Christian GRÉGORI, professeur agrégé
d' arts plastiques retraité, a enseigné l'histoire de l'art
et la pratique artistique depuis 1984 aux élèves des sections
A3 (fort coefficient au baccalauréat) du lycée Augute-Renoir
à Cagnes-sur-Mer.
Il est né à ALGER en 1934. Tout en poursuivant des études
secondaires classiques au lycée Émile-Félix Gautier,
il s'inscrit aux deux écoles des Beaux-Arts de la capitale de l'Algérie
Française et pratique simultanément le dessin à la
rue des Généraux-Morris (école privée) et
le modelage au quartier de la Marine (école nationale) avec comme
professeur M. Henri Laithier sculpteur bien connu des milieux artistiques
algérois. Il y remporte dès la première année
le premier prix « Masque ». En même temps et sous l'influence
de son professeur de dessin au lycée Jacques Burel il se passionne
pour l'histoire de l'art et surtout la peinture impressionniste, en copie
les maîtres: Renoir, Degas, Van Gogh, Gauguin
et admire les nabis Vuillard et Bonnard. Son bac en poche
, il envisage sérieusement d'embrasser la carrière de professeur
de dessin. Hélas, Paris et le centre de préparation des
professeurs Claude-Bemard sont bien loin et cela pose beaucoup de problèmes...
Sur les conseils de Jacques BUREL, il décide de procéder
par étapes en commençant par l'enseignement primaire. Il
entre sur concours à l'Ècole Normale d'Instituteurs d' ALGER
BOUZARÉAH où il obtient son Certificat de Fin d'Études
Normales et le 3° prix de la classe de formation professionnelle.
Son professeur d'Arts plastiques J.A.R. DURAND l'encourage vivement
à poursuivre ses études pour enseigner le dessin. Sous l'impulsion
de ce peintre abstrait il élargit le domaine de ses connaissances
en étudiant notramment Matisse, Paul Klee et Kandinsky.
A son retour du service militaire il suit les cours de peinture de Camille
LEROY, célèbre peintre algérois, et prépare
alors les quatre certificats du Diplôme de Dessin et d'Arts Plastiques:
dessin, histoire de l'art, sciences annexes et décoration. Il se
classe premier en décoration et, après obtention du D.D.A.P..
sort major de promotion avec mention Très Bien au concours du CAPE.S.
Arts plastiques (concours national) Dès lors, il enseigne succcessivement
aux lycées Henri1V à Paris, Marcel-Roby à Saint-
Germain-en-Laye et Albert-Schweitzer au Raincy.
Passionné par les connexions entre le visage et la psychologie,
il est parrainé lors de son mémoire de CAPES sur ce sujet
par le docteur Ermiane, éminent morphopsychologue, créateur
de la prosopologie (étude du caractère basée sur
les contractions des muscles de la face). Il participe ainsi comme illustrateur
à la mise au point de plusieurs ouvrages de ce chercheur (Éd.
Sociales Françaises et P. U. F. ) et s'associe en même temps
à la revue du Comité National pour l'Éducation Artistique
en rédigeant régulièrement des articles bibliographiques
à l'intention de ses collègues d'Arts plastiques. La grande
bleue et le soleil obsèdent ce Méditerranéen exilé
en IIe-de-France. Il obtient une mutation pour la Côte d'Azur et
enseigne pendant une dizaine d'années au Collège de Bréguières
de Cagnes-sur-Mer.
En 1984 il retrouve Renoir... Titulaire d'une chaire
d'Arts plastiques au lycée de la même ville. Auparavant,
tout en préparant l'agrégation, il remporte le concours
d'affiches de l'Exposition intemationale de la Fleur de Cagnes-sur-Mer
et réalise pour le nouveau centre paroissial Notre-Dame-de-la-Mer
les quatorze stations du chemin de croix. La mairie le met également
à contribution en lui demandant de réaliser plusieurs diplômes
(10° anniversaire du jumelage Cagnes-Passau, noces d'or, noces de
diamant) et une affiche: la Côte d'Azur à Munich. Il expose
alors à Cagnes (Maison du tourisme et Maison des artistes du Haut-de-Cagnes)
et à Antibes (Salon des Rapatriés).
