NOS PIONNIERS
 
Allez savoir pourquoi ils furent des émigrants !
Par goût de l'aventure ? A cause de la scoumoune ?
Ils sont notre passé, balayé par les vents,
Tramontane ou mistral et enfin le simoun.

Ils apprirent à aimer cette terre africaine,
Ces natifs de Givry, d'Araules ou de Mazoires !
Travaillant sans relâche, sans ménager leur peine,
Ils devinrent à leur tour de vrais enfants des douars.

Et je veux rendre ici, comme un ultime hommage
A ces joueurs de vielle, de flûte ou de biniou,
Pour avoir asséché d'immenses marécages,
Et su fertiliser autant de mares à boue.

Mais ces pauvres racines que forment nos aïeux,
Qu'ils aient été marins, paysans, ouvriers,
Ont donné des rameaux poussés sous d'autres cieux,
Et qui sont devenus des bourgeois décalés.

Jules Crémadès

 
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