L'HISTOIRE FALSIFIEE
Georges DILLINGER
 

...Mme Chabot a voulu mettre le débat sur les monstrueux événements d'Oran, le 5 juillet 1962, immédiatement après la proclamation de l'indépendance. Quelques mots ont éte dits sur l'ampleur des massacres de ce qui a été, définitivement, le plus terrible des événements sanguinaires de la guerre civile d'Algérie. On a quelque peu évoqué la passivité de l'Armée française, 18.000 hommes de troupe
parfaitement opérationnels ayant été maintenus dans leurs casernes pendant que, de onze heures du matin à dix sept heures, des bandes fanatiques et déchaînées se livraient à une véritable chasse aux "roumis ", aux pires exactions, aux pires supplices, à une tuerie massive, aux viols et à la capture de femmes amenées en esclavage. Il a été rappelé, aussi, le fait scandaleux qu'on a osé adopter pendant longtemps des chiffres de morts validés par le gouvernement français et le F.L.N. qui se seraient élevés à 18 victimes européennes et 25 victimes musulmanes... Quelle prouesse de la propagande quand on sait la vérité au sujet des victimes européennes doit être au moins de l'ordre de cent fois supérieure à ces chiffres! Mais là encore, qu'a-t-on pu entendre et qu'a-t-on préféré passer sous silence ?!

Il ya eu la nullité, ou au moins l'insuffisance. Ainsi, interrogé précisément sur la passivité de l'Armée française en cette journée d'Oran, M. Nouvion esquive toute réponse, divaguant sur un épisode insignifiant le concernant personnellement et s'étant déroulé à Alger. Mais, plus encore, il y a eu la perversité. Voici comment l'un des intervenants a résumé cette journée d'Oran: " Une panique indescriptible, batailles de rue, règlements de comptes, chasse à l'homme... ,>. Mais quelles batailles de rue, lesquelles partageraient la responsabilité des morts entre les deux camps ? Mais quels règlements de comptes ? Ce fut une chasse au faciès où on capturait chaque Européen qui tombait sous la main, tous étant sans armes. Et on les suppliciait, on les tuait ou on les capturait pour d'autres traitements différés. Le pompon revient encore à Chevènement, à l'époque chargé de mission à la Préfecture d'Oran : " Il faut voir ce qu'était Oran, tout était en feu, la Poste brûlait, la centrale téléphonique, la bibliothèque municipale. Il y avait de grandes difficultés de contact... >'. Machiavéliquement, ce menteur introduit, dans cette évocation du 5 juillet 1962, des incendies qui se sont produits des jours et des semaines auparavant. Il suggère ainsi, contre toutes les évidences, que le massacre a résulté, en réalité, d'une bataille entre les gens de l'O.A.S. et des musulmans qui avaient déjà tant souffert de cette organisation.

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La lettre de Véritas n° 79 janvier 2004
 
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