en homo, en ce qui lui chante, mais apparemment pas en chrétien ;
le paradoxe est donc bien quelles ne sattaquent pas
à lIslam, bien plus intolérant en matière
sociétale que le Christianisme et je parle de lIslam
normal, non de lextrémisme islamique, par peur deffaroucher
les « modérés » (Il leur faut
bien du courage pour lêtre !) Le résultat
est que les familles musulmanes mettent leurs enfants dans les écoles
chrétiennes, les espérant ainsi à labri
des folies de ce que lon a peine à appeler encore « éducation
nationale ! »
Dans ce livre clair émanant du cur même de lIslam,
Boualem Sansal prouve quil est une grande voix de la littérature
algérienne, une voix humaniste, intransigeante.
Sera-t-il lu, écouté, compris ? Cest son
espoir et le notre.
Geneviève de Ternant
Mai 2014
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Albert Camus, fils dAlger
DAlain Vircondelet aux éditions Librairie Arthéme
Fayard Pluriel
La biographie de Camus rééditée en 2013
avec une préface nouvelle a reçu, lors de sa parution,
le prix Méditerranée Essai 2010. Ecrit par un enfant
dAlger, ancien élève du lycée Bugeaud
qui y récitait déjà des passages de « Noces »,
cet ouvrage fait la part belle à lenchantement de cette
terre dAlgérie qui distillait son charme si prenant
que ses fils exilés nont jamais pu sen défaire.
Cest sans nul doute la plus proche de ce qui fut la force
et la faiblesse de Camus qui y est ici touché de la pointe
du cur.
On y trouve la candeur roublarde des gens de cette terre imprégnée
des caractères des marchands phéniciens, des législateurs
romains, des violences vandales, des mystiques arabes et juifs,
des langueurs et des fureurs de cette méditerranée
autant que des immensités sahariennes sous le vent du sable
qui efface les pas mais garde lempreinte au profond des dunes
et des plages.
Cette dimension de luvre de Camus autant que de sa vie
même est parfaitement rendue par lanalyse de lauteur.
Elle devait être incomprise de nombreux lecteurs et surtout
des « élites » germanopratines imbues
du seul privilège dêtre du bon côté
de la Seine, leur conférant droit de vie et de mort intellectuelle,
gens à illères au quolibet grinçant dont
Camus souffrit en espérant désespérément
leur amitié condescendante.
Sa vie privée chaotique tient une grande part dans cette
biographie ce qui est nécessaire car ce fut une quête
exaltante et douloureuse dans laquelle il eut pourtant la chance
de rencontrer, outre la délicieuse Francine Faure, des femmes
dune rare qualité comme Blanche Balain, Maria Casarès,
Catherine Sellers, tant dautres ; mais son attachement
pérenne, le seul durable est son amour pour sa mère,
icône presque muette chargée du même silence
habité que Tipasa, celles qui, sans mot, disent tout de lamour.
La maladie, cette tuberculose qui le mine est un protagoniste de
la légende camusienne. Sans le sentiment de précarité
quelle induit peut-être naurait-il pas mené
avec tant de volonté farouche sa quête de vérité
dans sa vie, dans son uvre et dans le drame algérien.
Là est, à mon sens, la faille de lanalyse de
Camus et de son biographe. Certes, la misère des masses musulmanes
est une terrible réalité quils serait fou de
nier, mais jamais on ne trouve dans ce qui devient réquisitoire
leffort surhumain de la France, exangue au sortir de la guerre,
pour scolariser le plus denfants possible comme en témoigne
Augustin Ibazizen, effort digne du mythe de Sisyphe quand les flots
denfants submergent les moyens dune Education Nationale
où les instituteurs et les institutrices font de chaque jour
un miracle de survie et de savoir. Ce que le FLN craint si fort
quil commencera par tuer les enseignants et brûler les
écoles.
Effort aussi des institutions charitables largement payées
par ces « colons » voués aux gémonies,
ces « riches » européens, avocats,
médecins, pharmaciens, magistrats qui permettaient les campagnes
de vaccinations jusquau fond des douars et des oasis sahariennes
complétant les chiches subventions venues de France... qui
souvent ne pouvait pas faire mieux et laissait des villages de la
province française dans des locaux moyenâgeux. Ces
abandonnés là nont pas manqué de le faire
douloureusement et injustement sentir aux « rapatriés » !
Camus qui avait des amis arabes fort instruits ne pouvait lignorer...mais
il ne la pas écrit !
Ce quil na pu voir, puisque la mort la fauché
trop tôt, cest la fuite de cette élite arabe
éduquée, diplômée, dés lindépendance
de lAlgérie, vers la France quils avaient aidé
à combattre, vers la Suisse et vers les Etats-Unis, achevant
ainsi de priver lAlgérie, « leur jeune
patrie », de ceux qui auraient, peut-être, pu lui
éviter le marasme, la guerre civile, et la décrépitude
quelle connaît depuis un demi siècle...
Geneviève de Ternant
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Notes de lecture 11-2013
NOUR (Récit)
De Evelyne SELLES-FISCHER
Editions lHarmattan (18e)
Une enfance en Algérie dans laquelle nous nous reconnaissons,
un peu ville, un peu campagne ou plage, riches et pauvres nous gardons
dans nos yeux, nos nez, nos oreilles les mêmes couleurs, les
mêmes odeurs, les mêmes bruits. Nous gardons sur notre
peau la douceur des troncs darbres caressés et des
écorces doranges, la subtile fluidité du sable
entre nos doigts et la chaleur insupportable et désirée
du soleil.
Cest cette enfance de la petite fille de Philippeville que
nous restitue, avec ses mots qui suggèrent les images, les
sons, Evelyne Selles-Fischer. Mais aussi la terrible odeur de la
mort de ses proches. Et puis le départ, lexil forcé,
loin des siens, loin de son pays arraché delle.
Un livre de sourires et de larmes qui devient notre au fil des pages,
qui est notre par les mêmes étapes, les mêmes
petites joies, les mêmes grandes souffrances. Un livre décrivain
mais plus encore de femme sensible, attentive, musicienne des mots,
des rythmes, et donc ne nous étonnons pas, à lire
sa notice biographique, de la trouver violoniste, soliste dun
groupe de Gospel, et comédienne de comédies musicales
et puis encore critique de théâtre, de télévision
et dautres choses encore qui remplissent une vie mais neffacent
pas les souvenirs.
ENFIN TU ES REVENUE AU PAYS
De Evelyne SELLES-FISCHER
Préface de Raphaël Dray
Edition des cygnes (editionlescygnes@gmail.com et www.lescygnes.fr
20e)
Les années ont passé. On sest demandé
longtemps, jy vais, jy vais pas, comme nous tous, ou
presque, non ? Et puis, elle y est allée : « Comment
guérir de lAlgérie sinon en Algérie ? »
Mais je ne crois pas quelle en soit revenue guérie.
Seulement encore plus « dé-patriée »,
comme elle dit.
Elle y a retrouvé des amis et des enfants damis, tous
chaleureux, et tenté de remettre ses pas dadulte dans
ses pas denfant. Pas évident du tout. Triste de voir
tant de belles choses abîmées par le temps, le laisser
aller, des choses, des bâtiments, des rues, des places. Il
semble, ce quelle ne dit pas, que les gens qui les hantent
nen perçoivent pas la dégradation, ou bien sen
accommodent. Ou alors, quoi ?
Quand elle écrit : « Vous passez dans un
endroit que vous aviez oublié et une voix, au fond de vous,
vous dit que là, autrefois, vous avez vécu quelque
chose, rencontré quelquun... (...) vous voila précipité
dans cet autre vous-même que vous avez été... »
Cest bien cela : En quittant, bien forcés, notre
nous de là-bas, nous nous sommes forgés un autre nous
dici, qui ne colle à rien, ni à lui, ni à
lautre.
Et cest un livre magnifique. Ce nest pas pour rien quil
a été couronné du Prix Algérianiste
spécial du jury 2013 lors du 40éme congrès
du Cercle Algérianiste à Perpignan.
Evelyne Selles-Fischer est un grand écrivain. Ne laissez
pas passer son uvre.
Geneviève de Ternant
Novembre 2013
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ALGERIE, le vrai état des lieux
Je viens de lire avec beaucoup dattention le livre remarquable
de Frédéric Pons qui porte ce titre. (Editions Calmann-Lévy.
20,90e) Cest une enquête sérieuse sur notre pays
natal depuis lindépendance qui sappuie sur une
connaissance du terrain et sur des documents irréfutables.
« Quavons-nous fait de ces cinquante ans ? »
telle est la question que se posent les Algériens. »
Javais, jai toujours, un amour immense pour ce terrible
et beau pays. Au point davoir parfois choqué mes amis
en leur disant quen dépit de tout le mal qui nous a
été fait, des horreurs que nous avons subies, jai
même souhaité que nous nous soyons trompé, que
lAlgérie sans nous réussisse à devenir
un grand pays, un pays heureux. Comme une épouse délaissée
qui sefface et souhaite à linfidèle dêtre
heureux avec une autre. Mais ce ne fut pas le cas et jenrage !
Lauteur raconte les purges qui ont affaibli les gouvernements,
les privant des personnalités les plus aptes à remplacer
les cadres européens et musulmans partis ou assassinés.
Car on nous a reproché de navoir pas créé
de cadres musulmans ce qui était faux mais ils ont préféré
mettre de la distance entre eux et les caciques de la rébellion.
Le calamiteux règne de Ben Bella et surtout celui marxisant
de Boumediene sont passés au crible et la relation de lassassinat
de Kasdi Merbah, « lhomme le mieux informé
en Algérie », le 21 août 1993 est un exemple
frappant des rivalités qui ont détruit tout espoir
dévolution du pays.
En évoquant lenlèvement et lassassinat
des sept moines de Tibhiirine au printemps 1996, Frédérique
Pons souligne quil « résume lhorreur
et les manipulations de la décennie sanglante ».
Il ajoute : « Ce dossier est sans doute lun
des plus opaques dans une collection pourtant riche en coups fourrés
et en énigmes de toutes sortes. »
Le gâchis nest pas seulement dhommes il est aussi
économique. La Mitidja a encore de beaux restes mais à
Boufarik où est né « Orangina »,
vous vous souvenez de cette orange qui sur la route vendait le jus
de fruit ? Vous vous souvenez de ces magnifiques vergers ?
Belkacem Belfar et son frère ont fondé une usine de
fabrication et distribution de jus de fruits frais qui vend dans
tout le pays...mais dans lusine, il ny a pas un seul
agrume ! Les concentrés dorange, de pamplemousse,
de citron et de raisin sont achetés au Brésil par
les Allemands qui les revendent aux Algériens. Comment ne
pas pleurer de rage ?
Les exemples abondent, avec les moutons et le sable importés
oui, du sable ! et tout à lavenant.
LAlgérie, riche du pétrole, est un pays de gens
pauvres, de chômeurs, de diplômés sans travail,
dune jeunesse démotivée et qui ne pense quà
partir : « Des visas » demandaient les
Algériens à Chirac... Un pays où les Islamistes
ont beau jeu denrégimenter des jeunes dégoûtés
de la corruption et du népotisme. Oui, vraiment, jenrage !
Et voyant tout cela, je minquiète encore davantage
pour la France qui a perdu le sens des valeurs familiales et de
travail dans une société dassistés.
Je souhaite que le livre de Frédéric Pons soit lu
par beaucoup car il éclaire dun jour cru ce qui arrive
à une société dont les repères sont
faussés et où les dirigeants ne pensent quà
court terme et nont en ligne de mire que leur réélection...
Il y a encore beaucoup à dire sur le travail de Frédéric
Pons extrêmement riche et documenté. Alors, lisez-le.
Geneviève de Ternant
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Notes 3-7-13
LA FRANCE CONFISQUEE
Et MANIFESTE DUN FILS DE FIER DE HARKI FIER DE LETRE
De Kader HAMICHE
Editions ASFOTELL
E-mail : kader-hamiche@hotmail.fr
tel : 06-05-28-05-60
Deux ouvrages qui se complètent. Dans le Manifeste, Kader
Hamiche a beaucoup expliqué la situation des Harkis et de
leurs enfants. Il sest indigné des conditions qui ont
présidé à leur installation en France hexagonale
après lindépendance de lAlgérie,
il sest plaint de la solitude morale et matérielle
dans laquelle ils ont vécu et tenté, avec succès
souvent, de sortir dune condition dassistés qui
leur fut imposée, afin de se réaliser pleinement Français
avec un plus : Le courage du choix et non un moins, quessayèrent
de leur appliquer des politiciens sans honneur et, pire que sans
mémoire, sans culture.
Il souhaite limplication des Pieds-Noirs dans la reconnaissance
qui leur est due, les croyant mieux organisés et mieux intégrés,
ce en quoi, je le crains, il se trompe. Tous les efforts des particuliers
comme des associations ont été entravés à
un point inimaginable. Jen peux témoigner personnellement.
Dans la France confisquée, quil signe « Brutus »,
en fils adoptif mais pleinement légal, cest un état
navrant de la France dans laquelle nous sommes obligés de
vivre, une France dénaturée où « règnent
la confusion des valeurs, le mélange des genres, le conflit
dintérêts ». Il écrit :
« Lesprit public a déserté les consciences
dun peuple peureux, désillusionné, atone.. »
Constat de désespoir que nous partageons, mais aussi appel
au réveil des meilleures qualités de ce peuple français
attaché à ses valeurs traditionnelles non par immobilisme
mais au contraire pour prendre un nouvel élan dautant
plus grand quil sera bien enraciné.
Geneviève de Ternant
3 juillet 2013
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Notes lecture 15.06.13
QUE DIEU SAUVE LA France
De Roger HOLEINDRE
Editions dHéligoland, B.P. 2 Pont-Authou 27290 France
« Livre sans concession au « politiquement
correct » (...) Roger Holeindre pousse dans ce livre
un cri de colère contre les mensonges de lhistoire,
cest le cri dun soldat et dun chrétien
qui, en témoin honnête peut et doit parler »
écrit lAbbé Beauvais dans la préface
de ce livre que Véritas shonore de distinguer par son
Prix annuel.
Auteur de nombreux ouvrages depuis 1963, Roger Holeindre na
cessé de dénoncer les mensonges, les calomnies qui
sont aujourdhui répétés dans le but de
faire accroire que ce qui est rabâché finira par être
la vérité. Mais non, il faut sans arrêt combattre
et ce livre est un combat. Pas de fleuret moucheté, cest
sabre au clair quil charge ! Il na pas lhabitude
déconomiser ni sa personne, ni son discours !
Mais qui est Roger Holeindre ? Né en Corse en 1929,
dans une famille paysanne et ouvrière, il sera le plus jeune
résistant de France, sengage à 17 ans dans la
Marine en falsifiant ses papiers et sert en Indochine. Blessé
au Tonkin, il se porte volontaire pour sauter à Dien Bien
Phu. Il participe aux derniers combats sur les Hauts Plateaux où
le GM 100 est anéanti.
Puis cest lAlgérie au commando du 8ème
régiment Para. Grièvement blessé, il réalise
que larmée française gagnera la guerre et que
De Gaulle la lui fera perdre politiquement. Il quitte alors larmée
et sinstalle à Tébessa où il anime une
troupe scoute et une Maison des jeunes : On y comptera 1% de
petits chrétiens, 1% de petits juifs et 98% de petits musulmans.
Il prend le maquis pour garder lAlgérie et le Sahara
à la France. Arrêté, emprisonné à
la prison de Bône, il organise une évasion rocambolesque
et senfuit avec tous les détenus « Algérie
Française » et forme le deuxième maquis
Bonaparte. Fait prisonnier, il est condamné mais, dès
sa libération, il reprend le combat politique pour lutter
contre la désinformation dans tous les domaines, pour que
la France reste la France.
Livre majeur, il doit être lu dans tous les foyers afin que
nos enfants dégagent leur esprit de la gangue du « prêt
à penser » distillé par les journaux, les
télévisions et tous les moyens dun appareil
détat omnipotent. Remarquablement écrit, facile
à lire et profond, il fera le régal des lecteurs et
leur donnera tous les arguments pour contrer les interlocuteurs
portés sur le consensus mou.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013
JACCUSE DE GAULLE
De Manuel GOMEZ
Editions Mago
Manuel.gomez2000@hotmail.fr (19e)
Lauteur se proposait de dénoncer les mensonges
de De Gaulle mais comme il y en avait trop, il lui fallut bien commencer
par le début, c'est-à-dire toute la calamiteuse carrière
de son sujet !
On en apprend de belles ! Même nous qui connaissons bien
le bonhomme pour en avoir subit la vindicte, nous touchons du doigt
une telle collection dignominies que nous ne pouvons que nous
étonner que la vérité ne saute pas aux yeux
de ses thuriféraires, tous ces gaullistes de pacotille qui
nétaient pas nés quand il perpétrait
ses crimes mais croient ou font semblant de croire à « sa
grandeur » !
Né à Alger, Manuel Gomez est engagé par
Albert Camus comme pigiste à « Alger Républicain »
à lâge de 15 ans. Il deviendra chef de rubrique
à « La Dépêche dAlgérie »
Puis, emporté par le vent mauvais de lhistoire gaullienne,
il poursuivra sa carrière en France à la rédaction
des quotidiens « LAurore », « Le
Méridional » et « Paris-Turf ».
Il est lauteur de nombreux ouvrages inspirés par la
véritable histoire de la guerre dAlgérie et
par les personnages quil a rencontrés et admirés
comme Camus et Ahmed Rafa.
Ici, il nous donne le résultat de ses recherches sur
de Gaulle et écrit :
Jaccuse De Gaulle dimposture, de forfaiture, de crimes
et notamment :
-de lagression contre des soldats français à
Dakar, -Du massacre de soldats français en Syrie,- davoir
déclanché la guerre dIndochine,- de la répression
incontrôlée après la tuerie de Sétif
en 1945, - de complot contre lEtat en mai 1958, - davoir
trompé lArmée française et de lavoir
sacrifiée à un objectif mensonger, - davoir
organisé la torture en Algérie, - Dêtre
le complice de tous les massacres qui ont suivi le 19 mars 1962,
- davoir programmé le massacre des Harkis, - de complicité
dans lassassinat des Européens le 26 mars 1962 à
Alger, - de complicité dans les enlèvements et les
assassinats le 5 juillet à Oran...
Voila un livre parfaitement documenté qui naccuse pas
à la légère mais donne les sources et développe
les arguments irréfutables. Un excellent ouvrage nécessaire
pour la mémoire et pour lhistoire véritable.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013
ON NAVAIT RIEN et ON A TOUT PERDU
De Gisèle GOMIS-WERMUTH
Centre littéraire dimpression provençal (16e)
Cest un livre émouvant que nous donne cette oranaise
qui jamais ne sapitoie sur son sort et qui nous livre son
témoignage des derniers jours de lAlgérie française
dans notre ville bouleversée, en proie à lanarchie
la plus totale, aux mains des égorgeurs lâchés
sur les malheureux européens qui ont pensé pouvoir
rester sur la terre où ils sont nés, et leurs parents
avant eux... le 3 juillet 1962, elle a 25 ans et doit fuir. Deux
jours plus tard, se sera le massacre tandis que les soldats français
sur ordre de De Gaulle restent larme au pied.
Cinquante ans plus tard, les souvenirs remontent à la surface
de sa vie en France, elle sent quil lui faut traduire sur
le papier lhistoire de son enfance insouciante tellement pareille
à mille autres vies mais le récit est plein de spontanéité,
vif et coloré, si bien quon est pris et que lon
se sent en complète communion avec elle.
Il lui faut expliquer, pour ses enfants et ses petits enfants comment
on vivait là-bas, comment elle a dû quitter sa ville,
alors quelle est toute jeune mariée et quelle
a un petit enfant, comment, il a fallu batailler en France pour
se faire une place au soleil, travailler et encore travailler et
se taire quand les attaques des sots font si mal et aussi apprendre
à défendre contre les mensonges les siens, les pieds-noirs,
les harkis, ceux quon aimait là-bas et quon aime
toujours, malgré tout... Livre courageux, sincère,
vrai roman et roman vrai, un très beau livre.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013
RESISTANCE6
De Robert-Charles PUIG
Editions EDILIVRE, 175 boulevard Anatole France, 93200 Saint Denis
Ou chez lauteur : puig.robert@wanadoo.fr (20,50e)
Lauteur se fait un devoir de défendre sa terre
natale, cet pour cela quil écrit. Il est né
à Alger et après ses études entre à
lORTF puis est lui aussi emporté par le vent mauvais
en 1962. Il tissera sa vie en Afrique noir et en France mais, indigné
de constater les mensonges proférés à longueur
de médias, il prend une plume vengeresse et ses chroniques
sont régulièrement publiées sur les sites amis.
Dans cet ouvrage, il réunit les chroniques pieds-noirs dun
quinquennat : 2007-2012. Et chacun pourra vérifier lacuité
de ses analyses et le choix des sujets qui ne laisseront pas indifférents
les lecteurs car ils auront encore à la mémoire les
faits, les incidents, les articles de presse qui sy rapportent.
Robert-Charles Puig a publié de nombreux autres ouvrages,
romans, nouvelles et poèmes. Il a aussi un très bon
coup de crayon et ses dessins ont souvent pour thème sa ville
natale quil croque avec gourmandise.
Geneviève de Ternant
15 juin 2013
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LU POUR VOUS, dans l'algérianiste n°
143 - Mars 2013:
Page 116: Madame de TERNANT a rassemblé
les textes qu'elle a, sans se lasser, donnés à l'Echo
de l'Oranie (tome
1: 20 ans d'éditoriaux...
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LA SAISON DES CAROUBES
De Robert SAUCOURT
Atelier Fol'fer, B.P. 20047 - 28260 Anet (21euro)
06 74 68 24 40 atelier-folfer.com
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders
Ce livre n'est pas autobiographique, affirme l'auteur. Comment
le croire ? Certes, il délègue à deux de ses
protagonistes, Marie et Christian, le soin d'exprimer ses propres
souvenirs et ceux de quelques personnes proches, mais c'est pour
mieux laisser aller sa plume au gré de sa mémoire.
J'ai lu beaucoup d'ouvrages au long de trente années et plus,
de travail pour que perdure notre histoire ; jamais je n'ai autant
adhéré aux sentiments, aux circonstances décrites,
jamais rien d'aussi complètement vivant n'est venu raviver
mes propres souvenirs.
Oui ! C'est bien ainsi que cela s'est passé ! Oui, C'est
bien cette peur et cette inconscience mêlées que nous
ressentions pour porter des tracts ou cacher nos camarades menacés.
Oui ! C'est aussi cet appétit de vivre quand même "
normalement " notre jeunesse dans la complète anormalité
de l'époque. Oui ! C'est ce désespoir après
tant d'espoirs déçus. Oui ! C'est cela, tout à
fait cela....
Car nous avons vécu à Oran, à peine différemment
les mêmes événements...
Je connais peu Robert Saucourt, rencontré au hasard des salons
de livres pieds-noirs, mais c'est avec émotion que je lui
dis merci ! Merci d'avoir rendu vie à toute notre génération
sacrifiée, courageuse ; merci d'avoir écrit ce livre
que nos enfants pourront lire... comme un roman.
Geneviève de Ternant
Décembre 2012
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DE GAULLE, le général-président
de Michel de CROUSNILHON
Editions Les Presses du Midi, 121 avenue d'Orient - 83100 Toulon
lespressesdumidi@free.fr Tel : 04 94 16 90 20 FAX :04 94 16 90 29
(22 euro+4e de port)
L'auteur trace un portrait au vitriol de cet "homme providentiel".
Reprenant tous les écrits qui le concernent, épluchant
toutes les archives disponibles, remettant chaque fait dans sa perspective
historique, Michel Crousnilhon offre au lecteur même le moins
averti le véritable mémorandum des actes néfastes
de De Gaulle. Il ne s'en tient pas à ce qui s'est passé
en France ni même en Algérie, mais brosse un tableau
exhaustif de l'état du monde durant la Guerre de 39-45, et
le mal fait à l'image de la France par les impostures de
la Libération.
Tout ce qui est ici raconté est appuyé par des documents,
des témoignages et ne saurait être contesté.
Les assassinats qu'il a ordonnés ou laissé faire à
dessein, les entorses à la loi, les forfaitures, tout est
ici analysé et démontré. Il me semble que tout
chercheur qui désire éclairer un moment, un fait,
doit trouver dans ces pages l'explication qu'il recherche. Que ce
soit sur la carrière de De Gaulle avant et pendant la guerre
de 14-18, ensuite dans ses rapports avec le Maréchal Pétain,
puis les circonstances de son départ à Londres et
les mensonges assénés pour discréditer le Gouvernement
légal et les Français dans leur malheur, tout ce qui
concerne les conditions plus que troubles de sa main mise sur l'Armée
d'Afrique, enfin il est inutile de davantage énumérer
puisque tous les événements sont décortiqués
et expliqués à la lumière d'un esprit logique
et sans parti pris.
Un livre qui doit figurer dans toutes les bibliothèques de
nos associations et de nos historiens.
Geneviève de Ternant
15 décembre 2012
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En avant-premiére, voici une info sur
mon livre á paraitre á la mi-décembre "JOURNAL
DE L'APOCALYPSE - Algérie 1962"
aux éditions Atlantis, en version bilingue.
Chroniques du carnet de bord écrit á
15 ans dans la tourmente des "Derniers Jours de l'Algérie
francaise", avril - juin 1962.
Préface de Boualem Sansal.
Épilogue de Gérard Lehmann.
http://www.editionatlantis.de
Cliquer sur la page du livre.
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Janine MONTUPET
J'apprends en ce jour, 20 novembre 2012, le décès
de Janine Montupet, le 18, à Halley (Idaho, Etats-Unis).
