Il est, à SAINT-NAZAIRE, un lieu de linfamie
Où la provocation côtoie lignominie !
En bordure dun jardin et face à lOcéan,
Une inscription gravée par lesprit indécent
Rend plus triste un deuil en falsifiant lHistoire
Elle bafoue la conscience et viole la mémoire !
Elle sanctifie la honte dun pseudo cessez-le-feu
Au nom du 19 Mars MILLE NEUF-CENT SOIXANTE DEUX,
En feignant dignorer les tueries, les massacres
Postérieurs à la date, par un vain simulacre
Peu importe dès lors ces victimes sans défense
Livrées à leurs bourreaux et dont on fait silence
!
Ces forfaits perpétrés après cet
armistice
Désignent limpudeur inconsciente ou
complice !
Depuis plus de trente ans, de fourbes fossoyeurs
Consacrant lennemi, cristallisent lerreur.
Ils rejoignent ainsi les « porteurs de valise »,
Félons auréolés du label de traîtrise
Toutes les objurgations ou appels de conscience
Nont jamais ébranlé leur folle persévérance
!
Et ainsi vit linjure dans un Etat défunt
Quun consensus sournois maintient hors du commun,
Immorale et cynique, provoquant et grotesque,
Comme en témoigne ici cette lamentable fresque
Il est à SAINT-NAZAIRE, portée par lOcéan,
Un doigt accusateur, intemporel, géant
Il désigne linscription à la vindicte des flots
Qui roulent furieusement leurs douloureux sanglots
Eliane (Wallaert) MUVIEN
A Saint-Nazaire, Août 1999
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