26 MARS 1962 : UNE TACHE INDELEBILE

Ce jour là, le " Pouvoir Gaulliste " a entaché la France d'une forfaiture infâmante que le silence obstiné depuis 46 ans des Gouvernements successifs ne parvient pas à effacer pas plus que le fallacieux prétexte de la " Provocation " destiné à corrompre la Vérité afin de dissimuler le crime.

Des documents sonores, authentiques que chacun peut entendre : " HALTE AU FEU, HALTE AU FEU, au nom de la France HALTE AU FEU " lancés par des voix angoissées et impuissantes à endiguer le massacre, témoignent de la volonté gaulliste à punir et à écraser dans le sang et les larmes, les " Martyrs de la Grande Poste d'ALGER ".

Depuis 46 ans, la FRANCE fait l'impasse sur cette ignominie : Morts, blessés ignoblement massacrés afin de ne pas faire d'ombre macabre à une Vérité que l'Histoire s'emploie à dissimuler.

Depuis 46 ans, il convient de laisser sous entendre que la Raison d'Etat justifie la détermination meurtrière afin d'endiguer une " Prétendue Révolte "…

Pourtant aucun acte de rébellion, pas une menace ou la moindre velléité de désordre, d'agitation encore moins de provocation, n'ont animé cette foule pacifique dont les drapeaux tricolores, la ferveur patriotique et les paniers de nourriture destinés aux " Parias de Bab el Oued " constituaient les seules armes.

Précisément, il convient de souligner avec FORCE qu'aucune arme de quelque nature ne fut découverte parmi les malheureuses victimes, ce qui témoigne de leur volonté non belligérante et que les accusations destinées à faire croire à un mouvement subversif, tombent d'elles -mêmes.

Comment alors justifier ces scènes dantesques d'assassinat collectif perpétrées par des spadassins de l'A.L.N. diligentés, à cet effet, par l'Armée française et volontairement sourds aux injonctions de ces " HALTE AU FEU ", poursuivant et massacrant à " BOUT TOUCHANT " des femmes et des hommes à terre, pèle mêle les achevant dans une folie meurtrière. Que dire de ces malheureux crucifiés cherchant un refuge illusoire sous une porte cochère, une entrée de magasins où leurs assassins venaient froidement les abattre.

Ces spadassins ou tueurs à gage ne furent jamais sanctionnés et les hurlements pathétiques par hauts parleurs et parfaitement audibles, ne les concernaient pas…

Comment justifier l'interdiction des secours, les transports de nuit à la morgue des corps nus mitraillés dans le dos, afin de dissimuler leur identification et d'éviter de les rendre aux familles…

Comment oublier la funeste et macabre décision de faire perdurer la répression dans les esprits en laissant le sang des victimes sécher sur place pendant des jours et des jours ainsi qu'un lambeau de chair fiché comme une menace sur le mur du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie, à l'angle de la rue d'Ysly, face à la Grande Poste ?

Enfin, comment la France peut-elle se regarder dans le miroir de l'Histoire, revendiquer une valeur nationale et internationale sans avoir le courage pas plus que la volonté de s'exonérer d'une SAINT-BARTHELEMY dûment programmée.

Il est vrai que le Gaullisme constitue dans l'âme française depuis 1939/1945, une de ses seules clartés dans sa noirceur…


Etienne MUVIEN