La saga, " Dans un grand vent de fleurs " diffusé
à la télévision lui valu une notoriété
internationale.
Née à Oran en 1919, d'une famille installée
en Algérie depuis 3 générations, elle reste
pour nous l'immortelle narratrice de la saga : " La fontaine
rouge " qui, en trois tomes, raconte l'histoire d'une famille
de colons sur trois générations ; Elle me fit verser
bien des larmes !
" La jeune fille et la citadelle " conte la fascination
d'une jeune épouse de pêcheur dont le bateau est ancré
dans le port d'Oran au temps de l'occupation espagnole. Elle rêve
de la " corte chica " et lorsqu'elle se décide
à aller vers le Palais, la terre tremble et englouti ces
splendeurs en détruisant les trois quarts de la ville...
Janine Montupet a écrit de nombreux ouvrages remarquables
dont " La dentellière d'Alençon ".
Elle vient de s'éteindre à 93 ans et, bien que je
ne l'aie jamais rencontrée, j'ai l'impression de perdre une
amie.
Geneviève de Ternant
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Un livre pour défendre la langue
française
Pendant deux ans, Maurice Calmein a publié dans un hebdomadaire
régional, sous le pseudonyme de Cicéron, une chronique
destinée à attirer l'attention des lecteurs sur les
menaces qui pèsent sur la langue française, notamment
par la multiplication des anglicismes. La centaine de billets composant
cette chronique a été regroupée dans un livre
de 183 pages, sous le titre " Les maux pour le dire ",
qui vient de paraître aux Editions Atlantis.
Traité avec humour et en collant à l'actualité,
agréable à lire sans forcément respecter l'ordre
de la pagination, cet ouvrage constitue un excellent outil de sensibilisation
à la défense de notre langue et à ses dérives
inquiétantes.
Les maux pour le dire, de M. Calmein, Ed. Atlantis, oct. 2012,
12 €.
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Note 15-10-12
ORAN la Radieuse
Le Roman d'une ville
D'Emile SERNA
Editions du Losange, 17 Bd. de la Madeleine 06000 Nice
www.editionsdulosange.fr (25euros)
L'histoire d'Oran, comme dirait Vialatte, remonte à la
plus haute antiquité. L'imagination des hommes, leur goût
du fantastique traversent les siècles, accompagnant les méandres
des circonstances politiques. Passent les conquérants, passent
les batailles. On les oublie. Mais la légende perpétue,
anoblie, choisit l'un pour enfouir l'autre dans les abysses. Qui
sait quelle main trie dans la passoire des mémoires ?
Ce sont les légendes que l'auteur est allé cueillir
et qu'il déroule en parallèle de l'Histoire réelle
de sa ville, de notre ville. Cueillette et pêche fructueuses
qui ramènent dans ses filets, dans ses paniers, les premiers
découvreurs du site béni des Dieux : Un abri où
l'eau coule en abondance.
Négroïdes de type Hottentot, Ibères, Crétois,
Grecs, Carthaginois, Romains, Arabes, Espagnols, Français....
Litanie du temps, litanie du rire et des larmes, exils recommencés...Et
pourtant ! En dépit de cette histoire tourmentée,
où l'auteur introduit son humour, il faisait bon vivre à
Oran. N'est-ce pas pour cela qu'elle fut tellement convoitée
? Conquise, mais non asservie. Car la plus jolie fleur cueillie
par Emile Serna, n'est-ce pas le rire ?
La plaisanterie y était reine et si la joie y fut mêlée
de larmes, c'est cet aspect riant que l'on en veut garder à
travers l'uvre superbe de cet enfant du pays.
Né dans le quartier de La Marine, à Oran, il fit carrière
dans l'Education Nationale (Agrégé, Inspecteur Général),
passionné d'Histoire et se dévouant à Nice
au service des enfants handicapés, c'est " un grand
Monsieur " qui nous offre sa ville, son amour : Ouarhan el
Bahia, Oran, la radieuse.
Geneviève de Ternant
15 octobre 2012
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Note 2-10-12
Chronologie d'une tragédie gaullienne
Alger 13 mai 1958- 5 juillet 1962
De Henri-Christian GIRAUD
Editions Michalon
110 rue des poissonniers 75018 PARIS (22 euros)
www.michalon.fr
Ce n'est pas sans émotion que je lis ce livre écrit
par le petit-fils du Général Giraud qui fut le véritable
espoir de la France en Algérie alors capitale de la France
libre, la vraie. Cet homme de courage et d'honneur échappa
par miracle aux sbires de De Gaulle, blessé mais vivant,
en 1942. Darlan eut moins de chance.
Qui connaît, parmi la jeunesse française, cet épisode
qui devait changer le cours de l'Histoire et amener les événements
de Sétif puis ceux de la Toussaint Rouge en 1954 et conduire
à la folle aventure du 13 mai 1958 ? Et au retour du maître
traître et en définitive à l'abandon de l'Algérie
et au déshonneur de la France gaullienne.
Henri-Christian Giraud s'est attaché à suivre presque
au jour le jour la litanie de l'abandon, la chronologie du mensonge.
Ainsi se dessine la tragédie qui emporta un pays vers un
totalitarisme encore en place 50 ans plus tard, après avoir
traîné dans le désespoir et le sang les enfants
fidèles de la plus grande France : Ceux qui furent alors
nommé Pieds-Noirs et les Harkis, provoquant, par ricochet,
en Algérie une guerre intestine de 10 ans qui fit plus de
morts que les 8 ans de guerre dite d'indépendance et en France
une immigration désordonnée dans l'aveulissement des
gouvernements sans honneur et partant, sans autorité. Cruel
bilan 50 ans plus tard !
Un livre à lire pour remettre les idées à l'endroit.
Geneviève de Ternant
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Note 27/8/12
La Crise de Conscience de l'Europe
De Christian LETRAM
Editions du Parthénon, 12 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
Tel : 01 43 71 14 72 - www.edition-parthenon.fr - (12e)
"Le terme même de racisme est devenu objet de rejet
et de politiquement incorrect depuis la seconde moitié du
XX°siècle. (...) Aujourd'hui, s'il est une manifestation
violente et quotidienne c'est bien celle d'un racisme virulent de
certains immigrés à l'encontre des Européens.
"
L'auteur explique combien la tolérance (qui est déjà
une forme de racisme) a inversé cette notion et permis à
certaines associations d'exercer une véritable dictature
de ce qui est permis de dire et de ce qui est condamnable : En bref,
un immigré a le droit de tout dire et d'insulter le Blanc,
la religion catholique, la France. Le Blanc n'a que le droit de
se taire, d'encaisser les injures et de se frapper la poitrine en
marque de repentance.
L'auteur recense textes et faits divers pour illustrer son propos
et la mise en évidence de ces documents frappe le lecteur
et devrait lui faire prendre conscience des dégâts.
Peut-être l'encourager à essayer de réagir...
Internet est fait pour cela, puisque nos gouvernements de droite
et de gauche sont la cause de ce gâchis et tremblent de peur
depuis plus de cinquante ans !
Geneviève de Ternant
Août 2012
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Notes 8-7-12
L'ALGERIE QUE J'AI CONNUE, C'ETAIT LA France
De René FIORE
Nouvelles Presses du Languedoc, 18 Impasse Goffinel 34200 Sète
(19e)
www.npl-editeur.fr Tel : 04.67.51.60.80
Fils de cheminot, né en Algérie, René Fiore
écrit un témoignage plein de fougue et de véracité
sur ce pays resté dans son cur, comme dans le nôtre,
une épine plantée depuis cinquante ans. Son enfance
à Tébessa et à Biskra, ses 20 ans à
Philippeville puis Constantine et ses débuts d'instituteur
au bled, près de Sétif sont contés comme une
histoire personnelle mais insérée dans la grande histoire.
Quand vient le moment de servir sous les drapeaux, en même
temps que débutent les " événements ",
il est officier des Affaires Indigènes et Chef de SAS à
Djemila. Le voici partagé entre ses devoirs d'aide à
la population locale et son goût à faire partager son
admiration pour le merveilleux site archéologique hérité
des Romains. Ses pas dans les pas des anciens invitent à
relativiser la pérennité des civilisations mais rien
ne peux atténuer sa rage et son amertume devant la mauvaise
foi qui dénature l'uvre courageuse des Européens
d'Algérie entreprise 130 ans auparavant et terminée
dans le sang, le mensonge et le déshonneur : Sang des habitants
de toutes ethnies, mensonge d'Etat et déshonneur d'avoir
abandonné sur ordre du chef de l'état, De Gaulle,
ses propres compatriotes militaires et civils européens et
indigènes et Harkis fidèles à la vindicte barbare
des vainqueurs de papier.
Oui, l'Algérie que nous avons connue, ce n'est pas celle
décrite depuis 50 ans.
Maurice Calmein qui signe une belle préface, écrit
: " Ce qu'il nous propose, c'est une histoire incarnée,
une immersion dans une vraie famille pied-noire de l'est algérien,
des scènes de la vie quotidienne de ce petit peuple rude
mais joyeux, des images authentiques des villes et villages de cette
exo-France en création. "
Souvenirs d'enfance et d'adolescence, anecdotes savoureuses, nombreuses
photos personnelles et documents : Un livre riche et vivant !
Pas morte, l'Algérie Française, tant qu'elle subsiste
dans nos mots !
Geneviève de Ternant
8 juillet 2012
Le BERGER de MOSTAGANEM
D'André TRIVES
Les Presses du Midi, éditeur/diffuseur ; 121 Avenue d'Orient,
83100 Toulon.
Tel : 04 94 16 90 20 lespressesdumidi@free.fr (19e+2e de port)
Ou à la Librairie Périclès, 2 Avenue Joseph
Gasquet, Toulon.
Roman historique dit la couverture et certainement très
autobiographique car nul ne pourrait inventer les péripéties
d'une vie commencée en gardant les moutons sur les collines
de Mostaganem, poursuivie à Alger dans différents
métiers, avec les bonheurs et les épreuves d'une vie
pour se terminer à Marseille sous une pierre tombale dont
les gerbes de fleurs disent : " Amitié du Club de boules
" ou " souvenir des voisins ", une vie conclue "
sous une avalanche de bons sentiments "...
Mais Jean a laissé à ses enfants la plus émouvantes
des surprises : Un récit de sa vie, qu'ils n'ont pas eu le
temps de lui entendre raconter. C'est là qu'Adrien découvre
la personnalité attachante de son père, là
qu'il rencontre l'ami d'enfance, le petit berger du douar qui partageait
l'enfance et le casse-croûte sous le figuier d'un Jean de
10 ans, là qu'il suivra pas à pas l'existence de travail
et de courage de ses parents, de sa mère partie trop jeune
et l'évocation de ces existences mêlées aux
bouleversements de l'histoire, aux méandres de la politique,
aux sacrifices quotidiens mais aussi aux joies simples, à
l'amour fou pour ce pays magnifique.
Non, ce n'est pas un livre de plus, une histoire banale, c'est un
bel et beau récit, un roman vrai mais aussi un vrai roman.
Geneviève de Ternant
8 Juillet 2012
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Note 22-06-12
ILS ONT VECU DANS L'ALGERIE EN GUERRE
De Raphaël DELPARD
Editions l'Archipel, 34 rue des Bourdonnais 75001 Paris (19,95 €
franco)
L'auteur se penche à nouveau sur le drame de l'Algérie
Française, lui qui n'est pas originaire de notre pays natal,
notre " paradis perdu ", écrit-il en sous titre,
comme si cette incompréhensible tragédie l'obsédait
comme elle nous obsède. Il reprend les événements
qui ont mené cette terre en paix vers le cahot, ses habitants
européens vers l'exil et indigènes vers un gouvernement
totalitaire, une guerre civile de 10 ans en 1992 et quand cela leur
est possible, le départ vers l'ancienne puissance colonisatrice
: Un incroyable gâchis !
Dans cet ouvrage, à travers les témoignages écrits
ou contés, ce sont les jours d'espoir, de désespoir,
de colère, de résignation que Raphaël Delpard
fait revivre et qui me poignent, ravivant en moi tous ces sentiments
demeurés dans mon corps plus que dans mon cerveau, comme
les strates archéologiques de ma jeunesse, de ma maturité.
Chaque page évoque pour moi un paysage, un ciel, une odeur,
un bruit. Le bruit des concerts de casseroles, celui d'une arme
qui nous tirait dessus, celui des explosions des bombes, des grenades.
Oui, mon corps n'a rien oublié, comme, certainement, celui
de tous les pieds-noirs, et nous en vivons, et nous en mourons.
Et même en ayant tout lu de ce qui fut publié, nous
apprenons encore, au détours d'une phrase, d'un récit,
une trahison de plus, une turpitude supplémentaire. Mais
pour que rien ne soit oublié, il faut lire et faire lire
ce livre. Il faut remercier notre ami de se pencher sur notre malheur,
de la faire connaître au-delà de notre communauté
puisqu'il est journaliste et cinéaste.
Geneviève de Ternant
22 juin 2012
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Note 20-06-12
L'HOMME de MALTE
De Pierre DIMECH
Atelier Fol'Fer éditions. B.P. 20047 - 28260 Anet
Tel : 06 74 68 24 40 FAX : 09 58 28 28 56 http://.atelier-folfer.com
(24e franco)
Cet ouvrage est sous-titré: "Récit d'une
quête d'identité " et c'est bien de ce retour
aux sources maltaises d'un enfant d'Alger qu'il s'agit. Source maltaise
d'une famille de même origine paternelle et maternelle, ce
qui, dans le melting pot de l'Algérie, est extrêmement
rare. Source maltaise riche d'un passé historique bousculé
mais demeuré présent en cette île protégée
par son insularité même et par le caractère
de ses habitants, attachés à leurs racines par la
singularité de leur histoire et de leur langue.
Pierre reste l' " Européen d'Algérie " expatrié,
le Français " de Paris " par sa culture mais aussi
et surtout l'enfant maltais des tournants Rovigo, revenant tel le
fils prodigue au sein de sa famille maltaise où son visage
s'inscrit comme le reflet fidèle du " Padre Angelo ".
Pierre Dimech fait une analyse fine des préjugés,
des castes sociales de l'Alger de son enfance, des menues égratignures,
des vraies cicatrices laissées dans une âme sensible
et observatrice par les stupides mépris voulus ou inconscients.
Ce sont défauts inhérents à toute société
humaine, partout. Nous l'avons tous observé chez nous et
plus encore en France après l'exode. On en a ri ou on en
a souffert, c'est selon...
Ce qui importe, dans le cas de l'auteur, est que ces situations
l'aient conduit, guidé par la main de l'ange, vers ce chemin
de reconquête de lui-même, jalonné de rencontres
dont la Providence est généreuse pour peu qu'on la
laisse nous conduire.
A votre tour, lecteur, laissez-vous conduire, portés par
le talent de Pierre Dimech qui sait voir et faire voir. Dans le
double cheminement maltais et Algérianiste, c'est un homme
attachant qui se dévoile avec sincérité et
pudeur.
C'est aussi un livre d'amitié comme en témoignent
la préface de Son Excellence l'Ambassadeur de Malte en France,
Monsieur Miggiani et l'Avant-propos d'Alain Sanders, l'ami fidèle.
Un bel et bon livre.
Geneviève de Ternant
20 juin 2012
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Note 17/06/12
SUR L'AUTRE RIVE... en 1962
De Jean-Pax MEFRET
Editions Pygmalion, 87 Quai Panhard-et-Levassor, 75647 Paris cedex
13 (20,90 e)
Le roman vrai d'une jeunesse brisée... Après "
L'Été du malheur ", Jean-Pax Méfret raconte
sa libération de la prison (à 18 ans pour cause d'Algérie
Française), le dénuement dans lequel il découvre
sa famille, cette ville de Rouen où la neige et le verglas
ne sont pas les seules froidures. Il dit, avec ce demi sourire un
peu triste, un peu ironique, beaucoup complice que nous lui connaissons,
les aides maladroites, les blessures infligées par méconnaissance,
par maladresse, par mégarde ou au contraire, volontaires.
Il dit le courage de la mère, les recherches du père,
le mutisme du petit frère, le froid dans les coeurs et dans
les corps. Il dit la révolte qu'il faut maîtriser pour
ne pas accroître les épreuves de la famille et l'incroyable
adresse de " l'homme à la casquette " l'Oranais
au coeur" gros comme ça ", l'as de la débrouille
pour venir en aide aux compatriotes démunis de tout, en complet
désarroi...
Il dit la sécheresse des politiques, des administratifs,
l'abominable méchanceté gratuite pour empêcher
ce garçon si jeune de sortir de son malheur. Il dit la frousse
de ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir, De Gaulle
régnante. Il dit tout et tant de choses encore avec la vigueur
des mots qui font mouche mais jamais la moindre jérémiade,
oh ! Non ! Si je devais résumer oeuvre de Jean-Pax Méfret
ce serait en deux mots : Honneur et dignité. Qui ne s'honorerait
de l'estime d'un tel homme ?
Geneviève de Ternant
Juin 2012
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Derniers livres de Geneviève de TERNANT
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Note 9.5.12
LA GUERRE D'ALGERIE
Chroniques de sang et d'or
De Georges CLEMENT
Academiae edition (e)
Et Yvelinédition 1 Place Charles de Gaulle 78180 Montigny-le-Bretonneux
www.yvelinedition.fr
D'abord, le choc : Cet homme aux cheveux gris qui
pleure. Les rides des joues, des yeux, du cou, disent la morsure
ardente du soleil du bled, du travail aux champs. Cet homme au pudique
désespoir, c'est nous ! C'est tout notre désarroi
dans l'abandon, c'est la dignité quand tout est devenu indigne.
Avant même d'ouvrir le livre, tout est dit...
Au jour le jour, heure par heure parfois, les événements
se déroulent, s'enchaînent pour " former cette
descente aux enfers d'une province plutôt prospère,
jusqu'à cette apocalypse des derniers jours de l'Algérie
française ".
uvre littéraire puisqu'elle met en scène gens
et événements et " fait aimer le pays qui fut
le théâtre de cette tragédie ".
Chaque étape relatée par les journaux de l'époque,
chaque déclaration, chaque prise de position, tout est là
des causes et des effets et les responsabilités sont mises
à la grande lumière de la vérité historique,
chronologique du naufrage scellant le destin de l'Algérie
mais aussi de la France et par delà celui du bassin méditerranéen.
Georges Clément est né à Oran en 1944. Il a
construit une uvre littéraire alliant poésie,
romans et essais dont je vous ai parlé au fil des années.
Une uvre solide et profondément attachante dont cet
ouvrage terrible et nécessaire est un nouveau maillon.
Geneviève de Ternant
9 mai 2012
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Note 4.5.12
LES MENSONGES DE LA GUERRE D'ALGERIE
De Jacques DEMOULIN
Editions France-Loisirs
123 Bd. de Grenelle Paris
" A un demi siècle de la Toussaint
Rouge ", l'historien pense être à la bonne distance
pour " effectuer la meilleure mise au point sur l'événement
". Il s'emploie donc à débusquer les mensonges
qui ont été proférés et le sont encore
trop souvent à propos du conflit qui a ensanglanté
l'Algérie durant 8 années, en dépit de l'abondance
des sources, des témoignages, des enquêtes, ou peut-être
à cause de cette abondance tant on y trouve de contradictions.
C'est une analyse précise qui n'épargne rien ni personne
que nous livre l'auteur. Lecture salutaire !
Geneviève de Ternant
Avril 2012
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Note 23-04-12
LE POURQUOI DES CHOSES
De Lucienne-Grâce GEORGES
Editions Thierry SAJAT
37 rue Henri Sellier
18000 Bourges
Poèmes en prose, en vers libres, le livre que je viens
de déguster avec des larmes et des sourires, c'est l'émanation
de cette âme sensible et forte, c'est, ainsi que dit le titre
d'un de ses poèmes : " La plainte d'un temps révolu
", mais plus que cela, c'est le constat d'un monde qui trahit
sa dignité, qui, dupe de ce qu'il croit être progrès,
régresse dans la barbarie.
Son " Requiem pour les Harkis " dit la douleur qui fut
la leur " comme Jésus portant sa croix ", et transparaît
notre douleur impuissante...
Et puis les beaux moments du temps " où il fallait si
peu de choses pour être heureux "
Merveilleuse amie, merveilleux poète, c'est aussi à
la femme de courage, engagée depuis si longtemps dans la
défense de la mémoire mais aussi dans l'action pour
secourir et aider autour d'elle et au-delà que je rends hommage
et que je dis mon admiration et mon affection.
Geneviève de Ternant
23 avril 2012
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Notes 2-4-12
L'Ancienne demeure turque
D'Andrée MONTERO
Editions l'Harmattan (13e)
Il 'était pas toujours facile de vivre ensemble lorsque
plusieurs générations devaient cohabiter comme il
était fréquent en Algérie et en métropole
dans les années d'après la guerre de 39-45. Les gens
de chez nous avaient souvent de forts caractères et les pères,
habitués à commander sur leur domaine, ne voyaient
pas d'un bon il les fils prôner des nouveautés
quelle qu'elles fussent ! Mais tous communiaient dans l'amour de
leur terre, de leur petite patrie algérienne, de leur patrie
lointaine, la France idéalisée.
Dans la vielle demeure turque, les conflits sont plus ou moins larvés
et Claire, en bru, en épouse bien élevée, ne
s'en tire plutôt pas trop mal. Mais la guerre frappe à
la porte cloutée, l'époux bien-aimé disparaît,
l'atroce peut s'emparer des âmes et des corps.
Claire doit quitter sa maison, sa terre et partir vers l'inconnu
avec la rage au cur et le désespoir de ne pas savoir...
Elle fera sa carrière d'enseignante puis prendra sa retraite
sans cesser d'espérer qu'au moins, même loin, même
peut-être oublieux, l'époux soit vivant, vivant ailleurs
dans cette Amérique dont il avait gardé le souvenir.
Par petites touches, l'auteur ouvre son cur et nous émeut
par sa délicatesse en même temps que cette détermination
douce qui est la marque même de cette femme d'exception.
On n'aura pas oublié son premier livre, " Rio Salado
", (Privat) prix de l'Afrique méditerranéenne,
qui fut un énorme succès, ni " Les vignes rouges
" (Seuil) Prix du roman de l'Académie du Languedoc,
ni " Le Refus " (L'Harmattan) Prix Crevaux décerné
par la Société de Géographie Humaine de Paris.
Mais, au-delà de ces distinctions méritées,
c'est à l'ardente " défenseuse " de l'Algérie
heureuse et à l'amie fidèle et courageuse que je rends
hommage ici.
Geneviève de Ternant
2 avril 2012
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Notes 8/2/12
LES FRANÇAIS d'ALGÉRIE 50 ANS APRES
De Maurice CALMEIN
Préface de Thierry ROLANDO
Editions ATLANTIS, Geltendorfer Strasse 17, 86316 Friedberg, Allemagne
editionatlantis@t-online.de (27 euros)
Tel : 00498212679831 FAX : 00498212679931
Maurice Calmein récapitule l'histoire des Pieds-Noirs
en France depuis l'exode. Il pose les questions essentielles : Qui
sont les Pieds-Noirs ? Pourquoi Pieds-Noirs ? Leur psychologie ?
La réinstallation en métropole ? Et les Harkis ?
Il n'élude ni les difficultés ni les dissensions,
ni les problèmes des relations compliquées avec l'Algérie
toujours gouvernée par le FLN et par Bouteflika, plus exigeant
et revendicatif que jamais face à des gouvernements français
psychologiquement assis entre deux chaises.
A travers les associations, les regroupements mémoriels,
se dessine un paysage du pied-noir bien vivant après 50 ans
de dénigrement, et bien décidé à défendre
farouchement sa mémoire refusée.
L'auteur fait le point sur ces 50 années jalonnées
de promesse non tenues, d'espoirs et de désillusions avec
un recul et une lucidité qui donnent à son travail
le poids parfait de la vérité. C'est aussi un très
bel hommage à l'association dont il fut et demeure pilier
et cheville ouvrière, le Cercle Algérianiste.
Maurice Calmein est né à Oran en 1947. Il crée
et anime plusieurs associations de jeunes Français d'Algérie
et se consacre à une uvre caritative auprès
d'enfants chrétiens du Liban.
Il est l'auteur d'un très beau roman que je vous avais signalé
à sa parution : " Le sel des andalouses ".
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Note Multeau 18-1-12
EN PASSANT PAR L'ALGERIE
De Norbert MULTEAU
Editions Atelier Fol'fer, B.P. 20047 - 28260 Anet (21e franco)
Tel : 06 74 68 24 40 FAX : 09 58 28 28 56
http://www.atelier-folfer.com
Paul et Kader, que nous avions quittés en 2009, reviennent
pour compléter " la " salade algérienne
" où l'on pleure d'un il et où l'on rit
de l'autre ".
Ce ne sont pas, à proprement parler, des nouvelles, plutôt
des anecdotes dont l'auteur nous fait part à travers ses
deux héros, ces deux " voyouleds ". Et c'est toute
la vie du village aux habitants si particuliers et cependant si
typiques du bled algérien, entre chikayas et amours tarifés
ou pas, amourettes et attaques du FLN. Cette époque folle
vécue là-bas, si folle que, fous aussi que nous sommes,
nous revivons avec la larme à l'il et l'incoercible
fou rire.
Le style enlevé, les dialogues savoureux... On adore le coup
de patte de Norbert Multeau et on se dit qu'on a eu une adolescence
bizarre, terrifiante mais, au moins, on ne s'est pas ennuyé
!
Geneviève de Ternant
Janvier 2012
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Un silence d'Etat
De Jean-Jacques JORDI
Editions SOTECA (25e)
" Les disparus civils européens de la guerre d'Algérie
", sujet tabou depuis 50 ans !
