Etude n° 35
Le docteur Jean-Claude PEREZ " Le sang d'Algérie " aux Editions Dualpha - BP 58, 77522 COULOMMIERS CEDEX
Nous entendons ce terme dans le sens qu'on lui attribue, lorsque l'on évoque la découverte d'un trésor. L'inventeur, c'est celui qui trouve le trésor. Quelle est l'identité, ou plutôt la nature, du trésor découvert par Niall Ferguson ? Selon lui : " une guerre civile opposera prochainement en Europe les émigrés musulmans aux populations de souche ". Qui est Niall Ferguson ? Je cite : " Niall Ferguson est un historien britannique de 43 ans diplômé d'Oxford et titulaire d'une chaire de professeur à Harvard. Il a acquis une très grande notoriété auprès du public anglo-saxon, grâce à ses livres et ses documentaires télévisés, et a été classé par le magazine " Times ", parmi les cent personnalités les plus influentes du monde. Ce n'est ni un fou, ni un imbécile, ni un extrémiste. C'est un type qui s'est taillé une réputation en béton grâce à son intelligence, sa puissance de travail et sa capacité à replacer les interrogations contemporaines dans une perspective historique longue ". Une question lui fût posée à propos d'une guerre en Europe. Il a répondu ceci, je cite : " Je ne crois pas qu'on puisse imaginer un scénario de
guerre européenne au sens classique de l'éclatement de l'union
européenne et de la réémergence des états-nations,
comme en 1914 ou en 1939. Fin de citation
" Pour lui, l'élimination des peuples indigènes d'Europe est tellement inévitable, qu'elle est déjà pratiquement inscrite dans l'histoire ". Et le rapporteur, Olivier Richard, ajoute : " A moins d'une surprise ? "
Une étude prospective, annonciatrice de lendemains que chanteront les futurs appels de muezzins, doit s'appuyer avant tout sur une meilleure compréhension et une saine connaissance du passé. Elle doit être en mesure de clarifier, en particulier, l'énorme
capital de leçon que nous transmets la célébrissime
bataille de Poitiers qui, théoriquement, s'est déroulée
en 732. Sur sa signification, en termes de guerre révolutionnaire.
La manière dont l'islam fut propagé au VIIe et VIIIe siècle en Orient aussi bien qu'en Occident, doit être précisée dans sa technique, car elle est riche d'enseignement pour connaître l'identité du risque que nous devons affronter aujourd'hui. D'autre part, il faut souligner à quel point la renaissance de l'Empire fut nécessaire au Moyen-Age pour barrer la route à un arabo-islamisme invasif. Un Empire qui fut effectivement reconstruit sur un espace finalement réduit : l'Occident de l'époque qui correspond grosso-modo à la superficie de la péninsule européenne actuelle. L'Empire d'Occident fut une structuration géopolitique et stratégique nécessaire, ou plutôt indispensable, à une victoire contre l'imprégnation arabo-islamiste.
Pour faciliter son expansion, à prétention universelle, la religion musulmane dans son expression fondamentale, fut remaniée, préalablement, par le 3ème Calife. Remaniée à deux niveaux : - premier niveau : il imposa un réagencement, ou plutôt
une nouvelle classification des sourates et des versets ;
Le style d'expression exotérique du message du Rasoul, de l'envoyé de Dieu, c'est la charria, ou sharriat. Celle-ci, d'après Henry Corbin, permet d'accéder dans un second temps, à une connaissance plus approfondie du Qoran par l'intermédiaire de messages plus avertis, messages qui illustrent le contenu de la " Haqiqat ", c'est-à-dire du contenu ésotérique de la parole de Dieu, telle que celle-ci fut transmise au Rasoul et répercutée par ce dernier. La langue arabe littérale va représenter dans un premier temps, l'arme hyper-adaptée pour réunir, ou plutôt pour fédérer tout ce qui est anti-chrétien romain. Précisons : tout ce qui est anti-catholique. Tout ce qui s'oppose aux fidèles à l'égard du message des successeurs de Pierre, successeurs qui siègent à Rome. Le monde intellectuel anti-romain d'Orient, fédéré par l'islam et par le nouvel outil conceptuel que représente la langue arabe, en particulier les ariens, c'est-à-dire les adversaires par excellence du dogme de la Sainte Trinité, vont renoncer dès lors, à s'exprimer en langue grecque. Leur opposition à Rome, va s'exprimer en arabe littéral, l'arme idéale pour uniformiser le monde unitaire et le fédérer en perspective du combat contre le monde trinitaire. Contre Rome. Contre le catholicisme apostolique et romain.
Vers l'est, de grands intellectuels vont adhérer au message de " L'envoyé de Dieu ", grâce à la langue arabe. Une arabisation intellectuelle va s'organiser et s'implanter au sein de gigantesques territoires peuplés de Grecs, de Syriaques, de Sassanides, de Turcomans, et d'autres peuples qui, une fois intellectuellement arabisés vont s'identifier à des peuples arabes qui en réalité, n'ont d'arabe que la langue, utilisée pour diffuser et enseigner le qoran, la parole de Dieu.