C'est surtout avec la carte postale qu'il étendra sa notoriété
sur tout le territoire métropolitain. Sa rencontre avec le milieu
cartophile est tout à fait imprévue. Lors d'un concours
d'affiches pour la ville de Menton il est remarqué par Jean-Claude
VOLPI, membre du jury et surtout pionnier de la carte postale azuréenne.
Sans grande conviction il accepte de voir son affiche sur la Fête
du citron reproduite en carte postale. On est alors en 1983 et les atomes
crochus aidant, le TGV(entendez le Team GRÉGORI l' illustrateur
et VOLPI l'éditeur) se rend vite célèbre bien au-delà
du département.
Lors du concours pour la série « Les 100 amis de CPC »
(Cartes Postales et Collections), il réalise deux maquettes, l'une
servira de couverture pour le numéro 100 et l'autre sera retenue
pour la série. Les cartophiles apprécient beaucoup les créations
grégoriennes toujours très colorées (à l'image
de l'or de son soleil et du turquoise de sa Méditerranée)
et riches de détails longuement élaborés qui réservent
à l'amateur une lecture à plusieurs degrés où
l'ésotérisme côtoie la poésie, l'humour et
l'esprit.
Il retrouve à nouveau la couverture de CPC (n° 125) avec sa
carte pour la série du centenaire de la tour Eiffel et conçoit
aussi pour le dictionnaire de la Cartophilie Francophone l'illustration
de la lettre G. Ce dessin est reproduit dans la série l'Alphabet
du D.C.F. La présentation y est élogieuse: « A réalisé
à ce jour une cinquantaine de cartes parmi les plus belles de la
cartophilie contemporaine ». Plusieurs clubs sollicitent son concours
pour l'élaboration de maquettes de cartes postales, de flammes
et de tampons postaux. Son activité s'étend bien au-delà
de la Côte d'Azur, Marseille, Lyon, Bordeaux, Paris, Belfort, Saint-Brieuc...
Jean-Pierre Bousquet obtient sa participation à la série
de CPM du 1° Festival de la carte postale et du graphisme d'Enghien.
Depuis, il est régulièrement sélectionné et,
après avoir réalisé la carte-annonce et le tampon
postal, il reçoit la consécration en 1993 en recevant le
Grand Prix de la Ville d'Enghien lors du 4° festival.
Enseignant passionné et rigoureux il a fait passer ses préparations
de cours et les corrections de travaux bien avant ses activités
artistiques car il se refusait ne serait-ce qu'une seule fois à
sacrifier momentanément ses classes et ses élèves.
C'est d'ailleurs là son grand drame : le manque de temps qui ne
lui permettait pas, comme il le souhaitait, de conduire parallèlement
son travail au lycée et des recherches plastiques personnelles
beaucoup plus importantes. Il était même parfois contraint
de décliner des invitations pour des manifestations cartophiles
trop éloignées de la Côte d'Azur.
Pour la petite histoire, signalons que GRÉGORI devait être
marqué par le sceau de la CPM. En effet, lors de son service militaire
le capitaine MARCHAND, commandant le Q.G. de l'État-Major,
lui demande, à partir d'un schéma imposé, de réaliser
une carte de voeux pour le général CHALLE, Commandant
en Chef des Forces Armées en Algérie. Ainsi est née
sa première carte postale à grand tirage. Par la suite,
utilisant sérigraphie, pochoir, collages, etc., il réalisera
tous les ans des cartes de voeux artisanales pour ses parents et amis.
Il ignorait alors qu'il se passionnerait autant pour un support que certains
qualifient de prosaique et connaitrait ainsi la notoriété.
Extrait du Joumal de la Veille France n°2 (juin.juillet.
août 94)
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