L'auteur, docteur en histoire et spécialiste de l'histoire
des migrations en Méditerranée au XIX° et XX°
siècles, de l'Algérie, des colonisations et décolonisations
et de Marseille, s'est saisi à bras le corps de cette histoire
mise sous le boisseau.
On s'aperçoit, en lisant cette étude remarquable,
que bien du monde a su, savait et sait, à l'exception des
familles concernées, soigneusement tenues dans l'ignorance,
à l'exception aussi des nombreuses personnes de bonne volonté
sans moyen, sans argent, sans influence, qui n'ont eu pour seul
mérite que d'essayer d'apporter une petite lueur dans cette
obscurité voulue.
Ce fut le cas du Capitaine Leclerc, du Commandant Bautista et de
moi-même. Le résultat, brouillon, c'est vrai, fut tout
de même que le sort de ces pauvres gens et le chagrin des
familles remontaient à la surface du marécage, empêchaient
qu'on les oubliât...
D'autres personnes, avec un dévouement qui ne se laissait
pas rebuter par les interdictions, les clapets des archives qui
s'ouvraient et se refermaient, les rebuffades parfois, s'attelèrent
à ce travail : Colette Ducos-Ader, Jean Monneret et Le Général
Maurice Faivre en particulier.
Jean-Jacques JORDI, en scientifique, repris tout ce qui avait été
dit, écrit, publié et surtout obtint l'ouverture exceptionnelle
d'archives secrètes.
Il y découvrit un échantillonnage sordide de lâchetés
des officiels, des démissions morales des militaires et des
politiques et je pense qu'il eut souvent un haut le cur à
extraire de cette tourbe la vérité des faits que nous,
simples témoins et néanmoins acteurs forcés
du drame nous égosillions à clamer. Les preuves écrites
étaient là.
Il fallait encore, toujours scientifiquement, les exhumer, les trier,
les ranger en ordre de marche et les publier de façon claire.
C'est fait et bien fait.
Il faut lire et faire lire cet ouvrage courageux. Il faut que nos
enfants découvrent l'étendue des crimes commis sur
des civils innocents et la duplicité autant que l'aveuglement
criminel du gouvernement français.
Lisez, réfléchissez et jugez !
Geneviève de Ternant
27 novembre 2011
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Notes 03-11-11
Les griffes du lion
De Georges CLEMENT
Académiae Edition, Immeuble Louis Vuitton, 101 avenue des
Champs-Élysées,
75001 Paris (20 euros)
Quel film ferait ce livre ! La véritable saga d'Oran du temps
de la France ! L'auteur a puisé dans les racines de sa propre
famille et dans celles de tous les drames de cette ville si particulière.
Quand Livie, adolescente, rend visite à sa grand-mère,
un soir d'émeute à Marseille, en 2006, elle ne se
doute pas qu'elle va être plongée par la magie du verbe
dans l'histoire de sa famille, d'Oran, de l'Algérie. Elle
découvre par hasard une aumônière ancienne qui
renferme un étrange collier de griffes de lion. Ce collier
a accompagné les femmes de la famille depuis que Gisèle,
la charentaise, compagne du journaliste normand républicain,
Bernard Giret, l'a confectionné avec les griffes du dernier
lion d'Oranie. Le fauve a décapité son unique amour
avant d'être tué par le Colonel d'Argemont. Le courage
de l'aïeule s'est-il transmis aux femmes de la famille, toutes
d'une beauté sublime, à travers ce collier ? Elles
s'allieront à des gens de mer, habitant La Marine puis à
ceux de la haute ville, par le sang ou par l'amitié, les
Gaillardo, Pérez, Desageaux, Wladelwsky, ce creuset de races
qui était la marque distinctive de notre ville. Elles porteront
ce collier aux heures graves ou importantes de leur vie, mais la
dernière, celle qui raconte, oubliera la vertu du collier
fétiche... Nous aurait-il gardé de l'exil ? L'auteur
est né à Oran en 1944, il a écrit de nombreux
ouvrages politiques et poétiques et un autre roman, "
Le zouave, place Pigalle " dont je vous ai entretenu.
Ce roman émouvant, remarquable tant par le sujet que par
l'exactitude historique doit figurer dans toutes nos bibliothèques.
Geneviève de Ternant
3 novembre 2011
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Lecture 24.6.11
-JULIETTE, 20 siècles de solitude
de Jean-Michel SANANES
Editions Chemins de Plume (15e)
156 Corniche des oliviers N° 30 - 06000 Nice
jeanmichelsananes@yahoo.fr
La petite Juliette Suissa naquit le 10 juin 1917 à Oran
dans une famille juive modeste, après deux surs : Mira
et Yvonne et un frère, Albert, tandis que son père,
Emile-Haïm est mobilisé aux Dardanelles et que son oncle
Ephraïm Enkaoua vient d'y être tué. Une naissance
donc mi-joie, mi-pleurs. L'auteur évoque l'Oran d'alors entre
la " Calère " et le Murdjajo où " la
ville ancienne étendait des rues moyenâgeuses ",
la Place d'Armes, la maison de la rue de la Mosquée, puis
de la rue Philippe. La grand-mère Simhra pleure son fils
et la mère Djohar son époux volage. Et la misère
s'installe. Petite Juliette fera l'apprentissage de la vie dans
la rue où elle promène sa curiosité insatiable,
repoussée ou admise suivant l'humeur du voisinage. Il faut
suivre les pas de l'enfant puis de la jeune femme dans les innombrables
difficultés familiales et politiques jusqu'en 1942. La suite
nous est promise.
J'ai le privilège de connaître Juliette devenue une
charmante vieille dame, toujours jolie, soignée et souriante
car elle est la mère de mon ami poète, l'auteur, Jean-Michel
Sananes. Cette mémoire d'Oran devait être écrite
car elle est un des aspects jusqu'ici peu évoqué de
notre ville kaléidoscope et décrit avec quel talent
!
Geneviève de Ternant
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LES PARUTIONS DE CHEMINS DE PLUME
Notre compatriote oranais, Jean-Michel SANANES dirige une collection
dédiée à la poésie qui porte le joli
nom de " Chemins de plume ", 156 chemin des oliviers,
n° 30, 06000 Nice.
Tel : 04 92 09 89 22 - adresse courriel : jeanmichelsananes@yahoo.fr
Dans cette collection viennent de paraître :
-Notre Dame des sept douleurs
de Geneviève de TERNANT (10e)
" ... Ce texte n'est pas le simple fait d'une belle écriture,
c'est un chant qui coule comme saigne le cur d'une mère,
dans l'absolue douleur et l'Inconditionnel amour. " écrit
Jean-Michel Sananes.
-Terres de vendanges
de Ile ENIGER (12e)
Textes poétiques courts comme des banderilles, qui vont loin,
profond. La musique des mots d'Ile Eniger est une exigence de beauté,
une souffrance de l'abimé, de la terre qui souffre des hommes
et " le ciel rit ou pleure, plus ému qu'il parait. Un
cerisier attend la mariée. "
-Car tout est à reconquérir suivi de Ah ! Retrouver
à ma main
de Maurice LETHURGEZ (14e)
En ces textes poétiques, l'auteur poursuit sa quête
de soi qui est quête du monde " et le poète éprouve,
en lui, trois voix qui se parlent sans cesse ". Ecoutons-le
:
" Ah ! Retrouver à ma main
le fil de ma propre démarche
enfoui
dans le labyrinthe flou de ma vie... "
Maurice Lethurgez est l'époux de notre amie oranaise, Danielle
Lethurgez.
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Notes 14-6-11
-Algériens nous sommes...qué !
par Maurice CALMEIN
Editions Atlantis - Geltendorfer Strasse 17 86316 Friedberg Allemagne
(13 euros)
editionatlantis@t-onligne.de www.editionatlantis.de
Tel : 00498212679831 Fax : 00498212679931
Nul mieux que Maurice Calmein ne pouvait raconter l'histoire
de l'Algérianisme puisqu'il fut à l'origine de son
renouveau, de sa renaissance moderne.
Cette histoire qui remonte au début du XX° siècle,
sous l'impulsion de Pomier et Randeau, tendait à comprendre
et à exprimer tout ce qui est algérien. Cette histoire
belle et généreuse fit naufrage avec l'exil de 1962
; mais c'était sans compter avec la foi et l'amour de quelques
uns non point nostalgiques, mais dynamiques, décidés
à ne laisser point au fond de la Méditerranée
une épave pied noire. Maurice Calmein retrouve Jean Pomier
à Toulouse au sein de l'amicale universitaire P.N. dès
1963, qui sera la mère du nouvel algérianisme dix
ans plus tard. Mais je vous laisse le plaisir de découvrir,
sur les pas de Maurice Calmein, la belle et fructueuse histoire
de ce mouvement qui " n'est pas simplement un courant littéraire,
c'est un état d'esprit... "
-Algérie, Histoires à ne pas dire...
de Jean-Pierre LLEDO
Editions Atlantis (20 euros)
Lorsque j'ai vu pour la première fois le film dont est
ici présenté le scénario, j'avoue avoir eu
une épouvantable nausée. Depuis, ne m'a pas quittée
le visage satisfait de l'homme qui a mangé les sardines de
la malheureuse chrétienne qu'il venait d'assassiner. Cependant,
je comprends qu'il est important d'entendre les bourreaux de notre
communauté se vanter des horreurs qu'ils ont perpétrées
au nom du djihad, c'est-à-dire au nom d'une religion qui,
maintenant, en France, veut abolir notre civilisation millénaire
et établir la loi de la Charia.
Lorsque nous racontions ces horreurs, on nous traitait de racistes,
on imaginait qu'il s'agissait de la vengeance de gens auxquels nous
avions fait tant de mal, bref, qu'on n'avait pas volé d'être
au mieux spoliés, au pire exterminés.
Mais non, on voit bien là que lorsque " l'ordre était
donné ", on tuait les proches, les voisins, les amis,
sa propres nounou ! Si ce film choc, interdit en Algérie,
pouvait ouvrir les yeux des " nobles âmes " imbéciles,
J.P. Lledo aura fait uvre utile... Même si, par son
parcours, son but ne fut sans doute pas celui-là. Les voies
de l'idéalisme sont, à l'instar de celles de Dieu,
bien tortueuses. Le livre comprend le scénario, les réactions,
la polémique mais surtout une préface de notre cher
et courageux ami, Boualem Sansal, et un avant-propos de l'éditeur,
non moins courageux, Wolf Albès.
-La Traversée de Fiora Valencourt
de Janine MONTUPET
Editions Atlantis. (27 euros)
Au printemps 1961, une vieille dame revient de Paris à
Oran où se trouvent ses enfants. Elle est accompagnée
de sa servante-amie, une Kabyle hiératique. Mais elle a le
cur malade. Cette traversée sera-t-elle la dernière,
reverra-t-elle son pays natal en guerre ?
Sur ce bateau, hors du temps, se croisent des routes, s'entrecroisent
des destins aux noms familiers.
La préface de Maurice Calmein, né à Oran, fondateur
du " nouvel Algérianisme ", raconte sa première
rencontre avec l'uvre de Janine Montupet, cette saga des Pieds-Noirs
: La Fontaine Rouge, suivie des deux tomes : Francisca et Olivier
et puis ce livre ci, La Traversée de Fiora Valencour et il
écrit : " Je me rendis compte alors que ce roman et
les trois précédents résumaient parfaitement
la vie, les sentiments et les pensées de chacun de nous,
Pieds- Noirs, y compris tout ce que nous savons et que les autres
ne peuvent ou ne veulent pas comprendre. "
Lorsque ce roman paru pour la première fois, en 1961, le
destin de l'Algérie, pour sombre qu'il parût, n'était
pas encore scellé. " La réédition de ce
livre en 2011 ne le rend que plus authentique dans la mesure où
ne s'y mêlent pas encore les considérations politiques
qui allaient déchirer les Français en 1962. "
En post-face, Wolf Albès, l'éditeur, analyse finement
le roman avec la rigueur du professeur de faculté, mais aussi
et surtout avec l'empathie de l'héritier spirituel de notre
amie trop tôt disparue, Francine Dessaigne.
Geneviève de Ternant
Juin 2011
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Notes Luccioni
SOUVENIR, SOUVENIR
Suite d'une carrière atypique
De Jean-Jacques LUCCIONI
Editions Mémoire de notre temps
Ce deuxième volume de mémoire de notre secrétaire
du Cercle Algérianiste de Nice retrace la carrière
militaire du jeune para algérois si gravement blessé
en Indochine qu'il ne pourra plus sauter. Il faudra donc organiser
sa vie sur d'autres bases. Ce sera en Allemagne, en Turquie, en
Grande-Bretagne puis à Paris et enfin, à la retraite,
à Cagnes-sur-mer. Toujours fidèle, attentive et charmante,
son épouse, Denise le suivra dans toutes ses affectations
et les deux enfants qui naîtront de cette union, fille puis
garçon, leur donneront les joies d'être grands parents.
Je ne chicanerai pas mon ami Jean-Jacques sur les considérations
qui terminent son livre et qui me semblent bien trop indulgentes
envers le liquidateur de l'Algérie : De Gaulle. Sans doute
le fait de n'avoir pas prit part à la guerre d'Algérie
et de n'avoir vécu que " par procuration " les
horreurs et les arrachements explique ce léger " dérapage
". Il n'aurait pas été honnête de ma part
de ne pas le signaler... Sans rancune...
25 €
Geneviève de Ternant
Mai 2011
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Notes mai 2011
-Paul et Kader
de Norbert Multeau
Editions Télémaque, 7 rue Pérignon 75015 Paris
- www.editionstelemaque.com
Il n'existait pas de village nommé Rimbaud en Algérie.
Il existe pourtant définitivement dans nos mémoires.
Rimbaud, c'était tous nos villages, nos quartiers, où
garçons et filles, européens et indigènes,
cohabitaient, faisaient ensemble mille bêtises, se disputaient
comme des chiffonniers et se coalisaient contre l'autorité
légale ou familiale...
L'amitié de Paul et de Kader dans la confiance de l'enfance
évolue avec l'adolescence et ses rivalités, avec les
événements qui tiraillent l'un et l'autre. Amitié-haine,
aussi absurde qu'inévitable. Ce roman plus vrai qu'une autobiographie
est bien autre chose tant le ton, l'humour, les mots restituent
nos propres souvenirs, les malaxent en archétype d'une drôlerie
terrible et laissent le lecteur entre rire et larmes, touché
au cur.
L'auteur, journaliste, est né à Alger. Il n'a rien
oublié de notre terre où nous avons tant ri et pleuré.
" Férocement drôle- désespérément
tendre "... Oh ! Oui !
-De la Régence d'Alger à L'Algérie Française
De Maurice Villard
Clos de Monseigneur, 8 Impasse Foujita, 34500 Béziers
Editions A.C.E.P. Ensemble.
Le récit du débarquement des Français en
terre d'Afrique, le 14 juin 1830 jusqu'au départ du Maréchal
de Bourmont et l'arrivée du Général Clauzel
le 2 septembre est ici restitué avec la précision
et le souci d'objectivité que nous connaissons dès
longtemps à l'auteur.
Tous les curieux d'Histoire y trouveront les réponses qui
souvent sont disséminées dans plusieurs ouvrages différents,
rendant la tâche difficile. Ici est mis en évidence,
jour après jour, parfois heure après heure, la marche
des troupes françaises en butte aux soldats du Dey d'Alger,
véritable exploit, hérissé de difficultés
dues aussi aux aléas climatiques et au terrain.
Rien n'est dissimulé des erreurs et des triomphes, des naïvetés
qui coûtent en hommes et en prestige, des talents et des héroïsmes.
Bien illustré par des dessins, des photos et des tableaux,
l'ouvrage donne enfin les noms des officiers responsables de l'Etat
Major général, de l'administration, de l'Armée
navale : Une mine d'informations, Un livre extrêmement utile.
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Notes, janvier 2011
-Adieu Roumi
de Jean TAOUSSON
Atelier Fol'Fer éditions B.P. 20047 - 28260 Anet (franco
35e)
Tel : 06.74.68.24.40 - FAX : 09.58.28.28.56 - http://www.atelier-folfer.com
Non, ce n'est ni un essai ni un roman, c'est un récit et
la précision importe.
En ce 30 juin 1930, l'Algérie commémore avec faste
le centenaire du débarquement français à Sidi
Ferruch. Le même jour deux enfants naissent dans deux familles
voisines de palier, deux garçons dont le destin restera uni
jusqu'au grand chambardement. Marc et Mathias deviendront journalistes
à l'Echo d'Alger, l'un assurera les reportages, l'autre les
photos. Ils seront de tous les " événements ",
tant comme civils que comme militaires durant leur service. Les
personnages, souvent inspirés de la propre histoire de l'auteur
vivent la vie des " pieds-noirs ", terme qu'il récuse,
lui préférant celui de " Roumi " que les
Algériens utilisent. Il n'élude rien de l'insouciance
de l'enfance, de l'adolescence jusqu'aux choix imposés par
l'Histoire depuis la Toussaint rouge jusqu'à l'Exode. Livre
vivant, souvent drôle et aussi souvent tragique, c'est, je
crois, pour la première fois que l'on pénètre
les arcanes du pouvoir et de l'OAS de l'intérieur, tel que
l'ont vécu les journalistes sur le terrain. Un livre important
par le regard de vérité cruelle et tendre qu'il porte
sur ce peuple décrié, incompris et stigmatisé,
le nôtre.
Jean Taousson est né ce même jour. Reporter à
l'Echo d'Alger de 1950 à 1961, lorsque le pouvoir discrétionnaire
de De Gaulle fit taire de Sérigny et son journal, correspondant
particulier de Paris Presse, de l'Intran de 1955 à 1960,
Grand Reporter à Paris Match de 1963 à 1978, collaborateur
d'Historia (1970). C'est donc un observateur posté aux premières
loges qui écrit et son livre éclaire quelques zones
d'ombre. Son style aisé, facile à lire devrait rencontrer
un succès mérité.
- Autres voix Autres voies
Tableaux et textes de l'Algérie Française (1830-1962)
Edité par le Cercle Algérianiste d'Aix-en-Provence,
sous la direction de sa présidente, Evelyne Joyaux, cet album
soigné, bien illustré est destiné à
" Transmettre " aux plus jeunes une histoire simple et
vraie de notre épopée familiale, poursuivant ainsi
la démarche du congrès du cercle de 2009 à
Aix et dans la droite ligne de notre association gardienne vigilante
de la mémoire et " transmeteuse ". L'ouvrage reproduit
l'exposition réalisée par Evelyne Joyaux et Pierre
Joux avec l'aide de toute leur vaillante équipe et présentée
par le Cercle d'Aix en octobre 2009 pour le 36e Congrès.
Il peut être commandé à la Maison Maréchal
Juin, 29 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence.
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VIVRE A ALGER
De Jean Monneret
Editions L'Harmattan (14,50 e + 4,50 e de port)
Et chez l'auteur : 28 rue Diderot, 94300 Vincennes
Emotion de revivre ces années toutes griffées
d'espoir et de désespoir ; ces moments de joie pure devant
un ciel si bleu qu'on voudrait s'y plonger lorsqu'une fenêtre
s'ouvrait vers des horizons vastes à la démesure de
notre amour charnel, spirituel de notre pays ; lorsque tout nous
semblait éternel et nous-mêmes, indestructibles.
A travers les destins de trois amis et des femmes qui ancrent leurs
vies ce sont ces années de " la guerre et la paix dans
l'Algérie des Français 1958-1962 " (la nuance
est subtile : l'Algérie des Français
) que l'auteur
nous fait traverser lorsque l'Histoire s'écrivait dans nos
artères, celles de nos corps et celles de nos villes, et
là, singulièrement celles d'Alger.
Si l'auteur a choisi le masque de la fiction, c'est, je le crois,
parce que ces destins sont les siens, autobiographie multiple, comme
ils sont les nôtres.
Et si la couverture reproduit la baie d'Alger vue de la Villa Abd-el-Tif
par J.-P. Blanche (1957) c'est que cette fenêtre qui s'ouvre
sur un ciel céruléen montre les cubes des maisons
comme un jeu d'enfant, comme un petit tas de cubes multicolores
que le destin aveugle disperse d'une chiquenaude.
Récit historique précise l'auteur ; Docteur en Histoire,
l'écrivain soucieux de sources et d'archives, pour une fois
s'évade de sa rigueur universitaire tout en maintenant une
trame historique douloureuse des faits et laisse parler sa souffrance
et peut-être sa rage devant tant de gâchis.
Geneviève de Ternant
25 Août 2010
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Notes septembre 2010
-Joseph Hattab-Pacha, Prince de la Casbah
Par Anne Cazal
B.P. 28- 31620 Fronton (20e)
" Dernier descendant d'Hussein Dey et grand patriote français
" : Le sous titre que l'auteur donne à cette biographie
explique et illumine le parcours hors du commun de cet homme qui
fut son ami d'enfance, son compagnon des heures sombres, son mentor
parfois, son accompagnateur toujours. Joseph Hattab-Pacha faisait
partie de la famille d'Anne, de son cher époux, de ses cinq
fils. Dans cette belle famille chrétienne, il était
le frère, l'oncle, le guide. Et sa foi profonde de chrétien
ne l'empêchait pas de comprendre l'âme musulmane et
la simple grandeur de ce peuple si particulier de la Casbah où
il était vénéré comme le descendant
du dernier dey d'Alger. Ce peuple fidèle et sacrifié
auquel il devra le deuxième miracle de sa survie. Il faut
lire ce livre admirablement écrit dans la fulgurance des
sentiments, dans la douleur maîtrisée d'une amitié
suspendue par la mort. Anne Cazal s'est imposée de ne dire
que la vie politique de Joseph, nulle indiscrétion, nulle
allusion à ce qui fut des épreuves personnelles que
seules les intimes connaissaient. Pourtant, rien de cela n'aurait
terni l'image de ce parfait honnête homme. Le respect s'impose
devant cette uvre de mémoire, cette biographie qui
doit figurer dans toute bibliothèque des Pieds-noirs, pour
l'honneur.
-La désinformation autour du film Hors-la-loi.
Par Jean Monneret
Atelier Fol'Fer éditions- B.P. 20047 - 28260 Anet
Tel : 06.74.68.24.40. Fax : 09.58.28.28.56. Site : hptt://www.atelier-folfer.com
(19e)
"Petit livre d'humeur"m'écrit l'auteur! Et
comment ! Toutes les incohérences du film sont relevées
et si ce film " bête et méchant " comme disait
Hara Kiri n'était pas soutenu par un invraisemblable conglomérat
de pro-FLN, d'antifrançais, de communistes (C'est un comble
quand on connaît l'histoire !), de soi-disant historiens et
du lourd tambour des média, on n'en parlerai plus depuis
longtemps. Le malheur veut non seulement qu'on en parle mais encore
que son financement paraisse normal aux bonnes âmes susdites
!
Ce " petit livre " donne tous les arguments pour démolir
dans les salons où l'on cause, cette insanité. Mais
ce n'est pas dans les cités où le film allume l'incendie
que ce livre sera lu et discuté
Hélas !
Contribuables, dont je suis, nos sous financent ce film " FLHAINE
". L'imbécillité congénitale des responsables
donne une idée de l'infini.
-Passé sous silence
Par Alice Ferney
Editions Actes Sud (18e)
Roman ? Bien étrange entreprise qui dresse les portraits
contrastés de deux hommes dans la tourmente du " Vieux
Pays " et de la " Terre du Sud ". Est-ce le très
ancien dilemme de Créon et d'Antigone ? La Raison d'Etat
contre l'honneur ?
Sous le masque (laid mais réaliste) du prestigieux général
de Grandberger (De Gaulle) et du jeune colonel Paul Donnadieu (Bastien-Thiry)
s'affrontent deux réalités, deux parcours ; Mais surtout
une formidable ambition basée sur un non moins formidable
orgueil contre une âme pure qui va essayer de changer le cours
de l'ignominie en acceptant le sacrifice suprême. Il n'y a
dans ce livre, qu'une analyse des faits et des motivations, sans
anathème, dans une émotion retenue qui porte mieux
et plus loin.
On observera le choix des noms : " Grandberger " n'est-ce
pas, en fait, le mauvais berger ? Et " Donnadieu " qui
se donne en effet en victime expiatoire, celui qui prêche
dans le désert
" Les mémoires familiales ne pactisent pas avec l'oubli
". Non, nous n'avons rien oublié.
* * * * * * * * * * *
PRIX CLARA LANZI à HELIE de SAINT-MARC
Le Prix Clara Lanzi a été décerné
par Secours de France à Hélie de Saint-Marc pour ses
ouvrages d'une hauteur d'âme et pour " Garder la force
de l'Espérance "
" L'espérance, écrit Bernanos, est un risque
à courir ". Il faut beaucoup de force dans le monde
que nous voyons chaque jour sombrer pour garder l'Espérance.
Sans doute est-il nécessaire de rappeler sans cesse que "
l'espoir des hommes, c'est leur raison de vivre ou de mourir ",
écrit Saint-Marc dans une très belle lettre à
Secours de France. Il ajoute : " Nous avons à entretenir
cette lumière qui transperce la brume, devant laquelle s'évanouit
la terreur de la mort
"
Et il offre cette récompense à tous ceux qui "
dans le passé ont partagé nos combats, résistants
de la première heure, déportés squelettiques,
combattants désespérés d'Indochine, ou héros
trahis d'Algérie
"
Quand plastronnent tous les reniements, il est difficile d'empêcher
de s'éteindre la minuscule lumière qui clignote dans
le vent mauvais : " Gardons l'Espérance, s'il n'y a
pas de chemin, il faut marcher ; c'est en marchant que se fait le
chemin. "
Jésus disait : " Je suis le chemin
"
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Belles lectures
Amis, voici l'été : Il fait une chaleur à
ne point s'activer au-delà du nécessaire.