Vers l'ouest, c'est essentiellement le monde berbère qui va subir ce phénomène d'arabisation culturelle. Qui, dans une grande proportion, va y adhérer, mû par un militantisme, ou plutôt un activisme, anti-romain. Nous évoquons le monde berbère du Maghreb, et le monde berbère d'Ibérie. Car, comme l'écrit Jean d'Escola : " Le monde berbère se répand en Ibérie, depuis l'Antiquité, à travers les Colonnes d'Hercule ". Ces peuples berbères, maghrébins et ibériques, fortement, mais non totalement, adhérents à l'arianisme, vont trouver dans la parole du Prophète, une confirmation de leur anti-trinitarisme. Ils vont devenir eux-mêmes leurs propres envahisseurs. A ces peuples berbères, secondairement islamisés par le moyen de la langue arabe, vont s'adjoindre des peuples ariens d'autres tribus wisigothes, de Berbérie et d'Ibérie, qui vont conférer à ces auto-envahisseurs, une pugnacité militaire complémentaire.
C'est finalement une adhésion à la Charria de tous ceux qui sont disciples depuis quatre siècles de l'évêque Arius, qui refusa le dogme de la Sainte Trinité. Les invasions arabes avec leurs grandes chevauchées, d'est en ouest, sont des légendes. Ces peuples vont s'arabiser par souci d'efficacité, par souci de meilleur rendement opérationnel. C'est l'arabisme-islamiste qui va se déplacer . et envahir. Et non les Arabes. Les invasions arabes relèvent ainsi d'un mythe historique le
plus total.
Au VIe siècle, en Espagne, le roi wisigoth Récarède avait renié l'arianisme, religion officielle des rois goths espagnols pour intégrer le catholicisme romain sous l'influence d'Ingonde, sa belle-sur, veuve de son frère Herménégilde. Ingonde était une arrière petite-fille de Clovis. Cette conversion de Récarède s'effectua en grande pompe, lors du concile cuménique de Tolède, en 589. L'Ibérie, c'est-à-dire l'Espagne, devint alors un royaume officiellement catholique apostolique et romain. Mais une fraction importante de l'élite gothe, reste arienne. En particulier l'armée avec la cavalerie gothe, force de frappe essentielle des tribus gothes ibériques. Comme l'écrit Jean d'Escola : " L'arianisme apparaît donc, ainsi, comme un syncrétisme musulman ".
Cette affirmation de Jean d'Escola retient toute notre attention. A mon avis, elle est fondamentale. Car, lors du Concile de Tolède (589), l'islam n'existe pas encore. L'Hégire ne naîtra qu'en 622, soit 33 ans plus tard. Cette notion de syncrétisme musulman est une notion à retenir et à approfondir si on veut comprendre quelque chose à l'histoire des fausses invasions arabes et des expéditions de l'imaginaire cavalerie arabe. Si on veut comprendre quelque chose à l'imprégnation invasive dont la France et l'Europe font actuellement l'objet. J'essaierai personnellement, dans une prochaine étude, d'apporter mon concours à l'étude de cette notion de syncrétisme musulman, parce qu'elle est violemment et impitoyablement actuelle. Pour le moment, il suffit de retenir que l'islam, grâce à ce syncrétisme préalable, grâce à ce syncrétisme arien, a trouvé en Ibérie un terrain plus que favorable à son implantation.
Les rois goths catholiques ont été vaincus en 711 à Guadalete, en Andalousie, par une armée gothe unitaire, sur le point de se convertir ou récemment convertie à l'islam. Une armée qui n'avait rien d'arabe, au sens ethnique. Une armée qui fut guidée sur le champ de bataille par l'évêque arien Opaz, qui s'est incorporé militairement et dogmatiquement à l'islam pour mieux combattre son souverain catholique.
L'Ibérie est devenue ainsi arabe par adhésion majoritaire, à l'islam, du peuple espagnol non-arabe. Par adhésion de la fraction anti-catholique du peuple ibérique. Vont apparaître, tout naturellement, des " émirs " un peu partout, qui n'auront rien d'arabe. Mais qui auront recours à l'islam pour prendre le contrôle, au nord des Pyrénées, du royaume mérovingien décadent et l'arracher à l'influence de Rome. En particulier en Austrasie, c'est-à-dire au sud du royaume. Une menace d'imprégnation arabo-islamiste se confirmera progressivement sur le territoire austrasien, où le christianisme romain était constamment boudé et menacé par différentes hérésies.
Des bandes de pillards se sont organisées. Qui ont pris des airs et des noms de croyants musulmans pour combattre, avec plus d'efficacité, pensaient-ils, la faiblarde autorité mérovingienne. Il faudra un coup d'état contre Chilpéric III, dernier roi mérovingien, fomenté par Rome et exécuté par Karl Herstal, alias Charles-Martel, le Maire du palais, pour prendre le pouvoir et écraser une pseudo-armée arabe, officiellement en octobre 732 à Poitiers.
