...Mme Chabot a voulu mettre le débat sur les monstrueux événements
d'Oran, le 5 juillet 1962, immédiatement après la proclamation
de l'indépendance. Quelques mots ont éte dits sur l'ampleur
des massacres de ce qui a été, définitivement, le
plus terrible des événements sanguinaires de la guerre civile
d'Algérie. On a quelque peu évoqué la passivité
de l'Armée française, 18.000 hommes de troupe
parfaitement opérationnels ayant été maintenus dans
leurs casernes pendant que, de onze heures du matin à dix sept
heures, des bandes fanatiques et déchaînées se livraient
à une véritable chasse aux "roumis ", aux pires
exactions, aux pires supplices, à une tuerie massive, aux viols
et à la capture de femmes amenées en esclavage. Il a été
rappelé, aussi, le fait scandaleux qu'on a osé adopter pendant
longtemps des chiffres de morts validés par le gouvernement français
et le F.L.N. qui se seraient élevés à 18 victimes
européennes et 25 victimes musulmanes... Quelle prouesse de la
propagande quand on sait la vérité au sujet des victimes
européennes doit être au moins de l'ordre de cent fois supérieure
à ces chiffres! Mais là encore, qu'a-t-on pu entendre et
qu'a-t-on préféré passer sous silence ?!
Il ya eu la nullité, ou au moins l'insuffisance. Ainsi, interrogé
précisément sur la passivité de l'Armée française
en cette journée d'Oran, M. Nouvion esquive toute réponse,
divaguant sur un épisode insignifiant le concernant personnellement
et s'étant déroulé à Alger. Mais, plus encore,
il y a eu la perversité. Voici comment l'un des intervenants a
résumé cette journée d'Oran: " Une panique indescriptible,
batailles de rue, règlements de comptes, chasse à l'homme...
,>. Mais quelles batailles de rue, lesquelles partageraient la responsabilité
des morts entre les deux camps ? Mais quels règlements de comptes
? Ce fut une chasse au faciès où on capturait chaque Européen
qui tombait sous la main, tous étant sans armes. Et on les suppliciait,
on les tuait ou on les capturait pour d'autres traitements différés.
Le pompon revient encore à Chevènement, à l'époque
chargé de mission à la Préfecture d'Oran : "
Il faut voir ce qu'était Oran, tout était en feu, la Poste
brûlait, la centrale téléphonique, la bibliothèque
municipale. Il y avait de grandes difficultés de contact... >'.
Machiavéliquement, ce menteur introduit, dans cette évocation
du 5 juillet 1962, des incendies qui se sont produits des jours et des
semaines auparavant. Il suggère ainsi, contre toutes les évidences,
que le massacre a résulté, en réalité, d'une
bataille entre les gens de l'O.A.S. et des musulmans qui avaient déjà
tant souffert de cette organisation.
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