L'actualité est déprimante. Un bon livre redonne du
tonus : Des romans, bien sûr ! Mais peut-être est-ce
le bon moment pour s'ouvrir l'esprit à des idées moins
terre à erre, écrites dans une belle langue, publiées
sur un beau papier et illustrées par des artistes de talent.
Je suis gâtée ! Trois auteurs, trois poètes
qui sont mes amis me proposent leurs ouvrages nouveaux. Je me trouve
très privilégiée mais je ne suis pas égoïste
et je vais vous faire partager ma récolte : Embarquez-vous
en poésie ! Bon voyage !
-PAR LA FACE NORD (Poèmes) de Georges CLEMENT
Yveline éditions - www.yvelinedition.fr (15e)
Chez l'auteur : 3 Avenue de Madrid, 92200 Neuilly sur Seine.
Dans ce temps de décadence où l'on semble se complaire
au ras des pâquerettes, un ouvrage qui vous enlève
plus haut, toujours plus haut : Quel bonheur !
Tantôt rimé, ou assonancé, ou libre, les mots
sont choisis pour leur plus noble expression, la musique du verbe
ne se donne qu'à l'inspiration du poète, rien d'inutile,
rien de superflu. Une poésie dégraissée parfaitement
belle.
Appel et reconnaissance à la beauté du monde en contrepoint
des se horreurs assumées qui
" Dans un silence de feu
disent l'outrage de Dieu. "
Poèmes de l'action aussi : " Agir pour abolir
Le temps qui cherche à fuir ".
De l'art qui console : " L'art est là qui étreint
la grâce
"
Et de l'amour donné et reçu, amour humain, amour divin
:
" Béni soit le nom du Seigneur attaché à
la beauté du monde
"
Auteur de nombreux recueils de poèmes, de romans, Georges
Clément est oranais, en deuil pour toujours du pays perdu.
-ECRIT DANS LES MARGES DU SILENCE de Maurice LETHURGEZ
Editions Chemin de plume - chemindeplume@yahoo.fr (12e)
C'est encore un très vertigineux voyage poétique
que nous offre Maurice Lethurgez :
" Je " hante l'écriture
-ce lit secret où me parlent les ombres-
qu'une chute infinie
suspend au dessus de l'abîme
"
L'écriture est l'accomplissement nécessaire, l'échappatoire
: " Au matin de ma vie
Se sont posés les scellés du silence
Où le corps tient ses alarmes secrètes "
Il fallait briser les scellés pour accomplir une vie d'homme,
une uvre libératoire qui pourtant est constant questionnement
" et portant l'enjeu de mes aveux
sur l'ardoise effacée des années
le silence inclusif
dans un désert de bruits
anime mon présent qui s'écrit à la craie "
Maurice Lethurgez a construit une uvre importante de prose
poétique constamment inspirée et traduite dans une
banque de parfaite limpidité ; il a aussi rendu un vibrant
hommage à Marcello Fabri dans un ouvrage collectif : "
Passeur entre deux rives " avec Annie Krieger-Krinicki et Simone
Rinaudo.
Epoux d'une oranaise, Maurice Lethurgez est profondément
attaché à la culture de notre pays perdu.
- LA ROUILLE DES JOURS de Victor VARJAC
Editions Mélis, 46 avenue du train des Pignes F 06670 Colomars
(21e)
Melis.editions@wanadoo.fr
Cet ouvrage achève la cycle poétique de la trilogie
: " Le périlleux voyage ", et, certes, la quête
métaphysique insatiable de l'auteur invite à le suivre
afin que " la réalité cruelle de ce temps qui
nous traverse " ne devienne pas inutile, que nous ne le laissions
pas " filer dans la gouttière des jours " sans
y laisser notre marque, une partie de notre cur.
Amoureuse d'une poésie haute mais non désincarnée,
j'ai suivi l'uvre de Victor Varjac à travers ses nombreux
ouvrages et tout particulièrement dans le cycle qui comprend
: " L'Homme Imaginaire ", " Le Dragon de Poussière
" et enfin, " La Rouille des Jours " qui justement
refuse de voir tomber nos vies, rouillées, abandonnées,
inutiles ! Et comme toute poésie, c'est à travers
l'amour humain, l'amour de l'art et l'approche de ce qui dépasse
l'entendement humain mais qu'il faut sans cesse chercher, avec espoir,
avec confiance
" Tu es cette confiance
bien au-delà des drames
qui déchirent la peau
de notre quotidien
Tu es cette réponse
Aux yeux grands ouverts
De l'aube éternelle
Qui brûle dans ton être
Et qui fait de l'amour
La première parole !... "
Ainsi s'achève notre voyage au pays de poésie.
Nous voyons entre ces trois poètes très différents
dans la réalité achevée de l'uvre, la
même approche, le même dépassement, la même
soif de l'ineffable. Bon été, intelligent !
Geneviève de TERNANT
Juillet 2010
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Notes de lecture Mai 2010
-26 Mars 1962 - L'ordre règne sur Alger
De Guy FORZY
Editions Elzèvir, 11 rue Martel 75010 Paris 01.40.20.09.10.
wwww.editions-elzevir.fr (22e)
Dans Varsovie écrasée par les Russe, Sébastiani
faisait savoir à Napoléon 1°: "L'ordre règne
à Varsovie". Le titre de ce livre est aussi cruellement
concis ! Soulignant qu'Alger fut "capitale de la France "
de 1942 à 1944, l'auteur s'attache à démontrer
la duplicité et la lâcheté de De Gaulle tout
au long de sa carrière si peu militaire et tout à
fait politique.
Témoignages et citations à l'appui, c'est un portrait
singulier de l'homme qui, " pour arriver à ses fins,
aurait favorisé l'opposition à son pouvoir afin de
" justifier " sa collaboration avec un adversaire qu'il
n'a cessé de dénoncer. " Ce double jeu fut en
effet sa marque de fabrique allié à un mépris
total de la vie et de l'opinion de ceux qui, avec courage pour les
uns, avec une coupable timidité pour la plupart des autres,
osaient mettre en doute son omniscience. Dans ce livre terrible
et nécessaire est publié aussi le témoignage
de José Arnau qui se trouvait dans Bab-el-Oued encerclé,
affamé, bombardé, mitraillé, mis à sac,
et qui dénonce le piège sanglant organisé par
" les forces de l'ordre ".
Guy Forzy qui fut délégué interministériel
aux rapatriés dans le gouvernement d'Alain Juppé,
n'a cessé de se dévouer à la cause de ses compatriotes
et à la recherche de la vérité. Son livre précédent,
publié aux éditions Dualpha en 1999 : " Ca aussi,
c'était De Gaulle " a reçu le Prix Véritas
en 2003.
-ORAN de tous les jours (1831-1962)
De Edgard ATTIAS
Editions Mémoire de notre temps, Le Belvédère
F1 -81 av. Marius Carrieu 34080 Montpellier
04.67.63.28.93.
Cet ouvrage est le troisième de la grande histoire de la
ville d'Oran à travers la vie quotidienne. Le premier est
" La saga de l'Eau ", le deuxième : " Oran
au temps de l'Abbé Lambert ". L'auteur écrit
que son histoire " hors des sentiers académiques "
est inspirée des journaux de la ville, principalement l'Echo
d'Oran et occasionnellement Oran Républicain. C'est une mine
de renseignements sur l'évolution de notre cité natale,
d'anecdotes qui parfois prêtent à rire ou à
questionner, mais aussi de nos drames. Un travail remarquable.
-AU GRE des FLOTS (Poèmes)
De Jocelyne MAS
Editions de la Fournière, 182 chemin des Vallières
06610 La Gaude.
Tel de l'auteur : 06.20.78.74.53. (17e)
Pêle-mêle d'ici et de là-bas, écrit l'auteur.
Dans ce livre que j'ai préfacé, j'ai trouvé
les thèmes chers à Jocelyne Mas, de sa propre enfance
à celle de ses enfants et petits-enfants, de la glycine de
là-bas à celle de sa maison d'ici, de l'amour de la
nature à celle des animaux, tout est musique douce très
personnelle et par là, universelle.
La photo de couverture peut être aussi de l'une et l'autre
rive, elle est due à Véronique Saissi ainsi que la
mise en page aérée et judicieuse et les illustrations
de Sabine Biazot ajoutent au charme de l'ouvrage.
-MISCELLANEES
De John FRANKLIN
Editions Mémoire de notre temps. Le Belvédère
F1, 81 av. Marius Carrieu 34080 Montpellier. 04.67.63.28.93. memoire-hollender@orange.fr
" Curiosité, vérités, billevesées
d'Algérie 1830-1962 " : c'est dans une bien étrange
aventure que l'auteur s'est jeté : réunir des renseignements
épars, les ordonner (enfin à peu près !) donner
aux chercheurs et aux curieux une pâture inépuisable
!
Vous y trouverez le menu du dîner offert à Mitterrand
à Alger le 19 octobre 1954, la liste des films tournés
en Algérie, la caravane de J.6M. Le Pen en août 1957
à travers la France pour l'Algérie Française,
les peintres de l'Algérie, nés sur place ou pas, la
biographie d'Albert Camus, et de bien d'autres personnages
Bref, vous y trouverez tout et ce qui manque sera dans le 2°
tome prévu. Ce travail à peu de chose près
invraisemblable fera passer des moments fabuleux à "
nous ot' de là-bas " qui ont parfois des trous de mémoire
-LA CALLE et Le Bastion de France
Par l'Amicale des Callois
Editions Jacques Gandini, 7 Rue de Roquebillière 06359 Nice
cedex 4
Collection " De ma jeunesse " (45e)
Bien peu connaissent Le Bastion de France, le plus ancien des
comptoirs français puisqu'il date de 1560 et set consacré
à la pêche au corail. Cet endroit nommé Mars-el-Kharaz,
devenu Massacares, donnera naissance à La Calle. Ce livre
superbe tant par la qualité des photos que par l'intérêt
historique s'attache aussi à raconter la vie quotidienne
des habitants européens et autochtones et constitue un apport
de grande valeur à la reconstitution de notre mémoire.
IL semble que l'initiative du lancement de ce livre revienne à
notre ami, Hubert Cataldo, auteur de " Bône de ma jeunesse
" dans la même collection.
Ceci est ma moisson lors de la réunion annuelle du Salon
des Rapatriés d'Antibes qui a eu lieu les 30 avril, 1°
et 2 mai, sous la houlette de Jean Cépi. Vous voyez que je
n'ai pas chômé car j'ai soigneusement lu tous ces livres
et quelques autres. Vous le savez, je ne parle jamais d'un ouvrage
que je n'ai pas lu de la première à la dernière
ligne.
Geneviève de Ternant
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Notes 21-04-10
Consuelo de Saint-Exupéry
Une mariée vêtue de noir
De Marie-Hélène CARBONEL et Martine FRANSIOLI MARTINEZ
Editions du Rocher (24e)
La personnalité complexe de Consuelo Sucin Sandoval,
la petite salvadorienne née au pays des volcans et des tremblements
de terre a été éclipsée par les grandes
ombres de ses deux maris et surtout le dernier, le Petit Prince
mythique, l'aviateur passionné de l'aéronavale, le
disparu en mer.
Le second époux de Consuelo reprend toute sa place dans ce
livre : Enrique Gomez Carillo est un très grand écrivain
et philosophe guatémaltèque et
diplomate argentin
! Il est très célèbre en Amérique hispanophone
et lusophone.
Cette biographie très complète, prés de 600
pages, n'occulte rien des relations souvent difficiles de Consuelo
et d'Antoine. Les auteurs ont eu accès à des sources
inédites et ont effectué un travail de recherche extrêmement
fouillé dans des archives jusque là très peu
exploitées.
Elles rendent aussi sa juste place à l'activité artistique
de Consuelo elle-même. Peintre et sculpteur, ses uvres
sont fort bien cotées, et ont fait l'objet de nombreuses
expositions dans l'Ancien et le Nouveau Monde et son livre, Oppède,
montre son talent de conteuse et d'écrivain.
Il n'est pas possible, dans cette brève analyse, de rendre
la richesse du travail de Marie-Hélène Carbonel et
de Martine Fransioli Martinez, mais tous ceux qui s'intéressent
à cette époque foisonnante du XX° siècle
rencontreront, au fil des pages, tous les artistes, les hommes politiques
qui furent les familiers du couple infernal puis de Consuelo seule,
pour le meilleur et trop souvent pour le pire.
Justice est rendue à José Martinez Fructuoso, celui
qui fut pour Consuelo le fils qu'elle n'avait pas eu, et qui continue
à Grasse à cultiver le souvenir fervent de la Rose
du Petit Prince.
Geneviève de Ternant
Avril 2010
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Notes 11avril 2010
FRAGMENTS
De Patricia THURIET
Editions Persée, 67 Cours Mirabeau 13100 Aix-en-Provence
(10e)
Une amie m'offre ce petit livre sous titré : " Etats
d'âme d'une ancienne colonialiste " Et je veux vous faire
partager mon émotion. L'auteur avait 8 ans quand commence
la guerre d'Algérie, en 1954 et 16 ans quand elle se termine
par le chaos, l'exil et l'apprentissage de l'incompréhension.
Quelques phrases par page pour dire l' " avant " pour
dire l' " après ". Il n'y a pas un mot que je n'aurais
pu écrire, pas un sentiment que je n'ai ressenti. Un très
grand petit livre.
Geneviève de Ternant
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Lecture 17/02/10
-Commando " Georges " et l'Algérie d'après
Par le Lieutenant-colonel (e.r.) Armand BENESIS de ROTROU
Editions Dualpha - B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex
01.42.17.00.48 info@dualpha.com (38e)
La passionnante épopée du légendaire "
commando Georges " nous est contée par celui qui en
fut l'adjoint opérationnel. " De l'espoir à la
désespérance ", l'homme, l'officier, héritier
d'une famille de tradition militaire, a traversé les moments
exaltants, les grands vides du doute et le drame de la désillusion.
Crée avec des rebelles ralliés en 1959 par le colonel
Marcel Bigeard dans la région de Saïda, entraîné
par des chefs exceptionnels, le commando entrera dans l'épopée
sous le nom de " Georges ", prénom et nom de code
du lieutenant Georges Grillot.
Les militaires et ceux qui connaissent les arcanes de l'armée
suivront avec passion les exploits racontés par l'auteur
et certainement, n'auront aucune peine à mettre des noms
sur certains protagonistes qui ne sont cités que par leur
grade. Le lecteur lambda sera saisi par le courage admirable de
tous ces hommes engagés au service de la France pour faire
reculer la misère.
Tous les drames : Barricades, 26 mars, 5 juillet sont ressentis
par les combattants, incapables de soupçonner la duplicité
de De Gaulle et de ses séides. De nombreux documents appuient
le récit. Préfacé par le Général
Maurice Faivre dont on connaît le travail d'historien au service
de la vérité, ce livre est un élément
capital qui éclaire la face militaire de notre drame humain.
Geneviève de Ternant
17 février 2010
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Marcello-Fabri, Passeur entre deux rives.
Par Annie Krieger-Krynicki, Maurice Lethurgez et Simone Rinaudo
Commande et renseignements : Gazelle, 01 Bd. Paul Doumer, 06110
Le Cannet
04.92.18.66.06. courrier@agencegazelle.com
Admirable travail d'amitié et d'amour de l'art. Les auteurs
font revivre l'écrivain, le poète, le visionnaire,
Marcello-Fabri et donnent un coup de chapeau à son fils,
Mario Faivre, compositeur de grand talent.
Marcello-Fabri, né le 17 juin 1889 à Miliana, en Algérie,
écrivit des romans, des essais, de merveilleux poèmes.
Journaliste, il créa par ses journaux un véritable
pont littéraire entre Paris et Alger où il résidait
alternativement. Visionnaire, il entreprit de réaliser ce
qu'il nommait : " Le Grand Plan ". Il pensait que le monde
culturel devait être réglé par des principes
d'échanges et de rencontres avec le plus large public possible.
Il rejetait tout esprit commercial et tenta, bien avant Malraux,
d'installer des Maisons de la Culture, mais qu'il appela, alors,
en 1937 "Instituts de formation sociale".
Cet ouvrage magnifique réalisé par nos trois auteurs
n'était pas commercialisé et seulement destiné
aux " Amis de Marcello-Fabri " réunis en association.
Cependant, devant le succès de ce livre magnifique, les auteurs
ont décidé qu'il pourrait être commandé
à l'adresse indiquée ci dessus en échange d'un
don de 15 euros ou plus à l'Association. Merci de répondre
nombreux et généreux à cet appel.
Geneviève de Ternant
9 février 2010
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« Au Gré des Flots »
Recueil de poèmes illustrés
Ces poèmes forment un arc-en-ciel, d'une rive à l'autre
par delà la Méditerranée, peines et joies mêlées.
La poésie c'est l'art d'éclairer la vie, c'est le
point sur le i, le parfum des roses après la pluie ou le
chant du rossignol. Le poète met des couleurs sur ses émotions.
Son coeur vibre à toutes sortes de sensations. Il transforme
les choses réelles, les transcendent, leur donne une couleur
et une légèreté diffuse. Ses joies sont immenses
tout comme ses douleurs. Son chagrin pénètre son coeur
comme un poignard, ses larmes sont lourdes, son coeur est douloureux,
il bât plus vite, s'affole ou s'arrête quelques secondes.
Le poète ressent ses émotions dans sa chair, ses jambes
se dérobent, son pouls s'accélère.
Tout en lui est exagération. Ce livre vient d'obtenir, dans
la Catégorie Recueils : le Prix Henri TROYAT, avec Mention
d'Excellence, ainsi que la Médaille d'Argent du Mérite
Littéraire et Artistique au 12° Concours Littéraire
International du Centre Européen pour la Promotion des Arts
et Lettres, palmarès Juillet 2009.
Préface pour Jocelyne Mas
Ecoute !
Cest toujours un honneur de présenter un poète.
Je connais, par lamitié et par ses livres son coeur
tendre et sa main tendue. La poésie est une autre petite
musique, celle qui danse, sautant sans cesse du quotidien à
la mémoire. Un quotidien de tendresse et de bonheur dans
sa Thébaïde où la glycine sépanche
en ombre soyeuse, où rient les petits enfants. Ah ! Les adorables
frimousses, comme elles sont évoquées avec des mots
choisis au plus profond du coeur ! Comme leurs prénoms rythment
la farandole de lamour ! Poèmes qui semblent comptines
Les amis ne sont pas oubliés, ni les animaux. En particulier
lamour des animaux, lindignation devant le sort qui
parfois leur est fait, donnent à Jocelyne
Mas des accents émouvants. Mais la mémoire est là,
prégnante. Le Pays perdu, la mer toujours aimée, la
glycine du passé nouée à celle du présent,
les trésors du grenier et les jours qui furent difficiles.
Tout cela sans aucune amertume, sans la moindre connotation même
de rancoeur. Ce sont ces pages là qui tissent une passerelle
de mots entre ceux qui ont du partir et ceux qui, restés
là-bas, doivent comprendre et saisir cette main tendue.
Jai apprécié lévocation du grand
père qui, à linstar du Frère Clément
de Misserghin, a fait pousser sur son arbre-miracle trois agrumes
différents.
Mais il y a aussi dans ces pages lamoureuse qui donne et prend
des « caresses de miel enroulées sur (son) cou »
! La chrétienne un peu Panthéiste qui dit «
Merci mon Dieu » et implore la Madone mais se noie dans un
ciel où « une étoile est tombée ce soir
» !
Oui ! Chaque poète possède sa propre petite musique.
Alors, amis de la poésie, lisez ce livre où la musique
de lauteur sinspire de celle des plus grands
ou plutôt, je vous dirai comme elle : Esma, écoute
Geneviève de Ternant
Ecrivain Lauréate de l'Académie Française.
Novembre 2009
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Note février 2010
Extirpation 62
De Robert-Charles PUIG
Edilivre - Editions APARIS, 56 rue de Londres 75008 Paris (19e+
3,70 de frais)
Tel : 01.44.90.91.10 Courriel : auteur@edilivre .com
Dans ce troisième ouvrage publié, l'auteur nous
emmène à travers des nouvelles tantôt vers le
passé du pays perdu, tantôt vers un futur imaginaire
aussi terrible que malheureusement possible.
Des personnages fictifs empruntent leurs traits à des personnes
plus ou moins reconnaissables, évoluant dans l'époque
tragique que nous avons tous vécue. Ces nouvelles là
ont un contexte historique. D'autres sont dépaysantes au
sens propre puisque Robert-Charles Puig, né à Alger,
exilé en 62 a fait une carrière commerciale entre
la France et l'Afrique noire. Maintenant à la retraite, à
Nice, il se consacre à l'écriture : " C'est son
démon du midi ! "
Geneviève de Ternant
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Note lecture 22-12-09
La Résistance de la jeunesse française (1940-1944)
De Raphaël Delpard
Editions Pygmalion 87 Quai Panhard Levassor 75647 Paris cedex 13
La débâcle de l'armée française en
1940 et la pagaille sur les routes d'une population civile bien
peu préparée à cette épreuve surprennent
et indignent la jeunesse française. Avec le courage et souvent
l'inconscience de leur âge, beaucoup d'étudiants, de
lycéens de Paris vont imaginer une manifestation de protestation
en même temps que de fierté nationale : Aller à
l'Arc de Triomphe ranimer la flamme sur la tombe du soldat inconnu,
le 11 novembre 1940.
Cette initiative réunira, contre vents et marées plus
de 2.500 lycéens et étudiants ainsi que des professeurs.
Il faut imaginer les difficultés rencontrées par une
poignée de jeunes pour faire passer le mot d'ordre à
la barbe de l'occupant et parvenir, par petits groupes, avec des
fleurs et même une gigantesque gerbe jusque sur les Champs
Elysées
Beaucoup furent arrêtés et certains payèrent
de leur vie cet acte qui donna le coup d'envoi de la résistance
de la jeunesse française dans tout le pays.
La Résistance, en France, contrairement à la légende
communiste, fut organisée et dirigée par des personnes
étiquetées " de droite ", dans un tel secret
que beaucoup de jeunes ignoraient l'activité de leurs parents.
N'oublions pas que les communistes, à l'époque, obéissaient
à Moscou et donc au pacte germano-soviétique, ni que
les ouvriers communistes ont saboté les armes et les munitions
envoyées à nos soldats. Mais nous savons aussi aujourd'hui
que parmi eux, certains se rebellent contre ces ordres. Ils rejoindront
la résistance, leur histoire est connue.
Mais l'enquête de Raphaël Delpard concerne non pas les
adultes partagés, il est vrai, entre révolte et soumission,
mais des enfants. Une résistance qui n'avait pas, jusqu'ici,
fait l'objet d'un traitement spécifique.
Bien sûr, il est normal de comprendre que pour ces jeunes
le nom de De Gaulle ait retenti comme un espoir sur lequel cristallisera
leur immense courage.
Cet homme, dont " ils ne savaient rien ", dont "
ils ignoraient même le nom et l'existence " allait insuffler
cet espoir qui paraissait insensé.
Sans doute valait-il mieux, en effet, qu'ils n'en sussent rien !
Passons !
Parmi leurs aînés, beaucoup, eux, connaissaient le
passé sans gloire de l'homme " providentiel " et
s'en méfiaient, à juste titre
Cependant, étant donné le caractère des jeunes
d'Algérie, on peut être à peu prés certains
qu'ils auraient fait eux aussi partie de cette résistance,
et d'ailleurs il y en eut pour rallier l'Angleterre. Le drame de
Mers el-Kébir allait refroidir leur élan
Les choses ne sont pas souvent simples !
En tous cas, ce livre comble un vide historique et il était
temps que la parole soit donnée à des gens courageux
un demi-siècle après leurs actes
Geneviève de Ternant
Le 22 décembre 2009
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Notes lecture 12-09
Trois livres ont retenu mon attention ces derniers jours, le
premier dont je vous ai parlé dans un billet récent
:
-LE VRAI VISAGE DE L'ISLAM
de M. ALCADER
Editions Kyrollos, 98 bis rue Saint Pierre, 49430 Durtal (20e)
Préfacé par le Général Gallois,
cet ouvrage a été écrit par un chrétien
aux origines arabo- musulmanes. On peut comprendre qu'il sait de
quoi il parle, d'autant qu'il est licencié d'Etat en théologie
et que son expérience de plusieurs années en terre
d'islam lui permet de présenter des éléments
objectifs corroborés par des témoignages vécus.
Sa maîtrise de la langue arabe lui donne accès aux
subtilités linguistiques indispensables à une véritable
compréhension de la doctrine islamique basée essentiellement
sur la peur : Peur du croyant devant une doctrine basée sur
l'interdit, sur l'impossibilité du pardon, sur l'absolue
obéissance même aux ordres les plus inhumains. Contrairement
aux doctrines Judaïque et Chrétienne, où le pardon
est au centre de la croyance : Grand Pardon chez les Juifs, et confession
chez les Chrétiens, le Musulman n'a aucune échappatoire,
il est condamné, inexorablement.
Par l'étude systématique de l'Islam, ses fondements
idéologiques, ses conséquences socio-politiques et
psychologiques, l'auteur montre clairement les motivations des "
Kamikazes Talibans ", le conflit irakien ou la question palestinienne.
A lire, et à faire lire pour comprendre, de l'intérieur
ces questions qui rejaillissent douloureusement dans tout l'occident.
- KHOMEYNI EN FRANCE
De Houchang Navahandi
Editions Godefroy de Bouillon (25e)
Cet ouvrage sous-titré : Révélations sur
cet étrange hôte de Neauphle-Le-Château est une
mine de renseignements sur la façon dont les occidentaux
et au premier chef, les Etats-Unis et la France ont fabriqué
de toute pièce un " ayatollah " qu'ils croyaient
sur mesure, pour renverser le Shah devenu un peu trop indépendant
à leur goût ! " Ainsi, plus tard, un analyste
franco-américain pourra écrire : " L'Occident
mettait en place officieusement le régime de la République
Islamique ".