Poitiers ? La bataille a bien eu lieu, c'est certain. Mais on l'a décrite avec une telle disparité dans les chiffres de combattants et même dans les dates, que l'on peut rester animé d'un doute sérieux quant à la réalité de sa signification historique. En réalité, il semble que, bien avant la Révolution Française, et bien avant la guerre d'Algérie, la bataille de Poitiers illustre un exemple parfait d'une bataille révolutionnaire. Je veux dire d'une bataille qui s'est déroulée dans le cadre d'une guerre révolutionnaire ou plutôt, d'une guerre contre-révolutionnaire. Une guerre mise en uvre par un état-major conscient de l'identité révolutionnaire du combat qu'il fallait gagner. 1. L'idéologie : elle siège à Rome. Elle s'exprime
à travers le catholicisme apostolique et romain. C'est l'échelon
décisionnaire.
La date est capitale car elle est porteuse de ce que l'on peut appeler " un symbolisme révolutionnaire ". Certains historiens mettent en doute la réalité de cette date, 732. Ils situent cette bataille en 733. C'est possible. Mais ce qu'il faut souligner c'est la volonté des comploteurs carolingiens et romains qui ont voulu, secondairement, situer cette victoire en 732, lorsqu'ils ont voulu en donner une relation historique qui fût exploitable avec le maximum de rendement. Il fallait que la date de cette bataille, qui fut réelle, fût enrichie par un symbolisme politico-religieux. Et ce symbolisme est magistralement illustré par la date de 732, c'est-à-dire, répétons-le, la date du centième anniversaire de la mort du Prophète et le 110ème anniversaire de la naissance de l'Hégire. Deux anniversaires qu'il ne fallait pas rater. Qu'il fallait célébrer par une victoire en Occident à porter au bénéfice exclusif et au prestige du christianisme romain. Pour rétablir l'orthodoxie romaine, pour barrer la route à l'expansion ou plutôt à la conquête islamiste, il a fallu faire une guerre d'allure révolutionnaire, fomentée par Rome et exécutée par l'armée des futurs Carolingiens. J'ai écrit, à maintes reprises, par ailleurs que Poitiers s'identifiait " au 13 mai des Carolingiens ". Soulignons qu'à Poitiers, s'est manifestée avec éclat, une symbiose opérationnelle parfaitement efficace entre la foi et l'épée pour le service de Dieu.
Aujourd'hui, l'imprégnation arabo-islamiste que subissent la France et l'Europe, s'identifie à la nouvelle invasion. Sous une forme sournoise, alternativement pateline et agressive. Elle s'appuie sur plusieurs facteurs qui la favorisent. Des facteurs qui renforcent sa vitalité opérationnelle actuelle. Voyons ces facteurs, l'un après l'autre. 1. La défaite officielle et historique de la France en Algérie,
le 19 mars 1962. Défaite officialisée par la loi du 18 octobre
1999, qui confère officiellement, je veux dire constitutionnellement,
aux évènements d'Algérie l'identité de guerre.
Or, il n'existe pas 36 manières de terminer une guerre.
Oui, il existe une résignation apparente de la part des peuples européens à se soumettre à une imprégnation islamiste. Par indolence. Par ignorance. Mais il existe encore en Europe et dans le monde : a) une minorité instruite et lucide du danger ;
Elle doit s'exprimer par une exigence : 1. Définir désormais la France comme le premier bastion
à défendre, pour assurer la sauvegarde de l'Occident.
Nous refusons d'être soumis à la Charria en tant que règle de vie. Nous respectons l'islam, en tant qu'expression d'une foi en Dieu. Nous exigeons pour nous, le respect que nous refuse l'arabo-islamisme fondamentalisme. Nous refusons d'être soumis, de la même manière que nous avons refusé de nous soumettre en Algérie à ce même arabo-islamisme fondamentaliste. Nous avons refusé de " de porter le fez " comme l'aurait prescrit le général Massu . Nous avons adhéré à la thèse de l'intégration en Algérie. Parce qu'elle était nécessaire hier, comme elle est nécessaire aujourd'hui. L'intégration des musulmans est possible, souhaitable et surtout nécessaire. Elle est nécessaire parce qu'il n'est pas question d'expulser 6 à 8 millions de musulmans de France. Proposer une telle solution n'est pas seulement une utopie mais un délire. Nous prétendons avoir les pieds sur terre. Pour cette raison, nous affirmons que oui, nous voulons une intégration. Mais une intégration rigoureusement vectorisée. C'EST-A-DIRE UNE INTEGRATION NORD-SUD ET NON PAS UNE INTEGRATION SUD-NORD. C'est par le moyen de cette intégration Nord-Sud que nous défendrons avec succès cette valeur ultime et actuelle de l'Occident moderne que je me permets d'identifier encore et encore à : LA CITOYENNETE LAIQUE. Jean-Claude PEREZ |