L'auteur qui fut ministre du Shah ne masque pas les erreurs que
celui-ci a commises tant par désir de promouvoir l'indépendance
pétrolière de son pays que par la faute d'un entourage
qui lui cachait la vérité et l'impatience de son peuple
; mais l'aveuglement des services spéciaux des nations occidentales,
leur imbécillité et leur méconnaissance de
la véritable nature de l'homme qu'ils mettaient en place
ainsi que de la doctrine de l'islam ont préparé le
malheur de l'Iran, la radicalisation des peuples arabes, la misère
et l'envahissement de l'Europe ! Beau travail !
Il faut saluer le courage de l'auteur qui dénonce cet état
de choses alors qu'il sait encourir une fatwa et risque sa vie.
Invité par l'Association l'AGRIF à Nice, il fut très
écouté et très apprécié.
- UNE FIN DES TEMPS
De Monseigneur Pierre BOZ
Editions Desclée de Brouwer
47 rue de Charenton 75012 Paris (20e)
Cet ouvrage sous-titré : Fragments d'histoire des chrétiens
en Algérie, fait un retour sur les " événements
" que nous avons vécus de 1954 à 1962 et plus
tard, ce qui s'est déroulé et se déroule encore
pour ceux qui osent se proclamer chrétiens en Algérie.
L'auteur écrit dans sa préface : " Le temps qui
passe, loin d'apporter l'oubli, purifie et simplifie le vécu,
le dégage de sa gangue passionnelle pour laisser place à
la salutaire nudité des faits, à la réflexion
et à la découverte de la relativité, en même
temps qu'à la complexité de toutes choses au regard
de l'Histoire. "
Si j'admets volontiers que les choses étaient fort complexes,
je n'ai nullement l'impression que nous allions vers une purification
et une simplification du vécu, bien au contraire. Cet ouvrage
tente d'apporter un éclairage sur les motivations de ces
hommes d'Eglise qui ont délibérément abandonné
leurs ouailles chrétiennes pour soutenir le FLN. Très
intéressantes sont les archives que l'auteur dévoile
et qui montrent l'implication au plus haut niveau de l'Eglise de
France dans cette position. Nous pouvons rapprocher ces documents
ce ceux que l'auteur du livre dont je vous parle plus haut sur Khomeyni.
L'imbécillité n'est pas l'apanage de quelques uns
mais bien de pratiquement tous les acteurs de ce maudit XX°
siècle.
Les documents que Monseigneur Boz apporte aussi sur le massacre
des Pères Blancs et sur bien d'autres questions sont du plus
haut intérêt. Ce livre est à lire avec la plus
grande attention.
Geneviève de Ternant
2 décembre 2009
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Lecture 10-2009
Les écrivains algérianistes et leurs modèles
De Pierre DIMECH
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer, 147 rue Bel-Air, B.P.
20047, 28260 Anet
Tel : 04.74.68.24.40 http://www.atelier-folfer.com (18e)
Pierre Dimech a réuni des écrits d'auteurs célèbres
ou moins connus qui écrivirent des pages émouvantes,
drôles, sarcastiques, caricaturales ou admiratives sur notre
Algérie entre 1890 et 1930.
On y retrouvera avec plaisir Paul Achard et Louis Bertrand, Edmond
Brua et Albert Camus, Emmanuel Robles, Lucienne Fabre et Louis Lecoq
et, bien sûr, Jean Pomier et Robert Randau. D'autres encore
que le lecteur découvrira avec bonheur, peut-être étonné
de la vitalité de cette culture proprement " Algérienne
", de sa modernité.
Sans doute la curiosité poussera beaucoup à rechercher
dans leur bibliothèque ou dans celles des cercles algérianistes
ces ouvrages que les épreuves et la vie quotidienne ont éloignés
de leur esprit et qui portent leur poids de souvenirs vivants, truculents,
à l'image du peuple qui naissait, victime expiatoire de l'I.V.G.
gaullienne.
L'avant-propos est de notre éminent ami, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz
qui avoue joliment n'avoir pas eu " l'honneur -ni a malchance-
d'être né pied-noir " mais il est, depuis longtemps
pied-noir d'honneur ! Tant pis pour lui ! Croyait-il nous échapper
? Pas question !
J'ose signaler que j'ai réalisé avec Anne-Marie Briat
et Paulette Dechavanne une petite anthologie en deux volumes dans
la même veine pour l'U.A.A.L.A. (Union des anciens et anciennes
des lycées d'Algérie) sous la présidence de
Jean-Louis Siben. Le premier tome comprend des textes sur l'Algérie
écrits par des auteurs nés ailleurs et on y retrouve
les mêmes écrivains que dans le livre de Pierre Dimech,
et quelques autres) et le second tome est consacré à
des auteurs nés en Algérie qui parlent de leur terre
natale. Ces deux ouvrages très subjectifs, évidemment,
ne sont pas commercialisés et seulement réservés
aux membres de l'association.
Cette idée était donc dans l'air et nous pouvons remercier
Pierre Dimech de lui donner des ailes.
Geneviève de Ternant
31 octobre 2009
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Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes)
Plan de la ville et nomenclature des voies avec notes explicatives
Le Commandant Jean-Jacques Luccioni est notre secrétaire
du bureau du Cercle Algérianiste de Nice mais aussi
président du Souvenir Français. A ce titre,
il a procédé à la réédition
d'une plaquette éditée en 1995 et devenue introuvable.
Cependant, en quelques années, bien des choses ont
changé. Le présent opuscule est donc plus qu'une
simple réédition, une vraie mise à jour.
Nos compatriotes nombreux dans cette jolie petite ville seront
heureux d'y retrouver, parmi peintres, sculpteurs, écrivains
et politiques, les noms familiers d'Albert Camus et du Maréchal
Juin. Ils se souviendront que celui d'esplanade Edmond Jouhaud
fut donné à cette contre-allée où
résidait celui qui fut un éminent président
des Amitiés Oraniennes : Michel Pittard et où
demeure toujours son épouse, notre chère et
dévouée amie, Yvette Pittard, qui consacra bien
des années au service social de ces Amitiés
Oraniennes. On y trouvera aussi le nom d'un enfant de cette
ville qui rencontra la mort en Algérie en octobre 1956,
à 21 ans et celui bien connu des Oranais du Commandant
Cahuzac qui dirigea une clinique dans notre ville. Ainsi allons-nous
dans l'histoire des deux rives de la Méditerranée
Geneviève de Ternant
Octobre 2009
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Note Dillinger 10-09
Notre Algérie
Du sacré à la révolution 1830-1962
De Georges Dillinger
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer B.P. 20047 - 28260
Anet. Tel : 06.74.68.24.40
http://wwwatelier-folfer.com (21e franco)
Le nouveau livre de Georges Dillinger est consacré à
l'évolution historique des relations entre la France et l'Algérie
sous l'angle de la prégnance puis de la lente disparition
du sacré animant les habitants de ces contrées.
Il ne s'agit pas ici des réalisations matérielles
des Européens et des autochtones qui sont rappelés
évidemment à l'occasion, mais de l'évolution
des sentiments religieux dans les différentes communautés.
L'auteur rappelle combien la foi et la charité de nombreux
prélats et des congrégations religieuses ont été
appréciées des indigènes ainsi que les uvres
laïques des civils inspirées par cette foi sous jacente.
Il montre comment la République profondément anti
cléricale a combattu ce sentiment religieux chrétien.
Il cite les paroles bien connues du Père de Foucault mais
aussi celles non moins prophétiques de Jules Tournier en
1930 : " Si la France républicaine n'a pas la haute
sagesse de patronner ouvertement et pleinement le christianisme
dans l'Afrique du Nord, afin d'emmener les populations musulmanes
à l'Evangile, il n'est pas nécessaire d'être
de la lignée des prophètes pour annoncer que, malgré
la somme impressionnante de capitaux qui ont été versés
depuis un siècle sur cette terre et les immenses travaux
qu'elle y a accomplis, malgré l'instruction qu'elle a distribué
largement aux tribus berbères et arabes, malgré un
peuplement français plus étendu, elle n'est pas certaine
de conserver définitivement les empires chérifiens,
tunisiens et algériens. Si politiquement elle dirige ces
pays, l'islam demeure le maître de ces pays du Maghreb. Or,
la religion est toujours plus forte que la politique et les intérêts
matériels. "
Livre fort, sans concession au politiquement correct, l'auteur avoue
son pessimisme devant l'abandon de toute valeur sacrée en
France et puise sa démonstration aux sources les plus certaines.
A lire absolument.
Geneviève de Ternant
13 octobre 2009
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Note de lecture 8-10-09
Le sel des Andalouses
De Maurice Calmein
Edition Atlantis- Geltendorfer Strasse 17 - 86316 Friedberg - Allemagne
Site : www.editionatlantis@t-online.de
Courriel : editionatlantis@t-online.de
Tel : 00498212679831 Fax : 00498212679931 (20 euro)
J'ai été frappée par la photo de couverture,
toute de ciel et de mer, symbole des Pieds-Noirs, enfants de deux
terres qui n'en ont plus aucune. Perdus dans l'écume de l'eau,
du nuage, des jours
Préfacé par notre ami, Boualem Sansal, le roman que
nous présente Maurice Calmein met en scène un homme
qui pourrait être le fils de beaucoup d'entre nous : Un enfant
de Pied-noir qui n'a prêté ni l'oreille ni le cur
à ce qu'auraient pu lui raconter ses parents, gavé
de mensonges et plein de préjugés " politiquement
corrects ". Confronté à la réalité
dans des circonstances exceptionnelles, il connaitra le pays perdu,
abîme et en proie à la haine mais aussi et surtout,
à l'amitié et à l'amour. Ce beau roman est
l'uvre d'un oranais qui fut à l'origine du mouvement
Algérianiste et l'éditorialiste de cette remarquable
revue.
On ne peut qu'être ému par l'amour indéfectible
de notre pays natal qui s'exprime dans ce livre et dans la préface
pleine de délicatesse de Boualem Sansal.
L'amitié, l'amour sont -ils encore possibles entre nos deux
rives, portés par des âmes de bonne volonté
?
Geneviève de Ternant
8 octobre 2009
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Note de lecture
Au pied de la Tour
D'Andrée Montéro
Editions L'Harmattan, 5-7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris
Comme elles sont douées, les femmes, pour la souffrance,
pour se donner mille et une raisons, bonnes ou mauvaises, pour passer
d'un esclavage à l'autre, psychologique ou physique
Françoise, le personnage scruté par la plume légère
et incisive d'Andrée Montéro parlera au cur
de bien des femmes tandis qu'au pied de cette Tour, symbole d'un
Paris désiré et craint, d'une France fantasmée,
elle enroule ses rêves, ses doutes, ses espoirs et ses craintes,
comme une glycine fragile et opiniâtre. Comment exprimer l'indicible
? Comment habiller de mots ce que l'on n'ose même pas se dire,
à soi même ?
Refuge dans les souvenirs d'un autrefois qui danse, dans les paysages
d'enfance. La nostalgie des vignes, ici Languedociennes, n'est pas
loin de celle des vignes de Rio-Salado et je peux m'empêcher
d'y retrouver ce charme libératoire de notre nostalgérie.
On me pardonnera d'évoquer ce premier livre d'Andrée
Montéro qui, avec " L'escalier de Béni-Saf "
d'Henriette Georges me semble avoir ouvert le chemin du souvenir
à bien des auteurs Français d'Algérie. La petite
fille pleine de rêves de Rio-Salado est devenue, au fil du
temps une romancière au talent affirmé. Andrée
sculpte, dans chacun de ses romans la matière délicate
des caractères féminins (et masculins) en butte aux
difficultés des couples, à l'impossible solitude.
Elle exprime à la fois la tendresse que lui inspirent ses
personnages et la nécessité de découvrir leurs
failles. De livre en livre, Le Cri retenu, Les Persiennes, Les Vignes
Rouges, tous les autres, l'uvre d'Andrée Montéro
témoigne d'une profondeur, une lucidité qui sont la
marque même d'un écrivain de classe.
Geneviève de Ternant
4 Septembre 2009
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Note de lecture
1962, l'été du malheur
de Jean-Pax MEFRET
Editions Pygmalion, 87 quai Panhard et Levassor, 75647 Paris, cedex
13 (19e)
Un adolescent de 15 ans plongé dans le chaos des dernières
années de l'Algérie Française ; dans Alger
des barricades, Alger de l'espoir et des désillusions, Alger
du putch, du martyr de Bab-el-Oued, du massacre du 26 mars ; Alger
du soleil, de l'enfance auprès d'un père respecté,
d'une mère admirable, complice de son fils par force et par
amour et tremblant jour et nuit, d'un petit frère aimé,
l'adolescent mûri trop vite, courageux à la folie mais
organisé, lucide, voyant tout et n'oubliant rien, Jean-Pax
au nom de paix !
Tout est dit des interrogatoires musclés, des lieux de détention
sordides, des gardiens sadiques, mais aussi des amitiés viriles,
des mains tendues, de cet orgueil magnifique et précieux
qui s'appelle honneur, définitivement au singulier !
Jean-Pax Méfret est l'auteur de " Jusqu'au bout de l'Algérie
Française : Bastien-Thiry " et de " Une sale affaire
: Markovic, Marcantoni, Delon, Pompidou et les autres
"
Journaliste depuis 1970, il a été grand reporter puis
rédacteur en chef du Figaro Magazine dont il a publié
les grands dossiers.
Geneviève de Ternant
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Notes bis 05-09
Cinq sens et un crime :
L'affaire des sports nautiques
De Bertrand CONSTANTIN
Editions du Petit Pavé, B.P.17 Brissac-Quincé, 49320
Saint Jean des Mauvrets.
www.petitpave.fr (18e)
Un roman policier plus humoristique que noir qui se passe dans l'Algérie
française, parfumée de grillades, où débarque
un commissaire de police francaoui vite naturalisé Pied-noir,
par des Philippevillois proches de Musette ! C'est drôle,
sympathique et les rebondissements policiers ou amoureux sont pertinents
Mais on n'en dira pas plus : Allez-y voir !
Ce roman écrit par un médecin qui se cache à
peine sous ce pseudonyme, est l'uvre d'un P.N. né en
1950 en Algérie dont il a voulu raconter le quotidien avant
qu'il ne sombre dans l'oubli.
Il fut publié en feuilleton dans plusieurs numéros
de l'Algérianiste.
Geneviève de Ternant
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Notes de lecture et CD
-Un CD Timbres et Peintres d'Algérie
1830-1962
Réalisé par Roland DAPORTA
4 rue Champs Rochas, 38240 Meylan. (20e)
04.76.90.31.93. - 06.72.73.10.69. Email : roland.daporta@sfr.fr
L'histoire de l'Algérie française à travers
les timbres et les uvres peintes. Les timbres sont le reflet
d'événements politiques, historiques souvent tragiques
qui ont marqué cette province.
Les uvres peintes sont reproduites avec l'aimable autorisation
de Madame Marion Vidal-Bué dont on a pu apprécier
les très beaux livres qu'elle a publiés.
Paysages et personnages typiques de la province perdue se complètent
en une nostalgique évocation dans ce CD de 58 minutes.
-Les silences d'Arachné
de Jacques ARENA, Hameau du Puissanton, 38 allée des Albizzias.
06.68.88.04.51.
ape.happy.e@free.fr
Editions TDB 13 rue Saint Honoré, 78000 Versailles. (20e)
Tome 1 :Eté
Ce n'est certainement pas un livre facile que nous soumet l'auteur.
Dans Alger, Pierre, Diane, Alain, Hector et leurs amis-ennemis,
se parlent, se taisent, s'attirent et se déchirent dans l'Hybris
inspiré des métamorphoses d'Ovide. Peu à peu,
la toile de fond des " événements ", floue,
se précise et les protagonistes, entre confidences et non-dits,
s'engluent dans l'évidence du destin tissé par l'assourdissant
silence d'Arachné.
Geneviève de Ternant
15 mai 2009
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Note de lecture avril 09
EUROPE
De l'irrespect du Décalogue à L'Islam
De Louis Le Fatinat
Edition Godefroy de Bouillon (24e)
Sur l'intervention de notre amie poète, très active
au sein de l'ANFANOMA, Lucienne-Grâce Georges-Guitter, l'auteur
m'envoie ce livre dont je vais essayer de dire toute l'importance.
Louis Le Fatinat s'est donné pour tâche de glorifier
la Vérité ce qui est déjà un grand courage
dans notre époque de faux-semblants.
Il rend d'abord un hommage respectueux à ses compagnons d'armes
de la guerre de 39-45 oeuvrant " pour libérer la France
et réhabiliter les principes de la civilisation occidentale
dans l'Europe judéo-chrétienne. " (De ceux-ci
les combattants d'Afrique du Nord ne sont pas exclus. Mais je me
permets de penser qu'il serait bon de rajouter un semblable hommage
à tous ceux, civils et militaires, qui se sont opposés
à la barbarie, notamment en Algérie.)
L'auteur étudie l'éventuelle compatibilité
entre les communautés judéo-chrétiennes et
islamiques pour conclure à une parfaite incompatibilité.
Mais loin de s'en tenir à des affirmations, il donne les
définitions des différents courants de pensée
dans les religions étudiées une à une, épluchant
les concepts, éclairant l'histoire et s'appuyant sur des
exemples concrets et les puissantes analyses des penseurs et des
exégètes depuis l'antiquité jusqu'à
nos jours et donne, par des tableaux, le nombre de fidèles
de chaque religion en France et dans le monde. Il analyse le fonctionnement
des institutions françaises et leur impact sur les nations
occidentales pour en venir au chapitre brûlant de l'immigration,
toujours étudié en France et dans le monde occidental.
Il s'interroge, à la lumière des événements
mis en situation, sur la pérennité de la nation, sur
l'état d'esprit de ses membres " facteur suprême
de l'unité d'un pays ". Bien au-delà d'un simple
constat, l'auteur analyse les comportements dictés par la
connaissance, les impressions, les sensations, les passions, les
émotions, les idées, toute l'activité des cerveaux,
leurs localisations dans les aires corticales et n'allez pas croire
que tout ce travail soit rébarbatif, pas du tout. La clarté
des exposés est parfaite et accessible à tous les
lecteurs.
Enfin, l'auteur présente l'actualité nationale et
internationale à travers les citations prises dans la presse
depuis les années 1979-1980 jusqu'en 2008.
Un tel travail ne peut étonner de la part de Louis Le Fatinat,
islamologue, professeur de Psychologie à la Faculté
des Sciences qui a séjourné 39 ans en terre d'Islam
où il s'est imprégné des différents
aspects de la civilisation islamique pour aboutir au triste constat
sur l'avenir incertain de notre Union Européenne.
L'auteur est né au Télagh, à Oran et je suis
très heureuse de compter parmi nos compatriotes un esprit
aussi éminent.
Geneviève de Ternant
25 avril 2009
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Cet ouvrage est consacré à un épisode mal
connu de la Guerre dAlgérie : la fusillade du 26 mars
1962 qui fit plus de cinquante morts dans le centre dAlger
et de très nombreux blessés. Lauteur analyse
ici les tenants et les aboutissants de cette sombre affaire qui
eut des conséquences capitales sur lissue du conflit
en Algérie.
Jean Monneret est Docteur en Histoire. Il a écrit différents
ouvrages sur la guerre dAlgérie, notamment "La
Phase finale de la guerre dAlgérie" et "Oran,
le 5 juillet 1962".
Il sest spécialisé dans létude
de ce conflit qui continue à marquer la vie politique des
deux pays concernés.
Jean Monneret
Une ténébreuse affaire: la fusillade du 26 mars 1962
à Alger.
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Notes de lecture III 02 09
-La Persécution des Chrétiens aujourd'hui dans
le monde
De Raphaël DELPARD
Editions Michel Lafon, 7-13 boulevard Paul-Émile Victor,
Île de la Jatte, 92521 Neuilly sur Seine Cedex - WWW.michel-lafon.com
(20e)
" Sous la Rome antique, les empereurs craignaient les chrétiens
et, pour s'en débarrasser, ils les jetaient dans l'arène
où les lions les attendaient " Les " martyrs "
de cette époque sont les lointains précurseurs des
" martyrs " modernes que l'auteur a cherchés et
trouvés dans le monde actuel. Cette quête courageuse
et périlleuse l'a mené " en terre hostile ".
Partout, les chrétiens sont malmenés, torturés,
emprisonnés ou tués pour leur amour du Christ. De
la Biélorussie à l'Egypte, du Liban à la Palestine,
la Syrie, l'Irak, l'Iran, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan,
le Kirghizistan, la Corée du Nord, les Chrétiens lui
ont dit leur malheur, leur vie de sous hommes qui leur est imposée,
et peut-être le pire, le viol comme arme de guerre. Et l'Algérie
! Un chapitre lui est consacré qui nous rappelle douloureusement
les années terribles vécues là-bas, les années
de plomb qui suivirent notre exil, la situation qui est faite actuellement
à ceux qui osent déclarer leur foi ; J'y suis, naturellement
particulièrement sensible et j'ai aimé les références
à notre cher Véritas, au travail constant et précis
de notre ami, le Docteur Catin, aussi à celui de Jean-Marc
Lopez. Il est heureux que nos témoignages, mis sous le boisseau
par les média aux ordres, soient repris par un journaliste
dont l'intégrité ne peut être mise en doute,
un écrivain de talent et de cur. Il ne se contente
pas d'un triste constat, il explique et donne des pistes pour secourir,
aider et crier si fort que nos voix, la sienne et la notre ne soient
plus étouffées. Mais pourquoi les chrétiens
font-ils si peur, aujourd'hui ?
-Nous pouvons nous dépolluer !
De Gilles-Eric SERALINI
Editions Josette Lyon, 19 rue Saint Séverin, 75005 Paris
(19e)
" Je suis optimiste et amoureux de la pulpe de la vie "
L'auteur s'est depuis longtemps rendu compte que " les polluants
pouvaient contaminer toutes les formes de vie " Or, ce livre
" apporte les preuves que nous pouvons nous dépolluer,
tant au niveau de nos organismes avec de nouveaux types de médicaments
pour nous détoxifier, que de notre société
". Non, ce n'est pas un gourou qui vous chante un nouvel éden,
ce n'est pas un charlatan venu de quelque uvre au noir ! C'est
un scientifique de haut niveau, professeur des universités
et chercheur, spécialiste dans l'étude des polluants
sur la santé, expert des OGM alimentaires. On a pu le voir
dans quelques trop rares émissions à la télé,
honnête, pugnace, démontrant l'évidence que
les nuages du fric cherchent à cacher. Le professeur Séralini
est originaire de notre Algérie mais a fait ses études
à Nice. Il a publié de nombreux ouvrages couronnés
par des prix prestigieux dont " Après nous le déluge
" en collaboration avec Jean-Marie Pelt. Il est aussi poète
et fut même quelques temps président de l'Association
qui m'est chère : Art et Poésie sur la Côte
d'Azur. Mais ne sait-on pas depuis longtemps que les poètes
capturent l'intuition que les savants prouveront ?
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Note de lecture 02 I
Le face-à-face islam-chrétienté
De Claude SICARD
Editions François-Xavier de Guibert 3 rue Jean-François
Gerbillon 75006 Paris
www.fxdeguibert.com (27 €)
Voici un ouvrage considérable. L'histoire des mondes,
l'occidental et l'islamique est retracée sur 13 siècles.
Si nous avons tous une idée plus ou moins précise
des événements qui suivirent l'établissement
de l'islam et sa course victorieuse en Europe balkanique comme au
Maghreb, en Espagne et en France, jusqu'à Poitiers, si nous
avons un plus ou moins vague vernis d'érudition concernant
les Croisades (qui découlèrent des événements
précédents et non l'inverse), nous attacherons un
très grand intérêt à cette Histoire resituée,
ainsi débarrassée des mille à priori d'un enseignement
fragmentaire ou orienté. L'auteur, spécialiste des
problèmes d'économie du développement a une
connaissance concrète et approfondie du monde musulman. C'est
donc en partant du passé qu'il montre jusqu'à nos
jours la continuité des affrontements entre la civilisation
occidentale où l'homme " sorti de religion ", se
donne ses propres lois et la civilisation orientale, musulmane,
où les lois, dictées par Dieu à Mahomet, sont
intangibles.
Il montre comment, au fil des temps, les cordons sanitaires érigés
maladroitement par l'occident se sont dilacérés, sous
les coups des idéologies, des illusions et surtout de l'incapacité
chronique des occidentaux à comprendre l'islam.
La seconde partie de ce livre fascinant expose les politiques occidentales
qui, pour préserver leurs approvisionnements en pétrole,
ont concédé des avantages exorbitants aux pays musulmans,
dans l'illusion tenace que le progrès matériel infléchirait
les mentalités de leurs populations. Le comble est donné
par la DEA (Dialogue Euro-Arabe) qui illustre l'incapacité
des occidentaux à comprendre la façon de réfléchir,
de penser, de sentir des musulmans. Quant à l'actuelle situation
de l'Europe où vivent environ 30 millions de musulmans, la
possibilité d'un futur qui chante semble bien compromise
pour le malheur de tous, hélas !
Geneviève de Ternant
Février 2009
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Daniel Tremblay. Une jeunesse à
la guerre dAlgérie.
Préface du docteur Barthes. Edit. Baudelaire, 2008, 234
pages dont 27 de photos, 17 €.
Sergent appelé, lauteur relate les neuf mois quil
a passé au 2/10° RAC à El Affroun, en 1957. Après
un passage au camp Sainte Marthe à Marseille, dont lambiance
pourrie est connue de ceux qui transitent vers lAfrique, il
découvre lAlgérie, dont il retrace la géographie
et lhistoire. Il estime que la France fait tout pour le bien
des populations
El Affroun, avec son maire, son instituteur,
son curé, cest un village français en plus beau.
Son emploi de secrétaire du bataillon ne lempêche
pas dêtre chef de poste et de réprimander une
sentinelle endormie. Dans le mois de son arrivée, il participe
à trois opérations meurtrières, et échappe
à deux attentats à la grenade. Dans le secteur de
Blida au pied de latlas tellien, les rebelles se sont renforcés
et sont très actifs en 1957. Daniel perd deux amis, René
et Mohamed. Témoin de familles massacrées, il a entendu
parler une seule fois de la torture, exploitée médiatiquement
par les porteurs de valises coupables de trahison, et que lon
peut expliquer quand il sagit de sauver des vies innocentes.
Très humain, son chef de bataillon la refuse.
Il publie de nombreux documents, tracts, notes de service, ordres
dopérations, bulletins de renseignement, PV dinterrogatoire,
liste de punitions. Le rapport sur le moral de novembre 1957 fait
état du déficit en cadres, des progrès réalisés
dans la construction des cantonnements et dans lesprit de
corps : laspiration à la quille nexclut pas un
très bon état desprit et le moral excellent
de la troupe
A la longue, chaque soldat prenait conscience
du danger et devenait plus observateur et plus discipliné.
Les lettres de sa fiancée, et une permission de 21 jours
pour son mariage confortent son moral et lui permettent de supporter
les horreurs de la guerre. Revenu dans son village, il a tourné
la page, il souhaite la réconciliation, mais déplore
que lAlgérie senfonce dans les drames et tragédies.
Ce témoignage réconfortant confirme la disponibilité
des jeunes Français, constatée par tous les cadres
et mise à mal par beaucoup de ceux qui ne lont pas
vécue. Le docteur Barthes, spécialiste des trauma
tismes de guerre et président des médecins anciens
combattants, confirme que Daniel Trembay a su passer
des émotions,
du dégoût
à un récit linéaire,
où les combattants retrouveront leurs propres images.
Maurice Faivre, le 2 février 2009.
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Notes de lecture décembre 2008
-De la Côte Turquoise à la Côte d'Azur
de Jocelyne MAS
677 Avenue Maréchal Juin 06250 Mougins
En commençant ce livre j'ai eu l'impression d'un ouvrage
de souvenirs et d'anecdotes léger ; une bulle de savon charmante
et irisée. Mais j'ai poursuivi ma lecture. Et non, ce livre
n'est pas léger, la bulle a éclaté en larmes.
Il est porteur de toutes nos peines, de toutes nos désillusions,
de nos espoirs déçus, mais aussi d'autres espoirs
dans la solidité des liens familiaux et des fidélités.
Dans une langue simple et touchante, notre compatriote algéroise,
à travers les yeux innocents d'une fillette, évoque
son enfance protégée puis déchirée et
son retour, vingt après sur les lieux de cette enfance pour
les trouver quasi déserts, dévastés, en proie
à la misère dans cette Algérie meurtrie.
-Vérités pour l'Histoire - Attaques et contre-attaques
du Docteur Jean-Claude PEREZ
Editions DUALPHA . B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex. Tel : 01.42.17.00.48
- (39e)
info@dualpha.com
Ce quatrième livre est une somme que tout historien,
tout curieux, doit absolument lire ; que toute famille d'Algérie
doit posséder et transmette. Car on y découvre la
réflexion la plus élaborée sur l'origine, le
déroulement, la fin de l'Algérie française
mais aussi la prédiction de l'inéluctable conséquence
pour la France, pour l'Europe, pour le monde.
Il ne suffit pas d'avoir lu beaucoup de livres sur la question,
et de savants traités, il convient d'accompagner l'auteur
dans les conclusions provisoires puis définitives de sa quête
de vérité. Il est loisible de n'y pas adhérer,
il n'est pas honnête de discuter des sources et de leurs corrélations.
Certes, le docteur Pérez revendique son action à la
tête de l'O.A.S. mais il explique pourquoi et comment il a
donné sa vie et son âme à ce combat de la dernière
chance. Jamais plaidoyer pro domo, non, plaidoyer pour la France,
pour ces pieds-noirs, ses frères, avec leurs qualités
et leurs défauts, ces " Français d'Algérie,
aveuglés par leur amour de la France (dixit De Gaulle) et
contre ses ennemis multiples " aveuglés par leur haine
de la France " (toujours De Gaulle dixit). Mais non, on ne
peut être d'accord avec ce dernier point : Les ennemis de
la France à l'uvre en Algérie hier, en France
et dans le monde aujourd'hui, ne sont pas aveugles du tout. Ils
sont parfaitement conscients de leur abominable combat et pleinement
satisfaits de leurs complices de toujours, les idiots utiles
Ce maître livre vient après " L'islamisme dans
la guerre d'Algérie ", " Le sang d'Algérie
", " Debout dans ma mémoire " et " Vérités
tentaculaires sur l'O.A.S. et la guerre d'Algérie I ",
et cet ouvrage : " Attaques et contre-attaques ; Vérités
tentaculaires sur l'O.A.S. et la guerre d'Algérie II "
tous sont édités chez le même éditeur,
DUALPHA, où ils doivent être commandés.
Geneviève de Ternant
Décembre 2008
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Note de lecture 4 - 16-12-08
L'OAS et ses appuis internationaux
De Jean-Bernard RAMON
Collection Xénophon - Atelier Fol'fer B.P. 20047 - 28260
Anet (18e)
http://www.atelier-folfer.com 06.74.68.24.40
Au fil de nombreux ouvrages sur la fin de l'Algérie française
et l'OAS, sont parfois évoquées telles ou telles accointances
avec des personnalités étrangères ou même
des responsables politiques, mais jamais n'avait été
tenté, à ma connaissance, un rappel exhaustif de l'ensemble
de ces rapports, des tentatives avortées, des complicités
officielles ou occultes. Dans cet ouvrage, judicieusement sous titré
: " Alliés, influences et manipulations extérieures
", l'auteur analyse ces rapports avec l'Espagne, le Portugal,
l'Italie, Israël, les Etats-Unis, la Belgique, l'Allemagne
; il expose l'évolution des réactions de ces pays,
de leurs dirigeants, des sympathisants, au fur et à mesure
que, sous l'impulsion gaullienne, se désagrègent les
possibilités de succès de cette réaction légitime
et désespérée que fut l'OAS. Il analyse lucidement
les espoirs démesurés et les drames qui en découlèrent
et en découlent encore, comme le montrent les écrits
de Jean-Claude Pérez que je vous ai recommandés. Jean-Bernard
Ramon détruit la légende noire qui diabolise l'OAS
et ramène son action à ses proportions réelles,
déjà fort importantes, eut égard au peu de
moyens dont elle disposait et au petit nombre d'hommes armés
engagés dans la lutte. Cependant, il convient, comme il est
dit aussi, de concevoir que ces courageux étaient soutenus
par l'ensemble des Pieds-noirs pour assurer nourriture, logements,
caches etc
et aide au départ quand tout fut perdu.
Il convient aussi de ramener à de justes proportions ce qu'on
a appelé " la terre brûlée ". Au-delà
de quelques destructions spectaculaires : cuves du port d'Oran,
bibliothèque de la Fac d'Alger et quelques autres, et aussi
des initiatives personnelles mais limitées, les Pieds-noirs
laissèrent derrière eux un pays en bon état
de marche
que les nouveaux maîtres saccagèrent
rapidement. C'est eux qui ont ruiné l'Algérie indépendante
et non l'OAS.
Geneviève de Ternant
16 décembre 2008
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Notes de lecture 3
Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?
De Daniel LEFEUVRE et Michel RENARD
Collection Larousse/ à dire vrai (9,90e)
" La nation existe objectivement, c'est un patrimoine déjà
là qui accueille le sujet à la naissance ou à
son arrivée. " affirment les auteurs et citent Pierre
Milza : " le respect des cultures ne signifie pas qu'on doive
laisser à chaque groupe le soin de régler ses affaires
hors des règles de la République. " Ils citent
aussi le point de vue opposé de Suzanne Citron, professeur
à l'Université Paris XIII (Villetaneuse) qui souhaite
construire " une francité nouvelle, plurielle, métissée,
généreuse " pour conclure que cette " histoire
éclatée " n'a guère construite cette France
là mais que " bien des faits divers, quelques uns tragiques,
montrent que ni la fraternité ni la " tolérance
" n'en sortent renforcées. " Au cours de ma lecture
de ce livre, j'ai souligné nombre de passages dont j'aurai
voulu vous faire part. C'est hélas, impossible dans le cadre
étroit de cette recension, mais il est important de montrer
que les auteurs en donnant la parole à des écrivains,
des poètes, des historiens de tous bords, confirment combien
la nation française, l'identité nationale ont résisté
et résistent encore à la démolition systématique
dont elles furent et sont encore l'objet. Un livre qu'il faut lire
et faire connaître afin de disposer d'arguments solides dans
les attaques subies et les controverses qui nous sont imposées.
Jean Sévillia commente : " Sur un sujet qui fâche,
un petit livre clair, signé par deux auteurs qui n'ont pas
peur de leur ombre. "
Daniel Lefeuvre est professeur d'histoire contemporaine à
Paris Saint Denis et l'auteur de " Pour en finir avec la repentance
coloniale ". Michel Renard est professeur d'histoire au Lycée
de Saint Chamond (Loire) et co auteur d' " Histoire de l'Islam
et des Musulmans en France ".
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Notes de lecture 09/ 2008
Sept ans de guerre en Algérie
De Jean RUIZ
Geste éditions, 11 rue Norman-Borlaug 79260 La Crèche
05.49.08.37.22 www.gestedition.com
L'auteur raconte l'histoire peu connue des Groupes mobiles de sécurité
créés dans le bled algérien le 24 janvier 1955
par Roger Léonard, Gouverneur général de l'Algérie
pour venir en aide aux populations rurales défavorisées.
Ils étaient d'ailleurs au début dénommé
: Groupes mobiles de police rurale. Ils changent de nom le 1er avril
1958 par arrêté du Gouverneur général
de l'Algérie, Robert Lacoste. On se souvient que ces deux
gouverneurs étaient des socialistes.
Né à Sidi-Bel-Abbès le 4 mars 1933, Jean Ruiz
est le 12° enfant d'une famille modeste dont 7 survivront. Les
parents sont d'origine espagnole. L'enfance se passe à Méchéria
et les Hauts Plateaux restent dans le souvenir de l'auteur comme
la terre de liberté et de bonheur. Jean Ruiz nous conte son
existence et ses combats pour s'élever dans la hiérarchie
militaire sans diplômes et sans appuis. Les années
de guerre en Kabylie sont une épopée pleine de courage
et d'abnégation pour les hommes
et leurs épouses
!
La seconde partie se situe en métropole après l'exil
et se sont les malentendus, les vexations stupides et la place qu'il
faut se faire dans un environnement hostile ou simplement incrédule.
A l'heure de la retraite, Jean Ruiz nous livre un témoignage
précis où la nostalgie se colore d'espoir pour que
les enfants vivent mieux mais qu'ils sachent et n'oublient pas.
Geneviève de Ternant
7 septembre 2008
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Notes de lecture, juillet 08
-L'accord secret de Baden-Baden
d'Henri-Christian GIRAUD
Editions du Rocher- document (23e)
Le sous-titre : " Comment De Gaulle et les soviétiques
ont mis fin à mai 68 ", donne le fil rouge de cet ouvrage.
Au jour le jour, parfois heure par heure, l'auteur trace le récit
des journées de mai 68 dont, quarante ans après, les
télévisions et les journaux nous abreuvent, mais,
ni les uns ni les autres n'ont abordé le vrai sujet, celui
que Henri-Christian Giraud dévoile : La collusion du chef
de l'Etat français avec l'URSS qui tient à ce que
De gaulle demeure en place ; Jamais ils n'auront si docile instrument
car leur collaboration n'est pas récente, elle date, au moins
de la visite à Londres de De Gaulle à l'ambassadeur
soviétique en 1941.
Replacés dans la chronologie des événements
de l'époque et en particulier de l'invasion de la Tchécoslovaquie
par les chars soviétiques, tout s'enchaîne sans difficulté
et les discours à double sens du plus grand falsificateur
sont destinés à donner le change à un peuple
français et à des gaullistes aveugles volontaires.
Ils le sont encore et leurs descendants aussi.
Ce livre et ceux qui l'ont précédés : "
De Gaulle et les communistes " tomes I et II sont des ouvrages
de référence pour comprendre le monde de toute la
deuxième moitié du XX° siècle et l'héritage
délétère qu'il nous a légué et
dont notre pays se meurt.
-Le village de l'Allemand
Ou le journal des frères Schiller de Boualem SANSAL
Gallimard (17°)
Se découvrir un jour fils d'un bourreau ? Comment vivre
une telle découverte ? Comment ne pas se sentir coupable
de vivre issu d'un tel père qui donna la mort scientifiquement
? Ce roman terrible place le lecteur au cur du dilemme : pour
survivre faut-il donc ignorer ? Les parents sont souvent experts
en l'art de ne pas dire. Les secrets trop lourds, quel masochisme
pousse l'aîné des frères à vouloir tout
savoir tout suivre, pas à pas de l'itinéraire de mort
d'un père qu'il croyait connaître et pouvoir admirer
? Quel instinct de vie pousse le plus jeune à témoigner
par son journal, à vouloir sauver " La Cité "
de la peste verte qui vaut bien la noire ?
Le fulgurant roman de Boualem Sansal ose poser toutes les questions,
esquisser quelques réponses
Il a reçu le Grand
Prix RTL Lire 2008, le Grand Prix SGDL du Roman et le Prix VERITAS
lui sera remis lors du Congrès du 20 septembre à Nice.
On n'oubliera pas Rachel et Malrich, on retrouvera l'auteur sans
fard du " Serment des Barbares " et l'homme en colère
de " Poste restante : Alger " avec un plaisir sans cesse
renouvelé. Boualem Sansal est un immense écrivain,
doublé d'un homme de cur.
Geneviève de Ternant
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Notes de lecture, juin 08
-Témoin d'un siècle
de Michel FOÄCHE
Editions Dualpha B.P. 58 - 77522 Coulommiers cedex (41e)
Tel : 01.42.17.00.48 info@dualpha.com
Ce gros livre de 600 pages est le témoignage sincère
et mesuré d'un humaniste qui n'a pas oublié ses humanités.
Professeur de français et de latin, il commence et termine
sa vie professionnelle en France métropolitaine mais consacre
de longues et belles années à l'enseignement en Algérie
où il épouse une Oranaise, issue d'une famille de
commerçants connus : Les Ardiot. Il deviendra censeur puis
proviseur dans divers établissements et je vous recommande
tout particulièrement les pages consacrées au Lycée
de Sidi-Bel-Abbès dans les années 1961 et 1962, jusqu'au
" grand chambardement " !
Au fil des pages, les Oranais rencontreront des figures connues
et des noms évocateurs : C'est une plongée dans nos
souvenirs qui fixe des dates, des événements
La préface de Jean-Pierre Rondeau, président de l'association
des anciens élèves du Lycée Lamoricière
est un bel hommage à ce " Pied-Noir d'Honneur ",
président d'honneur de cette association que tous connaissent
sous son sigle : " ALLO " ! Un siècle de souvenirs,
ça ne se refuse pas !
-Albert Camus, ou l'Espagne exaltée
de Javier FIGUERO
Traduit de l'Espagnol par Marie-Hélène CARBONEL
Editions Essai- Autres temps (18e)
Jamais l'hispanité de Camus ne fut mieux analysée
que dans ce livre qui complète heureusement tant d'uvres
de biographie ou d'exégèse sur cet auteur dont on
ne cesse de découvrir, au fil du temps, la modernité
et la profondeur. Hispanité ? Oui, par la mère, née
Sintès, dans ce foyer espagnol qu'était Bab-el-Oued,
cette femme, illettrée, effacée, presque muette, si
peu douée pour témoigner compréhension et tendresse,
oui, aussi, par la grand'mère Sintès, autoritaire
et dure, vraie colonne vertébrale de ce foyer en déshérence
depuis la mort du père, tué sur le front de la guerre
de 14, et qui ne laissait que son nom, français ! Hispanité
revendiquée comme un exorcisme pour " la honte d'avoir
eu honte " d'être à demi espagnol. Mais surtout,
ce livre donne les clefs de l'engagement constant, affirmé,
efficace de Camus pour la cause des républicains espagnols
conte le franquisme. Il démontre son attachement à
nombre des compagnons de route communistes français et espagnols
alors que bien des biographes n'insistent que sur le fait qu'il
fut communiste puis qu'il ne le fût plus
Engagement pour un idéal dont il savait l'utopie mais qu'il
ne reniait pas et plus encore, engagement contre la misère
" parce qu'il l'avait connue. "
" Tout comme il fut un Espagnol discret, il se montra un communiste
discret " dit Javier Figuero, et, plus loin : " N'ayant
pas encore la reconnaissance officielle dont jouissaient Nizan,
Eluard, Tzara ou Aragon, notre auteur saignait comme ses grands
camarades pour la patrie blessée de ses ancêtres. "
Une anecdote me revient à l'esprit à propos de ce
qu'écrit Javier Figuero au sujet de Paul Bellat, auteur des
" Heures héroïques ", assimilées à
une " propagande fasciste ". Paul Bellat, issu d'une vieille
famille de Sidi-Bel-Abbès, où il habitait " Le
Rocher ", était chargé de l'attribution des bourses
universitaires au Gouvernement Général à Alger.
C'est lui que vint solliciter Camus. Persuadé de la valeur
du jeune homme, Paul Bellat signa son accord aussitôt ; mais
alors Camus lui demanda d'accorder également une bourse à
un ami arabe méritant. Ce qui fut fait. Cet ami arabe se
nommait Aït Ahmed qui s'illustra dans le FLN comme on sait.
J'ajoute que, sincèrement ému par la misère
de Camus qui lui raconta, à cette occasion, que sa mère
subsistait par des travaux de couture, Madame Bellat offrit à
cette digne femme une machine à coudre qui lui permit une
vie un peu meilleure. Ceci me fut conté directement par Paul
Bellat lui-même, que j'ai bien connu comme poète. On
me pardonnera, je l'espère, cette parenthèse dans
une recension d'un livre important qui apporte un éclairage
particulier et bienvenu sur notre Prix Nobel de littérature
algérois. Livre qui souligne les trois épines au cur
de l'homme : la misère, la maladie et l'exil, transcendés
par la gloire païenne du soleil et de la mer, car " il
n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre. "
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Notes de lecture Mai 2008
-La guerre d'Algérie en trente-cinq questions.
De Jean MONNERET
Editions l'Harmattan 5/7 rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris
(16e)
Ou chez l'auteur : 26 rue Danton, 94270 Le Kremlin-Bicêtre.
01.46.70.75.41.
Le principe de la question-réponse permet une définition
claire des événements évoqués. La concision
n'épuise pas l'attention souvent limitée du lecteur.
L'auteur s'en tient aux archives accessibles. Et ne recourt qu'en
de très rares (trop) occasions à des témoignages.
Les documents sont croisés dans le souci de la meilleure
approche, mais l'auteur ne cache pas ses doutes. Beaucoup de secrets,
d'Etat ou pas, restent à découvrir. Le seront-ils
jamais ?
-D'une rive, l'autre ; chroniques oranaises
de Marie-Hélène CARBONEL
Editions du Compas WWW.editionsducompas.com (19e)
Ou chez l'auteur : " L'Arcadia " 126 Bd Napoléon
III 06200 Nice 04.93.83.13.57.
Quel tempérament chez ces femmes espagnoles, soumises en
apparence et profondément rebelles ! Si les deux jeunes gens
venus d'Espagne en pionniers dés avant l'arrivée des
Français en Oranie ne manquent ni d'ardeur au travail ni
de cette volonté farouche qui forge les réussites,
ce sont ensuite surtout des portraits de femmes ciselés dans
la chair que trace l'auteur. On n'oubliera pas l'atroce histoire
de Maria et les chats ! Puis, au fil de cinq générations,
l'auteur nous conte une saga de joies et de peines hélas
abouties dans l'exil et le naufrage de l'Algérie Française
que tous croyaient éternelle parce que fraternelle
Sensuelle, tendre, émouvante, farouche, c'est le portrait
gravé au burin de notre terre tant aimée et de ses
habitants aux diverses origines qui étaient en train de forger
un peuple. Ethnocide ?
-Federico Garcia Lorca, poète de la ligne
Editions du Compas (35e)
Traduite par Marie-Hélène Carbonel, voici la conférence
donnée par le poète grenadin : " Sketch sur la
Nouvelle peinture ", au centre Artistique de Grenade. Mais
c'est aussi un aspect peu connu de son uvre, ses dessins et
peintures qu'il exposa " en dilettante et presque par plaisanterie
" à Grenade en 1917. Ce sont ces dessins " humanissimes
" que cet ouvrage reproduit, soulignés par des extraits
de l'uvre poétique judicieusement choisis par M.H.
Carbonel. Un beau livre à offrir ou à s'offrir, pour
le plaisir.
Geneviève de Ternant
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D'une rive, l'autre ; chroniques oranaises
de Marie-Hélène CARBONEL
Editions du Compas WWW.editionsducompas.com (19e)
Ou chez l'auteur : " L'Arcadia " 126 Bd Napoléon
III 06200 Nice 04.93.83.13.57.
Quel tempérament chez ces femmes espagnoles, soumises en
apparence et profondément rebelles ! Si les deux jeunes gens
venus d'Espagne en pionniers dés avant l'arrivée des
Français en Oranie ne manquent ni d'ardeur au travail ni
de cette volonté farouche qui forge les réussites,
ce sont ensuite surtout des portraits de femmes ciselés dans
la chair que trace l'auteur. On n'oubliera pas l'atroce histoire
de Maria et les chats ! Puis, au fil de cinq générations,
l'auteur nous conte une saga de joies et de peines hélas
abouties dans l'exil et le naufrage de l'Algérie Française
que tous croyaient éternelle parce que fraternelle
Sensuelle, tendre, émouvante, farouche, c'est le portrait
gravé au burin de notre terre tant aimée et de ses
habitants aux diverses origines qui étaient en train de forger
un peuple. Ethnocide ?
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Notes de lecture avril 2008
Le Meurtre des départements français d'Algérie
De Georges DILLINGER
Collection Xénophon -Atelier Fol'fer, 11 rue des Récollets
75010 Paris
06.74.68.24.40. FAX : 09.55.29.51.34.
Dans ces chroniques, l'auteur évoque les événements
qui ont jalonné l'agonie de l'Algérie française
dont le sursaut patriotique du 13 mai 1958 fut capté par
les comploteurs gaullistes, favorisant ainsi le seul putsch de notre
histoire contemporaine : celui de De Gaulle.
La dernière partie montre les terribles séquelles
actuelles de cette mutilation de notre territoire national, séquelles
que les Français commencent à entre voir malheureusement
bien tard, et sans doute trop tard. L'auteur est un éminent
géologue, professeur de l'enseignement supérieur dont
nos amis connaissent l'uvre littéraire toute dédiée
à la proclamation de la vérité historique,
bien éloignée des hystéries anti-colonialistes
qui inoculent le venin mortel de la haine de soi et la culpabilisation
insensée. Les écrits de Georges Dillinger sont des
anti-inflammatoires destinés à restaurer les défenses
immunitaires de notre pays malade.
Le livre est préfacé par André Rossfelder qui
mit sa plume au service de cette même vérité
dans son livre admirable : " Le XI° commandement . Il souligne
l'urgence du devoir de témoigner puisque nous sommes l'ultime
génération à pouvoir le faire. C'est ce que
nous sommes quelques uns à faire obstinément, à
" Véritas " qui donna son prix à Georges
Dillinger en 1996, et au Cercle Algérianiste dont il remporta
le Grand Prix en 2003.
Lisez et faite lire ces chroniques lucides et implacables.
Geneviève de Ternant
18 avril 2008
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Note de lecture mars 2008
Un zouave, Place Pigalle.
De Georges Clément Collection Xénophon- Atelier Fol'fer,
11 rue des Récollet 75010 Paris
06.74.68.24.40. Fax : 09.55.29.51.34.
" Destins croisés, Oran, Varsovie, Paris ",
c'est le sous titre de ce roman qui mêle les destinées
de gens que l'Histoire s'est plue à broyer, de gens qui n'auraient
jamais du se rencontrer en ce XIX° siècle fertile en
rebondissements politiques et en affrontements philosophiques meurtriers.
Le soir tombe sur Oran, un vieil homme va s'éteindre. Il
est né en 1853 dans cette Pologne dépecée où
se lève l'espoir d'une indépendance sous l'égide
de Napoléon III. Espoir déçu, fuite de l'adolescent
vers Paris où la vie est dure et les utopies vivaces. Jusqu'à
l'abomination de la guerre civile et de la Commune.
A Oran, un enfant espagnol grandit, devient patron pêcheur,
se fait une vie de labeur et d'amour. Mais la guerre est là
qui lui commande de devenir Français de s'engager pour cette
France que, de loin, il idéalise. Le Polonais de Paris et
le pécheur d'Oran s'affrontent puis s'unissent : destins
étranges qui illustrent la diversité des ethnies oranaises.
Deux femmes sont les cariatides virtuelles des deux mondes inconciliables
qui se battent à Paris, deux caractères ciselés
par le romancier, deux êtres de feu que l'histoire consume.
A travers une histoire terrible et forte, où les personnages
de fiction côtoient les personnages réels de cette
période clef dans l'histoire de la France et de son appendice,
notre petite patrie, l'Algérie et surtout Oran, l'auteur
développe une tapisserie somptueuse et sanglante, digne d'Autant
en emporte le vent. Georges clément, né à Oran
en 1944, poète de grand talent dont je vous ai souvent entretenus,
brosse une saga dont les personnages nous deviennent familiers,
et que nous souhaitons retrouver dans des uvres ultérieures.
Geneviève de Ternant
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Note de lecture février 2008
Passager du Léthé
De Robert-Charles PUIG
Editions Thélés, 11 rue Martel, 75010 Paris- ou en
librairie, ou chez l'auteur :
81 Route de Saint Pierre de Féric 06000 Nice. Tel : 06.63.28.68.69.
(17, 90e)
Il a passé le fleuve où se noie la mémoire.
Il a couru sa vie avec cette ombre et ses cauchemars. Il tente l'opération
de la dernière chance en même temps qu'il s'offre à
la NASA, à la conquête de Mars. C'est cet étrange
itinéraire que le narrateur évoque afin de ressusciter
son enfance algéroise, ses espoirs et sa guerre parmi les
combattants désespérés d'une Algérie
Française bafouée, larguée, parmi ceux qui
sont morts pour une terre abandonnée. Il évoque aussi
son passé en Afrique Noire et la corruption, la veulerie
équitablement partagée entre Blancs et Noirs. Ces
souvenirs se mêlent à des phantasmes érotiques
qui ne permettent pas de mettre ce livre entre des mains innocentes.
Trop ? Oui, sans doute. Mais après tout, c'est un roman.
Cela peut rebuter, ou attirer, c'est selon
L'important n'est
pas là, mais dans ce que l'on sent de culpabilité
dans celui qui est sorti vivant de l'enfer. Pourquoi eux sont morts
? Pourquoi pas moi ? Ce sentiment tapi au fond de chacun de nous
et qui nous pousse à témoigner, témoigner sans
trêve
Je croyais, naïve que je suis, que nous avions
exploré toutes les voies pour faire entendre la vérité
de nos drames. Eh ! Non ! Nul d'entre nous n'avait pensé
au témoignage historico-érotique
Voila qui est
fait !
Geneviève de Ternant
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Un livre TRÈS IMPORTANT qui vient d'être réédité
cet été, après une mise a la cave depuis 1944
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Son auteur, l'un des premiers a avoir rejoint DG à Londres,
a pu observer de très près les magouilles et dérives
incroyables des milieux gaullistes infiltrés par la Cagoule...
Il n'a pas hésité a dénoncer le FASCISME et
les méthodes de GESTAPO des gaullistes, ce qui lui a valu
le bannissement et l'exil aux USA des 1945, après avoir été
accusé de "trahison" (?).
Il n'est jamais retourné en France ... Quand on lit ce texte,
on a l'impression qu'a cette époque, tout était déjà
joué. Ce qui s'est passé pour nous après 1958
en Algérie n'était que la continuation logique de
ce qui avait commencé a Londres puis a Alger de 1940 a 45.
D.G. y est décrit comme un dictateur mégalomane, dévoré
d'orgueil et d'ambition, totalement sous l'influence de ses "Compagnons"
cagoulards et ne reculant devant aucun meurtre, aucune intrigue
... Quant a la "doctrine gaulliste", elle est analysée
comme une forme nouvelle de fascisme ...!
VERITAS va présenter ce livre dans sa prochaine Lettre.
Nicole GUIRAUD
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Notes de lecture décembre 2007
-Une autre histoire de l'OAS
de Pierre Descaves
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders
(Atelier Fol'fer, 11 rue des Récollets 75010 Paris. (20e)
06.74.68.24.40)
Judicieusement sous titré : " Topologie d'une désinformation
", l'ouvrage s'insère dans une collection résolument
politiquement incorrecte ; je vous avais parlé, il y a peu
du livre de Pierre Dimech : " La désinformation autour
de la culture des pieds-noirs " ; tous les autres livres sont
aussi à méditer.
En l'occurrence, l'auteur ne vise pas à donner une étude
exhaustive, jour après jour de l'action de l'OAS dans les
derniers mois de l'Algérie Française mais à
rappeler avec précision les circonstances de la naissance
de la résistance à l'abandon, de la mise en place
d'une structure secrète, donc forcément éclatée
qui a tenté de s'opposer à la mégalomanie d'un
dictateur nommé De Gaulle, structure qui a essayé
de protéger des milliers de civils et qui a effectivement
permis, malgré des moyens dérisoires et le matraquage
réel des barbouzes et autres gendarmes rouges et celui, virtuel,
des média aux ordres, oui, qui a permis à une grande
partie des Européens d'Algérie de quitter leur terre
avant d'être égorgés.
Plus encore, Pierre Descaves dont on connaît les engagements
courageux donne les noms des hommes entrés dans ce combat,
ces officiers, ces soldats, ces civils qu'on a traîné
dans la boue et devant les tribunaux et pour quatre d'entre eux
devant le peloton d'exécution. Il précise pour chacun
ses titres et décorations gagnées au champ d'honneur.
Il est particulièrement saisissant de comparer les carrières
militaires glorieuses et les parcours sans taches de ces hommes
là à ceux des " à plat-ventre " qui
les ont jugés et condamnés.
Pierre Descaves dont " le père fut assassiné
d'une balle dans le dos par un de ces braves chers à De Gaulle
" peut parler en connaissance de cause, car lui, comme ceux
qu'il admire, " a mis sa peau au bout de son fusil ".
L'auteur souligne son estime pour mes amis très chers, Jean-Claude
Pérez et Joseph Hatab Pacha, ce qui me va droit au cur.
Livre de rage, roboratif, bien informé, bien écrit,
livre utile, indispensable même. A consommer sans modération.
-Le regard vide
de Jean-François Mattéi
Editions Flammarion (20e)
Pour ceux qui ne craignent pas une lecture puissante, investigatrice,
imprégnée de culture grecque, romaine, judéo-chrétienne,
je recommande vivement cet ouvrage qui fait suite à des livres
importants : " La Barbarie intérieure " (Quadrige
2004), " De l'Indignation " (La Table Ronde 2005), "
L'Enigme de la pensée " (Les paradigmes 2006).
Jean-François Mattéi, notre compatriote, est membre
de l'institut universitaire de France, professeur émérite
de philosophie à l'université de Nice-Sophia Antipolis
et à l'institut d'études politiques d'Aix-en-Provence.
L'auteur se désespère de voir une modernité
molle applaudie dans les cercles élitistes alors que la vraie
culture n'est même plus enseignée à nos jeunes.
L'épilogue est poignant : " Je regarde au moment où
j'écris ce texte une eau-forte de Goya gravée entre
1810 et 1820 (
) intitulée " Los Desastres de la
Guerra " (
) dont la soixante-dixième gravure "
no saben el camino " représente une procession d'hommes
" à la tête baissée ou les yeux vides "
Hélas ! Savons-nous encore le chemin pour l'enseigner à
nos enfants ? Comme les aveugles du tableau, comme les aveugles
de Baudelaire, le monde chemine, enchaîné
Pourtant
j'aime la phrase qui clôt le livre : " L'Europe ne sera
fidèle à elle-même que si elle réussit
à accorder sa nostalgie d'un temps perdu au désir
du temps retrouvé. "
Tant qu'il y aura des hommes capables de chercher le chemin, de
retrouver la voix et la voie de l'Europe, l'espoir est permis :
Nous n'aurons pas le regard vide.
-Assaut contre l'occident chrétien
de Georges Clément
Editions Godefroy de Bouillon (36e)
" Dix ans de combat sur Internet " (1996/2006)
Cet ouvrage réunit les articles publiés durant ces
dix années qui ont vu le déclin des valeurs jusqu'ici
portées par la civilisation française et européenne
; déclin venu de plus avant, mais touché du doigt,
enfin, par nombre de philosophes, d'écrivains, de penseurs,
d'hommes venus de toutes obédiences, affolés soudain
du mal qu'ils avaient fait ou laissé faire. " Ce livre,
écrit l'auteur, traite des quatre foyers où mijote
le devenir historique de la France et du monde : les migrations,
la trostkysation, la souveraineté et l'islamisation. "
Beaucoup ont pu lire, au fil des années, ces chroniques ciselées
qui font mouche, mais, réunies ainsi, elles prennent une
acuité nouvelle, une vigueur, épaulée l'une
à l'autre pour un tout cohérent, volontaire, éclairant.
De démission en démission, notre monde s'est aplati
; sa substance s'est dissoute et ceux qui le regardent avec lucidité
ne reconnaissent plus rien de ce qui fit sa force, sa personnalité,
son rayonnement. Georges Clément fut un de ceux qui virent
clair dans les premiers, qui crièrent dans le désert
Ce livre, écrit par un oranais de haute culture est en quelque
sorte complémentaire des ouvrages que je vous signale du
Professeur Jean-François Mattei, Autre éclairage,
même constat.
Puisse enfin ces textes réveiller les consciences européennes
endormies et participer au renouveau de notre pays et de l'Europe.
S'il n'est pas trop tard
Geneviève de Ternant
Décembre 2007
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Rappel: Marie Hélène CARBONEL ne
nous est pas inconnue, comme on peut le lire plus bas, elle a écrit,
entre autres, la bliographie de Maria Casarès. Aujourd'hui
cette Oranaise de la 5° génération, nous invite
à suivre le parcours sulfureux et trépidant de Suzy
Solidor.
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Préface de Geneviève de Ternant
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ALGER- Les Tournants Rovigo Tome II
Par Hervé Cuesta
Editions Alan Sutton, B.P. 90600 - 37542 Saint-Cyr sur Loire cedex
(19,90e)
Après un premier livre qui a rencontré un succès
considérable, Hervé Cuesta nous donne un nouvel ouvrage
dans lequel les photos remarquables sont très clairement
expliquées afin que le lecteur, l'observateur, ne soit pas
dérouté par les perspectives offertes. Les clichés
sont pris de différents angles afin de donner une approche
globale, complète, de ces sites d'Alger qui nous furent familiers,
qui demeurent dans nos mémoires et que nous sommes heureux
et émus de montrer à nos enfants, à nos amis.
Les légendes sont particulièrement soignées
et, si bien souvent, percent la nostalgie, la rage aussi, jamais
on n'y peut surprendre autre chose que l'amour immense que l'auteur
porte à sa villa natale et qu'il sait nous faire partager.
Je suis certaine que ce deuxième tome rencontrera autant
de succès que le précédent. Il le mérite.
Geneviève de Ternant
1° septembre 2007
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Notes de lecture 08 - 2007.
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FRANCISCA
Chronique d'une vie en Algérie
De Colette COLL-SANCHEZ
Editions l'Harmattan 5/7 Rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris.
(12,50 e)
Ou chez l'auteur : Camino de Tell.15 ; 03314 San Bartolome-Orieula
; Espagne
jmcoll@lobocom.es
Avec son époux, la jeune femme a quitté l'Espagne
pour fuir la misère et son cur est plein d'espoir malgré
le déchirement. Elle connaîtra sur la terre d'Algérie,
alors en plein essor, le travail, les joies de la maternité,
les malheurs terribles qui des cinq fils qui lui sont nés
ne lui en laisseront qu'un seul. Elle traverse les années
1936 où la guerre civile en Espagne divise profondément,
à Alger, le petit peuple de la Marine et de Bab-el-Oued mais
inscrit en elle son ardent désir d'être Française,
sans reniement cependant, et la guerre de 1939-45 l'ancre encore
dans cette volonté. Les " événements "
sont vécus dans l'incompréhension d'un monde qui bascule,
où plus aucune certitude ne demeure que l'attachement viscéral
à ce cimetière où dorment ses êtres chers.
Et pourtant ce sera l'exil inéluctable lorsque les injures,
les pierres la forcent à comprendre que sa place, comme celle
de tous les Français d'Algérie, ne peut plus être
sur le sol où elle eut tant de peine à faire sa vie.
Ce second exil sans espoir la mène à Lyon où
le froid la glace jusqu'aux os, jusqu'au fond de l'âme.
Admirable portrait d'une aïeule écoutée et d'un
pays ressenti, Colette, la petite-fille, à l'oreille et le
cur attentifs, les restitue au point qu'il semble que Francisca
lui tient la main, au long des pages d'amour et de respect.
Colette Coll-Sanchez, née à Alger, professeur de lettres,
chevalier des Palmes académiques, a exercé plus de
trente ans dans un Lycée français d'Espagne. Les dernières
pages de ce livre émouvant évoquent des souvenirs
de l'enfance de l'auteur en Algérie et il semble que l'on
touche là à la région la plus préservée,
la plus secrète de l'écrivain.
Geneviève de Ternant
Août 2007
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Notes de lecture, juillet 2007
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Un long oued pas si tranquille
De Alain-Michel ZELLER
Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders
A-M Zeller 17 rue René Vauthier, 92260 Fontenay aux Roses
Ou Présent, 5 Rue d'Amboise, 75002 Paris
Hélie de Saint Marc, dit, dans l'avant-propos : "
Les témoins sont le sel d'un pays. De près, ils brûlent
la peau, car personne n'a envie de les entendre, mais ils persistent,
solitaires et tristes, accrochés à leur mémoire.
Ils attendent leur heure. Ils possèdent la résistance
du grain de sable. " Tout est dit et bien dit. Usés
jusqu'à n'être presque rien, un grain de sable, mais
capable d'entamer, à force de persistance, le rocher des
certitudes commodes des faussaires de l'histoire. Alain-Michel est
le fils du prestigieux Général Zeller, un de nos quatre
Généraux d'avril 1961 qui paya de sa carrière
d'avoir préféré l'honneur à la serve
attitude. Né à Lyon en 1937, il passe son enfance
en Algérie, fait ses études à Paris et à
Rennes et suit une formation à l'Institut français
du pétrole. Son service militaire en Algérie de 1959
à 1961, le conduit dans l'est algérien où il
effectue les missions périlleuses de chasse au fells avec
son commando. Son livre est le journal d'un jeune soldat parmi les
autres car il ne voulut jamais être considéré,
à cause du rang de son père, comme " un fils
d'archevêque " ! Mais les événements se
précipitent et les derniers chapitres évoquent avec
pudeur et tendresse les sentiments qui l'animent lors du procès
du Général : Il faut lire ces lignes pour bien comprendre
combien fut grand le sacrifice de ces officiers supérieurs
et celui de leur famille, leur dignité et leur grandeur dans
l'épreuve. Et par contraste, mesurer la mesquinerie, la cruauté
et la bassesse de De Gaule et ses sbires. Marié, père
de six enfants et grand père de nombreux petits enfants,
Alain-Michel Zeller ne manque pas d'humour puisqu'il avoue être
fier de deux distinctions : Chevalier du Tastevin, et Vice-consul
de Patagonie ! Clin d'il à Jean Raspail
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Requiem pour une terre perdue
J'achève en cet automne plein de soleil un livre qui
m'a envahie depuis près de quatre ans. Dans le ciel qui remplit
l'espace, en face de mon bureau, passent de gros avions avec la
tranquille assurance de notre siècle de science, avec ou
sans conscience.
J'ai vécu durant ces quatre années, plus schizophrène
que jamais, entre le temps présent, avec ses combats pour
la vérité de l'histoire et les mille tracas quotidiens,
et ce temps jadis -devrais-je dire naguère ?- où la
France entreprenait sans le savoir, une geste pathétique.
Au fil de mes recherches, plongée dans les papiers de mon
lointain grand oncle, Pierre, François, Xavier Sauzède,
je rencontrais comme familiers, le Maréchal Clauzel, dont
il fut l'ami et le secrétaire, et Bugeaud et Louis-Philippe,
Roi des Français, et Abd-el-Kader et Léon Roche et
Amram Darmon ; je contemplais leur écriture ou celle de leurs
interprètes ; alors, j'allais revoir et revoir encore les
visages de ces hommes sortis de leur légende pour me raconter
l'histoire de ma ville avec des tournures parfois surannées,
parfois brutales de soldat et les lettres de tendresse familiale
; trésor transmis par mon père et que je n'avais guère
exploré : La vie ne fut pas facile mais elle m'a enrichie
d'une expérience qui, sans doute, m'a permis de pénétrer
les arcanes d'une aventure particulière, ni semblable à
celle d'Alger ni celles de Bône ou de Constantine. Une histoire
dynamique, émouvante et drôle parfois que j'espère
ne pas avoir trahie.
J'ai le bonheur d'avoir, en mon fils aîné, un passionné
d'histoire, navigateur compétant sur Internet et photographe
d'archives. Doté d'une bonne plume et d'une mémoire
infaillible, il est aussi un critique avisé, sévère
et très organisé. Sans son aide, je n'aurai sans doute
pas réussi à donner cohérence à cette
aventure que ne soupçonnent ni les " Français
de France ", ni les jeunes Algériens ni, Hélas
! beaucoup de nos amis " pieds-noirs " puisque telle est
notre dénomination.
Petite pierre apportée à l'édifice considérable
des ouvrages écrits par beaucoup d'hommes et de femmes depuis
1830 et surtout depuis notre exode de 1962. Certains trouveront
des racines lointaines aux événements qu'ils ont vécus,
d'autres sans doute, liront comme un roman l'aventure étrange
d'un pays dont, à travers mille tribulations, les habitants,
autochtones ou importés, ont fait une nation. Enfant rebelle
qui renie son A.D.N. français sans pouvoir s'en détacher.
Puisse cet ouvrage dont le seul mérite est la sincérité,
contribuer à une meilleure compréhension. Puissent
les hommes d'aujourd'hui aimer un peu les hommes d'hier : Ils croyaient
si fort apporter du bonheur.
G. de Ternant
Septembre 2006
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2° roman de Jean-Jacques Bernardini: En
route pour Varsovie.
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NOUVELLE EDITION
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Notes de lecture mars 2007
Hommes, Vignes et Vins de L'Algérie Française
(1830-1962)
De Paul Birebent
Editions Gandini, 7 rue de Roquebillière, 06359 Nice cedex
4 (45e + 6e de port)
Quel beau livre nous proposent Paul Birebent et les Editions
Gandini ! Un livre d'Art ? Un livre de mémoire ? Un livre
d'Histoire ? Oui, tout cela à la fois.
La vigne, sang de la civilisation depuis la nuit des temps, est
ici placée dans l'histoire essentiellement méditerranéenne
pour se recentrer sur notre terre natale, où, à travers
les rebonds des événements, elle chemine entre heurs
et malheurs. L'auteur évoque les balbutiements de la colonisation,
ses hésitations, ses difficultés. Il ne cache rien
des problèmes liés aux politiques au fil des ans ni
des barrières dues aux habitudes locales, aux incompréhensions
des uns et des autres, aux maladies des plantes et des hommes.
Le caractère technique de chapitres qui feront la joie des
spécialistes pourront paraître un peu rébarbatifs
au profane mais, bien loin de se laisser intimider, il est nécessaire
de continuer la lecture qui surprendra par les anecdotes, les réflexions
personnelles pertinentes et les explications convaincantes. Et on
sera ravi par les illustrations remarquables.
Ce très bel ouvrage est préfacé par Pierre
Dimech qui nous dévoile un moment privilégié
de son enfance auprès de son père, courtier en vins
à Alger. Il écrit que Paul Birebent nous parle "
avec science, compétence mais aussi l'indispensable fougue.
Et les poings serrés. Peut-on parler de la vigne sans passion
? " Et Denis Boubals, Professeur émérite de viticulture
à l'Ecole Nationale Agronomique de Montpellier, écrit
: " Paul Birebent est un professionnel de la viticulture et
de l'élaboration du vin. Son expérience étendue
a été acquise en Algérie puis, lorsqu'il a
quitté ce pays, en Corse et dans le monde entier. Il est
reconnu dans la viticulture mondiale comme un consultant de grande
valeur. "
Ainsi, Paul Birebent allie dans cet ouvrage la science de son métier
et l'amour fou de notre pays perdu. Suivez ses pas au long des vignobles,
vous ne le regretterez pas.
Geneviève de Ternant
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Dernier ouvrage de Raphaël DELPARD chez
Michel Lafon
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Notes lecture février 2007
Les souffrances secrètes des Français d'Algérie
Histoire d'un scandale
De Raphaël DELPARD
Editions Michel Lafon, 7-13 Bd. Paul-Emile Victor, Ile de la Jatte
92521 Neuilly/Seine cedex (20 e)
Tel : 01.41.43.85.85. Fax : 01.46.24.00.95.
L'indépendance de l'Algérie est un fait acquis. Il
faut à l'ogre des victimes expiatoires : On " canalise
la haine sur ceux qui avaient osé venir l'habiter. (
)
Après le massacre de 140.000 harkis, pour les pieds-noirs,
c'est " la valise ou le cercueil ". En quelques mois,
plus d'un million d'entre eux fuient vers " la métropole
". Mais en France, personne ne veut en entendre parler ".
Pire, ils sont accusés de tous les maux, de toutes les turpitudes
; même les enfants sont victimes des brimades inouïes
de la part des enseignants (marxistes pour la plupart), de leurs
camarades de classe, montés contre eux.
Bravement, les Pieds-noirs renferment dans leur cur leur mémoire
sanglante. Courageux, ils travaillent, ils réalisent des
prouesses dans un environnement hostile, ils se battent contre l'adversité,
l'intolérance, la jalousie, la bêtise. ; Plus de quarante
ans après le tragique exode, ils trouvent en Raphaël
Delpard une oreille attentive, un cur ami, une plume intelligente.
Ce livre est un acte de courage de l'auteur et aussi de ses témoins,
tant il est difficile de mettre des mots sur l'indicible désespoir.
Depuis son ouvrage publié en 2003 chez le même éditeur
: " Les oubliés de la guerre d'Algérie ",
on sait que Raphaël Delpard tente de mettre un terme à
" cette tragique ségrégation ", à
cette " scandaleuse injustice ". Il le fait avec foi,
avec talent, avec obstination. Nous lui devons un grand merci.
Geneviève de Ternant
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Raphaël DELPARD est un personnage intéressant: acteur,
réalisateur, scénariste, journaliste et écrivain
(il a écrit d'autres livres sur d'autres sujets que ceux
que j'aborde ce soir). Il est métropolitain, mais avait pour
"particularité" d'avoir fait la "Guerre d'Algérie"
comme appelé. Homme courageux, il n'a pas admis les campagnes
de presse contre l'Armée, non pas parce qu'il est "fana
mili" ou guerrier revanchard, mais parce qu'il est bien placé
pour savoir ce qu'était la réalité de cette
"Guerre" et surtout ses soldats, dont notamment les Appelés,
ses camarades. C'est pourquoi, il se lança tout particulièrement
dans l'écriture d'un premier livre touchant à la Guerre
d'Algérie. "20 ans pendant la Guerre
d'Algérie" raconte les Appelés. Pour l'écrire,
il eut à rencontrer nombre de nos compatriotes d'Algérie.
Car Raphaël n'avait pas souhaité faire un livre de guerre
de plus, mais bien expliquer ce qu'avait été le quotidien
de ces jeunes appelés, dont leur rencontre avec le Peuple
Pieds Noirs.
Ceci conduisit notre ami à nous découvrir certainement
beaucoup plus que pendant son service, à nous comprendre
et, j'ose le dire, à nous aimer. Son second livre consacré
à notre Communauté (L'histoire des Pieds Noirs d'Algérie,
1830/1962) me plut, même si certaines petites erreurs m'agacèrent.
Mais je compris son importance quand Anne-Marie, mon épouse,
après l'avoir lu en une nuit, me dit, elle qui participait
à mes combats et à mes réunions de famille,
d'amis et d'associations depuis près de vingt ans: "J'ai
plus appris sur vous que depuis que je te connais". C'est pourquoi
j'aidais Raphaël à diffuser son 3ème livre :
"Les oubliés de la Guerre d'Algérie". Ce
fut un monument et un choc. Il dénonçait la
disparition de 600 soldats français pendant la Guerre d'Algérie,
prisonniers du FLN, qui n'ont, à une ou deux dizaines près,
jamais reparus, mais surtout le fait que la France ne les a jamais
réclamés à l'Algérie algérienne,
même pas leurs corps, ce qu'aucun pays au Monde n'a jamais
fait. Choc aussi, la relation qu'il fit des massacres du 26 mars,
du 5 juillet, des Harkis et de toutes les disparitions, alors que
la France avait des signes, bien après 62, de survie de prisonniers
Pieds noirs civils, dont des femmes, dans lescamps de concentration
algériens. Choc y compris pour nous, qui étions
pourtant bien placés pour savoir. C'est le mot qui revient
dans tous les commentaires faits à lépoque par nos
amis sur la Toile.
Un quatrième livre vient de paraître. Il bouscule tout
autant, y compris nous mêmes. Mais c'est, pour la première
fois peut être, un livre qui, écrit de l'extérieur,
explique à la fois quel a été notre déchirement
de perdre notre sol natal et nos tombes (et je ne parle pas de la
ruine) mais surtout d'être trahis jusqu'à aujourd'hui
par notre Mère Patrie, celle que nous
aimions tant. Raphaël raconte aussi la Débâcle,
notre débâcle, l'accueil administratif honteux qui
nous fut fait, mais aussi celui d'une grande majorité de
nos compatriotes et ce racisme que nous avons subi. Il démontre
surtout le processus qui a conduit à faire de nous des bourreaux,
alors que nous sommes des victimes. Il décrit la censure,
la désinformation et la
ségrégation qui nous frappent. Elles font que l'on
salit notre Histoire à longueur d'émissions, que l'on
peut nous interdire nos Monuments et de célébrer nos
Morts, que l'on donne la parole aux anciens terroristes et pas à
leurs victimes miraculeusement survivantes, que l'on tait les douleurs
des familles de disparus quand on mobilise les Français pour
les disparus d'Argentine et d'ailleurs, que l'on rassemble les pauvres
restes de nos familles sans nous consulter, que l'on désigne
nos représentants, que l'on nous refuse Réparation
et Indemnisation, que l'on nous demande de prouver que nous sommes
français et que l'on trafique nos papiers d'identité.
On nous dit aigris, ne regarder que le Passé. Comme chaque
Homme de ce Monde, si nous ne pouvons ni oublier, ni pardonner,
nous pourrions au moins être en Paix. Il faudrait pour cela
que l'on nous reconnaisse les mêmes Droits qu'à tout
Homme.
Dans la grisaille de cette France dans laquelle nous avons du mal
à nous reconnaître, le livre de Raphaël DELPARD
est peut-être un rayon de soleil. Non pas parce qu'il est
facile pour nous ne le lire (je ne doute pas de beaucoup d'émotion
et de larmes) mais parce qu'il est une marque d'Humanité.
Un de nos compatriotes métro ou plutôt patos écrit
aux autres : "Mais regardez les! Ils ne sont pas ces bourreaux,
ces racistes, ces nantis, ces esclavagistes que l'on vous a décrit
et que l'on vous peint encore chaque jour. Oui, vous les avez mal
accueillis quand ils avaient tout perdu. Ayez cette compassion que
la France accorde à tous les peuples du Monde. Ils sont ses
fils, ils sont vos frères. Voilà mon enquête,
on vous a menti". Oui, il faut lire ce livre, il faut le faire
lire à nos enfants, car beaucoup ne savent pas qui nous sommes,
et à nos compatriotes. Car il n'est pas écrit par
nous. Il faut le diffuser car il n'aura pas la première place
dans les rayons, si les libraires veulent bien le vendre. J'ai volé
la deuxième pièce jointe à Geneviève
de Ternant, sur son site: http://oran1962.free.fr.
Jean-Pierre RONDEAU
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Notes de lecture Janvier 2007
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-Le Plateau des Glières Alger Lundi 26
mars 1962
De Simone Gautier, 14 avenue de France 06400 Cannes. 04.93.69.42.23.
Editions Mémoire de notre temps
Avant, c'était l'enfance, l'insouciance, les racines
familiales diverses ; Avant, c'était les études, Paris,
un autre monde ; Avant, c'était Philippe, c'était
l'amour, c'était le bonheur, trop grand, trop beau, l'amour
multiplié d'être partagé, Philippe
Après, c'est la douleur, le cri qui n'en finit pas, la douleur
qui n'en finit pas, qui ne finit jamais. Après, c'est le
gouffre qui aspire, et les petites mains des enfants qu, retiennent
; Après, c'est la vie quand même, la vie qui n'est
plus la vie ; mais après, c'est encore, c'est toujours Philippe.
On ne sait rien de ceux qui ne sont plus. On ne sait rien de la
puissance de l'amour. On ne sait rien des passerelles
Il faut lire ce livre. Je vous défie de n'en pas pleurer.
-Les grandes dates de la mémoire
" Pieds-Noirs " De Gérard Crespo et Christian Fenech
Edition : " Cap sur Image ", 38 avenue de Cassis 13470
Carnoux-en-Provence.
Voila une heureuse initiative : " Reconstituer notre mémoire
par le rappel de faits historiques occultés pour permettre
le rétablissement d'un savoir transmissible plus vaste et
une compréhension moins subjective d'une histoire tourmentée.
"
Initiative courageuse en ces temps où de jeunes bacheliers
imaginent Napoléon I° contemporain de Charlemagne ! Remettre
l'histoire à l'endroit et s'apercevoir qu'il y eut "
21 siècles de présence européenne en Afrique
du Nord ", reconstruire l'histoire sur des dates et des faits
précis, il y fallait deux hommes de probité, de courage
et de science. Pari tenu, pari gagné ! Sous la houlette de
l'Association " Carnoux-Racine " fondée, je devrais
dire plantée - par Melchior Calendra en cette cité
sortie de rien par et pour les Pieds-Noirs déracinés,
les jeunes ont repris le flambeau et l'association s'est dotée
de moyens à la mesure de ses ambitions : Revue, conférences,
expositions, vidéothèque, site Internet : WWW.racinespiedsnoirs.com
et une adresse électronique : racinespiedsnoirs@tiscali.fr!
Son adresse : Racines Pieds-Noirs, 4 rue du 14 juillet, 13470 Carnoux-en-Provence.
-De Metz à Alger de Roland Courtinat
Editions Jacques Gandini, 7 Rue de Roquebillière, 06359 Nice
cedex 4.
04.97.09.80.06.
Nous avons tous, je le dis depuis longtemps, un petit morceau
du puzzle de notre histoire : papiers d'époque lointaine,
journaux personnels ou coupure de presse, chacun détient
un morceau d'histoire et les lettres envoyées à la
famille, en métropole, disent souvent de façon naïve
la vérité de nos aïeux. C'est ainsi que fut confié
à l'auteur un témoignage inestimable : les carnets
de route de l'ancêtre du mari d'une amie, soldat lorrain en
Algérie de 1845 à 1847. L'enchaînement des circonstances
qui ont permis à ces carnets d'aboutir dans les mains de
Roland Courtinat relève certainement de l'intercession de
N.D. d'Afrique !
Ainsi avons-nous une fresque colorée d'Alger, des réflexions
sur les logements, casernes et hôpitaux, des récits
de l'hospitalité des Européens d'Algérie déjà
installés depuis une quinzaine d'années en ces lieux
dont le pittoresque n'échappe pas à l'il observateur
du jeune soldat.
Nous avons aussi, puisque le cheminement de la Lorraine à
Toulon se faisait en partie à pied, la description de la
France profonde d'alors et ceci ne manque pas d'intérêt.
La France a trop oublié son propre passé, pas si lointain.
Un ouvrage remarquable.
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Notes de lecture de Geneviève de Ternant-
Novembre/décembre 2006.
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-La désinformation autour de la culture
des pieds-noirs de Pierre Dimech
Editions l'étoile du berger, 11 rue des Récollets
75010 Paris (16 e)
Tel : 06.74.68.24.40.
Cette collection, dirigée par Benoît Mancheron, a pour
but d'informer les lecteurs sur la redoutable entreprise de désinformation
dont tous les Français sont les jouets : Six ouvrages déjà
publiés, cinq autres en préparation, voila un bilan
probablement non exhaustif du bourrage de crâne voulu, organisé,
perpétré dans le but de faire des hommes du XXI°
siècle des décérébrés totaux.
Pour en venir au remarquable livre de Pierre Dimech, c'est, en une
centaine de pages, tel est le challenge, l'exposé en trois
grands chapitres de la désinformation concernant la culture
des pieds-noirs pour aboutir à nier jusqu'à son existence
: Les fondements de la désinformation historique et politique
et leurs importantes conséquences dans le rôle de l'enseignement
et des Eglises ;l'analyse de la déformation systématique
du pied-noir et l'étouffement de ses manifestations dans
les livres, le cinéma et toutes les composantes culturelles
des média. L'auteur propose enfin l'antidote de la désinformation
par l'exemple et par la volonté du combat avant et après
1962. Merveilleux courage et lucidité font un livre nécessaire
que l'auteur conclue ainsi : " Contre cette hydre aux mille
réseaux, au financement illimité, aux appuis et complices
en embuscade aux postes stratégiques de notre société,
nous nous battons et continuerons à nous battre à
mains nues, jusqu'à notre dernier souffle. Et même
au-delà. "
-La Piraterie barbaresque en Méditerranée
XVI° - XIX° siècle De Roland Courtinat
Editions Jacques Gandini, 7 rue de Roquebillière 06359 Nice
cedex 4
Tel : 04.97.09.80.06.
" Djihad maritime, justifié par les guerres de prééminence
religieuses entre l'islam et la chrétienté ",
la piraterie barbaresque en devient l'avatar commercial : rapines,
traite des femmes et des esclaves, Alger devient le nud névralgique
de tous les trafics. Les nations européennes et même
les Etats-Unis, tentent de mettre à la raison les Raïs
d'Alger : Ces expéditions sont soit vouées à
l'échec soit sans lendemain. Longtemps la France se crut
à l'abri en raison des " capitulations ", mais
les gouvernants durent admettre que ni les traités ni les
rançons dépensées ne venaient à bout
de la rapacité de ces gens de sac et de corde, excellents
marins, le plus souvent renégats et dénués
du moindre scrupule.
Il faut lire ce livre très bien documenté et illustré
afin de se faire une juste idée des raisons qui ont amené
les puissances européennes à mandater plus ou moins
explicitement l'expédition française en 1830, avant
de s'en mordre les doigts devant sa réussite et de faire
tout ce qui était en leur pouvoir pour faire échouer
l'implantation française en cette Régence d'Alger
Mais ceci est une autre histoire.
-Le Docteur Jean-Claude Perez me
demande de rafraîchir la mémoire de nos amis lecteurs,
ce que je fais volontiers : Il a publié aux Editions Dualpha,
B.P. 58, 77522 Coulommiers cedex, (tel : 01.42.17.00.48) quatre
ouvrages majeurs pour qui veut comprendre, à la lumière
du passé, ce qui fait notre actualité vivante et blessée
:
Le sang d'Algérie,(26e), Debout dans
ma mémoire (26e), Vérités tentaculaires sur
l'O.A.S. et la guerre d'Algérie (26e) et l'islamisme dans
la guerre d'Algérie (35e).
Les quatre ouvrages sont disponibles pour 95 €et pour deux
livres au choix, une remise de 10% est accordée. Frais postaux
: 6 € Son message est le suivant, tel qu'il l'écrit
:
" Algérie Française, combat d'hier
combat
d'aujourd'hui
" Il n'existait aucune possibilité de garder l'Algérie
Française ". Affirmation péremptoire, biblique
et canonique, à laquelle on veut nous soumettre en permanence.
Propos dangereux, mortel, inconscient. Car il signifierait qu'aucune
solution ne peut être espérée AUJOURD'HUI au
problème engendré HIER par la mort de l'Algérie
Française. Problème qui met en danger, ACTUELLEMENT,
le destin de la France métropolitaine, de l'Europe et de
l'Occident.
L'islamisme fondamentaliste illustre, de nos jours, le fondement
ethnico-religieux de la Révolution mondiale que nous sommes
en train de vivre. En Algérie Française c'est ce même
islamisme fondamentaliste qui définissait l'armature ethnico-religieuse,
le fondement idéologique exclusif, de la Révolution
algérienne.
Chercher à comprendre d'abord et à expliquer ensuite
le drame de l'Algérie Française, est donc loin d'être
une attitude PASSEISTE.
Mes hautes responsabilités dans le combat pour l'Algérie
française, de 1955 à 1962, m'imposent de disséquer
avec soin ce que nous avons vécu Hier, pour comprendre ce
que nous vivons AUJOURD'HUI. Et que nous risquons de vivre DEMAIN.
Je suis libre de toute attache politique, mais il est de mon devoir
de prendre une part active, volontariste, à cet effort d'éclairage.
Je mets à votre disposition dans ces livres quelques éclaircissements
" négligés ". La lecture de chacun des ouvrages
n'est pas soumise à un ordre chronologique. Chaque livre
est indépendant des autres. "
Dr Jean-Claude PEREZ.
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Dernier livre de Pierre DIMECH
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Une des conséquences imprévues
de l'Expédition d'Alger, menée en 1830 par les troupes
du Roi Charles X, fut l'amorce d'un mouvement de populations venues
d'un peu partout, de France et des pays méditerranéens,
qui aboutit en quelques petites décennies à l'émergence
d'un peuplement nouveau issu de leur fusion : les Français
d'Algérie, qui se verraient, dans les soubresauts de la fin
de l'aventure algérienne de la France, attribuer le sobriquet
de « pieds-noirs ».
À propos de ces « pieds-noirs », on peut
dire, près d'un demi-siècle après leur exode,
que la désinformation fait rage. Plus que jamais. Et ce,
sur le plan historique mais aussi sur le plan culturel. C'est de
ce dernier point qu'il est question dans ce petit ouvrage. À
seule fin de corriger un certain nombre de clichés réducteurs
comme d'apriori sarcastiques et dévalorisants. Pour ne pas
qu'après leur avoir ôté leur terre natale, on
les prive de surcroît de leur histoire et de leur identité.
ISBN 10 : 2-9524214-7-1
ISNB 13 : 978-2-9524214-7-8
Atelier Fol'Fer Editions
Collection "L'étoile du Berger"
11 rue des Récollets
75010 Paris
Tél : 06 74 68 24 40
http://www.atelier-folfer.com
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16 €
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Notes de lecture octobre
-J'entends encore la mer de Marie-Jeanne MARTI
Editions Pharos-Jacques-Marie Laffont (18euros) http://www.pharos-im1.com
Prix du roman Livre Algérianiste 2006
Titre paradoxal puisqu'il raconte l'histoire de Vincent Balducci
de Tizi-Ouzou, devenu sourd à force de plonger dans le trou
du buf, et pourtant qui dit bien que, lorsque se sont tus
les bruits du monde, reste, dans la tête, la présence
inéluctable de la mer " rassurante et étale,
la Méditerranée, la sienne. "
Très jeune, l'auteur suit, dans un désordre maîtrisé,
l'enfance et l'adolescence algérienne de ce grand père,
l'exil vers le Nord en 1962, "où les gens sont comme
ça, dans la région, blancs de peau et blonds de cheveux
et l'absence de soleil les rend rachitiques" " là
où les chemises suspendues dans le salon ne séchaient
pas. " Et puis, la retraite, à Nice, et la maladie et
la petite aide-soignante, Sahlia, qui écoute le vieux ...
Entre rire et larmes, jamais geignard, jamais haineux, roman si
l'on veut, roman de la dignité des gens de chez nous. Très,
très beau.
-Au commencement était le mensonge de José ARNAU,
Résidence Paul Riquet, 3 Rue du Languedoc. 31520 Ramonville
arnau. iose@gmai1.com
et - Massacre organisé de José Arnau et J. Paterna
Deux études sans concessions établissent non seulement
la duplicité de De Gaulle, ce que nous ne savions que trop,
mais encore démontrent l'enchaînement de pièges
tendus par cet esprit démoniaque aux pauvres naïfs habitants
de l'Algérie, Européens et Indigènes.
Dés 1945, De Gaulle échange l'Algérie contre
le futur plan Marshal; dés le déclanchement des journées
d'espoir de 1958, il infiltre ses sbires dans tous les mouvements
patriotiques (qualifiés d'activistes pour les ... disqualifier);
lors de la fusillade des barricades, lors du putsch des Généraux,
ce sont ces gens de l'ombre qui tirent les ficelles et l'incroyable
adviendra: la fusillade du 26 mars 1962, Rue d'Isly, à Alger.
Le second texte donne une analyse encore plus pointue de ce jour
de deuil: inspiré par le livre admirable de Marie-Jeanne
Rey et de Francine Dessaigne : Crime sans assassin, il fait parler
les témoins, des militaires et des civils et, croisant les
témoignages, démontre l'enfermement dans la nasse
où pas moins de 39 fusils-mitrailleurs assassineront sur
ordre et à la même heure les malheureux qui défilent
pacifiquement dans la rue d'Isly mais aussi les gens qui se trouvent
dans les rues adjacentes et qui seraient de fâcheux témoins.
Les camions avec des civières étaient préparés
et garés à proximité, non pas pour porter secours
aux blessés mais pour " dégager les cadavres"
le plus vite possible. L'HORREUR TOTALE!
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Poste restante: Alger De Boualem SANSAL
Gallimard
Sous titré: "Lettre de colère et d'espoir à
mes compatriotes ", ce livre est tout imprégné
de l'humour corrosif qui nous avait séduits avec "Le serment
des barbares ". L'auteur, interviewé par Thierry Rolando
et Pierre Dimech lors du Congrès de Toulouse a su trouver des
mots qui ont ému la salle. Il ne renie point ses engagements
pour l'indépendance de l'Algérie mais déplore
ce que les Algériens en ont fait. La révolution dévore
toujours ses enfants et si on se souvient de l'adage: "Un pur
trouve toujours un plus pur qui l'épure ", nous pourrions
légitimement le pasticher ainsi: " Un pourri trouve toujours
un plus pourri qui lui pourrit la vie ". Et cela ne vaut pas
seulement pour le F.L.N.
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Notes de lecture octobre 2006
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-Il était une fois ... Yousouf de Fernand DESTAING
Editions Bénévent. B.P. 4049.06301 Nice cedex 4
Magistrale étude que l'auteur a l'élégance
de donner comme "roman ". Il est vrai que l'histoire de
cet orphelin né à l'Ile d'Elbe, pris par les pirates
à 10 ans et vendu comme esclave à Tunis, mamelouk
devenu un des plus brillants officiers français de la conquête
de l'Algérie, est digne du plus fantastique des romans; mais
le livre apprend bien d'autres choses : grâce à des
lettres adressées à ses proches et ses amis, en particulier
à Durrieu, nous entrons dans la vie de cet homme imprégné
d'Orient et d'Occident et de son épouse, Adèle. Le
médecin, en Fernand Destaing effectue les recoupements qui
éclairent cette vie d'homme, soumis, comme tout un chacun,
aux aléas de la santé, car l'auteur s'est spécialisé
en "médecine de 1 'histoire" et en "diagnostiques
rétrospectifs" des maladies des hommes illustres. C'est
donc un regard nouveau qui est porté sur Yousouf, et c'est
d'une plume allègre que l'auteur et son épouse évoquent
pour leur petit-fils, Tom, et pour le plaisir des lecteurs captivés
les incroyables péripéties, pourtant réelles,
de cette vie exceptionnelle.
-Mon âme à Dieu, mon corps à la Patrie, mon
honneur à moi. Mémoires·de Pierre GUIlLAUME
En collaboration avec Elisabeth Escalle Plon Xo Edition; ,
Le lieutenant de vaisseau Pierre Guillaume, que j'ai eu le bonheur
de connaître, est, pour les " expatriés d'Algérie"
une figure de légende. Ce livre, fruit de ses entretiens
avec Elisabeth Escalle est une mine de renseignements: acteur et
témoin des guerres d'Indochine et d'Algérie, il tenait
à rectifier des erreurs commises par "certains historiens,
écrivains, romanciers ou journalistes. " Tâche
considérable lorsqu'on sait les errements volontaires ou
non de certains qui écrivent et jugent sans rien connaître
ou à travers le prisme déformant des idéologies.
Sans jamais se départir de son humour, ou plutôt de
son esprit bien français au sens où on l'entendait
quand les Français avaient de l'esprit, il fait revivre des
personnages que beaucoup d'entre nous ont connus ... et plus ou
moins appréciés. Pierre Guillaume a payé cher
le don courageux de son corps à la Patrie et le respect intransigeant
de son honneur; nul ne doute que son âme est à Dieu
en belle et noble compagnie.
Merci à Elisabeth Escalle et à son éditeur
de nous donner cet indispensable témoignage.
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Après "à la porte de l'Oued", Françoise
MESQUIDA nous conte son adolescence et son intégration
en Charente-Maritime, après la fusillade du 26 mars 1962
rue d'Isly à Alger.
Un livre émouvant...
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LES VIOLONCELLES
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De Marcel-Henri FAIVRE
Groupes Etudes, animé par Jacques-Henri DELGAY-TROISE
Gazelle communication, Arch Trade Building, angle 100-102 Bd
Carnot / 1, bd Paul Doumer, 06110 Le cannet. Tél: 04.92.18.66.06
Fax: 04.93.69.89.95 - CD: 12 €, 20
"Un éther au teint de myrte" écrit Roland
Ducros. Une musique d'émotion, de sensibilité mais
apaisée, radieuse. la voix angélique des violoncelles
transport, "elle épouse la soie des fuites nuagères"
Les musiciens qui entourent Jacques-Henri Delgay - Troïse:
Chantal Favre-Lemaire, Jacques Perrone, Frédéric Audibert
aux violoncelles se jouent avec virtuosité "des retoutables
raffinements" d'une musique qui est "le chant d'une terre
éternellement aimée des Dieux".
Christian Silène au vibraphone, Daniel Favre à
la clarinette et Frédéric Ghorghiu au violon apportent
parfois comme un clin d'oeil plein de douceur complice à
la voix profonde des violoncelles.
Le talent du compositeur, bien servi par des interprètes
parfaits, atteint une plénitude sereine qui touche profondément
l'auditeur.
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La tragédie dissimulée - Oran,
5 juillet 1962 - de Jean MONNERET.
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Editions Michalon 14 rue Monsieur Leprince
75006 Paris - 01.56.81.32.37.
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19,90 €
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Ecrire à Editions Alan SUTTON
8, rue du docteur Ramon
37540 Saint-Cyr-sur-Loire
Tél.:02.47.40.66.00 - Fax:02.47.40.66.01
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En vente également à la FNAC,
CULTURA, HACHETTE, Editions GANDINI, La SORBONNE...
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Hervé Cuesta
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Alger - Les Tournants Rovigo
La vie cosmopolite qui animait les Tournants Rovigo a disparu
avec l'Algérie française en 1962.
Ce quartier d'Alger surplombait le port, s'étirait jusqu'au
sommet d'une colline et était connu de tous les Algérois.
On disait même, en plaisantant à propos d'une ligne
sinueuse : " Elle est droite comme les Tournants Rovigo ! ".
En essayant de faire revivre son quartier grâce au site Internet
sur les Tournants Rovigo puis par l'intermédiaire de ce livre
qui en est le reflet, Hervé Cuesta, aidé par des amis,
amoureux-fous, comme lui, de ce quartier pittoresque, veut transmettre
cette mémoire fragile pour mieux la conserver. Et puis il
veut aussi, certainement, se guérir un peu car en 1962, le
soutien psychologique n'existait pas
Enfin, il souhaite laisser une trace de toute cette vie disparue
aux enfants et petits-enfants des descendants de pionniers qui avaient
construit ce beau pays. Cet ouvrage constitue, sans nul doute, un
geste d'amour.
Préface
de Pierre DIMECH
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Alger
1961 - Jeunes du CADIX devant " la cave BARDINI"
à l'angle de l'avenue Gandillot: de
g. à d., sur la moto "Jawa": Jean Talbi, Hassene
et Tewfik Kellouah, J.P.Ponsetti, Charles Penalba, X, Robert Mascaro
sur la moto d'Hassene, Georges Roeckel, Nono Aragonès, Lounès,
...
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Explorations artistiques au Sahara 1850/1975
D'Elisabeth CAZENAVE
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Association Abd-el-Tif 16 rue de la Bienfaisance 75008 Paris Prix
préférentiel : 40€ + 6€ de port
Dans ce monde minéral grandiose des artistes ont su rendre
l'atmosphère et la lumière exceptionnelles de ce désert
où vivent des peuples à forte personnalité. Beaucoup
ont participé à des missions militaires, scientifiques
ou civiles. Les
uvres sont rarement exposées et les amateurs côtoient
les noms célèbres : Fromentin, Brouty, Dinet, etc...
Certains ont accompagné leur uvre picturale d'écrits,
véritables témoignages, de leur travail et de leur aventure.
Elisabeth Cazenave poursuit son travail remarquable pour faire connaître
un aspect artistique peu connu du grand public. Nous avions signalé
ses ouvrages
précédents concernant l'Algérie : La Villa Abd-el-Tif,
Les artistes d'Algérie, L'Afrique du Nord révélée
par ses peintres et plusieurs autres ouvrages encore disponibles à
la même adresse.
Celui-ci est en outre préfacé par Georges Dillinger,
spécialiste du Sahara, écrivain et géologue.
Nous sommes heureux de saluer en même temps nos deux amis à
l'immense talent.
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MARIA CASARES, L'Etrangère
De Javier FIGUERO et Marie-Hélène CARBONEL
Editions Fayard (25e)
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L'inoubliable interprète des chefs d'oeuvre du théâtre
durant cinquante ans est liée, à jamais, dans nos
souvenirs au T.N.P. de Jean Vilar et au festival d'Avignon. Elle
prêta " sa beauté fine et sauvage " aux films
de Marcel Carné, de Bresson, de Cocteau mais c'est sur les
planches qu'elle donnait le meilleur d'elle-même, comme "
une torche embrasée ", auprès de Louis Salou,
de Jean Servais et surtout Gérard Philippe. Elle mit son
immense talent, sa fougue espagnole, au service des plus grands
textes classiques et modernes : Médéa, En attendant
Godot, Le Rhinocéros, Les Frères Karamazov, aussi
bien que Phèdre, Marie Tudor ou le Triomphe de l'amour, les
mouches, Antigone. Les auteurs prestigieux : Racine, Claudel,
Genêt, Sartre et surtout Camus. Leur liaison est
finement contée dans ce livre plein de vérité
et de pudeur. Maria Casarès est née à La Corogne
en 1922, morte en son domaine d'Alloué, en Charente en 1996,
Espagnole de naissance et de cur mais Française de
reconnaissance et d'amour, éternelle étrangère
mais citoyenne de culture sans frontière, avec ses colères,
ses enthousiasmes, ses injustices et ses amours, Maria Casarès
nous
devient infiniment chère à travers cette biographie
écrite par un espagnol et une oranaise. Tous deux font revivre
aussi un personnage peu connu des français, le père
de Maria, Santiago Casarès Piroga, un des fondateurs de l'éphémère
République espagnole. La lutte des républicains et
des franquistes au cours de la terrible guerre civile d'Espagne
à partir de 1936 oblige la famille à s'exiler à
Paris où Maria se considérera comme " Résidente
privilégiée " : Ce sera le titre de son livre
de mémoire.
Ses biographes signalent qu'elle fit en 1947 une tournée
triomphale à Alger, Oran et dans le site romain des ruines
de Timgad qui, à l'instar de celles de Tipasa ont inspiré
à Camus de superbes pages.
Ce beau livre précis sans être sec, sensible sans mièvrerie
est unenouvelle réussite du tandem Figuero- Carbonel qui
nous avait déjà enchantés avec leur "
Belle Otéro ".
Geneviève de Ternant
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